Une reprise des liaisons maritimes entre Mayotte et les Comores annoncée

Les ministères de l’Intérieur et des Outre-mer, des Affaires étrangères et de l’Europe, ont publié un communiqué, ce mardi 9 mai, évoquant « une reprise des liaisons maritimes » avec les Comores. Un flou demeure cependant puisqu’il n’est pas spécifié si les personnes expulsées dans le cadre de l’opération Wuambushu seront autorisées à bord des bateaux.

Est-ce que l’opération Wuambushu, qui inclut l’expulsion massive de personnes en situation irrégulière, va reprendre de plus belle ? Celle-ci se heurte depuis deux semaines au refus des autorités comoriennes d’accueillir ce qu’elles appellent des « refoulés » sur son sol. Ainsi, si le port de Mutsamudu, à Anjouan, était fermé en premier lieu pour « des travaux de sécurisation », les Comores ont institué de nouvelles règles obligeant les passagers à présenter des papiers d’identité lors de l’entrée sur le territoire. La STMG n’assure donc plus les navettes depuis. La crise diplomatique est telle que les présidents, Emmanuel Macron et Azali Assoumani, se sont entretenus à plusieurs reprises à ce sujet. Ce dernier demandant « une pause dans l’opération ». 

Ce mardi, ce sont les ministres de l’Intérieur et des Affaires étrangères des deux pays qui ont échangé. « Les deux délégations ont réaffirmé l’amitié qui lie la France et l’Union des Comores et exprimé leur souhait d’un développement harmonieux de la région sud-ouest de l’océan Indien. Elles se sont engagées à intensifier le dialogue entre la France et les Comores dans la perspective d’un renforcement de la relation bilatérale et de l’apaisement des tensions. Les deux délégations ont réaffirmé leur volonté de lutter contre les trafics et contre les passeurs, de coordonner leurs efforts communs pour la sauvegarde des vies humaines en mer et pour la gestion des flux humains entre les îles, y compris par la reprise des liaisons maritimes », est-il indiqué dans un communiqué commun signé par Gérald Darmanin et Catherine Colonna du côté français, ainsi que Dhoihir Dhoulkamal, Mahamoud Fakridine et Houmed Msaidié, pour le gouvernement de l’Union des Comores. Ainsi, il est bien question de reprise des liaisons maritimes entre les deux pays. Par contre, il n’est pas mention des conditions de celle-ci, à savoir si des personnes en situation irrégulière pourront rejoindre la liste de passagers.

« Le travail mené à Mayotte va pouvoir continuer » 

Et l’échange, mardi après-midi, entre la députée Estelle Youssouffa et Gérald Darmanin n’a pas été plus clair. Le ministère de l’Intérieur a défendu son bilan en rappelant qu’il y avait eu « 134 interpellations » en lien avec l’opération Wuambushu, la lutte contre la délinquance faisant partie des trois objectifs visés. Les expulsions récentes de Sri-Lankais, Malgaches ou de personnes originaires d’Afrique centrale via le Rwanda ont été aussi mises en exergue. Ensuite, il a affirmé que les liaisons maritimes entre les Comores et Mayotte « vont reprendre », comme l’indique le communiqué, ajoutant que « le travail que nous menons à Mayotte pour la paix publique va pouvoir continuer ». 

Seulement voilà, les bateaux sont-ils toujours soumis aux nouvelles règles empêchant les reconduites aux frontières ? Il n’y a pas eu de précisions là-dessus. « Wait and see ! », déclare prudemment le député de la deuxième circonscription de Mayotte, Mansour Kamardine. 

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