Accueil Blog Page 281

L’Iedom rapporte une conjoncture économique favorable au quatrième trimestre 2022

-

L’Institut d’émission des départements d’outre-mer (Iedom) a publié son rapport trimestriel sur les tendances conjoncturelles du territoire. Ainsi à Mayotte, le climat des affaires demeure favorable au quatrième trimestre 2022, avec un indicateur du climat des affaires (ICA) de 116,4, ce qui demeure supérieur à la moyenne de longue période et traduit une progression de l’activité et des recrutements. Cependant, l’inflation annuelle atteint 7,1% – contre 5,9% au niveau national – ce qui affecte la consommation des ménages. Les principaux postes d’importations ont connu une baisse, ce qui témoigne d’un ralentissement de la consommation. Malgré cette situation inflationniste, les chefs d’entreprise demeurent optimistes quant au début de l’année 2023, rapporte l’IEDOM. Ils prévoient une amélioration de leurs trésoreries et une croissance de leur activité. En outre, les prévisions d’investissement pour les douze prochains mois sont positives, confirmant la tendance observée lors des derniers trimestres.

Les enseignants de la cité scolaire de Dzoumogné demandent une réaffectation

-
les-enseignants-de-la-cite-scolaire-de-dzoumogne-demandent-une-reaffectation
Le contexte tendu autour de la cité scolaire a poussé la gendarmerie de Mayotte à monter une opération de maintien de l’ordre, ce mercredi 22 mars. (photo d’archives)

Confrontés à des affrontements quotidiens, les enseignants de la cité scolaire de Dzoumogné disent stop. Ils ont envoyé un courrier au recteur de Mayotte pour demander leur réaffectation. Ce dernier a suspendu les cours jusqu’à lundi. Et côté forces de l’ordre, une grosse opération a été menée en réponse, ce mercredi matin (voir encadré).

A Dzoumogné, la situation est devenue intenable ces dernières semaines. Les affrontements violents avant les vacances de février ont repris de plus belle à la rentrée. Aux abords du lycée polyvalent et du collège, les cailloux pleuvent, quand ce ne sont pas des jeunes cagoulés et armés de machettes qui déboulent devant les établissements. « C’est de pire en pire. Avant, c’était plutôt 13h. Là, c’est dès le matin », note Patrick Dedieu, enseignant au lycée polyvalent. Les collègues de plus en plus souvent agressés ou traumatisés, le gaz lacrymogène qui envahit la rue, le climat n’incite plus au travail. « On arrive le matin et on ne sait comment va se dérouler la journée », raconte Julien Sablier, lui aussi professeur en génie civile au lycée. Les deux hommes font partie des signataires du courrier envoyé au rectorat pour demander une nouvelle affectation. Presqu’une soixantaine de noms y figure, collège et lycée inclus.

« L’insécurité aux abords et dans nos établissements met en cause notre intégrité et notre sécurité physique, matérielle et morale ainsi que celle de nos élèves. Nous demandons donc collectivement que soit proposée à toutes et tous (contractuels et titulaires) une autre affectation car notre employeur a montré son incapacité à nous permettre de nous rendre sur notre lieu de travail et de travailler en sécurité », est-il écrit dans la missive. Au rectorat justement, on dit « avoir conscience du problème ». Alors que le personnel de la cité scolaire a annoncé exercer son droit de retrait, le recteur a lui-même suspendu les cours, au moins jusqu’au lundi 27 mars. « Il est évidemment inquiet pour la sécurité du personnel. La situation sur place n’est pas acceptable », rapporte Pascal Lalanne, conseiller du recteur pour les établissements et la vie scolaire. Il admet que les missions de sécurité ne sont pas assurées et « qu’il faut restaurer l’ordre ». Des cellules psychologiques vont être mises en place, promet-il, étant d’accord avec le personnel sur place, « qu’aucun n’enseignant n’est préparé à ça, parce que ça ne devrait tout simplement pas exister ».  Il promet que tous les acteurs seront rencontrés, notamment le transport scolaire (arrêté sur l’établissement jusqu’à lundi) qui devient souvent une cible. 

Une guerre entre deux alliances

Le fléau qui gagne Dzoumogné, c’est la rencontre de plusieurs bandes issues de villages différents. « Il y a deux alliances principales. Les jeunes de Dzoumogné, Koungou et Kawéni ont pris l’habitude d’affronter un front composé de Vahibé, Cavani et Majicavo », explique Julien Sablier. Cette guerre incessante, même à la gendarmerie, on ne l’explique pas. « La nature a horreur du vide. Des fois, c’est Kahani, d’autres Koungou ou Majicavo », constate le chef d’escadron Laurent Seurin, commandant de la compagnie départementale. Celui-ci défend le dispositif mis en place autour des établissements, assurant que Dzoumogné fait partie « des points d’attention de ces équipes ». Aux professeurs qui notent que la présence des militaires n’est pas continue ou « trop petite » aux abords des établissements, il rétorque qu’ils alternent entre les points fixes et « les patrouilles dans la zone. On doit montrer aux riverains qu’on est là », mentionne-t-il. Conscient que les forces de l’ordre sont très attendues sur ce secteur, il a lancé une grande opération de maintien de l’ordre, ce mercredi (voir encadré).

Tous espèrent en tout cas que le climat s’apaise pour que les enseignants puissent reprendre sereinement le travail et que les élèves, pas épargnés, retournent en cours. « Dans les bons jours, il y a que 25% d’absentéisme au lycée », constate le professeur en génie civile. 

Une démonstration de force en réponse

Près d’une soixantaine de gendarmes, accompagnés de la police aux frontières, ont quadrillé Dzoumogné, ce mercredi, de 9h à 13h30. « Il y avait plusieurs aspects. Il fallait une reprise de terrains, même si je pense qu’on ne l’a jamais lâché selon moi. On voulait rassurer la population et montrer qu’on est présent à n’importe quelle heure », indique le commandant de gendarmerie. Le centre de Dzoumogné, les abords de la cité scolaire, de l’hôpital et mêmes des rivières ont été fouillées. Dix étrangers en situation irrégulière et deux autres individus recherchés pour des faits de trouble à l’ordre public ont été appréhendés. Le commandant n’exclut pas de répéter ce type d’opérations dans un délai très proche.

Avec l’Ohada, la CCI veut fluidifier le business dans la région

-
avec-lohada-la-cci-veut-fluidifier-le-business-dans-la-region
Nael Abdou Hamidouni, juriste spécialiste du droit Ohada – et ancien étudiant du CUFR de Dembeni – en présente les grandes lignes. « L’Ohada va être un facteur de dynamisation du modèle économique mahorais ! », assure-t-il.

La Chambre de commerce et d’industrie de Mayotte (CCIM) présentait ce mercredi matin son « projet de coopération pour le climat des affaires dans le sud-ouest de l’océan Indien ». Des offres de formation au droit Ohada – qui vise à harmoniser le droit des affaires en Afrique – sont ainsi mises en place à Mayotte, mais aussi à Madagascar et aux Comores.

« Ohada ! Il va falloir vous imprégner de ce nom, que vous entendrez de plus en plus ! », clamait ce mercredi matin Mohamed Ali Hamid, le président de la Chambre de commerce et d’industrie de Mayotte (CCIM), en préambule du lancement du « projet de coopération pour le climat des affaires dans le sud-ouest de l’océan Indien » porté par son institution. « Pour coopérer, il faut trois conditions préalables : un marché commun, une connectivité des territoires et une sécurisation juridique… c’est là l’objet de notre présence aujourd’hui ! », introduit-il.

Rassurer les investisseurs internationaux

Ohada : le mot est sur toutes les lèvres dans la salle ; il est même placardé depuis quelques jours sur bon nombre de panneaux publicitaires, un peu partout sur l’île. Voilà donc l’outil qui doit permettre à nos acteurs économiques de prospérer sereinement dans la région et sur le continent africain. Mais qu’est-ce exactement ? Créé en 1993, le système juridique et judiciaire de l’Organisation de l’harmonisation en Afrique du droit des affaires (Ohada) vise à fluidifier la vie des affaires de ses états-membres dans dix domaines. Le droit Ohada est ainsi pratiqué par dix-sept pays d’Afrique, principalement de l’ouest mais également par les Comores… d’où l’intérêt qu’il peut susciter chez nous. « Concrètement, si vous décidez de constituer une entreprise au Togo ou aux Comores, le droit qui vous est applicable est harmonisé pour éviter les mauvaises surprises localement. C’est une vraie garantie de sécurité juridique », renseigne Nicolas Ligneul, maître de conférences, avocat à la cour de Paris et spécialiste de l’Ohada. « C’est un outil pour sécuriser et rassurer les investisseurs internationaux », résume Ali Hamid. « En s’intéressant à l’Ohada, on s’ouvre les vastes marchés du continent ! ».

Des formations gratuites

En pratique, le programme régional dont il est question ce mercredi consiste à former des praticiens du droit Ohada, par la mise en place de dispositifs de formation à Mayotte, Madagascar et aux Comores. Le projet est financé à hauteur d’environ 560.000€ par l’Union européenne (UE) via le programme de coopération Interreg, et de 100.000€ par l’Agence française de développement (AFD). Il s’est d’abord traduit par l’ouverture, en novembre dernier, d’un master spécialisé en droit Ohada à l’université de Fianarantsoa à Madagascar. Dans notre département, les forces jointes de la CCIM, du Centre universitaire de formation et de recherche (CUFR) de Dembeni et de l’organisation non gouvernementale ACP Légal Océan Indien permettront à 120 étudiants volontaires et à 90 professionnels de prétendre – gratuitement – à l’obtention d’un certificat professionnel en la matière, et à participer à des ateliers socio-professionnels. Les formations débuteront au mois d’avril.

« Vous allez être les ambassadeurs d’un projet très ambitieux. En tant que chef d’entreprise, je vous en suis reconnaissant ! », s’est exprimé le président de la CCIM à l’attention des étudiants du CUFR venus assister à la matinée de présentation. « Il y a parfois des choses qui sont un peu invisibles, mais qui sont fondamentales ! Je pense que c’est ce qui s’initie aujourd’hui avec le lancement d’Ohada à Mayotte », ajoute Yves Jégo, le représentant d’ACP Légal Océan Indien, qui vise à inclure le Mozambique, la Tanzanie ou encore le Kenya dans la boucle. « Nous avons des tas de raisons pour travailler conjointement avec les pays de la région ; nous avons des défis à relever en commun… Pourtant, en l’absence de stratégie collective, les échanges restent limités », enchaîne Thierry Suquet, le préfet de Mayotte. « L’environnement juridique est peu propice aux investissements partagés. Ces freins limitent aujourd’hui les échanges commerciaux et le développement des affaires à l’échelle régionale », constate-t-il pour mieux souligner la pertinence du projet Ohada. Dans l’assemblée, un entrepreneur témoigne effectivement de déconvenues vécues lors de voyages d’affaires au Mozambique ou en Tanzanie : « on se fait parfois racketter ! »

Mayotte, futur carrefour des affaires de l’océan Indien ?

« Le département français de Mayotte peut constituer un point d’appui pour le développement des affaires dans l’océan Indien », plaide enfin le préfet, qui imagine déjà la tenue de « colloques internationaux » ou la création d’un « centre d’arbitrage » sur l’île. Tout cela sera conditionné par la bonne formation de praticiens et par la sensibilisation des acteurs économiques de l’île. Un premier atelier socio-professionnel est prévu ce jeudi matin au siège de la CCIM, animé par plusieurs experts Ohada, dont Nael Abdou Hamidouni, juriste et… ancien étudiant du CUFR ! Les graines sont semées…

 

Un projet de réseau d’entraide pour les jeunes majeurs isolés

-
un-projet-de-reseau-dentraide-pour-les-jeunes-majeurs-isoles

A leurs 18 ans, les enfants placés dans le cadre de l’aide sociale à l’enfance peuvent se retrouver livrés à eux-mêmes. Pour les aider à s’insérer, une association d’entraide, réunissant d’anciens enfants de la protection de l’enfance devrait bientôt voir le jour à Mayotte, seul département d’outre-mer qui en est encore dépourvu. 

Environ 2.000 enfants sont placés à Mayotte. « Et à leur majorité, ils sont souvent livrés à eux-mêmes. Car le territoire manque de structure pour leur permettre de s’insérer », souligne Hamza Bensatem. Pour leur venir en aide, cet ancien enfant de la Ddaas, aujourd’hui président de l’association départementale d’entraide des personnes accueillies en protection de l’enfance (Adepape), à Marseille, s’est rendu à Mayotte pour créer une communauté d’entraide. « L’objectif est de créer une association locale, animée par trois ou quatre personnes ayant bénéficié de l’aide sociale à l’enfance et qui ont tourné la page de ce passé compliqué », indique-t-il. Des personnes de 20 à 35 ans, qui pourraient ainsi aider les jeunes à s’insérer, en leur racontant leurs parcours et en les inspirant. La structure mahoraise permettrait aux jeunes majeurs isolés de reprendre confiance en eux et d’avoir un lieu pour se retrouver. « On sent qu’à Mayotte, les jeunes ont envie de s’en sortir. En métropole, ils sont souvent fatalistes, dans l’abandon alors qu’il y a plus de moyens mis en place pour eux. » 

Seul département d’outre-mer dépourvu

Ce type d’association existe en effet un peu partout sur le territoire national. On en compte 70 en France et Mayotte est le seul département d’outre-mer à en être dépourvu. « Au vu du manque d’infrastructures et de moyens sur l’île, on a besoin plus que jamais de ce type de structure », estime le président de l’association des Bouches-du-Rhône, qui a rencontré des représentants du Conseil départemental, de la Préfecture et de différentes associations comme Mlezi Maoré ainsi que les jeunes mineurs accompagnés. D’autant que la création de cette association est prévue par la loi dans chaque département ou chaque région française. 

Grâce à son parcours, Hamza Bensatem, âgé de 25 ans, redonne, lui aussi, de l’espoir. « J’ai été placé de mes 9 à mes 21 ans. J’ai grandi dans un bidonville à Marseille, ma mère était malade, mon père reparti en Algérie et elle n’arrivait pas à élever ses SIX enfants », explique-t-il. Après plusieurs années douloureuses à « fumer, voler, multiplier les violences » et voir ses frères se faire incarcérer, le Marseillais a intégré l’Adepape et a réussi à reprendre ses études. « Aujourd’hui je suis en master 2 dans une grande école de commerce que j’ai pu financer grâce à une fondation privée. Il y a des dispositifs qui existent, je veux montrer aux jeunes qu’il n’y a pas de fatalité et qu’on peut avoir une deuxième chance », raconte-t-il. 

A l’issue de son séjour à Mayotte, le président de l’Adepape marseillaise rendra un rapport à destination de la secrétaire d’État chargée de l’enfance, Charlotte Caubel, afin d’établir un projet pour Mayotte. L’association devrait ensuite voir le jour sur l’île en fin d’année. Ce samedi 25 mars, Hamza Bensatem organise d’ailleurs un temps d’échange pour tenter d’inciter les anciens bénéficiaires de l’aide sociale à l’enfance de devenir des mentors et commencer à créer un réseau d’entraide. Le rendez-vous est donné à 9h, à l’hôtel du Département. 

Les déchets, ce fléau des mangroves

-
les-dechets-ce-fleau-des-mangroves
Une opération de nettoyage de la mangrove dans le secteur de M’gombani est en cours. Depuis novembre 2022, une vingtaine de chantiers ont eu lieu dans le territoire de la Cadéma.

À Mayotte, les milieux aquatiques et les zones humides sont particulièrement menacés par différentes pressions exercées, pour la plupart anthropiques. Afin de lutter contre la pollution et de préserver ces milieux, la communauté d’agglomération Dembéni – Mamoudzou (Cadéma), mène des opérations de nettoyage et de gestion des déchets dans les cours d’eau et les mangroves sur l’ensemble de son territoire.

les-dechets-ce-fleau-des-mangroves
Ce mercredi matin, la communauté d’agglomération Dembéni – Mamoudzou a tenu une conférence de presse où Nassuf-Eddine Daroueche, Zoulfati Madi, Rachadi Saindou et Christian Beillevaire ont expliqué les actions de nettoyage mises en place dans les rivières et mangroves.

Les mangroves et rivières de l’île sont de plus en plus « des déchetteries à ciel ouvert, où l’on retrouve la présence de macro-déchets, comme des plastiques, des pneumatiques ou des encombrants », annonce le président de la Communauté d’agglomération Dembéni – Mamoudzou (Cadéma), Rachadi Saindou, lors d’une conférence de presse organisée ce mercredi matin à M’gombani. Augmentant la présence de sédiments dans les cours d’eau, ces derniers finissent dans le lagon en nuisant à la survie des écosystèmes et à la préservation de ces milieux, asphyxiant les coraux. Le récif corallien mahorais est donc, lui aussi, « sous pression ».

C’est dans ce contexte que la Cadéma mène des opérations d’entretien, de nettoyage et de gestion des déchets dans les cours d’eau et les mangroves sur son territoire. Réalisées dans le cadre de la compétence de gestion des milieux aquatiques et de prévention des inondations (GEMAPI), ces actions sont menées dans le but de « préserver nos zones humides et lutter contre la pollution », complète le président. La zone d’intervention de l’intercommunalité dans les mangroves représente 200 hectares.

Déjà 172 tonnes de déchets collectées

Les chantiers ont débuté en novembre dernier. Depuis, une vingtaine ont été réalisés, à raison « d’un chantier par semaine », note le président. Depuis le lancement du projet, ce sont 172 tonnes de déchets – ordures ménagères, encombrants métalliques ou déblais – qui ont été collectées, soit dix tonnes ramassées en moyenne. La surface nettoyée représente 11.626 m². Les équipes de nettoyage, séparées en quatre lots géographiques – au travers d’un accord cadre à bons de commande – pénètrent jusqu’à cinq mètres à l’intérieur des mangroves. Les déchets proviennent, pour la plupart, des cours d’eaux qui amènent les détritus jetés en amont, jusqu’aux mangroves.

« En termes d’enjeux, les mangroves sont notre meilleur atout pour s’adapter au changement climatique », explique Christian Beillevaire, responsable de l’antenne mahoraise du Conservatoire du littoral. En effet, elles permettent une filtration de toutes les pollutions, mais représentent également une nurserie pour différentes espèces de poissons. « C’est un ouvrage de génie écologique, que l’on ne peut pas reproduire », ajoute-t-il. Cette démarche mise en place par l’intercommunalité, entend s’inscrire dans une politique de préservation des milieux aquatiques et de la biodiversité. « Nous œuvrons à construire un territoire durable, que nous serons fiers de transmettre aux générations futures », annonce fièrement Rachadi Saindou. L’intercommunalité investit 400.000 euros par an pour ces opérations réalisées dans les huit cours d’eaux principaux, les affluents, les ravines et dans les mangroves. « Nous devons agir collectivement et ce, dès maintenant », lance-il.

Une valorisation de la mangrove

La sensibilisation des usagers et habitants aux questions de l’environnement est une autre mission développée par la Cadema. « Notre action ne s’arrête toutefois pas à ces chantiers de nettoyage, mais s’accompagne de sensibilisation par nos brigades écogestes », notifie le président. En effet, des actions de sensibilisation à l’environnement sont mises en place dans les mangroves, notamment au travers de visites pour les scolaires, afin de montrer l’importance des palétuviers à Mayotte. Dans le 101e département, sept formes de palétuviers existent, dont trois endémiques. En complément à ces actions de nettoyage, Nassuf Eddine Daroueche, vice-président de la Cadéma explique que, « pour la nouvelle génération, nous voulons garder cet aspect mangrove » dans le quartier de M’gombani, qui représente l’une des plus importantes mangroves du territoire de l’intercommunalité. Pour cela, des îlots de fraîcheurs vont être créés, pour rappeler « l’aspect boisé » des palétuviers. L’ensemble des places de ce quartier est concerné par ce chantier, qui s’inscrit dans le projet « Action cœur de ville ».

Comores : Plusieurs prisonniers libérés dont l’ex-directeur des aéroports Yasser Ali

-
comores-plusieurs-prisonniers-liberes-dont-lex-directeur-des-aeroports-yasser-ali

L’ancien directeur général des aéroports avait été condamné, fin 2022, à une peine de sept ans de prison ferme, dans une affaire de trafic d’or impliquant des ressortissants comoriens et malgaches. Avant cette libération conditionnelle, Yasser Ali Assoumani vivait dans une clinique médicale de la capitale. 

A quelques jours du mois sacré de ramadan, le ministère comorien de la Justice a autorisé la libération sous conditionnelle d’une quarantaine de prisonniers incarcérés dans les prisons du pays. La répartition s’est fait ainsi : 21 à Ngazidja, 17 à Koki, sur l’île d’Anjouan et trois pour Badjo, le centre pénitencier de Mohéli. L’arrêté, signé le 21 mars, a été exécuté hier, mercredi. Sur la liste, on retrouve l’ancien directeur général des aéroports des Comores (Adc), Yasser Ali Assoumani. Deux de ses avocats ont confirmé l’information sans vouloir rajouter de commentaires. Après avoir fait la pluie et le beau temps à l’aéroport international Moroni Prince Saïd Ibrahim, ce dernier s’est retrouvé embourber dans une affaire de trafic d’or transnational qui a entrainé sa propre chute. Il était écroué à la prison de Moroni depuis janvier 2022. Ce n’est que le 27 octobre de la même année, que le tribunal correctionnel a rendu son verdict. L’ancien patron des aéroports des Comores (Adc), écopera au final d’une peine de sept ans de prison ferme assortie d’une amende d’un million de francs comoriens, soit donc 2.000 euros. Quatre autres inculpés avaient pris la même sanction. Parmi eux, l’enfant du procureur général de la cour suprême, Harifadja Abodo Nourdine Fardy.

Directeur depuis 2016

Sur les neuf prévenus, deux seulement étaient blanchis par la justice, le jour du procès. Proche du président Azali Assoumani, Yasser Ali Assoumani était nommé à la tête de l’aéroport depuis 2016 jusqu’à sa descente aux enfers. Le 28 décembre 2021, les services douaniers ont découvert près de 49 kilogrammes d’or qui s’apprêtaient à être embarqués dans un jet privé en direction de Dubaï. Sur le champ, les forces de l’ordre arrêtent les voyageurs (deux malgaches et un comorien) ainsi que le métal jaune, près de 28 lingots d’or, évalués à plus de deux millions d’euros. D’autres personnalités à l’instar de Yasser Ali seront appréhendées. Suite à ce coup de filet, le parquet a ouvert une enquête dont les premiers éléments ont révélé l’existence d’un vaste réseau de trafic d’or opérant entre Madagascar et les Comores. Toujours dans le cadre des investigations préliminaires, il s’est avéré que les trafiquants ont effectué entre septembre et décembre 2021, environ onze opérations. Tout partait de la Grande île et une vedette récupérait le métal dans les côtes anjouanaises. Le réseau se chargeait de l’expédier ensuite à Moroni, toujours par voie maritime. Une fois à l’aéroport de Hahaya, d’autres personnes facilitaient le passage. Mais après neuf mois d’enquête, l’opinion n’apprendra rien sur les méandres du fameux réseau. Certains ont dénoncé l’extradition avant la fin du procès des deux citoyens malgaches, considérés comme des témoins clés dans l’affaire.

Surpopulation carcérale

Notons qu’avant d’être autorisé à bénéficier de la liberté conditionnelle, Yasser Ali Assoumani tout comme la majorité des autres condamnés pour trafic d’or, vivait depuis plus de six mois dehors, dans une clinique médicale. Dans ces établissements hospitaliers, on leur avait presque donné accès à tout. L’arrêté du Garde des sceaux comorien, précise en revanche que tous les 41 détenus cités, peuvent à tout moment regagner la case prison en cas de conduite notoire ou nouvelle condamnation. Cette mesure intervient à un moment où les conditions carcérales deviennent de plus en plus intenables. Néanmoins, il arrive que des personnes non éligibles se faufilent. En mars dernier, une soixantaine de condamnés avait été libérée afin de réduire la pression carcérale. Sauf qu’à la surprise générale, on s’est rendu compte que des agresseurs sexuels faisaient partie des bénéficiaires. Ce qui avait créé un tollé. Entre insalubrité et surpopulation, plusieurs prisonniers tentent en effet de s’échapper. Début février, quatre détenus ont réussi à s’évader de la maison d’arrêt de Moroni, où les mineurs sont livrés à eux-mêmes. Entre 2020 et 2023, le service pénitencier a enregistré plus de quarante prévenus qui ont pris la poudre d’escampette. Pour désengorger les lieux, les autorités espèrent utiliser une annexe située au camp militaire de Mdé, que l’Union européenne va financer la réhabilitation.

L’endroit devra accueillir environ 130 prisonniers, majoritairement des femmes et des mineurs, avait assuré le secrétaire général du ministère de la Justice dans les colonnes d’Al-watwan. Le coût des travaux est évalué à 400.000 euros.  

Plus grand musée de France : Le minbar de Mayotte vainqueur !

-
plus-grand-musee-de-france-le-minbar-de-mayotte-vainqueur

L’ancien objet de la mosquée du vendredi de Kawéni était en lice pour le Plus grand musée de France, un concours mis en place par l’Allianz France et la Fondation pour la Sauvegarde de l’Art Français. En concurrence avec la fontaine de la Vierge à Saint-Paul (La Réunion), l’objet aujourd’hui au musée de Mayotte a recueilli davantage de votes au jour de clôture, ce mardi 21 mars (3.209 contre 2.936). Fabriqué sur l’île, l’objet n’est pas ancien (il date des années 70), mais « il a bien une valeur patrimoniale », expliquait la semaine dernière Abdoul-Karime Ben Saïd. Le directeur du musée de Mayotte essayait là d’inciter la population mahoraise à voter pour que le minbar conserve son avance sur l’objet réunionnais. Celui-ci espère dorénavant que la dotation de 8.000 euros remportée va permettre la restauration de plusieurs parties en bois frappées par l’usure.

Fortes pluies/Orages : Mayotte en vigilance orange, ce mercredi

-
fortes-pluiesorages-mayotte-en-vigilance-orange-ce-mercredi

« À compter de ce jour, mercredi 22 mars à 8h30, Météo-France place Mayotte en vigilance orange « Fortes pluies/ orages » et en vigilance jaune « vagues-submersions marines », annonce la préfecture de Mayotte. Depuis ce mercredi matin, en pleine journée mondiale de l’eau en outre, des ondées venues de l’est passent sur le territoire, accompagnées par des orages. Le vent est faible de secteur Sud-Est de 10 à 20 km/h mais se renforçant au passage de grains avec des pointes pouvant atteindre 60 à 70 km/h. « Ce phénomène est susceptible de provoquer localement d’importants désordres. À ce stade, aucune alerte pré-cyclonique n’est déclenchée », précisent toutefois les services de l’État ?

Ils préconisent de rester prudent en cas de déplacements, de ne pas franchir à pied ou en voiture les ravines ou les rivières en crue, d’éviter les loisirs en pleine nature ou de prévoir des moyens d’éclairage de secours et d’avoir une réserve d’eau potable.

Pour cette dernière d’ailleurs, il est rappelé que l’eau du robinet peut rester impropre à la consommation au moins 48 heures après l’arrêt des pluies.

Vers 12h30, Météo France a levé les deux vigilances oranges et a placé Mayotte en vigilance jaune pour ces deux phénomènes.

Édition 2023 de la journée internationale des forêts

-

Le 21 mars marque la journée internationale des forêts. Les forêts naturelles tropicales mahoraises couvrent aujourd’hui moins de 5 % du territoire et accueillent une biodiversité remarquable, constituée de 653 espèces indigènes, dont 47 sont endémiques de Mayotte. À ce jour, le département détient 5.408 hectares de forêt. A l’occasion de la journée Internationale des forêts 2023, le service ressources forestières du conseil départemental ouvre les portes de l’Arboretum de Coconi. L’évènement aura lieu à la scierie départementale, route de Kahani à Coconi, le mardi 21 et le mercredi 22 mars à partir de 9h.

Ramadan : adaptation des horaires de la ville de Mamoudzou

-

La ville de Mamoudzou adapte ses horaires durant le mois de Ramadan et les six jours de Chawal. Les horaires d’accueil évoluent et seront du lundi au jeudi de 7h30 à 14h ; le vendredi de 7h30 à 11h.

Prochain marché du Sud ce samedi à Bouéni

-

La communauté de communes du sud et les communes de Bandrélé, Bouéni, Chirongui et Kani-Kéli organise le marché agricole et d’artisanat du sud. Le prochain rendez-vous aura lieu ce samedi 25 mars, de 8h à 13h, au Carrefour Majimeouni à Bouéni. Il sera suivi des autres marchés organisés pendant le Ramadan : le samedi 1er avril à Mramadaoudou, de 8h à 13h ; le samedi 8 avril à Hamouro de 8h à 13h et le samedi 15 avril à Kani-Kéli de 8h à 13h.

Un risque vectoriel plutôt modéré sur l’île

-
un-risque-vectoriel-plutot-modere-sur-lile

Dans le cadre de la lutte antivectorielle, la semaine dernière, 2.374 domiciles ont été visités. Les équipes sur le terrain ont recensé 2.986 gîtes, dont 211 contenaient des larves de moustiques, soit 7% des gîtes recensés. Cette semaine, les agents de la lutte antivectorielle seront à M’Tsahara, Majicavo, Miréréni (Tsingoni), Hapandzo et Combani.

Pour limiter la prolifération des moustiques et le risque de transmission des maladies, l’agence régionale de santé rappelle qu’il « est important d’appliquer les gestes suivants : éliminer les endroits où l’eau peut stagner, vider les récipients contenant de l’eau, changer l’eau des plantes et fleurs chaque semaine, vérifier le bon écoulement des gouttières, couvrir les réservoirs d’eau hors d’usage ».

Lycée de Dzoumogné : le personnel invoque son droit de retrait

-

Le personnel du lycée polyvalent de Dzoumogné informe, au travers d’un communiqué, qu’à compter de ce mardi 21 mars, après le départ des élèves de l’établissement, appliquera son droit de retrait. Depuis quatre ans maintenant, le lycée est régulièrement le fait d’incidents, « la plupart du temps fruits d’agressions d’éléments extérieurs. Nous ne comptons plus les évacuations, blessures, traumatismes, vols, sans compter les véhicules endommagés, tant au niveau des élèves que des adultes ». Depuis la fin des vacances scolaires, le personnel de l’établissement constate que les attaques sont presque quotidiennes et alerte qu’un « collègue a délibérément été pris pour cible, nos véhicules sont pris pour cibles, nous ne pouvons pas circuler en dehors des salles de classe sans risquer un caillou ». Au vu des événements violents qui se sont déroulés depuis ces quatre dernières années, et plus particulièrement depuis ces vacances scolaires, le personnel considère que « ces événements sont de nature à mettre en cause l’intégrité et la sécurité des élèves et du personnel ».

« Conformément à l’article L 4131-3, nous avons un motif raisonnable de penser que la situation dans laquelle nous travaillons présente pour nous et nos élèves une situation de danger grave et imminent », expliquent-ils. Le personnel du lycée polyvalent de Dzoumogné exerce donc son droit de retrait, ainsi qu’à l’annexe de Bandraboua. Le personnel demande aux autorités « une présence policière quotidienne et continue » dans toute la rue, afin de « sécuriser nos déplacements » entre le parking des véhicules et l’établissement. Le personnel du lycée observera son droit de retrait jusqu’à ce que « l’administration sécurise » leurs conditions de travail.

Football : Warmed Omari en équipe de France espoirs

-
football-warmed-omari-en-equipe-de-france-espoirs

Parmi les joueurs mahorais, Warmed Omari est celui qui semble le plus en forme. Il vient d’être à nouveau appelé en équipe de France espoirs pour les rencontres contre l’Angleterre (samedi 25 mars, 18h, à Leicester City) et l’Espagne (mardi 28 mars, 18h30, au stade de la Rabine de Vannes). Capitaine de l’équipe l’an dernier, le natif de Bandraboua a été éloigné ensuite de longs mois pour une pubalgie. Grapillant des minutes dans un Stade rennais solidement ancré à la cinquième place du classement de Ligue 1, il a repris sa place de titulaire dernièrement. Le Mahopolitain de l’année au Sportif de l’année 2021 a même empêché Kylian Mbappé d’inscrire un nouveau but ce week-end dans la victoire de son équipe contre le Paris-Saint-Germain (0-2).  

Chanfi : la première pierre posée à Pamandzi !

-
chanfi-la-premiere-pierre-posee-a-pamandzi
Sous les yeux de la conseillère départementale de Pamandzi, Soihirat El Hadad (gauche), la présidente de la Sim, Zaounaki Saindou (droite), lance officiellement les travaux de l’opération Chanfi.

Élus et cadres de la Société immobilière de Mayotte (Sim) étaient réunis, ce mardi matin, à Pamandzi pour officialiser le lancement de l’opération Chanfi : une construction de 38 logements locatifs mixtes et de trois espaces commerciaux, dont la livraison est prévue dans moins de deux ans.

Sur un peu de ciment étalé à la truelle, chacun pose son parpaing symbolique. Quelques sourires pour les photographes, qui immortalisent – ce mardi matin – le lancement officiel des travaux de l’opération baptisée Chanfi, portée par la Société immobilière de Mayotte (Sim) et conventionnée avec la mairie de Pamandzi. Une cérémonie était organisée pour célébrer la pose de ces premières pierres.

Concrètement, 38 logements pousseront sur sept étages, à proximité de l’aéroport international Marcel-Henry, sur une parcelle de 1.660 m² adjacente au centre de rétention administrative offrant une vue imprenable sur le lagon. Quinze sont destinés au prêt locatif social (PLS), 23 sont classés « logement locatif intermédiaire » (LLI). Trois espaces commerciaux totaliseront 250 mètres carrés d’espace de vente. Enfin, cinquante places de parking sont prévues. « Nous partons pour 22 mois de travaux », renseigne Stefania Merzario, l’architecte en charge du projet, soulignant que le bâti est réfléchi pour favoriser « la ventilation naturelle ».

Une opération vitrine

« C’est une belle opération qui favorise la mixité sociale et fonctionnelle : on a du logement social, du logement intermédiaire et des commerces. Le site est magnifique, avec une très belle vue. Il s’agit pour nous de montrer que la Sim sait faire autre chose que juste du logement social ! », plaide Ali Ahmed Mondroha, le directeur général. « Nous sommes ici à l’extrême sud de la Petite-Terre : c’est la porte d’entrée de Mayotte… un endroit où l’île doit montrer son meilleur visage aux visiteurs ! », abonde Ibrahim Madi Mdahoma, le premier adjoint au maire de Pamandzi, ravi par le projet qu’il juge « élégant ». « Nous manquons tant de logements dans la commune… et c’est un quartier qui a fortement besoin de commerces de proximité ! », argue-t-il.

Avec un loyer de sortie compris entre 8 et 10€ du m² pour les quinze logements PLS, Chanfi viendra étoffer en partie l’offre de logement social de la commune de Pamandzi. « Nombreux sont les gens qui ne parviennent à accéder à la propriété ou au parc locatif privé », se désole l’adjoint au maire, qui assure que la municipalité redoublera d’efforts en ce sens dans les mois à venir. « C’est un défi que nous nous devons de relever », ajoute Soihirat El Hadad, la conseillère départementale du canton de Pamandzi.

Les 38 de Chanfi s’ajoutent donc aux « 1.700 logements actuellement en construction » de la Sim rapporte la présidente Zaounaki Saindou, « avec des livraisons prévues d’ici 2025 ». La Sim, rappelle-t-elle au pupitre, « a vocation à tripler son parc dans les dix ans à venir », pour passer de 2.600 à plus de 7.000 logements en gestion. « Cela représente environ 120 millions d’euros d’investissements annuels ».

La Commission européenne confirme le retour des paiements à Mayotte

-
la-commission-europeenne-confirme-le-retour-des-paiements-a-mayotte
La Commission européenne a donné son accord pour ouvrir à nouveau le robinet pour Mayotte.

L’État va pouvoir pousser un ouf de soulagement, lui qui s’est porté garant auprès des porteurs de projet mahorais. La Commission européenne, dans une décision du vendredi 17 mars, a accepté de revenir sur l’arrêt des paiements pour l’île aux parfums, en vigueur depuis juillet 2022.

C’est une excellente nouvelle pour un département qui en a cruellement besoin. La Commission européenne a acté le retour des paiements européens, ce vendredi 17 mars. « Il convient par conséquent d’abroger la décision d’exécution de la commission », est-il annoncé.  Les signaux étaient bons, ces derniers mois, alors que la décision initiale avait été prise après la constatation d’irrégularités sur la période 2017-2019. Le 19 janvier, lors d’une réunion à la MJC de M’gombani, Mario Gerhartl, DG Régio de la Commission européenne, avait annoncé : « D’ici quelques mois, si tout va bien, les paiements pourront reprendre ». Côté politique, lors de son passage à Mayotte, le mois dernier, le patron de Renaissance (ex-La République en marche) avait déclaré que les parlementaires européens de sa formation ont pu obtenir le décaissement des fonds européens pour le département. « Il faut débloquer cette situation à travers des opérateurs d’intérêt national unissant les services de l’État aux élus locaux dans un axe de développement d’infrastructures locales, et autour de la dimension française et européenne de Mayotte, de la culture européenne dont l’île est l’ambassadrice dans cette zone du globe », avait souligné Stéphane Séjourné, par ailleurs lui-même député européen.

Au GIP L’Europe à Mayotte (voir encadré), les salariés voyaient plutôt le résultat des audits de ces derniers mois. La structure cogérée par le Département et la préfecture de Mayotte a été créée en 2021 pour que le territoire rattrape son retard dans l’accompagnement et la réalisation de projets susceptibles d’être financés par l’Europe. Ce qu’elle a commencé à faire. « La Commission a examiné les informations fournies par les autorités nationales et conclut que les mesures nécessaires ont été mises en œuvre de manière satisfaisante », conclut l’instance.

Chassé-croisé des programmations

Les paiements européens de retour, les tapes dans le dos vont être brèves, le travail est « énorme » cette année, pour reprendre une formule du préfet de Mayotte, Thierry Suquet. En effet, la programmation 2014-2020 touche à sa fin en décembre 2023. En janvier, sur les 254 millions de l’euros de l’enveloppe Feder (Fonds européen de développement régional) allouée à Mayotte par exemple, 251 millions ont bien été programmés, mais 74 millions seulement ont été certifiés. C’est-à-dire que moins de 30% de l’enveloppe a pu être réellement consommée. Pour avoir assez de temps de monter les dossiers, l’autorité de gestion a prévenu que juin 2023 serait la date limite pour les déposer. Car derrière, ça pousse. Le nouveau programme Feder avec sept orientations est déjà acté, tandis que le FSE (Fonds social européen) s’oriente vers des actions liées à l’insertion et la lutte contre l’exclusion (49%) ou l’insertion des jeunes et l’éducation (27%). 

Ce programme 2021-2027 doit en tout cas permettre de ne pas répéter les erreurs du passé. L’enjeu est crucial. Une mauvaise gestion et l’enveloppe dont Mayotte a tant besoin s’allègera.

Pas de directeur et une menace de grève

Au GIP L’Europe à Mayotte, la nouvelle du retour des paiements est bien accueillie. Elle permet d’entretenir la confiance des porteurs de projet. Elle arrive, cependant, sur fond de contexte toujours tendu. Depuis l’éviction d’Ali Soula, en février, il n’y a toujours pas de directeur à la tête de la structure d’une quarantaine d’employés (détachés du Département, de la préfecture de Mayotte ou directement rattachés au GIP). Les relations compliquées entre les services, accentuées par l’omniprésence du secrétariat aux affaires régionales, ont même débouché sur une grève, début mars. Selon nos informations, les accords du protocole signés par les cogestionnaires et les représentants des salariés ne sont pas tout à fait respectés et la possibilité d’une nouvelle grève des agents reste d’actualité.

Le pôle d’excellence rural se dote d’un laboratoire de phytochimie

-
le-pole-dexcellence-rural-se-dote-dun-laboratoire-de-phytochimie
Thomas Vignaud, directeur des opérations du laboratoire du PER, devant un séchoir solaire, permettant de sécher les plantes.

Les chercheurs du centre de recherche insulaire et observatoire de l’environnement (Criobe) ont inauguré leur laboratoire, ce mardi 21 mars. Ce local leur permet notamment de travailler sur la structuration de filières comme la vanille ou le café, mais également sur la cosmétopée et la pharmacopée, grâce aux plantes médicinales. 

le-pole-dexcellence-rural-se-dote-dun-laboratoire-de-phytochimie
Ce mardi 21 mars, Cédric Bertrand et les autres chercheurs du centre de recherche insulaire et observatoire de l’environnement ont inauguré leur laboratoire de phytochimie au PER de Coconi.

Il y a trois ans, le conseil département et le rectorat de Mayotte ont fait appel à l’expertise de plusieurs chercheurs pour participer à la relance ou à la structuration de filières comme l’ylang-ylang, la vanille, le cacao, le café ou encore le jasmin et le curcuma. Trois ans plus tard, les chercheurs du (Criobe) inaugurent leur laboratoire de phytochimie, situé au PER de Coconi. Un outil de recherche dans lequel ils travaillent sur plusieurs volets. Pour relancer les cultures oubliées ou délaissées – souvent par manque de débouchés – la laboratoire s’intéresse à leurs spécificités. Au total, le centre de recherche bénéficie d’un budget d’1,5 million de l’État dans le cadre du Plan innovation outre-mer (Priom) et de 2,3 millions d’euros du Département.  

« Une typicité du territoire mahorais » 

« Mayotte est un terrain fertile pour de nombreuses plantes ou épices comme le curcuma. Et nous avons réussi à prouver que ces produits mahorais étaient dotés de caractéristiques uniques et avaient donc une véritable valeur ajoutée. C’est le cas de l’huile essentielle d’ylang-ylang qui n’a pas le même marqueur que celle des Comores. On se dirige ainsi vers une typicité du territoire mahorais », précise Cédric Bertrand, chercheur au sein du Criobe. Grâce à ces recherches, l’idée est « de ne pas laisser tomber les agriculteurs et de recréer du lien avec les industriels en métropole ou en Europe », souligne Thomas Vignaud, directeur des opérations du laboratoire du PER. Mais aussi de cibler des marchés hauts de gamme.

Au-delà de ces plantes, les chercheurs s’intéressent également aux plantes à parfum, aromatiques et médicinales pour la cosmétopée ou la pharmacopée. « Nous travaillons sur douze plantes mahoraises, qui agissent notamment sur les maux de ventre ou de tête. Nous regardons ce qui marche et pourquoi ça fonctionne pour en faire des compléments alimentaires pour le bien-être notamment », précise le directeur. Un des chercheurs travaille en parallèle sur une gamme de cosmétique à base de plantes mahoraises, pour l’entreprise spécialisée dans la biotechnologie végétale, Greentech. 

Une plateforme d’innovation en mer

Pour les chercheurs, un troisième volet vise à travailler sur l’innovation en mer. « L’idée est de développer l’aquaculture innovante. Au lieu de produire des milliers de tonnes de poissons gavés aux poissons séchés, nous travaillons sur les éponges ou les algues. On peut par exemple produire de l’agar-agar avec un type d’algue à Mayotte », illustre Thomas Vignaud. Les éponges auraient, elles aussi, des composants intéressants. « L’idée est de reproduire un jardin mahorais en mer avec des poissons, des algues, des mollusques qui vont se nourrir entre eux et dépolluer leur milieu… » Le Criobe envisage d’ailleurs de créer une plateforme d’innovation en mer d’ici un an.

 

Opération Wuambushu : « Elle permettra de tirer des leçons » selon SGP-Police

-
operation-wuambushu-elle-permettra-de-tirer-des-lecons-selon-sgp-police
500 policiers et gendarmes supplémentaires sont prévus sur l’île dans le cadre de l’opération de lutte contre l’immigration illégale.

Pour le syndicat SGP-Police de Mayotte, l’opération secrète de Gérald Darmanin, qui viserait à détruire près d’un millier de cases en tôle, à expulser en masse les personnes en situation irrégulière et à lutter contre la délinquance, pourrait servir de laboratoire pour lutter contre l’immigration clandestine en métropole. Cet article fait partie de notre série sur l’opération prévue en avril sur le territoire. 

« L’opération « Wuambushu » est une expérimentation qui montrera que la lutte contre l’immigration clandestine est avant tout une question de moyen. » C’est ainsi que Djamaldine Djabiri, représentant du syndicat SGP-Police, perçoit l’opération secrète, préparée en toute discrétion par Gérald Darmanin et dévoilée par Le Canard Enchaîné le 22 février. Cette dernière viserait à expulser massivement les étrangers en situation irrégulière et à détruire près d’un millier de bidonvilles. Le journal satirique rapporte que plus de 500 policiers et gendarmes devraient arriver en renfort sur l’île pour une opération qui devrait durer deux mois à compter du 20 avril.

« Des moyens à mettre en place à l’avenir » 

Si les syndicats de policiers ne démentent pas, la plupart refuse de communiquer. Le syndicat SGP-Police, pour sa part, estime donc que « l’opération sera une réussite et que nous pourrions en tirer des leçons sur les moyens à mettre en place à l’avenir à Mayotte ». Djamaldine Djabiri souligne que « pendant deux mois, l’État va prendre sa part, alors qu’il lui a souvent été reproché son manque d’engagement pour éradiquer les fléaux que sont l’immigration clandestine et l’insécurité ». Son organisation aimerait toutefois que les collectivités du territoire s’investissent davantage sur ce thème, tout au long de l’année, comme les citoyens. « Certains maires et certains Mahorais aident au séjour de personnes irrégulières », regrette le syndicaliste.

« En piste pour Matignon » 

Mais Djamaldine Djabiri reste toutefois sceptique quant au retour du calme après l’opération. « Nous ne pensons pas que la paix revienne à jamais à Mayotte à l’issue de ces deux mois. Nous observerons les réussites et les ratés afin de savoir ce qu’il faudra mettre en place de manière pérenne pour assurer une meilleure lutte contre ces fléaux. » Lors de ses révélations, Le Canard Enchaîné estimait que cette opération avait en effet pour but de « faire de l’île un laboratoire de la politique anti-immigration de Gérald Darmanin et de le mettre en piste pour Matignon ».

Comores : L’opposition réclame une amnistie pour les prisonniers politiques

-
comores-lopposition-reclame-une-amnistie-pour-les-prisonniers-politiques

Dans un courrier adressé à Azali Assoumani, les opposants comoriens réunis au sein du Front commun élargi, y ont formulé une série de propositions qui selon eux garantiront au pays une élection présidentielle apaisée. Parmi les doléances retenues, figure entre autres, la libération des détenus politiques déjà jugés. La présidence ne s’est pas encore exprimée. 

Alors que l’élection présidentielle approche à grands pas, l’opposition comorienne continue de sensibiliser la population et multiplie les rencontres en sillonnant les villes et les villages de la Grande Comore. Mais au-delà de ces meetings, le Front commun élargi, ne manque pas dès que l’occasion se présente d’interpeller le locataire de Beit-Salam qui doit, sauf changement de calendrier, organiser un scrutin en 2024. Candidat à sa propre succession, Azali Assoumani ne bénéficie pas de la confiance de ses opposants. Ceux-ci, estiment qu’à l’heure actuelle, les conditions ne sont pas réunies pour l’organisation d’une élection transparente. Pour cette raison, l’opposition a écrit au chef de l’État comorien, récemment devenu pour un an, président de l’Union Africaine. Le courrier rédigé le 16 mars 2023, auquel Flash infos a eu accès, contient une batterie de propositions qui favoriseront la tenue d’une élection crédible, libre et apaisée d’après ses auteurs. « La prochaine élection présidentielle qui s’annonce en Union des Comores nécessite votre diligence eu égard à la situation politique et sociale difficile actuelle, conséquence du référendum constitutionnel et de l’élection présidentielle controversés, respectivement en date du 30 juillet 2018 et du 24 avril 2019 », a souligné dans un premier temps, le signataire du document, Ahmed Hassane El-Barwan, à la fois secrétaire général du parti Juwa et du Front commun.

Liberté de manifester

Faisant valoir son attachement à la réconciliation du pays, le Front commun élargi demande ainsi au président comorien de prendre en considération un certain nombre de préalables, s’il veut créer un climat d’apaisement et de concorde. Le courrier s’est focalisé sur deux points essentiels. Sur les libertés, l’opposition a mentionné les revendications suivantes : Une garantie de la liberté d’entrée et de sortie de tous les comoriens sur le territoire national et international, l’amnistie ou la grâce de tous les détenus politiques jugés définitivement et enfin une liberté de se rassembler en public ou en privée. En effet, en dépit des tournées observées un peu partout, ces derniers temps, les manifestations politiques dans la capitale sont systématiquement interdites. Depuis 2018, la préfecture de Moroni refuse de délivrer une autorisation. Même si c’est pour dénoncer la cherté de la vie ou la flambée des prix des carburants. Pour la question des prisonniers politiques, soulevée dans la correspondance, on pense à des personnalités comme l’ancien président, Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, le gouverneur déchu d’Anjouan, Abdou Salami et l’ex-vice-président, Mohamed Ali Soilihi, désigné début février, leader de toute l’opposition. Ils sont tous condamnés par la cour de sûreté de l’État, dont les décisions ne peuvent faire l’objet d’aucun recours.

L’armée dans les casernes

Pour l’élection présidentielle, le Front commun a formulé trois exigences. « Le cantonnement de l’armée et autres forces de l’ordre dans les casernes et la possibilité pour l’opposition, la société civile et le pouvoir de désigner, en ce qui leur concerne, leurs représentants au sein des organes en charge de la gestion des élections, et des juges électoraux. Leur nomination finale relèvera de la compétence du président de la République », poursuit la lettre de deux pages. A un an de l’élection présidentielle, l’opposition tente de resserrer les rangs, seul moyen qui selon la plupart de ses caciques aidera à battre Azali Assoumani, déterminé à rester au pouvoir jusqu’en 2029. Élu en 2016, pour un seul quinquennat non renouvelable, l’ex-putschiste a modifié la constitution deux ans plus tard. Non seulement ce tripatouillage a empêché un natif de l’île d’Anjouan de présider les destinées de l’archipel en 2021, conformément à l’accord de Fomboni (2001), mais il a également revu à deux le nombre des mandats. Malgré sa réélection contestée de 2019, l’actuel président de l’Union Africaine ne semble pas prêt à prendre sa retraite. Son parti a déjà annoncé sa candidature pour 2024. Mais les irrégularités et bourrages d’urnes, constatées pendant la réforme constitutionnelle (2018) et les derniers scrutins ne doivent plus se reproduire, insiste l’opposition qui pointe du doigt les lois électorales votées en décembre. Jusqu’à lors, les yeux sont tournés vers Beit-Salam qui n’a toujours répondu au courrier. Le porte-parole du gouvernement assure de son côté que le président de l’Union compte bien le faire. « Le Président Azali ne prône pas seulement le dialogue, il est également champion du dialogue qui aujourd’hui, soit dit en passant, fait sa renommée. Semble-t-il la lettre fait état d’un certain nombre des conditions. Et bien celles-ci seront minutieusement examinées et elles feront partie du dialogue découlant conséquemment dudit courrier », a promis Houmed Msaidie, interrogé ce mardi. Le Front commun se dit ouvert à des discussions pour que celles-ci aboutissent à redorer « l’image de notre pays pleinement ancré dans la démocratie et progrès ».

Grève à EDM : Une coupure volontaire à la centrale des Badamiers

-
greve-a-edm-une-coupure-volontaire-a-la-centrale-des-badamiers

Le conflit social débuté fin 2022 n’est toujours pas terminé chez Electricité de Mayotte. Malgré un protocole de sortie signé entre la direction et les syndicats, les sanctions contre des employés soupçonnés de dégradations provoquent toujours des remous. Ce mardi, le site des Badamiers, à Dzaoudzi-Labattoir, a été un temps occupé par les grèvistes. La production du site a été temporairement coupée par les occupants, qui ont quitté les lieux vers 13h30.

Les accueils physiques d’EDM (Électricité de Mayotte) seront fermés ce mercredi 22 mars, « en raison d’un mouvement social », annonce également le fournisseur d’électricité dans un communiqué envoyé ce mardi. Les équipes d’EDM restent joignables via l’espace client ou par téléphone.

Le flash infos du jour

Flash infos Mayotte du Mardi 6 mai 2025
Mardi 6 mai 2025

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes