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Comores : le ministre des Sports condamné à verser 10 millions de francs comoriens à Int’Air Îles

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Ce contentieux remonte à deux ans. À cette époque-là, Djaanfar Salim Allaoui qui, dirigeait la direction régionale des impôts de l’île d’Anjouan, commandait des billets auprès de la compagnie. Malgré les multiples relances, l’actuel ministre des Sports refusait de régler les factures de ces réservations, dont certaines étaient faites au nom de ses proches, jusqu’à ce que l’affaire atterrisse dans les mains de la Justice.

Le tribunal de commerce a rendu son verdict mardi dernier sur l’affaire opposant Int’Air Îles et Djaanfar Salim Allaoui, actuel ministre comorien de la Jeunesse et des Sports. Ce dernier est en effet condamné à payer 10.110.000 de francs comoriens [environ 20 000 euros] à la compagnie aérienne dirigée par Seffoudine Inzoudine. En plus de ce montant, l’ordonnance de Justice précise que l’ex-ministre de l’Éducation nationale doit également régler la somme de 500.000 francs de dommages-intérêts et un million à titre d’obligation de plaider.

Ce contentieux remonte à deux ans à en croire, l’avocat d’Int’Air Îles, Me Fahmi Saïd Ibrahim. « Djaanfar Salim Allaoui commandait des billets. Lorsqu’on lui a envoyé les factures, il a refusé de payer arguant que celles-ci auraient dû être adressées à la direction régionale des impôts. Un argumentaire qui a surpris les responsables de la compagnie puisque c’était lui-même qui appelait à l’agence. D’autant plus que parmi les bénéficiaires, on retrouvait des tierces personnes, notamment des membres de sa famille », détaille le conseiller au cours de notre entretien avant de préciser que ce n’est pas Djaanfar le ministre qui est condamné, mais le citoyen.

Toujours selon Me Fahmi, il y a d’abord eu une sommation avec une ordonnance d’injonction avant que la procédure ne se retrouve devant le tribunal. Si l’affaire est arrivée jusqu’à ce stade, c’est uniquement parce que Djaanfar Salim Allaoui, également connu sous le sobriquet de Sarkozy, contestait les créances, dont le montant s’élevait à un peu plus de 10 millions de francs comoriens, malgré la bonne volonté dont a fait preuve son ancien ami, le PDG d’Int’Air Îles.

Enfants, journalistes, amis…

Car il faut noter que ce dernier n’aurait jamais accepté de laisser une telle ardoise traîner si ce n’est parce qu’il avait confiance en Sarkozy. « Après sa nomination à la tête de la direction des impôts, j’ai moi-même ordonné au responsable de l’agence de toujours émettre des billets dès que Djaanfar Salim Allaoui le demandait. On était d’accord que je les mette à son compte. Quand il a hérité du ministère de l’Éducation, il a continué à [en] réserver. Un appel suffisait », nous raconte Seffoudine Inzoudine.

Lorsque on a cherché à connaître le nombre total de billets non payés, notre interlocuteur a donné un chiffre qui donne le tournis :  250 ! Le bémol est que le ministre n’en est pas le seul bénéficiaire. Pas du tout même… En effet, d’après nos informations, on retrouve sur la liste de ses amis quelques agents des impôts, ses enfants, ainsi que des journalistes qui l’accompagnaient pour couvrir ses évènements. Ayant réussi à se faire remarquer pour ses allers-retours incessants, Djaanfar Salim Allaoui voyageait dans les îles presque tous les trois jours comme s’il prenait des taxis.

17 billets en deux mois

En novembre, le journal Al-watwan lui avait même consacré un article dans lequel il dénonçait son comportement de « rock star ». Le quotidien de service public s’interrogeait sur la manière dont l’ancien ministre de l’Éducation pouvait occuper des problèmes du secteur, lui qui ne restait jamais au bureau. Une petite illustration. « En deux mois, il avait déjà à son compte 17 billets au moment où il était ministre de l’Éducation. Quand j’ai dit stop après lui avoir envoyé la facture, il m’a fait comprendre qu’il irait désormais chez nos concurrents de Rkomor », se rappelle encore Seffoudine qui affirme avoir été menacé par Sarkozy lorsqu’il a réclamé son dû.

Pour l’heure, ni le ministre lui-même ni les caciques de son parti, le Gnec, prompts à réagir à chaque fois que leur leader est cité dans une affaire, ni le gouvernement n’ont fait une déclaration. Sollicité, son avocat n’avait toujours donné suite à nos demandes au moment où nous écrivions ces lignes. Moins de trois mois après la polémique des athlètes disparus à La Réunion, l’opinion se demande quelle sera la réaction du président Azali Assoumani à la suite de ce nouveau scandale. Le chef de l’État va-t-il se séparer de son ministre à qui il a déjà confié deux portefeuilles ministériels ? Affaire à suivre.

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