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FBI Mayotte, la fin brutale de la série

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Il y a cru jusqu’au bout, mais la réalité l’a rattrapé. Naftal-Dylan Soibri, producteur et réalisateur de la série mahoraise FBI Mayotte, a annoncé son arrêt, faute de financement. La nouvelle en a surpris plus d’un puisqu’un réel engouement s’est créé autour du projet. Dans cette interview exclusive, Naftal-Dylan Soibri nous explique en détails les raisons de cette fin soudaine et nous parle de son avenir.

Flash Infos : Comment s’est passé le tournage de la saison une de FBI Mayotte ?

Naftal-Dylan Soibri : C’était une belle expérience, mais en même temps très éprouvante pour toute l’équipe car avec les moyens que nous avions, nous devions être efficaces et organisés. Nous avons eu de grosses journées parce que nous ne pouvions pas nous permettre de mobiliser beaucoup de jours puisque chacun d’entre nous a sa vie à côté et son travail. Nous avons eu en tout deux semaines de tournage pour les cinq épisodes.

FI : Quels types de moyens aviez-vous ?

N-D. S. : Au début, nous n’avions pas la capacité de faire une telle production, mais ensuite nous avons bénéficié de la solidarité de la population, des entreprises privées et de certaines structures publiques. Je ne peux pas tous les citer, mais chacun nous a proposé ses services pour nous faciliter la production de la série. Il y a aussi des entreprises qui m’ont aidé financièrement ainsi que la préfecture pour la deuxième année consécutive. La première fois, elle m’avait subventionné pour acheter du matériel, et cette année, c’était pour payer les acteurs. Grâce à cela, j’ai également pu acheter des caméras professionnelles.

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FI : Vous avez annoncé récemment l’arrêt de la production de FBI Mayotte. Pour quelles raisons ?

N-D. S. : Tout simplement parce que je n’ai plus les moyens de produire la série, j’ai zéro euro au compteur. Mon plan était de diffuser la première partie pour attirer l’attention de certains qui auraient vu le potentiel, le talent, et qui auraient eu envie d’investir. Je pensais qu’avec l’engouement des cinq premiers épisodes, ils auraient fait le nécessaire pour que nous puissions produire la deuxième partie.

FI : Et cela n’a pas été le cas ?

N-D. S. : Non, pas du tout ! On m’a fait des promesses de subventions, d’accompagnement financier qui n’ont pas été tenues. J’y ai cru et j’ai avancé de l’argent et aujourd’hui, je me trouve dans une situation difficile. Je suis obligé d’arrêter la série et de me concentrer sur des productions qui seront plus rentables pour moi et ma société. C’est dommage parce que je faisais cela pour Mayotte et les Mahorais. C’est la population qui m’a motivé à mener ce projet. Je me suis dit que j’allais faire un sacrifice pour montrer de quoi nous sommes capables aussi à Mayotte.

FI : Est-ce donc une fin définitive de FBI Mayotte ?

N-D. S. : Malheureusement oui… La deuxième partie est plus ambitieuse que la première donc elle nécessitera plus de moyens, elle coûtera beaucoup plus cher. Maintenant, si dans les prochains jours, les personnes capables de me soutenir financièrement me disent qu’ils vont m’accompagner, nous pourrons reprendre le tournage. Pour l’instant, ce n’est pas possible, même si je créais une cagnotte comme certains me le suggèrent, il n’y aurait pas assez.

FI : Pourquoi la série n’a pas été diffusée sur la chaîne Mayotte la 1ere comme vous le souhaitiez ?

N-D. S. : La raison principale c’est que nous n’avons pas réussi à nous mettre d’accord sur la date de diffusion. Ils voulaient la diffuser en septembre et moi en juin. Ma stratégie était de la sortir en juin pour que je puisse démarcher les investisseurs cet été et enchaîner les cinq autres épisodes à la fin de l’année. Nous n’étions pas d’accord non plus sur le temps d’exclusivité ni sur le prix. Avec tout le travail que j’ai fait, ils m’ont proposé une somme que j’estime dérisoire pour la diffusion.

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FI : Quels retours avez-vous eu des téléspectateurs ?

N-D. S. : Ils ont été au rendez-vous, mais le fait que cela soit diffusé sur Youtube les a perturbés parce qu’ils n’ont pas l’habitude de regarder des séries sur cette plateforme. Au début, ils ont eu du mal, mais ils ont fini par s’y habituer. Pour l’instant, le nombre de vues est satisfaisant, mais je pense que cela va nettement augmenter parce que je sais que beaucoup de personnes attendaient que tous les épisodes soient disponibles pour tout regarder d’une traite. Pendant ces vacances, je sais que beaucoup vont regarder, je ferai donc le point vers septembre.

FI : Cela fait un an et demi que l’aventure FBI Mayotte a commencé, quel bilan faites-vous aujourd’hui ?

N-D. S. : C’était une expérience très enrichissante pour moi. J’ai dirigé une trentaine de personnes, nous sommes devenus une famille. La série a permis de créer des vocations, de faire rêver les gens et je suis triste que tout cela s’arrête de cette manière. Ce que je trouve dommage, c’est qu’il y a de nombreux jeunes mahorais qui me disent qu’ils veulent se lancer dans le cinéma à Mayotte, mais cela va être compliqué pour eux.

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FI : Comment se dessine l’avenir pour vous ?

N-D. S. : Je suis obligé de partir pour faire du cinéma ailleurs. C’est dommage parce que je suis rentré pour Mayotte, mais aujourd’hui je réalise que le territoire n’est pas prêt et n’a pas les fonds nécessaires pour soutenir les projets cinématographiques. Je vais donc arrêter le cinéma mahorais et me tourner vers l’étranger. Cela sera beaucoup plus compliqué pour moi de mettre en valeur Mayotte si je travaille à l’extérieur, c’est ce qui me rend triste.

FI : Avez-vous un regret ?

N-D. S. : Je ne regrette rien parce que j’ai essayé. Tout le monde a vu que j’ai fait tout mon possible pour sortir les cinq épisodes. Je suis fier du travail que mon équipe a accompli. Je suis aussi content d’avoir pu offrir ces épisodes aux fans de la série. J’avais l’espoir de créer de l’emploi, de faire uniquement de la production cinématographique, de faire connaître l’île à travers le cinéma, et d’exporter notre culture, mais il aurait fallu que je sois soutenu financièrement. Cependant, je remercie tous ceux qui m’ont aidé de quelconque manière.

La pharmacie des Badamiers officiellement fermée depuis le vendredi 15 juillet

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Malgré la solidarité des habitants du quartier, la pharmacie des Badamiers a dû fermer ses portes ce vendredi 15 juillet.

Si Mirasse Gataa, la pharmacienne titulaire des Badamiers, a longtemps espéré que l’agence régionale de santé de Mayotte lui redonne une nouvelle licence afin d’éviter de devoir fermer son officine, elle s’est malheureusement heurtée à la lenteur de l’administration française. Faute du précieux sésame pour exercer, l’ordre des pharmaciens l’a radiée de son annuaire le 6 juillet dernier, la forçant cette fois-ci à rendre les armes. C’est donc avec une grande tristesse qu’elle a dû se résoudre à baisser le rideau de fer ce vendredi 15 juillet.

« L’ordre des pharmaciens a radié ma pharmacie de son annuaire au cours d’une réunion qui s’est tenue le 6 juillet dernier. Je n’ai donc plus le choix, je suis obligée de fermer », regrette Mirasse Gataa, la pharmacienne titulaire des Badamiers, qui s’est fait retirer sa licence en mars dernier à la suite d’une décision du tribunal administratif de Bordeaux en 2ème chambre. Bref rappel des faits : depuis 2017, Samir Charafoudine, le pharmacien titulaire des Orchidées, contestait l’autorisation de création de la pharmacie des Badamiers par l’agence régionale de santé de l’océan Indien (l’ARS de plein exercice à Mayotte remonte à janvier 2020). À l’époque, l’ARS-OI avait jugé le dossier de Mirasse Gataa (ex-Boussaïdi) complet et avait autorisé sa création. Les créations d’officine obéissant à un quota de population par commune (7.000 habitants à Mayotte), le pharmacien titulaire des Orchidées n’avait donc pas pu réaliser son projet à Labattoir, le dossier des Badamiers étant arrivé plus rapidement que le sien.

Cependant, à force d’acharnement judiciaire (sa requête a été rejetée deux fois par le tribunal administratif de Mayotte et une fois par le conseil d’État de Paris), les avocats de Samir Charafoudine ont fini par trouver un oubli de documents dans le dossier de Mirasse Gataa. Oubli lié au code de l’urbanisme. En bref, il lui a été reproché d’avoir transformé un local d’habitation en local commercial sans avoir fait au préalable les demandes d’autorisation nécessaires. « Je ne suis pas en faute, c’est l’ARS-OI qui aurait dû constater cet oubli et ne pas autoriser la création de ma pharmacie », clame Mirasse Gataa qui se retrouve dans une situation désespérée depuis mars dernier. Le tribunal de Bordeaux en 2ème chambre a en effet cette fois-ci accédé à la requête de Samir Charafoudine et a fait annuler la décision de création de la pharmacie des Badamiers datant de 2017. Ni une, ni deux, ce dernier a redéposé son propre dossier de création d’officine… qui a été refusé par l’ARS ! Cette longue bataille judiciaire n’aura donc servi qu’à nuire à Mirasse Gataa, à son équipe et à sa patientèle, sans pour autant en faire profiter le titulaire de la pharmacie des Orchidées.

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Une grande quantité de médicaments va être détruite, dont les vaccins et l’insuline, pourtant fondamentaux pour les habitants de Mayotte.

Un silence radio de la part de l’ARS de Mayotte

La pharmacie des Badamiers étant déjà ouverte depuis cinq ans, sa titulaire espérait se voir redonner sa licence par l’ARS de Mayotte afin de pouvoir continuer à exercer. Dans ce but, elle a reconstitué tout son dossier de création sans omettre, cette fois-ci, aucun document. Mais la réponse de l’institution sanitaire se fait attendre. « D’autres dossiers de création nous sont parvenus entre temps, nous devons donc les examiner », a-t-elle stipulé à Mirasse Gataa sans donner d’autres détail. « Le pharmacien inspecteur de l’ARS est incapable de me renseigner et l’on m’a fait savoir que le directeur était en vacances ! », s’indigne la jeune femme, obligée de fermer boutique ce vendredi 15 juillet après que sa pharmacie s’est fait radier de la liste de l’ordre des pharmaciens. « Cette fois, je n’avais plus le choix. Déjà que nous exercions sans licence depuis le mois de mars dernier, je ne pouvais pas continuer sinon je m’exposais à de graves poursuites. ». En effet, une fois qu’une pharmacie est radiée de la liste de l’ordre, il lui est formellement interdit de continuer à vendre des médicaments.

« Je ne comprends pas que l’ARS de Mayotte ne me soutienne pas davantage alors que le territoire est pourtant considéré comme un désert médical ! », s’indigne Mirasse Gataa qui avait une patientèle fidèle. Plusieurs patients sont d’ailleurs venus lui témoigner son soutien dans cette épreuve qui, si elle ne s’arrange pas, la laissera couverte de dettes. Quant aux huit salariés de la pharmacie, leur patronne ignore pour le moment quel sera leur sort. « J’aimerais évidemment être le plus possible dans la solidarité vis-à-vis de mon équipe, mais il faut voir si je vais pouvoir suivre financièrement », déclare la titulaire, visiblement désemparée par la situation.

Une grande quantité de médicaments détruits

Si la pharmacie des Badamiers va rendre ses médicaments « standards » aux grossistes de l’île, elle est obligée en revanche de détruire tous les médicaments thermosensibles (vaccins, insuline, produits dérivés du sang) et les médicaments stupéfiants comme les anti-douleurs dérivés de la morphine. « C’est un gaspillage épouvantable car ces médicaments sont chers et arrivent par voie aérienne à Mayotte, ils sont donc plus compliqués à acheminer », déplore encore la mère de famille qui garde cependant en elle un petit espoir de voir sa situation s’éclaircir au retour du directeur de l’ARS de Mayotte mi-août. La fermeture de la pharmacie des Badamiers est en tout cas une grosse perte pour les patients de Labattoir qui seront obligés de se tourner vers la pharmacie de Petite-Terre, située rue du Commerce, saturant ainsi le système de soin de la commune.

Un réseau d’arnaqueurs aux « faux billets » devant le tribunal correctionnel de Mamoudzou

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À l’ouverture du sac, stupeur, il n’y avait que du papier en mauvais état à la place des billets promis.

Six personnes étaient jugées, ce mercredi 13 juillet, pour avoir escroqué leurs victimes avec la technique dite du « wash-wash ». Promettant une multiplication des billets par une technique bien à eux, ils prétextaient ensuite que le premier essai n’avait pas marché pour demander davantage d’argent.

Ils sont que trois sur le banc des victimes, ce mercredi 13 juillet, au tribunal correctionnel de Mamoudzou, mais ils pourraient être bien plus. Tous ont croisé la même bande de six prévenus (l’un étant absent et sous mandat d’arrêt) jugés pour « escroquerie ». Ces derniers proposaient une multiplication des billets par un procédé réalisé dans « leur laboratoire ». Les victimes n’avaient qu’à leur prêter une forte somme d’argent et le tour était joué. La complexité du processus repose sur le fait qu’il n’y ait pas de véritables « faux billets » dans cette histoire. Il s’agit à chaque fois de vrais fournis délibérément. Les escrocs leur appliquent alors une encre rouge dessus, préviennent les victimes que la manœuvre n’a pas marché cette fois et en profitent pour demander davantage pour qu’ils puissent rattraper le coup. Inquiets de l’état de leur investissement, ces dernières ne se méfient pas et rajoutent une nouvelle somme. En tout, plus de 80.000 euros (au moins) sont ainsi subtilisés sur la période 2019-2020.

« C’était comme de la magie », explique un jeune homme qui s’est fait avoir. Entré en contact avec la bande au moment de vendre son scooter, il ne s’est pas méfié quand on lui a promis de « fortifier (sic) son argent ». Désirant rejoindre sa compagne à La Réunion, il donne une première fois 8.000 euros, puis 8.500 euros à quelques membres du réseau. Ce n’est qu’à l’instant où il ouvre le dernier sac poubelle qu’il se rend compte de la supercherie. Des liasses de papiers en très mauvais état se trouvent en lieu et place de son argent promis. « Comment un garçon honnête comme vous peut croire qu’on peut multiplier son argent comme ça ? » demande Chantal Combeau, la présidente du tribunal correctionnel. « Je ne sais pas, je suis méfiant d’habitude », reconnaît la victime, penaude.

Des indépendants qui travaillent ensemble

Le pilier du réseau, selon les écoutes téléphoniques et les auditions, serait un Camerounais de 42 ans, arrivé à Mayotte en 2017. Plutôt costaud, mais obligé de comparaître assis à cause de problèmes de santé, celui-ci a admis aux enquêteurs avoir arnaqué « une dizaine de personnes ». Il s’est d’ailleurs fait pincer en premier lors d’un contrôle routier en juin 2020 en transportant une glacière remplie de billets sur son scooter. Il avait alors demandé à l’une de ses victimes qui était assise derrière lui de dire à la police que c’était à elle. Cette dernière avait bien évidemment refusé. La compagne du Camerounais, une Malgache de 45 ans, trempait aussi dans la combine, se faisant passer pour la secrétaire du « laboratoire ».  Celle qui est déjà en prison depuis le mois de janvier pour une affaire de faux papiers ne manquait pas d’initiatives puisqu’outre les loyers qu’elle percevait pour des appartements à Pamandzi, elle souhaitait doubler son compagnon, indiquent les écoutes. Un Congolais de 34 ans devait l’y aider, même si lui clame n’être que « le chauffeur » par intermittence.

Les trois autres, deux Comoriens de 37 et 28 ans et un Camerounais de 29 ans (cousin du premier), intervenaient également dans les opérations, voire en montaient de leurs côtés. « On était des indépendants », clame la tête du réseau. Un argument retenu par le substitut du procureur, Max Goldminc, au regard des faits. Dans ses réquisitions, il a souhaité que soit retiré le qualificatif de « bande organisée ». Puis, il a demandé que le tribunal condamne le Camerounais de 42 ans à deux ans de prison ferme, l’ex-compagne à dix-huit mois, le Comorien absent du procès à quinze mois, puis les trois autres à un an de prison. Le délibéré est attendu ce mercredi matin.

Yasmine Daoud, étudiante à Vatel : « L’accueil est à améliorer à Mayotte »

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Première école de management de l’hôtellerie et du tourisme sur l’île aux parfums, Vatel donne la chance à ses élèves d’acquérir de nouvelles compétences et surtout de les renforcer en leur accordant la possibilité de voyager. Trois jeunes étudiantes mahoraises – Yasmine Daoud, Léa Youssouf et Siti Boina – sont parties à la rencontre du monde hôtelier dans l’Hexagone dans le cadre d’un stage. Cinq mois de découverte, d’apprentissage et d’enrichissement professionnel. Retour sur leurs expériences respectives dans cette série.

En stage au Novotel à Clermont-Ferrand depuis le mois d’avril, Yasmine Daoud se sent comme un poisson dans l’eau au sein de l’hôtel du groupe Accor. Une immersion rendue possible après avoir rejoint en octobre 2021 la première promotion de la prestigieuse école Vatel. « Au début, je me suis beaucoup sous-estimée… Si j’en avais écouté certain, je ne serais peut-être pas là où je suis aujourd’hui », confie la jeune demoiselle. Un manque de confiance en elle dissipé en un claquement de doigts à en croire l’assurance affichée au bout du fil au moment d’évoquer son aventure professionnelle en plein cœur du centre de la France.

À plus de 8.000 kilomètres de sa terre natale, Yasmine Daoud s’intègre parfaitement à son nouvel environnement grâce au soutien inconditionnel de ses collègues ! « À mon arrivée, j’avais très peur, mais je suis entourée d’une équipe formidable et j’ai des formateurs bienveillants qui font très bien leur travail », affirme la réceptionniste. L’angoisse et le stress du départ ne semblent désormais être qu’un lointain souvenir…

Être attentif et au petit soin

Dès lors, la stagiaire a pour ambition de mettre à profit toute l’expérience acquise en Hexagone pour mettre en lumière le 101ème département. Un territoire aux multiples avantages et au potentiel reconnu, malheureusement trop souvent pointé du doigt en raison de ses aspects négatifs. « Les gens de l’extérieur ont souvent une mauvaise image de Mayotte alors que nous avons une très belle île qui mérite d’être exploitée », insiste l’apprentie. D’où son intention de faire bouger les lignes ! À commencer par l’accueil. « C’est ce qui donne envie aux clients de revenir. Il faut être attentif et au petit soin, mais aussi et surtout savoir mettre ses problèmes de côté le temps du travail… Ce qui n’est pas toujours le cas. »

Forte de cette approche différente et de cet enrichissement personnel, Yasmine Daoud souhaite donner l’exemple aux futurs étudiants de l’école Vatel et impulser une dynamique positive. « L’hôtellerie nous permet de découvrir du monde, d’autres cultures, d’échanger… À travers cette expérience, j’espère que je pourrais inspirer mes frères et mes sœurs. » Des propos qui ont de quoi motiver ceux qui veulent suivre ses traces ! C’est en tout cas l’objectif de l’ancienne élève du lycée du Nord, qui rêve d’ouvrir son propre hôtel de luxe à Mayotte. En attendant, la passionnée par la langue de Shakespeare compte bien bourlinguer aux quatre coins de monde et emmagasiner un maximum de « tips ».

Comores : Les sextapes d’un enseignant français divulguées sur internet embrasent la toile

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En guise de protestation, le Gouverneur de l’île autonome de Moheli a ordonné la fermeture de l’Alliance française de Fomboni, où était affecté l’enseignant soupçonné d’avoir publié ses ébats avec des jeunes filles comoriennes. Pour le moment, une enquête a été ouverte, mais il y a peu de chance qu’elle aboutisse à un procès étant donné que le mis en cause est déjà rentré chez lui en France.  

Quatre mois après le renvoi en France d’un enseignant pour des propos homophobes tenus à l’endroit de ses élèves du lycée français Henri-Matisse de Moroni, voilà un autre ressortissant français qui se trouve dans la tourmente. En effet, l’apparition depuis une semaine de nombreuses sextapes impliquant un ancien enseignant qui travaillait à l’Alliance française de Fomboni fait beaucoup parler en ce moment dans le pays. Dans ces vidéos, l’auteur filme ses ébats avec des jeunes filles comoriennes, dont certaines seraient des anciennes élèves. À Moheli où les faits se seraient produits, l’histoire scandalise.

Interrogée par le site Comores Infos qui est le premier média à révéler l’affaire, l’ambassade de France aux Comores a seulement réagi de façon évasive. « Nous venons d’apprendre l’existence de vidéos à caractère sexuel qui mettent en cause un ancien enseignant de l’Alliance française de Moheli. Il est important que soit procédé l’établissement des faits dans le respect de la présomption d’innocence et de la vie privée de chacune et chacun. Si comportements inappropriés ou pénalement répréhensibles, il appartient à la justice de se prononcer qu’elle soit comorienne ou française », écrit la chancellerie dans son communiqué du 12 juillet. Mais comment la justice comorienne peut-elle organiser un procès alors que le présumé auteur ne se trouve plus sur le territoire ? En effet au moment où les films sont apparus, l’enseignant incriminé, un certain Pascal Solet, avait déjà regagné son pays, la France. « Même s’il n’est plus là, la procédure peut aller jusqu’au bout. L’enseignant, s’il est reconnu coupable, pourrait être condamné par contumace », fait-on remarquer dans le sérail judiciaire.

Arrêt des activités de l’Alliance

Dans le pays, la fuite de ces vidéos a créé un scandale. Le 13 juillet, en signe de protestation, le Gouverneur de l’île autonome de Moheli, Mohamed Said Fazul a ordonné l’arrêt des activités de l’Alliance française de Fomboni jusqu’à nouvel ordre afin de clarifier la situation. Une manifestation pour condamner la publication de ces sextapes devait également avoir lieu sur l’île vendredi, mais elle a été annulée deux jours plus tôt. Aux dernières nouvelles, nous avions appris par la voix du substitut du procureur de l’île de Moheli, Djanfar Mouhoudhoir, qu’une enquête avait finalement été ouverte.

C’est le ministère public qui s’est autosaisi a déclaré le magistrat, samedi. « Certes le mis en cause n’est pas comorien et ne se trouve pas non plus au pays, mais si les faits s’avèrent, la justice comorienne est compétente. Le problème, la France n’extrade pas ses citoyens. Cela constituera automatiquement un obstacle pour la partie comorienne si elle souhaite organiser un procès », note Abdoulabstoi Moudjahidi. Cet avocat au barreau de Moroni a en revanche souligné que la justice française peut de son côté appréhender l’inculpé et mener ses propres enquêtes. Obtenir des éléments depuis les Comores ne sera toutefois pas possible puisque la convention d’entraide judiciaire en matière pénale liant les deux pays n’a été ratifiée que par la France.

Convention d’entraide judiciaire

En effet, Moroni et Paris n’ont jamais réussi à trouver un terrain d’entente sur le statut de Mayotte dans ladite convention. Voilà pourquoi cet accord judiciaire datant de 2014 n’est toujours pas entériné par les parlementaires comoriens a glissé un juriste. « Or, si la convention était ratifiée par les deux pays, cela aurait permis par exemple que des témoins qui se trouvent ici puissent être auditionnés soit par un juge français qui se déplacerait jusqu’aux Comores en présence bien sûr d’un homologue comorien, soit par un magistrat ici qui le ferait à sa place en envoyant des éléments à la justice française », a poursuivi Me Abdoulbastoi Moudjahidi. Ce dernier a également énuméré d’autres avantages qu’offrirait la convention si elle était entrée en vigueur des deux côtés.

Selon lui, en cas de procès, des personnes clés restées aux Comores auraient pu se rendre en France pour une comparution. « La convention d’entraide judiciaire a en gros inclus tous les aspects sauf l’extradition. Un tel accord permet d’éviter aussi les longues procédures. Les deux ministères de la justice peuvent communiquer sans passer par la voie diplomatique », a conclu, Me Abdoulbastoi. Au moment où nous écrivions ces lignes, la brigade de recherches avait seulement confirmé l’ouverture d’une enquête sans pour autant donner d’autres détails. De nombreuses informations relayées par la presse, notamment un article de Comores Infos publié jeudi décrivent cet enseignant comme un « prédateur sexuel », habitué à des attouchements sur mineures. Des parents ont même interpellé dans le passé la direction de l’Alliance pour ces comportements. La hiérarchie l’a seulement changé de classe. Selon certaines informations, pour obtenir des faveurs sexuelles, le mis en cause promettait des visas pour la France et des bonnes notes à ses proies. Pour l’heure, l’institution a fermé ses portes et sa directrice se trouverait même à la Grande Comore.

Inauguration de l’espace numérique de Poroani

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Une nouvelle plateforme numérique a été inaugurée ce mercredi 13 juillet à Poroani, en présence de la 2ème vice-présidente du conseil départemental, Tahamida Ibrahim, du 6ème vice-président en charge de la formation professionnelle et président du groupement d’intérêt public CARIF-OREF, Daoud Saindou-Malidé, ainsi que du maire de Chirongui, Bihaki Daouda.

C’est la 12ème plateforme numérique fonctionnelle que le GIP CARIF-OREF déploie dans les communes. Ce projet porté en collaboration avec la commune reçoit un très fort appui du Département, de l’État et des partenaires de l’orientation, de la formation et de l’inclusion du numérique. Symbole du service public de proximité, cette plateforme numérique décentralisée fonctionne dans l’esprit de la cité des métiers, c’est-à-dire un espace intégré de conseils et de ressources au service du public en recherche de repères, d’orientation et d’information sur les métiers, la vie professionnelle et l’accès aux droits. Elle aura pour mission d’aiguiller les usagers vers tous les moyens d’élaboration et de réalisation d’objectifs professionnels, mais aussi de les accompagner dans leurs choix en y associant l’ensemble des acteurs de l’insertion.

L’accompagnement à l’orientation sociale et professionnelle des jeunes et des publics très éloignés de l’emploi restant l’une des priorités de la collectivité, celle-ci fait le choix de poursuivre cette politique d’installation et de renforcement de l’offre de services des espaces numériques sur Mayotte. « Cela vient compléter l’un des objectifs que nous affichons dans notre projet pour Mayotte 2021-2028, qui est de favoriser l’accès au numérique pour tous et de simplifier le parcours de l’usager », a déclaré la vice-présidente.

 

Une campagne d’appels à candidature de conciliateurs de justice

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Le tribunal judiciaire de Mamoudzou lance une campagne d’appels à candidature de conciliateurs de justice. Cette institution présente un intérêt majeur dans le fonctionnement de la justice civile du quotidien, permettant aux justiciables d’avoir l’opportunité de mettre fin à leur litige plus rapidement et avec accord homologué par le juge ayant force exécutoire.

Plusieurs conditions sont à remplir pour être nommé conciliateur : il faut être majeur, il faut jouir de ses droits civiques et politiques, il ne faut être investi d’aucun mandat électif dans le ressort de la cour d’appel où il exerce, il ne faut pas exercer d’activité judiciaire à quelque titre que ce soit (délégué du procureur, médiateur, assesseur, gérant de tutelle, etc.), il faut justifier d’une formation ou d’une expérience juridique et faire état de compétences qualifiant particulièrement le candidat pour exercer ces fonctions.

Le candidat adresse au magistrat coordonnateur de la protection et de la conciliation de justice du tribunal judiciaire dans le ressort duquel il souhaite exercer ses fonctions : une lettre manuscrite indiquant les motifs qui le déterminent à se porter candidat, un curriculum vitae, ou encore une attestation sur l’honneur. Les candidats intéressés peuvent adresser leur candidature par voie électronique à recrutement.tj-mamoudzou@justice.fr.

À réception de la lettre de candidature, le magistrat coordonnateur de la protection et de la conciliation de justice du tribunal judiciaire saisit le procureur de la République pour recueillir son avis sur le candidat (casier judiciaire, enquête de moralité, jouissance des droits civiques et politiques, etc.). Il vérifie également que le candidat respecte les règles d’incompatibilités. Pendant l’instruction de la candidature, le magistrat coordonnateur de la protection et de la conciliation de justice peut proposer au candidat d’effectuer un stage de découverte auprès de conciliateurs de justice en exercice.

De manière à permettre au candidat de rencontrer plusieurs conciliateurs de justice et de les accompagner lors de leurs permanences, il est préconisé une durée de stage de deux mois minimums. Le magistrat coordonnateur de la protection et de la conciliation de justice sollicite, s’il l’estime nécessaire, l’avis du ou des conciliateurs de justice ayant accompagné le candidat sur l’opportunité du recrutement. Ces vérifications effectuées, le magistrat coordonnateur de la protection et de la conciliation de justice convoque le candidat à un entretien à l’issue duquel il transmettra le dossier de candidature accompagné de son avis, au premier président de la cour d’appel.

Opération de destruction de charbonnière illégale au lieu-dit « Mlima Mahojani »

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Le 11 juillet dernier, la direction départementale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (DAAF) avec l’appui de la gendarmerie, a procédé à la destruction au lieu-dit « Mlima Mahojani », commune de Dzoumogné, d’une charbonnière illégale d’un volume initial de 60 mètres cubes dans le cadre du plan d’actions de la mission inter-service de l’eau et de la nature de Mayotte (MISEN 976).

La DAAF rappelle que la pratique du charbonnage est strictement réglementée et que les contrevenants à la réglementation s’exposent à des poursuites au titre du code forestier. Des actions de surveillance sont régulièrement menées par les services de l’État. Elles visent à préserver l’environnement et à sanctionner toute action illégale constatée.

Le pôle agricole de Mro Mouhou à Bandrélé prend forme

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Yves-Michel Daunar, directeur de l’EPFAM (à d.) aux côtés de l’un des agriculteurs.

Ce mercredi 13 juillet, une visite du pôle agricole de Mro Mouhou (commune de Bandrélé) a été organisée par la municipalité et l’établissement public foncier et d’aménagement de Mayotte (EPFAM). La mairie et le conseil départemental ont réussi à réunir 19 hectares de terrain pour y installer 11 agriculteurs soigneusement sélectionnés sur dossier. Ces derniers sont d’ores et déjà en cours d’installation même s’il reste encore beaucoup à faire pour que le pôle soit totalement opérationnel.

Consciente des problématiques de disponibilité du foncier agricole pour les porteurs de projet et du frein que cela représente pour l’agriculture, la mairie de Bandrélé a décidé de « prendre le taureau par les cornes ». Elle a ainsi récupéré 13 hectares de terrain auprès des personnes qui les occupaient illégalement, mais à l’amiable et en leur versant une

indemnité. « Les négociations ont quand même duré près d’un an », précise Élodie Chêne, la directrice de communication de l’établissement public foncier et d’aménagement de Mayotte (EPFAM) avec lequel la mairie collabore sur ce projet de pôle agricole. Le foncier municipal a été enrichie de 6 hectares de foncier départemental pour un total de 19 hectares de surface agricole mise à la disposition de 11 agriculteurs. Ce projet s’inscrit dans la politique de la commune de Bandrélé et de la communauté de communes du Sud de mettre en œuvre un système alimentaire ancré dans le territoire, résilient et durable. La municipalité s’est d’ailleurs déjà engagée dans la construction de marchés couverts à Bandrélé et à Hamouro et souhaite en permettre un approvisionnement en produits issus de l’agriculture locale.

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Les parcelles sont d’ores et déjà en cours d’exploitation.

Un pôle totalement opérationnel d’ici un an

Lors de la visite, seuls cinq agriculteurs ont pu être présents, mais tous se sont réjouis de voir enfin le projet prendre forme. Il faut dire que la convention entre la mairie de Bandrélé et l’EPFAM date d’avril 2018, que les agriculteurs ont été sélectionnés en juin 2020 et que ce n’est que depuis mai 2022 qu’ils ont pu commencer à s’installer sur les terrains mis à leur disposition au travers de baux ruraux. En octobre 2021, le conseil départemental a financé la construction de réserves d’eau individuelles pour quatre d’entre eux. L’EPFAM, maître d’ouvrage et maître d’œuvre pour l’installation des agriculteurs, prévoit la construction d’équipements collectifs (bâtiment commun, réserves d’eau communes, etc.). Mais des études de faisabilité sont encore à prévoir pour cela. Le coût global de ces équipements s’élève à six millions d’euros et l’EPFAM est encore à la recherche de financements. L’établissement accompagnera également les agriculteurs dans leurs demandes de prêts pour leurs équipements individuels. Pour le moment, leur organisation n’est pas encore fixée. « Le système de coopérative peut être une piste pour eux, mais il y en a d’autres. Ce sera à eux d’en décider en temps et en heure », souligne la directrice de communication de l’EPFAM.

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Quatre agriculteurs ont obtenu un financement du conseil départemental pour la construction de réserves d’eau individuelles.

Dans l’ensemble, les agriculteurs sont très satisfaits du projet, même si certains se plaignent de la lenteur de l’avancée de l’aménagement. En particulier ceux qui se sont installés loin de la route et qui ont hâte que des pistes d’accès à leurs parcelles soient enfin tracées. Maraîchage, bananes, manioc, papayes et ananas constitueront les principales cultures même si l’une des agricultrices a parié sur les plantes d’ornements. Côté élevage, les poulets ont le vent en poupe, ce qui n’étonnera personne à Mayotte, même si canards et bovins feront également partie du programme. Plus original, Assani Boinaïdi a décidé d’ajouter des ruches pour produire du miel local même s’il prévoit aussi des poules pondeuses et des canards. « Je suis agriculteur professionnel depuis 2017 et, jusqu’à présent, j’exploitais une parcelle familiale et faisais du maraîchage sur mon toit. Le fait d’avoir un terrain au pôle agricole de Mro Mouhou est une grande avancée pour mon activité ! Je vais pouvoir produire plus et satisfaire davantage de clients », s’enthousiasme le jeune homme qui souhaite également solliciter l’aide de l’EPFAM pour obtenir sa certification agriculture biologique.

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Les agriculteurs et les officiels ont suivi la visite avec une grande attention.

Si beaucoup de travaux restent encore à faire, l’EPFAM estime que le pôle agricole de Mro Mouhou sera totalement opérationnel d’ici un an. Une bonne nouvelle pour l’agriculture locale et pour la santé des Mahorais qui pourront ainsi bénéficier de produits locaux et biologiques vendus dans les marchés couverts de la commune de Bandrélé.

Dawiya Abdou, l’enfant prodige du handball mahorais

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Dawiya Abdou a été élue meilleure ailière droite lors de l’European Open Championship de handball en Suède au début du mois de juillet. ©FFHB

La jeune handballeuse de 16 ans a été élue meilleure ailière droite lors de l’European Open Championship de handball en Suède au début du mois de juillet. Une consécration de plus dans sa courte carrière déjà bien remplie. Déterminée à intégrer l’équipe de France de handball, l’adolescente met toutes les chances de son côté pour y arriver, avec le soutien de toute sa famille.

À première vue, Dawiya Abdou est une jeune fille comme les autres qui aime passer du temps avec ses amies et qui profite de son adolescence. Cependant, à la différence des autres, elle est une talentueuse handballeuse qui ne peut se permettre de faire des écarts ou de faire la fête comme les adolescentes de son âge. Elle a un planning qu’elle doit respecter à la lettre pour progresser. « Je suis en sport étude, donc je vais au lycée et je m’entraîne tous les jours pendant la pause déjeuner ou en fin de journée et je fais aussi de la musculation », raconte-t-elle. Pas le temps donc s’ennuyer.

La sportive est ravie de la vie qu’elle mène car elle a un objectif précis : celui d’intégrer l’équipe de France de handball. Pour l’heure, elle joue en national 1 à Bruguières (Haute-Garonne) près de Toulouse et fait également partie de la sélection de l’équipe de France féminine des moins de 16 ans. C’est ce qui lui a permis de prendre part à l’European Open Championship de handball en Suède au début du mois de juillet. Son équipe a décroché la troisième place, mais Dawiya Abdou a été élue meilleure ailière droite de la compétition face à toutes les autres joueuses européennes présentes. « Quand on m’a annoncé la nouvelle, j’étais bien évidemment contente, mais je ne m’y attendais pas », avoue-t-elle. Compétitrice sur le terrain, elle se dit modeste et fair-play en dehors. Serait-ce la recette du succès ?

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Dawiya Abdou et son père également ancien coach Ahmed Abdou.

Baignée dans le handball depuis l’enfance

Dawiya Abdou n’a pas choisi le handball par hasard. Elle évolue dans ce monde sportif depuis son plus jeune âge. Sa mère, ses tantes, ses oncles… Tous pratiquent la discipline. Elle a donc fréquenté les terrains depuis sa plus tendre enfance. Elle a commencé à jouer alors qu’elle n’avait que cinq ans, et son coach n’était autre que son père Ahmed Abdou, entraîneur du Combani Handball Club. « Elle passait tout son temps au terrain pour s’entraîner. Parfois, sa mère n’était pas contente, d’autres me disaient que c’est une fille et qu’elle devrait faire autre chose, mais Dawiya insistait », dévoile son papa. Ce dernier est fier du parcours de sa fille et des choix qu’il a dû faire pour sa réussite.

Dawiya Abdou a été formée à Mayotte au Combani Handball Club jusqu’à l’âge de 11 ans. À cause de l’insécurité grandissante sur l’île, ses parents décident de l’envoyer vivre dans l’Hexagone avec sa tante et sa soeur cadette. « Au départ, elle n’y est pas allée pour le handball, mais plutôt pour avoir un meilleur cadre de vie. Mais elle suivait sa tante, qui joue aussi, aux entraînements, et elle a rapidement été repérée par les clubs », indique Ahmed Abdou. Même si l’éloignement avec sa famille a été dur à vivre selon la principale concernée, son père et ancien coach est persuadé d’avoir fait le bon choix. « À Mayotte, elle n’aurait pas progressé parce qu’ici on a nos limites. En métropole, il y a toutes les structures nécessaires, un réel accompagnement. Le fait d’être partie lui a permis de réaliser son rêve », assure-t-il. Dawiya Abdou est du même avis que lui et elle compte saisir toutes les opportunités qu’elle aura. « Il faut toujours s’accrocher et ne pas abandonner. Avec beaucoup de travail, on peut tout faire », clame-t-elle. Une chose est sûre, la jeune handballeuse a un avenir prometteur. Lors de la prochaine rentrée, elle souhaite intégrer un centre de formation pour se perfectionner.

La policière faisait des faux pour toucher 25.000 euros

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En arrêt maladie et habitant en métropole, la brigadière continuait d’obtenir le versement de prestations sociales propres à Mayotte.

Le SATPN, le service administratif et technique de la police nationale, s’est rendu compte que le versement de prestations sociales à une brigadière de Mamoudzou jusqu’en septembre 2021 posait question. Celle-ci était en arrêt de maladie depuis janvier de la même année, date à laquelle elle et sa famille ont quitté le territoire mahorais. Plus grave, tous les justificatifs présentés par la mère de famille s’avèrent être des faux. Elle a été condamnée par le tribunal correctionnel de Mamoudzou au remboursement d’une partie de la somme et à un an de prison avec sursis, ce mercredi 13 juillet.

Le petit jeu aurait pu continuer longtemps si les ressources humaines de la police nationale n’avaient pas flairé l’embrouille. Entre janvier et septembre 2021, une brigadière du commissariat de Mamoudzou a sollicité plusieurs dispositions propres au statut des fonctionnaires à Mayotte comme la sujétion géographique (l’augmentation de 40% du salaire) et le supplément de traitement familial. Toutefois, ces demandes interrogent. La mère de famille de 46 ans avait, en effet, sollicité des billets d’avion sans retour pour la métropole, en janvier 2021. En arrêt maladie, elle s’est installée avec mari et enfants en Dordogne.

L’affaire aurait pu être qu’une banale erreur administrative ou un oubli, mais ces prestations sont versées sur la base de justificatifs. Et c’est là le hic, aucun document présenté n’était vrai. L’Inspection générale de la police nationale (IGPN) a pu le vérifier. L’attestation d’employeur du mari au centre hospitalier de Mayotte s’avère bidonné par exemple. Le CHM le confirme, tout comme ledit époux ayant quitté l’établissement en décembre 2020. Informé de la supercherie, ce dernier n’en revient pas, son épouse a imité sa signature sur le document. Même chose pour les preuves de la scolarité de deux des trois enfants du couple, l’un et l’autre ont déjà quitté le territoire mahorais avec leurs parents. Enfin, les quittances de loyer ne manquent pas non plus d’irrégularités. Elles mentionnent deux adresses successives, alors qu’il s’agit en réalité du même logement à Tsoundzou 1. En outre, l’ancien mandataire du couple a déclaré que les loyers du premier bail ne lui étaient pas versés, tandis qu’aucun mandataire n’a été retrouvé pour la deuxième adresse, où le loyer est de 1.500 euros, soit plus cher que l’autre. En tout, 25.000 euros ont été ainsi versés par l’État à celle qui est dans la police depuis novembre 2000.

« Aucune espèce d’impunité »

Ces petites combines, le SATPN les a déplorées et a demandé le remboursement des sommes indues, le mardi 28 juin, lors de l’audience correctionnelle, au tribunal de Mamoudzou. Le procureur Yann Le Bris a lui requis, dans un ton plus grave, « aucune espèce d’impunité ». « Je ne voudrais pas qu’on salisse la maison police, alors que ça démontre justement la transparence de celle-ci », a-t-il fait observer. Pour lui, le tribunal doit condamner la brigadière au remboursement des sommes indues, à dix mois de prison avec sursis et qu’une mention de la condamnation soit bien inscrite sur son casier judiciaire.

Absente pour raison médicale lors du procès, la policière était défendue par maître Aurore Baudry. L’avocate a rappelé que sa cliente a toujours clamé que les faux présentés ne sont pas de sa main, hormis l’attestation d’employeur de son mari. « Son casier est vierge. Elle n’avait jamais aucun problème avec la hiérarchie », rappelle-t-elle, avant de noter que le montant relevé au cours de la prévention manque de précisions. Pareil pour les quittances de loyer, si l’un des deux mandataires n’a pas été trouvé, « ça ne veut pas dire qu’il n’existe pas », argue son conseil.

Le tribunal correctionnel a donné son délibéré, ce mercredi 13 juillet. La policière a été condamnée à un an de prison avec sursis et au paiement de 3.675 euros. En outre, il lui est interdit dorénavant d’exercer la profession de policière.

« Ce n’est pas possible d’avoir des activités à Mayotte sans corruption »

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Un vendeur de véhicules a truqué un marché public en 2012 avec l’aide du président et du directeur du Sivom centre.

Pour l’achat de deux camions-bennes par le Sivom centre en 2013, trois hommes ont été condamnés par le tribunal correctionnel de Mamoudzou, ce mercredi. Le vendeur était un entrepreneur, passé plusieurs fois par la case prison, qui s’est arrangé avec le président du syndicat et le directeur pour obtenir le marché à 450.000 euros. Et les véhicules dans tout ça ? Ils sont bien arrivés, mais avec an de retard et beaucoup moins neufs que prévus (ils valaient environ 20.000 euros).

Au moment où les deux camions-bennes sont arrivés en février 2014, le président du Sivom centre, le syndicat en charge du ramassage des déchets, a vu rouge. « J’ai dit qu’on ne les prendrait pas. À ce moment-là, la guerre était déclarée », raconte celui qui est alors conseiller municipal de Tsingoni. Les véhicules censés être neufs datent en réalité de 2002 et coûtent environ 8.000 euros et 12.000 euros. Une somme bien loin du marché conclu 450.000 euros (avec la maintenance). Le coup était d’autant plus dur que le vendeur est un ami, un métropolitain de 61 ans, arrivé à Mayotte dans les années 90. « Je le connaissais depuis qu’il vend des voitures sur l’île », argue l’ancien élu, aujourd’hui âgé de 55 ans, au tribunal correctionnel de Mamoudzou, ce mercredi.

Mais leurs liens vont devenir un problème en 2012 quand le Sivom centre veut acquérir deux camions-bennes pour assurer le ramassage des déchets. Le vendeur de véhicules est intéressé. Mais pour avoir le marché, il faut passer par un appel d’offres, dans lequel figurent cinq propositions. C’est là que l’amitié va rentrer en jeu. Selon le gérant, une somme de 20.000 euros aurait été versée à l’élu mahorais. Un procédé normal a décrit cet ancien condamné à de la prison pour recel aux enquêteurs (absent du procès, il vit aux dernières nouvelles à Sada). « Ce n’est pas possible d’avoir des activités à Mayotte sans corruption. J’arrosais tout le monde », avait-il expliqué alors. À la barre, ce mercredi, l’ex-président du syndicat conteste toujours le versement quelconque d’argent, même s’il admet « des faveurs » entre les deux hommes. Le tribunal en veut pour preuve le 4×4 prêté par le vendeur à l’ancien élu et un autre acheté 20.000 euros (alors qu’il en vaut normalement le double). « Des faveurs » à la suite de l’appel d’offres certes, mais que les juges ont pris en compte dans le cadre du délit de corruption.

Une enveloppe de 2.000 euros pour le directeur

L’autre personne impliquée dans le trucage du marché public en 2012, c’est le directeur général des services. Selon les membres de la commission d’appel d’offres, il aurait été aussi insistant que son président pour que le marché soit attribué au « bon candidat ». Un avantage donné alors qu’il a reçu une enveloppe de 2.000 euros de son président et en présence dudit candidat.

Et « les faveurs » ne s’arrêtent pas là. Alors qu’il s’était engagé à livrer les camions « sous 45 jours », les véhicules du gérant tardent à arriver. Pas grave, en décembre 2012, il établit quand même deux bons de livraison. L’ex-président s’assure auprès de la trésorerie en février 2013 que le montant est bien viré. « Il m’avait dit qu’il avait besoin de l’argent pour faire sortir les camions des douanes », raconte l’ancien élu. « Quand c’est votre argent, vous payez sans avoir le véhicule ? », lui rétorque Chantal Combeau, la présidente du tribunal. « Et 450.000 euros, ce n’est pas un peu beaucoup pour payer la douane ? » Finalement, les deux camions arrivent bien à destination, mais seize mois en retard, en février 2014. Et alors qu’ils devaient être neufs, ils coûtent en réalité 20.000 euros et datent de 2002.

Alors que l’ombre de l’entrepreneur plane sur toute cette affaire, ce sont les deux Mahorais qui ont dû répondre aux questions du tribunal. Le DGS, qui travaille dorénavant sur un autre poste au Sidevam, dément l’enrichissement personnel. Selon lui, il a bien reçu une enveloppe de 2.000 euros, mais « pour la mort de son neveu ». « Il a eu le malheur d’accepter une tradition locale », ajoute son avocate, Fatima Ousseni, qui fait référence ici au versement d’argent lors d’un décès et pas à la corruption. Comme maître Jean-Paul Ekeu, avocat de l’ancien élu, elle pointe un dossier qui repose uniquement sur les déclarations du vendeur. « Aucune infraction n’a été constatée », tente-elle auprès des juges.

Le tribunal correctionnel a condamné l’entrepreneur de 61 ans à un an de prison ferme, 25.000 euros d’amende et une interdiction de gérer une entreprise commerciale pendant quinze ans. L’ancien élu devra s’acquitter de 20.000 d’euros et reçoit une peine d’inéligibilité de cinq ans. L’ex-directeur obtient la même peine d’inéligibilité et 5.000 euros à régler à la justice.

Défilé du 14-Juillet : les troupes à l’honneur pendant près de deux heures

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L’un des moments poignants de cette cérémonie : le passage tout en chant du régiment du service militaire adapté.

L’avenue Andriantsouli à Mamoudzou a été prise d’assaut, ce jeudi matin, à l’occasion du défilé du 14-Juillet. Sous le regard avisé de la population venue en masse, les troupes – gendarmerie nationale et maritime, détachement de la Légion étrangère de Mayotte, régiment du service militaire adapté, police nationale et municipale, service départemental d’incendie et de secours et administration pénitentiaire – ont paradé pendant près d’une heure, quelques minutes après la remise de sept décorations au cours de la prise d’armes.

L’homme soupçonné des viols de Bonovo abattu à Tsararano

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Les policiers de Mamoudzou sont intervenus exceptionnellement en zone gendarmerie pour procéder à l'interpellation du principal suspect dans les affaires de viols à Bonovo.

Au cours d’une intervention, ce mercredi, vers 16h, à Tsararano, le principal suspect dans des affaires de viols sur mineurs à M’Tsapéré a été tué par des policiers, après s’être lui-même porté des coups de couteau au niveau du ventre. Agé de 37 ans, cet habitant de Doujani tentait de quitter Mamoudzou à bord d’un véhicule.

Le contrôle routier effectué par des policiers de la brigade anticriminalité avant le rond-point de Tsararano, ce mercredi, à 16h, n’était pas le fruit des hasards. « L’un des occupants de ce véhicule était en effet soupçonné d’être l’auteur de plusieurs viols, pour certains commis sur des mineurs », indique le procureur de la République, dans un communiqué. Selon nos informations, et alors que le Parquet n’a pas encore confirmé l’identité, il s’agirait bien d’un habitant de Doujani, âgé de 37 ans, soupçonné des viols commis début juin dans le quartier Bonovo à M’Tsapéré. Nous rapportions à l’époque des enlèvements au milieu de la nuit, puis des viols sur deux jeunes filles de 8 et 9 ans (voir Flash Infos du 16 juin), mais son ADN figure dans cinq autres affaires du même type.

Il a blessé un policier

Il était activement recherché par le commissariat de Mamoudzou, qui en avait fait l’une de ses priorités. Ce mercredi, il était à l’arrière d’une voiture qui se dirigeait vers le sud, quand le contrôle a mis fin à sa fuite. À la vue des policiers, les deux personnes à l’avant sont parties en courant et sans demander leur reste. « Son véhicule étant immobilisé, le suspect se donnait alors immédiatement plusieurs coups de couteau au niveau du ventre, se blessant très grièvement. Les forces de l’ordre tentaient immédiatement de le désarmer, sans y parvenir. Le mis en cause retournait alors son couteau contre les policiers, et blessait l’un d’eux au bras », détaille le procureur.
Un autre policier présent a alors fait usage de son arme. Le principal suspect a succombé ensuite à ses blessures avant l’arrivée des secours. « Les investigations à venir permettront notamment de connaitre les causes du décès, les coups de couteau portés pouvant en être la cause. L’autopsie de la personne décédée interviendra samedi prochain », annonce le Parquet.

Cérémonie des diplômés pour les néo-bacheliers de l’association MESSO

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À la date du vendredi 29 juillet, l’association MESSO ainsi que ses partenaires organisent la cérémonie des diplômés des néo-bacheliers 2022 à la médiathèque Poroani à partir de 9h. Créée en 2017, la structure a gagné le soutien de plusieurs acteurs du territoire du fait de son savoir-faire et de la pertinence des actions menées. Aujourd’hui, c’est toute une ingénierie de projet, des offres de services et des assistances à maitrise d’ouvrage qui y sont proposées aux collectivités dans l’optique de mettre le développement de l’île au centre de ses préoccupations.

Cette cérémonie des diplômés est l’occasion de célébrer les efforts des jeunes en situation de vulnérabilité pour leur travail effectué tout au long de l’année scolaire. Au cours de cette journée, il y aura diverses animations (théâtre, concert, danse et chant traditionnel) des jeunes de chaque lieu de vie MESSO. Un grand nombre de prix seront remis aux nouveaux diplômés. En effet, l’association MESSO souhaite récompenser tous les jeunes qui ont été assidus, travailleurs et engagés au cours de cette année scolaire. Différentes catégories seront récompensées : Baccalauréat, CAP, Brevet, BTS.

Une nouvelle gouvernance pour le Parc naturel marin de Mayotte

Mercredi 6 juillet, le conseil de gestion du Parc naturel marin s’est réuni au centre d’affaires de l’aéroport à Pamandzi pour procéder aux élections du président, des quatre vice-présidents et des membres du bureau. Le quorum était largement dépassé avec 39 membres présents (en salle et en visioconférence) sur les 46 membres dont le conseil est composé.

La séance a commencé sous la présidence des délégués du gouvernement, Maxime Ahrweiller, secrétaire générale des affaires régionales, représentante du préfet de Mayotte et Patrick Musique, commandant de la base navale de Mayotte, représentant du préfet de La Réunion. À la suite de l’élection du président, celui-ci a pris la présidence de la séance afin de procéder aux votes suivants.

Abdou Dahalani a été réélu président du conseil de gestion du Parc avec 72% des voix. Né à Mayotte en 1960, il est un témoin actif qui œuvre pour le développement du territoire depuis 1986.  Ses différentes fonctions lui ont permis de contribuer aux travaux relatifs aux évolutions institutionnelles, législatives et réglementaires de l’île et à l’élaboration des politiques publiques des territoires.

Membre du conseil de gestion du Parc depuis sa création, il siège en tant que président du conseil économique, social et environnemental de Mayotte (CESEM), aujourd’hui dans la catégorie des collectivités territoriales.

Régis Masseaux a été élu à l’unanimité comme vice-président issu de la catégorie des organisations professionnelles. Pêcheur professionnel, il siège au conseil de gestion en tant que représentant des syndicats locaux de pêche professionnelle.

Madi Saindou a été élu à l’unanimité comme vice-président issu de la catégorie des associations d’usagers de loisirs. Pêcheur et fabricant de pirogues, il siège au conseil de gestion en tant que représentant local des pêcheurs en pirogue.

Naïlane Attibou a été élu par la majorité comme vice-président issu de la catégorie des associations environnementales. Membre de la fédération mahoraise d’associations environnementales (FMAE), il siège au conseil de gestion en tant que représentant d’association ou de fédération de protection de l’environnement.

Éric Bellais a été élu à l’unanimité comme vice-président issu de la catégorie des personnalités qualifiées. Directeur de l’école d’apprentissage maritime (EAM), il siège au conseil de gestion en tant qu’expert dans le domaine de la formation maritime.

Le bureau est composé du président et des quatre vice-présidents auxquels s’ajoutent six autres membres choisis au sein de leurs catégories respectives. Les représentants qui ont été ainsi élus sont

Laïthidine Ben Saïd, maire de Mtsamboro dans la catégorie des collectivités, Pierre Baubet, représentant de coopérative de pêche dans la catégorie des professionnels, Joris Condro, représentant local des apnéistes dans la catégorie des usagers de loisirs, Jeanne Wagner, représentante de l’association Oulanga Na Nyamba dans la catégorie des associations et fédérations de protection de l’environnement, Esméralda Longépée, experte dans le domaine des sciences humaines et sociales dans la catégorie des personnalités qualifiées. Parmi les représentants de l’Etat, les délégués du gouvernement ont désigné la direction des affaires maritimes (DMSOI) pour siéger aux réunions du bureau du Parc.

Mansour Kamardine demande l’envoi d’une inspection de l’institution judiciaire

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Dans un communiqué envoyé, le député LR Mansour Kamardine souligne que l’activité des forces de l’ordre en matière de police aux frontières est littéralement anéantie depuis plusieurs semaines par la remise systématique en liberté d’immigrés clandestins par la Justice. « Au sein de l’institution judiciaire même, il semblerait que les règles du droit soient écartées au profit de la philosophie personnelle d’acteurs de l’institution judiciaire. C’est inacceptable ! »

 

Pourtant, le parlementaire rappelle que la lutte contre l’immigration irrégulière est bien une priorité affichée du gouvernement et l’un des trois axes de la circulaire de politique pénale territorialisée pour Mayotte signée par le Garde des sceaux le 11 mars dernier.

De plus, en matière de délégations de l’autorité parentale, de nombreuses décisions de Justice sont prises selon lui sans respect des règles de droit, mettant en péril l’avenir de jeunes personnes et par conséquences, à terme, la sérénité publique.

C’est pourquoi, Mansour Kamardine a demandé au Ministre de la Justice d’envoyer, en urgence, à Mayotte, une inspection de l’institution judiciaire portant sur l’application par les acteurs du droit en matière de lutte contre l’immigration clandestine et sur les délégations de l’autorité parentale. « L’institution judiciaire ne peut être le lieu d’où certains organisent la fabrique des clandestins à Mayotte et la couveuse des bandes barbares qui terrorisent la population ! »

 

Derniers préparatifs avant le défilé du 14-Juillet

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Les automobilistes coincés dans les embouteillages, ce mardi matin, ont pu le remarquer. L’avenue Andriantsouli, à Mamoudzou, a servi à la répétition générale du défilé du 14-Juillet, pendant plus d’une heure. Légion étrangère, régiment du service militaire adapté, marine nationale, gendarmes départementaux ou mobiles, policiers nationaux et municipaux, mais aussi pompiers et surveillants de prison y ont pris part. Ils reviendront à Mamoudzou, ce jeudi, à 8h, pour le véritable défilé.

 

Treize étudiants mahorais obtiennent leur diplôme d’État d’infirmier

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Treize des vingt-six étudiants de la promotion 2019-2022, appelée « Hippocampe », sont diplômés.

Treize étudiants de l’institut de formation en soins infirmiers de Mayotte viennent d’obtenir leur certificat d’État d’infirmier. La cérémonie de remise de diplômes a eu lieu à l’institut de formation de soins infirmiers ce mardi. L’heure était à la fête, avant que ces « petits » nouveaux soient plongés dans la réalité du travail.

Sourires aux lèvres, larmes aux yeux… L’émotion est à son comble ce mardi 12 juillet dans le patio de l’institut de formation en soins infirmiers de Mayotte. Encensé tour à tour, chaque diplômé récupère son attestation de réussite. Ce petit bout de papier symbolise l’aboutissement de trois années d’études à l’IFSI Mayotte ! Sur les 26 étudiants inscrits en septembre dernier pour le compte de cette troisième année, la moitié seulement a le bonheur de recevoir le précieux sésame ce jour-là. « Nous avons plusieurs sessions pour présenter le diplôme d’État et certains vont le repasser en décembre parce qu’il leur manque certaines choses comme des stages, le travail de fin d’étude, etc. D’autres vont aussi redoubler, mais nous continuons à les accompagner jusqu’au bout », assure Carine Piotrowski, la directrice de l’école.

La crise sanitaire intervenue dès le deuxième semestre peut justifier ce taux de réussite de 50% au sein de la promotion 2019-2022, appelée « Hippocampe ». « L’institut a été fermé du jour au lendemain, l’équipe pédagogique a alors essayé de rebondir sur l’enseignement à distance. Et les terrains de stages ont accepté de les prendre, ils ont pu continuer leur formation. » Les principaux concernés gardent un souvenir amer de cette période, à l’instar de Latuf Dhoifir, l’unique garçon diplômé. « C’était compliqué, notamment en stage car j’étais en médecine, le service qui accueillait les patients atteints du Covid. C’était très intense ! » Une situation pas facile à gérer, mais c’était sans compter sur la volonté intacte du jeune homme, passionné par le métier. « Je voulais faire quelque chose de polyvalent et qui bouge beaucoup : cela correspond totalement à ce que je veux. » En immersion dans différents pôles à Mayotte, à La Réunion et en Hexagone, il affiche clairement une préférence pour la réanimation. « J’espère qu’ils vont me prendre là-bas », croise-t-il les doigts.

Un poste à la clé

Fraîchement diplômés, ces nouveaux infirmiers ont de fortes chances de rapidement mettre le pied à l’étrier… En effet, leur avenir, du moins pour les premières années de leur carrière professionnelle, semble tout tracé. Présents tous deux à cette cérémonie, le directeur du centre hospitalier de Mayotte, Jean-Mathieu Defour, et le recteur, Gilles Halbout, souhaitent déjà les embaucher ! « Même s’il y a de la concurrence ailleurs, venez à l’hôpital ! Nous nourrissons de gros projets et nous avons besoin de vous », lance le premier. Rapidement rejoint par le second : « Nous recrutons aussi à l’Éducation nationale. Il y a encore des postes vacants donc vous êtes les bienvenus. »

Malgré l’offre du responsable de l’académie, l’hôpital reste la première option pour une grande majorité d’entre eux. « Je veux faire évoluer mon île, nous avons besoin d’infirmiers ici. Nous les faisons venir de la métropole ou de l’étranger alors nous, Mahorais, devons rester travailler ici. Je veux commencer au CHM, avant peut-être d’évoluer vers le libéral. Mais nous verrons cela en temps et en heure », indique Faizina Djanffar. La jeune femme est impatiente de commencer le travail malgré une certaine appréhension. « C’est un métier qui demande beaucoup de responsabilités car nous avons la vie des patients entre les mains alors que je suis quelqu’un de très stressée. J’ai peur des erreurs médicales, mais j’ai bien été formée, je me sens prête », ajoute-t-elle, avant d’affronter la dure réalité du travail d’infirmier à Mayotte. Fait non négligeable, la profession offre également de nombreuses opportunités. Il suffit de regarder les échelons gravis par le directeur du CHM, lui-même infirmier à ses débuts !

Rania Saïd, de son rêve d’hôtesse de l’air à directrice de Vatel Mayotte

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Rania Saïd est à l’origine de l’ouverture le 11 octobre 2021 de Vatel Mayotte.

Passionnée de tourisme depuis son plus jeune âge, Rania Saïd est une femme d’opportunité et d’inspiration. Forte de ses expériences au sein de la compagnie aérienne Air Austral, du Groupe Marriott, de la SIM et du comité du tourisme, la quadragénaire est aujourd’hui à la tête de l’école Vatel. Un parcours atypique pour celle qui entend former les futurs managers des grands établissements de demain.

 « Nos jeunes ont besoin de rêver et de se projeter ! » Rania Saïd ne manque jamais l’occasion de prendre exemple sur son parcours pour ouvrir le champ des possibles. Diplômé d’un bac littéraire au lycée de Mamoudzou, la native de la ville chef-lieu sait déjà ce qu’elle veut : devenir hôtesse de l’air dans le but de travailler dans le tourisme. Mais rapidement c’est la douche froide. « J’étais trop petite, il faut mesurer au minimum 1m70 », sourit-elle plus de vingt ans plus tard. Sa mère malgache l’invite alors à s’orienter vers des études d’infirmière.

En 2000, Rania Saïd intègre l’institut de formation aux carrières administratives, sanitaires et sociales de Dieppe au sein de laquelle elle ne côtoie que des jeunes issus des territoires ultramarins. Le concours en poche, l’habitante de Cavani s’envole pour l’institut de formation en soins infirmiers en Seine-Saint-Denis. « Mais ce n’était pas pour moi », admet-elle. Son style naturel et son excentricité ne collent pas avec la rigueur de la profession. « J’aime être coquette alors qu’il faut être dans la discrétion à l’hôpital. Les blouses blanches, ce n’était pas moi ! »

Six années chez Air Austral

Ni une ni deux, elle traverse la métropole et atterrit à Nice où sa tante travaille à l’aéroport. « Cet univers du voyage qui me plaisait tant est finalement revenu au galop. » Rattrapée par ses souvenirs, elle rejoint un centre de formation, « pas loin de Roissy », pour évoluer comme agent de comptoir. Et c’est à la suite d’un stage de quatre mois chez Air Austral que son aventure professionnelle débute réellement. « J’ai passé six années féériques au service commercial et marketing. » Hasard de la vie ou non, la compagnie aérienne lui propose même de réaliser son rêve d’enfance. Trop tard ! « Je voulais voir autre chose. »

Sa soif de découverte l’envoie à Londres. « J’avais eu la chance de nouer beaucoup de partenariats avec les hôtels, notamment durant les eductours. » Au pays de Shakespeare, Rania Saïd fait face à un nouvel affront : la barrière de la langue. Durant quatre mois, elle suit des cours d’anglais intensifs avant de rejoindre les rangs du célèbre Groupe Marriott, comme « executive lounge ». « J’avais notamment en charge la grande clientèle du Moyen-Orient. Mon job consistait à la fidéliser et à la connaître au détail près. »

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À travers son parcours inspirant, Rania Saïd veut inviter la jeunesse mahoraise à croire en ses rêves.

Vatel Maurice de 2013 à 2016

Ce n’est qu’en 2012 que la mère d’une petite-fille de trois ans repose enfin ses valises sur son île natale. Direction la société immobilière de Mayotte. « Beaucoup de biens ne trouvaient pas preneurs, il fallait donc les valoriser », indique celle qui se voit en ce temps-là créer un poste taillé sur mesure pour mener à bien sa mission. Puis intervient sa première rencontre avec Vatel. Alors président du conseil général, Daniel Zaïdani veut former des cadres mahorais en lien avec le tourisme avec l’école de l’Île Maurice. Comme à son habitude, Rania Saïd fonce sans remords. Et parmi la dizaine de postulants, elle est la seule sélectionnée. Une nouvelle fois, elle prend ses cliques et ses claques pour suivre le programme Bachelor avant de sortir avec un master en 2016. « Durant quelques mois, j’ai développé une activité de tourisme culturel qui rentrait dans le cadre de mon projet de fin d’étude. »

Une rencontre fortuite au festival Liberté métisse à La Réunion avec Michel Ahmed la rapatrie à Mayotte au début de l’année 2018. Responsable communication et promotion au comité du tourisme du 101ème département pendant trois ans, elle se rend très vite compte des carences en termes de compétences, mais aussi du manque de professionnalisme dans le milieu. Poussé par son mentor mauricien, Rania Saïd profite de l’apparition du Covid-19 pour chapeauter son projet d’école Vatel Mayotte jusqu’à son ouverture officielle le 11 octobre dernier !

Les managers de demain à portée de mains

Alors que la première promotion, composée de six filles et deux garçons, se trouvent actuellement en stage depuis avril pour une durée de cinq mois, la directrice tire un premier bilan positif. « Nous ne pouvions pas nous rater ! La présence de Salomé, une collègue sortie de Vatel Paris, est une chance inouïe », insiste celle qui gère principalement le volet administratif. Preuve de ce lancement réussi, l’entité mahoraise jouit déjà d’une belle renommée. « Plein de professionnels et d’intercommunalité sont au taquet pour collaborer avec nous, c’est une grande fierté. Ils sont ravis de la formation pratique et théorique qui fait découvrir les quatre services opérationnels tels que la réception, la salle, la cuisine et la house keeping, et surtout, ils ont conscience qu’ils ont à portée de mains les managers de demain. » D’où l’importance du recrutement en cours pour la prochaine rentrée prévue en octobre. « La sélection des élèves est importante car elle joue sur notre réputation. » C’est en tout cas le cheval de bataille de Rania Saïd : mettre au service du territoire des diplômés munis d’une solide expérience et d’une ouverture vers l’international. La crème de la crème !

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes