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Édito : 600.000 habitants dans 20 ans !

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Quand la population mahoraise prépare la riposte

Sur les réseaux sociaux ou dans la rue, formellement ou spontanément, les initiatives se multiplient pour répondre à la délinquance qui flambe à nouveau sur l’île aux parfums. Au risque, parfois, de voir l’exaspération prendre le pas sur la loi. 

Mayotte : une naissance dont ils se souviendront

Une naissance dans la rue, ce n’est pas si courant. C’est pourtant ce qu’ont vécu Jonathan et Mouna, lundi 18 mai, date à laquelle Sarah, leur petite fille, a décidé d’arriver. Un évènement auquel ont participé quelques passants, sur les lieux par hasard. Et quand s’improvise une chaîne de soutien, cela donne une belle histoire. Récit. 

À Mayotte, “le confinement a révélé la capacité perverse de certains à faire du mal aux autres sans qu’ils ne s’en rendent compte”

Deux mois de confinement peuvent en dire long sur un individu, mais ils peuvent également dévoiler les pires et les meilleurs aspects d’une société. La crise sanitaire a mis en évidence les failles de la société mahoraise, partagée entre la conscience de certains et l’irresponsabilité des autres. Le sociologue Combo Abdallah Combo nous explique pourquoi il est urgent de tirer les leçons de ce confinement et essayer de changer la donne. 

Camille Miansoni, procureur de Mayotte : “Mon rôle est de protéger la société avant tout”

L’affaire du rapt en Petite-Terre qui suscite l’émoi dans l’ensemble du Département est révélatrice de nombre de maux dont souffre la société mahoraise au sein de laquelle nombre de personnes semblent valider l’idée que l’on puisse se faire justice soi-même à défaut d’une carence supposée de l’État. Le procureur de la République, Camille Miansoni, revient ici sur ces éléments. C’est aussi l’occasion pour lui de rappeler le rôle qu’il occupe et la vision qui l’anime alors que les critiques pleuvent sur sa personne.

 

Cela représente actuellement 5.000 habitants supplémentaires par an. La plupart étant des nouveau-nés, en grandissant il leur faudra des crèches, des salles de classe à l’école, puis au collège et au lycée, voire à l’université, déjà victime de son succès. Il faudra des logements pour toutes ces personnes. Il faudra de l’argent pour les nourrir, donc du travail, des zones d’activités.

Ils seront amenés à se déplacer, en voitures, en deux-roues ou en transport en commun, terrestre ou maritime. Il faudra donc continuer à densifier les logements, ce qu’a commencé la Sim et qui a été réalisé aux Hauts Vallons notamment. Il faudra élargir des routes, ou plutôt en construire de nouvelles, sur le lagon ou par les hauteurs de Mamoudzou, à l’intérieur de l’île. Cela permettra de désenclaver des terres nécessaires à toutes ces constructions, à tous ces aménagements. Les acteurs publics et les privés devront suivre le rythme, en fonction des moyens.

600.000 habitants, cela donnera 1.700 habitants par km/² ! Aujourd’hui nous occupons déjà la 11ème place mondiale (classement par pays) en termes de densité de population. Avec 1.700 hab/km², nous serions 5ème, juste derrière Monaco, Singapour, la Bande de Gaza et le Vatican. Juste devant Malte, Bahreïn et le Bangladesh.

Cet accroissement massif de la population constituera certes un élément positif pour la consommation, avec des clients potentiels, des économies d’échelle, mais génèrera assurément des soucis nouveaux à assumer. Il y aura des besoins financiers importants pour des chantiers colossaux afin de gérer ces habitants, construire des logements, proposer du travail. Il faudra assurer la sécurité, les déplacements, l’éducation et la santé.

Il faudra (re)dimensionner les infrastructures scolaires et hospitalières, les routes, le port et l’aéroport. Il faudra fortement densifier l’habitat, et créer de l’emploi. Les 4.000 bangas encore recensés en 2002 auront bien disparu !

Les enjeux sont colossaux, les ambitions doivent être à la hauteur de cette explosion démographique en cours et les moyens doivent être mobilisés en conséquence. Le territoire devra le supporter, sur le plan environnemental notamment. Quand on connait l’impact de l’homme sur son environnement, il faudra là aussi beaucoup de sensibilisation, adopter beaucoup de nouvelles pratiques, durables, pour ne pas se retrouver sur une terre saccagée.

Pour accueillir une telle population, il faudra aussi de l’énergie, gérer les déchets… A l’image de Malte par exemple qui est entrée dans l’Union européenne en 2004, il y a 10 ans, des îles parviennent à gérer de telles densités de population, une telle évolution de la société qui en découle. Des territoires, des pays comme en Europe du Sud ou de l’Est ont bénéficié des mannes de l’Europe pour leur mise à niveau. Cela ne s’est pas fait sans douleurs, sans à-coups, sans efforts bien compris, sans évolution importante et sans un travail efficace des élites et de dirigeants politiques visionnaires.

Il faut le comprendre, il faut le dire, et surtout il faut engager les chantiers pour faire face à ces défis. Car le temps passe, les enfants sont déjà là, ils grandissent et réclament de plus en plus fort des écoles, des cantines, des hôpitaux avec des médecins, des loisirs, des concerts, du transport, des barges, des journaux (?), des billets d’avion pour voyager, des plages aménagées… Pour financer tout ça on va pouvoir compter sur l’Europe, mais surtout sur le travail de chacun pour que Mayotte redevienne attractive, belle et que ses habitants y vivent heureux.

Et le magnégné n’aura plus sa place ! Certains n’ont pas encore compris les enjeux, les besoins urgents et continuent le bricolage, les petits arrangements entre amis, les voyages de complaisance, les emplois fictifs. Cela ne sert pas Mayotte, bien au contraire. La politique politicienne, les coups dans les pattes ou par derrière ont trop duré. Jalouser la réussite est ridicule, au contraire il faut s’en féliciter. Le jeu d’être élu pour se servir et manger est terminé. Il y a du boulot ! Certains l’ont compris et il faut les soutenir, les accompagner, les encourager ! Avec 600.000 habitants dans quelques jours, il convient de préparer le terrain et d’être à la hauteur de l’enjeu, pour Mayotte.

Laurent Canavate

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