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Concerts de Sexion d’Assaut : un an de prison avec sursis retenu contre Daniel Zaïdani

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Daniel Zaïdani perdra son siège de conseiller départemental de Mayotte s’il ne fait pas appel de la décision de justice dans l’affaire des concerts de Sexion d’Assaut.

Le tribunal correctionnel de Mamoudzou a tranché, ce mardi 30 avril. L’ex-président du conseil départemental de Mayotte, Daniel Zaïdani, est condamné à un an de prison avec sursis dans l’affaire des concerts de Sexion d’Assaut en 2012. La peine est assortie d’une privation des droits civils et civiques pendant trois ans et de 25.000 euros d’amende. Il peut perdre ses fonctions de conseiller départemental du canton de Pamandzi s’il ne fait pas appel dans les dix jours.

Le sourire affiché aux côtés de Marine Le Pen, il y a une quinzaine de jours, est désormais crispé. Ce mardi matin, Daniel Zaïdani, ex-président du conseil départemental de Mayotte, a été condamné à un an de prison avec sursis. L’exécution provisoire n’a pas été retenue par le tribunal correctionnel de Mamoudzou, l’élu garde donc son mandat de conseiller départemental du canton de Pamandzi s’il fait appel dans les dix jours suivant sa condamnation. La justice lui reprochait de détournements de fonds publics et des contournements des marchés publics en 2012 et 2013, quand il était à la tête du tout jeune département français (de 2011 à 2015). Il y a d’abord cette série de concerts du groupe de rap Sexion d’Assaut à Madagascar, Comores et Mayotte. L’organisation se fait de manière opaque, sur des deniers publics. « Il fallait organiser une tournée, on s’est assuré qu’ils puissent venir à Mayotte », s’est défendu le Pamandzien, lors de son procès, le mardi 19 mars. A l’époque, une subvention signée avec le producteur des rappeurs, assurait le cachet des trois représentations à hauteur de 45.000 euros. Une autre a servi à financer les billets d’avion. Alain Kamal Martial (voir encadré), alors directeur du service culturel départemental, a imputé l’opération à Daniel Zaïdani, qui est parti à Madagascar à l’époque pour assister au festival à Diego-Suarez.

Deuxième fait qui a suscité l’intérêt des juges, l’organisation d’un foutari au domicile du chef de la collectivité, le 12 août 2012, avec l’argent du contribuable (5.000 euros). Si pendant le ramadan, il était de coutume que le Département organise un repas de rupture du jeûne, il se fait généralement de manière publique avec les représentants des autorités locales. Là, les 200 invités, si certains étaient des notables locaux, avaient le point commun d’être des soutiens de l’élu mahorais. En outre, Catherine Vannier, la présidente du tribunal correctionnel, avait relevé que Saïd Omar Oili, ex-président du conseil général et rival politique de Daniel Zaïdani, avait organisé aussi ce type d’événement chez lui, mais à ses frais. Pour la localisation de la cérémonie, le mis en cause avait souligné que « la seule habitation [du conseil général] disponible était celle à Kani-Kéli ». « C’était beaucoup plus excentré, la grande majorité des personnes se trouvent à Mamoudzou et en Petite-Terre. »  Cassandre Morvan, la substitute du procureur de la République, y a vu plutôt une fête financée sur des fonds publics qui n’était rien d’autre qu’un achat de voix électorales. « Ces personnes ont bien été régalées aux frais du conseil départemental », a noté la magistrate.

Un an de prison avec sursis était requis

L’achat de deux véhicules du CD était également visé dans la prévention. Sans passation de marché public, pourtant obligatoire lorsque le montant de l’achat dépasse les 15.000 euros, les deux SUV [pour Sport utility vehicule, en anglais] ont été acquis au sein de la concession Peugeot mahoraise. « Des élus se sont étonnés de ces acquisitions compte-tenu des difficultés du Département », avait souligné la juge Catherine Vannier. Choisis par Alhamid Aboubacar (voir encadré), les deux véhicules ont coûté 39.100 euros pour l’un et 31.600 euros pour l’autre. Outre le fait d’avoir confié l’achat à un collaborateur plutôt que le service « logistique et moyens », il est reproché à l’élu une utilisation non prévue des véhicules. En effet, l’enquête de la section de recherche de la gendarmerie a permis d’établir que des élus utilisaient le parc automobile à des fins privés. Daniel Zaïdani aurait même sollicité à plusieurs reprises un des chauffeurs pour aller chercher sa femme et ses enfants. Tenant compte de l’ancienneté des faits, la substitute du procureur a requis un an d’emprisonnement avec sursis à l’encontre de l’ancien président de la collectivité mahoraise. Elle a demandé aussi qu’il soit privé de ses droits civils et civiques pendant cinq ans et interdit d’exercer toute fonction publique pendant la même durée, ainsi qu’une amende de 40.000 euros.

Le tribunal a suivi le Parquet pour la peine de prison avec sursis. En revanche, la durée de la privation des droits civils et civiques est réduite à trois ans et l’amende à 25.000 euros.

Les deux présumés complices relaxés

Aux côtés de Daniel Zaïdani, Alain Kamal Martial Henry et Alhamid Aboubacar étaient jugés pour complicité, respectivement pour les concerts de Sexion d’Assaut et l’achat des véhicules. L’ex-directeur du service culturel départemental, aujourd’hui représentant du Département de Mayotte au Mozambique, est relaxé. C’est la même chose pour Alhamid Aboubacar, l’ancien collaborateur qui avait supervisé l’achat des deux véhicules.

L’eau non-conforme à Mamoudzou, à Koungou et en Petite-Terre

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L’Agence régionale de santé (ARS) alerte, ce jeudi matin, sur deux non-conformités relevées sur le réseau d’eau potable. « Des analyses reçues ce jour font état, après examen par le laboratoire départemental de Mayotte, de deux non-conformités de la qualité de l’eau. Ces résultats imposent de prendre des mesures de précaution en urgence pour garantir la potabilité de l’eau consommée par la population », prévient l’agence.

Plusieurs secteurs sont touchés. Il y a d’abord l’ensemble de Petite-Terre, soient les villages de Dzaoudzi, Labattoir et Pamandzi. Dans les communes de Koungou et Mamoudzou, une partie des villages sont concernés. Koungou, Majicavo 1 et 2, Hauts-Vallons pour la première (Longoni, Trévani et Kangani ne sont pas sur le même réseau). Pour Mamoudzou, il s’agit de Kawéni, M’tsapéré, Ambassadeur, Doujani et Passamaïnty (quartier de Ngnambo Titi uniquement). Mamoudzou village, Cavani, ainsi que le sud de Mamoudzou (Tsoundzou 1 et 2, Vahibé et une large partie de Passamaïnty) sont sur des réseaux où aucune non-conformité n’a été relevée.

Bouillir l’eau

Comme à chaque fois maintenant, l’ARS « demande à l’ensemble de la population de ces secteurs de faire systématiquement bouillir l’eau avant de la boire, faire à manger ou se brosser les dents. L’ébullition permet de stériliser l’eau et d’éliminer ainsi toutes les bactéries présentes. Cette eau peut être stockée dans un récipient dédié, conservée à l’abri de la chaleur et peut être utilisée pendant 48 heures ». L’agence indique que « des nouveaux contrôles seront effectués dans les tous prochains jours afin de suivre l’évolution de la situation ». Elle promet une communication des résultats.

Il s’agit de la deuxième situation de ce genre sur l’île, ces dernières semaines. Le 6 septembre, les villages d’Acoua, Sohoa, Chiconi, Coconi, Ongojou, Sada, Ouangani, Poroani et Miréréni (commune de Chirongui) ont fait l’objet d’une alerte pour des bactéries coliformes retrouvées dans l’eau. La situation était revenue à la normale, le dimanche 10 septembre.

Le maire de Tsingoni condamné à douze mois de prison avec sursis

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Bacar Mohammed, ici lors de la visite du ministre de la Santé François Braun en novembre 2022, a été condamné par le tribunal correctionnel de Mamoudzou pour prise illégale d’intérêts.

Le tribunal correctionnel de Mamoudzou a rendu, ce mardi matin, sa décision concernant deux faits reprochés à Bacar Mohamed. Il a été condamné à douze mois de prison avec sursis, 15.000 d’euros d’amende et une peine d’inéligibilité de trois ans avec exécution provisoire pour prise illégale d’intérêts. Il a été relaxé pour atteinte à la liberté d’accès aux marchés publics.

Au cours de l’audience du 28 mars, le président départemental du parti Les Républicains a dû s’expliquer à la fois sur des contrats passés avec des entrepreneurs locaux qui ne respectaient pas les règles des marchés publics et la vente de terrains à des proches, notamment sa fille, à des prix très avantageux (trois euros le mètre carré). Ce dernier point, qui constitue une prise d’illégale d’intérêts, a fait l’objet d’une délibération du conseil municipal, le 16 mai 2020.  Le terrain nu de 1.160 m2 situé entre la bibliothèque de Mroalé et la route départementale a été vendu à quatre acheteurs. Le prix fixé à trois euros par mètre carré donne un total de 3.480 euros. Dénonçant une cabale politique d’une élue d’opposition, le maire avait justifié ce tarif préférentiel en rappelant qu’il était appliqué à Tsingoni depuis la régularisation foncière de propriétaires déjà installés. Mais ici, il s’agissait d’acquisition et non de régularisation. Le conseil municipal, devant le tollé généré, a fait annuler en février 2022 la délibération.

« Le maire décidait seul »

Pour les marchés, c’est la chambre régionale des comptes (CRC), qui se penche régulièrement sur les finances des collectivités, qui avait décelé un problème. En effet, plusieurs marchés ont été découpés selon la technique du « saucissonnage ». C’est-à dire que les prestations étaient séparées les unes des autres pour que le montant total n’atteigne pas les plafonds nécessitant une procédure plus stricte de mise en concurrence. Par exemple, la rénovation de l’école de la mosquée du vendredi de Tsingoni en 2016 a fait l’objet de deux factures distinctes (58.000 euros pour l’extérieur, 66.700 euros pour l’intérieur). Mises ensemble (124.700 euros), elles dépassaient le plafond de 90.000 qui nécessite de passer par le bulletin officiel des marchés publics et des annonces légales. Pareil pour des travaux réalisés sur les différents terrains de football de la commune. La société chargée des travaux a établi un montant pour chaque site. Autre problème et non des moindres, s’il y a eu une mise en concurrence pour ces marchés, il n’y en a plus aucune trace à la mairie. La CRC a été incapable de trouver les devis. Le maire avait affirmé, le 28 mars, qu’il y avait des problèmes d’archivage à la mairie, mais que des progrès avaient été faits depuis. Il s’était également pris à son ancien adjoint, le jugeant responsable des irrégularités.  Pourtant, l’une des employés communaux avait chargé le maire, au cours des auditions, en affirmant que le maire « décidait seul ».

Pour prise illégale d’intérêts, celui qui est maire de Tsingoni depuis 2014 et actuel candidat aux élections sénatoriales a été condamné à douze mois de prison avec sursis, une peine d’inéligibilité de trois ans et 15.000 euros d’amende. La vice-procureure, Delphine Moncuit, avait demandé une peine d’inégibilité de cinq ans avec exécution provisoire, ainsi que vingt-quatre mois de prison avec un sursis simple et 7.000 euros d’amende.

Deux entrepreneurs mahorais, le gérant d’une entreprise de peinture à Tsingoni et un spécialiste de l’équipement sportif du nord de Mayotte, ont été également condamnés pour avoir profité des marchés irréguliers.

Bacar Mohamed réagit à sa condamnation

Le désormais ex-maire de Tsingoni a pris acte de la décision du tribunal. Il la trouve « sévère eu égard aux griefs qui [lui] sont reprochés ». « Je fais remarquer qu’on ne me reproche ni un enrichissement personnel ni une rétrocommission quelconque », poursuit-il. Sans évoquer la prise d’illégale d’intérêts (la vente de terrains à sa fille), il dit « continuer toujours à nier avec vigueur » le délit de favoritisme. 

Sur la suite, « il appartient maintenant à mon successeur de maintenir l’unité que j’ai mise en place depuis 2014 au sein de la majorité municipale actuelle, et ce jusqu’à la fin de la mandature en cours ». Même s’il peut toujours faire appel (cela ne suspend pas la décision), il remercie sa majorité, les agents municipaux et les habitants de sa commune de leur confiance. 

« De toute évidence, face à ce procès purement politique, je ne me laisserai pas facilement abattre et me réserve le droit, en concertation avec mon avocat, de faire appel pour laver mon honneur », prévient-il.

La barge « Chatouilleuse » va entrer en scène

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1- « Chatouilleuse » (à droite) s’installe aux côtés de sa grande sœur, « Karihani ».

Présente dans le lagon depuis la semaine dernière, « Chatouilleuse », dernière-née du chantier naval de l’océan Indien (CNOI) de l’île Maurice, va bientôt accueillir ses premiers passagers. Ce mardi matin, une présentation au travers d’une conférence de presse a eu lieu sur ce nouvel amphidrome qui permettra d’embarquer 392 passagers entre Grande-Terre et Petite-Terre.

Ce mardi matin, en gare maritime de Mamoudzou, la barge « Chatouilleuse » a été présentée par les agents, les capitaines et par le directeur Moussa Kassim, du service des transports maritimes (STM) du Département en présence de Ben Issa Ousséni, président du conseil départemental, d’Ali Omar, vice-président, et de Soihirat El Hadad, conseillère départementale de Pamandzi. L’objectif de cette visite était de révéler officiellement la nouvelle barge, qui va rapidement rejoindre ses grandes sœurs.

« Chatouilleuse », mais aussi « Imane » sa sœur jumelle, ont pour avantage de pouvoir embarquer deux rangées complètes de camions, ce qui n’était pas le cas sur les anciens amphidromes tel que le Georges Nahouda. La capacité de chargement est donc passée à six camions et 24 véhicules. Ces deux barges, pourront embarquer chacune 400 passagers au total, en comptant les huit membres d’équipage. « Chatouilleuse » est plus petite que ses aînées, avec 39,50 mètres, contre 60 mètres, « pour mieux entrer dans la cale sèche au STM en Petite-Terre et ainsi, évitant les remorquages jusqu’à Maurice », explique Ali Omar, vice-président du Département, chargé des transports. La question que l’on peut se poser, c’est d’où vient le choix de ce nom, la Chatouilleuse ? Pour le vice-président, « c’est un symbole fort », qui caractérise l’attachement du Département « à la mémoire et aux grandes figures de Mayotte ».

Vers une transition écologique

Ce nouvel amphidrome participe à la modernisation de la flotte du STM, dans l’objectif « d’innover et d’installer des moteurs moins polluants », affirme Ali Omar. C’est donc dans une volonté de s’inscrire dans une démarche de transition écologique qu’a été réalisée l’acquisition de ce nouveau navire. Une stratégie également nécessaire pour l’obtention de fonds européen de développement régional (Feder), qui finance 83 % des 14,5 millions d’euros investis pour l’acquisition des deux nouveaux amphidromes, « Chatouilleuse » et « Imane ». Cette démarche se traduit principalement par l’évolution de la motorisation, adoptant le diesel électrique, qui permet ainsi que la rendre plus silencieuse et plus rapide que ses sœurs.

« La rigueur de contrôle sera renforcée »

Autre point innovant à découvrir sur cet amphidrome, la diffusion de messages de sécurité sur les écrans, se lançant automatiquement au démarrage de la barge. Également dans une dimension écologique, depuis le 1er avril, les tickets papiers ont disparu pour laisser place à une carte magnétique. En corrélation avec ce changement, « la rigueur de contrôle sera renforcée grâce à l’automatisation », prévient Ali Omar. Une surveillance accrue pour permettre « d’augmenter les recettes d’exploitation, car nous assurons seuls les charges et investissements de ces services », admet-il.

D’ici quelques jours, les passagers pourront faire la traversée à bord de la nouvelle barge. Selon le vice-président en charge des transports, sa mise en service est prévue « le plus rapidement possible ». Dès que toutes les conditions seront réunies, elle sera mise en service au niveau du quai Ballou, afin de remplacer alternativement le « Maoré Mawa » et le « Saffari ».

Des navettes maritimes et des quais rénovés

Le projet de navettes maritimes verra le jour à l’horizon 2026. Les gares maritimes devraient être implantées à Iloni et Longoni, « notre avant-projet sur les gares maritimes est en cours de finalisation avec les services de l’État » a réaffirmé le troisième vice-président du Département. D’après lui, les autorisations réglementaires seront obtenues « d’ici un an et demi », puis suivront les travaux. Simultanément, l’appel d’offres sera lancé pour un futur opérateur, qui devra « investir dans une flotte de navettes adaptées à notre lagon et aux contraintes de nombre de passagers », rappelle Ali Omar. En sus de ce projet, le Département continue d’étudier la mise en place d’un service de transport maritime de fret, en provenance de Longoni « pour désengorger le trafic des poids-lourds », notamment sur les traversées de Koungou et Kawéni. En complément, en coordination avec les services de l’État, il prépare aussi les chantiers de réparation des quais Issoufali et Ballou. Ces travaux auront lieu au cours du second semestre 2023.

Phénomène sismo-volcanique à Mayotte : Préparation sur-mesure d’une campagne explosive

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Le Bureau de recherches géologiques et minières est sur le point de réaliser une campagne de mesures dans le but de récolter des donnes nécessaires pour localiser plus précisément le phénomène sismo-volcanique. Mais avant de procéder à des tirs de charges explosives enfouies, l’établissement public de référence dans les applications des sciences de la Terre pour gérer l’imagerie, les ressources et les risques du sol et du sous-sol doit installer tout le matériel en un temps record. Entretien avec Jean-Michel Baltassat, ingénieur géophysicien au BRGM et responsable des opérations en terre pour cette campagne.

Flash Infos : Vous venez d’enfouir l’un des 72 géophones dans le cadre d’une campagne de mesures intitulée REFMAORE sur une ligne traversant Mayotte d’Ouest en Est. En quoi consiste-t-elle ?

Jean-Michel Baltassat : Ces géophones sont des capteurs que nous mettons en place tous les 350 mètres le long d’un profil de 30 kilomètres à terre qui s’étend depuis M’Tsamboro jusqu’à la plage de Moya, pour réaliser un échantillonnage spatial régulier. Ils vont nous servir à enregistrer les zones sismiques que nous allons générer par 10 tirs de charges explosives – mises à feu au fond de forages de 25 mètres de profondeur de manière à ce que le maximum d’énergie parte dans le terrain et qu’il n’y ait pas de danger à la surface – réalisés sur la même ligne du vendredi 9 au jeudi 15 octobre. Cette ligne de mesure est également prolongée en mer sur 70 kilomètres par 10 capteurs, micro-OBS, posés au fond de l’eau par les équipes de l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer) depuis le Marion Dufresne.

FI : Quelles sont les particularités de ces géophones ? Quelles données supplémentaires vont-ils pouvoir nous apporter en plus de ce que nous savons déjà à l’heure actuelle ?

J-M. B. : Ce ne sont pas les géophones en particulier, mais l’ensemble de la configuration de la manipulation qui va engendrer des ondes. Nous allons faire ce que nous appelons de la sismique active par opposition à la sismique passive, qui se contente d’enregistrer les ondes générées naturellement, notamment par les séismes. Avec ce dispositif qui est bien calibré au niveau géométrique, nous allons pouvoir déterminer avec précision les vitesses sismiques en profondeur. La distribution de ces dernières, aussi bien en terre qu’en mer, va nous permettre à mieux connaître la structure de Mayotte et à mieux positionner, par la suite, les séismes qu’ils ne le sont aujourd’hui. La bonne localisation des séismes va aider à mieux comprendre les phénomènes auxquels le territoire est soumis mais également à mieux les surveiller. Mais le traitement et la valorisation de ces données vont prendre du temps… Nous n’aurons pas les résultats avant 2021 !

FI : Une fois que vous aurez réalisé ces tirs et que vous aurez récupéré ces données, qui sont censées apporter une plus-value non négligeable dans la compréhension du phénomène sismo-volcanique que subit Mayotte depuis 2018, ce type d’opération sera-t-il amené à se reproduire à l’avenir ?

J-M. B. : Nos collègues de l’Ifremer, de l’Ipgp (Institut de physique du globe de Paris) et nous-mêmes avons des propositions de compléments d’investigations, qui ne seraient plus sur un seul profil mais plus répartis spatialement, latéralement, pour avoir une vision globale en 3 dimensions de l’espace des phénomènes sur Mayotte. Présenté au financement l’année dernière, ce projet n’a pas été retenu en première analyse. Mais il est amené à être de nouveau présenté dans les prochaines années dans le but de soumettre une enquête moins profonde mais beaucoup plus détaillée pour mieux connaître la zone sismo-volcanique.

 

Maîtriser la consommation d’énergie : un enjeu crucial pour Mayotte… et nos factures !

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Le comité Maitrise de la demande en énergie, qui regroupe EDM, le conseil départemental, l’Ademe et la Deal, lance une nouvelle campagne de communication. Objectif : inciter particuliers et entreprises à opter pour des constructions et des équipements plus performants. Avec en ligne de mire, la baisse des émissions de gaz à effet de serre et de la facture énergétique.

Vous les avez peut-être aperçues dans le coin du rétro…ou bien êtes passé sans un regard. Depuis quelques jours, de grandes affiches “Oui aux offres Hodari” ont été placardées ici et là sur les routes de Mayotte : une femme y fait cramer son aile de poulet au mur, visiblement harassée par une châleur étouffante, une autre y sirote son café sous le regard envieux de ses amies. Le message vous échappe ? C’est que la marque “Hodari”, une série d’offres lancée en partenariat avec plusieurs entreprises locales par le comité Maîtrise de la demande en énergie (MDE), peine encore à se faire connaître. Son objectif, pourtant, est crucial pour Mayotte : réduire la facture énergétique du département, où 95% de l’électricité consommée provient encore de centrales alimentées au gazoil – contre seulement 5% d’énergies renouvelables.

Alors le comité, créé en 2019 et qui regroupe EDM, le conseil départemental, l’Ademe et la Deal, entend bien changer la donne. Mais “le meilleur moyen de diminuer les émissions de carbone ainsi que sa facture énergétique est encore de ne pas consommer”, rappelle Claude Hartmann, le nouveau directeur général d’EDM. La société d’électricité organisait donc une conférence de presse ce lundi, en présence des autres acteurs du comité, pour lancer officiellement cette nouvelle campagne de communication. Celle-ci s’adresse à tous les clients de Mayotte, entreprises comme particuliers, qui souhaitent diminuer leur consommation d’énergie. Le but : favoriser l’accès à des produits éco-efficaces et matériaux non énergivores à travers des primes incitatives. Isolation du bâtiment, climatisation plus performante, ou encore chauffe-eau solaires… La promesse Hodari vante jusqu’à 30% d’économies sur la facture d’électricité ! Un coup de pouce non négligeable quand on sait que la consommation annuelle par foyer s’élève à 5.000KWh. Soit une facture de près de 650 euros par an, tout de même.

Déjà 5GWh d’électricité économisés

Le plus gros poste de consommation ? La climatisation, bien sûr ! À titre d’exemple, vous pouvez donc, grâce aux offres Hodari, remplacer votre vieux climatiseur énergivore pour un appareil de classe A+++ et bénéficier d’une prime de 500 à 900 euros, en fonction de sa puissance. Le comité MDE propose aussi des actions “non standard”, un volet consacré aux projets d’envergure, et qui vise à améliorer l’efficacité énergétique d’un bâti, d’une industrie ou d’une collectivité en passant par un bouquet de travaux. La municipalité de Koungou, via la mise en place de luminaires d’éclairage public solaire autonomes, le distributeur alimentaire Distrimax pour sa chambre froide, le promoteur immobilier CBO pour un ensemble de trois bâtiments au centre de Kawéni ou encore un particulier qui a construit sa maison avec de fortes ambitions sur sa performance énergétique en ont ainsi bénéficié. Pour toutes ses actions, en 2019, le comité estime à 5 GWh d’électricité économisés, soit l’équivalent de 1.000 foyers mahorais, pour un investissement de 2,8 millions d’euros. Et à l’horizon 2023, le MDE entend bien atteindre les 25 GWh d’économies annuelles.

Créer de nouveaux marchés

Certes, passer au tout écolo représente toutefois un investissement de taille. “Mais il y a une notion de coût global à plus long terme à faire comprendre, d’où l’importance de mener un travail de sensibilisation”, déroule Yann Le Bigot, ingénieur à l’Ademe. Outre des campagnes sur les offres MDE, le comité finance aussi des actions de terrain menées par l’Espace Info Énergie, qui intervient en milieu scolaire, organise des tournées dans les villages ou les entreprises, et fait le relais entre particuliers et constructeurs afin de faire comprendre les avantages des équipements performants.

L’autre risque pour le comité : voir les commerçants augmenter leur prix, ce qui annihilerait de facto l’effet des primes. L’ensemble des acteurs présents assure avoir conscience de cette possibilité. “Mais nous constatons aussi l’arrivée de nouveaux acteurs sur ces marchés, qui se développent justement grâce à ce type d’offres, ce qui permet de créer la concurrence et de maintenir les prix”, analyse Yann Le Bigot. En effet, via son réseau de partenaire, l’offre Hodari entend aussi encourager les filières locales. Comme par exemple, la brique de terre compressée, un matériau utilisé par le passé et qui trouve une nouvelle jeunesse depuis que la filière a été relancée cette année, en lien avec la Chambre des métiers et de l’artisanat. “Aujourd’hui, nous avons huit partenaires. C’est une très bonne chose, car il s’agit là d’un matériau noble, avec un pouvoir d’isolant non énergivore”, salue Christian Freu, responsable pôle transition énergétique et innovation chez EDM.

Augmenter la part des énergies renouvelables

De belles avancées, donc. Mais il ne faudrait pas que ce soit l’arbre qui cache la forêt. Avec la croissance démographique record que connaît le département, et une croissance de la consommation d’énergie moyenne de 5% par an, le passage à une production d’électricité issue d’énergies renouvelables est une priorité pour Mayotte. “Nous pouvons techniquement monter à 30% de photovoltaïque dans le mix énergétique, et le réseau est prêt à le supporter”, souligne Claude Hartmann. D’autant plus que les systèmes pour stocker cette énergie – et ainsi la mettre à profit pour les pics de consommation qui surviennent généralement à la nuit tombée – existent. Les nouveaux appels d’offre dans le cadre de la prochaine Programmation pluriannuelle de l’Énergie (PPE) devront aller dans ce sens.

26ème édition du festival de l’image sous-marine à Mayotte en hommage à Jack Pass

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La 26ème édition du festival de l’image sous-marine a un peu de retard cette année, mais elle aura bien lieu du 7 au 10 octobre. Elle aura une ambiance quelque peu particulière puisque pour la première fois depuis sa création, son fondateur Jack Pass n’y participera pas.

Le père fondateur du festival de l’image sous-marine nous a quittés au mois d’août dernier, mais l’évènement n’est pas prêt de disparaître. L’agence de communication Angalia qui a aidé le défunt à l’organiser ces 4 dernières années, a entièrement pris les rênes cette année suite à sa disparition. Jack Pass a tout de même aidé à l’élaboration de cette nouvelle édition de son vivant, en début d’année. L’apparition du virus a également joué les troubles fêtes et a chamboulé le cours des évènements. Le festival qui a habituellement lieu au mois de mai, se déroulera finalement en octobre. Toutefois, il ne perd pas son sens premier. Les concours sont maintenus, et il existe trois catégories : celui du film, de la photo et du dessin. Les lauréats du concours du film et de la photo ne sont pas encore connus. Le jury n’a pas pu délibérer à cause de la crise sanitaire. Seuls ceux du concours de dessins ont été désignés. Il s’agit de 20 enfants qui gagnent une séance de plongée. Le festival débutera mercredi 7 octobre par un hommage à Jack Pass avec la diffusion du film La flèche et l’épée d’Éric Keyser, qui parle entre autre de celui qui est aussi à l’origine de la mythique course de pneus.

Au total 19 films seront projetés, 78 photos seront exposées ainsi que 103 dessins d’écoliers. « C’est une programmation ambitieuse parce que trouver des films de 52 minutes, ce n’est pas simple. Mais on a un festival qui est complet et on est fiers quand on sait le temps qui nous a été imparti et la complexité du départ de Jack et la covid », souligne Laurent Mounier, gérant de l’agence Angalia. Les organisateurs ont tout de même dû revoir leurs ambitions à la baisse puisque le nombre de visiteurs à été réduit de moitié. En temps normal, les séances peuvent accueillir jusqu’à 250 personnes. À cause des restrictions sanitaires, leurs nombres seront limités à 130.

L’évolution du festival sans Jack Pass

« Notre philosophie est de maintenir tout ce qui a été fait par Jack Pass et on le développe. » Le gérant de l’agence Angalia est clair, il est hors de question de modifier l’essence même du festival. Mais les nouveaux organisateurs voient grand. Ils ont trois objectifs bien définis. « On veut poursuivre le travail de sensibilisation auprès des scolaires en donnant accès aux films gracieusement aux écoles qui le demandent pendant la période du festival », explique Laurent Maunier. À l’exemple de La Réunion qui a mis en place ce système depuis deux ans. Cela permet d’augmenter considérablement le nombre de vues. Mais leur ambition va bien au-delà, puisque le festival de l’image sous-marine de Mayotte veut s’exporter sur le territoire national. « L’idée est de participer au festival de La Réunion et celui d’Hyères. On va travailler ensemble pour mutualiser des images, des expériences, et faire diffuser les conférences sur l’ensemble des festivals », précise Laurent Maunier.

Enfin, les organisateurs veulent favoriser les productions mahoraises. Pour cette édition, seulement 5 films ont été produits localement. Le vouloir est une chose mais le concrétiser en est une autre. Pour le moment, l’agence Angalia ne sait pas de quelle manière elle procèdera pour que les habitants aient envie de filmer ou de prendre en photo le lagon du 101ème département.

Lancement du Bus Numérique Kaza à Chiconi : un partenariat au service des habitants

Lancement du Bus Numérique Kaza à Chiconi : un partenariat au service des habitants

La Ville de Chiconi et le Centre Communal d’Action Sociale (CCAS) de Chiconi, en collaboration avec l’association KAZA, ont lancé un service itinérant de France Service via le Bus numérique Kaza. Ce dispositif, qui se déplace tous les mardis sur différents sites de la commune, vise à offrir un accompagnement gratuit dans les démarches administratives des habitants.

Présent sur des sites stratégiques tels que le Plateau polyvalent de Cavani, la Place Sicotram à Chiconi et prochainement à Sohoa (dates et sites en validation), le Bus numérique Kaza permet aux usagers de bénéficier de services variés. Les agents de Kaza aident les citoyens dans des démarches liées aux aides sociales, à la santé, à la retraite, à l’emploi, à la finance, à la citoyenneté, à l’éducation et même à la création d’outils numériques. Les acteurs locaux, dont la Ville de Chiconi et le CCAS, collaborent ainsi pour faciliter l’accès aux services publics essentiels, afin de soutenir les habitants dans leurs démarches administratives quotidiennes.

Mamoudzou : lancement de la construction d’une station d’épuration à Tsoundzou

Mamoudzou : lancement de la construction d’une station d’épuration à Tsoundzou

La pose de la première pierre de la future station d’épuration des eaux usées (STEP) de Mamoudzou Sud est prévue pour le mardi 7 mai 2025 à 9h00 à Tsoundzou.

Le projet est porté par la société des Eaux de Mayotte, en collaboration avec le Conseil départemental de Mayotte, la préfecture de Mayotte, l’Agence française de développement, l’Office français de la biodiversité, ainsi que la commune de Mamoudzou. Cette nouvelle infrastructure a pour objectif de renforcer les capacités d’assainissement dans la région sud, tout en contribuant à la protection de l’environnement et à l’amélioration des conditions de vie des habitants.

Trois-cent jeunes de Mamoudzou participeront à la course de pneus

Trois-cent jeunes de Mamoudzou participeront à la course de pneus

Le week-end dernier a été marqué par la course de pneus communale 2025, organisée sur le plateau de M’tsapéré pour la phase de qualification. Les participants ont fait preuve de dépassement de soi sur différents circuits : 1 km pour les jeunes et 500 m pour les mamans. Plus de 300 jeunes (100 filles et 200 garçons), âgés de 8 à 12 ans, ont participé. Ils composeront la sélection communale pour la 41ᵉ édition de la course de pneus de Mamoudzou. Grâce à ces qualifications, la commune sera pleinement représentée lors de la 41ᵉ édition de la course de pneus, qui se tiendra le 29 juin prochain à Mamoudzou.

Les inscriptions pour le concours 24h By Webcup sont ouvertes à Mayotte

Les inscriptions pour le concours 24h By Webcup sont ouvertes à Mayotte

Les inscriptions pour le concours 24h By Webcup 2025 sont désormais ouvertes à Mayotte. L’événement se tiendra en présentiel du 17 au 18 mai 2025 au pôle économique de Pamandzi (sur l’ancien site Mayotte 1ère, réunissant les passionnés du développement web pour une compétition intense de 24 heures non-stop.) Organisé simultanément dans plusieurs îles de l’océan indien, Mayotte, la Réunion, Maurice, Comores, Madagascar et Rodrigues, le concours invite les participants à créer un site web complet en 24h, à partir d’un sujet dévoilé le jour même. L’équipe gagnante de chaque territoire accédera à la finale régionale, affrontant les meilleures équipes des îles sœurs. Que vous soyez étudiant, professionnel ou amateur, le concours est ouvert à tous les niveaux. Les participants bénéficieront d’un accueil convivial avec repas, boissons et collations offerts tout au long du week-end.

Plus d’infos > https://24h.webcup.fr/

À Mayotte, l’ONG Super-Novae soigne les plus démunis après le cyclone

À Mayotte, l’ONG Super-Novae soigne les plus démunis après le cyclone
En itinérance dans des bidonvilles de Mayotte avec l’aide de médecins et d’infirmiers, l’ONG Super-Novae souhaite apporter un soutien au système sanitaire du CHM.

À Vahibé (Mamoudzou), ce mardi 29 avril, l’ONG Super-Novae soigne gratuitement les habitants de Mayotte. En itinérance dans des bidonvilles avec l’aide de médecins et d’infirmiers, l’ONG souhaite apporter un soutien au système sanitaire déjà affaibli.

« Il y a des besoins sanitaires qui sont encore présents, mais c’est une problématique qui existait avant le cyclone », raconte Émilie Foureur, infirmière au sein de l’ONG Super-Novae. À Vahibé ce mardi 29 avril, cette organisation non gouvernementale arpente les bidonvilles de l’île afin de fournir gratuitement les premiers soins à des malades éloignés du Centre Hospitalier de Mayotte (CHM), en collaboration avec les acteurs de santé locaux, comme la Croix-Rouge, les Apprentis d’Auteuil, ou encore l’Agence régionale de Santé (ARS). Tous forment un « hub » au sein du quartier « lotissement » de Vahibé.

À Mayotte, l’ONG Super-Novae soigne les plus démunis après le cyclone
Alexandre Chatillon est le cofondateur de Supernovae, son ONG soigne les habitants mahorais les plus précaires dans les bidonvilles de Mayotte jusqu’au 17 mai.

Super-Novae ONG française

« Nous intervenons en Libye, au Yémen, à Gaza ou au Soudan, des pays où on ne va pas en vacances », explique Alexandre Chatillon co-fondateur de l’ONG créée en 2020. À la suite du cyclone Chido, il a eu une idée : reprendre la suite de l’hôpital de campagne installé au stade de Cavani.

Les besoins ayant évolué entre-temps, trois infirmiers, deux médecins et un logisticien offrent chaque jour entre 70 et 100 consultations. « Nous offrons des soins pour tout le monde, que les personnes soient Mahoraises ou non », étaye le co-fondateur, dont l’ONG œuvrera jusqu’au 17 mai.

Une action financée par le Groupe Bernard Hayot

Michel Lapeire est aussi présent sur les lieux. Il est le directeur Océan Indien du Groupe Bernard Hayot (GBH) et co-financeur de cette opération. Son groupe est implanté depuis 2020 à Mayotte, grâce au rachat de Jumbo Score. « Le groupe Hayot a mis en place un financement d’urgence de deux millions d’euros pour Mayotte. Nous sommes allés vers eux pour leur demander. Ils détiennent une politique de responsabilité sociale et environnementale qui est très forte mais peu communiquée. Ils nous ont donné leur accord immédiatement », défend Alexandre Chatillon.

Car GBH a été vivement critiqué dernièrement, pendant les manifestations contre la vie chère en Outre-mer. Le groupe est en effet tenu pour responsable du coût élevé des produits alimentaires, notamment dans les Caraïbes, où une plainte pour « abus de position dominante » a été déposée par quatre lanceurs d’alerte martiniquais. Le 22 janvier dernier, Manuel Valls, ministre des Outre-mer, accusait le groupe « d’étouffer l’économie et le pouvoir d’achat » au travers d’une lettre.

Pour ce projet de clinique mobile à Mayotte, GBH a mobilisé 200.000 euros, d’après son directeur Océan Indien. « Depuis plus de quarante ans, nous sommes dans la banque alimentaire. Nous n’avons pas commencé depuis Chido. Mayotte est un territoire nouveau, ça nous paraît logique d’être aux côtés de la population dans ces moments difficiles », explique Michel Lapeire. Durant cette journée, une centaine de personnes ont trouvé un moyen temporaire de pouvoir pallier l’engorgement du CHM.

Un avis de recherche pour la disparition inquiétante d’un quinquagénaire habitant de Chiconi

Un avis de recherche pour la disparition inquiétante d'un quinquagénaire habitant de Chiconi

La gendarmerie de Mayotte diffuse un avis de recherche au sujet d’une disparition inquiétante. Monsieur Tarimi Boina né le 1 août 1974 à Chiconi domicilié à Chiconi, a quitté son domicile dimanche 27 avril 2025 vers 7h pour se rendre dans son champ qui se trouve à Ongojou sur la commune de Dembéni (soit à une dizaine de kilomètres de son domicile) comme il a l’habitude de le faire tous les jours selon la famille. Vers 9 h, il aurait été vu vers le collège de CHICONI par son grand-frère. Depuis sa famille n’a plus aucune nouvelle alors qu’habituellement, il rentre à son domicile au plus tard à 19h.

Malgré les recherches entreprises par la famille et des moyens gendarmerie, l’intéressé reste introuvable. Au moment de quitter son domicile, l’intéressé était vêtu d’un short et d’un tee shirt manches longues bleu avec des motifs blancs sur les manches. Selon les déclarations de la famille, l’intéressé présente des troubles mentaux et serait épileptique.

Un témoin a signalé avoir aperçu M.Boina, lundi 28 avril, vers 18h alors qu’il se lavait dans la rivière se trouvant derrière l’abattoir de volaille « Mon pouleti » à Coconi, village de Ouangani. Il confirme la tenue vestimentaire portée M. Boina décrite lors du signalement de sa disparition.

En cas de découverte ou pour apporter tout renseignement utile, merci de bien vouloir contacter la brigade de gendarmerie de Sada au 02 69 62 19 22.

Un homme condamné à 10 ans de prison à Mayotte pour des agressions sexuelles sur mineures

Un homme condamné à 10 ans de prison à Mayotte pour des agressions sexuelles sur mineures
Un homme a été condamné à dix ans de prison en première instance pour des agressions sexuelles sur mineures.

Lors de l’audience du tribunal correctionnel de Mamoudzou ce mardi, un homme a comparu pour des faits d’agressions sexuelles avec violence sur des mineures. Poursuivi pour des agressions commises depuis décembre 2020, le prévenu, multirécidiviste, a nié les accusations mais a été condamné en première instance à 10 ans de prison. Son avocat a annoncé son intention de faire appel de la décision.

Plusieurs affaires étaient inscrites à l’ordre du jour de l’audience du tribunal correctionnel de Mamoudzou dans la matinée de ce mardi. Toutes ont été renvoyées à des dates ultérieures, à l’exception d’une affaire d’agressions sexuelles sur mineures. Le prévenu, ressortissant comorien vivant dans la clandestinité à Tsoundzou depuis plusieurs années, était poursuivi pour des faits d’agressions sexuelles avec violence sur des petites filles en bas âges. L’examen de son dossier par la Présidente du tribunal de première instance (TPI), Alexandra Nicolay, l’a peint sous les traits d’un multirécidiviste ayant déjà à son actif deux condamnations pour des faits de même nature, et trois autres lui ayant valu de comparaître ce mardi matin devant cette juridiction. Sa défense était assurée par Maître Andjilani.

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L’École Multisports du conseil départemental a réjoui la jeunesse de Kani-Kéli

L'École Multisports du conseil départemental a réjoui la jeunesse de Kani-Kéli
Les sports collectifs faisaient bien sûr partie des activités proposées.

L’École Multisports, créée dès le mois de février par la Direction de la Jeunesse et des Sports du conseil départemental, a organisé ces lundi et mardi derniers des activités dans les six villages de la commune de Kani-Kéli.

« Après Chido nous avons pris conscience que nous ne pouvions pas nous permettre d’attendre la réparation des infrastructures sportives pour offrir des activités à la jeunesse de l’île, qui a été très traumatisée par la catastrophe », explique Cris Kordjee, la directrice de la Direction de la Jeunesse et des Sports du conseil départemental. « Il nous fallait trouver une façon de nous occuper des jeunes avec “les moyens du bord” », ajoute-elle. Sa direction a donc noué des partenariats avec les ligues sportives de l’île afin de créer l’École Multisports, sorte de « caravane des loisirs » mobile qui, en réalité, ne se borne pas aux seules activités sportives. Elle propose aussi des activités pédagogiques et culturelles, grâce notamment à la participation de la Direction Départementale du Livre et de la Lecture Publique (DLLP).

Si la première édition de l’École Multisports s’est déroulée à Acoua en février dernier, ces lundi et mardi, c’est à Kani-Kéli qu’elle est venue poser ses valises, apportant une dimension supplémentaire au programme d’activités déjà proposé par la mairie pour les vacances scolaires. « L’idée est de proposer des activités innovantes, mais aussi de faire se rencontrer les jeunes des différents villages qui composent la commune afin de leur transmettre des valeurs de partage et de vivre-ensemble », explique Cris Kordjee. Cette dernière estime en effet que les jeunes ont été « les grands oubliés » de la reconstruction post-Chido alors qu’ils devraient au contraire « être placés au centre des préoccupations de construction et de reconstruction de Mayotte ».

Un grand rassemblement dans le village de Mronabeja

Si les tensions inter-villages dans le sud de l’île arrivent encore à être endiguées par les adultes, elles ne sont pourtant pas totalement inexistantes. La commune de Kani-Kéli a donc accueilli cette initiative avec enthousiasme. « Quand des tensions surviennent, les notables et les autorités communales ‘éteignent tout de suite le feu” et toute initiative travaillant à ce que ce climat de calme perdure est la bienvenue », affirme Abdallah Madanga, le responsable du service des sports de la mairie de Kani-Kéli. Ce dernier se réjouit également de la diversité des activités proposées, qui vient compléter efficacement le programme d’activités déjà élaboré par la mairie pour les vacances scolaires. « Souvent, on ne propose que du football comme activité pour les jeunes. Or il n’y a pas que le foot dans la vie ! Il faut que les jeunes goûtent à différentes activités afin de déterminer ce qui leur correspond le plus », affirme-t-il.

Jeux de plage, jeux de société modernes et traditionnels, lecture avec la présence du Bibliobus de la DLLP, activités éducatives, les jeunes des six villages de Kani-Kéli ont en effet pu goûter à des activités très variées au cours de ces deux derniers jours. Ce mardi, l’École Multisports les a tous réunis sur le nouveau plateau sportif du village de Mronabeja. En cours de construction, il n’avait été que peu endommagé par Chido et a pu être rapidement terminé. La mairie de Kani-Kéli a organisé une petite cérémonie d’inauguration en marge de l’événement destiné aux jeunes, mais également aux moins jeunes puisque Cris Kordjee a précisé que « les adultes étaient aussi les bienvenus » étant donné « l’importance de créer du lien entre les générations ».

Convergence sociale : La Fedom demande un “allègement significatif du coût du travail”

Convergence sociale : La Fedom demande un “allègement significatif du coût du travail”

La fédération des entreprises d’outre-mer (Fedom) a étudié la loi de programmation pour le développement de Mayotte. Celle-ci prévoit notamment la convergence sociale d’ici 2031 au plus tard pour le SMIC et d’ici 2036 pour la convergence des cotisations sociales.

“Le relèvement du SMIC brut aura pour incidence une augmentation du coût du travail”, analyse la Fedom. La hausse des cotisations salariales et patronales (cotisations AT-MP, contribution chômage, taxe d’apprentissage…) ainsi que l’extension de certaines contributions sociales applicables aujourd’hui dans les DROM (cotisation de solidarité autonomie, cotisations de vieillesse complémentaire…) accentueront ce phénomène.

Aussi, entre 2025 et 2036 (date actuellement programmée de la fin de convergence en matière de cotisations), les taux de cotisations salariales augmenteraient d’un peu de plus de 10 points (de 10% à 20,77% pour une rémunération sous plafond de la sécurité sociale) et d’un plus de plus de 15 points en matière de cotisations patronales (de 24,8% à 39,95% au niveau du SMIC) à taux de cotisations en hexagone et DROM inchangés.

“Face à une telle trajectoire, un accompagnement des entreprises par un allègement significatif du coût du travail est nécessaire”, estime la Fedom. Dans l’hypothèse où la convergence sur les rémunérations interviendrait rapidement, par le renforcement du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) et, dans un deuxième temps, par une refonte qui s’impose du régime d’exonération de charges sociales patronales applicable à Mayotte, aujourd’hui adossé dans son principe à celui de la réduction dégressive de droit commun, avec à terme une application à Mayotte d’un régime « LODEOM » adapté.

Les chiffres du chômage à Mayotte pour le 1er trimestre 2025

Les chiffres du chômage à Mayotte pour le 1er trimestre 2025

En moyenne au 1er trimestre 2025, à Mayotte, le nombre de personnes inscrites à France Travail s’établit à 21 740 (catégories A, B, C, D, E). Au premier trimestre 2025, le nombre de personnes inscrites à France Travail qui ne sont ni en attente d’orientation ni en parcours social (catégories A, B, C, D, E) augmente de 5,0 % (+1 035) et augmente de 11,6 % sur un an. En France (hors Mayotte), au 1er trimestre 2025, le nombre moyen de personnes inscrites à France Travail croît de 3,9 %. Au 1er trimestre 2025, dans les départements et régions d’Outre-mer (DROM), hors Mayotte, les évolutions du nombre de demandeurs d’emploi en catégorie A se situent entre +4,4 % à La Réunion et +12 % en Guyane. Sur un an, elles se situent entre +3,8 % en Guadeloupe et +21,9 % en Guyane. Au 1er trimestre 2025, à Mayotte, le nombre moyen de demandeurs d’emploi en catégories A, B, C augmente de 25,1 % pour les moins de 25 ans.

Derniers jours pour candidater et devenir professeur contractuel dans le 1er degré à Mayotte

Derniers jours pour candidater et devenir professeur contractuel dans le 1er degré à Mayotte

La campagne de recrutement de l’académie de Mayotte pour des enseignants contractuels du 1er degré (sans spécialité) se termine le 30 avril 2025 à 23h59. Si vous souhaitez vous engager auprès de la jeunesse mahoraise et participer activement à sa réussite scolaire et citoyenne.Rejoignez une communauté éducative dynamique et contribuez à la construction de l’avenir du territoire.Profils recherchés : motivation à transmettre les savoirs et à accompagner les élèves, volonté d’agir au service de l’intérêt général, sens de l’engagement, du travail en équipe et des responsabilités. Les candidatures doivent impérativement être déposées en ligne sur https://recrutement.education.gouv.fr

Plusieurs contrôles anti-fraude sur les taxis de Mayotte

Plusieurs contrôles anti-fraude sur les taxis de Mayotte

Cette fin de semaine, le comité opérationnel départemental anti-fraude (CODAF) était dans la commune de Mamoudzou afin de réaliser un contrôle de véhicules pour vérifier l’identité et les licences des chauffeurs de taxi. Selon la préfecture, sur la vingtaine de véhicules contrôlés, principalement des scooters, huit individus ont été interpellés pour des faits de travail dissimulé, exercice illégal de la profession de taxi, défaut de brevet de sécurité routière et défaut de permis de conduire et/ou d’assurance. Un client en situation irrégulière sur le territoire a également fait l’objet d’une prise en charge immédiate par le groupe d’appui opérationnel (GAO) de la Police Nationale de Mayotte. Le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville et le procureur de la République, Guillaume Dupont, entendent lutter fermement contre les infractions à la réglementation routière et au travail dissimulé dont l’une des conséquences est une sanction pénale avec une forte amende requise, la saisie du bien ayant servi à commettre l’infraction, comme le véhicule, et une interdiction pénale d’exercer.

Un sourire pour Mayotte avec la Mission Locale

Un sourire pour Mayotte avec la Mission Locale

La Mission Locale de Mayotte a lancé l’événement caritatif « 1 Sourire pour Mayotte » ce 28 avril, en faveur des jeunes touchés par le cyclone Chido. Cette initiative vise à récolter des dons en faveur des jeunes de la Mission Locale de Mayotte. De nombreuses actions sont programmées du 28 avril au 2 mai sur l’ensemble de ses secteurs. D’autres événements à suivre en direct  sur la chaîne Twitch LAB’ON-ID sont accessibles par le lien suivant :  https://www.twitch.tv/labonid. Cette première édition rassemblera acteurs associatifs, encadrants, artistes engagés  autour d’un seul objectif : faire rayonner l’entraide et redonner le sourire aux jeunes mahorais qui en ont le plus besoin.

Le barreau de Mayotte exprime ses doléances au Conseil national des barreaux

Le barreau de Mayotte exprime ses doléances au Conseil national des barreaux

En visite depuis ce dimanche sur le territoire, la présidente du Conseil national des barreaux, Julie Couturier, a écouté les doléances des avocats de Mayotte ce lundi matin à Kawéni dans le cabinet de Me Yanis Souhaïli, le bâtonnier.

« Comme cette instance a un accès direct à la chancellerie, j’ai pris l’initiative de l’interpeler de manière urgente sur la situation de notre profession depuis Chido », a expliqué Me Yanis Souhaïli, le bâtonnier de Mayotte. Le Conseil national des barreaux serait de toute façon venu puisque, selon sa présidente, « il essaie au maximum d’aller à la rencontre de ses confrères ». Instance souvent méconnue, même au sein de la profession, le Conseil national des barreaux effectue pourtant le lien entre les avocats et le ministre de la Justice, permettant de l’alerter sur les difficultés dont souffre la profession.

Le barreau de Mayotte exprime ses doléances au Conseil national des barreaux
La présidente du Conseil national des barreaux, Julie Couturier, a écouté les doléances des avocats de Mayotte.

Déjà légions à Mayotte, les difficultés d’exercice du métier d’avocat se sont encore accentuées depuis Chido. Toutes les instances judiciaires ont en effet été « remises en marche » dans l’urgence, souvent en « mode dégradé ». « Le bureau d’aide juridictionnel a été délocalisé sans que les avocats aient été tenus au courant », s’est par exemple exclamé Me Mélanie Trouvé, au cours de la réunion avec la présidente du Conseil et les cinq élus qui l’accompagnaient. La principale doléance des avocats était toutefois l’absence d’aide étatique versée aux avocats après Chido. Une situation d’autant plus problématique que beaucoup de leurs clients ont aussi à présent des difficultés à les payer.

Créer des spécificités, en lever d’autres

Si un grand nombre de sujets ont été soulevés au cours de cet échange, presque tous convergeaient vers les difficultés à faire respecter les droits des individus à Mayotte. « La loi nationale stipule qu’un avocat ne peut pas assister en garde-à-vue plus de quatre clients par 24 heures. Or du fait du manque d’avocats sur le territoire, le résultat est que beaucoup de prévenus ne sont pas assistés en garde-à-vue, ce qui est pourtant leur droit », a déploré Me Souhaïli qui souhaiterait qu’un amendement soit déposé. A contrario, ses confrères et lui estiment que certaines spécificités appliquées au territoire devraient être levées. « Ici, les jurés de Cour d’Assise ne sont pas tirés au sort sur liste électorale, mais désignés sur la base du volontariat, ce qui fausse les choses puisque ce sont toujours les mêmes qui reviennent », a encore dénoncé le bâtonnier.

La question du respect des droits des détenus a aussi été soulevée. « Même si la population a du mal à l’entendre, les détenus ont des droits et ici ils ne sont pas respectés, notamment du fait de la surpopulation carcérale », a ajouté Me Souhaïli. Ses confrères et lui ont notamment alerté Julie Couturier sur les difficultés que rencontrent les avocats à échanger avec leurs clients détenus à la prison de Majicavo. Une occasion de rebondir sur la question des projets bloqués comme celui de la deuxième prison, toujours au point mort, mais aussi sur celui de la Cité Judiciaire dont le foncier a pourtant été trouvé depuis plusieurs années. « Le conseil départemental et la DEALM (NDLR : instances se partageant le titre de propriété du terrain) demandent désormais des compensations financières alors qu’un accord avait été pourtant trouvé avec l’ancien ministre de la justice Eric Dupond-Moretti », indique Me Souhaïli.

Julie Couturier fera remonter ces différentes doléances auprès du ministre de la justice Gérald Darmanin en espérant que cela l’incitera à se pencher sur le problème de la justice à Mayotte. Dans l’après-midi, elle s’est rendue à la prison de Majicavo et, au cours de son séjour, elle a également échangé avec la présidente du tribunal, le conseil départemental et l’association des maires. Elle quitte Mayotte aujourd’hui pour se rendre à La Réunion.

« Il faut arrêter de raconter des histoires aux Mahorais », Saïd Omar Oili donne son avis sur la loi programme pour Mayotte

« Il faut arrêter de raconter des histoires aux Mahorais », Saïd Omar Oili donne son avis sur la loi programme pour Mayotte
Saïd Omar Oili a tenu une conférence de presse ce lundi dans permanence parlementaire. A sa gauche, Ali Omar, vice-président du Conseil départemental en charge des transports et élu à Dzaoudzi.

Le sénateur Saïd Omar Oili qui siège désormais avec les Socialistes au sein de la Chambre haute a tenu une conférence de presse, ce lundi 28 avril, pour donner son avis sur le projet de loi de programmation pour le développement de Mayotte. Le texte sera débattu au Sénat le 19 mai.

Transparence

Saïd Omar Oili demande plusieurs documents au gouvernement pour discuter du projet de loi. Le premier concerne « le rapport de mission inter inspection de l’état des lieux des dommages liés à Chido et les propositions pour la refondation. » Il souhaite aussi obtenir le bilan des reconduites à la frontière 2024, « alors que dans le texte on évoque qu’un bilan partiel de l’opération Place nette. Selon mes informations, le bilan est très inférieur aux années précédentes », souligne-t-il. Il demande également le bilan complet du contrat de convergence. Le sénateur dénonce le fait de n’avoir « reçu aucune réponse » à la suite de ses demandes tandis qu’il doit « donner son avis sur un texte qui va engager Mayotte pour les années à venir ».

« Il faut arrêter de raconter des histoires aux Mahorais », Saïd Omar Oili donne son avis sur la loi programme pour Mayotte
Saïd Omar Oili veut déposer des amendements au projet de loi pour supprimer le titre de séjour territorialisé et pour construire la piste longue en Petite-Terre.

Financements

Le texte est composé de deux parties, une première avec 34 articles qui « s’impose comme texte législatif » et une autre, qui est un rapport annexé. « Ce n’est pas normatif, mais c’est un texte d’intentions programmatiques sans portée juridique contraignante. Il n’aura une véritable portée que si les lois de finances suivent », considère le sénateur. Puisque pour l’instant, aucun financement n’est alloué à ces derniers, il craint que des projets d’aménagement ne soient pas mis en œuvre. Ses observations l’amènent à souligner qu’il faut « arrêter de raconter des histoires aux Mahorais et leur dire la vérité sur les textes qui les concernent directement ».

Lutte contre l’immigration clandestine

Alors que la suppression du titre de séjour territorialisé ne figure pas dans le projet de loi, le sénateur compte déposer un amendement en ce sens, il y a plusieurs mois il avait déposé une proposition de loi dans ce but.  « Il y a unanimité de la classe politique ici pour le supprimer ». Pour qu’il soit adopté, il doit convaincre les sénateurs de la droite majoritaire au Sénat. Il dispose déjà du soutien de son groupe parlementaire Socialiste, Écologiste et Républicain, il s’agit du deuxième plus important en nombre de sénateurs « J’ai 62 sénateurs qui me suivent », clame-t-il. Tandis que la bataille pour l’adoption de l’amendement s’annonce périlleuse, le parlementaire demande « aux élus mahorais qui sont membres des Républicains ou de formations centristes d’intervenir auprès des groupes politiques au Sénat pour leur demander de soutenir cet amendement ».

Piste longue

Saïd Omar Oili ne lâche pas le morceau, il continue de mener bataille pour l’aménagement d’une piste convergente en Petite-Terre, il compte déposer un amendement en ce sens. Cela, malgré les déclarations du président de la République, le 21 avril, qui a affirmé qu’elle sera finalement aménagée à Bouyouni. « Je ne lâcherai pas ce combat car on nous raconte des histoires », insiste-t-il. Tandis que l’option de la piste longue en Petite-Terre est mise de côté à cause des risques de submersion marine et de nouvelles éruptions du volcan Fani Maore, Saïd Omar Oili a auditionné au Sénat des scientifiques du Réseau de surveillance volcanologique et sismologique de Mayotte (Revosima). Ils ont expliqué que « la probabilité d’une nouvelle éruption est évaluée au minimum à 0,008 % sur les 100 ans à venir ». Un chiffre que reprend l’ancien maire de Dzaoudzi-Labattoir pour justifier la construction de la piste sur Petite-Terre. Interrogé pour savoir s’il ne continuait pas à s’entêter seul avec ce projet à la différence des autres parlementaires. « Je ne me sens pas seul dans cette affaire, répond-t-il, l’ensemble des élus du Département ont délibéré pour sa construction en Petite-Terre. Je trouve que je défends une cause juste, je ne dis pas ça parce que je suis Petit-Terrien. Nous avons besoin de cette infrastructure pour Mayotte pour développer ce territoire ».

Les expropriations

L’article pour faciliter les expropriations avait été retiré du projet de loi d’urgence pour Mayotte après l’opposition d’une majorité de députés en janvier. Une mesure semblable a été introduite dans le projet de loi de programmation pour le développement pour Mayotte, afin de faciliter les démarches de libération du foncier en vue de réaliser des projets d’aménagements jugés essentiels. « Sur ce sujet, tous les Mahorais sont contre », estime-t-il. Le but dissimulé de cet article selon lui est « d’exproprier les habitants à Bouyouni » pour construire la piste longue. S’ils refusent de quitter leur terrain, « demain, on fera porter le chapeau aux Mahorais  de la non-réalisation de la piste longue », craint-il.

La Commission de l’Océan Indien

Le parlementaire a aussi abordé la question de la commission de l’Océan Indien (COI). Le 5e sommet de l’institution s’est tenu la semaine dernière, Emmanuel Macron a plaidé pour l’intégration de Mayotte en son sein, le président Azali Assoumani, lui, a exprimé son opposition. En revanche, un dialogue bilatéral entre la France et les Comores devrait s’ouvrir sur cette question. Le sénateur pense que ces déclarations ne font pas avancer l’intégration de Mayotte au sein de la COI. L’élu n’y croit pas. « Quand j’ai rencontré le président de la République au sujet de la loi Mayotte l’année dernière, je lui ai demandé « quelles sont vos relations avec Azali ? », il m’a répondu « excellentes, parce que nous sommes dans une zone de compétition, je ne veux pas perdre les Comores, si on les perd ce seront les Chinois ou les Russes qui vont venir », relate-t-il. Le sénateur pense donc que les positions d’Emmanuel Macron et d’Azali sur cette question au sommet de la COI sont juste « un coup de théâtre avec deux grands comédiens ». Surtout, Saïd Omar Oili juge que l’intégration de l’archipel à la COI ne résoudra pas tout. « Sur la coopération régionale, le problème principal, ce ne sont pas les actions diplomatiques mais les normes législatives françaises et européennes qui bloquent cette coopération. On ne peut pas importer du bois de Madagascar par exemple à cause des normes ».

« Des personnes très éloignées de l’emploi” : des ateliers pour ramener les salariés dans le monde du travail à Mayotte

"Des personnes très éloignées de l’emploi” : des ateliers pour ramener les salariés dans le monde du travail à Mayotte
Les encadrants et coordinateurs de l’atelier de l’insertion par l’activité économique du CCAS de Chirongui. Au premier plan, Aïcha Abdallah, la coordinatrice conseil en insertion professionnelle.

Depuis 2016, l’atelier du Centre communal d’action social de Chirongui emploie des personnes en insertion. Il est l’un des exemples de l’insertion par l’activité professionnelle à Mayotte. Selon l’association Chantier école, ce public doit être intégré à la reconstruction de l’archipel.

Des palettes reconverties en tables et chaises, des ballons d’eau chaude usagers transformés en barbecues. Voilà ce que peuvent créer des salariés en insertion à l’atelier du Centre communal d’action sociale (CCAS) de Chirongui, situé le long du terrain de football de Poroani.  Ce vendredi 25 avril, différents acteurs de l’insertion à Mayotte ont visité le site dans le cadre de la tournée de l’insertion par l’activité économique organisée par Chantier école, une association nationale à laquelle adhèrent 700 chantiers d’insertion à travers la France.

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Mayotte, la souveraineté française, l’heure du choix

Mayotte, la souveraineté française, l’heure du choix
Un habitant de Mayotte insiste sur la nécessité de re-affirmer la souveraineté française.

Le sommet des chefs d’État de la Commission de l’Océan Indien (COI), tenu le jeudi 24 avril, a une fois de plus mis en lumière les tensions persistantes autour d’une question essentielle : l’intégration pleine et entière de Mayotte dans les dynamiques régionales de la COI. Une fois encore, les autorités comoriennes, fidèles à une posture figée dans un discours passéiste, ont tenté, encore une nouvelle fois, de faire barrage à la reconnaissance légitime d’un territoire dont l’histoire, la volonté populaire et la réalité géopolitique imposent aujourd’hui une place centrale au sein de la COI. Ce pays qui contribue à hauteur de 6% du budget de la COI n’as ni le poid ni la légitimité de mettre un veto sur ce que nos contribuables français payent.

Remettons les faits à leur juste place : Mayotte est française depuis 1841. Ce n’est ni une erreur de l’histoire ni une annexion forcée, mais le fruit d’un acte volontaire, scellé par un traité, et confirmé à plusieurs reprises par le suffrage universel — en 1958, 1974, 1976, et en 2009 pour son passage au statut de département, concrétisé en 2011. À l’époque où les Comores n’étaient encore qu’un concept en gestation, Mayotte avait déjà fait le choix clair de la République. Elle l’a réaffirmé contre vents et marées, refusant l’indépendance lors de la décolonisation et préférant la stabilité, l’égalité des droits, et la continuité républicaine.

Il est aujourd’hui inacceptable que l’Union des Comores, État souverain depuis 1975, continue à réclamer un territoire qui a toujours exprimé son refus catégorique d’y être rattaché. C’est non seulement une négation du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, mais aussi une falsification de l’histoire. Rappelons que Mayotte fut la première île de l’archipel, bien avant les autres, à être rattachée à la France via Madagascar sous l’appellation « Madagascar et dépendances ». Elle a été cédée à la France un siècle avant la création de l’État comorien. Mayotte n’a donc jamais été comorienne, ni de jure ni de facto.

Il est donc temps que la France prenne toute la mesure de cette injustice répétée. Elle finance à hauteur de 40 % le budget de la COI. Elle est également le premier bailleur bilatéral des Comores à travers l’Agence Française de Développement. Comment peut-on continuer à soutenir un pays qui nie la souveraineté française sur Mayotte tout en bénéficiant des fonds de cette même République ? Cette contradiction ne peut plus durer.

La France doit adopter une position de fermeté. Elle doit conditionner son aide à l’arrêt définitif de toute revendication sur Mayotte. Et si cela ne suffit pas, elle doit aller plus loin : suspendre les visas délivrés aux ressortissants comoriens dans le cadre diplomatique, revoir la circulation des documents français que certains membres de la diaspora ou responsables comoriens utilisent tout en méprisant la France. Stopper les aides publiques de développement. Cette duplicité doit cesser.

Le bras de fer est inévitable. Il doit être assumé avec clarté, force et courage. Il ne s’agit pas de céder à la provocation, mais de défendre un principe fondamental : la souveraineté issue du choix démocratique. Mayotte a voté. Mayotte a résisté aux injonctions de l’Union Africaine, à l’isolement diplomatique, aux menaces, aux appels à l’alignement. Elle a choisi la République, elle a choisi la justice, l’école, la santé, la paix et la sécurité.

Ce choix doit être respecté, aussi, par les partenaires régionaux. La COI ne peut se prétendre espace de dialogue et de coopération tout en excluant l’un de ses membres les plus dynamiques et stratégiques. Car comment parler sérieusement de lutte contre les migrations clandestines, de sécurité maritime, de développement durable, sans inclure l’un de ses territoires d’Océan Indien et potentiel de coopération dans le Canal du Mozambique ?

L’intégration de Mayotte à la COI n’est pas un luxe, c’est une nécessité. Elle est conforme à la logique géographique, au bon sens diplomatique et aux intérêts collectifs de la région. La France doit utiliser tous les leviers à sa disposition — politiques, économiques, diplomatiques — pour faire valoir ce droit. Il ne s’agit pas de mettre en colère ses copains, il s’agit de réparer une injustice, de défendre une vérité historique et d’assumer une égalité régalienne.

Assez d’hypocrisie. Assez de compromis stériles. Mayotte dérange parce qu’elle est la preuve que l’appartenance à la République peut être un levier d’émancipation et de progrès. Les Mahorais ne renonceront jamais à ce qu’ils sont, ni à ce qu’ils ont choisi.

Aujourd’hui plus que jamais, j’invite M. Bruno Retailleau, ministre de l’intérieur et M. Jean-noël Barrot, ministre de l’Europe et des affaires étrangères, à sortir de l’ambiguïté pour faire plier les autorités comoriennes qui ne rate aucune occasion d’humilier notre chère pays. Il ne s’agit plus de ménager les susceptibilités, mais de faire respecter la parole du peuple français de Mayotte. Ce choix doit être défendu, porté avec fierté, affirmé sans faiblesse dans toutes les enceintes internationales — et d’abord, et surtout, au sein de la COI.

Car derrière Mayotte, ce n’est pas seulement une île que l’on veut marginaliser. C’est une communauté que l’on tente de réduire au silence. C’est une histoire qu’on veut falsifier. C’est une dignité qu’on tente de nier. Cela, aucun Mahorais digne de ce nom ne l’acceptera. Ni aujourd’hui. Ni jamais.

Abdou-Roihmane – Un habitant de Mayotte

Une journée de promotion des femmes cadres à Mamoudzou

Une journée de promotion des femmes cadres à Mamoudzou

Une journée de promotion des femmes cadres a lieu ce lundi 28 avril 8h30 dans l’hémicycle du Conseil départemental, à Mamoudzou. Dans le cadre de sa politique en faveur de l’égalité professionnelle et de l’inclusion, le Département de Mayotte entend valoriser la place et les contributions des femmes cadres au développement du territoire. Cette journée vise à mettre en lumière les parcours inspirants de femmes cadres de la collectivité ; encourager les vocations féminines dans les fonctions d’encadrement ; favoriser une réflexion partagée sur les obstacles encore présents à l’égalité professionnelle. À travers cette initiative, le Département souhaite également présenter les leviers déjà mis en œuvre pour accompagner les talents féminins : mentorat, formation ou encore mobilité professionnelle.

Cinquante-cinq cas de chikungunya recensés la semaine dernière à Mayotte

Cinquante-cinq cas de chikungunya recensés la semaine dernière à Mayotte

Dans son dernier bulletin d’information, l’Agence régionale de santé (ARS) indique que 55 cas de chikungunya ont été recensés à Mayotte du 19 avril au 24 avril. Parmi ce nombre, 25 sont importés, 17 sont autochtones et 13 sont en cours d’investigation. Dans cette période, une personne a été hospitalisée et aucune n’est décédée. A ce jour , 1.120 domiciles ont été traités et 978 gites ont été recensés dont 267 positifs, c’est-à-dire contenant des larves de moustiques et des nymphes. Les agents de la lutte antivectorielle de l’ARS se rendront cette semaine à Pamandzi, Mamoudzou, Koungou, Malamani et Kawéni. En parallèle, les autorités sanitaires retirent les personnes de 65 ans et plus des cibles de la campagne de vaccination contre le chikungunya avec le vaccin IXCHIQ à La Réunion et à Mayotte. Le ministère chargé de la Santé et de l’Accès aux Soins a été informé le 23 avril par l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) de la survenue de deux événements indésirables graves à la suite de la vaccination contre le chikungunya avec le vaccin IXCHIQ à La Réunion, dont un décès, puis d’un troisième le 25 avril. Compte tenu de la gravité de ces événements, la Direction générale de la santé (DGS) a saisi en urgence le 24 avril la HAS pour réévaluer les indications de vaccination contre le chikungunya par le vaccin IXCHIQ. La Haute Autorité de santé (HAS) s’est prononcée le 25 avril en faveur d’une révision des cibles de la vaccination. Conformément à cet avis, les autorités sanitaires retirent de la cible vaccinale, sans délai, les personnes de 65 ans et plus présentant ou non des comorbidités.

La Cadema met en place des navettes à Ongoujou

La Cadema met en place des navette à Ongoujou

A partir de ce lundi 28 avril, la Communauté d’agglomération de Dembéni Mamoudzou (Cadema) introduit de nouveaux départs de navettes Caribus. “Cette mesure vise à améliorer l’accessibilité et la couverture du réseau de transport en répondant davantage aux besoins des usagers”, explique la collectivité.

Les nouveaux départs se feront directement depuis l’arrêt de bus de Ongojou le matin à 6h, 7h et 8h et l’après-midi depuis Tsararano, départs vers Ongojou à 16h, 17h, 18h. Cette initiative vient en complément des services existants, sans entraîner de modifications sur les autres lignes de transport.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes