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25/01/2008 – Maalesh : « Je ne changerai pas pour être plus vendable »

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Sur les réseaux sociaux ou dans la rue, formellement ou spontanément, les initiatives se multiplient pour répondre à la délinquance qui flambe à nouveau sur l’île aux parfums. Au risque, parfois, de voir l’exaspération prendre le pas sur la loi. 

Mayotte : une naissance dont ils se souviendront

Une naissance dans la rue, ce n’est pas si courant. C’est pourtant ce qu’ont vécu Jonathan et Mouna, lundi 18 mai, date à laquelle Sarah, leur petite fille, a décidé d’arriver. Un évènement auquel ont participé quelques passants, sur les lieux par hasard. Et quand s’improvise une chaîne de soutien, cela donne une belle histoire. Récit. 

À Mayotte, “le confinement a révélé la capacité perverse de certains à faire du mal aux autres sans qu’ils ne s’en rendent compte”

Deux mois de confinement peuvent en dire long sur un individu, mais ils peuvent également dévoiler les pires et les meilleurs aspects d’une société. La crise sanitaire a mis en évidence les failles de la société mahoraise, partagée entre la conscience de certains et l’irresponsabilité des autres. Le sociologue Combo Abdallah Combo nous explique pourquoi il est urgent de tirer les leçons de ce confinement et essayer de changer la donne. 

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L’affaire du rapt en Petite-Terre qui suscite l’émoi dans l’ensemble du Département est révélatrice de nombre de maux dont souffre la société mahoraise au sein de laquelle nombre de personnes semblent valider l’idée que l’on puisse se faire justice soi-même à défaut d’une carence supposée de l’État. Le procureur de la République, Camille Miansoni, revient ici sur ces éléments. C’est aussi l’occasion pour lui de rappeler le rôle qu’il occupe et la vision qui l’anime alors que les critiques pleuvent sur sa personne.

Tounda : 2008 s'annonce comme une bonne année…
Maalesh : Peut-être même la meilleure depuis longtemps ! Elle commence à Mayotte, ce qui est toujours plaisant, et se poursuit à Zanzibar où je participe à un festival, du 8 au 11 février, en tant que tête d'affiche, aux côtés d'artistes de Tahiti, du Mali, de Mauritanie… C'est là que tout commence, que nous serons vraiment dans la tournée du prix Musiques océan indien. Ça me plait que Zanzibar soit le point de départ, c'est d'Afrique de l'Est que je viens puisque ma mère est Ougandaise. On y parle swahili et anglais, langues que je chante et que je parle.

Tounda : Après Zanzibar comment va s'organiser votre année ?
Maalesh : Après ce festival je retourne à Moroni, avant de m'envoler pour Nantes terminer le mixage de mon dernier album, "Yéléla" ("Flotter"), interrompu par mon voyage à la Réunion pour récupérer le prix. Je suis en train de faire la jaquette avec l'aide de Cécile (Pélourdeau, directrice de l'école de musique, ndlr). Nous traduisons en partie les chansons pour donner une idée de ce dont elles parlent. En avril je repars à la Réunion jouer au festival Arkenciel à St Gilles. J'y retournerai en mai pour Réunion en scène à St Leu. Ensuite ce sera la tournée des festivals en France : Musiques Métisses d'Angoulême, Francofolies de La Rochelle, et la Fiesta des Suds à Marseille. Puis ce seront les rencontres d'Astaffort, une sorte d'atelier.
A côté de tout ça il y a un gros travail de promotion qui est prévu, c'est ça dont j'ai le plus besoin. Jusqu'ici la notoriété du groupe et la vente des albums se sont toujours faits par le bouche à oreille. Mes tournées étaient beaucoup organisées par mon épouse Marie-Ange et par mes amis. J'espère avoir maintenant l'occasion de trouver un bon tourneur ou un manager, que ce prix m'ouvre les portes d'un monde que je ne maîtrise pas assez, fait de paperasses et de démarches diverses, d'internet, etc.… Je vois dans ce prix une réelle occasion d'élargir ma carrière, tout en restant moi-même, je ne changerai pas pour être plus "vendable".

Tounda : Qu'est ce qui vous a amené à postuler à ce prix ?
Maalesh : C'est Cécile qui m'a parlé de ce prix, je n'étais pas du tout au courant. Ce n'est pas la première fois que je gagne un prix, j'ai remporté en 1995 le prix de la découverte RFI, qui a été suivi d'une tournée en Europe l'année suivante. Mais comme je n'avais pas encore de CD, je n'avais rien à proposer au public à la fin des concerts. En 1998 au moment de la sortie de "Wassi Wassi" j'ai fait une grande tournée en Afrique de l'Est et Australe, mais je n'avais pas encore d'exemplaires du CD, j'étais toujours handicapé par ce manque, il me manquait quelqu'un pour gérer sa distribution. D'ailleurs, le label a fait faillite en 2001 et l'album a donc été très peu diffusé. La même année j'ai remporté un autre prix qui devait m'offrir une grande tournée au Canada, elle n'a jamais eu lieu et de là où j'étais, à Moroni, j'avais peu de moyen de réclamer mon dû. J'ai également été remarqué en 2003 lors d'un festival à Amsterdam. Tout ceci témoigne d'une reconnaissance de mon travail, mais il a toujours manqué quelque chose derrière, pour pérenniser ces victoires. Je pensais qu'un nouveau prix était inutile, d'autant que beaucoup s'adressent à des jeunes, comme si nous autres quadras étions déjà finis. Mais dans le dossier de candidature Cécile et Marie-Ange ont expliqué ma situation, mon besoin d'avoir quelqu'un pour organiser ma carrière, et à ma grande surprise, j'ai gagné (face à 93 autres candidatures, ndlr).
Je pense que cette victoire peut m'apporter ce qui me manque. En avril mon album devrait sortir, je pourrai donc enfin vendre quelque chose à la fin des concerts, c'est important pour rester dans la mémoire du public, et pour vivre aussi bien entendu. Je suis content car je vois le temps qui passe et je ne veux pas faire comme tous ceux qui partent vivre en France dans l'espoir de plus de débouchés. Je suis bien chez moi, je veux continuer à m'inspirer de mon pays et de mes rencontres pour travailler. J'ai besoin de moins d'argent que si je vivais en France, je peux m'occuper de mes enfants… Toutes ces choses sont importantes.

Tounda : Que nous promet le nouvel album ?
Maalesh : Plein de choses ! Des invités : un excellent flûtiste, un violoncelliste, une choriste… Une chanson pour la libération d'Anjouan, et je vous invite à découvrir le reste en avril…

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