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L’Assemblée nationale face à la « crise permanente » du CHM

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En visite cette semaine dans le 101ème département français, une délégation de la commission des lois de l’Assemblée nationale a longuement arpenté hier les couloirs du centre hospitalier de Mayotte, « en situation de crise permanente », a rappelé à cette occasion la directrice de l’unique hôpital de l’île.

Ils n’ont pas dû être déçus du voyage. Accueillis hier par la directrice et des personnels de l’hôpital, les membres de la commission des lois de l’Assemblée nationale ont eu accès à des chiffres qui donnent le tournis. Le centre hospitalier de Mayotte connaît « une situation de crise permanente », déclare en préambule sa directrice, Catherine Barbezieux, donnant le la d’une visite qui allait mener la délégation de la maternité aux urgences en passant par le service d’état civil. La maternité du CHM – qui, rappelons-le, a enregistré un nouveau record absolu l’année dernière avec 9.760 naissances – accueille en moyenne 16 nouveaux bébés toutes les 24 heures, avec des pointes à 30. Cette suractivité contraint les personnels à tripler les chambres et à transférer les mères vers les maternités périphériques trois heures seulement après l’accouchement, déplore Zabibo Moendandze, coordinatrice en maïeutique. « C’est extrêmement rapide », s’exclame la présidente de la commission. Et cet état de fait a inéluctablement un impact sur la néonatologie, surenchérit la directrice du CHM . Sur les 170 sages-femmes de l’île, plus de 90 oeuvrent au sein de la maternité du CHM , et « il en manque 20 », dénonce encore un cadre des salles de naissances, qui interpelle également sur les carences en infirmières de bloc opératoire.

« Beaucoup de pathologies graves »

Pendant plus de deux heures, les membres de la commission des lois ont rencontré personnels soignants et médicaux mais également patients, au cours d’un périple entre la maternité, les urgences mais également le service de l’état civil. Au sein des urgences, ils ont été guidés par la chef de service, Jeanne Duprat, qui leur a donné quelques chiffres-clés. Les urgences accusent 150 passages par jour, dont la moitié concerne des enfants (et la moitié de ces bambins a moins de 3 ans). Autre statistique inquiétante : 10% des consultations relèvent des urgences vitales, contre 5% à 6% en métropole. Et le personnel traite « beaucoup de pathologies graves ici », un état de fait qui serait entre autres lié à une « sous éducation médicale », estime la responsable du service. Jeanne Duprat a également alerté sur le nombre – « pas anecdotique », a reconnu un membre de la délégation – d’évacuations sanitaires : 2.000 par an dont 900 patients accompagnés durant le voyage d’un infirmier ou d’un médecin. Évidemment, le manque de ressources humaines et matérielles a été étayé avec force détails : sur les 33 postes de médecins du centre hospitalier, seuls 6 sont des praticiens titulaires à temps plein, « le reste sont des contractuels qui tournent » ; le territoire compte seulement 10 lits en psychiatrie pour 256.000 habitants officiels ; certains services ou structures n’existent pas, tels que la victimologie, ou une école pour former les sages-femmes. Il n’y a pas non plus de personnel urgentiste dans les centres de référence en périphérie. « À certains horaires, le CHM est le seul endroit de permanence des soins », souligne Jeanne Duprat.

Connaître pour légiférer

En visite jusqu’à vendredi, cette commission (en étroite relation avec les commissaires aux lois ainsi que le ministère des Outre-mer) s’est déplacée afin de « mieux connaître le territoire » pour mieux appréhender « les textes de lois ou politiques publiques » qui concerneront le 101ème département français. Dans un second temps, elle entend « voir comment se met en place le plan du gouvernement » pour Mayotte, annoncé il y a quelques mois par la ministre des Outre-mer. « Il ne faut pas qu’il n’y ait que les élus ultramarins qui connaissent ces questions », plaide la présidente Yaël Braun-Pivet pour qui il est essentiel de comprendre « la réalité » de ces territoires. « C’est essentiel pour légiférer », estime-t-elle. La délégation a donc un programme bien chargé jusqu’à vendredi. En effet, aujourd’hui, elle suivra une opération de la police aux frontières puis rencontrera la Cimade et Solidarité Mayotte, le Collectif des citoyens et des syndicats. Mercredi, elle se rendra à la prison de Majicavo mais également au sein des locaux de l’association pour la condition féminine et d’aide aux victimes (ACFAV ) puis visitera un quartier de la politique de la ville à Doujani, en passant devant l’école Espoir et réussite. Jeudi, elle échangera avec des membres du parc naturel marin, le Grand cadi et le conseil cadial. Elle a déclaré devoir rencontrer également les acteurs des services déconcentrés de l’Etat ainsi que les élus (maires et parlementaires).

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