Les Apprentis d’Auteuil, une association qui accompagne et aide les jeunes pour leur insertion professionnelle, organisent des permanences de recrutement à Bandrélé, Dembéni, Ouangani, Dzoumogné et Mamoudzou. Ces permanences auront lieu tous les mercredis de 8h à 12h et ce à partir du 13 mars jusqu’au 17 avril. Si tu as entre « 16 et 25 ans », que tu souhaites être autonome pour tes démarches administratives et « apprendre à maîtriser les outils numériques, le français ainsi que les savoirs de bases », n’hésite pas à y prendre part. Pour avoir connaissances des adresses et contacts pour chaque commune, veuillez-vous référer au lien suivant : https://www.facebook.com/share/p/ftZcGNyDPn2npM4p/
Une nouvelle antenne de la Mission locale à Passamaïnty
L’ouverture de la nouvelle antenne de la Mission locale à Passamaïnty dans la commune de Mamoudzou s’ajoute à la liste de ces six antennes se trouvant à Mayotte. La structure accompagne de nombreux jeunes afin de les aider et de répondre à toutes les questions en lien avec leur avenir professionnel. L’adresse de la nouvelle antenne est située au 2, rue Cavani bé, Passamaïnty, 97600 Mamoudzou.
Le rapport sur la protection de l’enfance mis en ligne
L’enfance et la famille ont été les thèmes principaux du rapport de l’Observatoire départemental de la protection de l’enfance, ce 1er mars. Ce dernier portant sur les conditions et les problématiques impactant la jeunesse et les familles à Mayotte a été réalisé en partenariat avec différents acteurs dont la protection judiciaire, l’Éducation nationale, etc… L’ODPE avait des profils spécifiques pour dresser ce compte-rendu, à savoir « les parents suivis par la Protection Maternelle Infantile (PMI) , les grands adolescents accompagnés vers l’autonomie, les jeunes bénéficiant des actions de prévention, les enfants et leur familles en danger, pour lesquelles un accompagnement renforcé est nécessaire », cite Ben Issa Ousseni, président du conseil départemental .
Droits des femmes : « L’occasion de magnifier nos mères, nos filles et nos sœurs »

L’association pour la condition féminine et l’aide aux victimes (Acfav) a organisé, toute la matinée du 8 mars, des tables rondes pour discuter de la femme mahoraise pour la Journée internationale des droits des femmes, au lycée des Lumières, à Kawéni, Mamoudzou. Un moment pour évoquer le passé et inspirer l’avenir.
« Je suis venue avec ma fille, quel espoir pouvons-lui donner aujourd’hui ? .», questionne dans le public, une des nombreuses femmes présentes dans l’amphithéâtre du lycée des Lumières, à Kawéni. Ce vendredi 8 mars, Journée internationale des droits des femmes, l’association pour la condition féminine et l’aide aux victimes (Acfav) a invité plusieurs invités pour évoquer l’évolution du travail de sage-femme, le parcours vers l’autonomie et l’émancipation de la femme ainsi que l’entreprenariat. « L’occasion de magnifier nos mères, nos filles et nos sœurs », déclare Zouhourya Mouayad Ben, vice-présidente du conseil départemental de Mayotte, en préambule. Mais aussi de « débattre » et « d’avancer pour nos droits ».
« Nous étions toutes seules, pas de congé, pas de repos », témoigne Chamsia Madi Mdahoma, sage-femme retraitée, aux côtés d’anciennes consoeurs dont Mariata Bacar qui a débuté sa carrière en 1971, à 17 ans. Ces premières femmes formées étaient bénévoles, il n’y avait pas d’ambulances… « Je réquisitionnais les taxis sur la route », évoque Kourati Massa, qui travaillait, « sans médecin », en zone rurale à M’tsangamouji. Une lampe à pétrole posée sur la table reflète les conditions de travail d’autrefois, sans électricité.
« Ce n’était pas facile de sauver les bébés », ajoute Mariata Bacar. Encore dans les années 90, les dispensaires ne disposaient pas de matériel pour faire des échographies. Jusqu’à en avoir ensuite de la taille « d’un minitel », détaille une autre. « Mais c’était mieux que rien, on a pu après commencer à dater les grossesses. »
« Il reste encore beaucoup de choses à faire »
Elles se souviennent de patientes arrivées en urgence au bloc opératoire après avoir tenté un avortement clandestin. Mais aussi de leur lutte silencieuse à prescrire illégalement des ordonnances pour fournir un moyen de contraception. Avant que la loi confère ces droits. « Ꞔa a été un très long chemin, mais il reste encore beaucoup de choses à faire. Il nous faudrait des centres de PMI [protection maternelle et infantile]. On n’en a pas suffisamment », relève l’une des invitées.
Le directeur des soins du centre hospitalier de Mayotte, Aynoudine Salim, « ému » d’avoir écouté ces femmes, se targue de compter à ce jour « 80 % de femmes : cadres, manageuses… » dans l’établissement. Un argument qu’il utilise pour inciter les jeunes femmes à étudier dans la santé. En raison et en dépit des « problématiques de ressources humaines et d’infrastructures », soulève une salariée présente à ses côtés.
« Des stéréotypes ancrés en nous »
Deux autres tables rondes évoquent les difficultés éprouvées par les femmes à avoir une autonomie financière et éduquer seules leurs enfants, « sans recevoir leurs allocations », que les maris, absents, percevraient, commentent des assistante et médiatrice familiales. Tandis que des entrepreneures témoignent de leurs lacunes et de leurs forces. Elles n’ont pas toujours de compétences informatiques, ne sont pas forcément allées à l’école, et ont dû s’affirmer davantage. « On nous appelait naturellement secrétaires », se souvient Farrah Hafidou, présidente d’Oudjerebou (couveuse d’entreprises) et entrepreneuse, avec sa sœur, dans le métier du bâtiment, lorsqu’elle allait sur des chantiers il y a quinze ans pour les diriger. « Ce sont des stéréotypes ancrés en nous et qu’il faut remballer pour éduquer nos enfants. Et peut-être, ne plus avoir dans dix ans, besoin du 8 mars. »
Les échanges terminés, le public est invité à rejoindre les stands de partenaires pour s’informer sur divers sujets telle que l’insertion professionnelle. Pour la présidente de l’Acfav et organisatrice de la journée, Sophiata Souffou, il s’agissait ce vendredi de montrer aux quelques jeunes filles présentes « ce qu’était le travail d’hier pour qu’elles fassent au mieux par la suite ». Et si peu d’hommes étaient présents pour constater le passé et envisager l’avenir en vue de l’égalité entre les femmes et les hommes, elle en est sûre : « le message arrivera à destination ».
« Un rideau de fer » maritime qui se met déjà en place

Parmi les dernières annonces de Gérald Darmanin, « un rideau de fer » maritime serait mis autour de Mayotte pour endiguer l’immigration clandestine. Selon nos informations et celles du média L’Informé, il est même déjà testé.
Il l’a promis, dès que « le rideau de fer » maritime se mettra en place, François-Xavier Bieuville le présentera aux médias. « On commence à avoir l’armature », a indiqué prudemment le nouveau préfet de Mayotte, ce mardi matin. En réalité, il est même déjà en expérimentation par la police aux frontières et sous l’égide de Frédéric Sautron, le sous-préfet à la lutte contre l’immigration clandestine. Pendant l’opération Wuambushu, en marge de la présentation de nouveaux intercepteurs, le 5 mai 2023, le même sous-préfet avait laissé entendre qu’il s’intéressait à de nouvelles technologies pour détecter plus tôt les kwassa-kwassa avant qu’ils ne réussissent à « beacher ». Car selon les derniers (rares) chiffres sur l’immigration clandestine, 29% des embarcations détectées par les forces de l’ordre arrivaient quand même à atteindre les plages (données de l’opération Shikandra du 1er janvier au 30 septembre 2023).
Nous avions eu la confirmation récemment que des nouvelles technologies étaient testées aux abords des côtes, notamment des drones de surveillance, sans avoir les détails. Dans un article daté du 7 mars pour le média en ligne L’Informé, le journaliste Antoine Hasday annonce le nom d’entreprises spécialisées dans la défense susceptibles de répondre aux appels à projet pour Mayotte et qui ont eu le droit à quelques tests au-delà du lagon. La société toulousaine Diodon, par exemple, en ferait partie. Ses drones à structure gonflable, qui peuvent donc se poser sur l’eau, auraient été testés dans les eaux mahoraises « début 2023 » selon l’article. D’autre matériel incluant des bouées « équipées de capteurs de détection acoustique » ferait partie de l’arsenal déployé, tout comme « des caméras mobiles de surveillance terrestre, autonomes en énergie et capables de détecter les mouvements de véhicules et de personnes, mais aussi sur les jumelles de vision nocturne adaptées à l’environnement maritime et tropical ».
Et la marine ?
Lors d’un déjeuner avec la presse, Gérald Darmanin avait ajouté que le rideau de fer comprendrait une collaboration avec l’armée, un navire aux abords des eaux territoriales devant dissuader les bateaux, notamment ceux transportant des migrants d’Afrique continentale, d’approcher des côtes. Le ministre de l’Intérieur et des Outremer s’est également engagé à remplacer les radars vieillissants.
Autre information donnée par L’Informé, « un centre de commandement et de contrôle (C2) dédié à la surveillance maritime » sera déployé. Des grands noms du secteur (CS Group, Nexeya, Capgemini, Atos, Airbus et Thales) figurent sur la liste des possibles fournisseurs.
« Les entrepreneurs mahorais savent encaisser les chocs »

Au sortir des barrages, les yeux sont tournés vers l’économie mahoraise dont une partie a été immobilisée pendant un mois. Au Crédit agricole, des dispositifs sont mis en place pour relancer le tissu local et aider les clients à traverser la crise.
Le mouvement social en pause, la vie est-elle réellement revenue à la normale pour les entreprises mahoraises ? « On regarde la situation avec un optimisme qui n’est pas béat, mais réel », défend Didier Grand, ce jeudi matin, dans les locaux de l’agence des Hauts-Vallons. Le directeur général du Crédit agricole La Réunion-Mayotte. « Je salue les entrepreneurs mahorais qui ont su tirer beaucoup de conséquences des crises passées. Ils savent encaisser les chocs », constate-il. Même dans la restauration et l’hébergement, confrontés pourtant à la crise de l’eau, la trésorerie devrait tenir, grâce aux aides de l’État. « Mais le chiffre d’affaires en a pris un coup », admet Léa Chanuc, la directrice des agences mahoraises.
Report d’échéance à un an pour des prêts, post-crédit d’un mois, la banque a réagi ces dernières semaines en prenant des mesures à court-terme pour ses clients (plus de 17.000 sur l’île). Elle vient même de mettre en place ce que le directeur surnomme des « PGE Canada Dry ». Comme pendant le Covid-19, avec le prêt garanti par l’État (PGE), des prêts supportés cette fois par la banque peuvent intervenir avec un plafond à 30.000 euros et un taux de 3%. Une quinzaine de contrats serait déjà contractée ou en passe de l’être.
Un nouveau fonds pour les outremers
A plus long terme, Didier Grand fait la promotion depuis peu du fonds Caomie. Destiné aux Caisses régionales La Réunion-Mayotte et des Antilles, celui se veut « un accélérateur de croissance » pour des projets ultramarins. L’enveloppe conséquente (neuf millions d’euros de la part de chaque Caisse et deux millions venant d’Elevation capital partners) permettra d’investir dans des projets locaux pour des montants de 200.000 à trois millions euros. Des entreprises de tous les secteurs peuvent y prétendre et seront aidées par un comité d’investissement. Pour avoir accès à ce fonds, « on va privilégier nos clients », prévient toutefois le directeur.
L’agence de Cavani « réhabilitée »
Concernant le développement physique de la banque sur le territoire, l’agence de Cavani devrait être « réhabilitée ». Trois automates seront installés à M’zouazia, Chiconi et M’tsamboro. Seule difficulté, et la banque n’est pas la seule dans ce cas-là, le manque de foncier pour de nouvelles agences. « On cherche partout », confirme Léa Chanuc.
Des prêts à taux zéro pour les jeunes agriculteurs
Voulant cultiver sa relation ancienne avec le monde agricole, le Crédit agricole lance des prêts à taux zéro pour les jeunes agriculteurs souhaitant s’installer. Les montants peuvent atteindre 50.000 euros et sont limités à 35% du projet.
Dans le même ordre d’idée, et avec le Département de Mayotte, des micro-crédits vont être lancés prochainement, confirme Didier Grand. « Le Département veut aider les agriculteurs à se professionnaliser. Il financera des investissements dont le montant 30.000 euros, dont 20.000 euros maximum de la part du Département. » La part du Crédit agricole sera entre 5.000 et 10.000 euros. « Une cinquantaine d’agriculteurs pourront être aidés chaque année. »
Les inégalités femmes-hommes restent plus marquées à Mayotte que dans l’Hexagone
A l’occasion du 8 mars, l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) fait le point sur l’égalité femmes-hommes à Mayotte. On constate ainsi que les femmes sont encore peu présente dans le domaine de l’emploi : au deuxième trimestre de 2022, seulement 24 % d’entre elles avaient un travail contre 66% dans l’Hexagone.
Néanmoins, le taux d’emploi des hommes est lui-même assez bas, avec 37% contre 71% en France hexagonale. Si en 2022, la moitié des entreprises individuelles ont été créées par des femmes, l’Insee note que les secteurs restent très genrés, avec la santé, l’action sociale et les services à la personne pour les femmes, et la construction ou les services administratifs pour les hommes.
En terminale, les filles représentent 56% des élèves et sont majoritaire (64%) en terminale générale, que ce soit en spécialités littéraires et scientifiques, contrairement aux autres régions. Elles restent néanmoins minoritaires dans les filières professionnelles, notamment en mécanique ou construction.
Les femmes subissent plus de violences qu’en Hexagone
A Mayotte, les femmes sont en moins bonne santé que les hommes, avec par exemple 45% de celle de plus de 60 ans touchées par au moins une limitation fonctionnelle contre 31% des hommes du même âge.
Le nombre d’enfant par femme reste bien plus élevé que dans l’Hexagone (4,7 contre 1,8) et la part de naissance de mères mineure également, avec 4,4% à Mayotte contre 0,3% en France hexagonale.
Les femmes déclarent également davantage de violences physiques ou sexuelles qu’en Hexagone (9% contre 5%), sachant que ces violences sont peu déclarées, particulièrement à Mayotte.
Les cas de leptospirose déjà en hausse par rapport à 2023

Après une année 2023 relativement épargnée par la leptospirose, en raison du manque de précipitations, le nombre de cas déclarés depuis le 1er janvier 2024 atteint déjà la moitié du bilan de l’année dernière. Selon Santé publique France, pour lutter contre cette maladie qui se transmet par contact avec l’urine de rat, il faut « organiser une gestion des déchets efficace ».
Dans son bilan concernant la leptospirose à Mayotte sur l’année 2023, Santé publique France livre les premiers chiffres de 2024. Ainsi, du 1er janvier au mardi 5 mars 2024, 28 cas de cette maladie qui se transmet notamment par l’urine des rats ont été déclarés, soit déjà la moitié des cas recensés en 2023 (57).
Si à la mi-février, l’Agence régionale de santé (ARS) de Mayotte affirmait que la leptospirose restait cantonnée à quelques cas, lors d’une conférence de presse sur la menace du choléra, on constate un pic du nombre de cas déclarés ce mois-ci, avec une vingtaine.
Si ces chiffres sont en forte hausse par rapport à ceux de 2023, c’est notamment en raison des précipitations. La saison humide favorise la prolifération et persistance des bactéries leptospires, à l’origine de cette maladie. L’année de sécheresse qu’a été 2023 a donc vu une diminution des cas (57 contre 131 en 2022). Les chiffres de 2024 et le pic du début du mois de mars semble s’aligner sur ceux de 2022.
L’accumulation des déchets, attirant les rats, dans les rues avec la collecte freinée pendant la période des barrages pourrait aussi être un élément contribuant à cette augmentation. Santé publique France rappelle d’ailleurs dans son bilan qu’il est indispensable « d’organiser une gestion des déchets efficace pour l’ensemble des habitants de Mayotte afin de mieux lutter contre cette maladie ».
Des symptômes à surveiller
La leptospirose est une maladie provoquée par des bactéries, les leptospires. Ces dernières infectent généralement les mammifères sauvages et domestiques comme les rats, musaraignes, zébus, chevaux, chiens, qui les rejettent dans leurs urines. C’est en contact direct avec ces dernières où un environnement contaminé par elles que l’infection survient chez l’homme.
Il est donc recommandé de se protéger avec des gants et des bottes lors des activités en contact avec les animaux, d’éviter de se baigner en eau douce lorsqu’on a des plaies et éviter de marcher pieds nus ou en sandales sur les sols boueux.
Cette maladie peut se traduire par l’apparition brutale d’une fièvre, de frissons, maux de tête ou encore troubles digestifs. « Les manifestations cliniques vont du syndrome grippal bénin jusqu’à une défaillance multi-viscérale potentiellement létale », précise Santé publique France avant de préciser que ce sont des formes asymptomatiques qui sont couramment décrites au cours d’enquêtes épidémiologiques. En cas d’apparition de symptômes après une des activités à risque, il faut consulter un médecin sans délais.
Cela est d’autant plus important que depuis le 24 août 2023, les professionnels de santé sont obligés de signaler les cas confirmés pour améliorer la prise en charge de la maladie et son suivi épidémiologique.
Football : le coach « Djamal » quitte Combani
C’était dans les tuyaux, Djamaldine « Djamal » Ali, quitte le club des Diables noirs de Combani. « Au nom du président, des adhérents et de la commune de Tsingoni, l‘association des Diables noirs remercie profondément le maestro Djamaldine Ali dit « Macnil » pour les deux ans réalisés au club », confirme le club de Régionale 1, qui a commencé sa préparation avec son nouvel entraîneur, Chakir « Aborne » Ibrahim.
Le lauréat du prix du meilleur entraîneur aux Trophées des Sportifs 2021, après avoir amené M’zouazia aux 32èmes de finale de la Coupe de France, sort de deux saisons où son équipe a joué à nouveau le haut de tableau. Mieux, elle a remporté la Coupe de France régionale en 2022, en battant l’AS Rosador de Passamaïnty (4-1, photo). « Nous retenons essentiellement le lancement des jeunes joueurs de l’académie sportive de Combani qui sont aujourd’hui des joueurs confirmés au sein de l’effectif senior. Mercenaire et travailleur acharné reconnu avec ces deux ans de contrat annoncés dès la signature, nous lui souhaitons le meilleur pour la suite », ajoutent les Diables noirs, ce mercredi.
De son côté, le champion de Mayotte a annoncé, quelques jours plus tôt, qu’il se séparait lui aussi et d’un commun accord de son entraîneur, Mohamed « Glassman » Habibou. « Le Football club de M’tsapéré tient à remercier « Glassman » pour son implication et son professionnalisme au cours de ces deux années passées à la tête de l’équipe première du FCM. L’effectif de l’équipe première a connu plusieurs changements lors des saisons 2022 et 2023, cependant « Glassman » et son staff technique composé du coach Ali Saïd Ali et Mohamad Aly ont su à chaque fois relever le défi et réaliser un travail exceptionnel », retient le club de Mamoudzou. Anzizi « Bella » Djoumoi Tsimpou reprend le flambeau, avec les mêmes adjoints, aidé en plus de Mohamed Tostao Ahmada.
En Guadeloupe, une grande vague d’annulation de factures d’eau
Confrontés comme les Mahorais à des problèmes récurrents sur le réseau d’eau, les Guadeloupéens pourront se réjouir néanmoins d’une bonne nouvelle. Les factures impayées relatives à la consommation d’eau et d’assainissement des particuliers sont annulées, a annoncé la communauté d’agglomération du Sud Basse-Terre, en Guadeloupe, mercredi 6 mars. Soit l’équivalent de 13,16 millions d’euros.
« Depuis 2020, ce seront 29,75 millions d’euros de factures qui auront été annulés pour les usagers », « pour des raisons multifactorielles », a précisé dans un communiqué, le président de la communauté d’agglomération, Thierry Abelli. Une première série d’annulations avait eu lieu pour les années 2020 et 2023. Les « dix millions d’euros » de factures des entreprises et des entités publiques ne sont, elles, pas concernées.
L’élu a évoqué à nos confrères de l’Agence France Presse (AFP) « la précarité des familles vivant sur le territoire » et une obligation réglementaire de clôturer les comptes, malgré « des dérogations et des délais obtenus ». Des « irrégularités » auraient également été observées dans la facturation de l’ancienne régie des eaux. Le président appelle désormais les usagers à payer leurs factures, « au vu de cet effort considérable », détaille-t-il également à l’AFP.
Depuis 2021, c’est une régie commune qui gère la gestion technique et politique des réseaux d’eau (à Mayotte, une délégation de service public lie le syndicat Les Eaux de Mayotte et la Société mahoraise des eaux). Mais le territoire guadeloupéen, comme l’île aux parfums, fait encore face à des manquements d’assainissements ou des coupures d’eau.
Un questionnaire lancé sur la création d’une crèche à Mamoudzou
Le centre communal d’action sociale (CCAS) de Mamoudzou a lancé, mardi, un questionnaire pour récolter l’avis des habitants au sujet de la création d’une crèche à Mamoudzou. « Les réponses recueillies permettront de mieux comprendre les besoins et les attentes de la population, afin que le CCAS puisse évaluer l’opportunité de la création d’une crèche communale », indique l’établissement public sur son compte Facebook.
Cinq interpellations liées aux heurts d’Hamouro et Tsaranrano
La gendarmerie de Mayotte a communiqué, ce jeudi, sur l’interpellation de cinq individus en lien avec des troubles perpétrés dernièrement sur Hamouro et Tsararano. Trois à Hamouro, à la suite d’une opération de décasage, et deux à Tsararano.
Plus tôt dans le même journée, le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville, est allé à la rencontre du maire de Dembéni, Moudjibou Saïdi, des élus et de la société civile de la commune, pour échanger sur les projets de la commune et les attentes des citoyens et des élus. Il s’est ensuite déplacé sur les lieux de l’incendie de la voiture de la police municipale survenu ce mardi.
8-Mars : un fitness géant organisé à M’roalé ce samedi
Ce samedi 9 mars, au lendemain de la Journée internationale des droits des femmes, un fitness géant est prévu à la Maison de la culture et de la jeunesse (MJC) de M’roalé. Rendez-vous à 9 heures jusqu’à midi. À l’issue, un brunch bien-être est organisé. Un évènement ouvert à tous.
Zac Coconi-Ouangani : la concertation a commencé
La concertation sur le projet de Zone d’aménagement concertée (Zac) dite de « Coconi-Ouangani » a démarré, ce mardi, avec une première réunion publique, place publique de Ouangani. Les habitants ont pu faire part de leurs questionnements et suggestions quant au projet, en présence du maire d’Ouangani, Youssouf Ambdi, du premier vice-président de la communauté de communes centre-ouest (3CO), Daoudou Chanrani, et du bureau d’études Interland. Pour rappel, le projet inclura un nouveau campus universitaire, une zone d’activité économique, des commerces, des logements, ainsi qu’une nouvelle voie entre Coconi et Ouangani.
Une réunion également organisée par l’établissement public foncier et d’aménagement de Mayotte (Epfam), dont le directeur général adjoint, Chamsiddine Mohamed souligne l’importance. « Les habitants doivent pouvoir donner leur avis en amont, à un stade où le projet et ses objectifs sont encore en phase d’élaboration », lit-on dans un communiqué transmis, ce jeudi.
Dans ce but, des ateliers auront lieu la semaine du 15 avril dans les villages de Barakani, Coconi, Hapandzo et Ouangani. Pour s’informer, des registres papiers sont également disponibles en mairie de Ouangani, au siège de la 3CO et au siège de l’Epfam. Il est possible de donner son avis en ligne sur :
« Mamoudzou doit être animée en 2024 »
Ce jeudi matin, la Ville de Mamoudzou a tenu une conférence de presse à l’hôtel de ville pour présenter l’agenda événementiel de 2024. Le mot d’ordre est donné par le maire, Ambdilwahedou Soumaïla : Mamoudzou doit être animée et le sera. Peu de changements sont notables, hormis l’impossibilité d’organiser le festival Sanaa et la mise en place de fan zone en lien avec les Jeux olympiques de Paris, en juillet et août.
« Le territoire doit continuer à être animé, malgré les difficultés qui nous entourent », appuie le maire de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaïla, lors d’une conférence de presse consacrée à l’agenda événementiel de la Ville, ce jeudi. Comme après la pandémie de Covid-19, le maire souhaite qu’après le mouvement social qui a bloqué l’île en ce début d’année, la vie événementielle reprenne de plus belle : « Mamoudzou doit être animée en 2024. »
Trails, course de pneus, pirogues et olympisme
« L’animation à travers le sport est importante. Nous avons choisi de faire de Mamoudzou une ville dynamique, en mettant en valeur l’excellence sportive, mais aussi le sport santé », déclare le premier magistrat. Un premier nouveau concept a lieu ce vendredi soir. Il s’agit de Mamoudzou by night, une marche nocturne sur sept kilomètres dans le centre-ville de Mamoudzou. Cela correspond aux 10.000 pas quotidiens recommandés pour rester en bonne santé.
Aussi, du 11 mars au 8 avril, le tournoi futsal du ramadan va avoir lieu. Le 28 avril sera consacré à la finale communale de la course de pneus, avant la quarantième finale à l’échelle de l’île qui aura lieu le 30 juin. Plusieurs trails vont également avoir lieu dans l’année, pour permettre à celles et ceux qui souhaitent participer à la Diagonale des fous à La Réunion de cumuler assez de point pour pouvoir y participer : le trail du Caméléon, le 26 mai, l’Hippocampe trail, les 6 et 7 juillet, le trail du Grand Majimbini, le 15 septembre, et le trail des Amis, le 17 novembre. Il y aura également plusieurs fan zone pendant les Jeux olympiques, en juillet et août, où le public pourra voir des diffusions d’épreuves mais aussi tester des sports représentés. La course de pirogues, face au succès des précédents éditions, va revenir le 6 octobre cette année.
Enfin, plusieurs dimanches seront consacrés à « l’activité physique pour tous », piétonisant une partie de la ville pour permettre aux gens de faire des exercices à différents ateliers. Le premier dimanche concerné est celui du 14 avril. Les 14 et 15 décembre clôtureront cette année sportive avec Mamoudzou sport en fête, qui permet au public de découvrir les différentes associations sportives.
Expos, photos et patrimoine
Pour celles et ceux qui ont davantage l’âme d’un artiste que celle d’un sportif, ils ne sont pas en reste. Le carnaval de l’identité et de la culture de Mamoudzou est prévu les 27 et 28 avril. L’exposition de photographie « Les artistes s’exposent » se déroulera du13 au 24 mai. La municipalité a noté également dans son agenda la fête de la musique le 21 juin. Les 14 et 15 septembre, le patrimoine sera mis à l’honneur à l’occasion des journées du patrimoine, et un mois après, du 13 au 15 octobre, l’architecture sera au cœur d’une journée nationale.
Plusieurs foires à pévoir
Plusieurs événements autour de la vie économique de l’île sont aussi prévus. Une ville qui vit, c’est aussi des animations commerciales », affirme Ambdilwahedou Soumaïla. La foire du ramadan aura lieu du 25 mars au 9 avril. Une autre aura lieu à l’occasion de la rentrée, du 19 août au 1er septembre. Momojou en fête clôturera les foires, en mettant à l’honneur l’artisanat local du 3 au 8 décembre, pour permettre à celles et ceux qui partent pour les fêtes de fin d’année de pouvoir en profiter.
8-Mars, Novembre Vert et vivre ensemble
La mairie de Mamoudzou a également voulu s’engager sur plusieurs causes. Si les concours inter-quartiers et inter-écoles qui devaient se tenir en février dans le cadre du plan propreté de la Ville sont reportés, les administrés pourront à nouveau participer à Novembre Vert cette année. Expérimentée en 2023 pour les 10 ans de , cet événement dédié à l’environneemse renouvelle en 2024 pour une seconde édition. La cohésion sociale sera mise à l’honneur le 18 mai, avec une « journée du vivre ensemble en paix ». En octobre, la mairie s’engagera pour Octobre Rose et prévoit une soirée de l’excellence féminine le 25 de ce mois-là. A plus court terme, la Ville s’engage également ce vendredi 8 mars pour la journée internationale des droits des femmes avec notamment une table ronde le matin consacrée au thème « Investir en faveur des femmes », à l’hôtel de ville.
Un agenda propre à Kawéni
Village en pleine transformation (et le plus peuplé de la commune), Kawéni est au cœur de plusieurs événements. Il y aura par exemple la septième édition de la foire agricole programmée le 25 mai, ou encore les journées portes ouvertes de la maison du projet de Kawéni, les 28 et 29 juin. Le 19 septembre sera consacré à Kawéni Hima, également sur le thème de l’aménagement urbain du quartier, afin que la population participe aux réflexions autour du renouvellement du quartier.
Pas de festival Sanaa en 2024

« On a dû se résoudre à annuler le festival Sanaa cette année », déplore le maire de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaïla, ce jeudi matin lors d’une conférence de presse consacrée à l’agenda événementiel de la Ville pour l’année 2024. Cette annulation est provoquée par les travaux que le Département doit effectuer sur le parking de la place de la République à partir de la fin du mois d’avril. Ce lieu qui a accueilli les deux premières éditions du festival n’a pas trouvé de remplaçant.
Le terre-plein de M’tsapéré a été envisagé, mais les travaux qui ont lieu à côté n’en font pas un lieu sécurisé. « On s’est posé la question de déplacer le festival, mais les conditions de sécurité ne sont remplies sur aucun des sites que nous avons envisagés », explique le maire, qui estime que cette décision est « délicate », mais « sage ». Ambdilwahedou Soumaïla avance néanmoins que ce temps passé avant la prochaine édition en 2025 permettra de proposer au public un festival d’autant plus exceptionnel : « C’est un événement important pour Mayotte, mais là, c’est reculer pour mieux sauter. »
En 2023, le festival avait permis aux Mahorais de profiter des concerts d’artistes de renom, comme Magic System, Ziggy, Franglish, Koba LaD ou encore Ronisia.
La poterie entame sa renaissance à Sohoa

Bien plus qu’un simple artisanat, la poterie est un art de vivre au village de Sohoa, à Chiconi. Chaque semaine, des « mamas » embrassent le temps d’un instant une carrière de céramiste afin de faire perdurer la tradition.
Dans une petite habitation prêtée pour l’occasion, une quinzaine de personnes accroupies se plongent quelques minutes durant dans un artisanat d’antan remis au goût du jour au village de Sohoa (Chiconi). L’air concentré, les participants à l’atelier « poterie » de ce samedi s’activent minutieusement autour de petites boules de terre trempées dans l’eau. Leurs doigts sont rougeâtres, car la matière première est une terre qui provient d’une des « pazdas » en contrebas du village, des ravines formées par l’érosion.
Mélangée avec du sable puis fréquemment remué, le tout est très malléable. Mais difficile tâche que celle d’obtenir une forme lisse. Ici, pas de tour de potier, tout est fait à la main, avec l’aide de quelques outils sommaires. Par ailleurs, les participants sont prévenus, leurs œuvres sécheront à l’air libre, ce qui nécessitera environ une trentaine de jours.
« Pourquoi ne pas mettre ça en valeur ? »
À Sohoa, l’association de poterie du village existe depuis une quinzaine d’années. Pendant un temps, la municipalité de Chiconi a investi une maison qui faisait office de « musée » de la poterie. Sauf que le bâtiment est tombé en ruines. « Du coup les mamas ont continué à faire un peu de poterie de leur côté, mais ça se perdait un peu… », ressasse Toilianti Djoumoi, 34 ans, créatrice de Mayotte Immersion.
Il fallait donc ranimer cet artisanat local. Pour cela, Toilianti, qui propose chaque week-end des ateliers beauté et cuisine mahoraise, a fait appel à ses tantes et cousines. « Elles étaient très motivées, donc on a mis ça en place. »
Les ateliers poterie attirent désormais les curieux d’un peu partout dans l’île. Le bouche à oreille a fait son effet. Une fierté pour les femmes de Sohoa qui sont volontaires pour former des nouveaux arrivants ou encore des élèves de l’école du village, chaque semaine. « C’est la poterie et ce que nos grands-parents utilisaient comme ustensiles de cuisine. Pourquoi ne pas mettre ça en valeur ? », explique Sandaati Madi Mari, 26 ans.
Samedi, des céramistes en herbe l’ont pris au mot, en réalisant des pots, des bols ou encore de petites tasses. D’autres, plus fantaisistes, ont préféré confectionner de petites tortues.
Des pompiers de Mayotte plus que jamais dans le feu de l’action

De plus en plus fréquemment, les sapeurs-pompiers sont confrontés à des caillasseurs et à des entraves volontaires à la circulation au cours de leurs interventions. Depuis le centre opérationnel du Sdis (Service départemental d’incendie et de secours), le lieutenant-colonel Bruno Jean-Elie et ses équipes font part de leurs inquiétudes. Malgré ces difficultés, les outils de travail des pompiers se modernisent à Mayotte et des projets structurants autour de la formation vont voir le jour cette année.
Des enquêtes lancées après que des policiers aient utilisé leurs armes

Deux fonctionnaires de police ont fait usage de leurs armes de service, ces derniers jours, dans le cadre d’affrontements entre bandes à Tsoundzou et Tsararano. D’après nos informations, dans le deuxième cas, il s’agissait d’un policier se rendant à son travail, qui s’est retrouvé face à un groupe d’individus armés à Tsararano, mercredi matin.
A quelques heures d’intervalle, des policiers ont dû faire l’usage de leurs armes, mardi après-midi et mercredi matin. Dans le premier cas, la scène s’est déroulée à Tsoundzou 1, en lien avec les barrages installés par des bandes de jeunes sur la route nationale 2, en début de semaine. Les policiers y étaient en nombre pour une opération, mardi après-midi. A la fin de celle-ci, deux fonctionnaires se sont retrouvés isolés au milieu d’un groupe de jeunes armés de pierres et de barres de fer. Un policier de la brigade anticriminalité (BAC) est alors intervenu en tirant en l’air pour faire fuir les assaillants. Le commissaire Philippe Friedrich, directeur de la sûreté au commissariat de Mamoudzou, admet qu’il y a bien eu un coup de feu, mais ne souhaite pas communiquer, l’enquête étant confiée au procureur de la République. Il confirme aussi que les deux policiers qui ont été encerclés ont bien été blessés par des jets de pierres (l’un à la cuisse, l’autre à l’épaule).
Le commissariat n’en dira pas plus sur la deuxième affaire, qui a eu lieu, dans le cadre « d’un trajet travail-domicile ». Selon nos informations, mercredi matin, vers 4h, deux policiers qui se rendaient à Mamoudzou sont tombés sur un autre barrage de délinquants à Tsararano. Le village étant situé en zone gendarmerie, les militaires sont intervenus et ont permis le passage des véhicules. Sauf que plus loin, les policiers ont fait face à un nouveau groupe. L’un d’eux est alors sorti et a fait usage de son arme de service en tirant quatre fois en l’air pour dégager la route.
Là aussi, une enquête est en cours. Le parquet de Mamoudzou a répondu qu’il y avait bien des enquêtes lancés sur les deux affaires distinctes.
Ramadan : Le mois sacré débute au début de la semaine prochaine
Scruté au coucher de soleil lundi prochain, le ciel détient la clé du début du mois sacré de ramadan. L’apparition du croissant de lune décidera si les fidèles entament le jeûne, le lundi 11 ou plutôt le mardi 12 mars. Une date qui sera actée par un communiqué officiel des hautes instances du clergé musulman.
Quatrième parmi les cinq piliers de l’Islam (après la chaada, les cinq prières quotidiennes, l’aumône et avant le pèlerinage à la Mecque pour ceux et celles qui disposent des moyens financiers suffisant pour l’accomplir), le ramadan est attendu dans les prochains jours. L’apparition du croissant de lune déterminera son commencement, le lundi 11 mars ou, et au plus tard, le mardi 12 mars. Cette imprécision est un casse-tête annuel selon l’obédience à laquelle se revendique le croyant, entre les traditionalistes attachés au principe de l’apparition du croissant de lune au 29ème ou 30ème jour du mois en cours et les modernistes (une infime minorité) qui se contentent d’un décompte calendaire. Selon Anouar Chanfi, l’un des conseillers techniques du grand cadi de Mayotte, « cette règle prend sa source dans un hadith du prophète Mahomet, laquelle impose que le démarre le jeûne au lendemain de l’apparition du croissant de lune dans le ciel. Dans le cas contraire, on a l’obligation d’attendre le jour d’après pour considérer que le mois précédent est bien écoulé et qu’il faut entamer le ramadan ».
Dans la plupart des pays musulmans, la tradition veut que l’apparition de la lune soit confirmée par une annonce officielle de la plus haute autorité du clergé. Ainsi dans l’Hexagone, les communautés musulmanes sont informées (dans leur grande majorité) par le recteur de la grande mosquée de Paris, tandis qu’à Mayotte, c’est un communiqué émanant du grand cadi, Mahamoudou Hamada Saanda, qui fait foi. C’est que chaque terre d’Islam a ses particularités propres, ses subtilités dans l’art et la manière d’entrer dans ce mois de jeûne et de piété. Pour le monde arabo-musulman (et asiatique), la préparation démarre en réalité deux mois auparavant, depuis le mois de Miradj, avec l’abstinence de toute nourriture prohibée ou encore de tout comportement susceptible de nuire au bon déroulement du ramadan, tel qu’il est recommandé dans les écritures et les hadiths. Une tenue vestimentaire stricte est de bon augure, de même que le respect absolu des cinq prières quotidiennes. À Mayotte et ses environs, cette règle n’est pas de mise. On continue à faire ripaille jusqu’à la veille du jour J.
Une forte tendance à la dépense
Dans les faits, des 4h45, au moment où le muezzin appelle à la prière du matin, le musulman pratiquant cesse de prendre tout type de repas et de boire du liquide (eau, jus de fruits, café). Il en sera ainsi tout au long de la journée jusqu’à coucher du soleil. À l’appel du muezzin pour la prière de « maharib », il est permis, à cet instant seulement, de rompre le jeûne au moyen d’un petit verre d’eau. Ceux qui sont au logis ont le choix entre entamer le repas (trop copieux fait de mets divers et variés) ou attendre le retour de la mosquée des membres de la famille partis prier. Les repas de rupture de jeûne, « iftar » en arabe ou (par déformation) « foutari » en langue locale, ont pour fondement le partage et la convivialité. Il y a les adeptes des petites quantités répétitives tout au long de la soirée et ceux qui préfèrent un repas copieux consommé en un seul trait.
Pour faciliter la réhydratation du corps, une profusion est assurée en ce qui concerne l’eau et les boissons sucrées. Contrairement aux recommandations coraniques, les croyants ont tendance à se laisser aller à la dépense durant le mois de ramadan. Il est de coutume de satisfaire sa panse avec des denrées de consommation non courante durant les autres mois de l’année. Une attention particulière qui fait le bonheur des plus jeunes membres de la famille. Elle explique très largement la ruée caractéristique sur les produits alimentaires sur les étalages des marchés de quartier et des centres commerciaux. Farine, sucre, huile, viandes et fruits sont quotidiennement pris d’assaut.
« Le matériel l’emporte sur le spirituel »
Les familles les plus prévoyantes choisissent de constituer leurs réserves au cours des deux semaines précédant le début du mois sacré afin de s’assurer de ne rien manquer. Dans la région, celui-ci est malheureusement celui d’un grand paradoxe, une flambée des prix à la consommation, en particulier pour tout ce qui concerne les produits locaux. Les prix unitaires explosent en même temps que les quantités de base se réduisent. « Dans sa grande miséricorde, Allah nous donne une occasion exceptionnelle de racheter par le bien les erreurs que nous commettons durant les jours, les semaines et les mois écoulés. Cette faveur est, hélas, mal comprise par une partie de nos coreligionnaires. Ils estiment que leurs affaires et la vie terrestre passent avant Dieu et la vie dans l’au-delà. Ils n’ont de cesse de multiplier leurs chiffres d’affaires et par la même occasion d’amplifier leurs erreurs sur terre. Le matériel l’emporte définitivement sur le spirituel et un monde efface un autre inexorablement », regrette Abdoulghafour Mohamed Salim.
Le vieux monsieur de 80 ans, un habitant du quartier Boboka à Mamoudzou, prononce ces mots en regardant la rue commerçante très animée et déjà pourvue en denrées alimentaires et épices de toutes sortes.
Le festival Sanaa n’aura pas lieu en 2024
« On a dû se résoudre à annuler le festival Sanaa cette année », déplore le maire de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaïla, ce jeudi matin, lors d’une conférence de presse consacrée à l’agenda événementiel de la Ville pour l’année 2024. Cette annulation est provoquée par les travaux que le Département doit effectuer sur le parking de la place de la République à partir de la fin du mois d’avril. Ce lieu, qui a accueilli les deux premières éditions du festival, n’a pas trouvé de remplaçant.
Le terre-plein de M’tsapéré a été envisagé, mais les travaux qui ont lieu à côté n’en font pas un lieu sécurisé. « On s’est posé la question de déplacer le festival, mais les conditions de sécurité ne sont remplies sur aucun des sites que nous avons envisagés », explique le maire, qui estime que cette décision est « délicate », mais « sage ». Ambdilwahedou Soumaïla avance néanmoins que ce temps passé avant la prochaine édition en 2025 permettra de proposer au public un festival d’autant plus exceptionnel : « C’est un événement important pour Mayotte, mais là, c’est reculer pour mieux sauter. »
En 2023, le festival avait permis aux Mahorais de profiter des concerts d’artistes de renom, comme Magic System, Ziggy, Franglish, Koba LaD ou encore Ronisia.