Le préfet, Thierry Suquet et le président du conseil d’administration du service départemental d’incendie et de secours, Abdoul Kamardine, convient les élus, les dignitaires, les directeurs des différentes administrations, les services partenaires, les gradés et sapeurs-pompiers à l’inauguration du poste avancé de Passi-Kéli le 24 juin à 9h30. Au cours de cette cérémonie protocolaire qui se déroulera sur le terrain de football, les véhicules et équipements nouvellement affectés seront présentés.
Rendez-vous les 21 et 25 juin pour la 4ème édition du festival Kayamba
Après une troisième édition en octobre 2021 qui avait affiché complet avec 800 personnes venues danser, le festival Kayamba, qui mêle musiques traditionnelles et électroniques, revient pour une quatrième édition sous un format inédit : deux soirs, deux lieux et deux formats, avec huit artistes au programme.
Le public pourra cette année danser sur le m’bas du groupe réunionnais Aleksand Saya, le maloya électronique de BoogzBrown, ou bien sur les rythmes afro et percutants de la jeune Zazu. Le dynamiteur Bamao Yendé sera l’ovni musical de cette édition avec une électro totalement décomplexée. Poté se produira deux fois : en live pour une expérience à ne pas rater puis en dj set. Désiré fera voyager entre Madagascar et Mayotte, et enfin Luminesceance et DJ Gil proposeront leurs différentes influences caraïbéennes.
Le 21 juin, soir de la fête de la musique, l’évènement posera ses valises au Makwé à Tsararano pour une soirée exceptionnelle et gratuite dédiée au live. Se succèderont sur scène Désiré, Aleksand Saya et Poté. Le 25 juin (15 euros), le festival prendra ses quartiers au M’haju à Musical plage dans la commune de Bandrélé pour un format plus électronique et plus intense avec BoogzBrown, Bamao Yendé, DJ Gil, Luminesceance, Poté et Zazu. Retrouvez toutes les informations pratiques sur l’évènement : https://fb.me/e/3lPQywSS9. Réservation obligatoire pour chaque soir, en ligne uniquement : https://www.billetweb.fr/kayambanne.
En parallèle du festival, Kayamba prépare la sortie du premier album de musique traditionnelle de Mayotte et musique électronique. Cet album du groupe de Chiconi Sarera et de Dop Peter du label Blanc Manioc intitulé « Walimizi » (qui signifie cultivateurs en shimaoré) sortira officiellement le 7 octobre prochain en format vinyle et en digital sur toutes les plateformes légales de streaming. Il sera composé des trois titres originaux « Tseki », « Tsindzaka » et « Laisse-moi danser », et de quatre remix réalisés par des artistes bien connus et reconnus de la musique électronique panafricaine et tous passées sur Mayotte pour jouer au festival : Cornelius Doctor & Tushen Raï, Deena Abdelwahed, PANGAR et Praktika ! Aussi, un concours de remix sera organisé et ouvert à toute personne vivant sur l’île ou originaire de l’île et l’œuvre gagnante intègrera l’album final en digital.
Pour aider à financer les dernières étapes jusqu’à la sortie finale de l’album, un financement participatif en ligne a été créé avec l’objectif de rassembler 3.000 euros d’ici le 30 juin : https://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/un-vinyle-pour-sarera-blanc-manioc. En cas de surplus éventuel, la somme sera allouée à la réalisation du clip d’un des morceaux originaux.
Air Austral remporte le prix de « meilleure compagnie aérienne d’Afrique »
Air Austral remporte le prix de « Meilleure compagnie aérienne » pour la région Afrique lors de la cérémonie des APEX Passenger Choice Awards® 2022. La cérémonie de remise de prix s’est tenue le mercredi 8 juin dernier à Dublin, en Irlande, réunissant un panel de professionnels de l’industrie.
L’Airline Passenger Experience Association (APEX) récompense les meilleures expériences passagers et organise un classement annuel de près de 600 compagnies aériennes. Les voyageurs eux-mêmes peuvent y exprimer leur avis en attribuant une note pour le confort des cabines et la qualité du service à bord (confort des sièges, service en cabine, nourriture et boissons, divertissement et Wi-Fi). Des données qui permettent à l’association en charge de l’expérience des passagers d’établir un classement des meilleures compagnies dans chaque catégorie et dans chaque région.
Cette distinction « Best Overall Airline Africa » vient récompenser la stratégie qu’Air Austral mène depuis plusieurs années pour se différencier par rapport à la concurrence avec un positionnement distinctif de par le confort, la modernité de ses produits et la qualité de ses services. La compagnie a toujours fait le choix d’un positionnement haut de gamme tant pour ses classes Business que sa classe économique, s’appuyant sur une des flottes les plus jeunes et avant-gardistes de son territoire. La qualité de service reconnue et plébiscitée, un réseau densifié, cette volonté d’excellence, de modernité et d’innovation au service de l’expérience client fait aujourd’hui sa différence.
« Cette formidable récompense est le fruit d’un travail collectif. Elle nous honore tous. Je tiens pour cela à remercier chaleureusement et sincèrement l’ensemble du personnel d’Air Austral, pour le travail qu’ils effectuent au quotidien, tant au contact de notre clientèle, au sol comme en vol, qu’en back office, dans les bureaux ou encore sur le tarmac, auprès de nos avions. Elle vient démontrer que nous sommes capables d’arriver en haut du podium, mais aussi qu’il nous faut poursuivre nos efforts pour nous y maintenir et continuer de progresser. Dans cette perspective, le projet de transformation digitale « TransfoNum » que nous avons entamé il y a presque deux ans maintenant et qui rentre dans sa phase active, doit nous permettre d’améliorer toujours davantage l’expérience client et donc leur satisfaction », indique Marie-Joseph Malé, le président directeur général d’Air Austral.
?️Vidéo : A Mayotte, les images d’un requin-tigre pêché à M’Tsahara affolent la toile
Samedi dernier, des pêcheurs ont attrapé accidentellement un requin-tigre (Galeocerdo cuvier) et l’ont ramené sur la plage de M’Tsahara, ce qui a affolé la toile au vu de la taille impressionnante de l’espèce. S’il n’est pas dangereux pour l’homme dans un contexte environnemental favorable, sa mise en scène sur le sable pose des questions sur sa protection à Mayotte.
« Ça bouge ! Il a ouvert la bouche, il va partir, il va partir… Dès qu’il aura atteint la mer, il pourra partir ! » La vidéo d’un internaute filmant un requin-tigre (Galeocerdo cuvier) sur la plage de M’Tsahara fait le buzz sur les réseaux sociaux depuis ce week-end. Pêché accidentellement samedi, on voit l’animal sur le sable fin avec un grand nombre d’habitants s’agiter autour de lui.
À ce jour, peu d’informations officielles permettent de donner les tenants et les aboutissants de cette histoire. Selon la direction de la mer sud océan Indien (DMSOI), le requin-tigre mesure environ 5.50 mètres à l’âge adulte. Il a une grosse tête, un museau court et arrondi, un corps plutôt long et svelte après les nageoires pectorales. Effilée, la nageoire caudale finit en pointe aigue. Son habitat est proche des côtes et en haute mer. Il évolue jusqu’à 140 mètres de profondeur. Seule certitude : il est rare d’en observer et encore plus rare d’en pêcher… L’union international pour la conservation de la nature) le classe parmi les espèces « quasi-menacées ».
Sa commercialisation autorisée
Si l’arrêté du 28 juin 2018 interdit la pêche, le transport, la transformation, le conditionnement, la mise en vente ou l’achat du grand requin marteau (Sphyrna mokarran) et des deux espèces de requin renard (Alopiidae), le pêcheur professionnel peut capturer et commercialiser les autres espèces de requin à l’instar du Galeocerdo cuvier. En pêche loisir, la réglementation applicable à Mayotte autorise une capture de raie ou de requin par session. Toutefois, la vente du produit ainsi que le nourrissage pour l’appâter afin de l’observer sont strictement interdits !
Ainsi, en cas de capture accessoire, il faut absolument le relâcher. Et en cas d’échouage, comme cela aurait pu se produire samedi dernier, ceux qui le trouvent doivent immédiatement contacter la gendarmerie maritime. Il est également possible de prendre attache avec le réseau échouage mahorais de mammifères marins et de tortues marines (Remmat), qui peut ensuite relayer les précisions transmises aux autorités compétentes.
Pas une menace pour l’Homme
Le lagon regorge de plus d’une vingtaine d’espèces de requins. En tant que grands prédateurs, ils ont un rôle essentiel dans l’équilibre des écosystèmes marins, mais ne sont pas une menace pour l’Homme. En effet, ils n’attaquent jamais délibérément dans un contexte environnemental favorable. Au regard de la vidéo, un épisode dramatique aurait pu en découler… Ainsi, se pose la question de leur protection. Présente pendant près de trois ans à Mayotte (à partir d’avril 2015), une antenne locale de l’association Shark Citizen a permis de sensibiliser la population et les professionnels… Avec cet événement, l’idée de créer un projet pilote pourrait, pourquoi pas, revenir sur un coin de la table !
Sada s’offre un nouvel Hôtel de ville
La commune de Sada présentait le samedi 11 juin le projet du nouvel Hôtel de ville. Un édifice dont la municipalité était dépourvue depuis la destruction de celui-ci lors de la précédente mandature.
Un bâtiment, un maire, des services compétents et un lieu où tous les habitants peuvent se rendre : l’Hôtel de ville s’impose comme une construction clef au sein d’une municipalité.
Pourtant, depuis plusieurs années, la commune de Sada ne possède plus un mais plusieurs lieux où sont dispersés l’ensemble des employés et leurs compétences. “Nous travaillons autour de sept à huit sites, ce qui est dommageable pour les riverains”, déplore le directeur général des services de la mairie, Thierry Hoffmann. Une situation complexe à laquelle le nouveau maire a décidé de remédier.
Coup d’envoi des travaux
Samedi 11 juin, à 9h30 sur le site de l’ancienne mairie, architectes, habitants de la commune et élus se sont réunis pour détailler le projet du nouvel Hôtel de ville. L’objectif ? Informer la population sur les travaux et les désagréments qui peuvent en découler et perturber la vie des Sadois dans les mois à venir. “Dès la mi-août, le site sera interdit au stationnement afin de préparer le début des travaux au mois de septembre”, expose Thierry Hoffmann. Nouveau plan de circulation et présentation en trois dimensions de la future mairie, les riverains savent désormais tout du chantier à venir.
Le cabinet Co-architectes spécialisé dans l’architecture bioclimatique tropicale et basé dans la ville de Saint-Pierre à La Réunion a pensé ce projet dans le respect de règles fortes : construire un “important programme de mairie, tout en dégageant de l’espace public, un lieu de vie, de respiration qui reprend les coutumes de Sada et de l’île”. Avec un coût total avoisinant les 11 millions d’euros, et une surface de 1.855 mètres carrés de plancher, le bâtiment permettra d’accueillir une grande partie des services municipaux. En attendant la pose de la première pierre, la municipalité espère une livraison de l’édifice entre la fin de l’année 2024 et le début d’année 2025.
Crédits photos : ©co-architectes
Au second tour, il y a encore des voix à aller chercher

Le premier tour des élections législatives passé, les quatre candidats mahorais ont une semaine pour faire la chasse aux voix. L’équation est la plus compliquée dans la première circonscription de Mayotte. Avec trois points d’écart, Estelle Youssouffa et Théophane « Guito » Narayanin ne vont pas ménager leurs efforts pour l’emporter. Ça semble plus facile pour Mansour Kamardine (32.3%) au sud, où il est largement devant Issa Issa Abdou (19.6%).
Sans partis et avec le statut d’électrons libres, Estelle Youssoupha et Théophane « Guito » Narayanin ont créé la surprise au nord de Mayotte. Ces deux « déçus » de la politique mahoraise ont fait ce qui marche le mieux à Mayotte, ces temps-ci. Ils ont renversé la table et relégués les partis à la quatrième place (Le Républicain Issihaka Abdillah), la cinquième (la Nupes et MDM Yasmina Aouny) et la sixième ex-aequo avec Mohammed Moindjié (et la députée sortante Ramlati Ali). Ils vont devoir faire autrement cette semaine, à savoir susciter de l’engouement et pourquoi pas créer des alliances. Parce qu’il y a de la marge. Près de 16.000 électeurs de la première circonscription ont jeté leur dévolu sur au moins un candidat. Avec 6.000 d’entre eux qui ont misé sur les deux vainqueurs, le calcul est rapide. Il y a 10.000 votants qui peuvent potentiellement chercher un nouveau champion, sans compter les abstentionnistes, eux aussi forts nombreux au premier tour (58.8%).
La bataille à Mamoudzou sera décisive
Trois communes notamment seront la clé de la victoire : Bandraboua, M’Tsamboro et Mamoudzou. La première a voté massivement pour Ahamadi Boura (divers gauche). Ce qui donne 1.000 voix à aller chercher pour les intéressés. La commune à l’extrémité nord-ouest de l’île a jeté son dévolu sur trois candidats qui ne passent pas le premier tour. On retrouve ainsi Ahamadi Boura et Issihaka Abdillah. Yasmina Aouny, dans son fief pourtant, n’a pas réussi à arriver en tête. À eux trois, ils comptent environ 1.500 voix.
Champ de bataille le plus important, Mamoudzou sera très disputée. Amputée d’un canton situé dans la deuxième circonscription, la plus grosse ville de l’île recense tout de même 11.404 inscrits dans le nord. Surtout, deux candidats autres que les qualifiés y réalisent des bons scores. Issihaka Abdillah et Mohammed Moindjié, les deux locaux, y recueillent 21.4% et 19.7%. Au total, ce sont presque 1.600 voix désormais disponibles.
Enfin, les partis, même sur la touche, auraient peut-être leur mot à dire. D’après nos informations, les Républicains locaux, qui se sont concertés, lundi après-midi, seraient tentés de soutenir l’ancienne journaliste d’Al Jazeera. Les instances nationales du parti de droite ont le dernier mot sur cette stratégie anti-Guito.
Quid des voix de Madi-Boinamani Madi Mari
Au sud, le député sortant Mansour Kamardine conforte son assise dans la deuxième circonscription. Il dispose de presque treize points d’avance. Cependant, il fait un peu moins qu’en 2017 où il était à 36.8% au premier tour. Son concurrent, Issa Issa Abdou (Mouvement pour le développement de Mayotte), réalise une bonne campagne (19.6%) et doit chercher maintenant des alliés. Ce qu’il peut mathématiquement trouver autour de lui. Car, centriste lui aussi, les voix de Madi-Boinamani Madi Mari ont de quoi faire envie. Le représentant de la coalition créée par la majorité présidentielle Ensemble, échoue de peu à la troisième place (19%) et n’a pas donné de consignes de vote pour l’instant. Ses 4.000 voix auront toute leur importance, comme celles de Soula Saïd-Souffou. Le troisième candidat issu du centre peut d’ailleurs se targuer d’avoir battu Mansour Kamardine dans son fief de Sada. En tout cas, le temps presse pour jouer intelligemment sa carte au deuxième tour, il reste cinq jours dorénavant.
Ben Issa Ousseni veut un entre-deux tours « serein »
Remerciant les candidats et les électeurs qui se sont mobilisés, le président du conseil départemental de Mayotte a livré son sentiment après le premier tour des législatives. Dans un communiqué, Ben Issa Ousseni dit ainsi « regretter le niveau élevé de l’abstention partout, et singulièrement à Mayotte, où ce n’est pas forcément habituel s’agissant d’un scrutin qui emporte des conséquences locales. Le choix d’un député est toujours important pour un territoire comme le nôtre ».
L’entre-deux tours ayant commencé dès dimanche soir, il « souhaite que cette semaine se déroule dans la sérénité et le respect des différentes sensibilités et opinions. C’est vrai aussi du climat général qui doit prévaloir sur nos routes, dans nos communes. La semaine dernière s’est notamment traduite par un trop grand nombre de violences, hélas fréquentes, qui ne doivent pas venir perturber la vie quotidienne de nos concitoyens ».
Il conclut en appelant « à ce que cette semaine de l’entre-deux tours se déroule dans de bonnes conditions. Nos concitoyens nous regardent ».
Un congé menstruel pour les employées de Caresse Cream
Depuis le début de ce mois de juin, les salariées du glacier de Mamoudzou bénéficient d’un « congé menstruel », un jour supplémentaire par mois, en cas de règles douloureuses. Une innovation sociétale qui coule de source pour le propriétaire de l’enseigne.
En ce moment même, le Parlement espagnol discute d’une loi accordant trois jours de congés par mois aux femmes ayant des règles douloureuses, ce qui serait une avancée sociale inédite. En effet, si le Japon, la Corée du Sud ou les pays scandinaves ont été parmi les premiers à faire jaillir de leurs législations des « congés menstruels », très peu de femmes de ces pays en bénéficient. En France, l’employeur est libre d’en proposer à ses employées. C’est le cas de Bacar-Ahmed Abdouroihamane, propriétaire du glacier-traiteur Caresse Cream, à Mamoudzou, qui vient de sauter le pas en proposant un jour de congé supplémentaire à ses salariées lorsque leurs règles seront douloureuses. « Voilà un an que je travaille avec une employée hyper compétente », explique-t-il. « J’ai également eu des stagiaires très compétentes, qui se donnaient à fond, malgré les horaires et les complications du secteur de la restauration, mais j’ai constaté qu’au moment de leurs règles, elles avaient beaucoup de difficultés. Je trouvais ça dommage. »
« Elles l’ont dès la naissance, cette inégalité ! »
Un jour, alors qu’il parcourt web et réseaux sociaux, Bacar-Ahmed apprend qu’un jour supplémentaire peut être octroyé à ses salariées, qu’il souhaite récompenser. « Pourquoi pas ? », se dit-il devant l’écran. « Je pense que ça peut donner des idées à d’autres, vis-à-vis de leurs employées compétentes », commente-t-il encore, conscient des polémiques qu’un tel sujet sociétal apporte. En effet, là où le débat du congé menstruel se tient, s’installent les hommes insatisfaits, criant à l’inégalité. S’il les comprend, le glacier de la rue du commerce leur propose une réponse toute trouvée : « Dieu a fait en sorte que nous n’ayons pas de règles, donc elles l’ont dès la naissance, cette inégalité ! » Se défendant de mener des luttes féministes, Bacar-Ahmed Abdouroihamane « pense objectivement que ses salariées le méritent vraiment », et peut compter sur le soutien de ses fidèles clients. « Ils ont trouvé ça très bien », se félicite-t-il. « Mais ils m’ont quand même posé des questions sur le fonctionnement de cette mesure. »
Cette dernière n’étant effectivement pas commune dans nos sociétés, il convient de s’interroger. Concrètement, l’employée a un jour de congé payé supplémentaire par mois, portant son total à 3.5 jours mensuels, et n’a donc pas besoin de fournir un arrêt maladie lorsqu’elle le pose en période de menstruations. Le propriétaire de l’enseigne impose cependant une condition : un préavis de 24 à 48 heures, « pour que l’on puisse s’organiser. Les femmes se connaissent et savent à quelle période leurs règles seront les plus douloureuses ». Si celles-ci ne le sont pas, les employées peuvent, en substance, cumuler ces jours comme le reste de leurs congés payés. Mais « lorsque l’on donne ce genre d’avantage, je pense qu’une personne honnête n’en abusera pas », tempère Bacar-Ahmed.
Le patron peut en effet compter sur une relation de confiance, à entendre l’une de ses employées, Nadia, ravie de ce congé menstruel. « C’est une très bonne chose, pour moi et plus généralement pour les femmes », affirme la serveuse. « Que nos règles soient douloureuses ou pas, on sait que le premier jour est tellement désagréable, rien que pour le fait de se changer toutes les heures, qu’on a envie de rester chez soi. Donc c’est une très bonne idée et initiative. » Des paroles qui ne rassureront pas son supérieur, qui n’en a pas besoin, mais peut-être les chefs d’entreprise de Mayotte qui hésiteraient à faire pleuvoir les jours supplémentaires.
Les renforts de gendarmes mobiles sont arrivés à Mayotte


Annoncé par le ministère de l’Intérieur vendredi dernier, le déploiement de nouveaux gendarmes mobiles sur Mayotte est effectif, depuis ce lundi, en début d’après-midi. Les 72 militaires de l’escadron de Dugny (Seine-Saint-Denis) sont arrivés avec l’avion présidentiel à l’aéroport de Dzaoudzi. Thierry Suquet, le préfet de Mayotte, et le général Olivier Capelle, commandant de la gendarmerie du département, les attendaient sur le tarmac. Ces renforts ont rejoint ensuite Grande-Terre où ils feront dans un premier temps du maintien de l’ordre sur la commune Koungou, régulièrement touchée par des affrontements entre jeunes et forces de l’ordre. En effet, la mort d’un jeune homme de 18 ans domiciliée à Koungou, le 5 juin, a entraîné une série de rixes violentes entre jeunes de ce village et ceux de Majicavo, des accrochages étendus en fin de semaine à Kawéni (voir Flash Infos de ce lundi).
En outre, le village de Longoni, où un autre jeune homme de 22 a été mortellement touché par des coups de couteau, connaît lui aussi des troubles. Plusieurs barrages n’ont cessé d’émailler ce week-end.
Le chauffard de Tsingoni condamné à trois ans de prison
Jugé en comparution immédiate, ce lundi, l’homme de 31 ans qui a tué avec sa voiture une sexagénaire à Tsingoni a été condamné à trois ans de prison, dont dix-huit mois ferme. Samedi matin, après avoir fait la fête à Chiconi et Mroalé, cet habitant de Combani a voulu récupérer le véhicule de son frère qu’un de ses amis avaient ramené à Tsingoni. Alcoolisé après avoir bu une bouteille de whisky, le père d’une famille restée à Marseille a pris la route pour rentrer à Combani, vers 6h du matin. Au tribunal de Mamoudzou, il lui a été rappelé que durant son parcours, il a embouti quatre autres véhicules et a failli écraser une personne. Mais c’est surtout les derniers mètres à proximité de la mosquée qui ont été les plus dramatiques, puisque la voiture a percuté à vive allure la terrasse où se trouvait la victime âgée d’une soixantaine d’années.
Outre sa peine de prison, le chauffard a vu le tribunal annuler son permis de conduire, puis le condamner à suivre des soins pour ces problèmes d’alcool.
Comores : l’ex président Sambi enfin autorisé à consulter un médecin
Dans un article publié sur le site d’Alcomorya, l’avocat de l’ancien chef de l’Etat a révélé que son client n’avait toujours pas pu soigner son mal de dent, malgré une autorisation émise par le juge d’instruction. Mais le procureur de la République, Ali Mohamed Djounaid qui avait fait appel de la décision, a finalement donné son aval pour qu’un praticien puisse l’ausculter.
L’auteur de l’article publié samedi sur Facebook par le fondateur du site Alcomorya sur la situation de Sambi visait clairement le procureur de la République. La raison ? Le parquetier avait refusé que l’ex raïs se rende chez un dentiste bien qu’il soit souffrant d’après son avocat. Faut-il conclure donc que l’article, largement partagé par les internautes a joué en faveur de l’ancien chef de l’Etat ? Possible. Puisque hier lundi, l’ancien président de la République a pu consulter un dentiste. Selon nos informations, l’homme politique qui a fêté ses 64 ans le 5 juin dernier a passé près d’une heure au cabinet dentaire du Docteur Mourchid. Il a regagné la case prison vers 14h, à en croire le procureur. Un soulagement pour ses proches et son avocat, Me Ahamada Mahamoud. C’est d’ailleurs ce dernier qui a confié au journaliste que son client était empêché de voir un médecin, alors que le juge d’instruction en charge du dossier n’y était pas opposé. Il a même délivré une ordonnance attestant qu’Ahmed Abdallah Sambi devait consulter un dentiste. Sauf que la procédure avait été bloquée temporairement car le procureur de la République, Ali Mohamed Djounaid avait fait appel de cette décision. Jusqu’à ce lundi, 13 juin, personne ne connaissait les motivations qui ont poussé le parquetier de Moroni à contester l’ordonnance.
Irrégularité sur la forme
Et lorsque nous lui avons posé la question, l’intéressé a livré sa version. « Effectivement j’ai fait appel mais pas pour refuser à sambi d’aller chez le dentiste« , a-t-il assuré dans un premier temps. Loin s’en faut a-t-il tenu à clarifier lors d’un entretien téléphonique que nous avons eus avec lui lundi, après-midi. D’après le procureur, c’est plutôt une question d’irrégularité manifeste de la forme entachant l’ordonnance elle-même. » La décision a été prise sans demander préalablement mon avis bien que le juge ne soit pas lié à cet avis« , a-t-il poursuivi. Ce n’est pas tout. Le chef du parquet de Moroni a avancé une autre explication : « Il s’agissait d’une simple demande formulée par son avocat sans qu’il y ait un rapport de la maison d’arrêt justifiant que sambi a informé qu’il souffrait des problèmes de dents « , a-t-il complété. En effet, la procédure veut que toute demande soumise au juge d’instruction parvienne au procureur de la République pour avis. » Le parquetier peut donner son accord ou s’y opposer. Mais le juge peut passer outre si les avis sont diamétralement opposés. Rien ne l’oblige à suivre cet avis. Le procureur peut donc faire appel de l’ordonnance devant la chambre d’accusation« , a détaillé un homme de droit à qui nous avons posé la question.
Urgence
Notre juriste a ajouté que le chef du parquet est libre de contester toutes les ordonnances rendues par les juges d’instruction. Si Ali Mohamed Djounaid a bien enclenché la procédure d’appel, il affirme par contre avoir pris la décision sans avertir les autres d’autoriser l’ancien raïs enfermé depuis mai 2018 à se rendre chez le dentiste sans attendre un jugement de la chambre d’accusation, dont le processus risquait d’être long selon ses arguments. « Pour les cas d’urgence, nous avons autorisé les centres pénitenciers à nous téléphoner pour que nous prenions les dispositions nécessaires à temps. Les comptes rendus peuvent attendre« , a indiqué le magistrat précisant au passage que le choix du dentiste qui a consulté le président Sambi revenait à son avocat et à sa famille. Nous avons tenté d’interroger Me Mahamoud Ahamada, sans succès. Il n’ pas donné suite à nos messages. Pour rappel, cela fait presque 4 ans et 1 mois qu’Ahmed Abdallah Sambi, ancien allié devenu bête noire du président Azali Assoumani est enfermé chez lui à Vwadju, transformé en prison annexe. Il est depuis août 2018 inculpé dans le cadre de l’affaire de la citoyenne économique mais n’a jamais été jugé et la date de son procès n’est toujours pas connue. Malade selon ses proches, l’ancien homme d’Etat considéré par ses frères de l’opposition comme un « détenu politique » n’a jusqu’à présent pas pu partir à l’extérieur, malgré ses appels à l’aide.
Une formation interne pour intégrer l’unité nautique de la police
Courant mai 2022, sur trois semaines consécutives, une formation maritime a été organisée et proposée par le service territorial de la police aux frontières de Mayotte au profit de policiers, en poste au groupe d’appui opérationnel, au centre de rétention administrative ou à l’aéroport, tous candidats à une affectation au sein de l’unité nautique, en qualité d’équipiers. Cette formation fait suite à la réussite préalable et indispensable des tests de pré-sélection.
Composée de deux séquences, théorique au sein du STPAF et pratique à bord d’un intercepteur de la police nationale, en conditions réelles, la formation interne dispensée a pour objectif d’apporter aux stagiaires toutes les connaissances maritimes nécessaires pour embarquer à bord d’un navire, d’intégrer une équipe opérationnelle pour naviguer en sécurité et de répondre aux besoins opérationnels en matière de lutte contre l’immigration clandestine et de secours en mer.
L’ensemble de ces sujets a été abordé de manière spécifique mais l’intérêt de cette formation reste la polyvalence des personnels embarqués. En effet, ces derniers doivent être capables de tenir l’ensemble des postes sous l’autorité d’un chef de bord. Pour cette première session 2022, cinq postes étaient à pourvoir, mais seuls trois stagiaires ont satisfait aux évaluations finales sous les yeux bienveillants mais non moins rigoureux et exigeants des deux formateurs nautiques, le brigadier de police Olivier D. et le brigadier-chef Benaissa E.M, de la PAF de Mayotte.
Le directeur général des finances publiques reçu par le maire de Mamoudzou
Le vendredi 3 juin, le maire de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaïla, a reçu Jérôme Fournel, le directeur général des finances publiques. Cette rencontre avait pour objectif de présenter les actions mises en place par la ville en matière de gestion financière et fiscale. La ville collabore étroitement avec les services de la DRFIP depuis plusieurs années sur trois grands axes : l’identification fiscale des contribuables et l’amélioration des bases fiscales ; la recherche de la qualité de compte pour une amélioration de la trésorerie et une réduction des délais de paiement ; l’utilisation de l’aménagement urbain de la commune pour un meilleur recouvrement des impôts et des taxes directes (taxes d’habitation / foncières bâtis ou non bâtis).
Le premier magistrat a également la volonté de faire reconnaître Mamoudzou en tant que ville chef-lieu, incluant l’obtention d’un géomètre dédié à la commune. Toutes ces démarches ont pour but d’accompagner les services de l’État et le contribuable dans la mise en place d’une base de données fiscale définie et consistante. Elles permettront également d’améliorer la qualité des services publics en matière de gestion fiscale.
Une mission d’observation auprès de producteurs de biocarburants
Dans le cadre de la conversion des centrales au bioliquide, une délégation partenariale était en mission d’observation du 8 au 10 juin auprès de producteurs de biocarburants pour comprendre le circuit de fabrication et d’approvisionnement des biocarburants. La présidente d’EDM et conseillère départementale de Koungou, Echati Issa et le 3ème vice-président Ali Omar en charge de la transition écologique représentaient l’institution départementale, tandis que des cadres d’EDM et de la préfecture étaient également présents. Plusieurs visites diversifiées ont favorisé les échanges avec les différents partenaires (Totalenergie, CRE et EDF) autour d’un objectif commun et concret : la poursuite des activités de production électrique décabornées. Le conseil départemental de Mayotte se positionne résolument en soutien des démarches visant à aller vers un développement durable et maîtrisé, autour des enjeux de transition écologique et énergétique
Un questionnaire sur le réaménagement du front de mer à Passamaïnty
La communauté d’agglomération de Dembéni-Mamoudzou réalise un questionnaire auprès de ses habitants dans le cadre du projet de réaménagement du front de mer et la création d’une station de bus à haute fréquence de service de Passamaïnty. Les réponses apportées permettront à l’intercommunalité de connaître les attentes et les besoins en termes d’offre commerciale afin de mieux les prendre en compte. Donnez votre avis sur https://aid.eu.research.net/r/passamainty.
Un webinaire sur les métiers de la santé
Rendez-vous le 16 juin, 18h à Mayotte, 17h en France hexagonale, pour la diffusion du sixième épisode de la websérie #OuiMayotte, organisé par la délégation de Mayotte à Paris (DMP). Cette série de webinaires vise la promotion du 101ème département et de ses habitants à travers des sujets sociétaux et culturels.
Ce sixième, épisode en corrélation avec la série des webinaires #MayotteJobs, portera sur le thème des métiers de la santé sur l’île. L’objectif étant cette fois-ci d’informer les personnes à la recherche d’un emploi dans le secteur de la santé des opportunités de travail ainsi que des modalités d’installation de ces professions à Mayotte.
Pour en parler, des personnalités responsables du recrutement et engagées dans le secteur participeront pour expliciter les besoins et les conditions de travail à Mayotte. Parmi elles, Madi Velou, élu du canton de Dembéni et vice-président chargé des solidarités, de l’action sociale et de la santé au conseil Départemental, Karima Said Halidi, chargée de formation et de ressources humaines à l’agence régionale de santé (ARS), Aynoudine Salime, directeur des soins au centre hospitalier de Mayotte (CHM) et Abdoul Karime Abaine, docteur et directeur général adjoint à la direction du pôle santé famille et enfance (DPSFE) du Département.
Ce webinaire d’une durée de 55 min et intitulé « OuiMayotterecrute : Trouver un job dans le domaine de la santé à Mayotte » est aussi l’occasion pour le CD, le CHM et l’ARS de parler de la démarche conjointe d’attractivité et de prospection aux différents salons auxquels ils participent depuis l’année dernière.
Notez qu’en parallèle, les 15, 16 et 17 juin se tiennent les 47èmes journées nationales d’études des puéricultrices au centre des congrès d’Angers où le territoire sera bien évidemment présent aux couleurs de l’agence d’attractivité et de développement touristique pour porter haut les couleurs de l’île aux parfums et dire aux professionnels de santé : « OuiMayotte a besoin de vous ! »
Pour ne rien rater de ce nouvel épisode, rendez-vous le jeudi 16 juin à 17h heure métropolitaine et 18h heure mahoraise, sur les pages Facebook de la délégation de Mayotte à Paris, du CD, du CHM et de l’ARS Mayotte ou en vous inscrivant ici : https://bit.ly/3wSG9tg. D’ici là, n’hésitez pas à visionner les lives précédents sur la page YouTube de la Délégation de Mayotte à Paris.
Les talents européens de la mobilité : Mohamed Hamissi récompensé pour le projet Caribus
Le directeur environnement, plan climat air énergie territorial, transport et mobilité de la communauté de communes de Petite-Terre, Mohamed Hamissi, a été élu ce jeudi 9 juin meilleur responsable de projet pour le Caribus au concours, des Talents européen de la mobilité durable en Europe, lors du salon European mobility, réunissant 250 exposants, français et internationaux.
Ce prix est décerné à un acteur (chef de projet, chef de service…) qui a permis, de manière particulièrement brillante, la création, le montage et la réalisation d’un projet. Il a su faire preuve de leadership, opérer une bonne gestion de son projet, mobiliser les acteurs et animer l’équipe.
La débâcle pour Ramlati Ali et le parti présidentiel
Le premier tour du scrutin législatif 2022 s’est déroulé dans un grand calme, ce dimanche. Mayotte n’a pas dérogé à la règle nationale, les prévisions qui annonçaient une forte abstention encore cette année se sont vérifiées ici aussi, avec un taux d’abstention de 58,8% au nord et 53% au sud. Le malheur des uns faisant le bonheur des autres, sur la dizaine de candidatures présentées dans la première circonscription de Mayotte, seuls les novices Estelle Youssouffa et Théophane « Guito » Narayanin sortent vainqueurs. Face à cette volonté de changement, Ramlati Ali, la députée sortante de la majorité, a été balayée. Elle ne recueille que 7,2% des suffrages exprimées.
Mayotte a finalement opté pour une autre façon de faire de la politique, une autre manière pour les prétendants au pouvoir d’approcher l’électorat. Le département, au moins dans la première circonscription (voir par ailleurs), exige maintenant de ses représentants du concret et des résultats tangibles dans leur action. Les enseignements à retenir de ce premier tour sont multiples. Le ralliement d’une très large partie des maires mahorais à la candidature d’Emanuel Macron à l’élection présidentielle d’il y a deux mois n’aura pas profité à la députée sortante, Ramlati Ali, pourtant adoubée par la coalition Ensemble. Elle n’ira même pas au second tour de ce scrutin tant son score est faible (7,2% des suffrages exprimées), au point qu’elle est devancée par plusieurs candidats ne disposant pas d’une « machine de guerre électorale » aussi forte que la « Macronie ». Ses anciens soutiens politiques locaux ont été les premiers à la lâcher (sans qu’on ne sache trop pourquoi d’ailleurs), lui préférant Ahamada Boura, dont ce scrutin a été le baptême du feu dans l’arène. Elle paie là le prix d’une sanction de l’électorat mahorais contre une politique, jugée laxiste, sur les sujets cruciaux comme l’insécurité, la lutte contre l’immigration clandestine et bien d’autres, des domaines dans lesquels le résultat de son action a été décevant.
Elle paie aussi le ras-le-bol des Mahorais face à une politique gouvernementale vue comme faisant la part belle à des obligations ou des devoirs, et comporte très peu d’avancées sociales. La crise du Covid-19 (et ses conséquences) est passée par là, comme depuis peu la guerre en Ukraine et ses retombées négatives sur une économie locale déjà en berne. Les prix sont à la hausse sur quasiment tous les produits. Son score, ainsi que ceux d’Estelle Youssouffa (21%) et Théophane « Guito » Narayanin (17,7%) montrent également l’envie des électeurs mahorais de changer de classe dirigeante par du « sang neuf », pour porter des enjeux plus contemporains, à travers de nouvelles méthodes qu’ils espèrent plus productifs en termes de résultats.
Une campagne des législatives terne
Ce vent de désamour de la population locale pour la politique s’est fait sentir dès les premiers jours d’une campagne électorale terne, et nombre de candidats, y compris des politiciens aguerris, confiaient volontiers à qui voulait bien l’entendre combien l’exercice s’annonçait compliqué cette année pour ne pas dire franchement et tout simplement périlleux. La violente passe d’armes que l’on pu observer entre Estelle Youssouffa et Théophane Narayanin lors de leur premier débat télévisé aura été l’unique exception, en terme de joute verbal.
Il faut croire que les temps changent incontestablement et cette élection-ci marque un tournant dans la vie politique du territoire. Elle enterre définitivement la page de la départementalisation pour laisser émerger un projet politique nouveau, que portera sans doute une nouvelle génération de femmes et d’hommes politiques pour les quarante années à venir. Un projet qui s’est dessiné progressivement au fur et à mesure que l’on avançait dans cette campagne, la construction de la « région Mayotte ». Jugée par tous comme le complément naturel et nécessaire de la départementalisation, ce changement d’institution pourrait donner selon certains une assise économique solide et des perspectives claires et sérieuses en matière de développement.
Cette page nouvelle qui s’ouvre pour notre territoire prend pour l’instant la forme d’un capharnaüm. En tout cas, il se fait dans une totale contradiction lorsqu’on constate que les différents camps en présence montrent une même volonté à parvenir au même résultat.
Un duel Théophane Narayanin-Estelle Youssouffa au nord

Les résultats du premier tour des élections législatives sont tombés dans la soirée de dimanche. Et ce sont les deux novices, Théophane « Guito » Narayanin et Estelle Youssouffa, qui sont en tête dans la première circonscription de Mayotte, celle du nord. Ils ont recueilli respectivement 21% et 17.7% des suffrages. La députée sortante Ramlati Ali (Ensemble) ne fait qu’un score de 7.2%.
C’est acté. Il y aura un duel entre Estelle Youssouffa et Théophane « Guito » Narayanin au second tour des élections législatives dans la première circonscription. Ce dimanche, dans un scrutin marqué par un taux d’abstention important (58.8%), les deux candidats qui se sont souvent répondus par médias interposés ont réussi à s’imposer. La première recueille 21% des suffrages exprimés, le patron d’IBS en a, lui, 17.7%. L’entre-deux tours promet d’être électrique.
Un autre candidat indépendant, Ahamadi Boura, est troisième (15.7%). C’est notamment Bandraboua et M’Tsamboro qui lui ont permis d’avoir un tel score. Dans la première des deux communes, il est plébiscité par 42.3% des électeurs par exemple. Quatrième, Issahaka Abdillah n’est pas qualifié (14.5%). En oubliant de mentionner sur son bulletin qu’il est le candidat titulaire et sa suppléante, le représentant du parti Les Républicains avait en plus ouvert la voie aux contestations.
Le parti d’Emmanuel Macron loin derrière
Représentante d’Ensemble, la coalition de la majorité présidentielle, Ramlati Ali ne fera pas de second mandat. Ses 7.2% font figure de baffe pour la candidate et Emmanuel Macron. Alors qu’il souhaitait l’investiture du parti présidentiel, Mohammed Moindjié fait exactement le même score.
Deuxième femme au niveau des scores (8.5%), Yasmina Aouny disposait pourtant d’une double étiquette, celle de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) et du Mouvement pour le développement de Mayotte (MDM).
« Les petits candidats » de ce premier tour sont finalement Antoine Autran (0.1%) et Ismaïla Djaza (0.7%). De son côté, Elad Chakrina a peut-être coûté à Issihaka Abdillah une place au deuxième tour. Candidat du parti Les Républicains en 2017, l’avocat obtient 7.1% en tant que postulant « divers droite » cette fois-ci.
Résultats dans la circonscription nord :
Estelle Youssouffa 21% (divers droite), Ramlati Ali 7.2% (députée sortante/Ensemble), Théophane « Guito » Narayanin 17.7% (divers centre), Issahaka Abdillah 14.5% (Les Républicains), Yasmina Aouny 8.5% (Nupes/MDM)), Mohammed Moindjié 7.2% (divers centre), Antoine Autran 0.1% (divers droite), Elad Chakrina 7.1% (divers droite), Ahamadi Boura 15.7% (divers gauche) et Ismaïla Djaza 0.7% (divers centre).
Mansour Kamardine largement en tête dans le sud
Dans la seconde circonscription de Mayotte, peu d’électeurs se sont déplacés aux urnes pour ces élections législatives, ce dimanche. Les 47% de votants ont néanmoins placé Mansour Kamardine (Les Républicains) et Issa Issa Abdou en tête de ce premier tour. Le député sortant recueille 32,3% des suffrages exprimés, son concurrent du MDM 19,6%. Complétant le podium, Madi-Boinamani Madi Mari n’est pas qualifié malgré ses 19%.
Il était de notoriété publique que la deuxième circonscription est sa chasse gardée. Mansour Kamardine, qui se présentait pour la cinquième fois aux élections législatives, ce dimanche, réalise un score plus qu’honorable. Le candidat des Républicains réunit en effet presque un tiers des voix exprimées (6.959 voix, soit 32,3%). Il est en bonne voie pour continuer de jouer son rôle dans l’opposition à l’Assemblée nationale, même si son camp devrait être relégué à un rôle mineur, étant donnés les résultats à l’échelon nationale.
Lors du second tour prévu dimanche prochain, le député sortant devra néanmoins faire face à Issa Issa Abdou (Mouvement pour le développement de Mayotte). Le centriste s’est effectivement emparé de la deuxième place de la circonscription, en récoltant 4.219 voix (19,6%). C’est seulement 121 votes de plus que Madi-Boinamani Madi Mari, le candidat investi par la coalition présidentielle Ensemble. Le jeune directeur général des services recueille 4098 voix (19%).
Le Rassemblement national fait 2,6%
A noter le bon score de Soula Saïd-Souffou, pour lequel 3.011 électeurs du sud ont voté, qui pointe à la quatrième place avec 14%. Mais aussi celui d’Ali Djaroudi, candidat de l’alliance de gauche Nupes (Nouvelle union populaire écologique et sociale), avec ses 1.062 voix.
La principale désillusion de cette course à la seconde circonscription est peut-être celle de Saïdali Hamissi. Le candidat investi par le Rassemblement national comptait sur le bon score de Marine Le Pen lors de l’élection présidentielle pour espérer toucher du doigt les bancs de l’Assemblée. Il échoue finalement à la septième place, avec 567 des voix (2,6%).
Quant à la mascotte mahoraise de cette élection, Toumbou Maurice dit « Mandela », il finit avant-dernier pour sa troisième campagne législative, avec 190 voix (0,9%). Si hilarante que soit sa candidature, elle trouve toute sa place dans une campagne qui n’a accouché que de trop rares débats programmatiques sérieux, que mériteraient pourtant les préoccupations des Mahorais.
Les résultats de la circonscription sud :
Mansour Kamardine 32,3% (député sortant/Les Républicains), Saïdali Hamissi 2,6% (Rassemblement national), Madi-Boinamani Madi Mari 19% (Ensemble), Soula Saïd-Souffou 14% (divers centre), Toumbou Maurice 0,9% (divers droite), Ali Djaroudi 4,9% (Nupes), Issa Issa Abdou 19,6% (MDM), Ahumad Salime 0,4% (divers droite), Anli Madi Ngazi 1,3% (divers centre), Mouhamed Abdou 2% (divers gauche) et Mouhamadi Mchami 2,9% (divers centre).
Un jeune homme tué au couteau à Longoni
Le village de Longoni connaît de nombreux affrontements entre habitants et forces de l’ordre depuis la mort, vendredi soir, d’un jeune de 22 ans pour une histoire de vol de portable. Autre événement dramatique de ce week-end, une sexagénaire a été tuée par une voiture à Tsingoni. Ivre, le conducteur a percuté violemment la terrasse de la victime, samedi matin.
Plusieurs drames ont émaillé ce week-end sur Mayotte. Le procureur de la République, Yann Le Bris, confirmait samedi que l’enquête après le décès d’un jeune homme de 22 ans, vendredi soir à Longoni, « avance rapidement ». Deux personnes sont mises en cause et actuellement en garde à vue. L’affaire « n’a aucun lien avec les événements récents à Koungou », fait-il cependant remarquer. Elle serait due à une confrontation entre habitants à la suite du vol d’un portable. Ce dernier a été dérobé sous la contrainte, vendredi après-midi, à un adolescent de 14 ans. Désirant récupérer le bien volé, des habitants ont voulu confronter dans la soirée ceux désignés comme auteurs. L’un des mis en cause a attaqué en retour avec un couteau ses accusateurs, tuant le jeune de 22 ans et en blessant gravement un autre âgé d’une vingtaine d’années. Dans le village, des barrages ont été érigés dans la matinée de samedi, « sans incident majeur » affirmait alors la gendarmerie. Cependant, le calme n’était pas totalement revenu, puisque tout au long du week-end, des affrontements avec les forces de l’ordre ont de nouveau éclaté.
Une femme fauchée par une voiture à Tsingoni
À Tsingoni, c’est la mort d’une femme sur la terrasse de sa maison qui a ému le village. Il était tôt samedi matin, quand une voiture conduite par un jeune homme âgé de 21 ans a violemment percuté la riveraine. Selon le frère de la victime, qui s’est exprimé au micro de nos confrères de Mayotte la 1ère, « le conducteur complètement ivre n’a pas su garder le contrôle de sa voiture. Il a percuté d’une manière dramatique et choquante ma sœur ».
Les solutions contre l’érosion poussent à Doujani

Pluies tropicales, extension de l’urbanisation, déforestation ou encore monoculture, l’érosion a de nombreuses causes et des conséquences dramatiques sur l’île aux parfums et son lagon. Pour tenter d’endiguer ce phénomène, le projet LESELAM 3, lancé en 2021, a créé un laboratoire grandeur nature sur un coteau agricole dans le quartier de Doujani.
Processus de dégradation et de transformation des reliefs, l’érosion est favorisée par les pluies tropicales et accentuée par l’urbanisation ou encore l’existence de parcelles agricoles cultivées sur des pentes, souvent en monoculture mais aussi sans couverture végétale ou paillage au sol. Chaque année, ce sont “20.000 tonnes de terre qui finissent dans le lagon de Mayotte et participent à son envasement”, détaille Germain Rolland, chargé de mission LESELAM au sein de l’association les Naturalistes de Mayotte. Afin de proposer des solutions à ce problème majeur, le troisième volet du projet LESELAM (lutte contre l’érosion des sols et l’envasement du lagon à Mayotte) a mis en place dans le quartier de Doujani une expérimentation sur un coteau agricole.
“Notre objectif est de créer une zone d’aménagement concerté (ZAC)”, explique Élise Guilloux, responsable d’opération aménagement urbain à l’établissement public foncier et d’aménagement de Mayotte (EPFAM). Sur 1.5 hectares s’étend alors la parcelle choisie pour mener à bien ce projet. “Nous avons choisi le quartier de Doujani car il a une topographie accentuée typique des reliefs mahorais avec des coteaux et une rivière encaissée”, poursuit la géographe urbaniste.
Deux bassins versants, deux objectifs
“À droite, nous avons laissé la parcelle en l’état actuel et à gauche, nous avons aménagé des intercepteurs hydriques et végétalisés”, expose savamment Élise Guilloux. Au bas des deux terrains : des ruissellomètres. Outils indispensables dont le bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) assure le suivi et quantifie les sédiments qui dévalent les pentes à chaque épisode pluvieux. “Cette expérience a déjà été menée à échelle réduite. Ici, nous voulons mettre en avant les bonnes pratiques et obtenir sur deux ou trois ans des données pertinentes pour étendre le modèle”, argumente Germain Rolland.
Mais alors en quoi consistent ces techniques ? Création de petits fossés destinés à canaliser l’eau et la conduire vers la ravine, pose de géotextile pour retenir les sols, revégétalisation et plantation d’espèces disposant d’un système racinaire dense. L’objectif ? Lutter par tous les moyens contre l’érosion en retenant la terre sur les flancs de la colline.
La communication comme arme principale
Aidés par les associations Mlézi Maoré et Espoir et réussite dans la réalisation des travaux, les équipes de l’EPFAM, des Naturalistes de Mayotte et du BRGM n’ont aujourd’hui qu’un seul but : pérenniser les aménagements. “Ce que nous avons mis en place ici, ce sont des choses qui peuvent être reproduites facilement et nécessitant peu de moyens”, affirme l’employée de l’EPFAM. Le but à terme ? “Que la population puisse se l’approprier.” Pour cela, Sandati et Arsalann parcourent au quotidien les quartiers à la rencontre des habitants afin de les sensibiliser. “Nous venons pour discuter et non pour moraliser”, s’exclame Arsalann, employé depuis août 2021 par les Naturalistes de Mayotte. “Nous les accompagnons, faisons un bilan, un suivi, et parfois nous les dirigeons vers des associations”, précise sa collègue Sandati. En shimaoré, en kibushi et parfois même en arabe, le courant passe mieux et tous les riverains peuvent être formés aux risques naturels. Dans une démarche pédagogique, le projet LESELAM 3 a également développé divers supports de communication destiné à tous. Car préserver les sols c’est aussi gagner en productivité agricole, préserver le lagon et ses poissons, mais surtout la santé de l’île et ses habitants.
Tereo, l’application aux services de la terre
L’érosion vous inquiète et vous souhaitez agir ? Pour aider les équipes à informer au plus près la population vous pouvez signaler sur l’application Tereo toute pratique vous paraissant dommageable pour l’environnement et les sols mahorais. Auto-construction, brûlis, talus… L’application vous permet de géolocaliser le lieu présentant un risque d’érosion. Rendez-vous sur https://tereo-naturalistesmayotte.sirap.fr/.