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Édito : 126 candidats pour améliorer l’avenir de 250.000 habitants

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Quand la population mahoraise prépare la riposte

Sur les réseaux sociaux ou dans la rue, formellement ou spontanément, les initiatives se multiplient pour répondre à la délinquance qui flambe à nouveau sur l’île aux parfums. Au risque, parfois, de voir l’exaspération prendre le pas sur la loi. 

Mayotte : une naissance dont ils se souviendront

Une naissance dans la rue, ce n’est pas si courant. C’est pourtant ce qu’ont vécu Jonathan et Mouna, lundi 18 mai, date à laquelle Sarah, leur petite fille, a décidé d’arriver. Un évènement auquel ont participé quelques passants, sur les lieux par hasard. Et quand s’improvise une chaîne de soutien, cela donne une belle histoire. Récit. 

À Mayotte, “le confinement a révélé la capacité perverse de certains à faire du mal aux autres sans qu’ils ne s’en rendent compte”

Deux mois de confinement peuvent en dire long sur un individu, mais ils peuvent également dévoiler les pires et les meilleurs aspects d’une société. La crise sanitaire a mis en évidence les failles de la société mahoraise, partagée entre la conscience de certains et l’irresponsabilité des autres. Le sociologue Combo Abdallah Combo nous explique pourquoi il est urgent de tirer les leçons de ce confinement et essayer de changer la donne. 

Camille Miansoni, procureur de Mayotte : “Mon rôle est de protéger la société avant tout”

L’affaire du rapt en Petite-Terre qui suscite l’émoi dans l’ensemble du Département est révélatrice de nombre de maux dont souffre la société mahoraise au sein de laquelle nombre de personnes semblent valider l’idée que l’on puisse se faire justice soi-même à défaut d’une carence supposée de l’État. Le procureur de la République, Camille Miansoni, revient ici sur ces éléments. C’est aussi l’occasion pour lui de rappeler le rôle qu’il occupe et la vision qui l’anime alors que les critiques pleuvent sur sa personne.

Pour pouvoir sillonner le canton, désormais souvent élargi à plusieurs communes, pour accueillir tout ce fervent public, les candidats ont du mobiliser d’importants moyens. Un véritable business s’est développé.

Il faut parfois aller chercher les participants, en bus, donc les louer. Il faut qu’ils puissent s’asseoir, donc louer des chaises à des associations, des privés, des MJC ou des mairies. Il faut ensuite de la sonorisation, base d’un meeting réussi, qui permet à tout le quartier, même les adversaires du voisinage, d’entendre les propos des uns et des autres, de donner la parole aux soutiens divers, aux personnalités « importantes ». Il faut pouvoir enflammer la foule !

En cette saison chaude, même si souvent les meetings se déroulent le soir, il faut prévoir de la boisson. Certains n’hésitent pas à abreuver leurs électeurs potentiels de boissons sucrées, de diverses qualités. D’autres préfèrent s’en tenir à de l’eau, qui désaltère mieux. Mais tout ça il faut le payer…

Il faut aussi les traditionnels et imposants colliers de fleurs. Le jasmin est le premier sollicité. Sur les toits, dans les ruelles, chaque soir, des centaines de petites mains cueillent, remplissent des boites entières, les mettent au frigo, les enfilent ensuite à l’approche du meeting sur des épingles à nourrice pour créer les tampas, ces délicieuses broches fleuries, ou pour confectionner de magnifiques colliers odorants.

On a pu assister cette année à une débauche de colliers. C’est à qui serait le plus recouvert, jusqu’au cou, de ces colliers parfois agrémentés des couleurs de bougainvilliers, ou d’ornements moins naturels. C’était à qui en aurait le plus, comme une promesse de victoire, un signe de popularité indéniable.

Pour la campagne il a fallu réaliser des affiches, des programmes, des tracts, parfois tels des prospectus publicitaires. Des photographes ont été sollicités sur toute l’île, des graphistes, des professionnels ou des amateurs. Des jeunes ont pu faire leurs premières armes, des amis, des enfants passionnés et équipés des logiciels adéquats ont été sollicités. Il a fallu ensuite les imprimer chez l’un des deux imprimeurs de la place.

Tout cela a eu un coût porté par les 126 candidats qui ont investi parfois leurs économies, parfois ont même emprunté, sans oublier quelques dons. C’est pour certains considéré comme un investissement important certes, mais partagé en parts égales entre les deux candidats du binôme, grande nouveauté, ou plus porté par le candidat le plus argenté. Les familles ont là été sollicitées. Et comme tout investissement, il faut qu’il rapporte. Il faut déjà atteindre le minimum de voix donnant droit au remboursement de frais de campagne. Il faut ensuite espérer arriver au 2ème tour, et, pour le meilleur binôme, la victoire est au bout, avec deux fauteuils au conseil général pour les 6 prochaines années.

Pour tous ce sera au moins de la reconnaissance dans le canton, l’image d’un notable qui se peaufinera, quelqu’un avec qui il faudra compter. En attendant de prochaines échéances…

Telle une fourmilière, des milliers de petites mains se sont mobilisées, se sont activées ces dernières semaines, pour apporter leur soutien, leurs compétences, bénévolement, ou contre rémunération. Un véritable business s’est développé sur toute l’île, pour mobiliser les électeurs, traditionnellement plus qu’en Métropole pour cette élection.

Le porte à porte, les affiches collées sur les maisons, sur les voitures, les engagements répétés, les promesses faites, les soutiens affirmés, les familles et les groupes d’amis mobilisés, la sono à fond dans les quartiers le soir en semaine, les enfants qui profitent de cette ambiance de fête pour se coucher plus tard… Toute cette ambiance électorale, cette frénésie va s’éteindre dans une semaine, après un 2ème tour ce dimanche 29 mars. Il y aura comme toujours des gagnants et beaucoup de perdants, des joies et des déceptions.

Il restera alors l’ultime étape électorale, le 3ème tour, avec le choix du, ou de la, président(e). Les alliances, les accords secrets, les promesses, les retournements de situation, les surprises ne manqueront certainement pas.

Alors pourra commencer la véritable mission à laquelle ces concitoyens ont décidé de consacrer une bonne partie des 6 prochaines années : améliorer la situation de Mayotte, de ses habitants, de sa jeunesse, de son économie. Une mission qui influera fortement sur la vie quotidienne de 250 à 300.000 habitants de l’île. Une mission de la plus haute importance, dans une île en pleine évolution, pour laquelle les candidats sollicitent notre vote.

Laurent Canavate

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