68 gendarmes et policiers ont été mobilisés pendant quatre jours la semaine dernière pour "démanteler un réseau international organisé de trafic de stupéfiants" a déclaré le lieutenant de gendarmerie Gérard Gautier, chef du GIR (Groupe d'intervention régional) de Mayotte vendredi dernier. 37 interpellations et perquisitions ont permis la saisie de 30kg de cannabis (24kg d'herbe et 6kg de résine), de 11.000 euros en liquide et d'une voiture et de deux scooters "achetés avec l'argent de la drogue". L'enquête, qui avait lieu depuis le mois d'août, a permis de présenter devant le juge d'instruction 8 personnes, dont une femme, pour leur mise en examen : 5 sont aujourd'hui incarcérées et 3 placées sous contrôle judiciaire. "Nous avons pu nous attaquer à la structure même du réseau : le chef du réseau et toute sa logistique", a souligné M.Gautier. Le chef du réseau était un Comorien en situation irrégulière qui bénéficiait d'une couverture depuis plusieurs années qui lui permettait d'agir "au su et au vu de tout le monde".
19 revendeurs et gros consommateurs font également partie des personnes arrêtées. Toutes les communautés de l'île sont touchées : Mahorais, Métropolitains, Comoriens en situation régulière ou non. C'est la première grande opération du GIR de Mayotte, dont la création est récente, qui a permis le travail en complémentarité de toutes les forces de l'ordre dont l'objectif est de "lutter contre toutes les formes d'économie souterraine". Le trafic de cannabis, mais aussi de cocaïne, avec la saisie en septembre dernier de 4kg de coke dans une embarcation, venait de Tanzanie, puis arrivait à Mayotte via Anjouan par kwassa-kwassa. Un trafic très lucratif puisque la demi-tonne d'herbe de cannabis était achetée 5.000 euros en Tanzanie pour être revendue 650 à 700 euros le kg ici. L'enquête est toujours en cours et des contacts ont actuellement lieu avec l'ambassade de France en Tanzanie pour mettre en place des commissions rogatoires internationales.