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Des convaincues dans la communauté mahoraise en métropole

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Alors que les ministres Gérald Darmanin et Jean-François Carenco seront à Mayotte, ces samedi 24 et dimanche 25 juin, d’autres suivent de près l’évolution de l’opération Wuambushu, commencée officiellement le 24 avril. Il s’agit des Mahoraises installées en métropole. Rencontre avec le collectif MEM (Mayotte en mouvement), qui a la particularité de défendre un point de vue mahorais dans une ville où s’est fortement implantée la communauté comorienne.

Parties adolescentes de leur île, Amina Haribou, Fatima Djanfar Abdou et Siti Soidiki n’en gardent pas moins un œil attentif sur ce qu’il se passe dans l’océan Indien. Les trois mères de familles, désormais à Marseille, font partie du collectif MEM, un réseau de Mahorais qui n’hésite pas à battre le pavé pour alerter les pouvoirs publics sur les crises que traversent l’île aux parfums. Évidemment, l’actualité de ces dernières semaines fait que leur dernier combat est de soutenir l’opération Wuambushu en cours, car celle-ci suscite à la fois l’intérêt et l’adhésion de ces marseillo-mahoraises. Elles viennent d’ailleurs de participer à une manifestation pro-Wuambushu à Toulouse. « Nos élus ont été entendus. Ça fait dix ans que la situation s’est dégradée. Que les Mahorais se font tuer, que les enfants se font agresser », estiment les trois femmes rencontrées dans le parc de Font Obscur, dans les quartiers nord de Marseille, ce mercredi après-midi. Pour des raisons financières, elles font peu le trajet vers leur île natale, mais ont régulièrement des nouvelles de leurs proches aux quatre coins de l’île et constatent la montée de l’insécurité. « Quand je suis chez moi, à Labattoir, j’ai peur de sortir. Ce n’est pas une vie », considère Fatima.

Comme les membres des collectifs que l’on peut croiser à Mayotte, elles défendent une fermeture plus stricte de la frontière entre leur île natale et ses voisines, ainsi qu’une expulsion massive des Comoriens. A l’instar de beaucoup de pro-Wuambushu, elles se défendent elles aussi d’être « xénophobes ». « Avant, on vivait en harmonie avec les autres communautés », fait remarquer Amina. Faisant très vite le rapport entre l’insécurité et l’immigration importante, elles expriment des attentes pas seulement envers l’État, mais également à l’attention des élus pour qu’ils empêchent des occupations illégales de terrains et des marchands de sommeil. « Il faut que tout le monde fasse le ménage », poursuit la même avec l’accent chantant.

Deux visions dans une même ville

Ce discours n’est pas forcément celui qu’on entend le plus souvent à Marseille. D’ailleurs, leur soutien à l’opération Wuambushu ne passe pas toujours dans cette ville où la communauté comorienne est très présente et a déjà organisé elle aussi des manifestations pour clamer cette fois leur opposition à l’action de l’État français. « On est des débutants de la manifestation par rapport à eux », reconnaît Siti Soidiki, arguant que les Comoriens installés en France se font souvent entendre dans les grandes villes pour dénoncer le régime autoritaire d’Azali Assoumani. Alors comment se passe la cohabitation dans les quartiers où les deux communautés se retrouvent ? « Elle est plus difficile, surtout depuis l’opération. J’étais souvent avec des Comoriens, mais j’ai vu leurs vrais visages », admet Amina Haribou, qui se pare avec fierté du drapeau d’ylangs-ylangs, même si elle suscite le regard insistant d’autres voyageurs dans le bus. Impliquée localement, notamment dans l’association des parents d’élèves de l’école de ses enfants, elle se retrouvait souvent aux côtés de membres de la diaspora comorienne. « Beaucoup ont appris que j’étais Mahoraise avec l’opération », indique-t-elle.

« Certaines Comoriennes comprennent, j’en connais deux ou trois. Mais c’est compliqué de le dire vis-à-vis de leur communauté », complète Siti. « Ce sont des hypocrites », renchérit Amina, qui n’a pas l’habitude de garder sa langue dans sa poche. « Certains sont là parce qu’ils sont passés par Mayotte. » La question de la souveraineté de Mayotte y est bien sûr pour quelque chose dans leur colère, car les manifestations locales anti-Wuambushu servent souvent de porte-voix aux défenseurs « d’une Mayotte comorienne ». « Ils mélangent ça avec la loi Immigration de Gérald Darmanin », pestent les trois mères de famille.

Alors que le président de la République, Emmanuel Macron, vient bientôt au chevet des écoles marseillaises, c’est davantage envers son ministre de l’Intérieur et des Outre-mer que va désormais leur confiance. « On voudrait le remercier pour ce qu’il fait à Mayotte et l’inviter à venir nous voir, parce que nous aussi, on a des choses à dire », fait remarquer Amina.

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