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Édito : La ruée vers le gaz, à 1h00 d’ici !

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Quand la population mahoraise prépare la riposte

Sur les réseaux sociaux ou dans la rue, formellement ou spontanément, les initiatives se multiplient pour répondre à la délinquance qui flambe à nouveau sur l’île aux parfums. Au risque, parfois, de voir l’exaspération prendre le pas sur la loi. 

Mayotte : une naissance dont ils se souviendront

Une naissance dans la rue, ce n’est pas si courant. C’est pourtant ce qu’ont vécu Jonathan et Mouna, lundi 18 mai, date à laquelle Sarah, leur petite fille, a décidé d’arriver. Un évènement auquel ont participé quelques passants, sur les lieux par hasard. Et quand s’improvise une chaîne de soutien, cela donne une belle histoire. Récit. 

À Mayotte, “le confinement a révélé la capacité perverse de certains à faire du mal aux autres sans qu’ils ne s’en rendent compte”

Deux mois de confinement peuvent en dire long sur un individu, mais ils peuvent également dévoiler les pires et les meilleurs aspects d’une société. La crise sanitaire a mis en évidence les failles de la société mahoraise, partagée entre la conscience de certains et l’irresponsabilité des autres. Le sociologue Combo Abdallah Combo nous explique pourquoi il est urgent de tirer les leçons de ce confinement et essayer de changer la donne. 

Camille Miansoni, procureur de Mayotte : “Mon rôle est de protéger la société avant tout”

L’affaire du rapt en Petite-Terre qui suscite l’émoi dans l’ensemble du Département est révélatrice de nombre de maux dont souffre la société mahoraise au sein de laquelle nombre de personnes semblent valider l’idée que l’on puisse se faire justice soi-même à défaut d’une carence supposée de l’État. Le procureur de la République, Camille Miansoni, revient ici sur ces éléments. C’est aussi l’occasion pour lui de rappeler le rôle qu’il occupe et la vision qui l’anime alors que les critiques pleuvent sur sa personne.

Grand comme une fois et demie la France, pour 23 millions d’habitants, cet immense pays peu peuplé vient de découvrir de gigantesques réserves de gaz, près de 4.200 milliards de m3 déjà avérés, et la prospection continue. Il n’est pas exclu d’y découvrir aussi du pétrole. 50 milliards de dollars d’investissements viennent de commencer, juste pour la zone de Pemba et Palma plus au nord où se situera l’usine de liquéfaction de gaz.

D’ici 10 ans, ce pays devrait devenir le 4ème ou 5ème producteur mondial de gaz. Et son sous-sol abrite 10% des réserves mondiales de charbon ! De plus, l’ancienne colonie portugaise regorge d’autres ressources naturelles : or, rubis, titane, phosphates. Ce pays aussi proche que Madagascar peut compter sur de puissants fleuves comme le Zambèze et une production d’hydroélectricité, ainsi que des produits de la pêche. Il y a et il y aura beaucoup d’argent qui va circuler.

Pemba et sa baie, la 3ème plus grande du monde derrière celles de Rio et Diégo Suarez, ont longtemps été oubliées au nord de ce pays qui a connu près de 30 ans de guerre. Indépendant depuis 1975, 3ème pays le plus pauvre au monde, avec une espérance de vie atteignant à peine 50 ans, le Mozambique sort peu à peu de l’oubli. Et ce que les principales sociétés mondiales des mines et de l’industrie pétrolière y découvrent est faramineux.

Les 4×4 rutilants sillonnent aujourd’hui les rues et les avenues ensablées de Pemba, cette ville isolée, fondée par les Portugais en 1904 et un temps appelée Porto Amélia, du nom d’Amélie d’Orléans, dernière reine du Portugal. Des Sud-africains, des Américains, des Australiens, des Italiens, des Chinois, des Canadiens, une vingtaine de Français se croisent dans les 5 restaurants de la ville. Faute de logements disponibles en dur, beaucoup habitent dans l’un des rares hôtels de la ville, où les prix peuvent aller jusqu’à 350$ la chambre.

Pemba n’est pas à proprement parler une ville touristique. On n’y trouve pas de taxi, pas de carte postale, deux ou trois rares petites boutiques d’artisanat, très peu à visiter, sinon déambuler dans les ruelles du marché ou sur les larges avenues aujourd’hui ensablées. Il y a tout de même la réserve des Quirimbos sur la côte et celle de Niassa avec ses bêtes sauvages à l’intérieur des terres, ainsi que la magnifique île de Mozambique à 5 heures de route vers le sud, ou surtout accessibles en petits avions.

En revanche, avec 2,5% de la population dans la classe moyenne selon la Banque mondiale, le pays manque cruellement de compétences. Les 10.000 expatriés amenés à vivre à Pemba à court terme, et disposant d’un très fort pouvoir d’achat, ne trouvent pas de boulangerie, de garagiste, de club de plongée, de coiffeurs, de salon de beauté, ou n’importe quelle activité de loisir, à part un petit casino… On y trouve très peu de fruits et légumes, quasiment pas de viande. Ces expatriés ont besoin de manger des produits frais, envie de produits venus d’Europe… Pour beaucoup de choses, les prix sont plus élevés qu’à Mayotte ! Et tout s’y paye en dollars américains.

Pour bâtir des logements pour tout ce monde, il faut des maçons, des plombiers, des électriciens, des carreleurs. Il faut des bureaux d’études et des architectes. Il faut y assurer de la formation dans les métiers liés au tourisme, au bâtiment.

Les besoins sont énormes dans quasiment tous les secteurs, dans une ambiance de Far west, de ruée vers l’or, ou plutôt de ruée vers le gaz. Et Mayotte peut tout à fait y trouver sa place.

Mayotte est située à 1h00 d’avion, contre 2h30 pour relier Maputo et 3h30 pour Johannesburg. La ligne est ouverte depuis à peine un mois. Elle peut représenter un potentiel de business énorme pour Mayotte, un potentiel de développement pour de nombreuses entreprises de toutes tailles. Bolloré y est actif, la Colas vient d’y ouvrir une première agence, Technip fournit les tuyaux, mais à peine une vingtaine d’entreprises françaises y est présente.

La pratique de l’anglais est indispensable, à défaut du portugais. Mais une bonne partie de la population parle le swahili, ce qui est très apprécié sur place. La proximité culturelle est importante avec la civilisation swahilie et les Makuas qui peuplent cette région : les femmes portent les mêmes masques de beauté, avec les lambs et leurs salouvas. On y retrouve les mêmes chants et danses traditionnels, les pirogues à balanciers et les boutres, le manioc et le mataba… à la noix de cajou, délicieux. 80% de la population de Pemba est musulmane. Une communauté indienne y est établie de longue date.

Et les expatriés sur place sont très isolés, privés de beaucoup de choses. Ils semblent prêts à venir passer une semaine ou un week-end à Mayotte, en France, en Europe, pour trouver un supermarché avec des produits frais, du fromage, du choix… Beaucoup nous l’ont dit sur place. Après des mois passés à Pemba, ils seraient avides de retrouver une pâtisserie, un bar, de la cuisine française, des boutiques, un dentiste ou un opticien, un cinéma, une école française ou un lycée avec un internat pour leurs enfants, à une heure de chez eux !

C’est un créneau qui s’ouvre pour Mayotte. Une ligne aérienne qui pourrait fonctionner dans les deux sens, pour le grand bénéfice de Mayotte et de sa nouvelle aérogare. Il y a à mon avis du commerce à lancer, du travail, de l’activité à développer, à tout juste 1h00 de vol d’ici.

Laurent Canavate

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