100 % NUMÉRIQUE, WEB, MOBILE, TABLETTE

Les infos de Mayotte depuis plus de 20 ans !

Rapt de Petite-Terre : après l’appel devant la chambre de l’instruction, case prison et « tournure politique »

À lire également

Justice à Mayotte : “On va tout faire pour que l’histoire de Stam soit la dernière de ce genre”

On l’appelait Stam. Et l’actualité que connaissent les États-Unis comme la métropole quant aux violences policières faites aux noirs ne peut que faire écho à son histoire. Celle d’un jeune père de famille de Mayotte, tué par balle de la main d’un policier le 23 février à Kawéni. 

Relation sexuelle à 14 ans : une mineure de plus victime des failles de la justice mahoraise

Une simple affaire d’atteinte sexuelle sur une mineure de moins de quinze ans a fini par prendre de l’ampleur au tribunal correctionnel mercredi dernier. Rappelant que le débat sur le consentement, en particulier des mineurs, est toujours cruellement d’actualité, deux ans après l'adoption de la loi sur les violences sexistes et sexuelles. 

Protection animale à Mayotte : « Quand on s’en prend comme ça à des chiens, c’est qu’on n’a plus de limites »

La thématique de la délinquance a mis en lumière, ces dernières semaines, le rapport de jeunes bandes avec les chiens. Torturé par sadisme, utilisé comme arme et objet de rivalités, le « meilleur ami de l’homme » a la vie dure sur le territoire où associations et forces de l’ordre tente tant bien que mal d’endiguer le phénomène.

Le tribunal judiciaire de Mayotte se prépare à avoir “la gueule de bois”

Le confinement a largement ralenti la vie au tribunal, où seules les affaires urgentes continuent d’être jugées depuis le 16 mars. Mais chez les magistrats comme chez les avocats, l’on s’inquiète déjà pour l’après-Coronavirus.

Rendue ce jeudi en appel devant la chambre d’instruction de La Réunion, la décision de placer les quatre hommes mis en cause dans l’affaire du rapt de Petite-Terre n’est pas sans soulever de questions selon leur avocat. Me Nadjim Ahamada dénonce notamment une violation des droits de la défense et une motivation politique à l’endroit des divers collectifs contre l’insécurité qui affichent un soutien farouche à ses clients.

« Il y a clairement eu violation des droits de la défense », s’indigne Maître Ahamada au lendemain de la décision rendue en appel la veille et qui a conduit à l’émission de trois mandats de dépôt à l’encontre de ses clients jusqu’alors sous contrôle judiciaire – la décision de placer en détention provisoire celui désigné comme le leader en première instance ayant été confirmée. « Les quatre vont en prison », lâche-t-il, amer. La raison de sa colère ? « Je n’ai pas pu m’exprimer », explique l’avocat. « L’audience a eu lieu ce jeudi avec des juges de La Réunion, elle devait se dérouler en vidéoconférence, sauf qu’il y a eu un problème technique qui n’a pas permis de faire fonctionner le dispositif correctement. Normalement, l’audience aurait dû être reportée, mais les juges ont décidé de ne pas tenir compte du problème technique. Mes clients ont donc été jugés sans avocat », peste-t-il.

Le pourvoi en cassation envisagé

S’il dénonce le choix des magistrats de maintenir l’audience sans débat contradictoire, Maître Ahamada y voit cependant un argument de poids pour espérer voir la décision annulée. « Je vais en discuter avec mes clients ce lundi, mais j’estime que cette violation des droits de la défense a de quoi motiver un pourvoi en cassation », indique-t-il. Toujours est-il qu’étant non-suspensif, cet éventuel pourvoi en cassation ne changerait rien au fait que ses quatre clients dorment à Majikavo d’ici là.

Une situation que déplore la robe noire. Car au-delà de l’irrespect du principe élémentaire de contradictoire qu’il dénonce, c’est également le fond de la décision, « totalement injuste » et surtout sa motivation que le conseil rejette. « Les juges ont retenu comme argument phare le risque de troubles à l’ordre public au vu des diverses manifestations de collectifs contre l’insécurité », soutient l’avocat. « Sauf que ce ne sont pas mes clients qui sont à l’origine de ces manifestations », poursuit Maître Ahamada, concédant toutefois que les collectifs « affichent un soutien farouche » à ses clients. Et que des membres de leur famille sont également des figures influentes de ces mêmes collectifs.

Un message aux collectifs ?

Alors, le conseil en est convaincu, c’est à l’endroit de ces groupes prônant régulièrement une justice populaire et expéditive que la décision a été rendue. « Cela prend une tournure politique, c’est tout simplement un message adressé aux collectifs, une façon de tenter de les museler alors qu’ils ont prévu une nouvelle manifestation samedi », estime-t-il.

Peut-être aussi une façon de faire un exemple pour ceux qui seraient tentés d’emprunter la même voie que ses clients. En première instance, lors de l’audience du 4 août au tribunal judiciaire de Mamoudzou, la substitute du procureur ne s’en cachait d’ailleurs pas. « On voit des milices naître un peu partout sans aucune autorisation et on ne peut pas laisser faire ça. Il faut traiter cette affaire à sa juste mesure parce que sinon, c’est ouvrir la voie à des comportements de type lynchage en toute impunité », avait-elle ainsi fait valoir.

Car si certains peuvent voir dans la séquestration et les coups qui ont conduit à la mort d’un jeune – désigné par ses agresseurs comme délinquant – une forme de justice, voire de bravoure alors que l’île est en proie à l’insécurité, impossible pour la justice de la République de ne pas se tendre. Ainsi remise en cause, la voici donc à tenter de rappeler toute sa force.

Avis Facebook pour l’UE!
Vous devez vous connecter pour afficher et publier des commentaires FB!

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1036

Le journal des jeunes

chab6

À la Une

Les volleyeurs mahorais n’iront pas aux Jeux des îles de l’océan Indien

La décision a été prise, ce dimanche matin, par le comité directeur de la ligue régionale réunie à Mamoudzou. Le défaut de subventions octroyées...

Air Austral entérine son passage au partenariat public-privé

L’arrivée d’un nouvel actionnaire privé, RunAir, nécessite quelques changements de gouvernance à la tête d’Air Austral. Ce vendredi 24 mars, il a été décidé...

« Pour guérir de l’endométriose, il faut en parler »

La journée mondiale contre l’endométriose a lieu ce 28 mars. A Mayotte, l’association Endomayotte a été créé en juillet dernier pour faire connaître cette...

Collégiens et lycéens exposent leurs œuvres à Ouangani

Pendant quinze jours, 240 élèves du collège de Ouangani et du lycée de Coconi ont été accompagnés par deux artistes photographes de La Réunion...

Les agriculteurs profondément inquiets face au manque d’eau

Alors que la saison des pluies n’a jamais vraiment démarré et que le manque d’eau est criant sur l’île, les agriculteurs s’inquiètent. Les cultures...