Le Parc naturel marin de Mayotte rappelle que la période d’interdiction de pêche au poulpe va débuter le 1e avril. « Respecter cette réglementation, c’est permettre à ces animaux de se reproduire et ainsi, préserver les ressources pour les années suivantes », explique le Parc marin au travers d’un communiqué. Du 1e avril au 15 juin, la pêche des poulpes est interdite dans les eaux mahoraises, par arrêté préfectoral. Cette fermeture de la pêche sur l’ensemble du territoire permet de diminuer la pression sur les populations de poulpes afin de favoriser leur renouvellement. Un consommateur qui respecte la période de repos participe à la préservation de la ressource. Le Parc marin rappelle « quelques recommandations pour assurer le respect de la réglementation, que je sois professionnel ou particulier : je ne pêche pas de poulpe, je n’achète pas de poulpe, je ne détiens pas de poulpe, je ne consomme pas de poulpe, je ne vends pas de poulpe ».
Moustiques : le risque vectoriel reste modéré à Mayotte
La semaine dernière, 2.526 domiciles ont été visités dans le cadre de la lutte antivectorielle. Les équipes sur le terrain ont recensé 2.271 gîtes dont 303 contenaient des larves de moustiques soit 13 % des gîtes recensés. Cette semaine, les agents de la lutte antivectorielle seront à Dzoumogné, Sada, Combani, Miréréni et M’tsangamouji.
L’agence régionale de santé de Mayotte explique que pour « limiter la prolifération des moustiques et le risque de transmission des maladies », il est important d’éliminer les endroits où l’eau peut stagner, de vider les récipients contenant de l’eau, de changer l’eau des plantes et fleurs chaque semaine, de vérifier le bon écoulement des gouttières et de couvrir les réservoirs d’eau hors d’usage. « La lutte antivectorielle nécessite l’implication et la participation de tous », rappelle l’ARS.
Le Parquet requiert deux ans de prison avec sursis contre le maire de Tsingoni

Bacar Mohamed, maire de la commune du centre de Mayotte et candidat Les Républicains aux sénatoriales, était jugé ce mardi 28 mars, par le tribunal correctionnel de Mamoudzou. Des commandes passées sans appels d’offres, ainsi que de la vente d’un terrain communal à des proches, dont sa fille, pour la très modique somme de trois euros par mètre carré sont les deux faits retenus à son encontre. Le délibéré sera connu le mardi 9 mai.
Qu’est-ce qui est reproché au maire ?
Il y a deux types de faits, les deux concernent la fonction de maire de Tsingoni exercée par Bacar Mohamed. La première est une affaire de terrain communal dont une délibération du conseil municipal du 16 mai 2020 a confirmé la cession à quatre proches « à un prix dérisoire », a estimé Geneviève Toudic-Créon, la présidente du tribunal correctionnel, ce mardi. Le deuxième fait se concentre davantage sur les procédures de marchés publics que la mairie de Tsingoni n’a pas toujours respectées. Liés à cela, deux entrepreneurs mahorais étaient également jugés pour recel de bien provenant d’un manquement aux règles imposées par les marchés.
Que risque Bacar Mohamed ?
Pour à la fois la prise illégale d’intérêts et les atteintes à la liberté d’accès aux marchés publics, celui qui est maire de Tsingoni depuis 2014 et actuel candidat aux élections sénatoriales risque cinq ans de prison et une peine d’inéligibilité de dix ans. La vice-procureure, Delphine Moncuit, a voulu frapper fort d’ailleurs en demandant le maximum pour la deuxième, avec en outre une exécution provisoire. Celle-ci s’appliquerait ainsi même s’il ferait appel (et donc l’éliminerait de la course au Sénat). La magistrate a requis, en outre, vingt-quatre mois de prison avec un sursis simple et 7.000 euros d’amende. L’avocat de Bacar Mohamed, maître Pierre-François Ozanne, a qualifié le réquisitoire de « très sévère ». « Il n’y a rien qui caractérise le favoritisme », a défendu l’avocat du barreau de Paris. « Et pour la délibération, on peut la trouver regrettable ou mal préparée. »
Pour les deux coaccusés, les peines demandées sont de huit mois de prison (dont quatre avec sursis) avec 3.000 euros d’amende pour l’un et dix mois (dont quatre de sursis) et 5.000 euros à régler pour l’autre.
Comment les irrégularités ont été trouvées ?
C’est un rapport de la chambre régionale des comptes, en 2019, qui a révélé des manquements dans l’attribution des marchés. « Plusieurs commandes publiques comportaient des infractions à la législation », a rappelé la présidente du tribunal. Normalement, tous les travaux commandés par la mairie doivent passer par une mise en concurrence quand le montant s’élève plus de 25.000 euros. La procédure est encore plus lourde, quand cela dépasse les 90.000 euros, puisqu’il faut passer un bulletin officiel des marchés publics et passer par des annonces légales. Une disposition que la mairie de Tsingoni a bien du mal à prouver pour trois marchés passés en 2017 et 2018.
Concernant le terrain, c’est une élue d’opposition qui a alerté le procureur de la République. Elle a noté que la commission foncière n’avait pas été avertie et elle-même était au courant des liens qui unissent le maire aux futurs propriétaires. « C’est une volonté politique de lui nuire en sa qualité d’élu », a avancé l’avocat du maire.
Des proches ont-ils réellement bénéficier d’avantages ?
Ils ont failli en tout cas. La délibération du conseil municipal de mai 2020 a été rédigée par le directeur général des services, sept jours avant la réunion. Son maire, en métropole à cette période, l’a informé qu’un terrain nu de 1.160 m2 situé entre la bibliothèque de Mroalé et la route départementale allait être vendu à quatre acheteurs. Le prix fixé à trois euros par mètre carré donne un total de 3.480 euros. Le maire a tenté de se justifier en disant que c’était un coup de pouce pour des habitantes souhaitant « devenir propriétaires sur la commune » (alors que deux d’entre elles comptaient faire construire pour faire du locatif). Et comme parmi elles, figuraient la propre fille du maire, la fille d’un de ses amis, une sœur d’une conseillère municipale et une autre qui serait « une fille biologique » de l’élu, ce dernier n’a pas pris part aux votes et a laissé l’un de ses adjoints présenter le texte controversé à son insu. Car le maire n’a jamais mentionné ses liens de parenté. « C’est ma fille tout de même. Je ne peux pas le nier », a fait remarquer Bacar Mohamed, à l’audience, rappelant que celle-ci avait fait une demande trois ans plus tôt pour acquérir un terrain. En février 2022, voyant que la délibération faisait toujours polémique, le conseil municipal est revenu sur sa première décision.
Pourquoi un tarif aussi bas ?
Selon les estimations, le préjudice pour la commune avec cette vente aurait été de 66.000 euros (dans la fourchette la plus basse). Selon le maire, il s’agit pourtant de quelque chose de classique sur sa commune. En 2014, avec la départementalisation, la régulation foncière avait permis à des habitants d’acheter les terrains sur lesquels ils sont au tarif de trois euros par hectare. « Mais il s’agissait de régulations et pas d’acquisitions », a rappelé la vice-procureure. Le président du parti Les Républicains n’en a pas démordu : « J’ai fait ce que je croyais juste. Ça s’est toujours fait comme ça sur ma commune ».
Combien de marchés publics sont visés ?
Trois décisions de la mairie figurent dans la prévention. La première concerne la rénovation de l’école de la mosquée du vendredi de Tsingoni en 2016. Deux commandes ont été réglées par la municipalité, par décision du maire, au bénéfice d’un entrepreneur du même village que le maire. En tout, il y en avait pour 124.700 euros. Si le premier magistrat a chargé son ancien adjoint aux affaires scolaires pour ce marché, c’est lui qui a signé les deux bons de commande pour l’un des coprévenus, ce mardi. « Il fallait bien que je régularise la situation. Les artisans n’avaient pas été payés un an après », a-t-il argué. Le 1er juin 2017, c’est l’artisan qui a réalisé les vestiaires du terrain de foot de Mroalé, qui a bénéficié d’un chantier à 39.000 euros. Pour ce coup-ci, l’avocat et le maire de Tsingoni ont présenté des pièces pour justifier d’une mise en concurrence, notamment un mail du directeur des services techniques. Enfin, le 3 mai 2018, ce sont cinq devis (pour un total de 210.000 euros) qui sont approuvés par le maire. Il s’agit à chaque fois du même bénéficiaire, un entrepreneur qui a réalisé des travaux sur trois terrains de football de la commune.
Comment fonctionne le saucissonnage ?
Les trois juges se sont intéressées à cette technique qui permet d’éviter la mise en concurrence. Pour le peintre par exemple, la peinture extérieure était facturée 58.000 euros, 66.700 euros pour celle à l’intérieur, le tout dépassant ainsi le fameux plafond des 90.000 euros (124.700 euros). Deux marchés différents donc, « parce que ce n’est pas la même chose », a défendu le maire. Et les mêmes travaux sur les terrains de football ? « Ce n’est pas aux mêmes endroits », a-t-il ajouté. Pour la vice-procureure, il s’agit bien de saucissonnage. D’ailleurs, la directrice des finances de Tsingoni l’a confirmé aux enquêteurs, en rappelant que le maire « décidait seul » de ces contrats. Elle avait écrit une lettre à son employeur au sujet des équipements sportifs pour dire qu’elle ne voulait pas en porter la responsabilité.
Où sont les devis manquants ?
C’est là tout le problème. Le maire de Tsingoni, qui a affirmé à chaque fois qu’il y avait bien eu un marché, n’en a pas apporté la preuve. En effet, très peu de devis sont arrivés sur la table de la Chambre régionale des comptes, et encore moins celle des enquêteurs. « C’est un problème d’archivage », a-t-il encore expliqué à la barre, rejetant la faute sur ses services de l’époque. « En fait, seul le devis de l’artisan retenu était gardé », a reconnu son avocat, avant d’indiquer que la mairie avait fait de gros efforts en se dotant depuis d’un service de la commande publique. Mais quand le maire a tenté de se défendre en disant que les documents ont été emportés par la Chambre régionale des comptes, la vice-procureure l’a coupé. « On a la liste des documents qui manquent à la Chambre régionale des comptes. Et il y n’a pas ceux qui concernent les affaires jugés aujourd’hui », a-t-elle rapportée.
Bacar Mohamed a alors préféré ne pas répliquer. Il va devoir attendre maintenant le 9 mai pour être fixé sur son sort.
« L’objectif est de faire baisser le nombre d’accidents mortels »

Le lancement du document général d’orientation de la sécurité routière pour les années 2023 à 2027 a eu lieu ce mardi, au travers d’une signature à Dzaoudzi. Ce document, conclut entre de nombreux partenaires locaux, permet de créer un cadre aux actions œuvrant dans la thématique de la sécurité routière. En 2022, seize personnes ont perdu la vie sur les routes mahoraises.

« C’est un cadre pour les cinq prochaines années à venir », note Marie Grosgeorge. La directrice de cabinet du préfet de Mayotte fait partie des signataires du document général d’orientation (DGO). Ce document officiel, qui définit les orientations d’actions à mener en matière de sécurité routière, a été signé entre différents partenaires locaux, ce mardi, notamment la préfecture de Mayotte, le conseil départemental, la mairie de Dzaoudzi-Labattoir et l’association des maires de Mayotte. Ce DGO répond à deux objectifs, celui de définir les priorités en matière de sécurité routière, mais aussi de faire appel à la mobilisation locale. Il comprend quatre enjeux nationaux, qui sont la mobilité douce, les deux roues motorisées, le risque routier professionnel et la conduite à risques. A Mayotte, il a été décidé d’ajouter un enjeu local : les jeunes. « On sait que les conduites à risques, non pas qu’à Mayotte, sont beaucoup le fait de la jeunesse », rappelle la directrice de cabinet. Pour elle, « les jeunes sont aussi un public vecteur de sécurité routière ».
À Mayotte, entre 2017 et 2021, 49 personnes ont été tuées sur les routes, « un chiffre en augmentation », selon Marie Grosgeorge. Les données montrent également une augmentation de la dangerosité des accidents, avec de plus en plus de blessés graves. La tranche d’âge la plus touchée par les accidents routiers, est celle des 25-44 ans. « Nous comptabilisons beaucoup de décès en deux-roues, mais aussi des piétons », rappelle la directrice. Ce document servira donc d’appui afin de tendre à réduire les accidents mortels dans le 101e département. « L’objectif, à terme, est de faire baisser les chiffres et de faire baisser la tendance sur les populations à risques », clarifie-t-elle.
Le DGO de la sécurité routière est « un guide »
Ce DGO est un document que chaque préfecture élabore avec leurs partenaires respectifs pour lutter contre l’insécurité routière. Nicaise Eloidin, déléguée du préfet chargée de la sécurité routière, explique que localement, « trois groupes ont travaillé sur l’élaboration de ce document », à savoir un groupe avec les IDSR, un regroupant les associations et entreprises, et le troisième incluant les élus et administrations. Ces réunions avaient pour objectif « d’étudier l’évolution des cinq dernières années et, à partir de ces analyses, d’échanger autour des projets de prévention et du cadre à y donner ». En résumé, le document général d’orientation de la sécurité routière est « un guide » pour les porteurs de projets.
Marie Grosgeorge a tenu à rappeler que ce document « a été élaboré de façon partenariale ». Il définit des objectifs nationaux et locaux, qui seront valorisés dans le cadre de l’appel à projets départemental annuel et qui va permettre de soutenir « soit en moyen humain, soit en moyen financier, des projets locaux sur ces enjeux de sécurité routière à Mayotte », ajoute-t-elle. Cet appel à projets, qui sera lancé au courant de la semaine prochaine, vise à favoriser des actions de prévention et de sensibilisation en lien avec la sécurité routière, et au profit des différents usagers de la route (seniors, piétons, cyclistes, usagers de deux ou quatre roues motorisées). Afin de soutenir les initiatives dans le domaine de la sécurité routière, cet appel à projets permet de financer partiellement les actions qui répondront aux différents enjeux.
Un plan de sécurisation pour rassurer les professionnels de santé

Le plus grand désert médical du pays fait face à un manque criant d’attractivité et peine à fidéliser ses soignants. Notamment parce que les conditions de sécurité seraient insuffisantes pour 86 % d’entre eux. Face à ces constats, l’agence régionale de santé (ARS) souhaite mettre en place un plan d’actions pour offrir davantage de sécurité aux professionnels de santé.
« Pour les soignants, l’insécurité est le problème numéro un. 86 % d’entre eux évaluent négativement les conditions sécuritaires de l’île », assure Olivier Brahic, directeur général de l’agence régionale de santé (ARS) de Mayotte, à l’origine d’une étude sur l’attractivité publiée en octobre dernier. Sur le territoire, la moitié des soignants envisageraient d’ailleurs de rester moins de trois ans sur l’île. Un turn-over qui s’accompagne de difficultés grandissantes pour attirer de nouveaux professionnels.
« En fin d’année 2022 – après les événements de novembre et les affrontements entre bandes qui ont été relayés par les médias en métropole – de nombreux soignants, qui devaient rejoindre le CHM, se sont désistés », souligne le directeur de l’ARS. Le tout dans un contexte déjà difficile pour les établissements de soins. L’île est en effet le plus grand désert médical du pays avec 86 médecins généralistes et spécialistes pour 100 000 habitants en 2021, contre 339 en métropole.
« Un frein au développement de l’offre de soins »
Dans le même temps, les agressions envers les soignants se multiplieraient. « Ce n’est pas propre à Mayotte, le phénomène est présent en métropole et ailleurs en outre-mer mais les professionnels de santé sont de plus en plus victimes de violences », poursuit le chef de l’ARS. Sur l’île, le cabinet dentaire de Chiconi a notamment été braqué par six personnes cagoulées, le 2 novembre dernier. Avant qu’un chirurgien ne soit agressé dans l’enceinte du CHM, dans la nuit du 21 au 22 janvier. « La sécurité est un des freins au développement de l’offre de soin », estime Olivier Brahic.
Pour limiter les violences, attirer de nouveaux soignants et freiner le turn-over, l’ARS a donc « fait de la sécurité une priorité ». En commençant par créer un comité composé du préfet de Mayotte, de représentants de la police et de la gendarmerie nationale mais également des services de l’État. Ensemble, ils ont défini un plan d’actions pour « sécuriser l’exercice des professionnels de santé. »
Un dispositif d’alerte grâce à un bracelet
Une expérimentation dans une zone de l’île vise ainsi à mettre en place un dispositif d’alerte. « L’objectif est que les professionnels puissent alerter et faire intervenir des forces de l’ordre en cas d’agression, grâce à un bracelet équipé d’un bouton. L’expérimentation aura lieu dans une zone qui n’a pas encore été définie. Nous pensons pour le moment au nord de l’île », souligne le directeur général de l’ARS. En parallèle, l’agence souhaite équiper les professionnels de santé qui effectuent des visites à domicile de films de protection, afin d’éviter que leurs pares-brises ou leurs vitres ne se brisent en cas de caillassages.
L’ARS prévoit également de mettre à disposition des forces de l’ordre une cartographie des zones à risque, en fonction des incidents remontés par les soignants. Une journée de sensibilisation à destination des nouveaux arrivants est également prévue ainsi qu’une formation aux situations violentes pour les professionnels de santé. « L’objectif est de leur donner les premiers réflexes », souligne Olivier Brahic. Enfin, il souhaite donner aux soignants accès à des numéros prioritaires pour contacter la police et la gendarmerie. Il prévient d’ailleurs : « il s’agit de premières actions qui pourront être complétées par la suite ».
Le Département trouve « très regrettable » la décision de la ligue de volley
Ce week-end, la ligue régionale de volley-ball a pris la décision de ne pas envoyer d’équipes mahoraises aux Jeux des îles de l’océan Indien, qui se dérouleront à Madagascar en août. Celle-ci est motivée par les soucis financiers de l’instance sportive et liée à un contentieux avec le Département de Mayotte, comme indiqué dans notre édition de mardi. La collectivité départementale, qui avait déjà réagi hier, souhaite apporter d’autres précisions.
« A la une de son édition en date du 28 mars, Flash Infos titre « Volley-ball : Les Jeux des îles sans les Mahorais », expliquant quelques lignes plus loin : « Le défaut de subventions octroyées par le Département de Mayotte en vue de préparer les athlètes mahorais en serait l’origine ». Le conseil départemental, mis en cause, apporte donc les éléments d’explication suivants en guise de droit de réponse. Lors des différents comités de pilotage des JIOI 2023, le Cros (Comité régional olympique et sportif) a fait comprendre aux différentes ligues que, si elles n’arrivaient pas à organiser des préparations sérieuses avec des matchs amicaux, la participation aux jeux risquait d’être compromise.
La ligue de volley-ball n’a pas respecté cette condition et lors d’une réunion de son comité directeur le week-end passé, elle aurait fait état de son incapacité à suivre cette préparation, renonçant donc à présenter une équipe aux jeux de Madagascar en août prochain. Le volley-ball et le beach-volley seraient donc absents des prochains Jeux selon Flash Infos. Le conseil départemental trouve, d’abord, très regrettable la décision prise par la ligue régionale de volley-ball qui priverait les jeunes volleyeurs des jeux des îles cette année.
Pour autant, l’institution départementale ne saurait accepter de se voir imputer cette décision, la ligue régionale renvoyant la responsabilité au Conseil départemental qui ne leur accorderait pas de subvention depuis 2016 (mandature précédente). Il est, dès lors, important d’en revenir aux faits et rien qu’aux faits. Par une délibération n° 2016.00080 adoptée en Commission permanente du 10 mai 2016, le conseil départemental a attribué une aide de 82.000 euros (42.000 euros pour la participation des clubs à la Coupe des clubs champions et 40.000 euros pour le fonctionnement de la ligue).
L’instruction des dossiers a révélé une incapacité de ladite Ligue régionale à respecter le cadre de cette délibération, conduisant les services à solliciter le remboursement de l’aide perçue, soit 62.800 euros. Le remboursement n’a pas été produit depuis et la Ligue n’a, dès lors, plus reçu de subvention du Département de Mayotte.
Des solutions ont été proposées
En 2022, la ligue régionale de volley-ball a engagé une procédure de redressement judiciaire et les services de la Jeunesse et des Sports ont travaillé avec celle-ci et son mandataire judiciaire pour trouver un terrain d’entente, destiné à leur éviter la liquidation. A ce titre, le conseil départemental est d’ailleurs prêt à leur proposer un échéancier étalé dans le temps pour résoudre ces difficultés et permettre à l’association de se trouver en conformité et de redevenir éligible aux aides départementales.
Le conseil départemental rappelle que la responsabilité de l’incapacité des opérateurs à justifier les aides qu’elles reçoivent ne peut être lui être imputée. Cette facilité de pointer du doigt les services départementaux ou d’invoquer un « deux poids deux mesures » est malvenue d’une Ligue qui a reçu 82.000 euros d’aide en 2016 et n’a pas, à ce jour, apporté les justificatifs d’utilisation de cette aide conformément à son objet. Le conseil départemental considère que toutes les ligues et comités engagés aux Jeux des îles de Madagascar ont reçu leurs aides 2022 pour la préparation de leurs sélections. Le versement des aides 2023 est engagé, aides dédiées aux préparations pour les ligues utilisant les aides dans un cadre conventionné.
Le conseil départemental continue (et continuera) à demander à tous les bénéficiaires des aides de respecter le cadre d’attribution. Il rappelle aux bénéficiaires que leur responsabilité est entière quand ils se trouvent dans l’incapacité de rendre compte de l’utilisation des aides. Cette attitude ne saurait être encouragée, le conseil départemental rendant lui-même des comptes quant aux sommes octroyées auprès des différentes juridictions financières. »
Comores : L’opposition fustige déjà les contours du dialogue annoncé par Azali
Le chef de l’État comorien, en réponse à un courrier que lui a envoyé l’opposition, s’est dit favorable à l’ouverture de discussions avec les forces politiques et acteurs économiques pour créer les conditions permettant de garantir une présidentielle transparente en 2024. Mais l’approche ne convient pas à ses opposants qui exigent avant toute chose la libération des détenus politiques, dont l’ex-président, Sambi.
Le Front commun élargi continue de maintenir la pression sur Azali Assoumani, le président de l’Union des Comores. Malgré l’empressement dont il a fait preuve pour répondre à la lettre de cette coalition d’opposants, celui-ci ne parvient toujours pas, selon des observateurs à donner des gages de sa bonne volonté. Vendredi, dans une déclaration faite à la mosquée de l’Assemblée nationale, il a exprimé sa disponibilité à ouvrir des pourparlers pour la tenue d’une élection apaisée. « Je voudrais ainsi renouveler mes sincères remerciements aux membres de l’opposition et leur réitérer mon entière disponibilité à les recevoir pour examiner avec eux et les responsables politiques, économiques et de la société civile de notre pays, toutes les voies possibles susceptibles de garantir des élections libres, transparentes et démocratiques dans notre pays pour l’année prochaine », déclarait-il, lors d’une brève adresse à la nation prononcée le 25 mars, à l’occasion du début du mois « sacré » de ramadan.
S’il pensait, par ces mots, rassurer ses opposants en leur faisant comprendre qu’il était lui aussi préoccupé par les échéances électorales à venir, le locataire de Beit-Salam aura donc raté son coup. En effet, cette déclaration n’a pas du tout été du goût de l’opposition qui a sorti un communiqué plutôt dur, le lendemain. « Le Front commun contre la dictature, organe politique reste inflexible, n’est, ne sera jamais disposé à participer à un énième dialogue quelconque qu’Azali entend organiser, ni répondre à une invitation de sa part », insiste, Ahmed Hassane El-Barwane, secrétaire exécutif signé de la déclaration.
« Fausse déclaration »
La coalition a avancé ses raisons. « Nous rappelons contrairement à sa fausse déclaration dans la maison d’Allah, le Tout puissant, que nous ne voyons en cet homme aucun acte tangible pouvant nous rapprocher en parlant de renforcement de la paix dans le pays qu’il a détruite contre le mieux vivre ensemble de notre société », précise le document publié samedi soir. Pour l’opposition comorienne, il n’est pas question de prendre part à des discussions sans la libération des prisonniers politiques, notamment l’ancien raïs, Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, qui fêtera ses cinq ans d’emprisonnement d’ici trois mois. Condamné à la perpétuité, l’ex-président a aussi perdu ses droits civiques, dans l’affaire dite de la citoyenneté économique, dont le procès s’est tenu en novembre. A l’issue de cette même audience, Mohamed Ali Soilihi, actuel chef de l’opposition exilé en France a pris vingt ans de prison. Quant à Abdou Salami, ancien gouverneur de l’île d’Anjouan, il purge une peine de douze ans dans une autre affaire d’insurrection. Ces trois leaders ainsi que les autres détenus politiques jugés définitivement doivent d’abord être libérés exigent les opposants. Sans cela, aucun dialogue n’est envisageable clarifie-t-on du côté du Front commun, qui avait transmis le 16 mars à Azali Assoumani une série de propositions destinées à favoriser la tenue d’une élection transparente en 2024.
Invitation des économistes
Le 21 mars, le chef de l’État comorien accusait réception de ce courrier tout en assurant qu’il ne manquerait pas de diligenter une initiative allant dans ce sens. Le problème, c’est que les contours annoncés lors de son récent discours consistant à inviter des acteurs économiques dans les pourparlers sont déjà rejetés par l’opposition. « D’après le discours d’Assoumani, il apparaît clairement qu’il veut encore une fois créer un semblant de dialogue. Sinon comment se fait-il que dans un débat purement politique, l’on appelle des acteurs économiques, pour quoi faire. C’est juste une façon d’embobiner les gens et de noyer les problèmes », croit savoir le porte-parole du Front commun, Ibrahim Abdourazak Razida. Selon ce dernier, la seule démarche qui ouvrirait la voie à un début d’apaisement serait la suivante : « Il n’a qu’à libérer les prisonniers politiques point barre. Et nous nous s’assiérons ensuite pour discuter du comment organiser des élections transparentes et démocratiques », a tranché Razida, un des plus farouches opposants au président Azali Assoumani, qui depuis le 18 février, dirige l’Union Africaine. Un statut sur lequel, l’opposition semble vouloir en tirer profit pour obtenir des garanties.
Dans le même sillage, l’opposition réclame une médiation internationale si jamais un dialogue était organisé.
Mayotte dignement représentée aux championnats de France UNSS de Battle Hip-Hop
Trois établissements ont représenté le sport scolaire de Mayotte aux dixièmes championnats de France UNSS de Battle Hip-Hop. Pour le championnat de France collèges, le collège de Kawéni 1 s’est placé 10e sur 19. Le collège de Majicavo s’est classé 8e sur 9 au championnat de France Excellence collèges (sections sportives) et le lycée du Nord est classé 5e sur 14 au championnat de France lycées. « Les équipes Mahoraises ont fait forte impression pour cette première participation aux championnats de France. Elles ont montré la belle énergie positive de Mayotte », se réjouit l’Union nationale du sport scolaire (UNSS) de Mayotte, au travers d’un communiqué. A noter également une première certification nationale pour une jeune juge arbitre Mahoraise, Lyna Laza du lycée du Nord.
Campagne rattrapage vaccinal : 26.238 doses injectées
Depuis le début de la campagne de rattrapage vaccinal en milieu scolaire, 14.477 collégiens ont été vaccinés. Au total, 26.238 doses ont été injectées. Durant cette première phase, l’intégralité des collèges de Mayotte ont pu bénéficier de la proposition de vaccination. La campagne reprendra en septembre au sein des écoles primaires.
Ouverture des inscriptions au pôle formation de la CCI
Le pôle formation de la Chambre de commerce d’industrie (CCI) de Mayotte lance ses inscriptions pour la rentrée scolaire 2023. Des formations en CAP, BAC, Bachelor, Licence et Master sont proposées. Il est possible d’intégrer les formations professionnalisantes et diplômantes soit en initial, en apprentissage (alternance) ou en mobilité à l’île Maurice. Pour consulter les offres de formations, ainsi que les modalités d’inscription : https://lnkd.in/gTq6jh-8. Pour plus d’informations, contactez les équipes par mail à formation@mayotte.cci.fr ou par téléphone au 0639 02 26 24.
Le bardage installé sur la devanture de la Technopôle
Après une pose de première pierre en juin 2021, lançant officiellement le chantier d’envergure de la Technopôle, les travaux continuent d’avancer. Actuellement, le site de plus de 3.000 m² voit ses bardages sous la canopée textile être installés et commencent à habiller les différents volumes. Lors de la signature de la convention de passage de relais opérationnel entre la SASU et l’AMT en décembre 2022, il avait été annoncé une ouverture de la Technopôle au deuxième semestre 2023.
Plage de Bouéni village : interdiction de baignade
Par suite des analyses de l’agence régionale de santé (ARS) de Mayotte effectuées le 20 mars 2023, la plage de Bouéni village est contaminée de bactéries pathogènes graves avec un taux de concentration très élevé. Pour cela, le maire a pris un arrêté municipal portant interdiction de baignade et de toutes pratiques d’activités nautiques sur l’ensemble de la plage Bouéni village et ce, jusqu’à nouvel ordre. A l’issue des prochaines analyses, prévues au courant de la semaine, un nouvel arrêté sera communiqué.
Les volleyeurs mahorais n’iront pas aux Jeux des îles de l’océan Indien
La décision a été prise, ce dimanche matin, par le comité directeur de la ligue régionale réunie à Mamoudzou. Le défaut de subventions octroyées par le Département de Mayotte en vue de préparer les athlètes mahorais en serait l’origine.
Comme un coup de massue, la nouvelle est tombée dimanche, au terme d’une réunion du comité directeur de la ligue régionale de volleyball de Mayotte, « à défaut du versement des 90.000 euros (40.000 euros en 2022 et 50.000 euros en 2023) programmés par le conseil départemental de Mayotte pour la préparation des athlètes locaux, la discipline ne sera pas représentée au sein de la délégation mahoraise aux prochains Jeux des îles de l’océan Indien », prévus à la mi-août 2023 à Madagascar. Ce sera une première depuis que notre île est admise à ces jeux. Comment en est-on arrivé à une telle extrémité ? Le président de la ligue régionale de volleyball explique qu’un contentieux de plusieurs années oppose l’organisme aux services de la jeunesse et sports (département) qui bloque le versement de subventions annuelles depuis 2016.
Pour faire court, la ligue perçoit à cette époque une subvention départementale destinée en partie à couvrir ses frais de fonctionnement, mais également à financer la préparation des sportifs devant prendre part à « la coupe des clubs champions des îles de l’océan Indien » organisée aux Seychelles. Mais il y a un hic, Mayotte n’a pas reçu d’invitation officielle à cette compétition, par conséquent les deux clubs champions de l’île aux parfums, Zanfi de M’tsamboro (pour les garçons) et All stars de Pamandzi (pour les filles) ne pouvaient participer. À en croire l’actuel président de la ligue régionale de volleyball, Babou Aboubacar, le service départemental de la jeunesse et des sports* alors dirigé par Mohamed Abaine, ayant pour adjoint Ali Saïd Attoumani, aurait exercé d’énormes pressions sur son prédécesseur de l’époque, Mouhamadi Chébani, afin qu’il accepte de valider le déplacement hors territoire des deux clubs champions. Raison mise en avant, telle était la récompense promise par les institutions locales aux vainqueurs du championnat territorial de volleyball. L’autorisation finit par être donnée et le club féminin décida de s’envoler pour les Seychelles. Plus fine, l’équipe championne masculine, Zanfi, pris le temps de négocier des matchs amicaux à Madagascar où elle s’y est rendue quelques semaines plus tard. Au moment de rendre son bilan annuel, les justificatifs présentés pour ces deux déplacements auraient été rejetés par les services du département au motif que Mayotte n’avait pas été invitée à participer initialement.
Pas de subventions depuis 2016
Depuis ce micmac, le torchon brûle entre les deux parties. Pour Babou Aboubacar, cette situation relèverait une seconde fois de la responsabilité de la direction départementale de la jeunesse et des sports. Une fois de plus, il indexe son ancien directeur, Mohamed Abaine, lequel aurait suggéré une modification de la présentation des dépenses effectuées par les deux clubs vainqueurs de Mayotte. Autre explication qu’il apporte, « ces déplacements aux Seychelles et à Madagascar auraient été facilités par une combinaison de liens de parenté entre différentes personnes au sein des deux équipes, mais également à l’intérieur des services du département ». Ainsi, depuis 2016, la ligue régionale de volleyball de Mayotte ne perçoit plus de subventions en provenance du conseil départemental. Même lorsqu’elle a eu à participer à des compétitions internationales, elle n’a pu préparer ses athlètes qu’avec les aides octroyées par la fédération nationale de volleyball et le service Jeunesse et Sports de l’État. D’autres voix au sein de la ligue régionale s’accordent à reconnaître que ce blocage avec le Département reposerait sur la volonté personnelle d’un seul agent très influent au sein de l’administration locale.
Deux poids deux mesures
Ainsi en 2018, le Département aurait continué à réclamer à la ligue le remboursement de 62.800 euros. Élu à la tête de la ligue régionale de volleyball le 28 janvier 2018, Babou Aboubacar affirme avoir hérité d’une dette de 152.000€ justifiée par le non-paiement à la fédération du montant des frais de licences. La pratique ayant cours précédemment était que la ligue s’acquittait de ces frais auprès de la fédération à partir des subventions locales qu’elle percevait. Ainsi, 52.000 euros restent à payer à la fédération nationale au titre de 2021 et 32.000 euros pour 2022. Il dénonce en outre l’usage par les services du département d’un deux poids deux mesures. « En 2019, un club champion de Mayotte que je nomme X, a obtenu une subvention pour se déplacer dans l’Hexagone alors même qu’elle n’était pas officiellement invitée. Bien que la ligue ait averti le département de cette situation, le club en question a fait le voyage en métropole. Et aussi curieux que cela puisse paraître, les frais inhérents à ce voyage ont été validés par les services compétents au sein du Département de Mayotte. Ce club continue à percevoir chaque année des subventions de cette collectivité. Motus et bouche cousue. »
Cette situation calamiteuse a conduit les responsables de la ligue à placer leur organisme en redressement judiciaire depuis octobre 2022. Une audience aurait eu lieu vendredi dernier, le président de la ligue régionale devant présenter un plan de redressement à une prochaine audience le mois prochain. Joint par nos soins, le directeur actuel du service de la Jeunesse et Sports, Abdoulkarim Bamana, dit avoir pris connaissance de ce dossier après sa récente prise de fonctions. Il reconnaît qu’une délibération du conseil départemental de Mayotte accorde bien à la ligue régionale de volleyball une subvention de 40.000 euros (2022) et 50.000 euros (2023) en vue de préparer sa participation aux Jeux des îles de l’océan Indien à Madagascar. Il précise également qu’une troisième subvention de 20.000 euros d’aide exceptionnelle est allouée à cette même ligue, mais que leur bénéfice ne peut être effective qu’à l’issue de la procédure en cours de redressement judiciaire et sous réserve que la ligue se mette en conformité avec les exigences du département.
Pour sa part le président Babou Aboubacar préfère évoquer le cas de la ligue régionale de football qui s’est vue éponger une dette de 800.000 euros par le département de Mayotte.
* Toutes les tentatives de notre rédaction pour contacter l’ancienne direction du service de la jeunesse et des sports mise en cause par les responsables actuels de la ligue régionale de volleyball sont restées vaines.
Air Austral entérine son passage au partenariat public-privé
L’arrivée d’un nouvel actionnaire privé, RunAir, nécessite quelques changements de gouvernance à la tête d’Air Austral. Ce vendredi 24 mars, il a été décidé que la présidence du nouveau conseil de surveillance échoue à la présidente de la Région, Huguette Bello, et que Michel Deleflie, représentant des investisseurs privés, en devient le vice-président.
Pourquoi Air Austral change de gouvernance ?
L’arrivée du groupe d’investisseurs privés, RunAir, a entraîné un changement de statut au sein de la compagnie réunionnaise. L’assemblée générale du vendredi 24 mars a permis d’acter le passage de société à conseil d’administration à celui de conseil de surveillance adossé à un directoire. Ce conseil est composé de quatorze membres, huit sièges pour le nouvel actionnaire majoritaire de la compagnie à 55%, et six autres pour la Sematra (qui détient 44% du capital d’Air Austral). « Un représentant de la collectivité des actionnaires salariés sera prochainement désigné et rejoindra ainsi le conseil nouvellement nommé », assure la compagnie.
Est-ce qu’il y aura un changement de cap ?
Pas forcément. Huguette Bello, la présidente de la Région La Réunion et de la Sematra (société d’économie mixte qui était autrefois majoritaire), a été désignée présidente du conseil de surveillance. Michel Deleflie, PDG des cliniques Clinifutur, en devient le vice-président en qualité de représentant du groupe d’investisseurs privés. Joseph Bréma (qui a remplacé Marie-Joseph Malé l’an dernier) n’est plus président directeur général, mais reste et devient président du nouveau directoire. « Le directoire d’Air Austral aura pour missions principales la bonne exécution de la stratégie, la bonne gestion des risques et de la performance de la compagnie », annonce la compagnie. « Nous avons un challenge collectif, celui de transformer Air Austral en une compagnie performante où les clients seront au centre de ses préoccupations, soucieuse du développement des talents de ses salariés, consciente de la nécessité d’améliorer son empreinte environnementale, et durablement profitable », a prévenu le président du directoire.
Cela aura-t-il une incidence pour Mayotte ?
Michel Deleflie s’est voulu rassurant. « C’est une nouvelle page de l’histoire d’Air Austral qui s’ouvre, avec une compagnie régionale qui a étendu ses ailes au long courrier pour assurer le désenclavement de La Réunion et de Mayotte, imposer une nécessaire concurrence, là où prévalait un monopole peu favorable au développement économique et à l’ouverture sur le monde. Nous avons décidé de relancer la compagnie sur la base d’une gestion privée, sans renier l’ADN d’Air Austral, qui a toujours été public et privé, à ceci près que nous revenons aux fondamentaux qui garantissent l’exercice d’une mission privée de service public, au bénéfice des Réunionnais, et des Mahorais aussi », a-t-il déclaré.
Qu’en est-il de l’avenir financier ?
L’État, qui a reçu l’aval de l’Union européenne, vient à la rescousse de la compagnie, cette année. Presque 120 millions d’euros vont être injectés dans l’entreprise, tandis que 17,5 millions serviront à amortir les conséquences de la pandémie de coronavirus en 2020. Cette enveloppe n’est pas sans conditions, elle accompagne le plan de restructuration d’une compagnie durement touchée par la pandémie. Elle a aussi convaincu les investisseurs privés de RunAir, qui ne se voyaient pas être les seuls à mettre la main à la poche, à reprendre la compagnie. Le nouveau vice-président n’a d’ailleurs pas fait mystère des objectifs à atteindre. « Ce réseau pour se maintenir doit être rentable, tout comme il doit être compétitif… d’où l’intérêt pour la compagnie d’être basée à La Réunion, et d’employer un personnel qui l’est aussi, directement concerné par la réussite de l’entreprise et de sa crédibilité auprès des Réunionnais », a-t-il annoncé.
Tous les vols entre La Réunion et l’Inde annulés
La compagnie Air Austral est contrainte de suspendre ses opérations sur sa ligne La Réunion-Chennai (Inde), pour laquelle elle n’a pas reçu les autorisations nécessaires de la part des autorités pour la période du 27 mars au 29 octobre 2023. Les prochains vols sont donc désormais annulés, avec toutefois une dernière rotation exceptionnelle le vendredi 31 mars « afin de permettre le retour d’un maximum de passagers Air Austral se trouvant actuellement en Inde, à La Réunion et à Maurice en point de demi-tour ».
« La compagnie tient à présenter ses excuses aux passagers impactés par ces annulations de vols », tient-elle à signaler, rappelant qu’il y a des « possibilités de remboursement, mise en avoir ou utilisation du billet sur une autre destination ». Cependant, un accord commercial avec Thaï Airways permettra aux passagers de se rendre en Inde depuis La Réunion avec deux vols par semaine via Bangkok (Thaïlande).
« Pour guérir de l’endométriose, il faut en parler »
La journée mondiale contre l’endométriose a lieu ce 28 mars. A Mayotte, l’association Endomayotte a été créé en juillet dernier pour faire connaître cette maladie encore taboue. Entretien avec sa créatrice, Abouchirou Issihaca Mattoir.

Flash Infos : Dans quel but avez-vous créé l’association Endomayotte ?
Abouchirou Issihaca Mattoir : Je suis moi-même atteinte d’endométriose et j’estime que l’on n’en parle pas assez à Mayotte. C’est une maladie mal connue, mal diagnostiquée et mal prise en charge. Alors qu’elle peut être totalement invalidante pour les femmes.
F.I. : Quels sont les premiers signes qui peuvent alerter les femmes atteintes de cette maladie, caractérisée par le développement de tissu semblable à la muqueuse utérine, en dehors de l’utérus ?
A.I.M. : Des règles douloureuses, des nausées, des maux de têtes sont les premiers symptômes. Lorsque l’on a des douleurs invalidantes, qui empêchent de bouger pendant trois ou quatre jours, ce n’est pas normal, on doit vite consulter. Ensuite, le seul moyen de savoir si l’on est atteint de la maladie est de faire des examens. Il faut souvent réaliser une IRM, une échographie et consulter un gynécologue. Beaucoup de jeunes femmes ne savent pas qu’il n’est pas normal d’avoir des règles douloureuses. Mais il ne faut surtout pas se taire, cette maladie est difficile à gérer au quotidien, donc se renfermer sur soi n’est pas une solution, il faut en parler pour s’en sortir.
F.I. : Quelles sont les actions que vous menez pour faire connaître ce problème ?
A.I.M. : Nous nous sommes fixé différents objectifs. Tout d’abord, nous souhaitons informer sur la maladie, sensibiliser le jeune public mais également le milieu professionnel, promouvoir la recherche de l’information et enfin aider à mieux détecter la maladie. Pour cela, nous souhaitons nous appuyer sur des professionnels de santé. L’idée est de travailler en collaboration avec eux pour qu’ils puissent prendre en charge les patientes dès le début avec un traitement adapté à leur pathologie. Notre association, créée en juillet 2022, comptait quinze membres à ses débuts et en recense aujourd’hui le double.
F.I. : Pour sensibiliser le jeune public et le milieu professionnel, que mettez-vous en place ?
A.I.M. : Nous souhaitons faire venir des médecins de métropole ou de La Réunion qui pourraient intervenir en milieu scolaire mais également au sein de plusieurs entreprises du territoire. Nous souhaitons informer les chefs d’entreprises pour leur faire prendre conscience du problème. Nous sommes actuellement en train de négocier avec l’Agence régionale de santé (ARS) pour que les déplacements de ces professionnels de santé puissent être pris en charge. Un médecin de métropole est pour le moment intéressé et pourrait venir sur le territoire pendant une semaine.
En parallèle, nous souhaitons mettre en place une campagne de communication, notamment pour sensibiliser les jeunes et les entreprises qui emploient beaucoup de femmes. Des actions sur la place publique sont également prévues avec un stand et de la documentation pour sensibiliser le plus grand nombre.
Collégiens et lycéens exposent leurs œuvres à Ouangani

Pendant quinze jours, 240 élèves du collège de Ouangani et du lycée de Coconi ont été accompagnés par deux artistes photographes de La Réunion pour utiliser un procédé photographique ancien. Ce vendredi 24 mars, signait la fin de ce projet avec le vernissage de l’exposition.
Pendant deux semaines, deux artistes photographes réunionnais sont intervenus au sein du collège de Ouangani et du lycée de Coconi pour accompagner 240 élèves de 4e, 3e et seconde. L’objectif : qu’ils réalisent deux œuvres chacun selon le procédé du cyanotype, une technique photographique monochrome ancienne, qui consiste à réaliser des tirages bleus. « Ce procédé existe depuis l’origine de la photo, il a été oublié mais refait surface depuis peu, notamment parce qu’il est simple et idéal avec des scolaires. Il demande peu de moyens, c’est comme un tour de magie », estime Laurent Callot, l’un des deux artistes venus pour l’occasion. Sur une feuille blanche, il suffit en effet de déposer un produit chimique, d’ajouter les éléments à « photographier » comme des feuilles d’arbres par exemple, puis de les déposer sous une plaque de verre au soleil, pendant quelques minutes, avant que la couleur bleue n’apparaisse autour des formes déposées sur la feuille.
« J’espère que certains deviendront des artistes »
« L’idée était de travailler sur la composition d’une image, de raconter quelque chose, mais ensuite chaque élève avait le champ libre », précise Anaïs Vanhaecke, professeur d’arts plastiques au collège de Ouangani, à l’initiative du projet aux côtés d’Omar Kadour Hamissi, professeur au sein du lycée de Coconi. Ce vendredi 24 mars, signait la fin du projet avec le vernissage de l’exposition des œuvres des élèves. « Le résultat est top, on est émus », confie Charlotte Boiron, la seconde artiste photographe.
De leurs côtés, les élèves semblent satisfaits. « Je trouve ça magnifique », confie Nabil Soufiane, en seconde au lycée de Coconi. « J’espère qu’il y a des jeunes de Mayotte qui deviendront des artistes. Moi j’aimerais bien inventer de nouveaux tableaux, faire de la peinture. » Pour les professeurs à l’initiative du projet, l’objectif était également de susciter des vocations pour les élèves. « Ils ne rencontrent jamais d’artistes à Mayotte, on voulait leur montrer que l’on peut aussi vivre de ce métier », souligne la professeure d’arts plastiques.
« Ce sont des choses que l’on n’avait jamais vues », confirme Chainoune Mhoutoir, élève de troisième au lycée de Coconi. « On a appris plein de choses. L’exposition, à disposition des élèves du collège, sera visible jusqu’au mois d’octobre au sein du centre de documentation et d’information (CDI). »
Les agriculteurs profondément inquiets face au manque d’eau

Alors que la saison des pluies n’a jamais vraiment démarré et que le manque d’eau est criant sur l’île, les agriculteurs s’inquiètent. Les cultures en maraîchage seront les plus touchées, ce qui pourrait engendrer des difficultés financières pour les producteurs, ainsi qu’une hausse des prix.

Il pleut deux fois moins que d’ordinaire et la saison des pluies n’a jamais vraiment commencé. Tels sont les constats dressés par Météo-France dans son bulletin du 9 mars. Le déficit en eau est en moyenne de 50 % fin 2022 et début 2023. Une situation qui inquiète particulièrement les agriculteurs. « Je n’ai jamais vu ça, je n’arrive même pas à voir le niveau d’eau au fond de mon puits », alerte Ali Ambody, président du syndicat des éleveurs de Mayotte, qui élève des bovins et cultive des fruits et légumes à Ouangani.
« Un impact sur la qualité des produits »
À proximité du pôle agricole de Mro Mouhou, à Bandrélé, la rivière réputée pour couler toute l’année, serait, elle aussi, quasiment à sec. « Deux maraîchers, installés dans cette zone de l’Établissement public foncier et d’aménagement de Mayotte (Epfam), n’ont plus du tout accès à l’eau, hormis celle de leurs réserves », continue l’agriculteur de Ouangani. Le manque d’eau se ferait d’ailleurs d’autant plus sentir dans le nord, zone connue pour être la plus humide de l’île car elle accueille la retenue collinaire de Dzoumogné, l’un des deux grands réservoirs alimentant Mayotte en eau. En février, le comité de suivi de la ressource en eau notait d’ailleurs que le bassin était rempli à 25% seulement.
Une sécheresse et un manque d’eau qui fragilisent particulièrement le maraîchage. « Ce sont les cultures les plus gourmandes en eau. Cela aura forcément un impact sur la qualité des produits », souligne Martin Khuu, responsable d’accompagnement au syndicat des jeunes agriculteurs qui recense leurs « nombreuses inquiétudes ». Ali Ambody, qui vient de planter ses maniocs, craint que ces derniers ne grossissent pas. C’est aussi ce que pressent Soumaïla « Anwar » Moeva, président des Jeunes agriculteurs : « On n’a pas pu planter comme on voulait. Une grande partie de mes plants de moringa n’ont pas résisté alors qu’ils ont la réputation de bien supporter la sécheresse ».
La récolte des agrumes, un premier indicateur
Résultat : les professionnels anticipent déjà des difficultés financières pour certains agriculteurs, et une hausse des prix de certains produits. D’autant que les maraîchers ont du mal à relancer de nouveaux cycles de production. Mais les véritables conséquences du manque d’eau devraient se faire sentir dans les semaines voire les mois à venir. Selon les agriculteurs, le premier indicateur sera la récolte des agrumes, qui commencera début avril. « Les premières oranges arrivent à ce moment-là. Il y a un risque qu’elles soient petites et qu’elles n’aient pas de goût », indique le responsable d’accompagnement des Jeunes agriculteurs.
Le président du syndicat, « Anwar » Moeva, estime de son côté qu’il faut attendre les mois de mai et de juin pour voir les effets de la sécheresse. Tous espèrent en tout cas que la saison des pluies n’est que décalée, et qu’elle s’étendra au moins jusqu’à la mi-avril. « Si nous sommes déjà à la fin de la saison, c’est catastrophique », estime Martin Khuu.
L’accès à l’eau dans la Charte de l’environnement ?
« Le droit à l’eau potable et à l’assainissement est un droit humain, essentiel à la pleine jouissance de la vie et à l’exercice de tous les droits humains. » Voilà le contenu de l’article que huit députés français, dont Mansour Kamardine, veulent faire intégrer à la Charte de l’environnement, qui apporte une valeur constitutionnelle à tout ce qui touche l’environnement en France. Les parlementaires rappellent que ce droit n’existe dans aucun texte de la législation française, alors que plusieurs états l’ont intégré, tout comme les Nations unies. En effet, une résolution et écrite dans les mêmes termes a été adopté, le 28 juillet 2010. Un texte similaire dans la Charte de l’environnement permettrait de « se mettre en conformité avec le droit international », préconisent ainsi les députés.
Koungou, Mamoudzou et Petite-Terre privées d’eau ce lundi
Les difficultés liées aux eaux chargées de sédiments ont perduré, ce lundi matin, dans les usines de potabilisation de la Société mahoraise des eaux (SMAE). A Koungou, Mamoudzou et sur Petite-Terre, la distribution d’eau a été coupée, vers 8h, alors qu’elle avait déjà été interrompue à Mamoudzou, dimanche.
Les usines de Bouyouni et Mamoudzou sont les principales concernées par ce problème de turbidité. « Ces usines sont alimentées en eaux brutes provenant des captages dans les rivières ; or, avec les crues, les eaux sont trop chargées, ce qui ne permet pas de les traiter à des débits suffisants, compatible avec les besoins de des réseaux », a indiqué le délégataire du syndicat Les Eaux de Mayotte. La filiale de Vinci a réalisé ces coupures d’urgence pour « permettre une réouverture à 16h, en fonction des possibilités, compte tenu du contexte ramadan ». Dans les faits, elle n’a pas pu rétablir la distribution qu’au fil de la soirée, une partie de Mamoudzou étant encore privée d’eau à 19h.
« Chatouilleuse » fait ses premiers pas dans le lagon mahorais
Les habitués de la barge entre Grande-Terre et Petite-Terre ont pu remarquer la nouvelle venue dans la flotte du Service des transports maritimes (STM), ce lundi 27 mars. Parti de Maurice le 22 mars, le nouvel amphidrome qui reliera Dzaoudzi à Mamoudzou est arrivé dans la matinée. « Chatouilleuse », nommée en l’honneur de ces femmes qui se sont battues pour que Mayotte reste Française, a été construite par le chantier naval de l’océan Indien, à Port-Louis (Maurice). Le Département de Mayotte a indiqué, ce lundi, que « cette nouvelle barge sera prochainement en service pour les traversées après les essais et certificats nécessaires ».
« Imane », un autre navire en construction à Maurice, devrait aussi rejoindre Mayotte cette année.
Trois ans de prison pour des agressions sur les automobilistes à Tsoundzou 1
Profitant des embouteillages, des dizaines d’individus cagoulés s’en prenaient récemment aux automobilistes sur la route nationale entre Tsoundzou 1 et 2. Trois d’entre eux ont été arrêtés récemment et ont été condamnés, ce vendredi, par le tribunal correctionnel de Mamoudzou. Deux passeurs et un père incestueux ont été également jugés.
Trois agresseurs de Tsoundzou 1 condamnés
Ces dernières semaines, plusieurs attaques ont visé très tôt les automobilistes à Tsoundzou 1, à proximité du pont de Kwalé. Des dizaines de jeunes ont fondu sur les voitures bloquées dans les embouteillages matinaux. Armés de machettes et cagoulés, ils ont obligé les conducteurs et leurs passagers à leur remettre des téléphones portables. Particulièrement déterminés, l’une des bandes a notamment lancé un cocktail molotov sur un véhicule de police.
Trois agresseurs ont été interpellés et ont été jugés en comparution immédiate, ce vendredi. Âgés de 18 ans, ils ont été condamnés pour violence avec usage ou menace d’une arme, dégradations et vols aggravés (avec armes, les visages dissimulés et en réunion). La peine prononcée a été la même pour les trois, quatre ans de prison dont un an avec sursis.
Deux passeurs en prison ferme
Installé à Combani et M’tsangamouji, un important membre d’un réseau de passeurs entre Anjouan et Mayotte a été récemment appréhendé par les policiers de la brigade mobile de recherches de Pamandzi, alors qu’il était au centre de rétention administrative (CRA). Âgé de 24 ans, il a été jugé en comparution immédiate, ce vendredi. Les juges ont cherché à déterminer quel rôle il a eu dans le passage à la fois de clandestins (7.000 selon ses dires) et de cigarettes de contrebande. Plutôt mutique au tribunal, celui qui est connu sous le surnom de « Maftou » a été plus prolixe lors de sa garde à vue. Il a confirmé que les kwassas servant à la traversée sont de plus en plus souvent construits au sud d’Anjouan, dans sa commune natale de Kangani. Il a même parlé de bateaux avec « des moteurs de 150 cv ». Les écoutes téléphoniques ont révélé que c’est lui qui donnait les ordres à la tête, contrairement à ce qu’il affirme. « Les chefs sont à Anjouan », a-t-il prétendu, encore à la barre du tribunal correctionnel. Celui-ci a condamné Maftouhou Moissuli à cinq ans de prison ferme.
Un autre passeur de 21 ans, jugé le même jour, a écopé de d’une peine de dix-huit mois fermes. Alors qu’il faisait déjà l’objet d’une interdiction de territoire français, il avait été interpellé avec ses passagers et des cigarettes de contrebande, le jeudi 23 mars.
Trois ans de prison pour le père incestueux
Pour l’agression sexuelle de sa fille de onze ans, un habitant de Tsingoni a été condamné à trois ans de prison, dont deux ans avec sursis. Âgé de 41 ans, cet homme pratiquait des actes sexuels avec sa bouche sur le sexe de l’adolescente. Les faits auraient eu lieu au cours de ces deux derniers mois et a pris fin à son arrestation, le lundi 20 mars.