Le Parc marin de Mayotte compte sur ses nouveaux ambassadeurs du lagon pour l’aider
à protéger la biodiversité mahoraise.
Le Parc naturel marin de Mayotte vient de clore les appels à projets « les Ambassadeurs du lagon ». Le projet permet au Parc Marin d’intensifier la protection du lagon et de faire participer les citoyens dans cette démarche. Il ne cesse d’augmenter en nombre de participants, de projets et de budget à chaque édition.
A l’heure où le Parc naturel marin de Mayotte clôture sa quatrième édition de l’appel à projet « Ambassadeurs du lagon », il espère trouver ces citoyens mahorais qui l’aideront à protéger l’un des plus beaux lagons du monde. « On les appelle les ambassadeurs parce qu’ils font de la sensibilisation au plus près des habitants », déclare Apolline Abauzit, chargée de mission mobilisation citoyenne et appui aux acteurs du Parc. Voie-clé pour la protection de l’écosystème mahorais, les ambassadeurs ont cette proximité avec les populations, là où l’institution possède une vraie force de frappe en termes de communication. « Ils ont un canal de communication fin auprès des habitants puisqu’ils vivent avec », admet la chargée de mission. « Les ambassadeurs sont des sentinelles. Les espèces sentinelles sont les espèces du lagon qui nous donne une idée de l’état de santé du lagon et ses écosystèmes », poursuit-elle, comptant sur eux pour « mettre en œuvre des actions adaptées ».
L’objectif de ses ambassadeurs est aussi de démultiplier les actions. « Les équipes du Parc naturel marin de Mayotte sont d’un nombre fini, mais nous avons une si grande surface à couvrir que nous ne pouvons pas tout gérer. On a besoin de ces projets complémentaires venus d’associations et de collectivités », fait observer Apolline. Ils permettent de diversifier les actions et donnent une dimension plus citoyenne à la protection du lagon.
Ils auront dorénavant une nouvelle mission en créant un réseau, car le Parc naturel marin de Mayotte encourage les partenariats entre les structures de l’île. « Nous voyons des idées super dans les appels à projets, mais pas diffusées au large public. On veut donc faire un réseau avec ses ambassadeurs, qu’ils puissent échanger et intégrer les idées des autres dans leurs démarches pour mener une action plus complète. »
Sélection et lauréats
Les critères de sélection s‘affinent à chaque édition. Ceux de bases sont de proposer une idée de mise en œuvre de sensibilisation, d’une évolution pratique pour quelque chose qui heurte la biodiversité, ou d’évolution de connaissances. Le comité de sélection des projets privilégie les démarches de mobilisation citoyenne. Si les citoyens ne sont pas impliqués, la proposition n’a presque aucune chance d’être financé. Le Parc favorise désormais les projets de réduction des menaces au lieu de ceux qui la compensent. « Nous voulons protéger ce qui est existant au lieu de remplacer la biodiversité abîmée », prévient la chargée de mission du Parc. Et trouver ces ambassadeurs n’est pas mission impossible. Seize lauréats ont été nommés au cours de ses quatre éditions dont deux structures qui ont été deux fois lauréates. Signe de bon augure, le nombre d’idées dans l’appel à projets ne cesse d’augmenter au fil des éditions.
« Entre 2019 et 2021, le nombre de projets a plus que doublé », assure Apolline Abauzit.
A gauche, Ahmed Ali Mondroha, directeur général de la SIM, et à droite, Kadafi Attoumani, directeur régional de la Croix-Rouge, avant la signature de la convention. Elle a été signée au siège de la société immobilière de Mayotte, place Zakia-Madi.
Un partenariat a été signé, ce mardi 16 mai, entre la société immobilière de Mayotte (SIM) et la Croix-Rouge. Celui-ci se veut gagnant-gagnant, grâce à un meilleur accompagnement social de la première, et plus de locaux et d’aide de gestion immobilière pour l’association d’aide humanitaire.
Les deux directeurs de chaque organisme du partenariat en train de signer la convention.
« C’est un partenariat gagnant-gagnant », déclare le directeur général de la Croix-Rouge à Mayotte, Kadafi Attoumani, ce mardi. La société immobilière de Mayotte (SIM) vient de signer une convention avec la Croix-Rouge. Cette dernière y voit plusieurs fois avantages sur le plan de l’immobilier évidemment. La SIM s’engage ainsi à aider l’association d’aide humanitaire à marquer et faciliter sa présence sur le territoire. « On a besoin de stocker du matériel d’urgence par exemple. Il est aujourd’hui stocké en Petite-Terre. En cas de catastrophes naturelles sur Mayotte en Grande-Terre, on sera bien en peine d’aller le récupérer de l’autre côté. Cet entrepôt que l’on souhaite créer, il est stratégique. On sollicite la SIM qui a à la fois, les terrains et l’expertise pour nous accompagner. Que ce soit sur l’identification du lieu ou sur la construction de ce type de produits », énonce le directeur. Les 120 salariés de la Croix-Rouge pourront également trouver des solutions de logement. « Nous nous engageons nous, SIM, à accompagner les salariés de l’association humanitaire, dans ce contexte ou à Mayotte on manque de logements, notamment en périphérie urbaine. On veut loger le personnel Croix-Rouge dans de bonnes conditions », promet Ahmed Ali Mondroha, directeur de la SIM.
En contrepartie, la Croix-Rouge veut pouvoir fournir ce soutien social dont la SIM manque. Car ce partenariat est né de la volonté d’être plus présent pour les habitants de Mayotte. « Elle souhaite accompagner les personnes qui sont en grande précarité, accède pour la première fois à un appartement. Ces personnes-là, il faut leur expliquer ce qu’il faut faire », affirme le directeur de la Croix-Rouge. Elle s’engage à faire apprendre aux habitants de ses logements le savoir-vivre en communauté pour éviter une dégradation plus rapide des lieux. Ces logements sont aujourd’hui assez dégradés et font plus vieux que leurs dates de construction. « On a parfois affaire à des familles très défavorisées. Quand ils arrivent dans ses logements, leur priorité n’est pas de s’occuper du savoir-vivre avec les autres, c’est de mettre à manger dans l’assiette de leurs enfants. Ça peut créer des problèmes relationnels, de voisinage, dans un contexte social qui est déjà compliqué », note le directeur de la Sim.
« On mise sur l’avenir »
Prochainement, la Croix Rouge lancera des appels à projets sur des dispositifs nationaux. L’envie est d’aller vers de l’habitat senior, les résidences médicalisées ou encore des logements foyers. « S’associer pour répondre de manière commune à des appels à projets qui arriveront à Mayotte dans les années à venir », poursuit le directeur territorial. Le travail de préparation des réponses aux futurs appels à projets est déjà lancé. « C’est un partenariat de bon sens, d’engagement. Après, le jour où on répondra à un appel à projets, il y aura une dimension financière. A ce stade, c’est pour développer le territoire dans le domaine de l’habitat. »
Ce partenariat dénote une réelle volonté d’améliorer la situation sociale de Mayotte. Plusieurs secteurs et publics sont visés. Les ambitions ne sont pas moindres : des logements séniors, des foyers ainsi que des résidences médicalisées sont dans les plans. « On a déjà localisé les sites éventuels. On a compris que la Croix-Rouge avait besoin de bâtiments pour y développer des lits médicalisés. Celle-ci peut nous accompagner en contrepartie pour faire de l’accompagnement social, notamment les publics fragiles », espère Ahmed Ali Mondroha.
Pour faire progresser les conditions de vie à Mayotte, la SIM prévoit aussi la création de crèches. Le projet est déjà entamé notamment à Labattoir, avec l’opération Marzoukou, un projet de 117 logements sociaux en Petite-Terre. Une crèche est prévue au rez-de-chaussée de ces bâtiments. Une deuxième est prévue à Pamandzi où les travaux ont déjà commencé. L’objectif des travaux est d’ouvrir en août les deux structures. Labattoir accueillera cinquante enfants et celle de Pamandi une vingtaine.
Ce mardi matin, Laurent Mounier et Annabel Vigneron, respectivement gérant et responsable d’agence Angalia, ont présenté la 28e édition du festival international de l’Image sous-marine de Mayotte.
Cette année, le festival international de l’Image sous-marine de Mayotte revient pour une 28e édition. Une année qui bat un record de participation avec plus de 40 films, 800 photographies et quatre films scolaires reçus. Du 24 au 28 mai prochains, les amateurs de cinéma et d’images subaquatiques pourront profiter des projections prévues à Mamoudzou, mais aussi à Chirongui.
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Au cœur de l’affiche 2023, le dessin de la gagnante de la précédente édition.
En 2022, les soirées de projection sur le parvis du comité du tourisme avaient eu lieu du 26 au 29 mai 2022 (photo d’archives).
Le festival de l’Image sous-marine, qui a pour objectif de sensibiliser le public à la beauté et à la richesse de l’environnement marin, s’ouvre à de nouvelles destinations et devient le festival international de l’Image sous-marine de Mayotte (FIISMM). Cette ouverture mondiale est marquée par l’augmentation des participations transmises depuis la Nouvelle-Calédonie, l’Espagne, l’Allemagne, l’Italie, la Belgique ou encore la Norvège.
« C’est la première année où l’on a autant de films et de photos qui arrivent de l’extérieur », explique Laurent Mounier, gérant d’Angalia lors de la conférence de presse, ce mardi matin. Un travail de longue haleine de la part de l’équipe de Mayotte, avec la participation du FIISMM au Salon de la plongée à Paris et au festival Galathea à Hyères, a permis à l’événement d’avoir une visibilité à l’extérieur de l’île. Autre changement majeur cette année, le concours de dessin devient le concours Jack Passe, en l’honneur du créateur du festival. Pour Laurent Mounier, « il est important que le nom de Jack Passe perdure avec le temps ».
Une édition de records
« La force du festival, c’est qu’il s’articule autour de plusieurs concours », ajoute-t-il. En effet, quatre ont été ouverts aux photographes et vidéastes, amateurs ou initiés. Comme lors de chaque édition, des concours films, photos, dessins et musique sont mis en place. Au total, ce sont plus de 40 films, 800 photographies et 496 dessins d’écoles mahoraises qui ont été reçus. « Cette année, on a battu un record », lance fièrement l’organisateur. Pour la catégorie « films » ce sont 13 grands formats (52 minutes), 17 petits formats et 7 clips vidéo qui sont en compétition. Pour les organisateurs, « la chose dont on est le plus fier, c’est la réception de quatre films scolaires. C’est la première année que l’on a autant de films dans cette catégorie ». En 2022, uniquement le collège de Bandrélé avait été candidat. Aussi, cette nouvelle édition a vu naitre une nouvelle catégorie, celle des clubs de Mayotte. Mis en place avec l’objectif de mettre en avant les plongeurs de l’île, leurs œuvres et le lagon mahorais, cette catégorie permet de faire découvrir toutes les richesses de Mayotte. Pour cette première, quatre centres de plongée ont participé avec treize photographies.
Afin de départager les œuvres, un jury de huit membres, amateurs ou avertis dans l’image sous-marine, a été constitué. Ce jury est présidé par Nicolas Barraqué, photographe du monde marin depuis plus de 40 ans et inventeur de la photo panoramique sous-marine. Lors de cette édition, chaque grand vainqueur sera récompensé par un Hippocampe d’Or. Pour la première fois depuis la création du festival, des Hippocampes d’argent et de bronze seront également décernés, l’organisation étant partie du constat que « ceux qui participent aux concours étaient sensibles à avoir un prix, même si ce n’est pas le premier ». Pour leur part, les trente petits artistes vainqueurs du concours de dessin pourront participer aux joies d’un baptême de plongée au Lagon Maoré, afin de découvrir les fonds marins.
Du mercredi 24 au samedi 27 mai, festival international de l’Image sous-marine de Mayotte, à Mamoudzou et Chirongui. Tarifs : 5 euros pour une séance, 9 euros pour deux séances. Site internet : soireesdelimagesousmarine.fr
Ce mardi 16 mai, débute le procès en appel de deux jeunes hommes devant la cour des assises. Ils sont de nouveau jugés, jusqu’à ce mercredi, pour la mort d’un homme de 65 ans en juillet 2018. Il avait été retrouvé étranglé dans un chemin à proximité de la station d’épuration de Chiconi.
Condamnés en juin 2022 pour le meurtre d’un sexagénaire à Chiconi en juillet 2018, deux jeunes hommes de 22 et 33 ans ont fait appel du jugement. En première instance, ils avaient reçu une peine de 22 ans de prison chacun. Celui qui était mineur à l’époque des faits affirme aujourd’hui « qu’il y a des doutes. Il y a des choses que je reconnais et d’autres non ». Son aîné estime, de son côté, que « la peine est trop longue », même s’il reconnaît cependant avoir été présent dans la nuit du 1er au 2 juillet 2018, quand un groupe d’une dizaine d’individus cherchait à se rendre à Sada pour cambrioler des maisons.
Connus sur l’île pour une série de cambriolages violents, ils se sont séparés en deux groupes en chemin. Celui des accusés, dans lequel se trouvait deux autres personnes, a aperçu une camionnette, avec dedans, la victime, un retraité de 65 ans, et une femme, près de la station d’épuration de Chiconi. Ils y ont vu une opportunité. D’après le gendarme chargé de l’affaire, ils cherchaient sûrement à voler la voiture.
Étranglé avec un châle
Sauf que la victime ne s’est pas laissée faire. Elle s’est débattue et a essayé de se défendre comme le démontrent les hématomes sur son corps. Le sexagénaire est même arrivé à griffer son assaillant. Un membre du groupe surnommé « Kambi » (condamné à 22 ans de réclusion en juin 2022) a donné des coups de couteau, mais aucun n’était létal. Le plus jeune, jugé ces mardi et mercredi, est accusé d’avoir alors attrapé le châle de la prostituée et d’avoir étranglé la victime avec. C’est d’après le médecin légiste, la cause de la mort. Son coaccusé aurait maintenu le sexagénaire au sol. Le quatrième, « Moingolo » (condamné à huit ans en première instance, mais jamais retrouvé), aurait tenu la femme à distance. Laissant le corps inanimé, ils sont partis avec un téléphone, les clés de la voiture et une arme à feu, qui n’a jamais été retrouvée. C’est au petit matin qu’une dame venant nettoyer ses affaires dans l’eau de la rivière à proximité a découvert avec horreur le corps. La fille de la victime se remémore d’une voix tremblante, ce mardi : « J’ai reçu un appel, on m’a dit que mon père était mort. Quand je suis arrivé, il était allongé sur le sol, j’ai vu ses blessures, du sang, ses pieds étaient sales ». Ses proches décrivent l’homme bon, attentif, présent, très pratiquant, charitable et sans problème.
Après le premier procès qui s’est terminé le 26 juin 2022, les deux accusés espèrent réduire la peine initiale au moment du verdict, ce mercredi. À cause de sa maturité et de son absence d’émotion, la minorité du plus jeune n’avait pas été prise en compte lors du premier jugement. Pour le deuxième, l’absence d’ADN défendue par maître Aurore Baudry n’avait pas non plus convaincu les jurés.
La nouvelle commission électorale nationale indépendante exclut l’opposition comorienne et donc menace la tenue d’élections libres.
Un décret paru ce dimanche 14 mai sur la composition de la commission électorale nationale indépendante (Ceni) provoque l’indignation chez les opposants du président comorien, Azali Assoumani. Ils y voient un moyen pour lui de garder le pouvoir lors de l’élection présidentielle de 2024. Ils demandent à la France de garantir des élections libres et transparentes.
« Il faut défendre la démocratie. Ça sera trop tard après. » Ce cri du cœur ne provient pas d’un Comorien, mais d’un Mahorais qui suit de très près la situation politique de l’autre côté de l’archipel. Plus qu’un simple observateur, cet homme qui souhaite garder l’anonymat veut alerter sur le verrou électoral qui se met en place à l’approche de l’élection présidentielle comorienne début 2024. Il en veut pour preuve le dernier décret du 14 mai, qui dresse la liste des membres de la commission électorale nationale indépendante (Ceni). « Il n’y a aucun membre de l’opposition », indique-t-il, arguant que les rares députés présentés comme de l’opposition sont en fait des proches du pouvoir. Ainsi, il a peur d’« une parodie électorale » en 2024 et que la commission ne conforte le président actuel en dépit d’un vote défavorable. Celui qui est en lien avec la coalition nommée le « Front commun élargi des forces vives contre la dictature » voit en Azali Assoumani, « un diplomate hypocrite », mais malin. Persuadé que le gaz dans le Canal du Mozambique peut profiter autant qu’aux Comores qu’à une Mayotte française, il assure que le différend territorial peut être réglé si d’autres responsables politiques investissent Beit-Salam. « Les Comores ne concrétiseront leur indépendance que si elles renoncent à Mayotte », fait-il remarquer.
Des meetings « sans être bloqués par l’armée »
De l’autre côté de l’archipel, un autre homme est inquiet. Ancien ministre comorien lui-même, il défend aussi le Front commun et espère beaucoup de la mobilisation prévue le 27 mai. Prêt à se lancer dans la campagne, il ne demande que la possibilité pour son camp d’organiser des meetings politiques « sans être bloqués par l’armée ». Pour lui, comme son camarade mahorais, le rôle de la France est primordial dans cette élection, puisqu’ils assurent que la légitimité de président ne vient que de sa reconnaissance en tant que président par d’autres pays. « Il nous a déjà fait le coup en 2019. C’était une mascarade », estime l’opposant, qui croit largement la défaite dans les urnes possible pour l’ancien colonel. La coalition compte d’ailleurs présenter un seul candidat et annonce qu’elle respectera la présidence tournante entre les îles si elle arrive au pouvoir. Ce qui lui fait peur en attendant, c’est la réduction des libertés aux Comores et une censure qui verrouilleraient tout espoir de changement, selon lui. Son bord politique souhaite d’ailleurs que les prisonniers politiques soient relâchés et que les exilés puissent rentrer dans l’Union (ce qu’Azali Assoumani vient juste de consentir).
Il souhaite d’ailleurs passer par des médias français pour demander que la France garantisse une élection « libre » et « transparente », soutenant qu’elle a un rôle toujours aussi important aux Comores et pas qu’au niveau financier. « Nous sommes tous amis de la France », déclare-t-il avant d’ajouter « qu’elle n’a même pas besoin de jouer le choix d’untel et d’untel » en 2024.
Les salariés se sont retrouvés au centre de l’hôpital de Mamoudzou pour soutenir leurs collègues agressés.
Vers 5h30, ce mardi 16 mai, un bus transportant du personnel du centre hospitalier de Mayotte (CHM) a été caillassé au niveau de Majicavo-Dubaï, sur la commune de Koungou. Choqués, les agents du CHM de plusieurs sites exercent leur droit de retrait.
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Toibourani a été blessé à la pommette par une vitre brisée. Malgré cela, il compte reprendre le travail dès ce mercredi.
Une pluie de pierres s’est abattue sur le bus qui rejoignait l’hôpital de Mamoudzou en début de matinée, ce mardi 16 mai.
« J’entends toujours le bruit des pierres qui tombent sur le bus. Ça a duré quinze secondes », se souvient Toibourani. Quelques heures après l’attaque, le brancardier touché par un bris de vitre arbore encore un grand sourire malgré ce qu’il s’est passé. Ce mardi matin, à 5h30, alors qu’il roulait vers l’hôpital de Mamoudzou avec 41 agents à bord, un bus avec la pancarte CHM a été pris à partie par une centaine de jeunes, selon les témoins. Coincé dans les embouteillages, le véhicule a subi une importante pluie de pierres. Résultat, quatre blessés légers, indique le brancardier.
Dans la foulée, le personnel du CHM a exercé son droit de retrait et près de 150 employés se sont retrouvé en milieu de matinée au centre de l’hôpital de Mamoudzou. « On se demande pourquoi ils nous attaquent, on soigne tout le monde », déplore l’une d’eux. Le directeur général, Jean-Mathieu Defour, a pris la parole à l’aide d’un mégaphone et a admis que « c’est la première fois qu’il voit un transport d’agents se faire assaillir. C’est totalement anormal. L’hôpital, c’est sacré, on n’y touche pas. Quelles que soient les revendications des uns et des autres ».
« Heureusement que vous êtes là »
Le directeur ajoute que tous les passagers ont déposé plainte, « qu’ils ont été pris en charge par la cellule médico-psychologique », ont pris un repas et pu repartir chez eux ensuite. Il invite également ceux qui le souhaitent à voir un psychologue mis à disposition. Cette attaque intervient alors que les bus scolaires ne circulent plus sur la zone nord depuis lundi soir. Les conducteurs du réseau Halo refusent de s’y rendre depuis la dizaine de caillassages survenus la veille sur la portion de route nationale allant du collège de Koungou à Majicavo-Lamir. Les particuliers, également dans les bouchons, ont subi le même sort avec parfois le racket de leurs téléphones portables. Les gendarmes, très présents dans la zone en cette période scolaire, sont intervenus à chaque fois pour repousser les bandes de jeunes.
Du côté du personnel médical, il y a cette impression d’être de plus en plus une cible, après l’attaque du dispensaire de Dzoumogné, le 12 mai, et le caillassage de celui de Kahani, ce lundi. « Heureusement que vous êtes là, que vous êtes à vos postes, sinon ça ferait bien longtemps qu’il n’y aurait plus d’hôpital », reconnaît leur directeur. C’est le cas de Toibourani par exemple, qui reprendra le travail, ce mercredi, même s’il doit prendre à nouveau le bus depuis Acoua où il réside.
Réactions de l’Agence régionale de santé et de la préfecture
« L’Agence régionale de santé et la préfecture de Mayotte condamnent les actes de violence perpétrés ce jour à Koungou contre un bus de soignants du centre hospitalier de Mayotte. Les violences physiques, verbales et intimidations perpétrées par ces individus envers les agents et soignants du CHM sont inacceptables et constituent une atteinte grave à l’engagement de ces professionnels pour la santé à Mayotte. L’ARS et la préfecture rappellent plus que jamais l’importance de maintenir une offre de soins dans les meilleures conditions et apportent leur soutien à l’ensemble des personnels du CHM. »
Même si les abords du lac artificiel des Prés Saint-Jean sont très fréquentés, la baignade est interdite du fait de sa dangerosité.
Abd-Arrahmane, Abd-Allah et Assia ont perdu la vie au lac des Prés Saint-Jean, à Chalon-sur-Saône, le 8 juillet 2018. Ils étaient alors sous la surveillance de leur belle-mère qui vient d’être reconnue coupable d’homicide involontaire, ce vendredi 12 mai. Elle écope de trois ans de prison avec sursis. Le maire de la ville, également poursuivi, a été relaxé.
Lallia Konaté à la sortie du tribunal, ce vendredi 12 mai.
« Cette victoire que j’ai arraché avec vous tiens à la dignité de mes enfants, à l’amour d’une mère et à votre force », nous partage Lallia Konaté, la mère d’Abd-Arrahmane, Abd-Allah et Assia, en remerciant les personnes mobilisées. Les trois enfants, comme leurs deux sœurs, étaient alors sous la garde de leur père mahorais et de sa nouvelle femme pendant les vacances estivales quand ils ont perdu la vie. En effet, les deux enfants âgés de 9 et 11 ans, qui voulaient se tremper les pieds dans le lac artificiel des Prés Saint-Jean, ont rapidement perdu pied. Leur grand frère de 13 ans a tenté de les secourir, mais lui non plus ne sachant pas nager, les trois ont malheureusement trouvé la mort. La belle-mère, qui surveillait les autres enfants avec deux autres adultes, n’a pas vu le drame qui se déroulait à une centaine de mètres.
Un lac connu pour sa dangerosité
Lors du procès, le 31 mars, celle-ci expliquait qu’elle ne savait pas que la baignade était interdite, rapporte nos confrères de France Bleu. Le lieu, dont le panneau « Baignade interdite » était caché par la végétation, était pourtant connu par les riverains pour sa dangerosité. Le maire Les Républicains de Chalon-sur-Saône, Gilles Platret, a été cité à comparaître par la partie civile pour ce manquement.
Le tribunal correctionnel de Chalon-sur-Saône a finalement décidé la relaxe de l’élu, ce vendredi 12 mai. Il a suivi les réquisitions du Parquet pour la belle-mère, en la condamnant à trois ans de prison avec sursis.
Dans la nuit de samedi à dimanche, l’unité nautique du service territorial de la police aux frontières (STPAF) a interpellé un kwassa en provenance d’Anjouan à huit nautiques de M’tsamboro avec à son bord 28 ressortissants comoriens, vingt hommes, cinq femmes et trois enfants. Le passeur a été interpellé et placé en garde à vue. L’ensemble des étrangers en situation irrégulière a été placé au centre de rétention administrative en attente de leur éloignement. À la suite d’investigations, le passeur a été présentée au tribunal judiciaire de Mamoudzou. Ce dernier a écopé d’une peine de six mois de prison et de trois ans d’interdiction de territoire. Il a été écroué à la prison de Majicavo.
La police nationale de Mayotte informe que durant le week-end du 12 mai au 14 mai, ce sont plus de 25 personnes qui ont été interpellées et placées en garde à vue pour de nombreux faits, notamment pour agressions sexuelles sur mineur de 15 ans, vol en réunion dans un local d’habitation avec effraction, vol en réunion sous la menace d’une arme blanche, recel de vol, défaut de permis de conduire, défaut d’assurance, véhicule faussement immatriculé ou encore participation à un groupement préparant des violences ou des dégradations. A l’issue des enquêtes diligentées en préliminaire ou en flagrant délit par la police judiciaire de Mayotte, nombre de ces mis en cause ont été déférés devant le tribunal judiciaire ou se sont vu notifier des convocations en justice sous la forme de CRPC (comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité) ou de COPJ (convocation par officier de police judiciaire).
En parallèle, la brigade anticriminalité du commissariat de Mamoudzou a également interpellé deux hommes qui venaient de commettre un vol avec violence à Kawéni, dans la nuit de samedi à dimanche. La victime s’est faite entourée par groupe d’individus accompagnés d’une dizaine de chiens, non tenus en laisse. Intimidée par la présence des chiens et l’agressivité de leurs maîtres, elle se laissa fouiller. Quarante euros lui ont alors été dérobés. De plus, elle a reçu plusieurs coups de poing au visage. La Bac a retrouvé le groupe, grâce aux signalements donnés. La technique du chef de bande été de siffler pour faire se dresser et aboyer les chiens, afin d’empêcher les policiers d’arriver jusqu’au groupe. Une fois les renforts du groupe de sécurité de proximité arrivés sur place, les policiers sont parvenus à aller au contact du groupe et à interpeller le chef de la bande, ainsi que l’un des hommes ayant participé au vol. Les deux auteurs du vol ont été placés en garde à vue.
La semaine passée, les policiers ont réussi à interpeller quatre jeunes faisant partie d’une bande ayant commis plusieurs vols avec violences ou sous la menace d’arme blanche à M’tsapéré, le 7 mai dernier. Parmi, ces quatre interpellations figurent le chef du groupe. Cette bande d’une dizaine de jeunes avait arraché un sac à main d’une passante et réalisée des vols dans des établissements commerciaux. Ces jeunes avaient menacé de représailles les témoins du vol, le jour même. Ils récidivaient le lendemain et mettaient leurs menaces à exécution en leur lançant des pierres. L’un des témoins était blessé et a dû se faire soigner au CHM de Mayotte. Deux des mis en cause étaient en situation irrégulière sur le plan du séjour à Mayotte. Ces quatre individus ont été présentés au tribunal judiciaire.
L’aventure s’arrêtera cette fois-ci à La Réunion pour le Vautour Club de Labattoir, qui n’a pu réitérer l’exploit de l’année dernière. En finale de zone océan Indien, l’équipe s’est inclinée 76 à 65 face au Basket Club Dionysien au gymnase de Champ-Fleuri de Saint-Denis, malgré une nouvelle grosse performance de Jordan Henri (25 points). Après une première mi-temps accrochée (38-35), les Réunionnais se sont envolés dans le troisième quart et n’ont pas été rattrapés. Les femmes de Fuz’Ellipse n’ont pas réussi à inquiéter la Tamponnaise Basket Ball (83-52), qui remporte la finale de zone pour la douzième fois consécutive. Pas de club mahorais donc à Eaubonne, les 27 et 28 mai prochains, pour les finalités de nationale 3 (N3).
Pour la dix-septième édition de la fête de la Nature, l’association Mayotte Nature Environnement participe. Elle tiendra un stand le 27 mai, au niveau du stade de Bandrélé, de 8h à 16h. Trois animations différentes sont au programme. La première est un parcours sensoriel qui permettra de découvrir les odeurs traditionnelles telles que l’ylang, le jasmin et bien d’autres. L’animation sera sous forme d’un jeu de découverte. Avec l’aide d’une maquette pédagogique, pour un autre atelier, l’équipe associative fera découvrir les éponges marines. Le public apprendra comment elles fonctionnent et pourquoi il est important de les étudier. Enfin, la dernière activité consistera à apprendre à trier correctement les déchets, qui sont un réel fléau sur l’île.
Depuis plusieurs années, le réseau routier de notre ville est de plus en plus congestionné, voire totalement saturé en particulier lors des heures pleines. Pour faire face à cette situation qui impacte considérablement la qualité de vie, la santé, l’économie, l’environnement et le cadre de vie, une proposition de circulation alternée dans le centre-ville de Mamoudzou, de façon temporaire le temps des travaux lourds du réseau Caribus, est à l’étude.
Cette mesure vise à réduire le nombre de véhicules sur la route en alternant leur circulation selon le numéro, paire ou impaire, de leur plaque d’immatriculation. Ce projet débuterait le 1er juin 2023. A ce titre, la Ville de Mamoudzou lance une consultation citoyenne afin de recueillir l’avis des citoyens, notamment sur la fréquence de l’alternance, ainsi que toute proposition pour fluidifier le trafic. Vous avez jusqu’au 25 mai pour répondre au questionnaire. « La Ville de Mamoudzou vous remercie pour votre participation et votre engagement pour une ville plus fluide et plus agréable à vivre », indique la municipalité.
La préfecture de Mayotte informe les usagers que l’ensemble des services seront fermés le jeudi 18 mai et le vendredi 19 mai. Le fonctionnement normal de l’accueil de la préfecture reprendra le lundi 22 mai aux horaires habituels.
Pendant une heure et demie, ce lundi soir, une partie des villages de Cavani, M’tsapéré, ainsi que le quartier de Mandzarsoa ont été coupés d’électricité à cause d’une défaillance sur le réseau. La première coupure est intervenue vers 19h30. Après quelques tentatives, le courant a été finalement rétabli à 21h.
La communauté d’agglomération de Dembéni – Mamoudzou informe que, depuis ce lundi 15 mai, les horaires des navettes à destination et en provenance de Mamoudzou sont modifiés. Les navettes de 7h30 et de 8h au départ du sud ont été supprimées. Une navette a été ajoutée à 7h20, au départ de Hajangoua.
Des nouvelles navettes sont également mises en place depuis le nord du chef-lieu. Le départ s’effectue au rond-point M’biwi et les arrêts sont : tribunal, SNIE, Deal, CFA, Amphidrome. Le matin, le premier départ est programmé à 5h, puis 5h30, 6h et 7h. Au retour, les horaires sont à partir de 15h (sauf le vendredi à 14h30).
L’UNSS 976 lance son challenge de rugby féminin, une première à Mayotte. Ce mercredi 17 mai, au stade de Sada, 180 participantes, toutes issues de dix établissements du second degré, s’affronteront dans un tournoi qui débute à 13h30. Deux joueuses d’équipe de France de rugby à 7 seront présentes lors de cet évènement, les internationales Anne-Cécile Ciofani et Séraphine Okemba (photo), médaillées d’argent aux Jeux Olympiques de Tokyo.
Un seul bateau par jour sera autorisé à se rendre à Anjouan, à partir de ce mercredi 17 mai.
La compagnie Maria Galanta a annoncé un retour de sa liaison entre Mayotte et les Comores, à partir de ce mercredi 17 mai. De son côté, le gouvernement comorien assure qu’il a accepté la réouverture de la ligne maritime pour ne pas pénaliser les ressortissants bloqués de deux côtés. Il affirme toutefois que les personnes expulsées faisant l’objet d’une condamnation judicaire ne seront pas à bord.
Silencieux depuis les dernières rencontres de Paris, le gouvernement comorien s’est enfin exprimé, ce lundi. Dans une conférence de presse tenue au ministère des Affaires étrangères, deux des ministères présents à la place Beauvau, la semaine dernière, sont revenus sur les discussions qu’ils ont eues avec Gérald Darmanin et Catherine Colonna, la cheffe de la diplomatie française. Au sujet de la reprise des liaisons maritimes entre Mayotte et Anjouan, les conférenciers ont dévoilé les conditions qui accompagneront cette réouverture prévue ce mercredi, selon la SGTM.
A en croire, Houmed Msaidie, le porte-parole du gouvernement, à aucun moment, des délinquants visés par l’opération Wuambushu ne seront autorisés à rentrer sur le territoire. « Nous nous sommes mis d’accord qu’une fois qu’elle aura interpellé ceux qui sèment la terreur, la France les jugera sur place. Mais ils ne seront pas renvoyés chez nous. Néanmoins, les Comoriens qui souhaiteront rentrer de leur propre gré, c’est-à-dire les départs volontaires, eux, peuvent venir », a clarifié le ministre de l’Agriculture qui faisait partie de la délégation qui s’est rendue à Paris le 9 mai dernier. A la question de savoir comment va-t-on distinguer un départ volontaire d’un expulsé, Moroni indique que toutes les modalités liées à ce sujet vont être définies en avec les autorités françaises installées à Mayotte avant d’ajouter : « Nous n’étions pas allés là-bas pour récupérer Mayotte ? Loin s’en faut. Notre voyage à Paris répondait à deux objectifs. D’abord, faire comprendre aux Français, gestionnaires de l’île qu’ils sont responsables de l’insécurité y régnant. Ensuite, poursuivre le dialogue afin de sortir de cette crise ».
Gérald Darmanin voulait se rendre à Moroni
Le porte-parole du gouvernement d’Azali Assoumani révèle dans la foulée que ce sont les autorités françaises qui ont sollicité ces entrevues. On dit aussi que le ministre de l’Intérieur français, Gérald Darmanin, était prêt à venir à Moroni avant d’annuler le déplacement à la dernière minute. Pour sa part, le délégué à la Défense, Youssoufa Mohamed Ali, a tenu à préciser que cette réouverture des liaisons maritimes ne signifie pas pour autant que les contrôles seront abandonnés. « Nos services examineront le bateau avec attention », a-t-il prévenu. Il a par ailleurs souligné que pour un début, un seul bateau effectuera les rotations. Lui et ses collègues ont expliqué avoir accepté la reprise pour ne pas condamner les ressortissants bloqués des deux côtés. « Il y a ceux qui résident en France mais qui préfèrent transiter par Mayotte avant de regagner les autres îles par bateau. C’est aussi par voie maritime que les marchandises et les médicaments arrivent au pays. Nous ne pouvons pas ignorer ces aspects », s’est justifié Youssoufa Mohamed Ali.
Par rapport à la batterie de critères que doivent remplir tous les passagers en provenance de Mayotte, aucune information n’a été communiquée non plus. Alors que le directeur général de la société comorienne des ports (Scp), Mohamed Saïd Salim Dahalani, était présent ce lundi au ministère des Affaires étrangères. Le flou entoure également l’arrêté signé le 29 avril par le gouverneur de l’île d’Anjouan, Anissi Chamsidine, qui a interdit l’arrivée d’expulsés via l’aéroport.
Ce dernier mène campagne et multiplie des réunions de sensibilisation contre Wuambushu. Mais vendredi, il a été lui-même empêché d’entrer au port de Mutsamudu. Preuve que l’État comorien veut désormais régler les affaires sans lui.
Du lundi au vendredi, le bus stationne dans une localité différente du nord de l’île.
Depuis septembre dernier, un bus France services itinérant est déployé dans cinq villages du nord de l’île (voir encadré) pour faciliter les démarches administratives des habitants peu à l’aise avec les outils informatiques. Nous avons découvert ce dispositif porté par la Fédération Familles rurales de Mayotte, baptisé « Rur@linette ».
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Pour Abdallah Kassim, le coordinateur du projet, la Rur@linette est un « soulagement » pour les populations des villages concernées.
Anfaiti Ali (droite), accueille une dizaine de personnes chaque jour, pour des démarches diverses, « principalement des inscriptions à Pole emploi, des affiliations à la CSSM et de la déclaration de revenus », indique-t-elle. Ahamada Hardin (gauche) est chargé d’informer la population du village de la présence du bus.
9h30, ce lundi matin, à Bouyouni, quatre personnes se sont déjà succédé dans le petit fourgon blanc, garé sur la place centrale du village : l’une pour s’inscrire à Pôle emploi, l’autre pour déclarer ses impôts, la dernière pour effectuer une demande d’affiliation auprès de la Caisse de sécurité sociale de Mayotte (CSSM). En effet, à l’intérieur du véhicule estampillé « Rur@linette » – du nom du projet – deux agents accueillent les habitants alentour désireux d’effectuer des démarches administratives en ligne. Plusieurs ordinateurs et tablettes sont également mis à la libre disposition des usagers les plus habiles avec les outils numériques. « La Rur@linette est un bus France Services qui sillonne le nord de l’île pour aider les gens dans leurs démarches administratives, et éviter que ceux-ci ne doivent absolument se rendre à Mamoudzou », résume Abdallah Kassim, le coordinateur Rur@linette au sein de la Fédération Familles rurales de Mayotte, qui porte le projet.
« Mamoudzou, c’est trop d’embouteillages »
L’idée naît de plusieurs remontées d’adhérents à la fédération, pour qui la difficulté d’accès au chef-lieu empêche les habitants du nord d’effectuer leurs démarches aisément. « Mamoudzou, c’est trop d’embouteillages », convient une habitante du village, venue s’enquérir de l’avancée de son dossier déposé avec l’aide des agents Rur@linette quelques semaines plus tôt. Le bus France services lui a fait économiser « temps et argent ». « Certains de nos usagers avaient l’habitude de se déplacer jusqu’à Mamoudzou pour prendre un simple rendez-vous à la CSSM… un rendez-vous que l’on peut caler facilement par internet », rapporte le coordinateur. « Sauf que beaucoup ne savent pas se servir d’un ordinateur », constate-t-il. Là donc est l’enjeu de la Rur@linette : permettre à une population souffrant largement d’illectronisme – voire ne maîtrisant tout simplement pas la langue française – d’être accompagnée au plus près de chez elle.
Les services proposés par la Rur@linette sont nombreux : demander une allocation ou un logement social, payer une amende ou encore – et c’est de saison – payer ses impôts… « Toutes les démarches que l’on pourrait faire dans n’importe quelle maison France services », indique Abdallah Kassim. Pour mieux faire connaître l’action auprès des habitants concernés (voir encadré), deux jeunes en service civique écument les rues et distribuent des flyers. « On reçoit une dizaine de personnes par jour en moyenne », renseigne Anfaiti Ali, la conseillère.
Forte de plusieurs partenariats (CSSM, Caisse des dépôts, Pôle emploi, la Poste, entre autres) et notamment subventionnée par la préfecture, la Rur@linette fonctionne sur une enveloppe annuelle de 30.000 euros.
Les permanences de la Rur@linette : Bouyouni (lundi 8h-13h), Handrema (mardi 8h-13h), Mtansgamboua (mercredi 8h-13h), Kangani (jeudi 8h-13h) et Longoni (vendredi 8h-12h).
La nouvelle aire de jeux intergénérationnelle de M’tsapéré comprend sept jeux accessibles aux enfants.
À l’entrée de M’tsapéré, depuis plusieurs jours, les habitants ont pu constater qu’une nouvelle aire de jeux intergénérationnelle avait vu le jour. À l’origine de ce projet, la communauté d’agglomération de Dembéni – Mamoudzou (Cadéma), qui a souhaité « améliorer le service rendu quotidiennement au public ainsi que construire un territoire plus durable », comme l’explique le président, Rachadi Saindou.
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Rachadi Saindou, président de la communauté d’agglomération de Dembéni – Mamoudzou, en présence des élus du territoire, a inauguré le projet porté par l’intercommunalité.
Ce lundi matin, les élus ont testé et approuvé les jeux mis à disposition au sein de l’aire de jeux.
Un panneau informatif a été installé pour rappeler qu’il convient à chaque habitant de préserver cette aire de jeux.
La nouvelle aire de jeux, pensée au sein d’un espace multifonction de la ville de Mamoudzou, offre depuis quelques semaines maitenant aux enfants la possibilité de profiter de sept jeux en libre accès et adaptés à plusieurs tranches d’âge. Avec « plus de 75% de la population de la commune qui a moins de 18 ans, nous avons le devoir de créer un espace qui leur est entièrement dédié pour qu’ils puissent s’épanouir au sein de territoire communal », contextualise Claudie Rakoto, conseillère municipal déléguée à Mamoudzou, lors de l’inauguration officielle, ce lundi. Cet équipement public, « allie sécurité des enfants, convivialité et préservation de l’environnement », note le président de la Cadéma, Rachadi Saindou. S’étendant sur une surface de 750 m², divisé en deux aires distinctes, l’espace de jeux assure une sécurité des enfants par la réalisation de deux plateformes en béton fibré et d’un sol amortissant sous les jeux.
Sécurité et préservation de l’environnement
Avec un objectif de confort d’usage et de gestion par infiltration des eaux pluviales, des zones d’espaces verts vont être créées autour des aires de jeux. « La sécurité des enfants reste essentielle, mais à la Cadéma, nous avons fait le choix de la penser en l’alliant à la préservation de notre environnement », explique le président. Elles n’ont pas été conçues uniquement en bordure, pour encadrer l’espace, mais prendront pleinement place à l’intérieur du projet. En effet, une zone centrale d’espace vert déjà existante a été sauvegardée, afin de rendre cet espace public agréable, au vu des chaleurs que peut connaitre cet endroit en pleine journée. « Cette aire de jeu, il appartient à tous et à chacun de la préserver et d’apprendre à y vivre ensemble », a rappelé la conseillère municipale du chef-lieu. Quant à elle, l’intercommunalité souhaite, au travers de ce projet, participer à l’embellissement du territoire, tout en étant propice aux échanges et rencontres entre parents et enfants. Pour Rachadi Saindou, « cette aire de jeu intergénérationnelle a été pensée de manière à profiter à chacun ».
Un budget de 360.000 euros
Dans le cadre de la réalisation de ce projet, la communauté d’agglomération de Dembéni – Mamoudzou a investi 360.000 euros, dont près de 130.000 euros – environ 36 % – ont été financés sur fonds propres. Le reste du budget – environ 230.000 euros – a été financé par l’État, via une dotation d’équipement des territoires ruraux (DETR). Une tranche de travaux supplémentaire est d’ores et déjà programmée par l’intercommunalité. Elle concernera l’installation d’éclairage public de la zone par huit candélabres, alimentés par panneaux photovoltaïques. « Ceci nous permet d’agir pour préserver notre environnement, tout en œuvrant à bâtir notre indépendance énergétique », conclut le président de l’intercommunalité.
À terme, la zone devrait également voir apparaitre un terrain de beach-soccer et l’aménagement du ponton de M’tsapéré, au niveau de la halle de pêche.
Céta’maoré, association pour la protection des mammifères marins, continue ses actions ! Des interventions d’éducation et de formation aux cétacés et un développement des recherches progressif, de grandes ambitions se préparent pour l’avenir.
Valoriser et protéger le patrimoine marin mahorais, c’est la mission remplie par l’association Céta’maoré, qui s’est créée en octobre 2021 et commence tout juste à s’agrandir. « Le lagon est le trésor mahorais à protéger et valoriser. », déclare Cyrielle Randrianarivony, sa présidente et co-fondatrice. Alors que les baleines font leur retour d’habitude à la mi-juillet, l’association de science participative et de protection des cétacés se concentre surtout sur l’océan Indien. Leur volonté est de protéger et valoriser la biodiversité du lagon mahorais mais aussi de faire avancer la science participative autour des animaux marins qui le peuple.
Ils ont quatre objectifs principaux. Le premier est de faire mieux connaître les mammifères marins et leurs habitats. Le deuxième est de sensibiliser tous les publics via des formations ou interventions. Le troisième est d’accompagner notamment les acteurs locaux : les prestataires nautiques, les offices de tourisme et les collectivités. Le dernier est de coopérer de manière régionale avec les autres îles qui peuvent avoir la chance de voir défiler ces espèces. « Pour protéger ces espèces il faut travailler ensemble, coopérer », déclare Cyrielle.
La présidente et les quarante adhérents mettent en place plusieurs actions. Des sorties en mer, des interventions dans les écoles de Mayotte ou encore des partenariats, l’association ne cesse de se développer. Les sorties en mer pour devenir observateur de baleines rencontrent un très grand succès. Céta’maoré prévoit de faire au minimum une sortie toutes les deux semaines lors de la saison des baleines, de fin mai à début septembre. Ce ne sont pas des sorties de loisirs, elles ont un objectif de science participative. Les participants peuvent y identifier les espèces et récolter des données selon un protocole : photos, prise de notes et saisie en ligne. « Être dans la peau d’un scientifique le temps d’un jour ! », déclare la présidente.
Un projet d’éducation autour des cétacés
Wujua, c’est le principal objectif du collectif pour 2023. « C’est notre premier projet d’amélioration des connaissances scientifiques », affirme-t-elle. C’est un projet de formation scientifique pour des bénévoles. Ils sont formés aux capacités d’observateurs en mer, pour aider la science participative, voire identifier les individus du lagon. « Pour nous, ce projet c’est surtout donner l’occasion à tout le monde de participer à la science », déclare Cyrielle. Le projet semble attirer son public, la première formation, ce dimanche 14 mai, a obtenu plus de 25 participants, dont une majorité de non adhérents. D’autres dates de formations seront proposées lors de la saison des baleines, au minimum d’une par mois. Leur but reste que les bénévoles soient prêts à participer à la science lors des sorties d’observations.
Des interventions dans les écoles sont aussi proposées. Il y en a eu deux en 2022, qui ont été un franc succès. « On parle de ce que ce sont les mammifères marins, ensuite, quels mammifères peuplent Mayotte, des espèces migratrices et de pleins d’autres thématiques », raconte la co-fondatrice. Ces interventions se multiplieront en 2023. « Il ne faut pas oublier que certains enfants sont très éloignés de ces questions-là avec leurs familles. » Des différences qui se sont ressenties d’ailleurs entre les deux écoles. « Il y avait une école où les enfants étaient super motivés et intéressés et l’autre où ça ne leur parlait pas », résume l’association qui aimerait développer en 2023 les sorties en mer pour les scolaires. Car l’objectif sur le long terme est de toucher les jeunes. « On aimerait faire notre projet Wujua sur le long terme avec les jeunes. Ceux de la mission locale, en réinsertion ou en service civique. Il y a des emplois autour de la mer, on espère pouvoir susciter des vocations », avance Cyrielle Randrianarivony.
En quête de développement
Les partenariats avec des prestataires privés se multiplieront en 2023, ainsi que des collaborations avec des prestataires touristiques nautiques. Des bénévoles formés devraient, lors de la saison des baleines, monter à bord de bateaux touristiques, afin de prendre des données, mais aussi montrer aux vacanciers les bases de l’observation des baleines. Des postes de services civiques seront ainsi publiés d’ici le mois prochain. « On espère vraiment pouvoir accueillir des jeunes d’ici, qui ne connaissent pas la mer, qui peuvent venir faire des missions avec nous. On espère aussi avoir notre premier salarié avant la fin de l’année et des locaux », affirme Cyrielle. Un premier appui de la Drajes (délégation régionale académique à la jeunesse, à l’engagement et au sport) qui leur permet de financer une bonne partie de leurs actions. « On ne serait rien sans nos bénévoles », raconte la co-fondatrice. Pour chaque sortie en mer, les bénévoles donnent une participation de vingt euros. Ils cherchent cependant d’autres donateurs et financeurs. Une campagne d’appel aux dons sera lancée prochainement pour financer les actions.
Des recherches de bénévoles pour être capitaine sont lancés, afin d’amener les participants en mer. Des sorties du lever du soleil au coucher du soleil se dérouleront début juillet 2023. L’objectif est d’étendre le temps d’observation, mais aussi de permettre d’aller à une plus grande distance. Les bénévoles capitaines peuvent participer en conduisant leurs bateaux personnels, prêter leurs bateaux à l’association ou encore conduire un bateau prêté ou loué à l’association.
Pour adhérer à l’association ou faire des dons, rendez-vous sur la page web de l’association.
Des liens hors Mayotte
Des partenariats très prometteurs se mettent aussi en place. Au niveau des autres territoires, Globice Réunion, un groupe d’observation et identification des cétacés à La Réunion, et l’Office français de la biodiversité ont permis la formation des bénévoles de Céta’maoré aux protocoles de suivi, méthodes et valorisation des données. D’autres ambitions sont dans le viseur du collectif. Ils espèrent pouvoir un jour coopérer avec les Comores, étant donné la proximité des deux îles.
Il est également devenu partenaire d’Indocet, un organisme qui regroupe les associations d’observation et de recherche des cétacés dans l’océan Indien. Les recherches en 2023 se concentreront évidemment sur les migrations des baleines, grâce à ce partenariat avec d’autres îles de l’océan Indien. Ça tombe bien, Mayotte fait partie des zones géographiques ciblés cette année, l’Ouest étant encore peu étudié.