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17/10/2008 – Ecodas retraite les déchets infectieux

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Quand la population mahoraise prépare la riposte

Sur les réseaux sociaux ou dans la rue, formellement ou spontanément, les initiatives se multiplient pour répondre à la délinquance qui flambe à nouveau sur l’île aux parfums. Au risque, parfois, de voir l’exaspération prendre le pas sur la loi. 

Mayotte : une naissance dont ils se souviendront

Une naissance dans la rue, ce n’est pas si courant. C’est pourtant ce qu’ont vécu Jonathan et Mouna, lundi 18 mai, date à laquelle Sarah, leur petite fille, a décidé d’arriver. Un évènement auquel ont participé quelques passants, sur les lieux par hasard. Et quand s’improvise une chaîne de soutien, cela donne une belle histoire. Récit. 

À Mayotte, “le confinement a révélé la capacité perverse de certains à faire du mal aux autres sans qu’ils ne s’en rendent compte”

Deux mois de confinement peuvent en dire long sur un individu, mais ils peuvent également dévoiler les pires et les meilleurs aspects d’une société. La crise sanitaire a mis en évidence les failles de la société mahoraise, partagée entre la conscience de certains et l’irresponsabilité des autres. Le sociologue Combo Abdallah Combo nous explique pourquoi il est urgent de tirer les leçons de ce confinement et essayer de changer la donne. 

Camille Miansoni, procureur de Mayotte : “Mon rôle est de protéger la société avant tout”

L’affaire du rapt en Petite-Terre qui suscite l’émoi dans l’ensemble du Département est révélatrice de nombre de maux dont souffre la société mahoraise au sein de laquelle nombre de personnes semblent valider l’idée que l’on puisse se faire justice soi-même à défaut d’une carence supposée de l’État. Le procureur de la République, Camille Miansoni, revient ici sur ces éléments. C’est aussi l’occasion pour lui de rappeler le rôle qu’il occupe et la vision qui l’anime alors que les critiques pleuvent sur sa personne.

600 à 700 kg de déchets à risque infectieux sont produits chaque jour par le CHM. Aujourd'hui, avec la machine "Ecodas", la contamination des Dasri va enfin être éliminée de manière réglementaire : grâce à un procédé qui allie pression, chaleur à 138°C et cycle d'une durée d'une demi-heure à trois quarts d'heure. Cette machine permet d'éliminer seringues, tubes, pansements et petits déchets anatomiques de façon définitive, en stérilisant le broyat et le jus qui ne sont dès lors plus contaminés. Les résidus broyés et rendus inertes sont ensuite enfouis. Tous les bacs sont lavés et désinfectés avant de ressortir du bâtiment. Chaque bac possède un numéro qui lui est propre, ce qui permet d'avoir une traçabilité de chacun d'entre eux. Grâce à un logiciel informatique, toutes les données peuvent être transmises à l'hôpital en cas de problème.

L'acquisition de cette machine par le CHM, qui a coûté 400.000 euros, était programmée depuis 2005 mais il a fallu attendre une subvention de 200.000 euros de l'Etat pour que cette filière de retraitement voie le jour. La chaudière et le compresseur appartiennent à l'entreprise Nicollin, qui est chargée de collecter et de transporter les Dasri sur toute l'île. Les locaux ont été construits par la municipalité de Mamoudzou qui les loue à Nicollin lequel a signé une convention avec l'hôpital, notamment grâce au travail de Marie-Lilian Malaviolle, directrice adjointe des ressources matérielles au CHM.

 Le même système qu'à la Réunion

"Cette terre est un peu un laboratoire. L'hôpital s'est installé dans un terrain vierge. C'est vrai que le CHM est responsable de ses déchets, mais pas des filières d'élimination qui n'existaient pas il y a 6 ans", explique Alain Daniel. Avant le 2 juillet dernier, les Dasri étaient brûlés à l'air libre sur une plateforme en béton, ce qui provoquait des fumées toxiques. Une technique d'incinération qui est normalement interdite.

"C'est une démarche de progrès", se félicite le directeur du CHM, "nous avons été en lien avec la Drire (Direction régionale de l'industrie, de la recherche et de l'environnement), l'Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie) et le service environnement du conseil général pour pouvoir monter ce dossier. Nous avons choisi ce système car c'est le même que celui utilisé par les hôpitaux et les cliniques de la Réunion : si jamais il y a des pièces détachées à acheter, ce sera plus facile".

Un travail de formation de 6 mois a dû également être mis en place pour les 10 agents hospitaliers qui collectent ces déchets. Abdou Bacar, responsable de cette équipe chargée de la collecte des Dasri, explique que "la collecte s'effectue sur trois plateformes : au niveau des urgences, de la logistique et de la maternité. Depuis l'arrivée d'"Ecodas", c'est un grand pas pour l'environnement. Aujourd'hui, il faut que tous les personnels respectent les bacs : jaunes pour les Dasri et verts pour les déchets ménagers".

En plus des 600 à 700 kg de Dasri produits chaque jour par le CHM, les agents doivent également collecter tous ceux des dispensaires et maternités partout sur l'île… Par exemple, les maternités de Kahani ou M'ramadoudou produisent chacune 120 à 200 kg de Dasri par jour.

 Tous les professionnels de la santé sont concernés

 C'est pourquoi il a également fallu former tous les personnels au tri des déchets des quelques 80 services du CHM, et ceux qui sont répartis sur la trentaine de sites qui lui sont rattachés, c'est-à-dire plus de 150 personnes. "Ils doivent désormais faire le tri entre ce qui est contaminé et ce qui ne l'est pas, et ne pas mélanger les Dasri avec des objets métalliques ou du plastique par exemple", précise Alain Daniel.

Le CHM produit environ 95% des Dasri de Mayotte, le reste vient des médecins et des infirmières libéraux, des médecins spécialistes, de la protection maternelle et infantile ou même du vice-rectorat, par le biais des infirmières scolaires. Le CHM paye l'intégralité du marché et met progressivement en place des conventions avec ces praticiens extérieurs. "Nous prenons en charge les déchets en fonction du poids des déchets, avec une facture établie à partir d'un forfait, comme cela se fait en Métropole", précise le directeur du CHM, "il faut convaincre tous les libéraux car eux aussi ont cette obligation réglementaire et ne doivent pas mélanger les Dasri avec les déchets ménagers".

Christel Thuret, chargée de mission énergie et déchets à l'Ademe, ajoute que son organisme va donner des aides financières au CHM afin d'établir un diagnostic de ses déchets et mettre en place un tri encore plus sélectif pour les déchets ménagers de l'hôpital. En attendant, la filière de l'"Ecodas" semble déjà presque saturée, comme le souligne Alain Genin, le directeur de Nicollin Réunion, une entreprise qui gère déjà tous les Dasri sur l'île Bourbon.

"En 2005, on imaginait 250 tonnes de Dasri par an à Mayotte. Aujourd'hui, nous en sommes à 310-320 tonnes. Le prix est dégressif en fonction du poids, ce qui revient aujourd'hui à 1,219 euro par kg traité. Dans le dossier initial, on avait prévu un véhicule et 2 personnes, mais nous sommes aujourd'hui à 2 camions et 4 employés. Cela prend beaucoup plus de temps de traitement, d'autant que les points de collecte ont augmenté. Nous ne pouvons pas faire fonctionner la machine plus de 12 heures par jour, c'est pourquoi on s'oriente déjà vers l'acquisition d'une seconde machine de 300 litres. Elle permettra également de pallier un risque de panne, car les Dasri doivent être traités en 72 heures maximum selon la loi".

Il existe également des machines de 1.000 litres, mais le plafond du bâtiment est trop bas pour l'accueillir. Avec cette nouvelle machine, Mayotte est enfin entrée dans une ère où la gestion des déchets respecte la loi, pour le bien-être et la santé de tous…

 Julien Perrot

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