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12/06/2009 – Grenelle de la mer

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Quand la population mahoraise prépare la riposte

Sur les réseaux sociaux ou dans la rue, formellement ou spontanément, les initiatives se multiplient pour répondre à la délinquance qui flambe à nouveau sur l’île aux parfums. Au risque, parfois, de voir l’exaspération prendre le pas sur la loi. 

Mayotte : une naissance dont ils se souviendront

Une naissance dans la rue, ce n’est pas si courant. C’est pourtant ce qu’ont vécu Jonathan et Mouna, lundi 18 mai, date à laquelle Sarah, leur petite fille, a décidé d’arriver. Un évènement auquel ont participé quelques passants, sur les lieux par hasard. Et quand s’improvise une chaîne de soutien, cela donne une belle histoire. Récit. 

À Mayotte, “le confinement a révélé la capacité perverse de certains à faire du mal aux autres sans qu’ils ne s’en rendent compte”

Deux mois de confinement peuvent en dire long sur un individu, mais ils peuvent également dévoiler les pires et les meilleurs aspects d’une société. La crise sanitaire a mis en évidence les failles de la société mahoraise, partagée entre la conscience de certains et l’irresponsabilité des autres. Le sociologue Combo Abdallah Combo nous explique pourquoi il est urgent de tirer les leçons de ce confinement et essayer de changer la donne. 

Camille Miansoni, procureur de Mayotte : “Mon rôle est de protéger la société avant tout”

L’affaire du rapt en Petite-Terre qui suscite l’émoi dans l’ensemble du Département est révélatrice de nombre de maux dont souffre la société mahoraise au sein de laquelle nombre de personnes semblent valider l’idée que l’on puisse se faire justice soi-même à défaut d’une carence supposée de l’État. Le procureur de la République, Camille Miansoni, revient ici sur ces éléments. C’est aussi l’occasion pour lui de rappeler le rôle qu’il occupe et la vision qui l’anime alors que les critiques pleuvent sur sa personne.

 

{xtypo_dropcap}E{/xtypo_dropcap}manation du Grenelle de l'environnement, le Grenelle de la mer a été lancé à Mayotte les 25 et 26 mai derniers avec l'arrivée sur notre île de la délégation océan Indien composée de Jérôme Bignon, président de l'Agence des aires marines protégées, Florence Clermont-Brouillet, membre de la Délégation interministérielle à l'aménagement et à la compétitivité des territoires (Diact, ex-Datar), Franck Boumendil, adjoint au maire de Saint-Tropez et Patrick Beyronneau, représentant de la CFDT Réunion pour diriger les ateliers locaux. A noter la participation de Michel Charpentier, le président des Naturalistes de Mayotte, qui fait partie des représentants nationaux de l'un des quatre groupes de travail.

Christophe Peyrel, le secrétaire général de la préfecture, a qualifié ces débats locaux d'"intéressants et utiles" car ils ont permis à la mission nationale de retenir toute une série de propositions pour valoriser la mer à Mayotte. Concernant le secteur de la pêche, il a été demandé unanimement l'interdiction d'autorisation de pêche pour les thoniers-senneurs dans les 24 miles autour de la barrière de corail. La nécessité de mettre en place des équipements structurants pour les pêcheurs mahorais a également été soulignée, avec des palangriers de 9 à 12 mètres et la mise en place d'un hangar de stockage, dont le lieu n'a pas encore été défini.

Les acteurs ont évoqué leur soutien aux études de projets pour les énergies renouvelables issues de la mer menées par l'Ademe et le conseil général, notamment les hydroliennes qui pourraient être installées dans les passes et l'énergie thermique des mers pour la climatisation, à l'image de celle utilisée pour un hôtel à Bora-Bora en Polynésie.

Ils se sont également prononcés pour la promotion d'un tourisme durable, mais Christophe Peyrel a qualifié cette attitude de "vœu pieux" car des dents ont grincé quand a été évoquée la limitation de certaines activités nautiques comme le jet-ski. Par contre, les acteurs étaient tous d'accord pour développer le transport maritime intra-mahorais pour les marchandises et les passagers pour relier Mamoudzou à Longoni et Dembéni en passant par la mer.

 

La station d'épuration expérimentale de Malamani, un exemple pour l'Outremer

 

L'essentiel de la pollution de la mer vient des activités humaines sur la terre, c'est pourquoi il a été demandé le renforcement des capacités d'assainissement et de gestion des déchets, avec plus de moyens, de rapidité et d'efficacité. Mais pour l'assainissement, les limites ne sont pas seulement budgétaires mais foncières, car il est difficile pour le Sieam de trouver des terrains qui peuvent juridiquement être utilisés pour installer des stations d'épuration.

Le 26 mai, la délégation nationale s'est rendue sur le site de la station d'épuration expérimentale de Malamani, accompagnée du président du Sieam, d'experts du CNRS et de la maire de Chirongui. Cette station unique au monde, qui fonctionne grâce à la mangrove, sans aucun traitement chimique, pourrait servir d'exemple pour le reste de l'Outremer pour traiter les eaux domestiques. "Le filtrage par la mangrove est suivi sur le plan scientifique pour évaluer ses incidences positives ou négatives", explique Jean-Pierre Arnaud, responsable du service environnement et forêt de la Daf, "80 maisons sont raccordés depuis un an et les résultats sont en cours. L'expérimentation devrait durer encore 2 ou 3 ans".

Au sujet de la gestion des déchets, il a été demandé la création de véritables déchetteries et la mise en place de filières de retraitement et de compostage. "La création d'un syndicat unique doit se faire avant que les 4 syndicats soient en faillite", a déclaré M. Peyrel, qui a révélé que 3 des 4 syndicats intercommunaux de gestion des déchets vont se retrouver très bientôt sous le contrôle de la Chambre territoriale des comptes.

 

Le Parc naturel marin avance à grands pas

 

Enfin, le dernier atelier sur la connaissance, la formation et l'éducation à l'environnement a fait plusieurs propositions comme la création d'un centre permanent de l'Ifremer pour la recherche-développement, notamment pour l'aquaculture, la mise en place d'un câble sous-marin pour favoriser l'accès à la connaissance, le renforcement des classes découverte en mer et la relance d'un plan d'apprentissage de la natation. Il a été demandé la création d'une "Maison de la mer" pour vulgariser les connaissances sur le lagon et présenter les traditions marines de la pêche mahoraise. L'accroissement de la formation dans la pêche et l'environnement par le biais du GSMA et de l'Ecole d'apprentissage maritime a aussi été mis en avant.

"Dans ce cadre, le futur Parc naturel marin, en tant que structure pour coordonner tous les acteurs, aura toute sa place pour définir les lignes directrices communes pour le développement économique du lagon, qu'il ne faut pas voir comme un sanctuaire", a souligné M. Peyrel. Le prochain comité de pilotage de la création de ce parc aura lieu le 18 juin prochain, avant la consultation publique en octobre : "On aura mis un an pour faire ce que les Bretons ont mis 9 ans à créer", s'est félicité le secrétaire général de la préfecture, faisant référence au Parc marin d'Iroise, le seul en France à ce jour.

Selon M. Peyrel, l'avantage de ce travail en ateliers est que "quand il faudra renégocier le Contrat de projet, cela permettra de prendre les ministères à leur propre jeu pour appuyer des projets et demander des crédits". Une réunion publique animée par la célèbre navigatrice Isabelle Autissier aura lieu le 19 juin à 9h à la Case Rocher pour débattre de ces propositions.

 

Julien Perrot

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