Ce mardi 5 mars, un homme âgé de 26 ans a été condamné à dix-huit mois de prison ferme pour des violences commises à la sortie du bar dit « de l’Africain » à Mtsapéré en décembre 2017. Deux victimes s’étaient respectivement vu prescrire 20 et 21 jours d’ITT.
La police municipale bloquée par les agents grévistes de Koungou

Depuis le mois de novembre, des agents de la commune de Koungou ainsi que des policiers municipaux sont en grève pour dénoncer du harcèlement et des méthodes de gestion défaillantes de la part de leurs directeurs respectifs, le directeur général des services de la Ville et le directeur de la police municipale. Ce mardi, ils ont décidé de bloquer l’entrée du commissariat pour accélérer le mouvement.
En grève depuis le 8 novembre, des agents de la municipalité et des policiers municipaux de Koungou ont décidé de passer à la vitesse supérieure. Ce mardi matin, ils étaient une quinzaine devant les locaux de la police municipale pour en bloquer le portail, empêchant ses véhicules de sortir. Cela fait plusieurs mois maintenant que ces agents et policiers sont en grève, les uns pour dénoncer des comportements harcelants et une gestion opaque du directeur général des services de la Ville (DGS), les autres pour pointer du doigt du harcèlement et des sanctions injustes de la part du chef de la police municipale. « Le dialogue est rompu, on ne nous entend pas », dit Nourya Madi, une des grévistes travaillant à la mairie pour justifier l’action de cette journée.
Au lancement de leur grève et pendant plusieurs mois, en attestent plusieurs courriers, les agents de la commune mobilisés avaient demandé le départ du DGS, Alain Manteau. Aujourd’hui, le ton est moins radical. « On ne veut pas forcément son départ, on veut du respect et des bonnes conditions de travail, la reconnaissance de nos compétences », nous indique une des femmes présentes devant le commissariat ce mardi, qui dénonce des mutations incompréhensibles et des démissions trop fréquentes selon elle.
« Une fois le protocole signé, on partira »
Un protocole de sortie de grève a été négocié la semaine dernière. Parmi les neuf points qu’il comporte, on retrouve par exemple la demande de lever les sanctions disciplinaires jugées sans fondement pour la police municipale ou encore la titularisation de tous les agents stagiaires de cette dernière. Le départ du directeur de la police municipale est toujours demandé. Côté agents municipaux, le protocole en rédaction évoque une demande pour davantage de transparence dans la gestion communale, avec notamment une volonté que le registre de main courante soit anonyme pour permettre aux agents de s’exprimer librement.
N’ayant pas encore reçu le protocole signé par la mairie, les grévistes ont voulu bloquer le commissariat pour accélérer les choses et que tout cela soit fini avant le début du ramadan. « On en a marre. Une fois que le protocole sera signé, on partira », affirme Toibibou Soidiki, policier municipal depuis vingt ans.
« Tout va bien, c’est en cours »
De son côté, Alain Manteau affirme que tout est en cours et parle d’ « impatience » de la part de la quinzaine de grévistes. « Un protocole d’accord avait déjà été proposé début novembre, ils n’en ont pas voulu et commencé à bloquer la mairie. Ces derniers jours, on a ressorti le protocole d’accord qui a été renvoyé aux grévistes. Ils ont fait leurs observations, on en a tenu compte. J’ai finalisé la rédaction et mes observations il n’y a même pas 48 heures », détaille-t-il, avant d’ajouter que le DRH de la commune est en train de mettre au propre le document et que la signature du protocole est prévue, si ce n’est pas cette semaine, au plus tard lundi.
« Donc au lieu de faire des actions pour bloquer, qu’ils communiquent. Mais tout va bien, c’est en cours, on ne peut pas mieux faire », réaffirme le DGS, qui rappelle que les points du protocole concernant la transparence de la gestion, les promotions ou encore le harcèlement sont déjà actés depuis un moment. « Il est hors de question de sanctionner un agent qui use de son droit de grève. Par contre, un agent qui se permet de bloquer les administrés, les agents qui veulent aller dans leurs services, coller les serrures, c’est inadmissible », tient-il à ajouter, à propos des actions menées depuis novembre par les grévistes.
Crash Yemenia aux Comores : Le procès en appel s’est ouvert lundi à Paris

En septembre 2022, la compagnie yéménite avait été condamnée par le tribunal correctionnel de Paris à la peine maximale pour homicide et blessures involontaires, suite à l’accident survenu en 2009 ayant entrainé la mort de 152 personnes. Depuis ce lundi et jusqu’à la fin du mois de mars, la cour d’appel hérite du dossier.
Dix-huit mois après sa dernière condamnation, la compagnie Yemenia Airways est à nouveau dans le box des accusés. Un procès en appel s’est ouvert depuis le lundi 4 mars devant la cour d’appel de Paris. Au terme d’une audience retentissante qui avait duré plus de deux trois semaines, le parquet avait requis la peine maximale de 232.500 euros, contre la compagnie reconnue coupable pour « blessures et homicide involontaires », le 2 juin 2022. Une amende qui a été confirmée le 14 septembre de la même année. Les audiences ont duré vingt-cinq jours. Depuis, les familles de victimes avaient enfin cru qu’elles pouvaient commencer à faire leur deuil. Mais à l’époque, l’avocat de la défense avait promis qu’il ferait appel. Le procès est donc relancé et devrait prendra fin le 28 mars prochain. On dit qu’un responsable de la compagnie sera bien là. En 2022, le banc des accusés était vide. La guerre qui ravage le Yémen était invoquée pour justifier cette absence. Dans la nuit du 29 au 30 juin 2009, un Airbus de la Yemenia s’abimait au large de l’Union des Comores. L’accident a causé la mort de 152 personnes, principalement des franco-comoriens qui rentraient pour la plupart passer leurs vacances dans l’archipel. Ils périront tous sauf, une passagère, Bahia Bakari, 12 ans à l’époque qui est restée la seule survivante en parvenant à s’agripper à un débris de l’avion. Âgée de 26 ans, aujourd’hui, la jeune femme sera appelée à comparaître encore. « Du 4 au 28 mars, la cour d’appel rejugera et réexaminera le dossier. Il s’agit d’un nouveau procès et à la fin la cour confirmera ou infirmera le jugement de culpabilité de la compagnie Yemenia Airways. Si jamais la seconde hypothèse se produisait la cour pourra maintenir son obligation à dédommager les victimes », a expliqué, l’un des avocats des victimes, maitre Saïd Larifou, interrogé ce mardi par Flash Infos.
Revivre le cauchemar
Pour le conseiller de la partie civile [d’autres avocats se sont constitués], cet appel est une façon pour la compagnie de se soustraire sans doute de ses obligations financières envers ses clients. « Nous nous étions préparés à cette éventualité et tiendrons notre rôle et prouverions une nouvelle fois sa culpabilité mais aussi l’aggravation de sa condamnation financière. Moi, je m’attendais à un procès en appel car dans cette triste affaire du crash aérien, Yemenia Airways et son assurance n’ont jamais fait preuve de réelle et sincère compassion pour les familles de 152 personnes qui ont perdu leur vie », a dénoncé maître Larifou. Ce dernier regrette qu’on fasse revivre aux proches un cauchemar durant plus de trois semaines. « Nos clients vont encore devoir déterrer leurs proches et revivre dans la douleur 24 jours d’audience. Même pour nous les professionnels, c’est très difficile de revivre ces faits. Personnellement, je me suis engagé dans ce dossier dès les premiers jours du crash et je ne vous cache pas le poids de l’investissement humain nécessaire pour suivre toutes les étapes de toutes les procédures », a ajouté l’avocat franco-comorien qui a précisé que le procès pourrait se prolonger jusqu’au 29 mars si nécessaire. La partie civile attend encore une condamnation à l’issue de cette audience en appel. En première instance, la justice avait noté des négligences de la compagnie pour avoir maintenu les vols de nuit sachant que certains feux de l’aéroport ne fonctionnaient pas. L’un des pilotes n’avait pas assez d’expérience relevait le tribunal correctionnel de Paris dans son réquisitoire du 2 juin 2022, citant les conclusions des enquêteurs. D’où la prononciation de l’amende maximal de 232 500 euros. Cette peine sera-t-elle revue à la hausse ? « La vraie justice aux familles serait la reconnaissance de leur douleur, tristesse et la fin du mépris à leur égard. Dans ce dossier, une autre logique juridique voudrait que certaines familles, parce que leurs proches décédés dans le crash sont de nationalité étrangère, n’accèdent pas à la justice. C’est une forme de discrimination judiciaire que nous tenons à combattre pour faire valoir les droits de toutes les victimes de ce drame », promet maître Larifou. A ce propos, au lendemain du verdict de prononcé en première instance, les proches des victimes qui ne disposaient pas la nationalité française avaient exigé l’ouverture d’une enquête aux Comores. Mais cette requête est restée sans suite.
On ignore si après le ce procès, les proches restés aux Comores relanceront la démarche ou pas.
Crise de l’eau : deux conteneurs vandalisés à Poroani

Ce mardi, des individus se présentant comme des membres du collectif citoyen de Poroani ont fracturé deux conteneurs d’eau réservée aux habitants du village, dans la commune de Chirongui. Après s’être emparés des bouteilles d’eau, ils ne les ont distribuées qu’à une partie de la population choisie en amont par eux-mêmes. « Le préfet condamne fermement cette attitude irresponsable, qui fragilise l’accès à l’eau à l’ensemble des Mahorais et qui constitue un accaparement des ressources par un petit nombre d’individus », condamne la préfecture dans un communiqué de presse diffusé ce mardi soir.
Le texte rappelle que la population mahoraise a déjà consenti à d’importants efforts tout au long de la crise de l’eau. « L’État et les collectivités locales demeurent pleinement mobilisés pour sortir de cette situation et constituer des stocks stratégiques », peut-on lire.
L’enquête devant permettre d’identifier les auteurs de ce vol aggravé a été confié à la brigade de M’zouazia.
Un éboulis sur la RN2 entre Ironi Bé et Tsararano
Ce lundi matin, un éboulement ayant eu lieu sur la route nationale 2 (RN2) entre Tsararano et Ironi Bé a perturbé la circulation. Une longue file de voitures attendaient depuis le rond-point de Tsararano en direction de Mamoudzou, des agents de la direction de l’environnement, de l’aménagement, du logement et de la mer (Dealm) étant venus réguler la circulation pour que leur véhicule puisse déblayer la route. Des branchages, cailloux et morceaux de terre encombraient en effet le passage qui devait être dégagé. En saison humide, ce type d’événement n’est pas rare, les pluies favorisant les glissements de terrain. Il est recommandé aux automobilistes de rester prudents sur la route.
« Cadres d’avenir » : les candidatures ouvertes pour la promotion 2024-2025
Le dispositif « Cadres d’avenir pour Mayotte » vise à promouvoir la formation de cadres locaux pour soutenir le développement de Mayotte. Des étudiants et des professionnels à fort potentiel sont sélectionnés pour effectuer une formation universitaire dans l’Hexagone ou à La Réunion dans un secteur jugé prioritaire, pour une durée maximale de cinq ans et avec une obligation de revenir exercer à Mayotte. Les personnes pouvant postuler sont les bacheliers, les étudiants de L3 de l’Université de Mayotte ayant obtenu une admission en master, les étudiants de L2 de l’Université de Mayotte ayant un projet professionnel réel et sérieux, les étudiants déjà en mobilité et les professionnels du secteur public, privé ou associatif souhaitant reprendre des études.
Les personnes sélectionnées bénéficieront d’une formation au départ qui se déroulera du 15 au 19 juillet 2024 à Iloni dans les locaux de l’association Émanciper Mayotte, d’un accompagnement renforcé et personnalisé durant leur parcours de formation, assurée par l’association Aceste. Les étudiants retenus pourront bénéficier d’aides financières prenant la forme pour la prise en charge du transport pour rejoindre le lieu d’études, en classe économique, en totalité, le versement d’une aide pour les frais d’installation et le versement d’une indemnité mensuelle pendant une durée maximale de cinq ans. Le total cumulé des aides financières ne peut pas dépasser la somme de 808 euros mensuels pour les étudiants, 1.021 euros mensuels pour les étudiants relevant du dispositif d’excellence et 1.433 euros mensuels pour les professionnels.
À l’issue de la formation, les étudiants bénéficieront d’un accompagnement personnalisé par l’association Mayotte Entraide Étudiants afin de faciliter leur emploi dans des postes d’encadrement dans les entreprises, les collectivités publiques et les établissements publics de Mayotte. Les candidats doivent postuler exclusivement en ligne (www.demarches-simplifiees.fr/commencer/cadre-d-avenir-mayotte-candidature). Tous les documents et tous les messages adressés à Ladom ou à la préfecture doivent passer par la messagerie de la plateforme Démarches simplifiées. La date limite de dépôt des candidatures est fixé au lundi 1er septembre 2024 à 23h59 (heure de Mayotte). Les dates des comités de sélection sont programmées au 29 mai (pré-sélection), 12 juillet et 4 septembre. Les candidats seront informés par e-mail.
Le livre blanc des assises de l’Industrie présenté le 12 mars
Dans le cadre des projets de développement territorial du secteur industriel sur le territoire, la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Mayotte, en partenariat avec le conseil départemental de Mayotte, organise la restitution du Livre blanc des assises de l’Industrie. Cet événement se déroulera le mardi 12 mars, de 9h à 13h30, dans l’hémicycle Younoussa-Bamana, à Mamoudzou. La Chambre accueillera Nadine Levratto, directrice de recherche au CNRS et directrice du laboratoire EconomiX (Université de Paris Nanterre), qui présentera le contenu du livre blanc. Les assises de l’Industrie, tenues les 30 novembre et 1er décembre 2023, ont réuni les principaux acteurs industriels, les institutions et les parties prenantes de l’île dans le but de définir les orientations stratégiques nécessaires au développement du secteur.
Cette initiative découle directement des orientations définies dans le schéma régional de développement économique, d’innovation et d’internationalisation (SRDEII) adopté par le conseil départemental en 2019. La restitution du livre blanc vise à partager les conclusions et les recommandations issues des assises de l’Industrie, dans le but de structurer et de favoriser le développement des filières industrielles de notre région au cours des vingt prochaines années.
8-Mars : des débats à la Maison pour Tous de Dembéni
À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, l’Association des étudiants et jeunes de Mayotte en partenariat avec le CCAS et la Ville de Dembéni organisent une matinée de débats et de défilés, le vendredi 8 mars, de 8h à midi, à la Maison pour Tous de Dembéni. « Cet événement mise à fournir un espace d’échange et de réflexion sur les défis auxquels sont confrontées les femmes mahoraises dans la société contemporaine, ainsi que sur les moyens de les surmonter », promet l’association présente sur le campus de Dembéni. Le public commencera à être accueilli vers 7h. Le maire de la commune et la présidente de l’AEJM donneront le départ de l’événement, à 8h10. Ensuite, le premier café-débat portera sur l’émancipation de la femme mahoraise dans la société. Vêtement traditionnel, le salouva sera mis à l’honneur lors d’un défilé réalisé par les étudiantes et Miss Coco, à 9h30. Vingt minutes plus tard, ce sera le moment du café-débat sur la maternité intitulé : « Moi, jeune maman, comment faire ? ». Enfin, avant la clôture de l’événement, vers 11h40, un nouveau défilé en salouva fera intervenir les étudiantes et Miss Coco.
8-mars : une journée santé au pôle culturel de Chirongui
La communauté des communes du sud (CCSud), en collaboration avec la Direction régionale aux droits des femmes et à l’égalité entre les femmes et les hommes, a choisi le thème de la santé pour la journée internationale des droits des femmes du 8 mars. Un séminaire-ateliers pour évoquer le droit de la santé des femmes aura lieu au pôle culturel de Chirongui. L’idée mise en avant est de prendre la mesure des freins dans leur accès à la santé et comment y remédier.
La matinée, dès 8 heures, sera consacrée à la parole d’experts, la mise en lumière de programmes « novateurs » et des ateliers pratiques pour sensibiliser et promouvoir la santé des femmes, indique le communiqué. Vers midi, un vernissage artistique et une remise de prix de l’engagement aux « Perles du sud » seront réalisés. De 13 h 30 à 16 h, la CCSud présentera sa démarche « Projet de santé du sud » dans laquelle figurent le déploiement du contrat local de santé intercommunale et du centre intercommunal d’actions sociales. Le reste de l’après-midi sera dédié à des ateliers en rapport avec l’environnement comme facteur d’obésité, la santé mentale et l’attractivité pour attirer des professionnels de santé.
Crise de l’eau : des coupures techniques à Koungou et Mamoudzou
La Société mahoraise des eaux (SMAE) éprouve des difficultés depuis une semaine maintenant à faire fonctionner pleinement ses usines de potabilisation. Ce lundi, des coupures techniques de l’alimentation en eau ont dû être appliquées pour faire remonter le niveau du réservoir de Maji-Haut. Les secteurs Majicavo-Koropa et M’tsapéré, qui devaient être coupés à 14h, l’ont été une heure plus tôt. A l’inverse, l’ouverture pour les secteurs Koungou Village, Kawéni Village et Passamaïnty Ngnambo Titi a été reporté à 17h.
À Hamouro, 137 cases informelles démolies ce lundi

Le deuxième volet de l’opération de démolition du bidonville d’Hamouro s’est déroulé, ce lundi 4 mars. Un total de 55 familles ont été délogées manu militari dans les hauteurs de ce village de la commune de Bandrélé.
Ce lundi matin, sur la place du marché d’Hamouro, des ordinateurs portables et des feuilles de renseignement remplaçaient les fruits et légumes vendus d’ordinaire par les producteurs. L’opération « décasage » des hauteurs de ce village de Bandrélé, prévue à la fin du mois de janvier puis reportée en raison des barrages, a débuté dans la matinée, sur les coups de 7h. Et, comme le veut la procédure, des associations se sont relayées sur place dès vendredi pour tenter d’identifier les 18 familles relogeables. Ce qui constituait déjà un maigre fragment des 55 familles recensées sur le site (voir la carte), soit « entre 200 et 220 personnes », selon le préfet François-Xavier Bieuville.
Le quota de familles finalement abritées à l’issue de l’opération est quant à lui marginale : trois ont accepté la proposition formulée par une des trois associations, l’Acfav (Association pour la condition féminine et l’aide aux victimes), Mlezi et Coallia. « Ça dépend vraiment des périmètres, parfois elles [les familles délogées] acceptent, parfois elles n’acceptent pas », constate Psylvia Dewas, experte chargée de la résorption de l’habitat illégal auprès du préfet de Mayotte.
Une assistante sociale, qui souhaite garder l’anonymat, explique que souvent, quand des opérations dites de résorption de l’habitat insalubre sont annoncées, « la plupart des familles quittent le site avant le jour du décasage ». « Certaines sont hébergées par des proches. Celles qui sont en règle administrativement refusent souvent la proposition d’hébergement car cette dernière est éloignée du lieu de scolarisation de leurs enfants. Il est très difficile de scolariser les enfants dans une autre commune. »
Une opération en août 2023
Quoi qu’il en soit, pour le nouveau préfet de Mayotte installé dans ses fonctions, le 27 février, le premier décasage de l’année est un « choc de sécurité et d’autorité avec de la fermeté et de la justice ». En contrebas de la route nationale qui traverse le village, une première phase de l’opération de démolition avait entraîné la destruction de 81 cases en tôles le 14 août 2023. Cette fois, les employés de Colas, sollicités par les services de l’Etat, ont manié la pelleteuse sur une zone « naturelle et agricole non viabilisée » plus escarpée qui a fait l’objet d’un rapport d’enquête d’insalubrité de l’ARS dressé à l’issue d’une visite le 17 mars 2023.
Au total, 137 cases en tôles supplémentaires ont été radiées du paysage, ce lundi. Une évacuation jugée nécessaire en raison de l’insalubrité desdites habitations informelles, mais aussi des problématiques d’insécurité afférents à l’emplacement géographique de ce bidonville. L’adjudant-chef Said Douair, de la brigade territoriale autonome de M’zouazia, alertait ainsi dans un rapport écrit en mars 2023 sur les « connexions entre les jeunes de Hamouro et ceux de Nyambadao [village de Bandrélé au sud de la plage de Sakouli] » qui dérivent souvent « en rixes générant des troubles à l’ordre public ». Plus encore, des faits de vols avec violence et armes blanche et des jets de projectile auraient été déplorés dans cette zone régulièrement empruntée par des randonneurs puisqu’elle constitue le point de départ conduisant au mont Bénara.
Les projets de la mairie de Bandrélé
Au nord du village, au niveau de l’école primaire, la mairie de Bandrélé porte un projet visant à créer 150 logements. La libération des parcelles occupées était donc un des enjeux majeurs de cette opération. D’après Abdou Maoulida, adjoint au maire en charge de la prévention, une première tranche de 38 logements verra le jour prochainement. « On attend que la pluie cesse pour faire les aménagements de voirie, on ne peut pas construire des logements sans voirie. Cette opération va nous donner une bouffée d’oxygène car sans cette opération rien ne pourrait se réaliser », a salué ce dernier.
D’après le préfet de Mayotte, neuf opérations de résorption de l’habitat insalubre auront lieu en 2024 à Mayotte, en plus de celles enregistrées au cours de Wuambushu 2, dont le démarrage est prévu en avril.
VIDEO. « De nombreux sacs-poubelle sont entrés en décomposition »

Pendant un mois de barrages, le ramassage des ordures ménagères a été rendu difficile. Entre agents qui ne pouvaient pas se rendre sur leur lieu de travail, camions qui ne passaient pas toujours les barrières et quais de transfert surchargés, les sacs-poubelle ont eu le temps de pousser dans les rues de Mayotte. Nous avons suivi l’équipe du centre du Sidevam du Sud, à M’ramadoudou, dans la commune de Chirongui, ce lundi, lors d’une collecte qui tente d’effacer les traces de cette période.
C’est à bord de « Cyborg » que nous arpentons les rues de Chirongui, ce lundi matin. À M’ramadoudou, c’est ainsi que les agents de collecte du Syndicat intercommunal d’élimination et de valorisation des déchets de Mayotte (Sidevam) surnomment un de leurs camions, le plus vieux du réseau encore présent sur l’île. « Ça fait huit ans qu’on l’a et il tient toujours », assure Hafhui Attibou, responsable de la collecte du secteur Sud, à propos du véhicule de 19 tonnes.
De la robustesse, il en faut pour s’attaquer aux sacs poubelles qui jonchent les rues de la commune. Après un mois de routes bloquées et de ramassage des déchets freiné, les tas d’ordures sont légion. À l’approche du camion poubelle au niveau de leur maison, les habitants qui viennent directement jeter leurs sacs dans la benne sont fréquents. Certains enfants, missionnés par leurs parents, paraissent plus petits que le contenant qu’ils apportent aux éboueurs. D’autres les interpellent quand les collecteurs ne ramassent pas certains déchets. Car les agents que nous suivons ce lundi profitent de la levée des barrages pour tenter d’en débarrasser les rues le plus possible, mais, « Cyborg » bloquant la circulation, certains sacs qui avaient été jetés à même le sol sont laissés derrière. D’autres, du Sidevam ou des services techniques de la Ville, pourront prendre le temps de passer après et de balayer la même journée, disposant de camions plateau de 3,5 tonnes moins encombrants.
La reprise a été difficile pour les éboueurs à la levée des barrages. « Le premier jour, c’était la catastrophe, car il y avait vraiment beaucoup, beaucoup de sacs-poubelle. Les bacs étaient très lourds. Mais on s’organise quartier par quartier et on ramasse », insiste Nassoury Abdallah, qui a une vingtaine d’années de métier derrière lui et qui tire des bennes toujours aussi lourdes ce lundi. Abali, qui conduit le camion, descend régulièrement donner un coup de main à ses co-équipiers à l’arrière, afin de maximiser la collecte. « Il y a des déchets qui ont été jetés directement sur le sol, sans être mis dans des sacs », décrit-il une fois au volant. « Vous voyez ce tas d’ordures ? Les agents en ont déjà enlevé la moitié la semaine dernière », souligne de son côté Hafhui Attibou, en désignant un amoncellement de sacs sur le bord de la chaussée dans une des rues de M’ramadoudou.
Un retour à la normale dans un mois
« La reprise se passe doucement, dans le sens où on répartit la quasi-totalité de nos matériaux roulants », explique Abdourahim Saïd, directeur de la collecte pour tout le réseau du Sidevam, qui donne pour exemple les camions habituellement réservés à la déchetterie mobile qui servent actuellement au ramassage des ordures ménagères.
Si dans certains secteurs de Mayotte, comme le centre, les rues ont retrouvé à peu près le même visage qu’avant, dans le sud et le nord de Grande-Terre, qui ont été barrés plus longtemps, il va falloir attendre encore un peu avant que les déchets quittent les trottoirs à un rythme de croisière. « On ne peut pas tout résorber à l’instant T. Avec le temps passé dehors, le contenu de nombreux sacs-poubelle est entré en décomposition. On ne peut pas demander à des humains de s’en occuper, ce travail doit être fait par des machines », observe le directeur de collecte, avant de préciser qu’à l’échelle de l’île, un retour à la normale ne sera possible que d’ici un mois.
Joue également dans l’équation l’état des quais de transfert, où les ordures se retrouvent après avoir été collectées dans les rues, avant d’être envoyées à l’enfouissement dans l’Installation de stockage de déchets non dangereux (ISDND) de Dzoumogné. À l’image de celui de Malamani, ils débordent, faute d’avoir pu être désencombrés vers le centre d’enfouissement dans le Nord pendant que les routes étaient bloquées. Peut-être seront-ils délestés par les aigrettes, qu’on observe en train de picorer les sacs du dépotoir aux abords du quai de Malamani.
Des bourses irrégulières pour les étudiantes expatriées de l’Ifsi de Mamoudzou

Chaque année, les étudiants en soins infirmiers de Mayotte contraints de partir dans l’Hexagone, faut de place dans l’Institut de formation en soins infirmiers (Ifsi) de Mamoudzou, subissent des irrégularités et retards au niveau de la bourse que le Département leur verse en échange de leur retour à Mayotte après leurs études. En ce début d’année, plusieurs élèves nous affirment être restées deux mois sans versement.
Innovation : Dans le transport de bagages, « Midzo Fly » prend son envol

Il a du talent et des idées novatrices qui font la renommée de Mayotte sur le plan national. « Midzo Fly », le dernier concept inventé par Soiyiff Mzé a été primé à Paris par l’Agence Innovation Transport (AIT). Bagages, colis, paquets sanitaires, tout pourra être livré directement aux clients à leurs propriétaires via des moyens de transport appropriés.
Déjà lauréat du « trophée de l’innovation » en août 2023, organisé par l’Agence du développement et de l’innovation de Mayotte (Adim), Soyiff Mzé marque à nouveau un grand coup avec un nouveau projet, « Midzo Fly », qui lui vaut une reconnaissance nationale. Fort de son premier exploit, il a répondu à un appel à projet national lancé par l’Agence Innovation Transport (AIT), regroupant différents services de l’État tels que la direction générale de l’aviation civile (DGAC), la direction de l’environnement, de l’aménagement, du logement et de la mer (Dealm), le ministère de la Transition écologique, pour ne citer que ceux-là. Une candidature qui s’inscrit dans le programme « Propulse » de cette agence. Le manque de disponibilité en matière de transports, et plus spécifiquement de transport de bagages pour les voyageurs, a donné au jeune homme l’idée de concevoir un projet de desserte à l’échelle de tout le territoire. Ce qui n’est pour l’instant n’est qu’un projet sur le papier pourrait se matérialiser d’ici la fin 2024, et vient d’être primé à Paris la semaine dernière, dans la catégorie « multimodal », par les plus hautes autorités de l’aviation civile française, faisant la fierté de son porteur, de ses soutiens et du délégué à Mayotte du ministère chargé des transports.
« Revenu de métropole récemment, je me suis trouvé très chargé à l’aéroport de Pamandzi et contraint de faire appel à un membre de ma famille pour venir m’aider sur place », explique Soiyiff Mzé. Si elle n’est pas traumatisante, cette expérience n’en demeure pas moins un sujet d’interrogations diverses et variées dans l’esprit du jeune homme qui a trouvé anormal qu’un passager ne puisse se déplacer d’un point A (l’aéroport) vers un point B (domicile), ou inversement sans que cela ne soit une véritable contrainte. Certes, des moyens de transports sont disponibles à l’extérieur de l’aérogare (bien qu’il ne s’agisse pas de transports en commun), « mais ici, il fait tellement chaud que la moindre petite valise à la main devient source de transpiration, les roulettes commencent à casser sous les innombrables trous qui marquent la chaussée. C’est de là que m’est venu l’idée de mettre en place un système palliatif au profit de nouveaux arrivants à Mayotte », fait remarquer Soiyiff Mzé. Il rajoute : « en me penchant sur le problème des embouteillages sur l’île, j’ai constaté que tout le monde prenait sa voiture pour aller chaque fois au même endroit, aux mêmes heures pour aller récupérer des personnes générant au passage des blocages sur des routes non extensibles, perdant deux à trois heures en cherchant à prendre la barge ». Il a longuement poursuivi sa réflexion sur cette situation pour arriver à la conclusion que le transport des bagages était la principale source de difficultés pour les personnes désireuses de prendre l’avion.
S’adapter au contexte local
Il lui a paru évident que la récupération des leurs bagages et colis – par une tierce personne – permettrait aux voyageurs (épuisés par dix heures de vol entre Paris et Dzaoudzi) de se libérer de tous tracas pour se rendre plus vite à leur domiciles ou lieux de travail avec l’assurance que leurs effets leur seront livrés plus tard. Le dispositif imaginé à travers ce projet « Midzo fly » repose sur le principe de dépendre au minimum de la route pour gagner du temps. « Il existe de nombreuses possibilités pour cela sur l’île, notamment le lagon très peu exploité en termes de circulation de personnes et de biens. C’est aussi le cas pour l’aérien où il n’y a personne. Ce que je prévois de mettre en place c’est un transport multimodal. En fait, en fonction des commandes de mes clients, je saurai comment procéder et combien de temps cela va me prendre pour livrer les colis, bagages et autres. Il s’agira de recourir au moyen de transport le plus adapté (pas forcément le plus rapide), drones (plus de cent kilos), barques dédiées, des vélos cargo facilement utilisables sur les pistes cyclables en zone urbaine et qui ont le grand avantage d’être électroniques et donc non polluant ».
La préservation de l’environnement est un élément remarquable et séduisant dans ce projet. Pour les déplacements sur route, il est programmé une mutualisation de véhicules hybrides et électroniques. « Notre objectif est vraiment de rester dans le propre en sortant autant que possible de cette dépendance aux axes routiers. Au port de Longoni, il y a chaque semaine plus de vingt véhicules importés. Certes, on ne peut empêcher personne de s’acheter une voiture, mais à un tel rythme, Mayotte ne va pas tarder à connaître de sérieux problèmes de pollution de l’air. On peut se féliciter de l’arrivée prochaine des transports en communs avec le Caribus pour l’agglomération de Mamoudzou et Dembéni, mais il y a la Petite-Terre et les autres régions de la Grande-Terre qui nécessitent une réflexion et des solutions pour leurs cas spécifiques. »
La capacité du projet mahorais à être transposé sur d’autres territoires, régionaux, nationaux et même à l’international fut un élément incontestable dans sa sélection par le jury de l’Agence Innovation Transport. En effet, si Mayotte est un terrain pilote pour tester ce principe de transport multimodal, « Midzo Fly » peut parfaitement prendre forme ailleurs, à Madagascar ou en Tanzanie, d’autres pays d’Afrique centrale partageant des difficultés de transport de marchandises similaires à notre île. Il appartiendra alors au jeune prodige mahorais de monter des partenariats efficaces avec des ressortissants de ces pays, « tout un consensus d’entreprises et de porteurs de projets qui nous permettront de partir un jour à l’export si nous le décidons, tout en sachant que le but principalement recherché est une adaptation à l’environnement local en réponse à un besoin de transport », précise avec fierté Soiyiff Mzé.
Un exemple pour les jeunes Mahorais
Pour émerger, le projet « Midzo Fly » a bénéficié localement d’un accompagnement important signale Christophe Boquen, le délégué à Mayotte de la direction générale de l’aviation civile (DGAC). L’ex-préfet de Mayotte, Thierry Suquet (qui a été séduit par la qualité, l’analyse et le talent du projet), la Dealm, le cluster aérien, l’Adim et Mayotte In Tech l’ont également assuré de leur soutien. Celui-ci est poursuivi jusqu’à Paris où Feyçoil Mouhoussoune et Christophe Boquen ont assisté à la remise du prix à Soiyiff Mzé par Denis Thuriot, maire de Nevers et Président du jury intermodalité et multimodalités du programme Propulse de l’Agence Innovation Transport (AIT).
« Outre cette remise de prix, il va pouvoir participer à un atelier de travail durant lequel il lui sera expliqué le déroulé de l’accompagnement dont il va bénéficier jusqu’à la réalisation de son projet. L’AIT ne lui accordera pas de soutien financier directement, en revanche, des conseils gratuits lui seront apportés pour structurer son projet sur le plan administratif, professionnel et technique. Par exemple, s’agissant des drones, le type précis adapté à ce projet Midzo Fly, ou encore le type de vélo cargo et les autres moyens de transports terrestres », souligne le délégué de l’aviation civile à Mayotte. Il forme le vœu que l’exemple de Soiyiff Mzé soit suivi par un grand nombre de jeunes Mahorais, pour faire émerger parmi eux des idées et des talents susceptibles d’être présentés chaque année au programme Propulse de l’AIT. Pour cela, les différents services engagés dans cette dynamique entendent œuvrer pour inciter au moins une candidature locale chaque année.
L’interruption volontaire de grossesse inscrite désormais dans la Constitution

Les votes de l’Assemblée nationale et du Sénat ne laissaient guère de doutes quant à la décision du Congrès réuni ce lundi, au château de Versailles. L’ensemble des parlementaires a approuvé la modification de l’article 34 de la Constitution, permettant l’inscription du recours à l’avortement dans la Constitution française. 780 d’entre eux ont voté pour, tandis que 72 ont préféré s’opposer au projet de loi. Les 3/5e des voix nécessaires (512) sont donc dépassées. Ainsi adopté, le changement permet de rajouter dans le texte la phrase : « la loi détermine les conditions dans lesquelles s’exerce la liberté garantie à la femme d’avoir recours à une interruption volontaire de grossesse [IVG] ».
Première présidente d’un Congrès, Yaël Braun-Pivet a ouvert la séance, vers 15h40 (heure de Paris) en évoquant « un nouveau pas pour les droits de la femme ». « La France est à l’avant-garde, elle est à sa place », fait remarquer celle qui préside d’habitude l’Assemblée nationale. Rendant un hommage appuyé à l’avocate Gisèle Halimi à Simone Veil, le Premier ministre Gabriel Attal a fait part de « sa fierté » de prendre part à ce vote. « Son courage est un modèle », encense le chef du gouvernent à propos de l’ancienne ministre de la Santé, qui a fait dépénaliser l’avortement en 1974. « Nous disons aux femmes que votre corps vous appartient et personne ne peut en disposer à votre place », a-t-il annoncé, quelques minutes avant le vote.
Le barrage de Ngwézi levé pour l’instant
Un des derniers barrages encore en place, celui du carrefour Ngwézi, dans la commune de Chirongui, a été levé jeudi soir. Ce samedi, vers midi, si plus rien de laisse penser qu’une forteresse de barrières se levait sur la route deux jours avant, quelques barragistes sont sur le côté de la chaussée, sous une tonnelle à l’abris de la pluie. « On a levé le barrage car après les échanges avec le préfet, on attend de voir si des actions concrètes vont être mises en place », nous indique l’un d’eux, en train de préparer un barbecue pour les barragistes de Ngwézi, qui seront assez courageux pour affronter la pluie. Sans grandes convictions, les manifestants semblent vouloir laisser sa chance au nouveau préfet, François-Xavier Bieuville. Le barrage levé ne signifie pas la fin de la lutte pour ces derniers. Notre interlocuteur affirme qu’ils seront plusieurs chaque jour, à l’emplacement de l’ancien portail qui barrait le passage, à attendre de voir ce que le gouvernement va mettre en place. Selon les actions entreprises, le barrage pourrait bien réapparaitre. « Si on doit remettre les barrages en place, on aura une nouvelle stratégie », indique le barragiste sans plus de détail.
Plus tard dans l’après-midi, quelques barragistes de Longoni les ont rejoint pour le voulé. Ces derniers suivent la même logique : lever les barrages pour laisser une chance à l’État de faire son travail. « On espère qu’en conséquence, la rentrée sera calme, que les moyens seront mis en place pour que ce soit le cas », indique un des militants venus du Nord, qui redoute ce moment souvent synonyme d’un regain de délinquance. Ce samedi, les différentes personnes présentes ont convenu d’un prochain rendez-vous convivial, le 10 mars au même endroit, autour d’un repas auquel sont conviés tous les barragistes, mais surtout tous les membres de la population qui souhaitent se mobiliser.
Les prix des carburants augmentent en mars
Fixés par arrêté préfectoral, les prix des carburants sur l’île ont connu une légère augmentation, ce vendredi 1er mars. « Pour le mois de mars 2024, la hausse des prix des carburants s’explique par une hausse des cours moyens mondiaux de certains produits pétroliers (+4,70 % pour le gazole et +10,30 % pour l’essence) et une hausse du dollar par rapport l’euro (+1,36 % par rapport au mois de février 2024) », confirme justement la préfecture de Mayotte.
Le supercarburant sans plomb (l’essence) passe de 1,76 euro par litre à 1,83 euro/litre, soit une augmentation de sept centimes par rapport au mois de février. Pour le gazole, il faudra débourser 1,57 euro/litre, contre 1,53 euro/litre au mois de février, soit une augmentation de quatre centimes. Mais c’est le mélange détaxé qui connaît la plus forte hausse avec 18 centimes de plus (1,28 euro par litre désormais).
Quant au pétrole lampant (1,13 euro/litre) et au gazole marin (1,16 euro/litre), ils connaissent une légère augmentation. En ce mois de ramadan, le prix d’une bouteille de gaz de douze kilogrammes reste inchangé (25 euros).
Maore Jazz : « Les enfants du jazz » en avant-première le 5 mars
Les enfants du jazz, de nouvelles stars ? Une avant-première de l’émission du même nom, pour Mayotte Première, sera diffusée le 5 mars, à partir de 13 heures, dans la salle de délibération du conseil départemental de Mayotte, à Mamoudzou. L’occasion d’y voir jouer huit jeunes âgés entre 7 et 15 ans sélectionnés par l’équipe Maore Jazz et issus des quatre coins de Mayotte, pour constituer ce groupe de musique. Le spectacle filmé par l’équipe de télévision offre un mélange, surtout, de jazz et d’autres styles issus de la région océan Indien et d’Afrique. Une remise des diplômes et de chèques pour gratifier les enfants ainsi qu’un cocktail de clôture de cérémonie auront lieu à l’issue du visionnage. Pour les autres, l’émission « Les enfants du jazz » sera diffusée sur le petit écran le 6 mars, à 20 h 50, et le 10 mars, à 11 h 30.
Hébergement d’urgence sans permis : le maire de Mamoudzou veut aller plus loin
Comment reloger, dans l’urgence, les personnes en situation régulière décasées lors des opérations de résorption de l’habitat insalubre ? Le Sénat a voté, mercredi, le projet de loi sur la rénovation de l’habitat dégradé, qui augmentera le délai de flagrance pour les signalements d’installation illégale à Mayotte et en Guyane, en le passant de 48 heures à 96 heures. Dans un courrier adressé aux parlementaires de Mayotte, le maire de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaïla, rappelle également que le gouvernement a déposé un amendement spécifique à Mayotte et à la Guyane ((les sénateurs mahorais ont rédigé un amendement similaire) afin de permettre aux opérateurs locaux d’y construire des logements sans demander un permis de construire (amendement qui a été adopté), une simple déclaration préalable suffira. Une dérogation qui concerne, à Mayotte, les personnes publiques, l’établissement public foncier et d’aménagement de Mayotte (Epfam) ou encore les bailleurs sociaux tels que la SIM (Société immobilière de Mayotte) ou Action logement. Car, comme le rappelle le maire de Mamoudzou, cette simplification visera à « construire au plus vite des logements devant servir à de l’hébergement d’urgence ou pour reloger temporairement des personnes dans le cadre de travaux d’aménagement (ZAC, RHI) ». Seulement, pour l’édile, « force est de constater qu’il [cet amendement] ne suffira pas tout seul à faciliter la construction de logements à Mayotte ». Ambdilwahedou Soumaïla réclame ainsi aux parlementaires de défendre auprès du gouvernement « l’augmentation de la dotation de la politique du logement en doublant la ligne budgétaire unique (LBU) » et la « simplification et l’accélération des instructions relevant de l’Etat (études d’impact, le contrôle de l’égalité, la programmation de logements sociaux,… ». « Ce n’est qu’à ces conditions que le territoire pourra relever efficacement le défi de la résorption de l’habitat insalubre et indigne et parfaire sa reconquête foncière », conclut-il.
VIDEO. Planter des arbres pour que l’eau jaillisse à M’bouanatsa

Ce samedi, la Fédération mahoraise des associations environnementales (FMAE) a organisé une première matinée de plantation d’arbres le long de la rivière du village de M’bouanatsa, à Bouéni. Plusieurs vont avoir lieu dans l’année avec comme but, à terme, que les agriculteurs puissent de nouveau avoir de l’eau à la rivière.
« Attention aux érythrines, ça pique », lance Issimainla Mari aux personnes venues planter des arbres le long de la rivière de M’bouanatsa, dans la commune de Bouéni. C’est lui qui coordonne le projet de reboisement et de remobilisation de la ressource en eau dans le bassin versant de M’bouanatsa, pour la Fédération mahoraise des associations environnementale (FMAE). Ce samedi, ils sont une petite vingtaine à prêter main forte à la nature. « Avant, tous les agriculteurs du village venaient capter l’eau ici pour leurs cultures. Mais à cause de la déforestation, le cours d’eau s’est asséché », déplore le coordinateur.
Les arbres ont un rôle essentiel pour la sauvegarde de la ressource en eau. Tout d’abord, l’ombre qu’ils forment aide à garder l’humidité et protège les cours d’eau de l’évaporation. Leurs racines permettent également une meilleure infiltration de la pluie dans les sols. Conscient de la nécessité de leur présence, Ourfane Ali Mari, président du Groupement intercommunal des agriculteurs du Sud de Mayotte, a tenu à ce que son organisme soit partenaire de l’opération. « Le réchauffement climatique amène de nouvelles pratiques aux agriculteurs. Il faut les aider à maîtriser l’agroforesterie », estime-t-il entre deux coups de machettes destinés aux lianes qui l’empêchent de planter son arbre.
Des discussions compliquées avec les propriétaires
Si Daniel Attoumani, membre de la famille propriétaire de la parcelle reboisée ce jour, a accepté volontiers l’opération, au point d’avoir commencé à planter des arbustes de lui-même, tous ceux qui exploitent le foncier aux abords de la rivière ne sont pas aussi faciles à convaincre. « Les discussions sont parfois un peu compliquées avec les propriétaires foncier. Pour l’instant, la plupart ont seulement accepté qu’on plante des arbres fruitiers », confie Naïlane-Attoumane Attibou, secrétaire général de la FMAE. Or, pour faire une couverture végétale efficace le long la rivière, il faut varier les espèces adaptées au projet, et toutes ne sont pas fruitières.
« Ce sont des actions à encourager. Il y a une nécessité de synergie entre les différents acteurs pour pouvoir créer quelque chose de consistant », indique, à propos du travail entre agriculteurs et associations environnementales, Abdoul Kamardine, conseiller départemental du canton de M’tsamboro, qui a contribué au financement du projet.
Une deuxième opération dans l’année
Une fois les trous de quelques dizaines de centimètres creusés dans le sol en pente, des arbres miniatures sont plantés, en espérant qu’ils survivront à la saison des pluies. « En général il y a 40% de mortalité à cette période », indique Issimainla Mari. « Moi, je vais suivre et venir arroser. Cela permettra de voir quels arbres tiennent ou non », avance Daniel Attoumani.
Environ 250 arbres seront plantés pendant l’opération, dont la session de plantation de samedi n’était que la première. Une deuxième aura lieu au cours de l’année et une troisième en début d’année prochaine. Si la forêt va connaitre une nouvelle vivacité, l’ancien point de captage va également faire peau neuve . « Le but est qu’à terme, dans quelques années, les agriculteurs puissent à nouveau utiliser l’eau de la rivière. Donc nous allons aussi remettre le point de captage en état », détaille le coordinateur du projet, qui ajoute que sa dernière phase sera consacrée à la sensibilisation, notamment des scolaires.