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Charlie créé le débat : l’union fait la force !

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Quand la population mahoraise prépare la riposte

Sur les réseaux sociaux ou dans la rue, formellement ou spontanément, les initiatives se multiplient pour répondre à la délinquance qui flambe à nouveau sur l’île aux parfums. Au risque, parfois, de voir l’exaspération prendre le pas sur la loi. 

Mayotte : une naissance dont ils se souviendront

Une naissance dans la rue, ce n’est pas si courant. C’est pourtant ce qu’ont vécu Jonathan et Mouna, lundi 18 mai, date à laquelle Sarah, leur petite fille, a décidé d’arriver. Un évènement auquel ont participé quelques passants, sur les lieux par hasard. Et quand s’improvise une chaîne de soutien, cela donne une belle histoire. Récit. 

À Mayotte, “le confinement a révélé la capacité perverse de certains à faire du mal aux autres sans qu’ils ne s’en rendent compte”

Deux mois de confinement peuvent en dire long sur un individu, mais ils peuvent également dévoiler les pires et les meilleurs aspects d’une société. La crise sanitaire a mis en évidence les failles de la société mahoraise, partagée entre la conscience de certains et l’irresponsabilité des autres. Le sociologue Combo Abdallah Combo nous explique pourquoi il est urgent de tirer les leçons de ce confinement et essayer de changer la donne. 

Camille Miansoni, procureur de Mayotte : “Mon rôle est de protéger la société avant tout”

L’affaire du rapt en Petite-Terre qui suscite l’émoi dans l’ensemble du Département est révélatrice de nombre de maux dont souffre la société mahoraise au sein de laquelle nombre de personnes semblent valider l’idée que l’on puisse se faire justice soi-même à défaut d’une carence supposée de l’État. Le procureur de la République, Camille Miansoni, revient ici sur ces éléments. C’est aussi l’occasion pour lui de rappeler le rôle qu’il occupe et la vision qui l’anime alors que les critiques pleuvent sur sa personne.

 

Le père Vincent Ngoie Mitenga et l’imam Mmadi Youssouf se sont unis pour l’occasion, afin de délivrer un message clair : la religion, c’est avant tout la paix. Christophe Vénien, le délégué de Caritas France/Secours catholique à Mayotte, voulait faire de ce débat une action dans la continuité du rassemblement historique de dimanche. Autour de lui, les jeunes dont le centre s’occupe, sont âgés de 16 à 25 ans. Une cinquantaine de personnes sont présentes. Tous ne savent pas exactement pourquoi ils sont là.

Le directeur de Caritas France à Mayotte prend la parole le premier. Il brandit une étiquette arborant le slogan “je suis Charlie” puis demande ce que cela signifie et pourquoi ce slogan. Le silence s’installe. Une jeune femme le brise finalement en ces termes : “c’est parce qu’ils ont tué des journalistes !”

Beaucoup de jeunes n’ont pas suivi les événements qui ont fait 17 victimes en 3 jours. Christophe Vénien récapitule les faits et ce qu’est Charlie Hebdo. Devant certaines Unes, beaucoup frémissent. L’intérêt est palpable, le débat lancé. Le délégué leur demande s’ils trouvent ces actes justifiés. Quelques timides non l’emportent sur un oui inconnu.

Un jeune prend alors la parole : “On ne doit pas, on ne peut pas tuer des gens au nom de Dieu.” Une jeune femme lui répond en shimaore. Maria, une animatrice du centre, s’occupe de faire la traduction : “Des gens étaient en colère, car Charlie Hebdo a représenté le prophète, mais aussi Dieu. On ne peut pas représenter Dieu.”

Les bénévoles décident alors de revenir sur les concepts de liberté, d’égalité, de fraternité ou encore de laïcité. Les élèves sont invités à s’exprimer en shimaroe. Le débat est plus vif, les jeunes s’interpellent. Ici, une adolescente tente d’analyser l’état d’esprit des terroristes, là, un autre explique qu’il aurait sûrement agi de la même manière face à ces caricatures. Un autre se lève “On ne peut pas juger à la place de Dieu. Il est le seul à pouvoir le faire, aujourd’hui, demain ou une fois ton heure venue. Il faut pardonner, dire pardon au nom des musulmans, car l’islam ce n’est pas ça”.

Le curé de la paroisse de Mamoudzou, Vincent Ngoie Mitenga explique que la notion de pardon s’associe à une notion de culpabilité. Pour lui, l’islam n’est pas responsable de ces actes. Ce sont les terroristes qui le sont. Une journaliste de Kwezy TV intervient à son tour. Elle souhaite crever l’abcès, passer à autre chose pour ne pas attiser la haine. Elle soupçonne certains mahorais de penser que les victimes de Charlie Hebdo ont bien mérité leur sort. L

’imam Mmadi Youssouf arrive peu après. Accompagné d’un ami musulman, ils expriment ensemble, leur vision de l’islam : “Le mot Islam signifie paix. Le coran interdit le suicide et par conséquent le meurtre. Tuer une personne, cela revient à tuer l’humanité toute entière. Ces terroristes tuent avant tout les musulmans qui ne pensent pas comme eux. Ils n’ont rien à voir avec notre religion. On ne peut pas se considérer comme musulman juste parce que l’on fait la prière, le ramadan ou parce que l’on est né sur un territoire musulman. C’est un travail au quotidien qui doit être entretenu par la pensée. Car le plus grand ennemi de l’islam c’est l’ignorance.” Un discours positif, soutenu par les représentants catholiques avec deux mots d’ordre pour l’avenir : respect et solidarité.

Pierre Bellusci

Mayotte Hebdo de la semaine

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