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Concerts de Sexion d’Assaut : un an de prison avec sursis retenu contre Daniel Zaïdani

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Daniel Zaïdani perdra son siège de conseiller départemental de Mayotte s’il ne fait pas appel de la décision de justice dans l’affaire des concerts de Sexion d’Assaut.

Le tribunal correctionnel de Mamoudzou a tranché, ce mardi 30 avril. L’ex-président du conseil départemental de Mayotte, Daniel Zaïdani, est condamné à un an de prison avec sursis dans l’affaire des concerts de Sexion d’Assaut en 2012. La peine est assortie d’une privation des droits civils et civiques pendant trois ans et de 25.000 euros d’amende. Il peut perdre ses fonctions de conseiller départemental du canton de Pamandzi s’il ne fait pas appel dans les dix jours.

Le sourire affiché aux côtés de Marine Le Pen, il y a une quinzaine de jours, est désormais crispé. Ce mardi matin, Daniel Zaïdani, ex-président du conseil départemental de Mayotte, a été condamné à un an de prison avec sursis. L’exécution provisoire n’a pas été retenue par le tribunal correctionnel de Mamoudzou, l’élu garde donc son mandat de conseiller départemental du canton de Pamandzi s’il fait appel dans les dix jours suivant sa condamnation. La justice lui reprochait de détournements de fonds publics et des contournements des marchés publics en 2012 et 2013, quand il était à la tête du tout jeune département français (de 2011 à 2015). Il y a d’abord cette série de concerts du groupe de rap Sexion d’Assaut à Madagascar, Comores et Mayotte. L’organisation se fait de manière opaque, sur des deniers publics. « Il fallait organiser une tournée, on s’est assuré qu’ils puissent venir à Mayotte », s’est défendu le Pamandzien, lors de son procès, le mardi 19 mars. A l’époque, une subvention signée avec le producteur des rappeurs, assurait le cachet des trois représentations à hauteur de 45.000 euros. Une autre a servi à financer les billets d’avion. Alain Kamal Martial (voir encadré), alors directeur du service culturel départemental, a imputé l’opération à Daniel Zaïdani, qui est parti à Madagascar à l’époque pour assister au festival à Diego-Suarez.

Deuxième fait qui a suscité l’intérêt des juges, l’organisation d’un foutari au domicile du chef de la collectivité, le 12 août 2012, avec l’argent du contribuable (5.000 euros). Si pendant le ramadan, il était de coutume que le Département organise un repas de rupture du jeûne, il se fait généralement de manière publique avec les représentants des autorités locales. Là, les 200 invités, si certains étaient des notables locaux, avaient le point commun d’être des soutiens de l’élu mahorais. En outre, Catherine Vannier, la présidente du tribunal correctionnel, avait relevé que Saïd Omar Oili, ex-président du conseil général et rival politique de Daniel Zaïdani, avait organisé aussi ce type d’événement chez lui, mais à ses frais. Pour la localisation de la cérémonie, le mis en cause avait souligné que « la seule habitation [du conseil général] disponible était celle à Kani-Kéli ». « C’était beaucoup plus excentré, la grande majorité des personnes se trouvent à Mamoudzou et en Petite-Terre. »  Cassandre Morvan, la substitute du procureur de la République, y a vu plutôt une fête financée sur des fonds publics qui n’était rien d’autre qu’un achat de voix électorales. « Ces personnes ont bien été régalées aux frais du conseil départemental », a noté la magistrate.

Un an de prison avec sursis était requis

L’achat de deux véhicules du CD était également visé dans la prévention. Sans passation de marché public, pourtant obligatoire lorsque le montant de l’achat dépasse les 15.000 euros, les deux SUV [pour Sport utility vehicule, en anglais] ont été acquis au sein de la concession Peugeot mahoraise. « Des élus se sont étonnés de ces acquisitions compte-tenu des difficultés du Département », avait souligné la juge Catherine Vannier. Choisis par Alhamid Aboubacar (voir encadré), les deux véhicules ont coûté 39.100 euros pour l’un et 31.600 euros pour l’autre. Outre le fait d’avoir confié l’achat à un collaborateur plutôt que le service « logistique et moyens », il est reproché à l’élu une utilisation non prévue des véhicules. En effet, l’enquête de la section de recherche de la gendarmerie a permis d’établir que des élus utilisaient le parc automobile à des fins privés. Daniel Zaïdani aurait même sollicité à plusieurs reprises un des chauffeurs pour aller chercher sa femme et ses enfants. Tenant compte de l’ancienneté des faits, la substitute du procureur a requis un an d’emprisonnement avec sursis à l’encontre de l’ancien président de la collectivité mahoraise. Elle a demandé aussi qu’il soit privé de ses droits civils et civiques pendant cinq ans et interdit d’exercer toute fonction publique pendant la même durée, ainsi qu’une amende de 40.000 euros.

Le tribunal a suivi le Parquet pour la peine de prison avec sursis. En revanche, la durée de la privation des droits civils et civiques est réduite à trois ans et l’amende à 25.000 euros.

Les deux présumés complices relaxés

Aux côtés de Daniel Zaïdani, Alain Kamal Martial Henry et Alhamid Aboubacar étaient jugés pour complicité, respectivement pour les concerts de Sexion d’Assaut et l’achat des véhicules. L’ex-directeur du service culturel départemental, aujourd’hui représentant du Département de Mayotte au Mozambique, est relaxé. C’est la même chose pour Alhamid Aboubacar, l’ancien collaborateur qui avait supervisé l’achat des deux véhicules.

L’eau non-conforme à Mamoudzou, à Koungou et en Petite-Terre

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L’Agence régionale de santé (ARS) alerte, ce jeudi matin, sur deux non-conformités relevées sur le réseau d’eau potable. « Des analyses reçues ce jour font état, après examen par le laboratoire départemental de Mayotte, de deux non-conformités de la qualité de l’eau. Ces résultats imposent de prendre des mesures de précaution en urgence pour garantir la potabilité de l’eau consommée par la population », prévient l’agence.

Plusieurs secteurs sont touchés. Il y a d’abord l’ensemble de Petite-Terre, soient les villages de Dzaoudzi, Labattoir et Pamandzi. Dans les communes de Koungou et Mamoudzou, une partie des villages sont concernés. Koungou, Majicavo 1 et 2, Hauts-Vallons pour la première (Longoni, Trévani et Kangani ne sont pas sur le même réseau). Pour Mamoudzou, il s’agit de Kawéni, M’tsapéré, Ambassadeur, Doujani et Passamaïnty (quartier de Ngnambo Titi uniquement). Mamoudzou village, Cavani, ainsi que le sud de Mamoudzou (Tsoundzou 1 et 2, Vahibé et une large partie de Passamaïnty) sont sur des réseaux où aucune non-conformité n’a été relevée.

Bouillir l’eau

Comme à chaque fois maintenant, l’ARS « demande à l’ensemble de la population de ces secteurs de faire systématiquement bouillir l’eau avant de la boire, faire à manger ou se brosser les dents. L’ébullition permet de stériliser l’eau et d’éliminer ainsi toutes les bactéries présentes. Cette eau peut être stockée dans un récipient dédié, conservée à l’abri de la chaleur et peut être utilisée pendant 48 heures ». L’agence indique que « des nouveaux contrôles seront effectués dans les tous prochains jours afin de suivre l’évolution de la situation ». Elle promet une communication des résultats.

Il s’agit de la deuxième situation de ce genre sur l’île, ces dernières semaines. Le 6 septembre, les villages d’Acoua, Sohoa, Chiconi, Coconi, Ongojou, Sada, Ouangani, Poroani et Miréréni (commune de Chirongui) ont fait l’objet d’une alerte pour des bactéries coliformes retrouvées dans l’eau. La situation était revenue à la normale, le dimanche 10 septembre.

Le maire de Tsingoni condamné à douze mois de prison avec sursis

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Bacar Mohammed, ici lors de la visite du ministre de la Santé François Braun en novembre 2022, a été condamné par le tribunal correctionnel de Mamoudzou pour prise illégale d’intérêts.

Le tribunal correctionnel de Mamoudzou a rendu, ce mardi matin, sa décision concernant deux faits reprochés à Bacar Mohamed. Il a été condamné à douze mois de prison avec sursis, 15.000 d’euros d’amende et une peine d’inéligibilité de trois ans avec exécution provisoire pour prise illégale d’intérêts. Il a été relaxé pour atteinte à la liberté d’accès aux marchés publics.

Au cours de l’audience du 28 mars, le président départemental du parti Les Républicains a dû s’expliquer à la fois sur des contrats passés avec des entrepreneurs locaux qui ne respectaient pas les règles des marchés publics et la vente de terrains à des proches, notamment sa fille, à des prix très avantageux (trois euros le mètre carré). Ce dernier point, qui constitue une prise d’illégale d’intérêts, a fait l’objet d’une délibération du conseil municipal, le 16 mai 2020.  Le terrain nu de 1.160 m2 situé entre la bibliothèque de Mroalé et la route départementale a été vendu à quatre acheteurs. Le prix fixé à trois euros par mètre carré donne un total de 3.480 euros. Dénonçant une cabale politique d’une élue d’opposition, le maire avait justifié ce tarif préférentiel en rappelant qu’il était appliqué à Tsingoni depuis la régularisation foncière de propriétaires déjà installés. Mais ici, il s’agissait d’acquisition et non de régularisation. Le conseil municipal, devant le tollé généré, a fait annuler en février 2022 la délibération.

« Le maire décidait seul »

Pour les marchés, c’est la chambre régionale des comptes (CRC), qui se penche régulièrement sur les finances des collectivités, qui avait décelé un problème. En effet, plusieurs marchés ont été découpés selon la technique du « saucissonnage ». C’est-à dire que les prestations étaient séparées les unes des autres pour que le montant total n’atteigne pas les plafonds nécessitant une procédure plus stricte de mise en concurrence. Par exemple, la rénovation de l’école de la mosquée du vendredi de Tsingoni en 2016 a fait l’objet de deux factures distinctes (58.000 euros pour l’extérieur, 66.700 euros pour l’intérieur). Mises ensemble (124.700 euros), elles dépassaient le plafond de 90.000 qui nécessite de passer par le bulletin officiel des marchés publics et des annonces légales. Pareil pour des travaux réalisés sur les différents terrains de football de la commune. La société chargée des travaux a établi un montant pour chaque site. Autre problème et non des moindres, s’il y a eu une mise en concurrence pour ces marchés, il n’y en a plus aucune trace à la mairie. La CRC a été incapable de trouver les devis. Le maire avait affirmé, le 28 mars, qu’il y avait des problèmes d’archivage à la mairie, mais que des progrès avaient été faits depuis. Il s’était également pris à son ancien adjoint, le jugeant responsable des irrégularités.  Pourtant, l’une des employés communaux avait chargé le maire, au cours des auditions, en affirmant que le maire « décidait seul ».

Pour prise illégale d’intérêts, celui qui est maire de Tsingoni depuis 2014 et actuel candidat aux élections sénatoriales a été condamné à douze mois de prison avec sursis, une peine d’inéligibilité de trois ans et 15.000 euros d’amende. La vice-procureure, Delphine Moncuit, avait demandé une peine d’inégibilité de cinq ans avec exécution provisoire, ainsi que vingt-quatre mois de prison avec un sursis simple et 7.000 euros d’amende.

Deux entrepreneurs mahorais, le gérant d’une entreprise de peinture à Tsingoni et un spécialiste de l’équipement sportif du nord de Mayotte, ont été également condamnés pour avoir profité des marchés irréguliers.

Bacar Mohamed réagit à sa condamnation

Le désormais ex-maire de Tsingoni a pris acte de la décision du tribunal. Il la trouve « sévère eu égard aux griefs qui [lui] sont reprochés ». « Je fais remarquer qu’on ne me reproche ni un enrichissement personnel ni une rétrocommission quelconque », poursuit-il. Sans évoquer la prise d’illégale d’intérêts (la vente de terrains à sa fille), il dit « continuer toujours à nier avec vigueur » le délit de favoritisme. 

Sur la suite, « il appartient maintenant à mon successeur de maintenir l’unité que j’ai mise en place depuis 2014 au sein de la majorité municipale actuelle, et ce jusqu’à la fin de la mandature en cours ». Même s’il peut toujours faire appel (cela ne suspend pas la décision), il remercie sa majorité, les agents municipaux et les habitants de sa commune de leur confiance. 

« De toute évidence, face à ce procès purement politique, je ne me laisserai pas facilement abattre et me réserve le droit, en concertation avec mon avocat, de faire appel pour laver mon honneur », prévient-il.

La barge « Chatouilleuse » va entrer en scène

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1- « Chatouilleuse » (à droite) s’installe aux côtés de sa grande sœur, « Karihani ».

Présente dans le lagon depuis la semaine dernière, « Chatouilleuse », dernière-née du chantier naval de l’océan Indien (CNOI) de l’île Maurice, va bientôt accueillir ses premiers passagers. Ce mardi matin, une présentation au travers d’une conférence de presse a eu lieu sur ce nouvel amphidrome qui permettra d’embarquer 392 passagers entre Grande-Terre et Petite-Terre.

Ce mardi matin, en gare maritime de Mamoudzou, la barge « Chatouilleuse » a été présentée par les agents, les capitaines et par le directeur Moussa Kassim, du service des transports maritimes (STM) du Département en présence de Ben Issa Ousséni, président du conseil départemental, d’Ali Omar, vice-président, et de Soihirat El Hadad, conseillère départementale de Pamandzi. L’objectif de cette visite était de révéler officiellement la nouvelle barge, qui va rapidement rejoindre ses grandes sœurs.

« Chatouilleuse », mais aussi « Imane » sa sœur jumelle, ont pour avantage de pouvoir embarquer deux rangées complètes de camions, ce qui n’était pas le cas sur les anciens amphidromes tel que le Georges Nahouda. La capacité de chargement est donc passée à six camions et 24 véhicules. Ces deux barges, pourront embarquer chacune 400 passagers au total, en comptant les huit membres d’équipage. « Chatouilleuse » est plus petite que ses aînées, avec 39,50 mètres, contre 60 mètres, « pour mieux entrer dans la cale sèche au STM en Petite-Terre et ainsi, évitant les remorquages jusqu’à Maurice », explique Ali Omar, vice-président du Département, chargé des transports. La question que l’on peut se poser, c’est d’où vient le choix de ce nom, la Chatouilleuse ? Pour le vice-président, « c’est un symbole fort », qui caractérise l’attachement du Département « à la mémoire et aux grandes figures de Mayotte ».

Vers une transition écologique

Ce nouvel amphidrome participe à la modernisation de la flotte du STM, dans l’objectif « d’innover et d’installer des moteurs moins polluants », affirme Ali Omar. C’est donc dans une volonté de s’inscrire dans une démarche de transition écologique qu’a été réalisée l’acquisition de ce nouveau navire. Une stratégie également nécessaire pour l’obtention de fonds européen de développement régional (Feder), qui finance 83 % des 14,5 millions d’euros investis pour l’acquisition des deux nouveaux amphidromes, « Chatouilleuse » et « Imane ». Cette démarche se traduit principalement par l’évolution de la motorisation, adoptant le diesel électrique, qui permet ainsi que la rendre plus silencieuse et plus rapide que ses sœurs.

« La rigueur de contrôle sera renforcée »

Autre point innovant à découvrir sur cet amphidrome, la diffusion de messages de sécurité sur les écrans, se lançant automatiquement au démarrage de la barge. Également dans une dimension écologique, depuis le 1er avril, les tickets papiers ont disparu pour laisser place à une carte magnétique. En corrélation avec ce changement, « la rigueur de contrôle sera renforcée grâce à l’automatisation », prévient Ali Omar. Une surveillance accrue pour permettre « d’augmenter les recettes d’exploitation, car nous assurons seuls les charges et investissements de ces services », admet-il.

D’ici quelques jours, les passagers pourront faire la traversée à bord de la nouvelle barge. Selon le vice-président en charge des transports, sa mise en service est prévue « le plus rapidement possible ». Dès que toutes les conditions seront réunies, elle sera mise en service au niveau du quai Ballou, afin de remplacer alternativement le « Maoré Mawa » et le « Saffari ».

Des navettes maritimes et des quais rénovés

Le projet de navettes maritimes verra le jour à l’horizon 2026. Les gares maritimes devraient être implantées à Iloni et Longoni, « notre avant-projet sur les gares maritimes est en cours de finalisation avec les services de l’État » a réaffirmé le troisième vice-président du Département. D’après lui, les autorisations réglementaires seront obtenues « d’ici un an et demi », puis suivront les travaux. Simultanément, l’appel d’offres sera lancé pour un futur opérateur, qui devra « investir dans une flotte de navettes adaptées à notre lagon et aux contraintes de nombre de passagers », rappelle Ali Omar. En sus de ce projet, le Département continue d’étudier la mise en place d’un service de transport maritime de fret, en provenance de Longoni « pour désengorger le trafic des poids-lourds », notamment sur les traversées de Koungou et Kawéni. En complément, en coordination avec les services de l’État, il prépare aussi les chantiers de réparation des quais Issoufali et Ballou. Ces travaux auront lieu au cours du second semestre 2023.

Phénomène sismo-volcanique à Mayotte : Préparation sur-mesure d’une campagne explosive

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Le Bureau de recherches géologiques et minières est sur le point de réaliser une campagne de mesures dans le but de récolter des donnes nécessaires pour localiser plus précisément le phénomène sismo-volcanique. Mais avant de procéder à des tirs de charges explosives enfouies, l’établissement public de référence dans les applications des sciences de la Terre pour gérer l’imagerie, les ressources et les risques du sol et du sous-sol doit installer tout le matériel en un temps record. Entretien avec Jean-Michel Baltassat, ingénieur géophysicien au BRGM et responsable des opérations en terre pour cette campagne.

Flash Infos : Vous venez d’enfouir l’un des 72 géophones dans le cadre d’une campagne de mesures intitulée REFMAORE sur une ligne traversant Mayotte d’Ouest en Est. En quoi consiste-t-elle ?

Jean-Michel Baltassat : Ces géophones sont des capteurs que nous mettons en place tous les 350 mètres le long d’un profil de 30 kilomètres à terre qui s’étend depuis M’Tsamboro jusqu’à la plage de Moya, pour réaliser un échantillonnage spatial régulier. Ils vont nous servir à enregistrer les zones sismiques que nous allons générer par 10 tirs de charges explosives – mises à feu au fond de forages de 25 mètres de profondeur de manière à ce que le maximum d’énergie parte dans le terrain et qu’il n’y ait pas de danger à la surface – réalisés sur la même ligne du vendredi 9 au jeudi 15 octobre. Cette ligne de mesure est également prolongée en mer sur 70 kilomètres par 10 capteurs, micro-OBS, posés au fond de l’eau par les équipes de l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer) depuis le Marion Dufresne.

FI : Quelles sont les particularités de ces géophones ? Quelles données supplémentaires vont-ils pouvoir nous apporter en plus de ce que nous savons déjà à l’heure actuelle ?

J-M. B. : Ce ne sont pas les géophones en particulier, mais l’ensemble de la configuration de la manipulation qui va engendrer des ondes. Nous allons faire ce que nous appelons de la sismique active par opposition à la sismique passive, qui se contente d’enregistrer les ondes générées naturellement, notamment par les séismes. Avec ce dispositif qui est bien calibré au niveau géométrique, nous allons pouvoir déterminer avec précision les vitesses sismiques en profondeur. La distribution de ces dernières, aussi bien en terre qu’en mer, va nous permettre à mieux connaître la structure de Mayotte et à mieux positionner, par la suite, les séismes qu’ils ne le sont aujourd’hui. La bonne localisation des séismes va aider à mieux comprendre les phénomènes auxquels le territoire est soumis mais également à mieux les surveiller. Mais le traitement et la valorisation de ces données vont prendre du temps… Nous n’aurons pas les résultats avant 2021 !

FI : Une fois que vous aurez réalisé ces tirs et que vous aurez récupéré ces données, qui sont censées apporter une plus-value non négligeable dans la compréhension du phénomène sismo-volcanique que subit Mayotte depuis 2018, ce type d’opération sera-t-il amené à se reproduire à l’avenir ?

J-M. B. : Nos collègues de l’Ifremer, de l’Ipgp (Institut de physique du globe de Paris) et nous-mêmes avons des propositions de compléments d’investigations, qui ne seraient plus sur un seul profil mais plus répartis spatialement, latéralement, pour avoir une vision globale en 3 dimensions de l’espace des phénomènes sur Mayotte. Présenté au financement l’année dernière, ce projet n’a pas été retenu en première analyse. Mais il est amené à être de nouveau présenté dans les prochaines années dans le but de soumettre une enquête moins profonde mais beaucoup plus détaillée pour mieux connaître la zone sismo-volcanique.

 

Maîtriser la consommation d’énergie : un enjeu crucial pour Mayotte… et nos factures !

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Le comité Maitrise de la demande en énergie, qui regroupe EDM, le conseil départemental, l’Ademe et la Deal, lance une nouvelle campagne de communication. Objectif : inciter particuliers et entreprises à opter pour des constructions et des équipements plus performants. Avec en ligne de mire, la baisse des émissions de gaz à effet de serre et de la facture énergétique.

Vous les avez peut-être aperçues dans le coin du rétro…ou bien êtes passé sans un regard. Depuis quelques jours, de grandes affiches “Oui aux offres Hodari” ont été placardées ici et là sur les routes de Mayotte : une femme y fait cramer son aile de poulet au mur, visiblement harassée par une châleur étouffante, une autre y sirote son café sous le regard envieux de ses amies. Le message vous échappe ? C’est que la marque “Hodari”, une série d’offres lancée en partenariat avec plusieurs entreprises locales par le comité Maîtrise de la demande en énergie (MDE), peine encore à se faire connaître. Son objectif, pourtant, est crucial pour Mayotte : réduire la facture énergétique du département, où 95% de l’électricité consommée provient encore de centrales alimentées au gazoil – contre seulement 5% d’énergies renouvelables.

Alors le comité, créé en 2019 et qui regroupe EDM, le conseil départemental, l’Ademe et la Deal, entend bien changer la donne. Mais “le meilleur moyen de diminuer les émissions de carbone ainsi que sa facture énergétique est encore de ne pas consommer”, rappelle Claude Hartmann, le nouveau directeur général d’EDM. La société d’électricité organisait donc une conférence de presse ce lundi, en présence des autres acteurs du comité, pour lancer officiellement cette nouvelle campagne de communication. Celle-ci s’adresse à tous les clients de Mayotte, entreprises comme particuliers, qui souhaitent diminuer leur consommation d’énergie. Le but : favoriser l’accès à des produits éco-efficaces et matériaux non énergivores à travers des primes incitatives. Isolation du bâtiment, climatisation plus performante, ou encore chauffe-eau solaires… La promesse Hodari vante jusqu’à 30% d’économies sur la facture d’électricité ! Un coup de pouce non négligeable quand on sait que la consommation annuelle par foyer s’élève à 5.000KWh. Soit une facture de près de 650 euros par an, tout de même.

Déjà 5GWh d’électricité économisés

Le plus gros poste de consommation ? La climatisation, bien sûr ! À titre d’exemple, vous pouvez donc, grâce aux offres Hodari, remplacer votre vieux climatiseur énergivore pour un appareil de classe A+++ et bénéficier d’une prime de 500 à 900 euros, en fonction de sa puissance. Le comité MDE propose aussi des actions “non standard”, un volet consacré aux projets d’envergure, et qui vise à améliorer l’efficacité énergétique d’un bâti, d’une industrie ou d’une collectivité en passant par un bouquet de travaux. La municipalité de Koungou, via la mise en place de luminaires d’éclairage public solaire autonomes, le distributeur alimentaire Distrimax pour sa chambre froide, le promoteur immobilier CBO pour un ensemble de trois bâtiments au centre de Kawéni ou encore un particulier qui a construit sa maison avec de fortes ambitions sur sa performance énergétique en ont ainsi bénéficié. Pour toutes ses actions, en 2019, le comité estime à 5 GWh d’électricité économisés, soit l’équivalent de 1.000 foyers mahorais, pour un investissement de 2,8 millions d’euros. Et à l’horizon 2023, le MDE entend bien atteindre les 25 GWh d’économies annuelles.

Créer de nouveaux marchés

Certes, passer au tout écolo représente toutefois un investissement de taille. “Mais il y a une notion de coût global à plus long terme à faire comprendre, d’où l’importance de mener un travail de sensibilisation”, déroule Yann Le Bigot, ingénieur à l’Ademe. Outre des campagnes sur les offres MDE, le comité finance aussi des actions de terrain menées par l’Espace Info Énergie, qui intervient en milieu scolaire, organise des tournées dans les villages ou les entreprises, et fait le relais entre particuliers et constructeurs afin de faire comprendre les avantages des équipements performants.

L’autre risque pour le comité : voir les commerçants augmenter leur prix, ce qui annihilerait de facto l’effet des primes. L’ensemble des acteurs présents assure avoir conscience de cette possibilité. “Mais nous constatons aussi l’arrivée de nouveaux acteurs sur ces marchés, qui se développent justement grâce à ce type d’offres, ce qui permet de créer la concurrence et de maintenir les prix”, analyse Yann Le Bigot. En effet, via son réseau de partenaire, l’offre Hodari entend aussi encourager les filières locales. Comme par exemple, la brique de terre compressée, un matériau utilisé par le passé et qui trouve une nouvelle jeunesse depuis que la filière a été relancée cette année, en lien avec la Chambre des métiers et de l’artisanat. “Aujourd’hui, nous avons huit partenaires. C’est une très bonne chose, car il s’agit là d’un matériau noble, avec un pouvoir d’isolant non énergivore”, salue Christian Freu, responsable pôle transition énergétique et innovation chez EDM.

Augmenter la part des énergies renouvelables

De belles avancées, donc. Mais il ne faudrait pas que ce soit l’arbre qui cache la forêt. Avec la croissance démographique record que connaît le département, et une croissance de la consommation d’énergie moyenne de 5% par an, le passage à une production d’électricité issue d’énergies renouvelables est une priorité pour Mayotte. “Nous pouvons techniquement monter à 30% de photovoltaïque dans le mix énergétique, et le réseau est prêt à le supporter”, souligne Claude Hartmann. D’autant plus que les systèmes pour stocker cette énergie – et ainsi la mettre à profit pour les pics de consommation qui surviennent généralement à la nuit tombée – existent. Les nouveaux appels d’offre dans le cadre de la prochaine Programmation pluriannuelle de l’Énergie (PPE) devront aller dans ce sens.

26ème édition du festival de l’image sous-marine à Mayotte en hommage à Jack Pass

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La 26ème édition du festival de l’image sous-marine a un peu de retard cette année, mais elle aura bien lieu du 7 au 10 octobre. Elle aura une ambiance quelque peu particulière puisque pour la première fois depuis sa création, son fondateur Jack Pass n’y participera pas.

Le père fondateur du festival de l’image sous-marine nous a quittés au mois d’août dernier, mais l’évènement n’est pas prêt de disparaître. L’agence de communication Angalia qui a aidé le défunt à l’organiser ces 4 dernières années, a entièrement pris les rênes cette année suite à sa disparition. Jack Pass a tout de même aidé à l’élaboration de cette nouvelle édition de son vivant, en début d’année. L’apparition du virus a également joué les troubles fêtes et a chamboulé le cours des évènements. Le festival qui a habituellement lieu au mois de mai, se déroulera finalement en octobre. Toutefois, il ne perd pas son sens premier. Les concours sont maintenus, et il existe trois catégories : celui du film, de la photo et du dessin. Les lauréats du concours du film et de la photo ne sont pas encore connus. Le jury n’a pas pu délibérer à cause de la crise sanitaire. Seuls ceux du concours de dessins ont été désignés. Il s’agit de 20 enfants qui gagnent une séance de plongée. Le festival débutera mercredi 7 octobre par un hommage à Jack Pass avec la diffusion du film La flèche et l’épée d’Éric Keyser, qui parle entre autre de celui qui est aussi à l’origine de la mythique course de pneus.

Au total 19 films seront projetés, 78 photos seront exposées ainsi que 103 dessins d’écoliers. « C’est une programmation ambitieuse parce que trouver des films de 52 minutes, ce n’est pas simple. Mais on a un festival qui est complet et on est fiers quand on sait le temps qui nous a été imparti et la complexité du départ de Jack et la covid », souligne Laurent Mounier, gérant de l’agence Angalia. Les organisateurs ont tout de même dû revoir leurs ambitions à la baisse puisque le nombre de visiteurs à été réduit de moitié. En temps normal, les séances peuvent accueillir jusqu’à 250 personnes. À cause des restrictions sanitaires, leurs nombres seront limités à 130.

L’évolution du festival sans Jack Pass

« Notre philosophie est de maintenir tout ce qui a été fait par Jack Pass et on le développe. » Le gérant de l’agence Angalia est clair, il est hors de question de modifier l’essence même du festival. Mais les nouveaux organisateurs voient grand. Ils ont trois objectifs bien définis. « On veut poursuivre le travail de sensibilisation auprès des scolaires en donnant accès aux films gracieusement aux écoles qui le demandent pendant la période du festival », explique Laurent Maunier. À l’exemple de La Réunion qui a mis en place ce système depuis deux ans. Cela permet d’augmenter considérablement le nombre de vues. Mais leur ambition va bien au-delà, puisque le festival de l’image sous-marine de Mayotte veut s’exporter sur le territoire national. « L’idée est de participer au festival de La Réunion et celui d’Hyères. On va travailler ensemble pour mutualiser des images, des expériences, et faire diffuser les conférences sur l’ensemble des festivals », précise Laurent Maunier.

Enfin, les organisateurs veulent favoriser les productions mahoraises. Pour cette édition, seulement 5 films ont été produits localement. Le vouloir est une chose mais le concrétiser en est une autre. Pour le moment, l’agence Angalia ne sait pas de quelle manière elle procèdera pour que les habitants aient envie de filmer ou de prendre en photo le lagon du 101ème département.

Une délégation d’entreprises mahoraises en Afrique du Sud

Une délégation d'entreprises mahoraises en Afrique du Sud

L’ADIM, en partenariat avec la CCI Mayotte, accompagne actuellement une délégation d’entreprises mahoraises en Afrique du Sud, dans le cadre d’une mission économique organisée avec Business France et la Team France Export. Cette initiative vise à ouvrir de nouvelles opportunités en Afrique australe, dans des secteurs comme les énergies renouvelables, l’agriculture durable ou les technologies vertes.

La SIM signe une convention pour déployer la fibre dans ses logements

La SIM signe une convention pour déployer la fibre dans ses logements

La Société Immobilière de Mayotte (SIM) a signé avec MAYOTTE THD, opérateur du réseau publique fibre, une convention cadre portant sur le déploiement de la fibre optique au sein de son parc immobilier. Cette mission a été confié au délégataire, par le conseil départemental de Mayotte, dans le cadre d’une délégation de service public chargée de déployer le FTTH sur l’ensemble du territoire.

Mamoudzou organise son Forum de la Mobilité le 3 juillet

Mamoudzou organise son Forum de la Mobilité le 3 juillet
* image d'illustration générée par ia

La Ville de Mamoudzou, en partenariat avec le CCAS, France Travail et LADOM, organise le Forum de la Mobilité ce jeudi 3 juillet 2025 à la MJC de Kawéni, de 9h à 14h. L’événement vise à informer les jeunes Mahorais sur les opportunités de mobilité européenne, internationale et locale. Plus de 20 partenaires seront présents pour accompagner les participants dans leurs projets d’études, de formation ou d’insertion en dehors du territoire.

Mamoudzou organise son Forum de la Mobilité le 3 juillet

Parentalité bienveillante : fin de cycle pour les ateliers du LAEP

Parentalité bienveillante : fin de cycle pour les ateliers du LAEP
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Le Lieu d’Accueil Enfants-Parents (LAEP) de Petite-Terre accueillera ce vendredi 20 juin 2025, de 9h30 à 11h30, le dernier atelier portage et allaitement de la saison, animé par l’association La Leche League France. Ce rendez-vous, ouvert à tous sans inscription, propose un espace d’échange autour du portage physiologique, de l’allaitement et du rythme du nourrisson. Il clôt un cycle entamé en avril, marqué par l’écoute, le partage d’expériences et le soutien aux jeunes parents.

Parentalité bienveillante : fin de cycle pour les ateliers du LAEP

Mobilisation pour les AED ce jeudi à Mayotte

Mobilisation pour les AED ce jeudi à Mayotte

Jeudi 12 juin, plusieurs établissements de Mayotte ont marqué leur solidarité par une minute de silence en hommage à Mélanie Grapinet, assistante d’éducation décédée le mardi 10 juin, victime de coups de couteau portés par un élève de 14 ans devant un collège de Haute-Marne, lors d’une opération de fouille des sacs organisée par la gendarmerie aux abords de l’établissement. Cet événement a profondément touché l’ensemble de la communauté éducative de Mayotte, selon la CGT Éduc’action Mayotte. « Ces faits sont dramatiques et nous les condamnons fermement. Nous réaffirmons avec force qu’il est inacceptable de mourir en effectuant son travail. C’est d’autant plus inacceptable que les assistant·es d’éducation sont parmi les personnels les plus précarisé·es et méprisé·es de l’Éducation nationale », écrit le syndicat. La CGT Éduc’action Mayotte appelle les vies scolaires et l’ensemble des personnels à la grève ce jeudi 19 juin 2025, notamment pour dénoncer la précarité des contrats proposés aux AED.

Le vote sur le Conseil cadial retiré de l’ordre du jour à l’Assemblé plénière

Le vote sur le Conseil cadial retiré de l’ordre du jour à l’Assemblé plénière
L’assemblée plénière extraordinaire de ce mercredi à Mayotte avait pour objet d’examiner les amendements liés au projet de loi pour la refondation de l’île, notamment sur le Conseil cadial et la reconnaissance internationale du territoire.

Lors d’une assemblée plénière extraordinaire convoquée en urgence ce mercredi à lhémicycle Younoussa Bamana, le vote sur le Conseil cadial, inscrit dans le cadre du projet de loi pour la refondation de Mayotte, a été retiré de l’ordre du jour. Le président du Conseil départemental déplore l’absence de concertation.

Ce mercredi, au sein de l’hémicycle Younoussa Bamana, où se tenait une assemblée plénière extraordinaire, le point concernant le vote sur le Conseil cadial, initialement prévu à l’ordre du jour, a été retiré à la dernière minute. L’assemblée, convoquée en urgence, devait pourtant statuer sur les amendements portés par la députée Estelle Youssouffa votés en commission dans le cadre du projet de loi de programmation pour la refondation de Mayotte.

À l’annonce de ce retrait, les conseillers municipaux Hélène Polozec et Soula Saïd Souffou ont tous deux décidé de quitter la séance. Pour Hélène Polozec, cette décision fait planer une réelle inquiétude sur l’avenir du Conseil cadial. Elle évoque notamment des spécificités liées à la laïcité, comme en Alsace, qui pourraient également s’appliquer à Mayotte : « Ces institutions sont protégées. Un Conseil cadial n’est pas un doublon, il a une fonction propre. Tous les doublons n’ont pas nécessairement vocation à disparaître. » La conseillère départementale plaide pour une particularité du département au même titre selon elle que le Département de l’Alsace.

De son côté, le président du conseil départemental Ben Issa Ousseni affirme ne pas vouloir prendre de décisions sans consultation des premiers concernés. « Malgré mes tentatives de contact, je reste sans nouvelles du Grand Cadi et de ses membres, à l’exception du Cadi de Tsingoni », déclare-t-il. Il aurait souhaité leur remettre un rapport rédigé par ses soins et échanger sur les éventualités de cette réforme du Conseil cadial.

Non concertation entre les amendements et le Département

Le deuxième amendement, concernant notamment la reconnaissance de Mayotte par les pays étrangers à ceux de l’Union européenne, a été discuté. L’amendement, porté par Estelle Youssoupha, oblige les pays tiers à reconnaître Mayotte, dans le cadre d’une future coopération internationale. « Si un différend survient avec un pays voisin, il ne doit pas impacter l’ensemble de la zone. Nous avons des accords globalement stables avec nos partenaires. C’est pourquoi j’ai demandé que cet amendement soit retiré », s’indigne le président du Conseil départemental.

Ce dernier a également regretté que ces amendements aient été proposés sans consultation préalable de son institution. La loi de refondation relative à Mayotte, elle, doit être examinée lundi prochain à l’Assemblée nationale.

Les conseillers départementaux appelés à décider de l’avenir du port de Longoni

Les conseillers départementaux appelés à décider de l’avenir du port de Longoni

À la suite de la décision du tribunal administratif ordonnant la résiliation de la délégation de service public pour la gestion du port de Longoni à compter du 1er septembre 2026, les conseillers départementaux seront convoqués en assemblée plénière d’ici moins de deux mois. L’objectif : trancher sur le futur modèle de gestion du port. Des déplacements à Sète et à La Réunion ont nourri la réflexion. La décision devra être prise au cœur de l’été.

« Papajan fait le mur » : exposition rétrospective de l’artiste à Cavani

« Papajan fait le mur » : exposition rétrospective de l’artiste à Cavani
Monter ces petits escaliers situés juste à côté de la résidence « Tamarin les bas » dans la montée dite « des 100 villas », permettra au public de découvrir l’exposition, derrière le mur.

L’association Zangoma a proposé au peintre Papajan une exposition dans un lieu inhabituel : les ruines d’un ancien espace Sim en passe d’être reconstruit. Le lieu étant vaste, l’artiste en a profité pour proposer au public une grande rétrospective de ses œuvres sur toiles. Elle se tiendra à partir d’aujourd’hui à 15h30 et durera jusqu’au 29 juin prochain.

Le vernissage de la grande exposition de l’artiste Papajan débute ce jeudi à 15h30. Tous les Mahorais y sont conviés, nul besoin de recevoir une invitation « officielle ». Ce premier jour verra néanmoins fleurir plusieurs discours dont celui de Denis Balthazar, artiste plasticien et président de l’association Zangoma avec sa compagne, l’avocate bien connue Fatima Ousseni. C’est en effet cette association qui a pris contact avec la Sim pour permettre à l’artiste Papajan de pouvoir exposer ses œuvres pendant 10 jours dans les ruines d’un espace en passe d’être reconstruit dès le mois de juillet. « Une friche surprenante s’offre, telle un écrin, en plein Mamoudzou à Cavani. Dans cet entre-deux, Zangoma s’invite pour une grande rétrospective d’un des artistes les plus célèbres du territoire : Papajan », peut-on lire dans le communiqué de presse rédigé par Fatima Ousseni.

A la découverte des toiles de Papajan

Si Papajan est surtout connu pour ses graphs sur les murs des villes et villages de tout Mayotte, beaucoup oublient qu’il réalise également des œuvres sur toiles. C’est d’ailleurs comme cela qu’il a débuté sa carrière d’artiste, après ses études aux Beaux-arts de Rotterdam à la fin des années 90. De retour à Mayotte en l’an 2000, l’île où il a passé la majeure partie de son enfance, il a d’abord réalisé des œuvres sur toile, à la peinture acrylique d’abord puis en y mêlant de la bombe et des collages. Celles qui n’ont pas été vendues figureront dans cette exposition rétrospective, qui permettra au public de retracer l’évolution artistique du célèbre peintre rastafari de Mayotte.

La disposition « en terrasses » de l’ancien espace Sim a permis à Papajan et à l’association Zangoma d’organiser l’exposition en suivant une certaine chronologie des œuvres, se mêlant à une organisation thématique. « Au fil du temps, mon travail s’axait forcément davantage sur certaines thématiques selon les périodes de ma vie », explique Papajan. « Mais mon parcours n’a pas du tout été « en ligne droite », à l’image de cet espace qui offre plusieurs espaces sur chaque niveau. Le « fil rouge » de l’exposition n’est donc pas rectiligne », précise-t-il.

L’art mahorais a survécu à Chido

« Le cyclone Chido autorise encore les présents. C’est du moins ce que nous choisissons d’expérimenter à Zangoma », déclare Fatima Ousseni. Si la culture n’était évidemment pas la priorité après la catastrophe, les Mahorais étant dans « la survie », Denis Balthazar et elle estiment qu’il est important que l’art renaisse sur le territoire. L’association Zangoma a d’ailleurs réussi à organiser son exposition annuelle au mois d’avril dernier, à la mairie de Mamoudzou au lieu de la traditionnelle MJC de Kaweni, détruite par le cyclone. Mais aussi dans les rues de Mamoudzou, où les œuvres de tous les artistes ayant participé à l’exposition annuelle sont également exposées. Et c’est là que l’esprit de Zangoma se marie à celle de Papajan, qui a toujours fait de la rue son espace préféré de création.

Ses œuvres n’ont pas échappé à la force destructrice de Chido. Certaines sont complètement détruites, quand d’autres sont abîmées. Mais l’artiste et l’association ont décidé de les exposer telles quelles, sans les restaurer. Elles constituent en effet un témoignage du cataclysme qui s’est abattu sur l’île, mais aussi une preuve que l’art mahorais, tel un phœnix, est capable de renaître de ses cendres à l’image de la population de Mayotte !

Une marche solidaire pour Gaza à Mamoudzou

Une marche solidaire pour Gaza à Mamoudzou

Une marche pacifique en soutien au peuple palestinien aura lieu ce samedi 21 juin à Mamoudzou. À l’initiative de citoyens et citoyennes de Mayotte, cette mobilisation vise à dénoncer “les violations des droits humains perpétrées par Israël et le Hamas à Gaza, et à interpeller Emmanuel Macron sur son inaction”. Le rassemblement débutera à 10 h devant l’office du tourisme, avec un cortège prévu jusqu’au stade de Cavani. Les organisateurs appellent à une participation large, dans un esprit de solidarité et de défense des droits fondamentaux.

Les CCAS veulent un plan Marshall pour Mayotte

Les CCAS veulent un plan Marshall pour Mayotte

L’Union Départementale des Centres communaux d’action sociale de Mayotte (UDCCAS 976) se mobilise pour un Plan Marshall de l’action sociale 2025–2030. Elle demande une refondation profonde de l’action sociale à Mayotte, afin de répondre aux urgences de la crise post-Chido, une crise accentuant une situation déjà précaire depuis des années. Du 18 au 20 juin, lors du congrès national de l’ACTAS à Quimper, l’UDCCAS présentera ce plan stratégique à l’échelle nationale, avec l’objectif clair de recherche de partenariats au soutien de ce programme. Les objectifs principaux du plan sont d’intégrer ce plan dans l’annexe de la future loi programme pour Mayotte ; de mettre en place un fonds de 341 millions d’euros sur cinq ans pour reconstruire durablement l’action sociale et faire face aux conséquences de la crise post-Chido. Enfin, l’union demande une reconnaissance législative renforcée des CCAS comme acteurs de première ligne de l’action sociale, capables de prévenir et de coordonner la réponse aux crises aux côtés de l’État et du Département.

Mayotte Nature Environnement restaure les cours d’eau pour protéger une espèce de poisson endémique

Mayotte Nature Environnement restaure les cours d'eau pour protéger une espèce de poisson endémique

La première campagne de restauration écologique du projet Restocor s’est tenue d’avril à mai. Nettoyage de trois portions de rivières et enlèvement des obstacles légers à l’écoulement de l’eau étaient au programme de cette opération. Au total, 118 personnes, bénévoles et salariés des associations Yes We Can Nette, ASPTT Mayotte, Régie de Territoire de Tsingoni et Nayma, ont contribué aux côtés de Mayotte Nature Environnement (MNE) à la préservation des cours d’eau de Mayotte. Plusieurs centaines de sacs de déchets ont été ramassés et une dizaine d’obstacles empêchant l’écoulement de l’eau ont été enlevés, restaurant ainsi une continuité écologique sur les portions de rivières ciblées. De nombreux encombrants comme des tôles ou de la ferraille, issus des dégâts du cyclone Chido, ont aussi été extraits des rivières durant ces opérations. La prochaine étape sera réalisée fin juin par le bureau d’études Océa Consult’, et consistera en un suivi scientifique des populations de cabots à nageoires rouges, espèce centrale du projet. Il s’agit d’un petit poisson endémique de l’archipel.

Après le cyclones Chido et Garance, le parlement européen adopte une aide d’urgence aux agriculteurs de Mayotte

Après le cyclones Chido et Garance, le parlement européen adopte une aide d’urgence aux agriculteurs de Mayotte

Face aux dégâts agricoles considérables causés par les cyclones Chido à Mayotte et Garance à La Réunion, le Parlement européen a adopté en urgence les premières mesures proposées par la Commission européenne à aider les exploitants à surmonter les conséquences des catastrophes naturelles. Elles s’articulent autour de deux points essentiels. Des règles assouplies pour les aides agricoles, afin que les agriculteurs puissent continuer à bénéficier du programme européen de soutien à l’agriculture dans les Outre-mer (POSEI), même si leur production a été interrompue à cause des dégâts. Et une aide financière spécifique pour Mayotte, qui a été particulièrement touchée. «Ces assouplissements sont une première réponse pour les agriculteurs ultramarins durement touchés par les cyclones. […] L’Europe était attendue : elle commence à répondre présent. Mais nous attendons désormais des mesures plus fortes et plus durables.» Très concrètement, la France pourra désormais adapter ses programmes POSEI pour que les aides soient maintenues, même en cas de pertes de production. Mayotte pourra aussi mobiliser davantage de fonds européens encore disponibles.

Faute de places suffisantes, les écoles primaires de Mayotte confrontées à des défis titanesques

Faute de places suffisantes, les écoles primaires de Mayotte confrontées à des défis titanesques
Le déficit de salles de classe est estimé à 1.200 par le rectorat.

L’école primaire, d’immenses défis pour les communes de Mayotte”. C’est le titre du rapport de la Chambre régionale des comptes (CRC) La Réunion-Mayotte paru le 11 juin. Un état des lieux est mené sur les établissements primaires avant le passage du cyclone Chido. Le fonctionnement, la construction, les réparations et l’entretien des écoles primaires reviennent aux communes tout comme la restauration et le périscolaire.

Faute de places, des cours par rotation

A Mayotte, l’âge médian est de 23 ans, la population est jeune. Contrairement à l’Hexagone qui connaît un recul du nombre d’élèves, le territoire a enregistré une “augmentation de 22 % du nombre d’inscrits à l’école entre 2019 et 2024, portant le nombre d’enfants scolarisés à 63 766 à la rentrée 2024”, présente la Chambre. Face à cette croissance démographique sur le territoire, les établissements manquent de place. Aujourd’hui, le rectorat estime qu’il existe un déficit de 1.200 salles de classe. Cette insuffisance de places a de multiples conséquences. Pour permettre au maximum d’élèves d’être scolarisés, un système de rotation a été mis en place au début des années 2000. Ce qui signifie qu’une salle de classe accueille un groupe d’élèves le matin et un autre l’après-midi, les enfants se rendent en classe 5 demi-journées par semaine. Cela concerne 57 % des enfants des 13 communes* contrôlées par la CRC. Pour pallier le manque de salles, le rectorat et les communes ont mis en place un dispositif nommé “les classes itinérantes” destiné à la scolarisation des élèves de petite section. Elle leur permet d’être scolarisé entre 3 et 15 heures dans un lieu en lien avec l’école dans l’attente de pouvoir intégrer une classe classique. La Chambre estime que “ce système permet certes à un plus grand nombre d’enfants d’accéder à l’école mais il n’est pas satisfaisant au regard de l’obligation de scolarisation des enfants dès l’âge de trois ans, notamment en raison du faible volume horaire.

Des discriminations dans l’inscription à l’école

Faute de places, des communes “mettent en place des conditions d’inscription très discriminatoires”, observe l’institution, notamment à l’égard de ceux qui ne sont pas originaires de Mayotte. Une majorité de celles étudiées par la CRC restreignent les conditions d’inscription en multipliant les pièces nécessaires. Les pièces exigées sont au nombre de trois, un document justifiant l’identité de l’enfant, un autre justifiant de l’identité des responsables de l’enfant et un dernier justifiant de leur domicile. Ils peuvent aussi être remplacées par des attestations sur l’honneur. Certains maires notamment à Kani-Keli et à Tsingoni diligentent des contrôles menés par la police municipale pour vérifier les adresses et refusent les enfants ne résidant pas à l’adresse indiquée. La vérification du domicile est autorisée mais “elle ne peut pas faire obstacle à l’inscription de l’enfant”, soulignent les auteurs du rapport. Le carnet de vaccination ne fait pas non plus partie des documents nécessaires à l’inscription. Parmi les 13 communes de l’échantillon choisi, à l’exception de Pamandzi, toutes demandent des pièces supplémentaires, en plus de celles prescrites par la réglementation. Ces difficultés d’accéder à l’école se traduisent par la non scolarisation de 5.300 à 9.500 jeunes de 3 à 15 ans selon une étude menée par Gilles Séraphin, professeur à l’Université Paris-Nanterre.

La restauration et le périscolaire, des services presque inexistants

La mise en place de la restauration scolaire, un service facultatif, est très peu développée. Seuls 8 % des élèves du premier degré bénéficient d’un repas chaud le midi. Les autres ont accès à une collation distribuée à la récréation dont les qualités nutritionnelles sont “très insuffisantes”, remarque le rapport. Pourtant, il rappelle que “certains enfants ne bénéficient que d’un repas par jour servi à l’école.” Selon une étude de l’Agence régionale de Santé, “pour les 10 à 12 ans, 1 enfant sur 5 ne prenait en 2019 régulièrement qu’un repas par jour”. Le périscolaire, un service également facultatif reste “quasiment inexistant”, observe la Chambre. il se limite souvent à de la garderie. Il se heurte à l’absence d’espaces suffisants pour recevoir la totalité des élèves scolarisés et au manque de personnel qualifié.

Un nombre titanesque de salles à construire

Alors que le rectorat estime le déficit de salles de classe à 1.200, différents schémas directeurs anticipent “une augmentation du nombre d’élèves de 26 % entre 2021 et 2031, portant leur nombre à 72.990”, indique l’institution. Les communes de Mamoudzou et Koungou, les plus densément peuplées de Mayotte, illustrent les défis gigantesques qu’elles doivent relever notamment au regard de leurs capacités financières. “Pour mener à bien la construction des salles de classe nécessaires, elles devraient consacrer chaque année une somme équivalant à plus du double de l’ensemble de leurs dépenses d’équipement aux seules constructions scolaires”. Entre 2019 et 2022, les communes ont consacré 21 % de leurs dépenses d’équipement à leurs constructions scolaires, soit une somme
moyenne de 403 € par élève et par an. “Ces sommes sont très inférieures à la moyenne
nationale, qui s’élève, en 2022, à 646 € par élève”, remarque le rapport. La construction est aussi confrontée à la problématique pour trouver du foncier sur le territoire et à la situation financière globalement fragile des communes. Elles peuvent connaître des déficits chroniques de trésorerie, ce qui rend impossible le paiement des factures et qui conduit à l’arrêt des chantiers. “Ainsi à Acoua, le défaut de paiement de la commune a conduit les entreprises qui réhabilitaient les deux écoles de Mtsangadoua à déserter le chantier pendant près de deux ans”, illustre le rapport. Face au défi colossal de la construction du nombre de classe, la Chambre invite les communes à “ étudier le recours à des solutions alternatives comme par exemple la mise en place de modulaires”.

* L’étude de la CRC porte sur les communes de Koungou, Mamoudzou, Dembéni, Dzaoudzi-Labattoir, Pamandzi, Acoua, M’tsangamouji, Tsingoni, Chiconi, Chirongui, Bouéni et Kani-Kéli, Bandraboua.

La commune de Bandrélé investit dans l’apprentissage de la natation avec son futur bassin flottant

La commune de Bandrélé investit dans l’apprentissage de la natation avec son futur bassin flottant
Le maire Ali-Moussa Moussa Ben, le préfet François-Xavier Bieuville et la nouvelle rectrice Valérie Debuchy, étaient présents pour présenter le futur bassin flottant.

Ce mardi 17 juin, la commune de Bandrélé a présenté officiellement son futur bassin sportif flottant, en cours de finalisation à Musicale Plage. Un équipement structurant pour le territoire, financé à 100 % par l’État, qui doit répondre à un objectif clair : apprendre à tous les jeunes de la commune à nager.

C’est un projet emblématique qui entre dans sa phase finale. À Musicale Plage, à bonne distance de l’océan pour des raisons de sécurité, le bassin flottant de Bandrélé doit ouvrir ses lignes d’eau d’ici la fin de l’été, “si aucun aléa ne survient”, selon François Delaroque, LE directeur général des services de la commune.
Avec ses 25 mètres de long, ses huit couloirs de nage et sa plateforme périphérique de 3,5 mètres, le bassin se veut à la fois fonctionnel et sécurisant. Il sera équipé d’un poste de surveillance et d’un poste de secours. “C’est un lieu de sécurité et de santé publique, avec un contrôle des eaux”, a rappelé le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville.

Un enjeu de santé publique

La commune de Bandrélé, forte de ses 10 000 habitants et d’un budget de 31 millions d’euros, entend faire de l’éducation un levier prioritaire pour sa jeunesse. “On a la chance d’avoir une population jeune, c’est pourquoi l’éducation est une priorité”, a insisté le maire Ali-Moussa Moussa Ben. Un message partagé par la nouvelle rectrice d’académie, Valérie Debuchy, présente lors de la présentation : “Vous pouvez compter sur mon engagement. Je suis sensible à l’ambition portée par ce projet.
Le bassin permettra aux élèves des écoles primaires, du collège de Tsimkoura et de la Cité scolaire de Bandrélé de bénéficier de cours de natation dans un cadre structuré. L’enjeu est vital : “En trois ans, trois enfants d’école maternelle sont morts noyés. Il est impératif que tous les jeunes sachent nager”*, a rappelé François Delaroque.

Des usages partagés, une gestion à imaginer

En dehors du temps scolaire, le bassin sera mis à disposition des associations sportives locales, des clubs de natation et de water-polo, ainsi que des associations de secourisme. Une trentaine d’enseignants d’EPS doivent également être formés à l’utilisation de cette infrastructure. Ce projet, salué par tous les acteurs présents, de la préfecture au rectorat, illustre une volonté commune d’agir pour la jeunesse mahoraise. “Dans le sport collectif, on développe des valeurs, on apprend aussi le respect de l’adversaire”, a rappelé le préfet. Tous s’accordent à dire que “c’est un très bon projet”, à condition maintenant d’en assurer la gestion durable et l’accessibilité.

Une journée pour découvrir le futur Kawéni

Une journée pour découvrir le futur Kawéni

La Ville de Mamoudzou invite la population à l’événement Kawéni Ya Léo Na Messo, une journée pour découvrir la transformation du village, ce 26 juin à partir de 8h30 au parc SPPM. Cet événement s’inscrit dans le cadre du volet ANRU+ du programme de renouvellement urbain (NPRU) mené à Kawéni. Depuis 2020, Mamoudzou déploie des projets en faveur de l’inclusion économique et sociale des habitants de Kawéni. Le programme de renouvellement urbain a pour but d’améliorer le cadre de vie avec des projets tels que l’aménagement du campus scolaire, d’équipements sportifs, d’une résidence pour jeunes actifs et d’un jardin pédagogique. La pose de la première pierre du futur stade municipal de Kawéni marquera le lancement officiel de la construction de ce nouvel équipement. Les visiteurs pourront également participer à un job dating, à des visites guidées des chantiers du NPRU et aller à la rencontre des partenaires présents dans le village des stands.

Coupure d’eau à Sada

Coupure d’eau à Sada

La SMAE – Mahoraise des Eaux informe les usagers de Sada qu’à la remise en eau ce lundi soir, une fuite d’eau importante a été découverte nécessitant l’arrêt du service de distribution d’eau. Cette fuite est le résultat d’une casse accidentelle dans le cadre de travaux non signalé à la SMAE. La réparation sera réalisée mardi dans la journée. La remise en eau du secteur interviendra une fois la réparation effectué.

Les élèves du collège de Labattoir présentent une comédie musicale mercredi

Les élèves du collège de Labattoir présentent une comédie musicale mercredi
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Ce mercredi à 16 h, les élèves du Collège Bouéni M’Titi de Labattoir présenteront au public une comédie musicale inédite contre la violence, en présence des élèves, parents d’élèves et élus. Ce spectacle engagé est le fruit d’un travail collectif à partir de textes, contes et chansons écrits par Malo De Framond, et d’une adaptation scénique signée Sitti Kaambi, professeure au collège. Cette représentation artistique mettra en lumière le regard des jeunes sur la société mahoraise, porteur d’espoir, de réflexion et d’émotion. L’entrée est libre. Venez nombreux soutenir cette belle initiative éducative et citoyenne.

Un trafic de stupéfiants démantelé à Chirongui et Kahani

Un trafic de stupéfiants démantelé à Chirongui et Kahani
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Le groupe d’investigations spécialisées du commissariat de Mamoudzou a procédé à plusieurs interpellations début juin 2025 dans le cadre d’un réseau de vente de produits stupéfiants sur le territoire de Mayotte, portant notamment sur de la cocaïne et de la résine de cannabis. Les interpellations ont eu lieu sur les communes de Chirongui et Kahani, les perquisitions ont permi de découvrir des stupéfiants “dont plusieurs centaines de grammes de cannabis, des capsules de cocaïne, un pistolet de type gomme-cogne, une carabine avec lunette de précision, du numéraire, ainsi que le matériel nécessaire à la préparation des produits destinés à la vente”, indique dans un communiqué le procureur de la République. Les auditions ont permis de mettre à jour l’existence d’un  d’un “trafic de stupéfiants multi matière sur le territoire, à savoir la mise en place d’un réseau implanté depuis de nombreuses années, structuré et lucratif, livrant à la demande des consommateurs de manière rapide et mobile en plusieurs points de l’île.” Au final quatre individus ont été mis en examen des chefs de transport, détention, acquisition, offre et cession, et usage de produit stupéfiant. “Sur leurs personnalités, ces derniers étaient sans emploi, de nationalité française et comorienne. Parmi ceux-ci, deux mis en examen étaient défavorablement connus de la justice pour des faits de nature criminelle.“ De nombreux consommateurs (personnes sans emploi, chef de restauration, professeurs, vendeur, conducteur de travaux, formateur) qui se sont fournis auprès de ce réseau en 2024 ont également été entendus . Ils ont fait récemment l’objet d’amendes, d’emprisonnement assortis du sursis simple, ainsi que la confiscation des téléphones portables ayant servi à entrer en contact avec les vendeurs.

Six tortues vertes retrouvées mutilées sur la plage de Papani

Six tortues vertes retrouvées mutilées sur la plage de Papani
Six tortues vertes ont été retrouvées mutilées par le Collectif citoyen anti-braconnage.

Sur la plage de Papani, six tortues vertes ont été retrouvées mutilées par le Collectif citoyen anti-braconnage en ce début de mois. L’association appelle à la préservation de cette espèce protégée.

Le Collectif citoyen anti-braconnage, récemment constitué en association mais actif depuis deux ans, alerte sur un nouvel épisode de braconnage à Mayotte. Durant le week-end de l’Aïd, six carcasses de tortues vertes ont été découvertes sur la plage de Papani, dans la commune de Dzaoudzi-Labattoir. Selon le collectif, les animaux ont été découpés vivants, sans avoir été préalablement abattus, dans des conditions particulièrement violentes. “Les images que nous avons recueillies sont insoutenables”, commente l’association.

Le collectif dénonce une situation connue de longue date et appelle les autorités locales à renforcer les contrôles, en particulier dans les zones isolées où les tortues viennent pondre, régulièrement ciblées par les braconniers. “La protection des tortues marines ne peut pas reposer uniquement sur la bonne volonté d’associations sous-financées et d’initiatives citoyennes”, soutient l’association. De son côté, elle entend poursuivre ses missions de terrain, entre patrouilles et sensibilisation, et appelle les personnes volontaires à rejoindre ses rangs de bénévoles.

À la découverte du passé de Mjini Chirongui

À la découverte du passé de Mjini Chirongui
Nadia Boinaidi, chargée du patrimoine à la mairie de Chirongui et Michael Tournade, ingénieur des services culturels et du patrimoine à la Direction des affaires culturelles.

À l’occasion des Journées européennes de l’archéologie, une restitution de recherche archéologique a été organisée ce samedi 14 juin au centre culturel de Chirongui. Porté par la mairie, avec la participation de la Direction des affaires culturelles (DAC) de Mayotte, cet événement a permis de partager les premiers résultats d’une enquête menée sur l’ancien village de Mjini Chirongui, mêlant mémoire orale, patrimoine historique et fouilles de terrain.

C’est l’objet de la restitution d’une recherche archéologique présentée lors des Journées européennes de l’archéologie, ce samedi 14 juin au pôle culturel de Chirongui. « C’est une initiative de la mairie de Chirongui, qui a engagé une politique culturelle en lançant un inventaire pour mieux connaître son patrimoine. Il en est ressorti plusieurs sites d’intérêt : Mjini Chirongui, l’ancienne mosquée dAntana Bé et l’ancienne usine sucrière de Miréréni », explique Nadia Boinaidi, chargée du patrimoine à la mairie de Chirongui et co-conférencière du jour.

Depuis 2015, la commune a mené des enquêtes auprès de la population, en particulier auprès des personnes âgées, dont les témoignages ont été enregistrés et filmés. Par la suite, la Direction des affaires culturelles (DAC) de la préfecture de Mayotte a accompagné la commune dans ses recherches.

Des recherches à partir de la tradition orale

« Quand on fait de la recherche archéologique à Mayotte, on prend en compte la tradition orale comme une source à part entière, équivalente aux sources écrites. Elle nous permet de formuler des hypothèses et de les confirmer ou les enrichir », précise Michael Tournade, ingénieur des services culturels et du patrimoine à la Dac.

Selon les récits recueillis, un certain Moussa Tchangalana serait l’un des fondateurs du village. Il serait originaire de Madagascar. Il se serait d’abord installé à Acoua, où il aurait rencontré sa femme. Puis, il aurait migré vers Bambo-Ouest, dans la commune de Bouéni, avant de se disputer avec l’un de ses amis et de rejoindre les côtes de Chirongui. Résidant initialement près de la mangrove, il aurait finalement choisi de se réfugier dans les hauteurs pour fuir les razzias malgaches. Là, il aurait eu cinq enfants, qui seraient les ancêtres des habitants actuels du village.

Une autre version raconte que Moussa Tchangalana serait venu directement demander protection à l’ancien chef du village, pour fuir les razzias malgaches de l’époque.

Une chronologie encore incertaine

L’un des objectifs de la recherche est de vérifier cette chronologie du site et de confirmer l’histoire énoncée par la tradition orale. « On observe des éléments qui remontent entre le XVe et le XVIIIe siècle, mais on a encore des doutes sur la période précise des razzias malgaches. On essaie de mieux situer les grandes phases de développement du site », précise Nadia Boinaidi.

Les fouilles, entamées en septembre 2024, ont été temporairement interrompues par le passage du cyclone Chido. « Notre objectif était de faire une prospection complète du site, de prélever des échantillons de vestiges pour les dater et ainsi mieux circonscrire l’occupation dans l’espace et dans le temps », explique Michael Tournade,

Sur le terrain, les deux investigateurs ont trouvé d’innombrables pièces de poterie, qui indiqueraient un ancien lieu de peuplement dont la date reste à confirmer. Enfin, il existerait aussi une mosquée qu’il resterait encore à investiguer. Derrière, un lieu de sépulture qui fait face à la réticence des habitants selon la croyance, les âmes des ancêtres y résideraient toujours.

Ces recherches en cours permettront peut-être, à terme, de faire toute la lumière sur les origines de Mjini Chirongui. Mais selon Michael Tournade, « La réponse à ces questions sont les interrogations de toutes une vie. »

Le flash infos du jour

Flash infos Mayotte du Jeudi 19 juin 2025
Jeudi 19 juin 2025

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Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes