A l’occasion de la seconde édition de la « Journée bonnes pratiques » qui s’est tenue vendredi au ministère de la Justice, le garde des Sceaux a présidé une cérémonie de remise de prix afin de récompenser les agents lauréats à l’origine de six bonnes pratiques. La Direction Ile de France et Outremer de la protection judiciaire de la jeunesse en fait partie.La plateforme collaborative des bonnes pratiques est une initiative lancée par le ministre en mars 2021, convaincu que son ministère doit agir en facilitateur pour les acteurs de terrain. Pour cette nouvelle « Journée bonnes pratiques » qui célèbre le second anniversaire du moteur de recherche collaboratif, les équipes lauréates venues de la France entière ont été accueillies dans l’auditorium du site Olympe-de-Gouges pour partager les bonnes pratiques qu’elles ont portées, en présence des agents de terrain et des directeurs d’administration centrale de l’ensemble des réseaux des services judiciaires, de la protection judiciaire de la jeunesse, de l’administration pénitentiaire et du secrétariat général du ministère.
Consommation : les prix ont augmenté de 1,1 % en février, et de près de 6 % sur un an
Les prix à la consommation ont augmenté de 1,1 % en février 2023 à Mayotte, touchant tous les secteurs de consommation, selon les données de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). L’énergie a subi la plus forte hausse avec une augmentation de 8,3 %, principalement due à la hausse des tarifs de l’électricité (+18,6 %). Les prix des produits pétroliers ont également augmenté, mais de manière plus modérée (+2 %). Les prix des services ont augmenté de 0,4 %, notamment les prix des services de transport (+1 %) en raison de la hausse des prix du transport aérien. Dans l’alimentaire, les prix ont continué à augmenter (+0,4 %), malgré la baisse des prix des produits frais (-0,7 %).
Sur une année glissante, la hausse générale des prix à la consommation atteint 5,9%, soit une croissance similaire à celle observée au niveau national (+6,3%). Les prix des services – qui pèsent pour 40 % dans la consommation des ménages – ont augmenté de 4,9% sur un an à Mayotte (+3 % au niveau national), portés notamment par la hausse des prix des services de transport (+26,1%), tandis que les prix des loyers et services rattachés ont également augmenté (+3,6%). En revanche, les prix des services de communication sont stables, tandis que ceux des services de santé ont légèrement baissé (-0,7%). Concernant l’alimentation, les prix augmentent de 12,3% sur un an, soit moins qu’au niveau national (+14,8%). Enfin, les prix de l’énergie ont augmenté de 10,7% sur un an, portés notamment par la hausse des tarifs de l’électricité (+18,6%) et des produits pétroliers (+5,8%), tandis que le prix de la bouteille de gaz a reculé de 2%. Les prix du tabac ont quant à eux augmenté de 6,9% sur un an à Mayotte alors qu’ils sont demeurés quasi stables au niveau national (+0,2 %).
Ramadan 3 : Koungou a distribué 700 colis alimentaires, ce samedi
700 colis alimentaires qui ont été distribués à des personnes dans le besoin dans la commune de Koungou, ce samedi 25 mars.. Une action de solidarité et de générosité à laquelle le maire de la commune et président du CCAS de Koungou, Assani Saindou Bamcolo, des élus, des agents de la mairie et du CCAS ainsi que des bénévoles ont participé. Certains étaient chargés de récupérer les denrées, d’autres de la composition des sacs ou encore de la distribution. Un véritable travail d’équipe est à saluer. C’est la salle des délibérations de la mairie de Koungou qui a servi de centre logistique pour organiser la composition des sacs, avant le chargement dans les camions mobilisés pour la distribution. Œufs, farine, vermicelles, riz, poulet, pommes de terre, tomates pelées, lait, sucre, sel et oignons composent la liste des produits présents dans les sacs. Le CCAS compte renouveler l’opération avec une seconde distribution vers la fin du mois de ramadan. Il s’agit là d’un geste symbolique, réalisé pour les foyers défavorisés et le souhait d’insuffler un élan de partage, de cohésion et de vivre-ensemble et ce, quelles que soient les religions et les croyances.
Ramadan 2 : davantage de marchés paysans à Mamoudzou
La programmation des marchés paysans évolue pendant le mois de ramadan. En plus des trois samedis habituels par mois, le marché se tiendra exceptionnellement le premier samedi du mois d’avril et deux mercredis. Ainsi, les producteurs et artisans locaux seront installés place Coco Massudiki, à côté de la mosquée de Passamaïnty, sur le parvis de la MJC de Mamoudzou à M’gombani, rue de la cocoterie à Kawéni (en face de l’espace Coralium). La répartition est la suivante : mercredi 29 mars, samedi 1e avril et mercredi 5 avril à M’gombani, samedi 8 avril à Passamaïnty, samedi 15 avril à M’gombani et samedi 22 avril à Kawéni.
Ramadan : il est déconseillé de jeûner au cours de la grossesse
Le ramadan a débuté ce vendredi 24 mars pour une très grande majorité de la population de Mayotte. Lors de cette période, le corps médical recommande aux femmes enceintes et allaitantes de ne pas pratiquer le jeûne. En effet, dans le cadre d’un jeûne, le réseau périnatal de Mayotte informe, au travers d’un communiqué, qu’il peut avoir un risque pour ces femmes de « déshydratation, de carences alimentaires, d’un accouchement prématuré, d’un retard de croissance pour le fœtus, d’une diminution du liquide amniotique ». Le Répéma rappelle qu’il est important « avant d’entamer toute démarche de demander l’avis aux professionnels de santé et de se rapprocher des instances religieuses pour connaitre les alternatives au jeûne ».
Koungou : fermeture temporaire du dispensaire pour travaux
Dans le cadre de l’amélioration de la prise en charge des usagers, le centre hospitalier de Mayotte (CHM) informe la population que le dispensaire de Koungou sera fermé pour cause de travaux à compter du lundi 27 mars 2023. La réouverture est prévue au courant du mois de mai. Durant cette période, les usagers sont invités à se rendre au centre de Dzoumogné, à Jacaranda ou dans les autres points d’accueil du CHM. A noter que cette fermeture temporaire n’impacte pas le fonctionnement de la PMI.
Une semaine des langues pour « faire voyager les élèves ! »
A la maison : shimaore, kibushi ou français ; à l’école : anglais, espagnol ou arabe… Les langues vivent à Mayotte ! A partir de ce lundi 27 mars, et jusqu’au 1er avril, les établissements scolaires de l’île célèbrent – comme sur tout le reste du territoire français – la « Semaine des langues vivantes ». Pour Frédéric Chevallier, l’inspecteur académique – inspecteur pédagogique régional (IA-IPR) d’anglais de Mayotte, cet événement revêt un intérêt tout particulier. Les langues, dit-il, sont un « levier pour la réussite » de nos élèves.
Flash Infos : Expliquez-nous en quoi consiste la « Semaine des langues vivantes », et quels en sont les objectifs ?
Frédéric Chevallier : C’est un événement porté par l’Éducation nationale, destiné à encourager la pratique des langues vivantes et à mettre en avant la diversité linguistique de nos territoires. Cette huitième édition a pour thématique : « L’important, c’est de communiquer ». Sur notre île plurilingue, nous en faisons un rendez-vous majeur ! Concrètement, ce sont tout un tas d’activités qui sont proposées dans les établissements : des chants, des danses, des projections de films en version originale, des menus aux couleurs de pays européens, des pièces de théâtre, et bien d’autres encore… Cette semaine des langues vivantes permet de s’ouvrir aux cultures étrangères. On observe chez les élèves une véritable passion pour ce qu’ils ne connaissent pas, et donc une velléité à apprendre la langue après avoir été exposés à la culture associée.
F.I. : Les élèves mahorais sont pour la plupart bilingues – français/shimaore ou français/kibushi. Est-ce que cela les aide dans l’apprentissage des langues enseignées à l’école ?
F.C. : Le multilinguisme dans les familles mahoraises est un atout ! Les compétences développées dans une langue peuvent être transférées dans une autre. En classe, on s’aperçoit que les élèves prennent appui sur leur langue maternelle pour nourrir l’apprentissage d’une autre, y compris du français. Nos jeunes Mahorais sont plutôt bons en langues étrangères : ils sont réceptifs, justement pour cette raison qu’ils parlent déjà plusieurs langues chez eux. Par ailleurs ce sont des cours ludiques, auxquels ils apprécient assister.
F.I. : Quelles sont les méthodes pédagogiques préconisées actuellement ?
F.C. : Nous nous basons sur la démarche dite « actionnelle ». C’est à dire que l’élève doit être actif et mobilisé au service d’une tâche précise et concrète : la rédaction d’un menu, un exposé, par exemple. La grammaire, le lexique sont introduits comme des outils au service de la réalisation de cette tâche. En fait, on crée un besoin chez l’élève pour stimuler l’apprentissage. En somme, un cours de langue, c’est une entrée culturelle et une sortie linguistique. C’est à dire que tout ce que l’on fait doit être contextualisé : on ne fait pas de cours de grammaire avec des listes d’exercices. Un élève ne peut pas apprendre de manière abstraite… Les langues vivantes sont un outil pour faire de nos jeunes des citoyens, leur permettre d’acquérir une aisance linguistique suffisante pour s’ouvrir au monde et voyager. On sait que cette ouverture culturelle et linguistique portera ses fruits. Il y a une vraie volonté du gouvernement de mettre les langues à un niveau aussi important que le français ou les mathématiques, d’en faire un levier pour la réussite des élèves.
F.I. : Comment l’enseignement des langues à Mayotte contribue-t-il à l’ouverture à l’international et à la mobilité des élèves ?
F.C. : Nous avons deux types de mobilités. La première est la mobilité virtuelle, avec le développement du dispositif eTwinning, qui permet aux élèves de différents pays européens de communiquer entre eux. Plusieurs dispositifs de la sorte sont actuellement en place à Mayotte. On a des jeunes Mahorais qui échangent avec des Irlandais, des Hongrois… Au niveau du primaire, nous avons aussi Captain Kelly, un robot conversationnel qui passe dans les classes, et vient en appui des professeurs des écoles qui ne sont pas forcément des linguistes. Ensuite, nous avons la mobilité physique. Le programme Erasmus+ commence à se développer sur le territoire, et permet de se déplacer dans les pays proches. Et puis la mobilité, qu’elle soit virtuelle ou physique, elle se fait aussi pendant la semaine des langues : il s’agit de faire voyager les élèves !
Enfin, notons que de plus en plus de parcours renforcés en langues sont proposés sur le territoire. Ont été mis en place cette année un baccalauréat français international au lycée des Lumières, et une section internationale au collège de Koungou. Plusieurs sections européennes sont ouvertes sur l’île. En bref, tous nos jeunes de Mayotte, peu importe leur niveau ou leur localisation, peuvent avoir un parcours renforcé en langues.
Des coupures supplémentaires « probablement après le ramadan »

A Mayotte, la sécheresse et le déficit pluviométrique sur Mayotte se poursuivent, ce qui induit comme conséquence une alimentation en eau potable toujours aussi problématique sur l’île et un maintien des tours d’eau. Le comité de suivi de la ressource en eau à Mayotte (Météo-France, le syndicat Les eaux de Mayotte, SMAE, Dealm, ARS, préfecture de Mayotte) a décidé de maintenir les deux tours par semaine, mais la sécheresse entraînera forcément de nouvelles mesures dès la fin du ramadan.
La réunion du comité de suivi de la ressource en eau avait lieu ce jeudi matin, mais la préfecture a choisi, ce vendredi soir, pour communiquer sur ce que tout Mayotte craignait, « un renforcement des restrictions ». Toutefois, celle-ci va intervenir à la fin du ramadan. Sur le plateau de nos confrères de Mayotte la 1ère, Thierry Suquet a justifié cette décision : « On a décidé de ne pas aggraver la situation. […] Après le ramadan, on sera dans une autre logistique ». En attendant, il prévoit un renforcement des contrôles en vue de faire appliquer les restrictions d’eau déjà en vigueur. Des rampes où les usagers pourront avoir accès à de l’eau en quantité limitée vont être aussi installées, a prévenu le représentant du gouvernement.

Après une saison des pluies 2021-2022 copieusement arrosée sur l’île aux parfums, le bilan pluviométrique du deuxième semestre 2022 est, c’est vrai, largement déficitaire. D’après Météo-France, ces déficits n’avaient pas atteint de tels niveaux depuis 2016. Janvier et février n’ont pas permis de rattraper le déficit accumulé, avec, selon les statistiques, depuis le 1er janvier, seulement 30 jours de pluie pour 339,4 millimètres d’eau au niveau de la station de Pamandzi – à noter que depuis le 1e mars, seulement 9,7 mm de pluie ont été recensés.
Un faible taux de remplissage des retenues
« Ce déficit est particulièrement marqué sur les postes de mesures situés à proximité des deux retenues collinaires du territoire », annonce Météo-France. Sur cinq mois, il est de 33% pour Combani et de 45% pour Dzoumogné, à la fin février. Depuis le début du mois de mars 2023, il a très peu plu, ce qui a raccourci la période de recharge des réservoirs d’eau naturels et artificiels de l’île. Si sur le secteur de Mamoudzou, il ne manque au maximum qu’un quart des pluies, le reste du territoire affiche un déficit pluviométrique compris entre 25 % et 50 % (voir carte).

Et la production de l’usine de dessalement de Pamandzi ne devrait pas aider beaucoup. Celle-ci n’a jamais produite au niveau attendu. Pire, elle connaît actuellement une nouvelle série de travaux pour 4,2 millions d’euros, la tranche précédente n’ayant rien apporter de plus. Si le préfet de Mayotte se réfugie derrière le fait que le territoire connaît une sécheresse exceptionnelle, il est à noter que la dernière en 2017 n’a pas permis de tirer les leçons. Peu de projets ont vu le jour (d’autres usines de dessalement, pas de troisième retenue collinaire, un réseau de distribution vieillissant). Comme si ce qui arrive aujourd’hui n’a jamais été anticipé.
L’année dernière, le calendrier des coupures avait été modifié au début du mois de février, mais pour réduire la fréquence des interruptions de deux à une par semaine, avant de prendre fin quelques semaines plus tard. Cette fois-ci, il va falloir s’habituer à voir son robinet vide beaucoup plus souvent dans un mois.
Lire le Mayotte Hebdo de cette semaine consacré au manque d’eau.
Ne reste plus que la prière
Ce lundi, le Grand cadi de Mayotte a appelé ses fidèles à prier, car comme en témoigne, le communiqué adressé aux musulmans de l’île, « la sécheresse guette notre île ». En se conformant à la tradition musulmane, Mahamoudou Hamada Saanda recommande aux fidèles, au travers de son communiqué, de procéder à la prière dite « Al istisqa » (prière incantatoire avant les ablutions), soit par « des invocations de demande de pluie », soit « des invocations après les cinq prières quotidiennes ou faire le Quounout spécifique pour demander la pluie » et lors « de prêche et pendant la prière du vendredi ».
Meurtre de Christophe : les deux auteurs condamnés à vingt ans de prison

Véritable choc sur l’île, la mort de Christophe Brousset en avril 2016 avait été suivie d’une marche blanche et d’un appel à mettre fin à l’insécurité. Ce vendredi 24 mars, deux jeunes hommes de Kawéni, mineurs au moment des faits, ont été condamnés tous les deux à vingt ans de réclusion.
Présents dans la salle, le fils et la veuve de Christophe Brousset ont vu les deux auteurs du meurtre du restaurateur de 38 ans être condamnés à vingt ans de prison, ce vendredi 24 mars, par la cour d’assises des mineurs de Mayotte. Trois adolescents (à l’époque) étaient accusés d’avoir donner ou d’être complices des coups de couteau à l’homme qui allait chercher son fils au judo, devant le collège K1, à Kawéni, le vendredi 15 avril 2016. Le plus jeune, âgé de 13 ans au moment des faits, a été condamné à quatre ans de prison, dont un avec sursis, en 2019 par un juge pour enfants. Les deux autres, 23 et 24 ans, ont été jugés pendant trois jours et jusqu’à ce vendredi.
Pas d’auteur formel
Le soir du meurtre, la victime venait chercher son fils de 13 ans, licencié au judo, quand une bande de jeunes du quartier s’en sont pris à lui. Sous la menace d’un couteau, le père de famille avait refusé de leur remettre ses affaires. L’un des agresseurs a alors planté son couteau au niveau du cœur, avant de s’enfuir. Les trois avaient été interpellés quelques jours après les faits. Âgés de 16 et 17 ans, les deux accusés ont passé deux ans en prison, avant d’être placés sous contrôle judiciaire.
Lors du procès, il n’a pas été permis de savoir qui réellement a mis le coup de couteau. Le plus âgé, en détention pour une autre affaire qui sera bientôt jugée, a simplement avoué au cours du procès avoir eu l’arme entre les mains. Les deux jeunes hommes étaient bien connus de la justice avant cet acte. Celui qui a 23 ans a commencé son parcours judiciaire à 11 ans. A 13 ans, il a eu sa première condamnation pour des violences. L’an dernier, il braquait encore la Snie, à Kawéni, pour une bouteille d’alcool.
L’avocat général, Albert Cantinol, a demandé vingt ans dans ses réquisitions. Les jurés ont décidé d’infliger la même peine en refusant l’excuse de minorité et une interdiction de port d’arme pendant cinq ans.
Des lycéens de Bamana en lice pour un concours national d’éloquence
Participants au concours vidéo « Éveil à la citoyenneté », les élèves de l’atelier « Éloquence » du lycée Younoussa-Bamana de Mamoudzou espèrent collecter un maximum de likes pour remporter le prix « coup de cœur » mis en jeu. Leur vidéo est disponible via le lien suivant : https://www.youtube.com/watch?v=kJkJgTF3Clc&list=PLFUDaClkZ73TB5BcpQbOYsxFmJmi9wMJe&index=50. Le concours se déroule jusqu’au dimanche 26 mars.
La ligue mahoraise de football rend hommage à Claude Simonet
Claude Simonet, président de la Fédération française de football (FFF) onze ans durant, et plus particulièrement en 1998 lorsque l’équipe de France est devenue championne du monde, est décédé dans la nuit du 13 au 14 mars dernier. La ligue mahoraise de football a tenu à lui rendre hommage, par le biais de son président Mohamed Boinariziki. « Nous vous souhaitons une douce transition. Un jour vous avez dit : – je suis né sous une bonne étoile. Celle de 98 brillera à jamais dans nos cœurs. Merci ! », s’est-il exprimé dans un communiqué.
Mariam Saïd Kalame réitère sa demande de planification familiale
Conseillère départementale du canton de Sada-Chirongui, Mariam Saïd Kalame a déposé une motion, finalement rejetée, en session, ce mercredi 15 mars. Celle-ci demandait l’instauration d’une planification familiale à Mayotte, la poussée démographique étant trop importante pour l’île. « Il est primordial et vital de mettre en place une politique de régulations des naissances dans ce territoire ayant le plus fort taux de natalité de France et d’Europe. Des actions concrètes de régulations des naissances à l’instar de la campagne 1,2,3 Bass menée à Mayotte dans les années 80-90 qui avait recueilli l’adhésion de la population et la réussite des politiques publiques de par les résultats obtenus », défend toujours la conseillère d’opposition, dans une lettre ouverte.
Elle cite plusieurs problèmes liés à la natalité trop importante à Mayotte, les effectifs surchargés dans les écoles ou des grossesses trop précoces qui ont des incidences sur la santé sur des jeunes femmes. Elle rappelle que « la planification familiale est une compétence pleine du Département, (le code de la Santé Publique Art L2112-2. Le président du conseil départemental doit assurer la santé sexuelle et reproductive, droits de la femme et protection de la santé de l’enfant, de l’adolescent et du jeune adulte (Articles L2111-1 à L2446-3). Le Département doit ainsi assurer la protection et la promotion de la santé maternelle et infantile (Articles L2111-1 à L2111-1 à L2112-10) ».
Trois pistes sont ainsi à travailler selon elle : déclarer la planification familiale comme grande cause départementale pour les dix prochaines années, relancer avec les partenaires une campagne départementale de sensibilisation et de planification familiale adapté à la société mahoraise, à l’instar de la campagne 1,2,3 Bass et désigner un comité de prévention et d’accompagnement sur les pratiques sexuelles de manière opérationnelle.
Ramadan : une distribution de colis alimentaires à Koungou
Le centre communal d’action social (CCAS) de Koungou va distribuer 400 colis alimentaires, ce samedi 25 mars, à des personnes en situation de précarité sur la commune de Koungou. Le point de rendez-vous sera à la mairie de Koungou, à partir de 7h30 pour le chargement des camions et un départ pour la distribution prévu pour 8h.
Un membre d’un réseau de passeurs interpellé ce lundi
Dans la continuité du démantèlement d’une filière de l’immigration illégale le mois dernier (le numéro 2 d’un réseau avait été condamné sept ans de prison), les policiers de la brigade mobile de recherches de Pamandzi continuent de s’attaquer aux têtes de réseau. Ce lundi, ils ont attrapé un homme déjà dans le collimateur de la justice. Selon nos informations, il s‘agit un intermédiaire de trois réseaux mafieux de kwassas faisant la liaison entre les Comores et Mayotte. Il achetait une partie des ballots de cigarettes des kwassa qui accostait sur Mayotte et était chargé de réceptionner des passagers clandestins. Il aurait gagné « près de 15.000 euros » avec ces trafics et aurait pu aider « 7.000 » personnes à traverser en un, selon nos sources.
Il devrait être déféré au tribunal, ce jeudi.
Coupures d’eau : des changements pourraient intervenir ce vendredi
La situation pluviométrique et le niveau inquiétant des retenues collinaires ont été abordés, ce jeudi matin, lors d’une réunion de crise. Des changements dans l’utilisation de l’eau, notamment sa distribution, pourraient intervenir. Une annonce par la préfecture de Mayotte doit être faite, ce vendredi. Un passage à quatre coupures d’eau par semaine, au lieu des deux habituelles, n’est pas à exclure.
Au même moment, en Guadeloupe, le ministre délégué chargé des Outre-mer, Jean-François Carenco, vient de signer un contrat exceptionnel d’accompagnement renforcé du SMGEAG (l’équivalent guadeloupéen du syndicat Les Eaux de Mayotte), avec les conseils régional et départemental du territoire. « Ce contrat décline précisément jusqu’en 2025 les objectifs concrets fixés au syndicat mixte et contractualise les contributions respectives des partenaires. Les travaux priorisés à court terme, selon un diagnostic partagé, portent à la fois sur les réparations de fuites, qui sont la première urgence, sur la mise à niveau des installations de production d’eau potable et la remise en fonctionnement de l’assainissement. Le chantier est important, il prendra nécessairement plusieurs mois, mais il est engagé », déclare le ministère.
S’y ajoutent une dotation exceptionnelle de fonctionnement de 27 M€ en 2023 et la mise à disposition de six assistants techniques pour aider temporairement le SMGEAG dans sa structuration.
Des scientifiques en herbe en finale académique du concours C’Génial

Les murs du collège de Ouangani ont accueilli ce jeudi, la finale académique du concours C’Génial. Au total, onze équipes de collégiens ont présenté leurs projets innovants et démontré leurs talents devant un jury, avec chacune comme seule envie, d’être élue vainqueur de l’édition 2023.
Le Concours C’Génial valorise l’enseignement des sciences et des technologies dans les collèges et lycées. Il permet aux jeunes, aidés de leurs enseignants, de présenter un projet didactique et innovant dans de nombreuses disciplines telles que la physique, la chimie, les mathématiques, la technologie, ou encore les sciences de la vie et de la terre. Ce projet est « une belle démarche qui donne du sens à la filière des sciences », affirme Eric Legras, inspecteur pédagogique régional de physique-chimie. Ce sont donc onze équipes d’élèves des différents collèges de l’île – Kawéni 2, Dembéni, Passamaïnty, Tsingoni, Ouangani, Kani-Kéli. Depuis la rentrée scolaire, l’ensemble de ces élèves planchent sur la création de leur projet innovant. La tenue de ce concours académique est l’occasion de promouvoir la science au sens très large et « l’idée est de faire le lien avec la recherche et les entreprises locales », rappelle l’inspecteur.
Chauffe-eau numérique, vidéo-surveillance des plages anti-braconnage, lunettes anti-somnolence au volant, étude du lagon en hauteurs (FloCOOL), main articulée imprimée en 3D (de l’espoir pour deux mains), plateforme en ligne (MayotteWiki), trousses à outils numériques et d’applications, jeu vidéo en ligne (Ylang Aventure), jeu à jouer en extérieur (Chasseurs – voyous), création laser sur bois, études des oiseaux qui nous entourent, tels sont les projets qu’on dû départager le jury. Composé de douze membres (représentants de l’Éducation nationale, du parc naturel marin, de la MGEN, de la direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement, du secteur médical, de l’architecture), le jury était séparé en trois groupes.
Des projets innovants et au service des collégiens
Le projet du collège de Ouangani « De l’espoir pour deux mains », réalisé essentiellement par des élèves de 4e, a pour objectif de sensibiliser les collégiens sur le handicap et de « proposer une solution au travers d’une prothèse de main », explique le professeur. L’idée a été de concevoir et produire une main articulée et fonctionnelle à l’aide d’une imprimante 3D. L’étape phare de ce projet pour les élèves est la partie impression, notamment « au niveau des réglages, car on a mis du temps à avoir un premier prototype ». Pour ce projet, le but ultime est « d’être les premiers à proposer ce prototype dans l’océan Indien ». De son côté, l’équipe du collège de Dembéni est venue présenter son projet de vidéo-surveillance. « Notre projet, c’est de protéger des tortues du braconnage avec un système de vidéo-surveillance », explique Nirina, élève de sixième au collège. Fonctionnant grâce à un panneau solaire et des batteries, cette caméra sera « placée sur les plages, cachée dans un bambou pour être dissimulée », ajoute Rashmi, également élève en sixième. L’idée de ce projet est de relier les connaissances acquises en sciences et technologies et de mettre en œuvre une action responsable et citoyenne.
Les collégiens de l’établissement de Kani-Kéli sont venus présenter six projets. Tous indépendants les uns et autres et chacun dans son domaine – informatique, technologie, artistique, gravure – les élèves, principalement en classe de sixième, ont présenté avec passion leurs projets. Une des élèves, Anturya, explique qu’avec son groupe, elles ont « créé des jeux et des applications pour aider les élèves ». L’outil principal est un générateur d’exposé, accompagné d’un outil pour améliorer le vocabulaire. « On est très fières de notre travail ! », lance l’élève avant d’entamer sa présentation au jury.
Ces présentations innovantes n’ont pas rendu la tâche facile aux douze membres du jury, séparés en trois groupes (représentants de l’Éducation nationale, du parc naturel marin, de la MGEN, de la direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement, du secteur médical, de l’architecture). Une fois les présentations des équipes réalisées, place à la délibération du jury. C’est finalement l’équipe du collège de Ouangani, avec le projet « De l’espoir pour deux mains » qui remporte l’édition 2023 de la finale académique du concours C’Génial. L’équipe lauréate représentera les couleurs de Mayotte et ira concourir au musée de l’Air et de l’Espace du Bourget, le mercredi 31 mai 2023, pour la finale nationale.
Un vent de colère contre le maire de Pamandzi
Les bureaux de l’hôtel de ville de Pamandzi sont à nouveau accessibles au public depuis mercredi matin. Le torchon brûle désormais entre la majorité municipale et l’un de ses membres, Daniel Zaïdani, le conseiller départemental, nommément désigné jeudi comme étant l’instigateur d’un mouvement de colère (qui n’en serait pas une) d’une quinzaine de personnes essentiellement issues de son quartier Sandravoague.

L’énervement a, en effet, conduit mardi un groupe d’une quinzaine d’individus à bloquer l’accès aux locaux de la municipalité de Pamandzi. Ils comptaient ainsi protester contre la gestion par l’équipe municipale actuelle de certains événements ayant conduit à des mesures disciplinaires à l’encontre de certains agents municipaux. « C’est nous qui avons élu Madi Madi Souf à la tête de cette commune et il ne nous écoute pas. Il n’en fait qu’à sa tête et ne nous consulte jamais avant de prendre certaines décisions qui nous engagent tous », lance B., une habitante du quartier Sandravoangue, fervent soutien de ce mouvement colère. Résidant aux environs de l’hôtel de ville, Assane est venu prendre l’air sur un banc situé sur le trottoir d’en face. Il ne décolère pas après que le premier adjoint au maire, Ibrahim Madi M’Doihoma, ait demandé l’assistance de la force publique pour libérer l’accès des lieux à la barbe des manifestants. Ses piques verbaux sont dirigés contre le premier magistrat qu’il surnomme « Madi avion, parce que régulièrement en déplacement hors du territoire. Comment voulez-vous qu’il gère sereinement les affaires de la commune, il n’est presque jamais là ? Si au moins ses voyages généraient des retombées positives pour Pamandzi et ses habitants, nous pourrions comprendre. Lui et ses adjoints font n’importe quoi et ne mesurent pas les conséquences de leurs décisions. Ils sont arrogants et licencient des agents compétents qui n’ont fait aucun mal aux Pamandziens ».
« Mécontents de ne plus avoir des privilèges »
Voilà le décor (des récriminations) planté, avec au milieu, le refus officiellement signifié par écrit au ministère de l’Intérieur et de l’Outre-mer d’une extension de la zone d’intervention de la police sur la Petite-Terre et l’implantation d’un commissariat. Autre grief évoqué, la non-signature d’un courrier officiel initié par le président de l’intercommunalité, Saïd Omar Oili, demandant le maintien de l’aéroport à Pamandzi dans le cadre du débat en cours sur le lieu d’accueil de la future piste longue. Les proches du maire estime qu’il a eu raison de ne pas cautionner cette missive car il s’agissait « de la volonté d’un homme imbu de sa personne à se mettre en avant alors que les membres de l’Association des maires de Mayotte présidée par Madi Souf, s’est déjà officiellement prononcée en ce sens il y a plusieurs semaines ».
Le maire étant en déplacement, c’est son premier adjoint, Ibrahim Madi M’Doihoma, autre élu originaire du quartier Sandravoigue et oncle de Daniel Zaïdani, qui gère cette situation de crise politique récurrente à Pamandzi. « La réalité des faits est que certaines personnes nostalgiques des régimes passés, habituées aux distributions de petits mandats locaux, d’emplois réservés à leurs enfants et proches sont mécontents de ne plus avoir ces privilèges. Ils sont rejoints par des chefs d’entreprises qui n’ont pas réalisé les travaux pour lesquels ils ont reçu de l’argent de la municipalité précédente et des agents qui n’effectuent pas les tâches auxquels ils sont assignés », indique l’adjoint.
Il explique aussi que la municipalité actuelle de Pamandzi a hérité d’un déficit avoisinant deux millions d’euros et que pour le résorber, il leur fallait soit augmenter l’assiette des impôts locaux soit réduire la masse salariale. Ce serait à ce titre que des contrats de travail périodiques n’ont pas été renouvelés, que des redéploiements de personnels auraient été opérés en fonction des besoins réels des services et des compétences des uns et des autres. L’exigence du respect des heures d’embauche et du temps de travail aurait valu au maire et à ses adjoints d’être accusés de « harcèlement ». Selon M. M’Doihoma, certains agents qui s’autorisaient de prendre le travail avec une heure de retard n’avaient pas de scrupules à aller faire leurs courses aux heures de travail dans un centre commercial proche à la vue de leurs élus. Un système que le rigoureux Madi Madi Souf refuse de cautionner.
L’ombre de Daniel Zaïdani
L’adjoint accuse Daniel Zaïdani (pourtant membre du MDM de Pamandzi) d’être à la source de ce désordre parce qu’il vise le fauteuil de maire en 2026. Pour lui, de telles manœuvres sont inutiles car Madi Madi Souf ne souhaite pas briguer un deuxième mandat électif. Les amabilités fusent et M’Doihoma n’hésite pas de qualifier la manœuvre de honteuse et scandaleuse de la part d’une personne ayant reçu le soutien inconditionnel du maire de Pamandzi pour se faire élire conseiller départemental. « Son manque de scrupules est écœurant. Il est allé jusqu’à utiliser des documents personnels d’un agent communal défunt, paix à son âme, pour assoir ses manipulations politiciennes », avance l’élu, en faisant référence ici à un agent municipal décédé récemment. Lequel avait suivi un stage préalable à un poste de policier municipal. « « Big One » était un ami, et il savait depuis trois mois avant la fin de son stage qu’il n’exercerait pas une telle fonction parce que ses formateurs s’étaient prononcés en sa défaveur. » Il a également donné sa version des faits au sujet d’un policier municipal rétrogradé après qu’il se soit filmé en compagnie de petits voyous connus des Pamandziens. La vidéo publiée sur les réseaux sociaux aurait fait réagir le préfet de Mayotte, Thierry Suquet, qui aurait demandé un rapport sur le policier municipal concerné, d’où la mesure disciplinaire prise à l’encontre.
Fustigeant à nouveau Daniel Zaïdani, le premier adjoint au maire de Pamandzi l’accuse d’avoir la critique facile alors qu’il répond aux abonnés absents lorsqu’il s’agit de travailler les nombreux projets du canton ou de les défendre au niveau du département de Mayotte. « Il n’est visible ni au conseil départemental ni dans le bureau que la commune a mis à sa disposition. Seules les araignées en ont pris possession. Les trains qui n’arrivent pas à l’heure, notre équipe n’en veut pas », martèle-t-il.
L’adjoint nie avoir eu des écarts de langage
C’est dans ce climat que Daniel Zaïdani a adressé, jeudi matin, un communiqué de presse aux médias locaux dans lequel il affirme que M. D’Hoimoma aurait eu des propos insultants à l’égard des habitants de Pamandzi et qu’il leur devait des excuses pour les avoir qualifiés de « chiens qui aboient ». La réponse du premier adjoint au maire ne s’est pas fait attendre : « J’ai été éduqué par un père et par les Pamandziens dans un esprit respectueux et vertueux à leur image, l’insulte est inconnue dans mon vocabulaire. Cette manœuvre n’est rien d’autre qu’une tempête dans un verre d’eau ». Il affirme que les seuls mots qu’il aurait adressé aux manifestants au moment où il libérait l’accès à la mairie ont été : « Vous pouvez crier, mais moi, je travaille ». C’est plus tard qu’un de ses collègues lui aurait appris qu’un des manifestants, issu du quartier de Daniel Zaïdani, avait surenchéri avec l’usage du mot « chien » en comparatif …. Ce qui est certain, c’est que les choses ne vont pas s’arranger entre le conseiller départemental et ses anciens amis et soutiens politiques du MDM local. « Ce type ne s’entend avec personne, pas plus son binôme, que les équipes municipales précédentes. Nous avons cru en sa bonne foi et l’avons aidé à se faire réélire pour nous apercevoir aujourd’hui que c’est lui qui pose des problèmes », a complété Ibrahim Madi M’Doihoma.
Les grévistes comptent maintenant sur le conseil constitutionnel
Deux fois 49.3, c’est presque le nombre de manifestants qui a rejoint la place de la République, à Mamoudzou. La mobilisation continue pour les syndicats (enfin pas tous) pour contrer la réforme faisant passer l’âge légal de la retraite à 64 ans.
Après le passage en force de la loi sur la réforme des retraites et l’échec de la motion de censure, ce lundi, il reste de l’espoir pour la centaine de personnes présentes sur le parvis du comité de tourisme de Mayotte. « Il y a encore le conseil constitutionnel, qui peut invalider la réforme. C’est déjà arrivé avec le contrat première embauche en 2006 », rappelle Henri Nouri, qui note que « la majorité est toujours opposée à la réforme ». Le secrétaire général Snes Mayotte (syndicat national des enseignements de second degré) compte ainsi sur le référendum d’initiative partagée (RIP). Ce dispositif peut permettre à une autre loi, en l’occurrence qui empêche le report de l’âge légal à 62 ans, d’être adopté en recueillant 4,8 millions de signatures.
La mobilisation est donc toujours « nécessaire et plus que jamais », défend Balahachi Ousseni, le secrétaire général de la CFDT Mayotte. Pour marquer le coup, le cortège a pris la direction de Cavani et la permanence du sénateur Thani Mohamed Soilihi, vers 10h30. Le sénateur mahorais fait partie des parlementaires ayant voté le texte et est le seul de l’île à être dans le parti présidentiel Renaissance (ex-La République en marche).
Peu de corps de métier représentés
Comme la dernière fois, la profession qui s’est le plus mobilisée reste celle des enseignants. Une déception pour le secrétaire général de la CFDT Mayotte. « Il y a deux autres corps de métier qui vont être particulièrement touchés par cette réforme, les soignants et le BTP. Les soignants ne portent pas que des choses légères. Est-ce qu’ils peuvent faire ça jusqu’à 64 ans ? », fait remarquer le syndicaliste, qui comptait aussi sur les retraités mahorais aux petites pensions pour s’associer au mouvement. Même parmi les syndicats, le front s’est un peu étiolé ces derniers temps, la Confédération générale du travail (hors CGT éduc’) et Force ouvrière n’ayant pas souhaité marcher aux côtés des manifestants du jour.
Ce n’est peut-être que partie remise. Le référendum d’initiative partagée (RIP) clairement visé doit nécessiter neuf mois le temps de recueillir assez de signatures. En 2020, celui sur la privatisation des aéroports de Paris n’avait atteint qu’un million de signatures, mais avait convaincu l’État d’y renoncer.
Les voix mahoraises soumises au chantage ?
C’est ce qu’a affirmé Estelle Youssouffa, la députée de la première circonscription de Mayotte, au micro de Radio Courtoisie. Selon elle, on lui a « fait comprendre que si [elle soutenait] la motion de censure transpartisane, cela empêcherait la destruction de bidonvilles à Mayotte. Vous imaginez la gravité du chantage ? ». Défendant sur les plateaux de télévision le texte présenté par son groupe Liot (Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires) à l’Assemblée nationale, elle a voté lundi pour la motion qui a échoué à neuf voix près.
N’ayant pas voté celle-ci, Mansour Kamardine (Les Républicains) a expliqué ses raisons. « J’ai obtenu, de haute lutte, avec le soutien total du groupe LR, une augmentation du minimum retraite à Mayotte de 150 euros. J’ai obtenu, également, l’engagement du gouvernement que la retraite complémentaire des agents contractuels du secteur public (Ircantec) soit ouverte à Mayotte, avant la fin de l’année », a-t-il avancé. Sans parler de chantage, il a toutefois indiquer que la chute du gouvernement pouvait « reporter, à des dates inconnues, l’urgente opération Wuambushu du mois d’avril et la loi de sécurisation de Mayotte du mois de juin ».
L’agence régionale de santé vise une meilleure qualité des soins

La qualité et la sécurité des soins constituent, sur l’île aux parfums comme partout en France, une priorité majeure pour l’agence régionale de santé (ARS) de Mayotte, notamment dans la perspective du développement de nouvelles filières et structures de soins sur le territoire, dans les secteurs hospitaliers, libéraux et médico-sociaux. Ce mercredi, a marqué la signature de convention entre l’agence régionale de santé et l’association Orison.
Afin d’assurer à la population de Mayotte des prises en charge de qualité, deux projets sont lancés par l’agence régionale de santé (ARS) de Mayotte, à savoir l’installation d’une structure régionale d’appui (SRA) et la préfiguration d’une mission régionale inspections-contrôles, réclamations et évaluations (MRICRE). L’organisation a désigné l’association Orison (organisation régionale d’appui de sécurité des soins) comme sa structure régionale d’appui à la qualité des soins et à la sécurité des patients. Ce projet est mis en place afin de pouvoir « accompagner les professionnels des établissements de santé, médico-sociaux et libéraux », explique Olivier Brahic, directeur général de l’ARS de Mayotte.
Améliorer la prise en charge des patients
Cette SRA répond à trois orientations stratégiques : promouvoir la culture sécurité et accompagner la gestion et le traitement des événements indésirables associés aux soins (EIAS), et plus particulièrement les graves, accompagner les professionnels de santé dans leur démarche d’amélioration de la qualité et de la sécurité des soins, et participer au développement de la culture de pertinence des soins. Dans le cadre de la gestion des événements indésirables associés aux soins, « l’idée c’est que ces événements ne soient pas cachés, dans le but de pouvoir améliorer la prise en charge des patients », affirme le directeur. Pour Nicolas Bocquelet, secrétaire général d’Orison, « la démarche de déclaration constitue un levier essentiel pour comprendre la survenu de ces événements et permet collectivement de les éviter, de réduire leur gravité et surtout leur récurrence ». L’association accompagnera avec « bienveillance, en appliquant des méthodologies approuvées tout en favorisant la réflexion en équipe », selon Marie-France Angelini-Tibert, directeur opérationnel d’Orison. En complément, le secrétaire général affirme que « c’est en travaillant ensemble que nous pourrons offrir une qualité de soins, tout en sécurité, à l’ensemble de la population ».
« L’obligation de déclarer ces événements »
L’agence régionale de santé se « doit de répondre aux standards nationaux », clarifie Olivier Brahic. Tout comme le centre hospitalier de Mayotte, qui doit « répondre à un certain nombre de prérogatives, comme les autres centres hospitaliers de l’Hexagone et des outre-mer », ajoute Jean-Mathieu Defour, directeur du CHM. Cette réponse doit s’appliquer notamment dans la démarche qualité – gestion des risques, en rapport aux impératifs de la certification de la Haute Autorité de Santé. Pour le directeur de l’ARS, lors d’un signalement d’EIAS, l’une des clefs est de « remonter la chaîne pour voir où a eu un lieu un dysfonctionnement. Souvent quand il y a un problème grave, c’est qu’il y a eu plusieurs petits avants sur la chaîne ».
Ces événements sont basés sur les déclarations des professionnels de santé et des usagers, via un portail national de déclaration d’événements. « Les professionnels de santé ont l’obligation de déclarer ces événements », rappelle le directeur du CHM. En 2022, environ 600 événements ont été déclarés au centre hospitalier, rassemblant des signalements des professionnels de santé et des usagers, allant des signalements relatifs « au service d’un repas froid, à la perte de lunettes, jusqu’aux plus graves », relativise Jean-Mathieu Defour.
En parallèle, l’ARS de Mayotte a mis en place une mission régionale inspections contrôles réclamations et évaluations (MRICRE). Créée en juillet 2022, cette mission rattachée directement à la direction générale, est portée par Anchya Bamana. Pour l’instant seule, elle devrait être rejointe par une deuxième personne. La mission a pour objectif d’assurer « une qualité et une efficacité des prises en charges des usagers au sein des opérateurs de santé », ajoute Olivier Brahic.
Afin d’engager l’ensemble des structures dans cette démarche, l’organisation a fait le choix de prendre à sa charge toutes les adhésions pour la première année d’activité de la SRA sur l’île.
A la cité scolaire de Dzoumogné, la reprise se fera sous conditions
Les affrontements entre bandes à proximité des collège et lycée de Dzoumogné ont poussé le personnel à exercer leur droit de retrait depuis ce mardi. Une soixantaine de professeurs ont même demandé une réaffectation au rectorat. Ce jeudi, le collectif des personnels du LPO et du collège a fixé la reprise du travail à plusieurs mesures, dont un renforcement des équipements de sécurité, des plans d’évacuation, des changements dans le fonctionnement du transport scolaire et le recrutement de nouveaux médiateurs.
« 1) La rédaction d’un protocole d’évacuation des deux établissements et sa diffusion au personnel est indispensable avant la reprise. La tenue d’un exercice de mise en pratique dès la reprise serait souhaitable. Celle-ci semblant peu envisageable rapidement, cet exercice devra donc être programmé dans un délai contenu. La définition de la chaîne de responsabilité doit être déterminée, la gendarmerie semblant être la mieux placée pour juger des problématiques de sécurité.
2) Les personnels demandent absolument la rédaction de nouveaux Plans Particuliers de Mise en Sûreté (PPMS) et des procédures en cas d’incendie. Ces travaux pourront être réalisés en interne par des bureaux composés de personnels interdisciplinaires constitués et pilotés par les chefs d’établissements.
3) Suite aux derniers événements, il apparaît indispensable de renforcer les grillages à l’arrière du collège, déjà signalés à plusieurs reprises, et qui sont toujours sujets à des faiblesses sécuritaires inacceptables. De plus, afin de sécuriser davantage les établissements, l’installation de filets anti-caillassages le long des rues serait souhaitable.
4) Il apparaît important de tenir une série de réunions des acteurs majeurs nécessaires à cette sécurité dont nous regrettons, pour certains, qu’ils soient si rarement entendus. Ces réunions devront se tenir le plus rapidement possible et traiter une série de thèmes listés ci-après :
– Le transport des élèves : fin du hub entre le lycée et le collège, transport direct vers et depuis Bandraboua, redéfinition des secteurs par bus, travail sur la communication entre Transdev et les établissements, travail sur la collecte des élèves (prise en charge accélérée des élèves et transport des médiateurs) et accélérer les procédures de titres de transport temporaires.
– La sécurité à l’extérieur des établissements : mise en place de vidéo surveillance sur la voie publique (sur la rue principale mais aussi sur les rues adjacentes), présence accrue et permanente des forces de l’ordre, à minima cinq équipes de quatre sur toute la rue principale, présence également de la police municipale qui possède une proximité avec les habitants, retour des médiateurs, avec un recrutement issu des villages cibles, transport des médiateurs dans les bus avec les élèves, participation des parents à la sécurisation autour des établissements, recrutement massif d’éducateurs de rue avec mise en place d’activités socio-culturelles, protection des installations sportives de Dzoumogné, Bandraboua et autres sites, utilisation du plateau sportif actuel pour permettre le chargement et le déchargement des bus desservant les établissements et prise en charge directe des frais de réparations sur les véhicules endommagés sans passer par les assurances personnelles.
Pour chacun des thèmes listés ci-dessus, sera attendu un compte-rendu des décisions prises. Il est attendu une synthèse de ces réunions avant les vacances d’avril, apportant une réponse globale.
5) Une cellule d’écoute a été mise en place pour les personnels la semaine dernière au lycée, du 13 au 18 Mars, nous regrettons que celle-ci se soit déroulée au même moment que la restitution des travaux faits le jour même sur ce sujet. Les personnels souhaitant y participer ne pouvaient que le manifester publiquement tout en renonçant à participer au travail collectif ainsi qu’à la réponse de la hiérarchie. De même, une cellule d’écoute a été mise en place au collège ce jour, les personnels du lycée n’en ayant pas été informés. Concernant ces cellules, il est indispensable qu’elles soient étendues aux élèves dès la reprise, à leur demande et/ou à la demande de leurs professeurs. De même, un temps de parole leur étant consacré doit systématiquement être organisé après chaque incident d’ampleur. De plus, il est demandé un lieu neutre pour que le personnel puisse débriefer. Enfin, une formation du personnel pour la gestion du stress post-traumatique des élèves serait plus que souhaitable.
6) Nous connaissons bien la problématique de la gendarmerie et leur sommes reconnaissants de leurs efforts pour assurer notre sécurité. Néanmoins, il apparaît au cours des derniers évènements que les tentatives de présence discrète soient un échec et que dès leur absence, des violences urbaines éclatent à proximité des établissements impactant directement la sécurité intérieure par le biais de jets de projectiles imprévisibles. Fort heureusement, pour le moment, il n’y a que des blessures légères et dégâts matériels à déplorer.
7) Nous constatons une augmentation des violences urbaines suite à l’arrêt des médiateurs aux abords des établissements. Il semble pertinent et souhaitable de recruter des médiateurs issus des villages de résidence de notre public cible. Ceux-ci auraient donc une bonne connaissance des élèves et de leurs problématiques. Pour venir et repartir de Dzoumogné, ils pourraient utiliser les transports en bus assurant ainsi la continuité de leur présence auprès des élèves jusqu’à leur lieu de résidence.
8) Concernant les problèmes de transport et s’agissant particulièrement du hub de Dzoumogné, les espaces sont absolument et totalement inadaptés au trafic et aux flux de personnes inhérents. Il faut absolument décider l’établissement d’un hub raisonnablement éloigné des établissements avec des dispositifs de sécurité adaptés. En l’attente de ce remaniement, il devient indispensable de conduire les élèves de l’annexe directement à Bandraboua, évitant ainsi les attroupements inutiles. Pour le collège, la prise en charge à la fin des cours des élèves dans un délai raisonnable est indispensable car cela génère de la frustration et des attroupements propices aux débordements.
9) Dans le cadre du renforcement du lien positif entre les élèves et les établissements, en complément du retour des médiateurs, des temps de parole et d’écoute des élèves, il apparaît indispensable de mettre en place des projets sociaux-éducatifs supplémentaires. Ainsi, nous proposons l’installation de bureaux d’associations à l’intérieur des établissements avec le concours et en appui des vies scolaires, la mise en place d’ateliers avec ou sans partenaires extérieurs sur propositions construites par les personnels. La communication actuelle sur les projets effectifs ne permet pas de connaître l’avancement ou le calendrier de réalisation des projets en place et ainsi de maximiser leurs efficiences auprès des élèves. Ces différents projets ne pourront voir le jour qu’avec l’appui et la coordination des chefs d’établissements. »