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Mamoudzou s’engorge… tranquillement

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Quand la population mahoraise prépare la riposte

Sur les réseaux sociaux ou dans la rue, formellement ou spontanément, les initiatives se multiplient pour répondre à la délinquance qui flambe à nouveau sur l’île aux parfums. Au risque, parfois, de voir l’exaspération prendre le pas sur la loi. 

Mayotte : une naissance dont ils se souviendront

Une naissance dans la rue, ce n’est pas si courant. C’est pourtant ce qu’ont vécu Jonathan et Mouna, lundi 18 mai, date à laquelle Sarah, leur petite fille, a décidé d’arriver. Un évènement auquel ont participé quelques passants, sur les lieux par hasard. Et quand s’improvise une chaîne de soutien, cela donne une belle histoire. Récit. 

À Mayotte, “le confinement a révélé la capacité perverse de certains à faire du mal aux autres sans qu’ils ne s’en rendent compte”

Deux mois de confinement peuvent en dire long sur un individu, mais ils peuvent également dévoiler les pires et les meilleurs aspects d’une société. La crise sanitaire a mis en évidence les failles de la société mahoraise, partagée entre la conscience de certains et l’irresponsabilité des autres. Le sociologue Combo Abdallah Combo nous explique pourquoi il est urgent de tirer les leçons de ce confinement et essayer de changer la donne. 

Camille Miansoni, procureur de Mayotte : “Mon rôle est de protéger la société avant tout”

L’affaire du rapt en Petite-Terre qui suscite l’émoi dans l’ensemble du Département est révélatrice de nombre de maux dont souffre la société mahoraise au sein de laquelle nombre de personnes semblent valider l’idée que l’on puisse se faire justice soi-même à défaut d’une carence supposée de l’État. Le procureur de la République, Camille Miansoni, revient ici sur ces éléments. C’est aussi l’occasion pour lui de rappeler le rôle qu’il occupe et la vision qui l’anime alors que les critiques pleuvent sur sa personne.

« Malgré cette croissance très forte, les Mahorais demeurent faiblement motorisés comparativement aux ménages métropolitains ou réunionnais : moins de 20% d’entre eux déclaraient disposer d’au moins un véhicule en 2002, contre respectivement environ 60% des ménages réunionnais et 80% des ménages métropolitains », remarquait le Plan d’aménagement et de développement durable, le PADD en 2004. La marge de manœuvre était grande, et on pouvait raisonnablement penser que nous allions suivre cette voie, pour plein de bonnes et mauvaises raisons.

Avec 800 véhicules par heure et par sens sur la RN1 à Kawéni, et 17 minutes pour effectuer le trajet port de Longoni-Kawéni, en 2002 « les signes d’un rapprochement du seuil de saturation de la capacité de l’infrastructure apparaissent dès aujourd’hui ». 12 ans après, la croissance du parc automobile continue fortement, mais le réseau routier ne s’est pas étoffé. Du tout.

Il y a plus de 2.000 véhicules neufs importés par an à Mayotte, 5 nouvelles voitures par jour sur les routes, sans compter toutes les voitures d’occasion !

En 2004, lors de la rédaction du PADD, il avait été sobrement indiqué que la construction de nouvelles routes constituerait « un appel d’air » pour l’équipement des ménages en automobiles : « Pour lutter efficacement contre la hausse de la demande en déplacements automobiles, il convient de ne pas accroître l’offre routière. En effet, toute modification du réseau qui augmenterait l’offre de manière significative aurait pour effet à moyen terme d’alimenter la hausse du parc automobile et le nombre de déplacements en voiture particulière ».

Peut-être certains ont-ils imaginé les Mahorais marchant à pied au bord de la route avec un régime de bananes sur la tête; cela devait leur paraître pittoresque… Noble ambition de bureaux d’études qui ne sont pas installés dans l’île !… Pitoyable acceptation par des élus, qui par ailleurs n’ont pas su mettre en place les préconisations indiquées dans ce document essentiel pour les 10 années passées, notamment sur la mise en place de transports en commun.

Et pour demain ?…

En 10 ans, le parc automobile a continué d’exploser. De très nombreuses auto-écoles sont apparues. Il suffit de croiser leurs voitures qui sillonnent en permanence le réseau routier, signe avant-coureur de ces nouveaux conducteurs que l’on retrouvera prochainement sur les routes.

C’est le signe surtout de la forte demande liée à la jeunesse de la population… à la faiblesse des transports en commun, à l’omnipotence de Mamoudzou en termes d’administrations, d’emplois. A part les établissements scolaires et les mairies, il y a proportionnellement très peu d’activités hors de Mamoudzou. La voiture constitue aussi, évidemment, comme partout ailleurs, un signe de réussite sociale. Elle apporte une liberté et surtout rend tant de services pour transporter des personnes et des biens.

Le réseau routier se compose aujourd’hui de 90 km de routes nationales et 140 km de routes départementales. Et alors qu’en « brousse » la situation est encore « correcte », Mamoudzou s’engorge chaque jour d’avantage, sans parking. Les projets de déviation par les hauts sont toujours des projets. Dans 5 ou 10 ans, quand le réseau sera complètement engorgé, avec l’impossibilité de mettre en place des transports en commun sur voies propres, donc avec des bus pris dans les embouteillages, il sera trop tard.

Et avec une seule petite route « nationale » qui traverse Mamoudzou, le moindre accrochage génère des bouchons supplémentaires. La moindre manifestation bloque toute activité. L’acheminement des secours devient même problématique.

Et ce sera chaque jour plus difficile, plus long, plus engorgé !

Alors, ne pas prévoir de nouvelles routes pour ne pas créer un appel d’air envers les automobilistes n’a pas fonctionné. Le tramway, qui aurait pu être imaginé à une époque, récente, où les bords des routes non construits en dur le permettait, doit maintenant être oublié. Un 3ème ou 4ème voie pour la route nationale aussi, même la rocade de M’tsapéré a été « interrompue » avec ce raccordement impromptu au rond-point de Doujani, qui devait être… provisoire, alors qu’elle devait continuer jusqu’à Dembéni.

Il n’y aura pas de possibilité de créer de voies dédiées aux taxis ou bus. Et la solution empruntée par certains, celle du deux-roues, devient hasardeuse, avec ces voies étroites, encore rétrécies à Kawéni par des trottoirs et d’incongrues constructions en milieu de chaussée.

Ces engorgements, ces embouteillages qui s’étalent désormais de 6 heures du matin jusqu’à 18 heures le soir, font perdre beaucoup d’argent à Mayotte, beaucoup de temps. Ils génèrent du stress, de l’énervement, mais aussi des accidents.

Les livraisons depuis le port, beaucoup plus lentes, renchérissent les prix de toutes les marchandises. Le temps rallongé pour se rendre à son travail, les déplacements pour des rendez-vous, le transport de milliers d’enfants… Ce sont des milliers d’heures de travail ou de sommeil qui sont perdues chaque jour, sans compter les frais que cela engendre.

Mamoudzou a besoin d’une rocade, et Mayotte de transports en commun, d’un plan de « désengorgement » de sa capitale, de décentralisation.

L’éducation et la santé constituent des priorités, l’assainissement aussi. Ce sont des bases. Le déplacement fluide des biens et des personnes est une nécessité pour le développement économique et social. On ne va pas attendre 10 ans de plus…

Laurent Canavate

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