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Les violents premiers jours de Wuambushu

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Alors que cette semaine devait signer la « reprise en main » de l’État français sur le territoire de Mayotte, les premiers jours de l’opération gouvernementale ont plutôt eu l’odeur d’un pétard mouillé pour la population, déjà excédée de la mauvaise gestion des autorités. S’il est encore trop tôt pour parler d’un échec, l’opération Wuambushu est pour le moment synonyme des violences occasionnées par les délinquants, qui n’attendaient que les forces de l’ordre pour bloquer l’île.

Dimanche 23 avril

Alors que l’ensemble des policiers et gendarmes mobilisés pour cette opération finissaient d’arriver la semaine dernière, les premiers contrôles routiers avaient lieu ce week-end sur l’île au lagon. Et les délinquants, qui n’ont attendu que quelques heures après l’Aïd-el-Fitr pour se réveiller, n’ont laissé aucun répit aux nouveaux arrivants. Après un rassemblement à Kawéni, ce sont notamment les policiers de la CRS8 qui ont été mobilisés à Tsoundzou, dans le quartier de Kwalé. Après un repérage au drone, les hommes de Laurent Simonin, directeur territorial de la police nationale de Mayotte, ont « réduit quatre barrages disposés sur la route de Kwalé et ont porté secours aux habitants des logements SIM attaqués par une bande de jeunes », explique la police, qui n’a toutefois arrêté personne. La police aux frontières (PAF), quant à elle, a procédé à 14 interpellations. Il s’agissait de personnes en situation irrégulière.

Lundi 24 avril

La première journée officielle de l’opération Wuambushu aura été – pour le moment – la plus mouvementée. Dans la nuit, les bandes du centre de l’île ont déboisé de larges pans de végétation à côté du chemin du mont Combani, entre Vahibé et Miréréni, avec une force de frappe impressionnante, pour amener des troncs d’arbre sur le bitume. Bloquée, la route reliant Combani à Mamoudzou était sécurisée par les gendarmes, en attendant que la Deal ne libère la voie. À Hamouro, au niveau de la plage de Sakouli, des barrages éphémères mais non moins dangereux ont été érigés. Il s’agissait de morceaux de verre et de clous, afin de caillasser les véhicules.

Mais c’est encore à Tsoundzou que les bandes délinquantes se défoulaient. Après avoir incendié les engins du chantier du stade (voir entretien ci-après), un camion et un véhicule de police, elles ont mené une véritable guérilla contre les forces de l’ordre. Les pyromanes, armés de pierres et donc de cocktails molotov, défiaient les effectifs de police et de gendarmerie habillés de ponchos blanchâtres, comme pour signifier leur caractère insaisissable. Plusieurs maisons ont été saccagées, comme le criait une femme excédée lors de la conférence de presse de Thierry Suquet, préfet de Mayotte, qui s’est rendu sur place.

Comme si ça ne suffisait pas, le premier bateau post-Wuambushu de la SGTM qui rapatriait des étrangers en situation irrégulière s’est fait refouler à Anjouan par les autorités comoriennes. Si le motif officiel de la fermeture du port de Mutsamudu serait sa mise en travaux, de nombreux responsables politiques de l’Union ont déjà fait savoir que l’archipel refusait d’accueillir ses ressortissants. En soirée, le premier vice-président du Conseil départemental, Salime Mdéré, dérapait en déclarant sur Mayotte la 1ère « il faut peut-être en tuer » au sujet des délinquants, déclenchant une vive réaction nationale et la « condamnation ferme » du préfet.

Suite à ces violences, la Cadema annonçait la suspension de ses navettes gratuites et le ramassage des déchets en journée, afin de protéger ses agents. Mais la journée n’était pas encore terminée. Vers 22 heures, à Bouéni, une dizaine de jeunes cagoulés et venant vraisemblablement de Mzouazia s’en sont pris à plusieurs véhicules, blessant l’une des conductrices. Ils avaient également barré la route, rapidement dégagée par les gendarmes de Mzouazia. Ces derniers ont interpellé trois individus et saisi leurs armes : un marteau et des machettes.

Mardi 25 avril

Dès la nuit, Kawéni était le théâtre de violences urbaines. Des incendies, déclenchés à proximité du rond-point SFR et donc de la caserne de pompiers, ont alerté les policiers nationaux et municipaux. Exactement ce que souhaitaient les délinquants, qui ont commencé à caillassé les fonctionnaires, mais aussi la caserne de Kawéni, brisant les pare-brises de deux ambulances. Un seul individu a été interpellé.

Dans la matinée, c’est un peu plus au nord que les violences explosaient, dans le contexte du premier décasage de Wuambushu, prévu à Talus 2, sur les hauteurs de Majicavo Koropa. Si ce dernier a été suspendu par le tribunal judiciaire à la suite d’un recours d’une vingtaine de familles du quartier, les délinquants de la zone n’en avaient cure. Plusieurs barrages ont été érigés et enflammés sur la route, avec notamment une citerne de fosse sceptique déposée là par les bandes, et volée sur le chantier de la halle à marée, dont les engins ont été ravagés par les flammes. Les affrontements avec les forces de l’ordre ont duré toute la journée, l’après-midi vers le centre pénitentiaire, jusqu’au soir, où les rues du quartier de Dubaï s’enflammaient encore. Gérées par les forces de l’ordre, ces violences récurrentes empêchent néanmoins l’État de mener au mieux son opération de décasages et d’expulsions.

Le soir, les bandes de Vahibé tentaient de bloquer à nouveau la route avec un tronc d’arbre, rapidement enlevé par les riverains

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