Ils vont donner le coup de grâce aux bacocos, comme cela a été le cas pour la coopérative Cama". M. Oheix ne peut que constater le déclin de la production depuis une dizaine d'années. En 1990, 27t d'essence d'ylang était exportée, contre 7t en 2008 (dont 4,4t par M. Oheix). En 1993, ils étaient 8 grossistes, contre 3 aujourd'hui. Pourtant, les cours mondiaux ont flambé depuis trois ans, passant de 1,15€ le degré à 2,60€ aujourd'hui. Selon M. Oheix, la principale cause du déclin des exportations tient au fait que "c'est une culture du Tiers Monde, comme pour la vanille. C'est Mohéli qui va prendre la place de Mayotte car ils ont la même qualité là bas, contrairement à Anjouan qui fournit une essence frelatée et coupée à l'huile de ricin ou au liquide de frein". 4 "C'est malheureux car c'était le fleuron de Mayotte. On livre un combat d'arrière-garde car il n'y a plus que les vieux qui travaillent. Si Mohéli se développe, ils auront des prix beaucoup plus attractifs à cause du faible coût de la main d'œuvre".
07/04/09 – « Mohéli va prendre la place de Mayotte pour l’ylang-ylang »
Christian Oheix, grossiste local d'essence d'ylang- ylang installé sur l'île depuis 1984, est très pessimiste concernant l'avenir de la filière à Mayotte. Contrairement à ce qu'ont récemment affirmé les producteurs d'ylang dans nos colonnes, il dit acheter l'essence "troisième" à 40€ le kg et non 35€. Il la revend ensuite 50€ à Christian Brulé, un grossiste basé à Grasse qui travaille pour le compte de la société Bernardi, qui la négocie ensuite avec les grands parfumeurs. Il rappelle également qu'il paye les patentes de collecteur et d'exportateur, à hauteur de 600€ par an, et qu'il décante l'essence qui lui est fournie par les producteurs, pour en retirer l'eau. Pour lui, le projet de l'association des producteurs d'ylang de Mayotte (Apym) de court-circuiter les grossistes locaux en allant chercher directement les clients en Métropole n'est pas réaliste : "Ils croient que l'ylang se vend comme des tomates au bord de la route.