À l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, l’association Mlezi Maore et ses services organisent différentes actions. Elle propose un temps d’échange, de débats et de réflexion avec les jeunes à la Maison des adolescents de l’association, à Cavani, à Mamoudzou, de 8h30 à 12h ce vendredi. Ce sera l’occasion pour le public de découvrir un atelier autour de la thématique de l’accès aux soins. Pour plus d’informations, il est possible d’appeler le 02 69 63 29 09 ou d’écrire au mail suivant : mda@mlezi-maore.com. Le Point accueil écoute jeunes propose de son côté un tournoi de beach handball sur la plage d’Acoua, afin de célébrer l’égalité. Le tournoi se déroulera ce vendredi de 13h à 17h. Chaque équipe mixte comportera sept joueurs, et il y a un maximum de huit équipes. Pour s’inscrire, il est possible de contacter le 06 39 29 37 98 par appel ou SMS. Enfin, les services EVARS (Espaces vie affective, relationnelle et sexuelle), PSP (Parcours de sortie de prostitution) et CPCA (Centre de prise en charge des auteurs de violences conjugales) participeront ce vendredi à un séminaire organisé par la Communauté de communes du Sud (CCSud). La santé de la femme sera abordé et les services de Mlezi Maore auront un stand tout au long de la journée de vendredi.
Crise de l’eau : une casse à Koungou entraîne des coupures
Une casse sur une conduite a privé d’eau une partie de Koungou et Mamoudzou, ce mercredi après-midi. Celle-ci a été « causée par une entreprise lors de travaux de terrassement à proximité de la conduite d’adduction du réservoir de Maji-Haut », a indiqué la Société mahoraise des eaux (SMAE). Une coupure urgente a donc été décidée pour les villages de Koungou, Majicavo-Koropa, Kaweni, M’tsapéré et le quartier Ngnambo Titi à Passamaïnty. Alors que la remise en eau devait intervenir en fin d’après-midi, elle a été retardée pour les secteurs Hauts-Vallons, Majicavo-Lamir et Doujani, dans la soirée de mercredi.
Le tournoi Futsal Ramadan revient à Passamaïnty
Le tournoi de Futsal Ramadan est de retour cette année avec une nouvelle édition qui se tiendra du 11 mars au 10 avril, à la médiathèque municipale Rama M’sa, à Passamaïnty, Mamoudzou. Cette compétition sportive est organisée par la commune en partenariat avec la ligue mahoraise de football. Cet événement, qui a pour but de favoriser la cohésion et la convivialité, est ouverte à tous. Pour y participer, chaque équipe, qui doit être mixte et comporter dix joueurs, a jusqu’au 10 mars pour s’inscrire auprès de la médiathèque. Les chaussures de sport sont obligatoires pour participer. Il est possible d’obtenir plus d’informations directement à la médiathèque de Passamaïnty ou bien au 02 69 66 51 69.
Un nouveau stage obligatoire pour les lycéens de seconde
Un nouveau stage de deux semaines est désormais obligatoire en fin de seconde générale et technologique du 17 au 28 juin 2024. L’objectif de ce nouveau stage d’observation est de permettre aux élèves de découvrir différentes facettes du monde professionnel pour mieux choisir leur orientation, de manière plus éclairée. Pour que tous les lycéens concernés bénéficient de cette chance, chaque entreprise, association, collectivité locale, administration de l’État, ou encore hôpital peut offrir un ou plusieurs stages en fonction de ses métiers et de sa taille, sur le site dédié www.1jeune1solution.gouv.fr, qui leur sera ouvert dès le 6 mars à 14 heures. Cette plateforme permettra ensuite aux élèves de rechercher le stage qui leur convient, à partir du 25 mars.
Un forum des métiers du tourisme le 20 mars à Mamoudzou
L’Agence d’Attractivité et de Développement Touristique de Mayotte (AaDTM) organise un forum des métiers du tourisme le mercredi 20 mars dans ses locaux, place de la République, à Mamoudzou. Ce forum est ouvert à tous, gratuit, et doit permettre au public d’échanger avec des professionnels, de découvrir les métiers du tourisme ainsi que les formations et offres d’emploi dans ce secteur. Ce forum prend place dans le contexte de la semaine des métier du tourisme, qui tient sa deuxième édition du 18 au 24 mars. Il s’agit de la deuxième année d’invitation des acteurs de la filière par la Direction générale des entreprises à ouvrir leurs portes au public. Le but est de mettre en place des visites, des forums de recrutement, des ateliers et des conférence pour donner davantage de lumière aux opportunités de carrière. En espérant que cette lumière attire le public en recherche d’orientation.
Le budget de l’Outre-mer augmenté de 14% en 2024
Pendant les questions au gouvernement, ce mercredi, à l’Assemblée nationale, Marie Guévenoux, sur les récentes coupes budgétaires annoncées. Au contraire, la ministre déléguée aux Outremer a défendu un budget porté à 3,1 milliards d’euros, soit une augmentation de 380 millions (+14%) par rapport à 2023. “Dans ce cadre, les priorités du comité interministériel seront préservées”, fait observer la ministre. Elle liste un crédit de 291 millions d’euros pour le logement, un ajout de 22 millions en plus pour la continuité territoriale. Selon elle, seul un sacrifice de deux millions d’euros est fait dans son budget, une somme fléchée pour des porteurs de projet ultramarins.
Chambre des comptes : « C’est la première année où on a autant de contrôles à Mayotte »

Chargées de contrôler les politiques publiques, les Chambres régionales des comptes de La Réunion et Mayotte ont dressé davantage de rapports en 2023 concernant l’île aux parfums que pour sa voisine de l’océan Indien. Un choix voulu, explique Nicolas Péhau, le président de l’instance, en visite à Mayotte, ce mercredi 6 mars.

Flash Infos : Quel est le bilan de la Chambre régionale à Mayotte ?
Nicolas Péhau : C’est la première année où on a eu plus de contrôles à Mayotte qu’à La Réunion. C’est important pour moi parce que sur l’enjeu financier, j’ai six milliards d’euros (en équivalent à contrôler) à La Réunion contre un milliard à Mayotte. Six communes ont été contrôlées (Koungou, Bouéni (voir encadré), Dembéni, Pamandzi, Acoua et Bandraboua) en 2022, puis ont fait l’objet d’un rapport en 2023 avec les trois thèmes classiques, finances, les ressources humaines et les obligations scolaires. Sur ce dernier sujet, on avait commencé en 2022 avec Dzaoudzi-Labattoir.
Parallèlement, on s’intéresse au social. On a fait la Maison départementale pour les personnes handicapées (MDPH), la Protection maternelle infantile (PMI) et un audit flash sur l’Aide sociale à l’enfance (ASE). Ce dernier est sorti en novembre 2023, c’était le premier. C’était le moment où il y avait les interrogations financières du Département, que les missions d’inspection tardaient. J’ai proposé au préfet (N.D.L.R. Thierry Suquet) de faire un « one-shot » pour vous permettre de chiffrer le coût réel de l’ASE à Mayotte (N.D.L.R. 55 millions d’euros en 2022). On l’a mis publiquement pour les deux parties, ça a nourri le protocole entre l’État et le Département. On a aussi donné des avis, comme pour le Sdis (Service départemental d’incendie et de secours) de Mayotte.
F.I. : Et en 2024 ?
N.P. : On a publié les rapports sur les communes de M’tsangamouji, de Kani-Kéli et un autre sur le Smiam (syndicat mixte d’investissement pour l’aménagement de Mayotte), qui était très intéressant. J’ai dit au nouveau préfet que s’il y a un rapport à lire pour comprendre Mayotte, c’est celui-ci. Il était bien parce qu’on montre que les fautes sont partagées. Et pour la petite histoire, on a convoqué le préfet pour une audition, ce qui ne se fait jamais.
F.I. : On a noté que le rapport sur M’tsangamouji était plus encourageant que les précédents.
N.P. : Quand on m’a appelé pour en parler, j’ai dit qu’il y avait des points négatifs. Mais pas rapport aux autres, même à La Réunion, on se dit que parfois il y a choses qui marchent. La MDPH, jusqu’à son changement de gouvernance, marchait, pas parfaitement, mais elle marchait. Il faut une conjonction astrale, un gestionnaire professionnel, des élus qui jouent le jeu ou qui laissent travailler le gestionnaire et des crédits sanctuarisés. Si vous avez ces trois critères, vous avez une conjonction astrale permettant une politique publique qui marche.
F.I. : Quels rapports sortiront cette année ?
N.P. : En cours, il y a Mamoudzou, le chef-lieu, et sa caisse des écoles. Pour ne pas avoir de jaloux, on est en même temps sur le rapport de Saint-Denis, chef-lieu de La Réunion. On vient de signer la lettre de contrôle pour Chiconi. On délibère pour Chirongui (il fait la moue). Il y en aura une autre, mais elle ne le sait pas encore.
F.I. : Chirongui, on s’attend à du mieux après l’affaire Andhanouni Saïd.
N.P. : Je ne sais pas. C’était la première fois qu’un maire mahorais (N.D.L.R. Bihaki Daouda) demande à être contrôlé. C’est bien de demander un audit quand on arrive à un poste. C’est gratuit, ça permet de charger les prédécesseurs. Entretemps, on a eu deux avis à prononcer, pour le budget 2023 et le CCAS. On a ensuite ouvert le contrôle, mais j’ai dû appeler le maire. Ils sont incapables de nous produire les pièces. Nous, on pensait que ça allait filer vite. Aujourd’hui, on est embêtés parce qu’on va rendre un rapport alors qu’on n’a pas tout vu.
F.I. : Qu’est-ce que vous vouliez spécifiquement ?
N.P. : Des pièces. Pour les marchés publics par exemple, il nous faut un échantillon pour asseoir une observation de gestion. Et bien, la vérificatrice n’a pas eu les pièces.
F.I. : Pourquoi la Chambre s’attarde-t-elle autant sur l’obligation scolaire ?
N.P. : Parce que c’est un vrai sujet ici. On va même faire un rapport thématique sur les écoles à Mayotte, tandis qu’à La Réunion, ce sera sur les déchets. L’idée est de partir avec tous nos contrôles déjà faits, qu’on actualise ça et qu’on puisse dire à la population mahoraise quels sont les gros enjeux. Ce sont les maires qui refusent d’enregistrer les nouvelles inscriptions scolaires, le rythme de constructions des écoles. On sait qu’il faut 120 écoles par an, même si cette année, les communes vont s’en approcher. On attend un tsunami vers 2026 dans les collèges, puis vers 2023 dans les lycées.
F.I. : Vous parliez d’associations également ?
N.P. : J’ai en cours Mlezi Maore. On va bientôt délibérer une seconde fois avec les réponses de Mlezi. Ce sera ensuite à eux de délibérer en interne. Le rapport est très critique, il faut être clair, mais je ne peux pas dire ce qu’il y a à l’intérieur pour l’instant.
F.I. : Quand on pense à des collectivités où la gestion reste floue, on pense aussi au conseil départemental, au port de Longoni, au syndicat des eaux avec son délégataire, à la chambre des métiers et de l’artisanat…
N.P. : Pour la Chambre des métiers, comme elle est déjà quasiment sous tutelle du préfet, je me suis dis qu’on n’avait pas à aller là-dedans. Le sujet est tellement notoire. Nous n’avons pas ouvert à ce jour de contrôle pour le Département. Pour le syndicat des eaux, il y a une enquête lancée par la Cour des Comptes sur demande du Sénat pour tous les outremers.
Évidemment, on y sera associé. Concernant le port, il y a déjà été contrôlé par la Chambre avec un rapport en 2017, avec le référé du président du Département pour en faire un grand port maritime, qui n’a pas abouti. On pourrait le recontrôler, mais il y a l’Autorité de la concurrence qui est dessus, il y a une enquête pénale. Là, je me demande si ça sert à quelque chose alors qu’il y a déjà beaucoup d’acteurs.
« Peu de signalements à Mayotte, beaucoup à La Réunion »
La Chambre régionale a des dossiers permanents sur tous les collectivités et organismes. Elle peut donc s’intéresser aux collectivités, voire des associations. Des plateformes de signalement sont aussi mises en place au niveau national depuis deux ans. « Il y a très peu de signalements à Mayotte via ce système, beaucoup à La Réunion », concède Nicolas Péhau, qui fait remarquer qu’ils peuvent recevoir des mails ou des délégations. L’année dernière, la Chambre a tenté aussi une plateforme d’initiative citoyenne qui n’a pas très bien marché dans l’océan Indien. « A Mayotte, on a eu des signalements pour l’errance animale. Clairement, j’ai refusé, je pense qu’il y a d’autres priorités ici », admet le président des Chambres, qui promet de s’intéresser prochainement aux fonds européens.
Concernant la publication, les communes ont un mois pour répondre au rapport, ce qu’elles font rarement à Mayotte, puis elles ont deux mois pour le présenter à leur assemblée délibérante. Ensuite, la Chambre peut communiquer sur son site internet.
Des réponses de plus en plus rapides
Le travail de la Chambre régionale des comptes peut déclencher des procédures pénales. C’est le cas de la commune de Bouéni. Suite au rapport publié en décembre, le maire, Mouslim Abdourahamane, a été placé en garde à vue, le 14 février, pour s’expliquer sur des marchés publics passés par la commune. Nicolas Péhau constate que la réponse est de plus en plus rapide. Ce qui n’est pas pour lui déplaire. « On ne pourra pas dire que nos rapports ne servent à rien. Mon intérêt, c’est que tout de suite après, ça prospère. »
Outre la procédure pénale, les Chambres régionales peuvent aussi faire remonter des dossiers à la Cour des comptes en cas d’infractions financières (gestion de faits, non production de comptes, faute des gestion,…). Plusieurs affaires concerneraient Mayotte et pourraient déboucher sur des arrêts avec des sanctions financières à la clé.
Réformer l’octroi de mer, c’est quoi le but ?

Système de taxes bénéficiant aux collectivités ultramarines (un quart pour le Département, le reste aux communes), l’octroi de mer fait l’objet d’un rapport de la Cour des comptes publié mardi appelant à sa transformation, le ministère de l’Économie et des Finances ayant émis un souhait similaire, il y a huit mois. Les points faibles souvent relevés au sein de ce système fiscal sont le manque de transparence et le fait qu’il participe à la cherté de la vie en Outre–mer.
90 millions d’euros pour les communes mahoraises
L’octroi de mer, un vieux système de taxes en Outre-mer, n’est appliqué à Mayotte que depuis 2014. Le Département, comme les autres collectivités ultramarines, détermine à sa guise le pourcentage de l’octroi sur les entrées dans le territoire de plusieurs catégories de produits. A Mayotte par exemple, l’alcool et le tabac sont les produits les plus taxés, jusqu’à 135%. Les objets électroniques ou les voitures le sont également très fortement. Un octroi interne existe, mais il est limité aux grandes entreprises (il représente 3% du total de l’octroi à Mayotte).
L’octroi de mer est donc une part non négligeable des ressources des collectivités. Il a généré 1,6 milliard d’euros de recettes en 2022 pour les cinq départements et régions d’Outre-mer, selon le rapport. Localement, le montant de la dotation de 2023 est de 89.896.611 euros pour les 17 communes mahoraises. Du fait de sa population, Mamoudzou a la tranche la plus importante avec 21 millions d’euros à elle seule, à laquelle s’ajoutent les 4,2 millions d’euros du Fonds régional pour le Développement et l’Emploi (l’une des cagnottes dans laquelle tombe l’octroi de mer). De son côté, le Département n’est pas en reste avec environ un quart du total. Les douanes, au cœur du système, prennent 1,5% au passage.
Un système « à bout de souffle »
Nicolas Péhau, le président des Chambres régionales des comptes de La Réunion et Mayotte présent à Mayotte ce mardi, explique que le but du rapport rendu public mardi est de s’interroger « sur l’efficacité et l’efficience d’une politique publique. Est-ce qu’il y a un résultat ? Est-ce qu’on peut l’évaluer vraiment ? A-t-il un effet sur la vie des usagers ? ». 300 pages ont été rédigées par la Cour des comptes et les chambres régionales. Le constat de Pierre Moscovici, le président de la première, est sans appel. Il s’agit d’un système « à bout de souffle ». Plusieurs inconvénients sont mis en avant. Il y a d’abord les conséquences de l’octroi de mer sur la cherté de la vie en Outre-mer (« de 4% à10% »). Le fléchage aussi pose question, puisque dans les faits, les fonds servent davantage au fonctionnement qu’aux investissements (64% des frais de personnel des communes de Mayotte sont payés par l’octroi de mer). Se pose aussi la question de la transparence. « Il n’y a aucune traçabilité », note Nicolas Péhau, qui rappelle que même les douanes ont rechigné à donner leurs chiffres. Enfin, le rapport pointe une dérive, celle de privilégier « une rente de situation », selon les mots du magistrat, plutôt que d’encourager la production locale. « L’octroi de mer n’est pas vertueux », prévient-il ainsi.
Deux alternatives sont proposées dans le texte, le maintien étant pratiquement écarté. L’idée principale est d’instaurer une TVA additionnelle à la place, voire une TVA tout court pour Mayotte et La Réunion. « On demande une autre forme de taxation, avec des conditions comme la transparence, les frais de gestion des douanes, l’obligation d’évaluation permanente, la capacité à prioriser les investissements », détaille Nicolas Péhau. L’autre alternative est de couper la poire en deux avec « l’instauration d’une TVA additionnelle pour les régions et le maintien de l’octroi de mer pour les seules communes ».
Pas d’entente avec Bercy
Nicolas Péhau réfute une alliance sur le sujet entre le ministère de l’Économie et des Finances et la Cour des comptes. « Par rapport à la critique comme quoi on serait télécommandés par Bercy, c’est faux », rétorque le président des chambres régionales des comptes La Réunion et Mayotte. Il fait remarquer que les chambres travaillaient déjà sur le sujet avant que le ministre de l’Économie, Bruno Lemaire, annonce sa volonté de réformer l’octroi de mer, au sortir du Ciom (comité interministériel de l’outre-mer) en juillet 2023. Plusieurs rapports avaient été publiés en amont. D’ailleurs, quel intérêt présente une réforme de l’octroi de mer pour le ministère ? « Je pense que Bercy a une vision assez classique en matière de fiscalité. A leurs yeux, il faut éviter les effets d’aubaine, alors que cet impôt devrait aider le développement économique », analyse le président de la Chambre.
Des collectivités déjà contre
Les élus à La Réunion ont déjà répondu à la publication du rapport, montrant une inquiétude de perdre la main sur l’octroi, même si les collectivités ultramarines resteront les bénéficiaires. « Ce constat me conforte dans l’idée que les recommandations contestables de ce rapport risquent malheureusement d’alimenter le projet de réforme du gouvernement », regrette ainsi Huguette Bello. La présidente du conseil régional de La Réunion exprime son désaccord au sujet de sept revendications. Elle s’oppose par exemple à une exonération obligatoire des biens « concourant aux missions régaliennes de l’État et à la santé ». Nicolas Péhau n’est pas surpris. « A La Réunion, ils ont demandé à la ministre des Outremer [N.D.L.R. Marie Guévenoux] de ne pas en faire un chantier prioritaire », fait-il observer.
A Mayotte, personne n’a souhaité être auditionné ni daigné répondre aux Chambres régionales des comptes. Une absence qui interroge alors même que le Département a engagé un consultant sur la question. Contacté, le conseil départemental n’a pas donné suite.
L’octroi de mer, une taxe à la croisée des chemins ?
Retrouvez le rapport d’évaluation de cette politique publique auquel les chambres régionales des comptes de #LaRéunion et de #Mayotte ont participé dans le cadre d’une formation inter-juridictions⬇️ https://t.co/k4V5eDGww9
— Chambres régionales des comptes La Réunion-Mayotte (@CRCLRM) March 5, 2024
Port de Longoni : Le nouveau directeur joue la carte de l’apaisement

Omar Simba, nommé directeur du port de Longoni, a pris ses fonctions au début du mois de mars. Il s’est présenté aux agents du conseil départemental ce mercredi, avant d’annoncer sa feuille de route. L’apaisement entre délégant et délégataire y jouera un rôle de premier plan.
Omar Simba, 52 ans, jusqu’ici directeur administratif en charge des infrastructures à la chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Mayotte, devient directeur du port de Longoni. Ce fin connaisseur des entrailles du port de commerce mahorais s’est présenté à la quarantaine d’agents du conseil départemental employés sur le site, ce mercredi 6 mars. Son visage leur était déjà familier. Entre 1997 et 2007, Omar Simba a occupé les fonctions de directeur adjoint de la concession au port de Longoni. A cette époque, la CCI de Mayotte était délégataire de l’activité de manutention. Par la suite, dès 2010, il ne s’est jamais vraiment éloigné du port de Longoni. Depuis la chambre de commerce d’abord, où l’infrastructure était dans son portefeuille de directeur. Mais aussi en tant que cadre, un an durant, dans l’équipe de l’actuel délégataire, Mayotte Channel Gateway.
Le quai numéro 1 en « 2025 »
Au cours d’une table ronde, dans les locaux du conseil départemental de Mayotte, le quinquagénaire a donc présenté sa feuille de route, avant de prendre part à un tour du propriétaire aux côtés du troisième vice-président du conseil départemental, Ali Omar (chargé des Transports et de la Transition écologique). Le timing de la visite a tout juste permis aux équipes de se rendre sur le quai numéro 1. En travaux, ce dernier devait être livré courant 2024. Mais le chantier marque le pas : les porte-conteneurs ne pourront pas décharger à cet emplacement d’une longueur de 139 mètres avant octobre 2025.
Un premier état de lieux peu probant, voire désarmant. Toutefois, le nouveau directeur du port et son élu référent n’ont pas perdu l’occasion d’afficher leurs ambitions. Ali Omar a ainsi rappelé qu’un troisième quai flottant permettrait de désengorger ce port où « l’activité augmente chaque année de 10% ». En parallèle, afin de libérer le trafic routier, deux autres quais vont être construits aux Badamiers (Petite-Terre) et dans le sud de Grande-Terre, à un endroit encore indéterminé.
Le tout sera inscrit dans un schéma directeur d’aménagement attendu comme le loup blanc. « Il faut qu’on puisse balayer large », estime Omar Simba. Pour le directeur du port fraîchement installé, la confection de ce schéma devrait prendre « au moins deux ans ». Ali Omar est plus pressé : « ce schéma sera livré avant l’été », nous assurait le vice-président juste après la table ronde. Un calendrier resserré plus pragmatique, car l’actuel délégation de service public se termine en 2028, dans quatre années.
L’apaisement
Omar Simba a par ailleurs déclaré que l’apaisement serait la pierre angulaire de sa feuille de route pour améliorer les relations entre délégant et délégataire. Sans citer la compagnie de d’Ida Nel, il a rappelé que les conflits passés n’avaient pas « permis de gérer la DSP ». « Je suis là en qualité de directeur pour proposer des solutions aux élus. Les élus sont là pour prendre des décisions. Ma feuille de retour est d’apporter un apaisement dans la gestion de ce port », a martelé le nouveau directeur du port. Le vice-président du conseil départemental l’a rejoint, sans sourciller : « ça fait dix ans que le port est englué dans les conflits et je souhaite qu’on en sorte ».
Un bus pour « véhiculer l’information »

Le centre régional d’information jeunesse (Crij) a inauguré son bus info jeunes, ce mardi 5 mars, devant ses locaux. Un outil conçu pour sillonner l’archipel à la rencontre des jeunes.
« Le but c’est d’aller véhiculer l’information dans les coins les plus reculés de Mayotte. Apprendre à faire un CV, une lettre de motivation, des démarches administratives… », liste Ikram Lassi Oziri, animateur en formation jeunesse et « promeneur du net » pour le centre régional d’information jeunesse (Crij). La structure associative inaugure, ce mardi, devant ses locaux situés 1, boulevard du stade de Cavani, un « bus info jeunes ».
Avec une équipe de deux à trois référents, dont Ikram, cet outil aux allures de camionnette roulante aux couleurs jaune et bleu et habillé d’un QR code à scanner, ira directement à la rencontre des jeunes. « Aujourd’hui, ils viennent surtout au centre de Mamoudzou. Et tout le monde n’a pas conscience que ça existe. Alors on s’est dit pourquoi pas aller vers eux plutôt qu’eux vers nous. » Eux, ce sont des jeunes âgés entre 15 et 30 ans, même si cet animateur a conscience que même des plus âgés, également confrontés à des soucis de mobilité et d’accès numérique, pourraient venir à leur rencontre.
À l’intérieur de ce bus récupéré à Longoni, une borne wifi, quatre tablettes accessoirisées de claviers, des casques de réalité virtuelle dans lesquels défilent des images pour découvrir des métiers, et un espace bureau, permettent d’informer les jeunes sur leur orientation et insertion professionnelle. « On leur montre aussi qu’il y a des moyens de s’en sortir autrement que de jeter des cailloux », soutient l’un des trente employés en service civique de la structure, qui s’apprête à signer son contrat de salarié.
Deux sorties par mois
Pas de planning fixé pour le moment mais le premier déplacement pourrait s’effectuer après le mois du ramadan, nous apprend Abdillah Saïd Ali, référent mobilité. Le temps de prévenir et s’organiser avec toutes les structures partenaires, espaces numériques du territoire, les mairies, les unités territoriales d’actions sociales (Utas) et centres communaux d’actions sociales (CCAS) notamment.
« On va y aller crescendo car on est quand même en sous-effectifs », déclare le référent qui précise qu’il y aura, dans un premier temps, « deux sorties par mois », pour assurer un accueil fixe « de 9 heures à 15 h environ » dans la zone choisie, en commençant par le sud puis le centre de Grande-Terre.
Ce bus info jeunes se veut être un outil pérenne, financé à plus de 250.000 euros par le Département pour son acquisition et son équipement, ainsi qu’une autre contribution provenant du réseau Info Jeunes France pour des coûts de fonctionnement sur les deux premières années. « La jeunesse, c’est l’espoir du lendemain. Donc, il nous faut une logique constructive pour que lendemain de la jeunesse soit meilleur », appuie la conseillère départementale du canton de Mamoudzou1, Farianti M’dallah, qui annonce également l’acquisition d’un nouveau bâtiment afin d’y installer un autre siège du Crij pour un coût de 2,8 millions d’euros.
« Nous avons des jeunes isolés, voire esseulés, avec des problématiques de mobilité. Il nous appartient d’y aller », appuie, enthousiaste, le directeur Mohamed Nassor, convaincu qu’avec tous ces outils, la jeunesse ne peut que « réussir ».
Des candidatures pour partir à l’étranger
Déjà cinq jeunes d’au moins 18 ans ont été sélectionnés pour partir à la découverte de l’Europe : Portugal, Espagne et Belgique. Le centre régional d’information jeunesse cherche encore une dizaine d’autres candidats, sur la base de leur motivation. Il s’agira de se sensibiliser à la citoyenneté européenne, la dimension environnementale et découvrir des métiers innovants en visitant des entreprises.
Le Crij cherche des services civiques
Le centre régional d’information jeunesse (Crij) cherche à étoffer son équipe de
services cinviques afin de passer de 30 contractualisés à 50 à la fin de l’année. Ces derniers seraient postés dans une de ces trois communes : Tsingoni, M’Tsangamouji et Chiconi. C’est-à-dire dans un des points relais, espaces numériques ou structures jeunesse des collectivités, à l’instar de l’association Régie de territoire de Tsingoni (RTT), des bibliothèques municipales etc. Le centre informe que d’autres offres de formations et d’emploi sont également consultables sur le compte Instagram du Crij.
Ramadan : « Il faut réussir à faire trois repas plutôt qu’un gros »

Ce mercredi, l’Équipe mobile en éducation thérapeutique (Emet) et une équipe de diététiciennes du centre hospitalier de Mayotte (CHM) ont proposé un atelier dédié à la nutrition pendant le ramadan. Au self du CHM, le public a pu découvrir comment effectuer le jeûne tout en équilibrant son alimentation.
« C’est trop bon ! », s’exclame un des membres du personnel du centre hospitalier de Mayotte (CHM), à Mamoudzou, à la dégustation d’un rougail d’aubergine proposé au public venu au self de l’hôpital pour en savoir plus sur les habitudes alimentaires à prendre pendant le ramadan.
Face à la perturbation que représente cette période de jeûne pour l’alimentation, l’Équipe mobile en éducation thérapeutique (Emet) et des diététiciennes ont organisé pour la première fois un atelier dédié au sujet ce mercredi. « La plupart des patients que nous suivons prennent du poids pendant cette période, qui s’étale quand même sur un mois, en raison de repas très riches avec beaucoup de fritures. Avec la privation pendant la journée, l’organisme va davantage stocker. Parfois, les résultats des efforts faits par nos patients pendant un an disparaissent avec ce moment de l’année », explique Béatrice Andrien, coordinatrice pour l’Emet et diététicienne de métier. L’autre cas de figure, celui d’une perte de poids accompagnée de carences, existe également, mais est moins fréquent, nous explique-t-elle. En effet, le fait de jeûner la journée fait que l’estomac se resserre, et cela peut provoquer une perte d’appétit.
« L’important, c’est le rythme. Il faut réussir à faire trois repas plutôt qu’un gros, puis grignoter ensuite », affirme Bashra Ousseni, étudiante en deuxième année de diététique, qui anime un stand dédié à ce point. Ainsi, elle conseille un repas équilibré de quantité normale pour l’iftar (rupture du jeûne), un autre après le tarawih (une prière du soir exécutée quotidiennement pendant le mois de jeûne) et un avant le levé du soleil.
Féculents, légumes et produits laitiers
Celles et ceux qui viennent à la table de Bashra Ousseni sont questionnés sur leurs habitudes alimentaires pendant le ramadan à l’aide de cartes imagées à placer sur un schéma de la journée. « Moi, je ne fais qu’un repas par jour le midi d’habitude, donc là, je le décale juste le soir », décrit l’une. « Moi, je bois du jus de fruit tout au long de la nuit », explique un autre. Ils apprennent ainsi qu’il faut privilégier des repas composés de féculents en quantité raisonnable, de légumes et de produits laitiers. « Ce type de repas va mieux tenir que les repas riches en gras et en sucre, la sensation de faim sera moins présente pendant la journée », stipule l’étudiante.
Pour que ces consignes soient accompagnés de conseils pratiques, l’équipe du CHM a édité un livret de recettes qu’elle recommande pendant le ramadan. « Les plats traditionnels sont plutôt équilibré à Mayotte, donc on peut partir de ça. Pour foutari (rupture du jeûne, NDLR), un exemple de repas équilibré serait du rougail d’aubergine en entrée, puis du poisson, de la papaye, du fruit à pain frit et un yaourt », liste la future diététicienne, qui invite les visiteurs à se rendre au stand de dégustation à côté pour tester différentes idées de recettes.
« L’activité physique est compatible»
« Je vais essayer d’intégrer plus de produits laitiers dans mes repas », déclare une stagiaire au CHM après être passée par le stand. Mais avant de repartir avec ces précieux conseils, une autre table attend les visiteurs. Sonia Uwimbabazi, kinésithérapeute, et Abou El Karim, enseignant en activité physique adaptée (EAPA), les guettent pour parler de sport. « On veut que les gens comprennent qu’activité physique et ramadan sont tout à fait compatibles », insiste Sonia Uwimbabazi, ajoutant qu’on peut faire tous les sports que l’on veut, en fonction de ses habitudes et de son niveau de fatigue. « Il faut juste être un peu plus modéré, comme il y a moins d’apport énergétique pendant la journée. »
Pour celles et ceux qui font de grands repas riches en sucre et en gras, cela permet d’équilibrer l’apport calorique des repas, nous précise-t-elle, entre deux paroles d’encouragement à un homme venu essayer le steppeur apporté pour l’occasion.
Son collègue insiste sur l’importance de garder une bonne hydratation. « Si on fait du sport pendant la journée, il faut bien boire de l’eau avant le levé du soleil et le soir. Si on fait du sport le soir, il faut bien veiller à s’hydrater tout au long de l’activité », préconise Abou El Karim. S’il s’agit du seul jour où aura lieu cet atelier cette année, l’opération est vouée à se répéter avant chaque début de ramadan.
« Il faut peut-être en tuer » : trois mois avec sursis pour Salime Mdéré

Le premier vice-président du conseil départemental de Mayotte a été reconnu coupable, ce jeudi 7 mars, de « provocation à commettre un crime ou un délit », après ses propos sur le plateau de Mayotte la 1ère au tout début de l’opération Wuambushu. Il échappe à une peine d’inéligibilité qui avait été requise par le parquet du tribunal judiciaire de Saint-Denis (La Réunion), où il était jugé.
Ses propos, tenus en plein journal télévisé, avaient suscité un véritable tollé médiatique. Le 24 avril, Salime Mdéré s’était emporté sur le plateau de Mayotte la 1ère après visionnage d’une vidéo montrant des bandes en train de semer la terreur à Tsoundzou. « Ces délinquants, ces voyous, ces terroristes, un moment donné, il faut peut-être en tuer. Je pèse mes mots. », avait déclaré le premier vice-président du conseil départemental de Mayotte à la présentatrice, médusée.
Salime Mdéré avait par la suite été convoqué en correctionnelle au tribunal judiciaire de Saint-Denis (La Réunion), pour « incitation à la haine » et « provocation à la commission d’atteintes à la vie ». Deux associations, la Ligue des droits de l’Homme et SOS Racisme, se sont constituées partie civile pour l’audience, qui s’est tenue le 2 février.
Ce jour-là, le parquet de Saint-Denis a requis trois mois de prison avec sursis et trois ans d’inéligibilité contre Salime Mdéré. L’avocat du premier vice-président, Me Yanis Saouhaili, a quant à lui plaidé pour la relaxe de son client, estimant que la situation sécuritaire instalble à Mayotte avait conduit l’élu du conseil départemental à tenir ces « propos malheureux ».
Pas d’inéligibilité
Un mois après, le couperet est tombé. Ce jeudi 7 mars, Salime Mdéré a été reconnu coupable de « provocation à commettre un crime ou un délit ». Il écope d’une peine de trois mois de sursis et 10 000 euros d’amende, deux fois le montant réclamé par le parquet.
Dans sa décision, le tribunal correctionnel de Saint-Denis a par contre relaxé Salime Mdéré du délit de « provocation à la haine raciale », déboutant les deux associations qui s’étaient constituées partie civile au procès le 2 février (la Ligue des droits de l’Homme et SOS Racisme).
Le tribunal considère que les propos du vice-président ne ciblaient pas des personnes en raison de la race, l’ethnie ou l’origine.
Comores : Anjouan enregistre son premier cas de choléra
Une femme est arrivée sur l’île d’Anjouan, vendredi, en provenance de le Grande Comore et n’a commencé à manifester les symptômes que trois jours plus tard. La direction régionale de la santé indique avoir désinfecté son lieu de résidence et donné les médicaments de prévention aux proches.
L’heure est à la prudence pour les autorités sanitaires de Mayotte après la découverte d’un premier cas à Anjouan. Un mois après la déclaration officielle de l’épidémie aux Comores, l’île voisine de l’archipel mahorais jusqu’ici épargnée vient malheureusement de confirmer la présence du choléra. L’information a été reconnue par la direction régionale de la santé. Selon le docteur Saindou Ben Ali Mbaé, une femme en provenance de la Grande Comore a été testée positive trois jours après son arrivée sur l’île. Ce n’est donc pas un cas autochtone mais plutôt importé. « C’est depuis vendredi qu’elle est là, mais elle a commencé à présenter les signes dimanche. Mardi, elle est venue à l’hôpital et nous l’avons diagnostiquée. Maintenant, les médecins la prennent en charge au centre hospitalier de Hombo, où nous avons aménagé pour accueillir les malades atteints du choléra », a expliqué le médecin. Le responsable de la direction régionale de la santé reconnait que forcément la patiente a dû entrer en contact avec beaucoup de monde depuis les transports jusqu’à la maison. « Mais nous avons déjà désinfecté chez elle et donné les médicaments aux proches. Ces comprimés vont déclencher les signes du choléra si l’un d’entre eux a par hasard attrapé le virus. Nous appelons par ailleurs tous ceux qui auraient été en contact et qui constateront une manifestation des signes de se présenter le plus vite possible à l’hôpital afin d’être pris en charge », a recommandé le docteur Saindou. Avec ce premier cas confirmé à Anjouan, toutes les îles indépendantes de l’Union des Comores sont désormais touchées.
Mohéli la semaine dernière
La semaine dernière, c’est l’île de Mohéli qui a déclaré deux cas sur son sol, importés d’Anjouan, où la direction régionale de la santé se dit prête à contenir la maladie. « Nous nous étions préparés à cette éventualité depuis que l’épidémie a été détectée à la Grande Comore le 2 février », a souligné notre interlocuteur. Les autorités insulaires d’Anjouan rappellent que la seule façon d’éviter les décès est de se présenter à l’hôpital aussitôt les symptômes apparus. « Parce que les morts enregistrés, ce sont malheureusement des personnes qui sont restées à la maison jusqu’à se déshydrater complètement. Ce qui réduit les chances de survie une fois admis à l’hôpital. Je rappelle que plus de 123 patients ont pu être guéris tout cela pour s’être présentés à temps dans les centres hospitaliers », a relevé le chef de la médecine comorienne. Celui-ci ne voit aucun inconvénient à la tenue des
rassemblements en cette période. Il déconseille en revanche à la population une fois réunie, peu importe le lieu, de se serrer les mains (le virus peut se transmettre ensuite en se touchant la bouche). Pour ceux qui n’ont pas les moyens de s’acheter de l’eau minérale, le docteur Saindou les invite à chauffer d’abord leur eau avant de la consommer.
139 cas cumulés en un mois
L’Union des Comores fait face depuis un mois à une vague d’épidémie de choléra importée de la Tanzanie. Un bateau qui a accosté le 30 janvier au port de Moroni avait transporté à son bord des patients qui présentaient les signes de la maladie. Le mécanicien, lui, est décédé avant que le bateau n’arrive aux Comores. Le dernier bulletin sanitaire, faisait état de 139 cas cumulés. Malgré le déni d’une partie de la population, les autorités en collaboration avec des partenaires comme l’Unicef et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) continuent la sensibilisation.
Mamoudzou : la circulation alternée reprend le 11 mars
La mairie de Mamoudzou veut réguler la circulation suite à la levée des barrages. Dans un communiqué, la municipalité annonce relancer son dispositif de circulation alternée, et ce du lundi 11 mars au 7 juillet 2024. Pour rappel, du lundi au jeudi, la circulation des voitures est alternée sur les axes suivants :
Route Nationale 1 : du Rond-point Carrefour Mamoudzou au Rond-point Passot ; Route Nationale 2 : du Rond -point Passot au Rond-point Dinga Dingani ; Route Départementale 3 : du Carrefour RD3·RN1 Croix Rouge au Rond-point Collège Passamaïnty.
La circulation des voitures dotées d’une plaque d’immatriculation impaire sera autorisée uniquement les lundis et mercredis de 05 heures à 19 heures. La circulation des voitures dotées d’une plaque d’immatriculation paire sera autorisée uniquement les mardis et jeudis de 05 heures à 19 heures. La ville encourage également les usagers à se déplacer à l’aide de moyens de mobilité alternative (covoiturage, auto-partage, taxis collectifs, navette CADEMA, marche, vélo, etc.).
Notez que des dérogations permettent aux véhicules de secours, aux véhicules professionnels, aux personnes à mobilité réduite et aux personnes attestant d’une activité professionnelle en horaires décalées de circuler malgré l’interdiction. « Les autres dérogations devront rester exceptionnelles et être motivée par un impératif sanitaire, social ou économique incontestable », rajoute la mairie de Mamoudzou. Pour les habitants de Petite-Terre, la traversée de la commune de Mamoudzou sera autorisée uniquement en cas d’itinéraire à destination d’un point extérieur au périmètre concerné par le présent arrêté sur Grande Terre.
Crise de l’eau : les coupures techniques s’enchaînent
Des nouveaux communiqués de la Société mahoraise des eaux, ce mardi, ont fait état de problèmes sur le réseau mahorais. N’arrivant pas à maîtriser les niveaux des réservoirs d’Ongoujou et Chirongui, la SMAE a dû une nouvelle fois anticiper la fermeture de certains secteurs. Les villages de Dembéni, Iloni et Kani-Kéli étaient ainsi coupés à 13h. A contrario, la remise en eau de Tzoundzou II, Ongoujou, Hajangoua, Hamouro, Tsimkoura et Bouéni ont été reportés à 18h. C’était même beaucoup plus tard pour le premier puisqu’une casse à Ironi Bé à priver d’eau les deux localités concernées pour la soirée et la nuit. « La réalisation des travaux de réparation est suspendue pour des raisons de sécurité jusqu’à demain matin. Aussi, la remise du service d’eau interviendra [ce mercredi] après réparation de la casse », a prévenu la SMAE.
Des faux profils du maire de Koungou sur les réseaux sociaux
La mairie de Koungou souhaite attirer l’attention des usagers sur l’urupation d’identité du premier magistrat, Assani Saïndou Bamcolo. En effet, de faux profils à son nom circulent sur les réseaux sociaux, notamment Facebook et Instagram. Il est rappelé qu’à ce jour, le maire ne possède aucun compte sur ces deux plateformes et que ceux qui existent sont donc des faux. « Ne répondez jamais aux différentes demandes de ces derniers au risque de vous faire arnaquer financièrement ou matériellement », alerte la commune sur son compte Facebook officiel. Elle rappelle que cela s’applique également au SMS ou appels, le maire ne contactant pas à titre personnel les administrés.
En cas de doute, il ne faut pas hésiter à se rapprocher de la mairie, qui a signalé cette usurpation d’identité à META et invite les utilisateurs à en faire de même. La commune rappelle que l’usurpation d’identité est un délit pénal : « Le fait d’usurper l’identité d’un tiers ou de faire usage d’une ou plusieurs données de toute nature permettant de l’identifier en vue de troubler sa tranquillité ou celle d’autrui, ou de porter atteinte à son honneur ou à sa considération, est puni d’un an d’emprisonnement et de 15.000 euros d’amende. » Cette infraction est punie des mêmes peines lorsqu’elle est commise sur un réseau social, selon l’article 226-4-1 du code pénal. Ce n’est pas la première fois que le maire de Koungou se fait usurper son identité sur les réseaux sociaux.
Camp de Cavani : Les institutions sportives, victimes de l’ultime barrage

Le camp de migrants du stade de Cavani continue à cristalliser la colère du voisinage. Victimes collatérales de l’action du collectif de riverains, les institutions sportives de l’île situées dans le quartier sont bloquées et ne peuvent plus verser de bourses aux sportifs mahorais en formation dans l’Hexagone ou entretenir les équipements sportifs. Les manifestants n’en ont cure et veulent rester tant que l’entièreté du site n’est pas démantelée.

Si les barrages routiers ont tous été levés sur l’ensemble de Mayotte et que les principales administrations locales ont réouvert, il n’en pas de même pour certains bâtiments publics. Aux alentours du stade de Cavani, les locaux de la ligue de football, du Cros (Comité régional olympique et sportif) et du service départemental de la jeunesse et des sports demeurent cadenassés par le collectif de riverains de Cavani depuis le 8 janvier. Point de départ du mouvement de colère qui a paralysé l’île durant cinq semaines, le quartier de Cavani reste un point sensible susceptible de replonger à nouveau le territoire dans une situation très compliquée. Les efforts déployés par les services de l’État pour démanteler le camp de migrants sont loin d’avoir convaincu les riverains du stade qui demande un retour à la normale très prochainement. Une poignée de femmes veillent au grain tous les jours et dénoncent une opération de communication de la part des autorités étatiques. Selon elles, des nouveaux migrants réoccuperaient le camp aussi vite qu’il ne se vide de ses premiers occupants.
Abdouroihamane Ahmed, un jeune du quartier explique le mode opératoire utilisé : « En fait, les migrants font preuve de plus d’intelligence que nos autorités. Au nez et à la barbe de tous, ceux qui ne sont pas encore évacués facilitent l’arrivée de leurs amis avec un ballet de valises et sacs qu’ils transportent dans le camp. De sorte que les nouveaux passent quasiment incognito le soir, sans effets aucuns, pour escalader les murs et s’introduire dans le périmètre de l’équipement sportif ». Le jeune de Cavani explique en outre que l’état actuel des murs de protection du stade sont un vrai gruyère pour qui cherche à se faufiler dans ce camp.
Des jeunes athlètes privés de bourses
Une petite discussion avec les représentants du collectif local éclaire rapidement quant à leur détermination à ne pas lever leur siège des bâtiments départementaux abritant la ligue de football de Mayotte, le Cros, de même que le service de la jeunesse et des sports. Ils conditionnent la libération des accès de ces bâtiments au « démantèlement réel et complet » du camp de migrants africains. Une intransigeance qui n’est pas sans conséquences sur le sport à Mayotte. « À cette allure, nous ne sommes pas près de récupérer nos locaux avant six à huit mois. Il faut se rendre à l’évidence, ce stade ne se videra jamais de sitôt tant que les autorités ne feront pas preuve de plus de fermeté à l’égard des migrants », dénonce Abdoul Hamid, un membre de la ligue de football de Mayotte.
De son côté, le département de Mayotte se défend de toute inertie. Par la voix de Zouhourya Mouayad Ben, la vice-présidente en charge de la jeunesse et des sports, le Département de Mayotte indique avoir pris le problème à sa juste mesure dès les premiers jours et avoir adressé immédiatement un courrier officiel à l’ex-préfet Thierry Suquet. Elle prévoit de rencontrer dans quelques jours une délégation du collectif des habitants de Cavani pour échanger sur l’évolution de ce dossier. L’élue déplore les conséquences de ce blocage pour le sport à Mayotte. « Nos services ne peuvent plus travailler au développement sportif, s’occuper des infrastructures ou de la formation. C’est un vrai désastre pour les sportifs de haut niveau qui suivent des formations dans centres en métropole. Le département les accompagne financièrement jusqu’à hauteur de 20.000 euros pour certains. Cette bourse leur est indispensable pour poursuivre leurs formations et nos services sont dans l’impossibilité de la leur verser. Bon nombre d’entre eux traversent des moments très difficiles en ce moment », regrette-elle.
La date limite du 10 mars
Une argumentation qui ne passe pas du côté du collectif. Selon Touma Abdallah, les responsables de la collectivité départementale sont en partie responsables de la complexité du problème que pose le camp des migrants dans le stade. Elle estime que c’est dès le début qu’il fallait prendre des mesures appropriées pour faire évacuer les premières occupations. « Nous avons été nombreux à les avertir de ce qui se passait ici. Ils ont fait mine de nous écouter et il y a même des élus qui se sont offert le luxe de propos déplacés à l’égard de notre mouvement, ce qui nous a décidé à bloquer l’accès des bâtiments dédiés aux entités sportives ici à Cavani. » Elle réitère la décision de son collectif de poursuivre le blocage de ces lieux jusqu’à l’évacuation du dernier migrant (voir par ailleurs). « Nous serons fixés d’ici peu puisque certains responsables se sont engagés à atteindre cet objectif au plus tard le dimanche 10 mars. C’est dans quelques jours, nous verrons bien qui dit vrai et qui nous ment. En fin de semaine dernière, nous avons bloqué au carrefour d’en face de nombreux migrants essayant de rejoindre le camp en pleine journée avec leurs effets personnels. Notre fermeté a payé puisque des policiers sont venus les embarquer pour une destination inconnue. »
En attendant la fin de la semaine, les projecteurs vont sans aucun doute continuer à être braqués sur le stade de Cavani et ses nombreux occupants.
« Je vais faire du Wuambushu tout le temps »

Camp de Cavani, opération Wuambushu 2, « rideau de fer » maritime, relation avec les élus, François-Xavier Bieuville a répondu à la presse, lors d’un échange organisé mardi matin. Malgré ses dix jours passés à Mayotte, le nouveau préfet se sait attendu sur les terrains de l’insécurité et de l’immigration.
C’est un temps qui avait disparu de l’agenda préfectoral. Les petits-déjeuners entre le préfet de Mayotte et les médias ont été remis au goût du jour, ce mardi. Se voulant informel, l’échange a vite pris la tournure d’une conférence de presse classique. Il faut dire que l’ex-sous-préfet de Dunkerque a déjà des objectifs en tête. Celui qui remplace Thierry Suquet, devenu préfet du Vaucluse ce lundi, veut instaurer par exemple « un choc d’autorité et de sécurité ». Il souhaite mettre en place « un tableau d’indicateurs de la sécurité. On donnera des objectifs à atteindre aux forces de l’ordre », promet-il. Il jure qu’avec les groupements prévention opérationnelle (GOP), le travail « par quartier » sera plus précis que les conseils locaux et conseils intercommunaux de sécurité et de prévention de la délinquance (CLSPD) qui réunissent d’habitude les élus locaux, préfecture et forces de l’ordre.
Sur ces dernières, le nouveau préfet reconnaît qu’elles sont déjà nombreuses à Mayotte. Sa gestion consistera donc à mettre en place une organisation plus efficiente. « En zone police par exemple, il manque une force de frappe percutante », relève-t-il. Début avril, il sera d’ailleurs à la manœuvre de l’opération Wuambushu 2, même s’il prévient : « Je vais faire du Wuambushu tout le temps ». L’an dernier, la première opération avait eu des effets mitigés sur ses trois volets, la lutte contre l’immigration irrégulière (les expulsions se sont avérées moins nombreuses avec le blocage pendant trois semaines des reconduites vers les Comores) ou celle contre l’habitat insalubre (avec 700 cases démolies sur l’année contre le millier espéré). Seule satisfaction, répétée maintes fois par les ministre Gérald Darmanin et Marie Guévenoux, l’interpellation d’une soixantaine de « chefs de bandes », même si cela n’a finalement pas permis d’endiguer l’insécurité sur le territoire. « Un « chef de bande », moi, je ne sais pas que c’est », retient le nouveau délégué du gouvernement, qui parle davantage de « cibles prioritaires ».
Alors qu’on lui fait remarquer que la violence se fait cyclique dans les communes, parfois en raison des entrées ou sorties de prison des uns et des autres, il répond « qu’il faut sortir des déterminants sociaux. Sinon, on aura des générations de délinquants. Ce sera comme l’hydre, on aura beau coupé des têtes, ça ne changera pas », avant de se dire être prêt à agir sur « tous les secteurs de jeu ».
Un démantèlement « dans des délais »
Véritable allumette qui a brûlé la mèche du récent mouvement social, le démantèlement du camp de migrants du stade de Cavani est toujours une préoccupation pour la préfecture de Mayotte. François-Xavier Bieuville assure que les services de l’État « devraient tenir les délais, uniquement si la coopération est parfaite ». Faisant un appel du pied au Département et la maire de Mamoudzou, qu’il doit rencontrer vendredi, il espère que ses partenaires éviteront au camp de se reformer dans l’enceinte sportive. « Dès qu’on aura fini, on ne peut plus avoir de nouvelles installations. » Pour rappel, le Département est le propriétaire des lieux.
Sur la relation entre la France et les Comores, qui provoque parfois de l’incompréhension à Mayotte (l’Union voisine revendiquant toujours le territoire), le ton est moins ferme. « La diplomatie, c’est l’art de l’équilibre », défend celui qui aura besoin d’un voisin enclin à accepter davantage de ses ressortissants. L’une des réponses particulièrement attendues sur le sujet de l’immigration justement concerne « le rideau de fer » maritime promis il y a quelques semaines. « On commence à avoir l’armature. Ce sera un assemblage de réponses avec des moyens nouveaux », image le préfet, qui promet de présenter « le rideau » à la presse. « Ce sont plusieurs briques pour renforcer notre rigidité », poursuit Frédéric Sautron en reprenant la métaphore de la construction. Le sous-préfet en charge à la lutte contre l’immigration clandestine a multiplié les appels à projets pour trouver le meilleur matériel susceptible de détecter les kwassa-kwassa et les intercepter. « Il s’agira d’anticiper le plus loin possible », fait remarquer le préfet, qui avait davantage l’habitude d’arrêter les départs (vers l’Angleterre) que les arrivées de migrants, quand il était à Dunkerque. « Il y aura toujours des trous de souris. Une frontière totalement étanche, ça n’existe pas », modère-t-il.
« Une relation privilégiée avec les maires »
En pleine tournée pour rencontrer les maires des 17 communes mahoraises, François-Xavier Bieuville défend « une relation privilégiée » avec eux. « C’est le premier échelon de la république. Le maire de Bandrélé (N.D.L.R. Ali Moussa Moussa Ben) me le rappelait, ils sont en première ligne tous les jours », Avec les élus locaux, il veut user « d’une démarche proactive ». « Le « aller vers » est une façon de faire de plus en plus courante et efficace. » Il prend l’engagement, sur le domaine de la sécurité, de rencontrer les élus pour montrer « ce que nous faisons et les résultats qu’on obtient ».
Sur le projet de loi d’urgence de Mayotte, il rejette la responsabilité plutôt au gouvernement (tout comme le choix de la piste longue). En attendant le retour de Marie Guévenoux prévu fin mars ou en avril, une collaboratrice est actuellement à Mayotte pour balayer tous les sujets pouvant intervenir dans la loi promise depuis des années. Il y aura forcément des projets d’infrastructures. Sur ce sujet, il confirme que le centre éducatif fermé dispose d’un terrain et de de financements et que son ouverture pourrait intervenir « début 2026 ». Pas d’informations ne sont données sur la deuxième prison, contrairement au deuxième centre de rétention administrative (CRA) annoncé en Grande-Terre. « Le terrain est identifié », indique le sous-préfet à la lutte contre l’immigration clandestine. Interrogé sur l’utilité d’un nouveau CRA à Mayotte, le préfet y voit un moyen de gérer un flux « contraint » et « permanent ».
Au terme de la discussion, vient la traditionnelle séance photos. Voulant afficher une attitude de fermeté, le nouvel occupant de la Case Rocher garde les bras croisés, peu importe nos recommandations. On sera prévenu.
Droits des femmes : Un 8-Mars décliné partout et sur plusieurs jours

Dans le sillage de la Journée internationale des droits des femmes, le 8 mars, Talisma Soulaïmana, directrice régionale aux droits des femmes et à l’égalité entre les femmes et les hommes à Mayotte, nous détaille l’agenda des jours à venir.
« Ça va être sport ! », s’exclame Talisma Soulaïmana, dans son bureau de la préfecture. Installée depuis 2020 au poste de directrice régionale aux droits des femmes et à l’égalité entre les femmes et les hommes à Mayotte, elle souhaite faire de la Journée internationale des droits des femmes le 8 mars, plus qu’un événement. Mais d’y dédier plusieurs journées pour « rassembler les différents acteurs du terrain » (associations subventionnées et collectivités en lien), afin de mettre en avant ce réseau « très peu fourni » compte tenu des enjeux présents sur l’archipel mais « très mobilisé ». De Mamoudzou à Chirongui, celle qui a pour mission de coordonner les différents événements compte bien y assister, autant que possible. L’occasion aussi de faire un nouveau point, avec le public, sur l’existant, « le chemin parcouru et le chemin qui reste à parcourir ».
Si l’année passée, des événements se sont articulés autour d’un « village des femmes » ouvert toute la semaine avec des stands, sans limite d’accès au public, sur une place passante, le contexte de cette année a chamboulé les plans et ne permettra pas, comme prévu initialement, sa deuxième édition. Ce qui aurait permis « de montrer notre cohésion », regrette-t-elle. Il s’agit donc, cette année, de plusieurs actions de sensibilisation, débats, conférences et réflexions qui ont lieu en plusieurs endroits de l’archipel, « majoritairement sur une journée, malheureusement, en raison du contexte », précise la déléguée. L’agitation du début de l’année ayant conduit à l’annulation de mobilisations.
Jeudi 7 mars
Le centre d’informations pour les droits des femmes et des familles (CIDFF) organise, à Mtsamboro, de 8 heures à midi, une sorte de boudoir ouvert avec table ronde et témoignages pour entamer une réflexion sur la thématique des droits des femmes. Tandis que l’Union départementale des associations familiales (Udaf) et l’association contre les violences sexistes et sexuelles Souboutou ouhédzé jilaho (« Ose libérer la parole ») déploieront leurs actions de sensibilisation dans les locaux de l’Udaf, à Combani.
Vendredi 8 mars
Une cérémonie
Une cérémonie nationale nommée « 101 femmes de Matignon » aura lieu à Paris afin de valoriser 101 femmes entrepreneures. Une Mahoraise sera désignée lauréate par le ministère chargé de l’égalité entre les femmes et les hommes. Une femme pour chaque département. Chacune bénéficiera d’un accompagnement personnalisé dans son projet.
Des réflexions
Au lycée des Lumières, à Kawéni, de 7 h 30 à 14 h, avec petit-déjeuner et déjeuner, l’Association pour la condition féminine et l’aide aux victimes (Acfav) accompagnée de la Croix rouge, dérouleront, grâce à trois tables rondes, la question « La femme mahoraise, quel projet de vie ? ». Une première permettra de questionner l’évolution du métier de sage-femme à Mayotte avec des membres du centre hospitalier de Mayotte (CHM). Une seconde d’aborder les actions de l’Acfav qui héberge des femmes victimes de violences. Et une dernière autour de l’autonomie et de l’émancipation de la femme mahoraise. Le tout, en prévoyant des moments d’échanges avec le public
La mairie de Mamoudzou organise aussi sa table ronde à l’hôtel de ville, salle Abdallah Houmadi, dès 9 h, sur le thème « investir en faveur des femmes : accélérer le rythme ». Un événement public pendant lequel une dizaine d’invitées prendront la parole pour aborder le rôle des femmes et leur influence dans les domaines de la politique, les médias, la fonction publique, l’éducation, le sport, l’économie et l’égalité entre les sexes.
À la Maison pour tous de Dembéni, de 8 h à midi, l’association des étudiants et jeunes de Mayotte (AEJM) réalisera un café-débat autour de l’émancipation de la femme et « Moi, jeune maman, comment faire ? ». Ainsi que deux défilés traditionnels en salouva par les étudiantes et Miss Coco. Un événement ouvert tout public.
Au pôle culturel de Chirongui, l’organisation Mlezi Maore animera un atelier ouvert tout public pour discuter de l’enjeu que recouvre la santé des femmes. Toute la journée, de 8 h à 16 h, la communauté de communes du sud (CCSud) invite qui le souhaite à venir participer au séminaire et ateliers pratiques sur la même thématique. L’idée mise en avant est de prendre la mesure des freins dans leur accès à la santé et comment y remédier. La CCSud y présentera sa démarche « Projet de santé du sud » dans laquelle figurent le déploiement du contrat local de santé intercommunale et du centre intercommunal d’actions sociales.
Au centre commercial de Combani, Souboutou ouhédzé jilaho et le centre régional de coordination des dépistages de cancer seront aussi présents pour sensibiliser le public.
Du ludique
Le marché couvert d’Hajangua rythmera également la matinée, de 8 h à 11 h, grâce à la communauté d’agglomération Démbéni Mamoudzou (Cadema). L’événement intitulé « Femmes mahoraises, femmes de tous les défis » mêlera des ateliers de chants, de danse, de gastronomie et conférences animées. Le public est aussi invité à venir, sans besoin de s’inscrire.
Sur la plage d’Acoua, Mlezi Maore et le point d’écoute jeunes (Paej) proposeront une activité sportive (tél. 02.69.61.72.28), de 13 h à 17 h. Parallèlement, à la Maison des adolescents, Mlezi Maore s’adressa aux jeunes de Cavani pour les sensibiliser au droit à la santé.
Au restaurant La Croisette, à Mamoudzou, vous pourrez assister, dès 19 h, à un spectacle composé de concerts donnés par des chanteuses mais aussi de témoignages de femmes et de lectures de textes. Une soirée de gala organisée par Austral organisation. Contact : maorejazz@orange.fr
Dans les rues de Mamoudzou, la Ville, en partenariat avec plusieurs associations et le centre communal d’actions sociales (CCAS), organisent une session de fitness géant qui débutera dès 17 h 30. Elle sera suivie d’une marche nocturne, dont le point de départ sera donné à 18 h 30, devant l’hôtel de ville, pour parcourir les 7,1 kilomètres prévus. La participation est gratuite pour tout individu au moins âgé de 7 ans (sur autorisation écrite du représentant légal. Pour les participants inscrits la veille de l’événement, un tee-shirt et une lampe frontale leur seront remis le jour de la marche. Inscriptions ouvertes jusqu’au 8 mars ici. Le nombre de participants est limité à 500 personnes.
Samedi 9 mars
La Fédération des associations artisanales et agricoles de Bouéni réalisera sa troisième édition du Trophée de femmes précieuses, à la Maison de la jeunesse et de la culture (MJC) de Bambo ouest. En plus de la remise des trophées, des stands et prises de parole alimenteront cette matinée, de 7 h à 13 h.
Vendredi 15 mars
Ce sera au tour de France Travail d’organiser son événement « Femmes inspirantes », au lycée des Lumières, sur inscriptions. Cinq femmes viendront témoigner de leur parcours professionnel.
« C’est essentiel de valoriser toutes ces personnes mobilisées et de montrer qu’il y a un engagement sur le territoire », reprend la déléguée. Cet étalement sur plusieurs journées et créneaux horaires est aussi un moyen de convier un plus grand nombre de personnes, précise celle qui aurait aimé que tout le mois y soit dédié, comme l’année passée.
« Il faut déployer un maximum de canaux de diffusion, d’outils, comme les médias, les réseaux sociaux… Pour permettre aux personnes de retrouver tous les éléments dans un autre cadre, un autre moment », appuie-t-elle. Un documentaire qu’elle a financé sur « la place de la femme mahoraise dans la politique », réalisé par Chafion Madi, devrait d’ailleurs passer à la télévision, sur Mayotte la Première, à 20 heures, ce 8 mars. Il avait déjà été diffusé l’année passée à l’hémicycle Younoussa Bamana. « Mais tout le monde n’avait pas pu venir », explique Talisma Soulaïmana, qui pointe les problématiques de mobilité présentes sur le territoire. « On ne peut malheureusement pas toucher tout le monde », concède-t-elle. « Alors on ne néglige aucun levier pour toucher et renseigner un maximum de publics. »
« Les enfants du jazz » ont fait groover l’hémicycle Bamana

Ce mardi, « Les enfants du jazz », la prestation filmée des jeunes chanteurs lors du festival Maoré Jazz en octobre 2023, a été présenté en avant-première au conseil départemental de Mayotte, dans l’hémicycle Bamana, à Mamoudzou. L’émission sera diffusée ce mercredi à 20h50 sur Mayotte la 1ère et le 10 mars à 11h30.
« Cet événement est dédié à la jeunesse mahoraise. Il faut multiplier ce type de prises en charge pour permettre à notre jeunesse de s’épanouir », déclare Cris Kordjee, membre de l’association Austral organisation, qui organise le festival Maore Jazz depuis plus de vingt ans, pour introduire « Les enfants du jazz ». En octobre dernier, lors du festival Maore Jazz, huit jeunes entre 7 et 16 ans s’étaient produits après plusieurs ateliers avec des musiciens professionnels. Une de leurs représentations a eu lieu à la MJC de M’gombani et a été captée. Ce film était donc projeté en au conseil département, dans l’hémicycle Bamana, à Mamoudzou avant d’être diffusé comme émission sur Mayotte la 1ère ce mercredi à 20h50 et le 10 mars à 11h30.
« On voulait que nos partenaires, qui nous soutiennent depuis le début, et les parents, qui ont emmené leurs enfants à chaque répétition malgré la longue route, puisse voir ce souvenir en avant-première », explique l’organisatrice. Parmi ses partenaires, la Ligue mahoraise de kick boxing, muaythaï et disciplines associées (LMKMDA), qui souligne comme elle l’importance de proposer des activités aux jeunes pour qu’ils s’épanouissent. « Il faut que nous soyons engagés pour la jeunesse de Mayotte », affirme son président, M’bayé Bakar Ahamada.
Une cinquantaine de personnes ont pu profiter de « Je chante avec toi liberté » (Nana Mouskouri et Vincent Niclo) chanté par Lollia et Antone, qui ont participé plusieurs fois aux Voix des Outre-mer, de « Sors de ma tête » (Ogee), interprété par Maylice, ou encore de la magnifique voix de Norah, qui a chanté I don’t know why de Norah Jones. Des airs tous accompagné et réarrangés par les musiciens de jazz qui les ont accompagnés. « Le but est de faire découvrir le jazz, de leur offrir cette opportunité », avance Cris Kordjee, dont l’association souhaiterait réitérer ce type de prestation.
« La musique apporte de la cohésion sociale »
« Dans le contexte anxiogène de Mayotte, se retrouver autour de la musique peut soigner. Cela apporte de la cohésion sociale, d’où l’importance de faire cela avec les jeunes », ajoute-t-elle. A l’issue de la projection, des diplômes de participation et chèques de gratification de 200 euros de la part de l’association ont été remis à chacun des chanteurs en herbe. « Je te félicite, on a besoin que la jeunesse s’implique comme tu l’as fait », adresse Maymounati Moussa Ahamadi, conseillère départementale du canton de Dzaoudzi-Labattoir, à Lollia en lui remettant son certificat.
Ces expériences autour du jazz nourri les idées de l’association pour de futurs projets. Actuellement, dix chansons de ce genre musical sont en préparation et seront écrites en shimaoré. Elles devraient être chantées durant la prochaine édition du festival. A plus court terme, l’association propose, à l’occasion du 8 mars et de la journée internationale du droit des femmes, un spectacle mettant à l’honneur les chanteuses Anne-Gaëlle et Maylis, qui interpréteront des chansons françaises à 19 heures, au restaurant La Croisette, à Mamoudzou. Ce spectacle sera ponctué de témoignages et de lectures de texte par dix personnalités féminines de Mayotte sur fond de piano.
L’émission « Les enfants du jazz » est diffusée ce mercredi à 20h50 et ce dimanche à 11h30 sur Mayotte la 1ère. Le gala du 8 mars en l’honneur de la journée internationale des droits des femmes aura lieu à 19 heures au restaurant La Croisette. Les réservations peuvent s’effectuer par mail à l’adresse maorejazz@orange.fr ou par SMS au 06 39 67 70 35.