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Les parlementaires réagissent à la venue d’Élisabeth Borne

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C’est une idée on ne peut plus originale qui a émergé dans la tête d’un amoureux des danses traditionnelles locales. Mansour Ramia est à l’origine de Moovafrica, un programme de sport basé sur les danses de chez nous. Le concept est adopté à l’international par des centaines de milliers de personnes. Aujourd’hui, le fondateur a besoin de passer à l’étape supérieure, mais le parcours n’est pas de tout repos.

Munia Dinouraini, une benjamine prête à redistribuer les cartes de la politique

Novice en politique, la benjamine de 27 ans du nouveau conseil municipal de Mamoudzou, membre de la majorité, ne veut pas faire de la figuration au cours des six prochaines années. Au contraire, elle compte bien jouer des coudes pour se faire entendre et défendre ses dossiers avec hargne. Portrait d’une enfant de M’Tsapéré, prédestinée à un tel engagement. 

Discorde à la mairie de Mamoudzou

Rien ne va plus à la mairie de Mamoudzou. L’opposition sort les griffes via un courrier envoyé le 23 avril, demandant au maire de réunir les conseillers municipaux. Le courrier signé par neuf d’entre eux pointe du doigt la politique de la mairie pendant la crise sanitaire. L’équipe du maire Mohamed Majani dénonce un coup politique.

Julien Kerdoncuf, sous-préfet à Mayotte en charge de la lutte contre l’immigration clandestine : “Nous n’avons pas constaté d’arrivées de kwassas liés au Covid”

Alors que l’épidémie de Covid-19 continue sa propagation à Mayotte et que le flou règne sur la situation sanitaire en Union des Comores, la LIC se poursuit, d’ailleurs amplifiée pour limiter l’impact que pourrait avoir l’importation de nouveaux cas sur le territoire. Pour autant, après une baisse, les arrivées de kwassas tendent à reprendre depuis quelques jours, sans qu’elles ne soient a priori imputables au Covid-19. Le point avec Julien Kerdoncuf, sous-préfet délégué à la lutte contre l’immigration clandestine. 

La venue à Mayotte de la Première ministre, Élisabeth Borne, vendredi 8 décembre, a permis de jeter un coup de projecteur sur les problèmes de Mayotte. Si ces derniers sont loin d’être réglés, les parlementaires mahorais louent la démarche de la cheffe du gouvernement et les échanges avec elle.

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Le député Mansour Kamardine, les sénateurs Saïd Omar Oili et Thani Mohamed Soilihi ont accueilli ensemble la Première ministre.

Mansour Kamardine, député de la deuxième circonscription

« Nous espérons de véritables opérations « Wuambushu puissance 2 » »

« Je me réjouis qu’à l’occasion de plusieurs heures d’échanges directs entre la Première ministre et les élus de Mayotte, dans l’avion comme sur place, nous ayons longuement échangé sur les préoccupations et les véritables enjeux de notre territoire.

Si je reste plus que jamais sceptique sur les priorités fixées par le gouvernement dans les domaines des constructions scolaires et des logements sociaux, en raison de leur concours à l’attraction migratoire, je suis satisfait des annonces relatives à : la création de l’université de plein exercice de Mayotte dès le 1er janvier 2024 (que je défends depuis des années et dont j’espère qu’elle entraînera également la création d’un Crous de Mayotte) ; le lancement de l’opération « Shikandra 2 » de lutte contre l’immigration clandestine, à défaut d’une opération « Kasidy » (sérieux en mahorais) réclamée par les syndicats et la société civile et l’annonce de nouvelles opérations coup-de-poing contre la délinquance dont nous espérons qu’elles seront de véritables opérations « Wuambushu puissance 2 ».

Lors de ces échanges, j’ai également très longuement évoqué la mise en place de la retraite complémentaire (Ircantec et l’Agirc-Arrco) décidée depuis 22 ans et dont la mise en œuvre a été promise lors des débats sur les retraites au printemps 2023, ainsi que la nécessaire mais urgente convergence sociale à l’horizon 2026 portée par l’ensemble des élus.

Je note avec satisfaction que la chef du gouvernement m’a paru très attentive à nos propositions, notamment concernant l’extension à Mayotte de l’Aide médicale de l’Etat (AME), outil essentiel à l’encadrement du dispositif d’aide médicale aux clandestins et à la transparence budgétaire pour quantifier le coût de la santé des étrangers et dont le financement s’est fait jusqu’ici au détriment de la santé des assurés sociaux de Mayotte.

En matière d’accès à la santé, j’ai également demandé l’alignement de la réglementation locale sur le national s’agissant de l’ouverture des officines de pharmacie qui sont très largement insuffisantes en nombre sur le territoire de Mayotte. Enfin, je note avec satisfaction que la Première ministre semble ouverte à un examen favorable de l’ensemble de ses questions et je lui ai fait part de ma volonté de porter soit un amendement, soit une proposition de loi, pour faire évoluer la réglementation sur ces points à Mayotte.

Au final, l’espoir de plusieurs évolutions importantes à court terme est relancé en matière d’égalité sociale et d’égalité des chances suite à la venue d’Elisabeth Borne que j’avais sollicité publiquement et relancé récemment suite à son survol sans arrêt à Mayotte au printemps dernier d’un déplacement à La Réunion. Toucher du doigt la dure réalité d’un territoire est toujours préférable à une gestion lointaine. »

Saïd Omar Oili, sénateur

« Il n’est pas normal que nous cumulions tous les handicaps du monde ! »

« Je pense que dans une situation difficile on est toujours heureux de voir que les autorités nationales viennent pour regarder et se rendre compte des réalités du territoire. D’abord le retard que nous avons mais aussi la volonté de la population à s’en sortir. Je pense donc que cette visite était essentielle car d’autres, en pareil moment de crises se seraient abstenu de venir. Ils auraient attendu que ces crises s’estompent pour venir récupérer la moisson (politique). La Première Ministre elle a choisi de se déplacer à Mayotte à un moment de grande inquiétude pour la population qui fait face à la violence, à la crise de l’eau, elle n’a pas reculé son voyage parce-qu’elle vous se rendre compte par elle de l’ampleur de la situation afin d’être en mesure de prendre les bonnes décisions. Personnellement je suis heureux de la voir là, prenant le temps de discuter avec les gens, d’appréhender les choses, les comprendre, et je pense sincèrement qu’ensuite, elle prendra les bonnes décisions pour Mayotte. À ce jour, tout le monde s’accorde, y compris elle, sur le fait que tout ce que les Mahorais endurent les conséquences d’un sous-investissement à Mayotte par la France depuis de très nombreuses années. L’île a été délaissée alors qu’elle est devenue département français d’outre-mer en 2011 par la volonté de ses habitants, il n’est donc pas normal que nous y cumulions tous les handicapes du monde. Cette population très résiliente ne mérité pas le sort qu’elle subit aujourd’hui, l’immigration incontrôlée venant de partout qui empêche la mise en place de toute politique publique. Avec mon collègue Thani Mohamed Soilihi, je constate au Sénat que tous les élus sont devenus des avocats de Mayotte, au point qu’il n’y a pas une seule séance où on ne parle pas de Mayotte. J’ai la conviction que maintenant la France a compris qu’il y a d’énormes retard à Mayotte dont il est urgent de solutionner pour permettre à la population de vivre dans la paix et la liberté que nous avons choisi en demeurant des Français.

S’agissant de cette immigration nouvellement venue d’ailleurs, elle a des conséquences beaucoup plus importantes que ce que nous avions connu jusque-là. Je vous donne une anecdote, Mayotte inquiète beaucoup en matière de réapparition de maladie qui avaient été éradiquer sur le territoire il y a longtemps. Aujourd’hui le SIDA a repris une grande ampleur et il est vérifié qu’il a été importé. Il était donc nécessaire que la Première Ministre vienne voir et se rendre compte que les informations qui lui sont remonté à partir d’ici sont bel et bien réelles. En conséquence, il n’est plus possible de ne pas faire de la lutte contre l’immigration la priorité des priorités, tous les moyens doivent être mobilisés pour empêcher les gens d’affluer à Mayotte parce-que c’est notre société qui va s’effondrer, et il ne sera plus possible de mettre en place une politique publique durable. On le voit bien avec la crise de l’eau, les investissements réalisés dans le temps ont été calés sur la base d’une population devant augmenter sur un rythme calculé. Des chiffres complètement dépassés au point que tous ce que nous faisons s’avère insuffisant. »

Thani Mohamed Soilihi, sénateur

« Accroître plus farouchement à nos frontières la lutte contre l’immigration » 

« Pour nous, il était très important de réussir à faire venir la Première ministre à Mayotte. Je rappelle que depuis Manuel Valls, aucun chef de gouvernement ne s’est déplacé sur ce territoire, alors, aussi bien symboliquement par rapport à notre ancrage sur la France qu’au regard de ce qui se passe ici en ce moment, il était important qu’elle vienne. Mes impressions premières, je retiens qu’elle est allé au contact de la problématique de l’eau, c’est avec la violence, l’une des deux préoccupations premières des Mahorais et c’est cette attitude du gouvernement actuel à être au chevet de sa population. Ensuite, je dirai qu’une telle visite est avant toute chose destinée à prendre la température du terrain. Précédemment à ce déplacement, je noterai certaines mesures qui ont été prises dans le cadre de la crise de l’eau, mais pas que … Nous attendons, après cette visite, une prise de conscience très importante et la nécessité de répondre plus activement qu’au début, aux maux qui gangrène Mayotte, essentiellement la violence et la crise de l’eau. Pour ce qui touche à l’immigration clandestine, je constate l’afflux massive d’originaires de certains pays africains, ils passent tous par les Comores qui continue à être une passoire et c’est donc directement ici qu’il faut agir. Il faut être conscient que Mayotte est attractive dans la zone et jusqu’ici nous n’avons pas été collectivement en mesure de stopper ces assauts d’immigrants illégaux sur notre territoire. Certes les moyens mis sur la table sont importants, mais très insuffisants au regard des réalités, c’est pourquoi tous ces projets dont on nous parle ces dernières années pour lutter plus activement et efficacement contre l’immigration clandestine doivent être absolument mis en œuvre, une base navale du côté nord de l’île pour être au plus près des interceptions. Il faut absolument évoluer et concrétiser cette promesse. Et puis, il faut accroitre les interceptions et éviter que ces kwasa reviennent ici malgré toutes les aides consenties aux Comores. La surveillance doit donc être plus accrue, plus farouche, à nos frontières.

Suite aux échanges directs avec la Première ministre lors de sa venue à Mayotte, l’espoir de plusieurs évolutions importantes à court terme est relancé en matière d’égalité sociale et d’égalité des chances. »

La loi Immigration rejetée à l’Assemblée nationale

Coup de théâtre, le projet de loi Immigration et Intégration n’a finalement pas été discuté à l’Assemblée nationale, ce lundi. Une motion de rejet a été adoptée à cinq voix près (270 voix pour la motion, 265 contre). Celle-ci a bénéficié des voix de la gauche, des Républicains (40 sur les 62 députés du groupe) et du Rassemblement national. Dans ce cas-là, la loi pourrait donc repartir au Sénat, qui l’a approuvée il y a deux semaines. Toutefois, ce rejet est aussi un camouflet pour Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur et des Outremer, qui comptait durcir les conditions d’acquisitions de titres de séjour et de nationalité, tout en facilitant les expulsions.

Une cascade d’amendements avait également été déposée par Mansour Kamardine. Le député de la deuxième circonscription de Mayotte a tenu d’ailleurs tenu une conférence de presse, ce lundi, pour expliquer quels combats il comptait mener avec l’examen de cette loi. Il souhaitait faire entendre sa voix sur la saisie immobilière et administrative des biens des marchands de sommeil, la fin du titre de séjour territorialisé, le renforcement de la lutte contre les reconnaissances frauduleuses de paternité, l’impossibilité de régularisation des immigrés illégaux ou encore la pénalisation du séjour irrégulier. Il n’en sera rien, la motion de rejet empêchant toute discussion.

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