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Concerts de Sexion d’Assaut : un an de prison avec sursis retenu contre Daniel Zaïdani

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Daniel Zaïdani perdra son siège de conseiller départemental de Mayotte s’il ne fait pas appel de la décision de justice dans l’affaire des concerts de Sexion d’Assaut.

Le tribunal correctionnel de Mamoudzou a tranché, ce mardi 30 avril. L’ex-président du conseil départemental de Mayotte, Daniel Zaïdani, est condamné à un an de prison avec sursis dans l’affaire des concerts de Sexion d’Assaut en 2012. La peine est assortie d’une privation des droits civils et civiques pendant trois ans et de 25.000 euros d’amende. Il peut perdre ses fonctions de conseiller départemental du canton de Pamandzi s’il ne fait pas appel dans les dix jours.

Le sourire affiché aux côtés de Marine Le Pen, il y a une quinzaine de jours, est désormais crispé. Ce mardi matin, Daniel Zaïdani, ex-président du conseil départemental de Mayotte, a été condamné à un an de prison avec sursis. L’exécution provisoire n’a pas été retenue par le tribunal correctionnel de Mamoudzou, l’élu garde donc son mandat de conseiller départemental du canton de Pamandzi s’il fait appel dans les dix jours suivant sa condamnation. La justice lui reprochait de détournements de fonds publics et des contournements des marchés publics en 2012 et 2013, quand il était à la tête du tout jeune département français (de 2011 à 2015). Il y a d’abord cette série de concerts du groupe de rap Sexion d’Assaut à Madagascar, Comores et Mayotte. L’organisation se fait de manière opaque, sur des deniers publics. « Il fallait organiser une tournée, on s’est assuré qu’ils puissent venir à Mayotte », s’est défendu le Pamandzien, lors de son procès, le mardi 19 mars. A l’époque, une subvention signée avec le producteur des rappeurs, assurait le cachet des trois représentations à hauteur de 45.000 euros. Une autre a servi à financer les billets d’avion. Alain Kamal Martial (voir encadré), alors directeur du service culturel départemental, a imputé l’opération à Daniel Zaïdani, qui est parti à Madagascar à l’époque pour assister au festival à Diego-Suarez.

Deuxième fait qui a suscité l’intérêt des juges, l’organisation d’un foutari au domicile du chef de la collectivité, le 12 août 2012, avec l’argent du contribuable (5.000 euros). Si pendant le ramadan, il était de coutume que le Département organise un repas de rupture du jeûne, il se fait généralement de manière publique avec les représentants des autorités locales. Là, les 200 invités, si certains étaient des notables locaux, avaient le point commun d’être des soutiens de l’élu mahorais. En outre, Catherine Vannier, la présidente du tribunal correctionnel, avait relevé que Saïd Omar Oili, ex-président du conseil général et rival politique de Daniel Zaïdani, avait organisé aussi ce type d’événement chez lui, mais à ses frais. Pour la localisation de la cérémonie, le mis en cause avait souligné que « la seule habitation [du conseil général] disponible était celle à Kani-Kéli ». « C’était beaucoup plus excentré, la grande majorité des personnes se trouvent à Mamoudzou et en Petite-Terre. »  Cassandre Morvan, la substitute du procureur de la République, y a vu plutôt une fête financée sur des fonds publics qui n’était rien d’autre qu’un achat de voix électorales. « Ces personnes ont bien été régalées aux frais du conseil départemental », a noté la magistrate.

Un an de prison avec sursis était requis

L’achat de deux véhicules du CD était également visé dans la prévention. Sans passation de marché public, pourtant obligatoire lorsque le montant de l’achat dépasse les 15.000 euros, les deux SUV [pour Sport utility vehicule, en anglais] ont été acquis au sein de la concession Peugeot mahoraise. « Des élus se sont étonnés de ces acquisitions compte-tenu des difficultés du Département », avait souligné la juge Catherine Vannier. Choisis par Alhamid Aboubacar (voir encadré), les deux véhicules ont coûté 39.100 euros pour l’un et 31.600 euros pour l’autre. Outre le fait d’avoir confié l’achat à un collaborateur plutôt que le service « logistique et moyens », il est reproché à l’élu une utilisation non prévue des véhicules. En effet, l’enquête de la section de recherche de la gendarmerie a permis d’établir que des élus utilisaient le parc automobile à des fins privés. Daniel Zaïdani aurait même sollicité à plusieurs reprises un des chauffeurs pour aller chercher sa femme et ses enfants. Tenant compte de l’ancienneté des faits, la substitute du procureur a requis un an d’emprisonnement avec sursis à l’encontre de l’ancien président de la collectivité mahoraise. Elle a demandé aussi qu’il soit privé de ses droits civils et civiques pendant cinq ans et interdit d’exercer toute fonction publique pendant la même durée, ainsi qu’une amende de 40.000 euros.

Le tribunal a suivi le Parquet pour la peine de prison avec sursis. En revanche, la durée de la privation des droits civils et civiques est réduite à trois ans et l’amende à 25.000 euros.

Les deux présumés complices relaxés

Aux côtés de Daniel Zaïdani, Alain Kamal Martial Henry et Alhamid Aboubacar étaient jugés pour complicité, respectivement pour les concerts de Sexion d’Assaut et l’achat des véhicules. L’ex-directeur du service culturel départemental, aujourd’hui représentant du Département de Mayotte au Mozambique, est relaxé. C’est la même chose pour Alhamid Aboubacar, l’ancien collaborateur qui avait supervisé l’achat des deux véhicules.

L’eau non-conforme à Mamoudzou, à Koungou et en Petite-Terre

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L’Agence régionale de santé (ARS) alerte, ce jeudi matin, sur deux non-conformités relevées sur le réseau d’eau potable. « Des analyses reçues ce jour font état, après examen par le laboratoire départemental de Mayotte, de deux non-conformités de la qualité de l’eau. Ces résultats imposent de prendre des mesures de précaution en urgence pour garantir la potabilité de l’eau consommée par la population », prévient l’agence.

Plusieurs secteurs sont touchés. Il y a d’abord l’ensemble de Petite-Terre, soient les villages de Dzaoudzi, Labattoir et Pamandzi. Dans les communes de Koungou et Mamoudzou, une partie des villages sont concernés. Koungou, Majicavo 1 et 2, Hauts-Vallons pour la première (Longoni, Trévani et Kangani ne sont pas sur le même réseau). Pour Mamoudzou, il s’agit de Kawéni, M’tsapéré, Ambassadeur, Doujani et Passamaïnty (quartier de Ngnambo Titi uniquement). Mamoudzou village, Cavani, ainsi que le sud de Mamoudzou (Tsoundzou 1 et 2, Vahibé et une large partie de Passamaïnty) sont sur des réseaux où aucune non-conformité n’a été relevée.

Bouillir l’eau

Comme à chaque fois maintenant, l’ARS « demande à l’ensemble de la population de ces secteurs de faire systématiquement bouillir l’eau avant de la boire, faire à manger ou se brosser les dents. L’ébullition permet de stériliser l’eau et d’éliminer ainsi toutes les bactéries présentes. Cette eau peut être stockée dans un récipient dédié, conservée à l’abri de la chaleur et peut être utilisée pendant 48 heures ». L’agence indique que « des nouveaux contrôles seront effectués dans les tous prochains jours afin de suivre l’évolution de la situation ». Elle promet une communication des résultats.

Il s’agit de la deuxième situation de ce genre sur l’île, ces dernières semaines. Le 6 septembre, les villages d’Acoua, Sohoa, Chiconi, Coconi, Ongojou, Sada, Ouangani, Poroani et Miréréni (commune de Chirongui) ont fait l’objet d’une alerte pour des bactéries coliformes retrouvées dans l’eau. La situation était revenue à la normale, le dimanche 10 septembre.

Le maire de Tsingoni condamné à douze mois de prison avec sursis

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Bacar Mohammed, ici lors de la visite du ministre de la Santé François Braun en novembre 2022, a été condamné par le tribunal correctionnel de Mamoudzou pour prise illégale d’intérêts.

Le tribunal correctionnel de Mamoudzou a rendu, ce mardi matin, sa décision concernant deux faits reprochés à Bacar Mohamed. Il a été condamné à douze mois de prison avec sursis, 15.000 d’euros d’amende et une peine d’inéligibilité de trois ans avec exécution provisoire pour prise illégale d’intérêts. Il a été relaxé pour atteinte à la liberté d’accès aux marchés publics.

Au cours de l’audience du 28 mars, le président départemental du parti Les Républicains a dû s’expliquer à la fois sur des contrats passés avec des entrepreneurs locaux qui ne respectaient pas les règles des marchés publics et la vente de terrains à des proches, notamment sa fille, à des prix très avantageux (trois euros le mètre carré). Ce dernier point, qui constitue une prise d’illégale d’intérêts, a fait l’objet d’une délibération du conseil municipal, le 16 mai 2020.  Le terrain nu de 1.160 m2 situé entre la bibliothèque de Mroalé et la route départementale a été vendu à quatre acheteurs. Le prix fixé à trois euros par mètre carré donne un total de 3.480 euros. Dénonçant une cabale politique d’une élue d’opposition, le maire avait justifié ce tarif préférentiel en rappelant qu’il était appliqué à Tsingoni depuis la régularisation foncière de propriétaires déjà installés. Mais ici, il s’agissait d’acquisition et non de régularisation. Le conseil municipal, devant le tollé généré, a fait annuler en février 2022 la délibération.

« Le maire décidait seul »

Pour les marchés, c’est la chambre régionale des comptes (CRC), qui se penche régulièrement sur les finances des collectivités, qui avait décelé un problème. En effet, plusieurs marchés ont été découpés selon la technique du « saucissonnage ». C’est-à dire que les prestations étaient séparées les unes des autres pour que le montant total n’atteigne pas les plafonds nécessitant une procédure plus stricte de mise en concurrence. Par exemple, la rénovation de l’école de la mosquée du vendredi de Tsingoni en 2016 a fait l’objet de deux factures distinctes (58.000 euros pour l’extérieur, 66.700 euros pour l’intérieur). Mises ensemble (124.700 euros), elles dépassaient le plafond de 90.000 qui nécessite de passer par le bulletin officiel des marchés publics et des annonces légales. Pareil pour des travaux réalisés sur les différents terrains de football de la commune. La société chargée des travaux a établi un montant pour chaque site. Autre problème et non des moindres, s’il y a eu une mise en concurrence pour ces marchés, il n’y en a plus aucune trace à la mairie. La CRC a été incapable de trouver les devis. Le maire avait affirmé, le 28 mars, qu’il y avait des problèmes d’archivage à la mairie, mais que des progrès avaient été faits depuis. Il s’était également pris à son ancien adjoint, le jugeant responsable des irrégularités.  Pourtant, l’une des employés communaux avait chargé le maire, au cours des auditions, en affirmant que le maire « décidait seul ».

Pour prise illégale d’intérêts, celui qui est maire de Tsingoni depuis 2014 et actuel candidat aux élections sénatoriales a été condamné à douze mois de prison avec sursis, une peine d’inéligibilité de trois ans et 15.000 euros d’amende. La vice-procureure, Delphine Moncuit, avait demandé une peine d’inégibilité de cinq ans avec exécution provisoire, ainsi que vingt-quatre mois de prison avec un sursis simple et 7.000 euros d’amende.

Deux entrepreneurs mahorais, le gérant d’une entreprise de peinture à Tsingoni et un spécialiste de l’équipement sportif du nord de Mayotte, ont été également condamnés pour avoir profité des marchés irréguliers.

Bacar Mohamed réagit à sa condamnation

Le désormais ex-maire de Tsingoni a pris acte de la décision du tribunal. Il la trouve « sévère eu égard aux griefs qui [lui] sont reprochés ». « Je fais remarquer qu’on ne me reproche ni un enrichissement personnel ni une rétrocommission quelconque », poursuit-il. Sans évoquer la prise d’illégale d’intérêts (la vente de terrains à sa fille), il dit « continuer toujours à nier avec vigueur » le délit de favoritisme. 

Sur la suite, « il appartient maintenant à mon successeur de maintenir l’unité que j’ai mise en place depuis 2014 au sein de la majorité municipale actuelle, et ce jusqu’à la fin de la mandature en cours ». Même s’il peut toujours faire appel (cela ne suspend pas la décision), il remercie sa majorité, les agents municipaux et les habitants de sa commune de leur confiance. 

« De toute évidence, face à ce procès purement politique, je ne me laisserai pas facilement abattre et me réserve le droit, en concertation avec mon avocat, de faire appel pour laver mon honneur », prévient-il.

La barge « Chatouilleuse » va entrer en scène

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1- « Chatouilleuse » (à droite) s’installe aux côtés de sa grande sœur, « Karihani ».

Présente dans le lagon depuis la semaine dernière, « Chatouilleuse », dernière-née du chantier naval de l’océan Indien (CNOI) de l’île Maurice, va bientôt accueillir ses premiers passagers. Ce mardi matin, une présentation au travers d’une conférence de presse a eu lieu sur ce nouvel amphidrome qui permettra d’embarquer 392 passagers entre Grande-Terre et Petite-Terre.

Ce mardi matin, en gare maritime de Mamoudzou, la barge « Chatouilleuse » a été présentée par les agents, les capitaines et par le directeur Moussa Kassim, du service des transports maritimes (STM) du Département en présence de Ben Issa Ousséni, président du conseil départemental, d’Ali Omar, vice-président, et de Soihirat El Hadad, conseillère départementale de Pamandzi. L’objectif de cette visite était de révéler officiellement la nouvelle barge, qui va rapidement rejoindre ses grandes sœurs.

« Chatouilleuse », mais aussi « Imane » sa sœur jumelle, ont pour avantage de pouvoir embarquer deux rangées complètes de camions, ce qui n’était pas le cas sur les anciens amphidromes tel que le Georges Nahouda. La capacité de chargement est donc passée à six camions et 24 véhicules. Ces deux barges, pourront embarquer chacune 400 passagers au total, en comptant les huit membres d’équipage. « Chatouilleuse » est plus petite que ses aînées, avec 39,50 mètres, contre 60 mètres, « pour mieux entrer dans la cale sèche au STM en Petite-Terre et ainsi, évitant les remorquages jusqu’à Maurice », explique Ali Omar, vice-président du Département, chargé des transports. La question que l’on peut se poser, c’est d’où vient le choix de ce nom, la Chatouilleuse ? Pour le vice-président, « c’est un symbole fort », qui caractérise l’attachement du Département « à la mémoire et aux grandes figures de Mayotte ».

Vers une transition écologique

Ce nouvel amphidrome participe à la modernisation de la flotte du STM, dans l’objectif « d’innover et d’installer des moteurs moins polluants », affirme Ali Omar. C’est donc dans une volonté de s’inscrire dans une démarche de transition écologique qu’a été réalisée l’acquisition de ce nouveau navire. Une stratégie également nécessaire pour l’obtention de fonds européen de développement régional (Feder), qui finance 83 % des 14,5 millions d’euros investis pour l’acquisition des deux nouveaux amphidromes, « Chatouilleuse » et « Imane ». Cette démarche se traduit principalement par l’évolution de la motorisation, adoptant le diesel électrique, qui permet ainsi que la rendre plus silencieuse et plus rapide que ses sœurs.

« La rigueur de contrôle sera renforcée »

Autre point innovant à découvrir sur cet amphidrome, la diffusion de messages de sécurité sur les écrans, se lançant automatiquement au démarrage de la barge. Également dans une dimension écologique, depuis le 1er avril, les tickets papiers ont disparu pour laisser place à une carte magnétique. En corrélation avec ce changement, « la rigueur de contrôle sera renforcée grâce à l’automatisation », prévient Ali Omar. Une surveillance accrue pour permettre « d’augmenter les recettes d’exploitation, car nous assurons seuls les charges et investissements de ces services », admet-il.

D’ici quelques jours, les passagers pourront faire la traversée à bord de la nouvelle barge. Selon le vice-président en charge des transports, sa mise en service est prévue « le plus rapidement possible ». Dès que toutes les conditions seront réunies, elle sera mise en service au niveau du quai Ballou, afin de remplacer alternativement le « Maoré Mawa » et le « Saffari ».

Des navettes maritimes et des quais rénovés

Le projet de navettes maritimes verra le jour à l’horizon 2026. Les gares maritimes devraient être implantées à Iloni et Longoni, « notre avant-projet sur les gares maritimes est en cours de finalisation avec les services de l’État » a réaffirmé le troisième vice-président du Département. D’après lui, les autorisations réglementaires seront obtenues « d’ici un an et demi », puis suivront les travaux. Simultanément, l’appel d’offres sera lancé pour un futur opérateur, qui devra « investir dans une flotte de navettes adaptées à notre lagon et aux contraintes de nombre de passagers », rappelle Ali Omar. En sus de ce projet, le Département continue d’étudier la mise en place d’un service de transport maritime de fret, en provenance de Longoni « pour désengorger le trafic des poids-lourds », notamment sur les traversées de Koungou et Kawéni. En complément, en coordination avec les services de l’État, il prépare aussi les chantiers de réparation des quais Issoufali et Ballou. Ces travaux auront lieu au cours du second semestre 2023.

Phénomène sismo-volcanique à Mayotte : Préparation sur-mesure d’une campagne explosive

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Le Bureau de recherches géologiques et minières est sur le point de réaliser une campagne de mesures dans le but de récolter des donnes nécessaires pour localiser plus précisément le phénomène sismo-volcanique. Mais avant de procéder à des tirs de charges explosives enfouies, l’établissement public de référence dans les applications des sciences de la Terre pour gérer l’imagerie, les ressources et les risques du sol et du sous-sol doit installer tout le matériel en un temps record. Entretien avec Jean-Michel Baltassat, ingénieur géophysicien au BRGM et responsable des opérations en terre pour cette campagne.

Flash Infos : Vous venez d’enfouir l’un des 72 géophones dans le cadre d’une campagne de mesures intitulée REFMAORE sur une ligne traversant Mayotte d’Ouest en Est. En quoi consiste-t-elle ?

Jean-Michel Baltassat : Ces géophones sont des capteurs que nous mettons en place tous les 350 mètres le long d’un profil de 30 kilomètres à terre qui s’étend depuis M’Tsamboro jusqu’à la plage de Moya, pour réaliser un échantillonnage spatial régulier. Ils vont nous servir à enregistrer les zones sismiques que nous allons générer par 10 tirs de charges explosives – mises à feu au fond de forages de 25 mètres de profondeur de manière à ce que le maximum d’énergie parte dans le terrain et qu’il n’y ait pas de danger à la surface – réalisés sur la même ligne du vendredi 9 au jeudi 15 octobre. Cette ligne de mesure est également prolongée en mer sur 70 kilomètres par 10 capteurs, micro-OBS, posés au fond de l’eau par les équipes de l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer) depuis le Marion Dufresne.

FI : Quelles sont les particularités de ces géophones ? Quelles données supplémentaires vont-ils pouvoir nous apporter en plus de ce que nous savons déjà à l’heure actuelle ?

J-M. B. : Ce ne sont pas les géophones en particulier, mais l’ensemble de la configuration de la manipulation qui va engendrer des ondes. Nous allons faire ce que nous appelons de la sismique active par opposition à la sismique passive, qui se contente d’enregistrer les ondes générées naturellement, notamment par les séismes. Avec ce dispositif qui est bien calibré au niveau géométrique, nous allons pouvoir déterminer avec précision les vitesses sismiques en profondeur. La distribution de ces dernières, aussi bien en terre qu’en mer, va nous permettre à mieux connaître la structure de Mayotte et à mieux positionner, par la suite, les séismes qu’ils ne le sont aujourd’hui. La bonne localisation des séismes va aider à mieux comprendre les phénomènes auxquels le territoire est soumis mais également à mieux les surveiller. Mais le traitement et la valorisation de ces données vont prendre du temps… Nous n’aurons pas les résultats avant 2021 !

FI : Une fois que vous aurez réalisé ces tirs et que vous aurez récupéré ces données, qui sont censées apporter une plus-value non négligeable dans la compréhension du phénomène sismo-volcanique que subit Mayotte depuis 2018, ce type d’opération sera-t-il amené à se reproduire à l’avenir ?

J-M. B. : Nos collègues de l’Ifremer, de l’Ipgp (Institut de physique du globe de Paris) et nous-mêmes avons des propositions de compléments d’investigations, qui ne seraient plus sur un seul profil mais plus répartis spatialement, latéralement, pour avoir une vision globale en 3 dimensions de l’espace des phénomènes sur Mayotte. Présenté au financement l’année dernière, ce projet n’a pas été retenu en première analyse. Mais il est amené à être de nouveau présenté dans les prochaines années dans le but de soumettre une enquête moins profonde mais beaucoup plus détaillée pour mieux connaître la zone sismo-volcanique.

 

Maîtriser la consommation d’énergie : un enjeu crucial pour Mayotte… et nos factures !

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Le comité Maitrise de la demande en énergie, qui regroupe EDM, le conseil départemental, l’Ademe et la Deal, lance une nouvelle campagne de communication. Objectif : inciter particuliers et entreprises à opter pour des constructions et des équipements plus performants. Avec en ligne de mire, la baisse des émissions de gaz à effet de serre et de la facture énergétique.

Vous les avez peut-être aperçues dans le coin du rétro…ou bien êtes passé sans un regard. Depuis quelques jours, de grandes affiches “Oui aux offres Hodari” ont été placardées ici et là sur les routes de Mayotte : une femme y fait cramer son aile de poulet au mur, visiblement harassée par une châleur étouffante, une autre y sirote son café sous le regard envieux de ses amies. Le message vous échappe ? C’est que la marque “Hodari”, une série d’offres lancée en partenariat avec plusieurs entreprises locales par le comité Maîtrise de la demande en énergie (MDE), peine encore à se faire connaître. Son objectif, pourtant, est crucial pour Mayotte : réduire la facture énergétique du département, où 95% de l’électricité consommée provient encore de centrales alimentées au gazoil – contre seulement 5% d’énergies renouvelables.

Alors le comité, créé en 2019 et qui regroupe EDM, le conseil départemental, l’Ademe et la Deal, entend bien changer la donne. Mais “le meilleur moyen de diminuer les émissions de carbone ainsi que sa facture énergétique est encore de ne pas consommer”, rappelle Claude Hartmann, le nouveau directeur général d’EDM. La société d’électricité organisait donc une conférence de presse ce lundi, en présence des autres acteurs du comité, pour lancer officiellement cette nouvelle campagne de communication. Celle-ci s’adresse à tous les clients de Mayotte, entreprises comme particuliers, qui souhaitent diminuer leur consommation d’énergie. Le but : favoriser l’accès à des produits éco-efficaces et matériaux non énergivores à travers des primes incitatives. Isolation du bâtiment, climatisation plus performante, ou encore chauffe-eau solaires… La promesse Hodari vante jusqu’à 30% d’économies sur la facture d’électricité ! Un coup de pouce non négligeable quand on sait que la consommation annuelle par foyer s’élève à 5.000KWh. Soit une facture de près de 650 euros par an, tout de même.

Déjà 5GWh d’électricité économisés

Le plus gros poste de consommation ? La climatisation, bien sûr ! À titre d’exemple, vous pouvez donc, grâce aux offres Hodari, remplacer votre vieux climatiseur énergivore pour un appareil de classe A+++ et bénéficier d’une prime de 500 à 900 euros, en fonction de sa puissance. Le comité MDE propose aussi des actions “non standard”, un volet consacré aux projets d’envergure, et qui vise à améliorer l’efficacité énergétique d’un bâti, d’une industrie ou d’une collectivité en passant par un bouquet de travaux. La municipalité de Koungou, via la mise en place de luminaires d’éclairage public solaire autonomes, le distributeur alimentaire Distrimax pour sa chambre froide, le promoteur immobilier CBO pour un ensemble de trois bâtiments au centre de Kawéni ou encore un particulier qui a construit sa maison avec de fortes ambitions sur sa performance énergétique en ont ainsi bénéficié. Pour toutes ses actions, en 2019, le comité estime à 5 GWh d’électricité économisés, soit l’équivalent de 1.000 foyers mahorais, pour un investissement de 2,8 millions d’euros. Et à l’horizon 2023, le MDE entend bien atteindre les 25 GWh d’économies annuelles.

Créer de nouveaux marchés

Certes, passer au tout écolo représente toutefois un investissement de taille. “Mais il y a une notion de coût global à plus long terme à faire comprendre, d’où l’importance de mener un travail de sensibilisation”, déroule Yann Le Bigot, ingénieur à l’Ademe. Outre des campagnes sur les offres MDE, le comité finance aussi des actions de terrain menées par l’Espace Info Énergie, qui intervient en milieu scolaire, organise des tournées dans les villages ou les entreprises, et fait le relais entre particuliers et constructeurs afin de faire comprendre les avantages des équipements performants.

L’autre risque pour le comité : voir les commerçants augmenter leur prix, ce qui annihilerait de facto l’effet des primes. L’ensemble des acteurs présents assure avoir conscience de cette possibilité. “Mais nous constatons aussi l’arrivée de nouveaux acteurs sur ces marchés, qui se développent justement grâce à ce type d’offres, ce qui permet de créer la concurrence et de maintenir les prix”, analyse Yann Le Bigot. En effet, via son réseau de partenaire, l’offre Hodari entend aussi encourager les filières locales. Comme par exemple, la brique de terre compressée, un matériau utilisé par le passé et qui trouve une nouvelle jeunesse depuis que la filière a été relancée cette année, en lien avec la Chambre des métiers et de l’artisanat. “Aujourd’hui, nous avons huit partenaires. C’est une très bonne chose, car il s’agit là d’un matériau noble, avec un pouvoir d’isolant non énergivore”, salue Christian Freu, responsable pôle transition énergétique et innovation chez EDM.

Augmenter la part des énergies renouvelables

De belles avancées, donc. Mais il ne faudrait pas que ce soit l’arbre qui cache la forêt. Avec la croissance démographique record que connaît le département, et une croissance de la consommation d’énergie moyenne de 5% par an, le passage à une production d’électricité issue d’énergies renouvelables est une priorité pour Mayotte. “Nous pouvons techniquement monter à 30% de photovoltaïque dans le mix énergétique, et le réseau est prêt à le supporter”, souligne Claude Hartmann. D’autant plus que les systèmes pour stocker cette énergie – et ainsi la mettre à profit pour les pics de consommation qui surviennent généralement à la nuit tombée – existent. Les nouveaux appels d’offre dans le cadre de la prochaine Programmation pluriannuelle de l’Énergie (PPE) devront aller dans ce sens.

26ème édition du festival de l’image sous-marine à Mayotte en hommage à Jack Pass

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La 26ème édition du festival de l’image sous-marine a un peu de retard cette année, mais elle aura bien lieu du 7 au 10 octobre. Elle aura une ambiance quelque peu particulière puisque pour la première fois depuis sa création, son fondateur Jack Pass n’y participera pas.

Le père fondateur du festival de l’image sous-marine nous a quittés au mois d’août dernier, mais l’évènement n’est pas prêt de disparaître. L’agence de communication Angalia qui a aidé le défunt à l’organiser ces 4 dernières années, a entièrement pris les rênes cette année suite à sa disparition. Jack Pass a tout de même aidé à l’élaboration de cette nouvelle édition de son vivant, en début d’année. L’apparition du virus a également joué les troubles fêtes et a chamboulé le cours des évènements. Le festival qui a habituellement lieu au mois de mai, se déroulera finalement en octobre. Toutefois, il ne perd pas son sens premier. Les concours sont maintenus, et il existe trois catégories : celui du film, de la photo et du dessin. Les lauréats du concours du film et de la photo ne sont pas encore connus. Le jury n’a pas pu délibérer à cause de la crise sanitaire. Seuls ceux du concours de dessins ont été désignés. Il s’agit de 20 enfants qui gagnent une séance de plongée. Le festival débutera mercredi 7 octobre par un hommage à Jack Pass avec la diffusion du film La flèche et l’épée d’Éric Keyser, qui parle entre autre de celui qui est aussi à l’origine de la mythique course de pneus.

Au total 19 films seront projetés, 78 photos seront exposées ainsi que 103 dessins d’écoliers. « C’est une programmation ambitieuse parce que trouver des films de 52 minutes, ce n’est pas simple. Mais on a un festival qui est complet et on est fiers quand on sait le temps qui nous a été imparti et la complexité du départ de Jack et la covid », souligne Laurent Mounier, gérant de l’agence Angalia. Les organisateurs ont tout de même dû revoir leurs ambitions à la baisse puisque le nombre de visiteurs à été réduit de moitié. En temps normal, les séances peuvent accueillir jusqu’à 250 personnes. À cause des restrictions sanitaires, leurs nombres seront limités à 130.

L’évolution du festival sans Jack Pass

« Notre philosophie est de maintenir tout ce qui a été fait par Jack Pass et on le développe. » Le gérant de l’agence Angalia est clair, il est hors de question de modifier l’essence même du festival. Mais les nouveaux organisateurs voient grand. Ils ont trois objectifs bien définis. « On veut poursuivre le travail de sensibilisation auprès des scolaires en donnant accès aux films gracieusement aux écoles qui le demandent pendant la période du festival », explique Laurent Maunier. À l’exemple de La Réunion qui a mis en place ce système depuis deux ans. Cela permet d’augmenter considérablement le nombre de vues. Mais leur ambition va bien au-delà, puisque le festival de l’image sous-marine de Mayotte veut s’exporter sur le territoire national. « L’idée est de participer au festival de La Réunion et celui d’Hyères. On va travailler ensemble pour mutualiser des images, des expériences, et faire diffuser les conférences sur l’ensemble des festivals », précise Laurent Maunier.

Enfin, les organisateurs veulent favoriser les productions mahoraises. Pour cette édition, seulement 5 films ont été produits localement. Le vouloir est une chose mais le concrétiser en est une autre. Pour le moment, l’agence Angalia ne sait pas de quelle manière elle procèdera pour que les habitants aient envie de filmer ou de prendre en photo le lagon du 101ème département.

Anticor s’installe à Mayotte pour lutter contre la corruption

Anticor s’installe à Mayotte pour lutter contre la corruption

L’association Anticor, engagée contre la corruption, étend officiellement son action à Mayotte avec la création d’Anticor 976, marquant une étape importante dans son développement en outre-mer. Fondée en 2002 et reconnue pour son engagement en faveur de l’éthique en politique, l’association vise à lutter contre la corruption, le favoritisme et les irrégularités dans les marchés publics, alors que le territoire présente un taux d’infractions à la probité quatre fois plus élevé qu’en métropole.

Cette nouvelle antenne locale permet à Anticor de renforcer sa présence sur le terrain, jusqu’ici limitée à une intervention ponctuelle depuis La Réunion. Anticor 976 entend sensibiliser la population mahoraise aux problématiques de corruption et soutenir les lanceurs d’alerte. Pour ce faire, l’association prévoit des campagnes de communication, l’organisation de réunions publiques, le recrutement d’adhérents et l’écoute des signalements de dérives.

L’antenne pourra également se constituer partie civile dans certaines affaires, notamment lorsque des élus sont impliqués dans des cas de favoritisme ou d’irrégularités dans les marchés publics. Bien que ses missions restent à préciser, elles s’inspireront des actions menées par les autres groupes locaux d’Anticor en France métropolitaine et dans les territoires d’Outre-Mer. Cette implantation traduit la volonté de l’association de restaurer la confiance dans les institutions et de renforcer la vigilance citoyenne à Mayotte.

Un garçon de cinq ans se noie sur la plage des Badamiers

Un garçon de cinq ans se noie sur la plage des Badamiers

Dimanche après-midi, la Petite-Terre a été le théâtre d’un drame bouleversant. Vers 15 heures, sur la plage des Badamiers, un garçonnet de cinq ans a perdu la vie, victime d’une noyade alors qu’il profitait de la mer en compagnie de ses parents.

À l’arrivée des secours, l’enfant était déjà en arrêt cardio-respiratoire. Malgré les tentatives de réanimation menées par les pompiers, il n’a pas pu être sauvé.

Les circonstances exactes de l’accident restent à déterminer. Le petit garçon a-t-il échappé à la vigilance de ses proches ou a-t-il été victime d’un malaise soudain ? Une enquête a été ouverte afin de faire la lumière sur ce drame.

Cette tragédie rappelle cruellement la vulnérabilité des enfants face à la mer. Quelques centimètres d’eau suffisent parfois à provoquer l’irréparable, même lorsque les parents sont présents. Dimanche, la marée était particulièrement haute et la journée s’inscrivait dans un épisode de fortes marées, placé sous vigilance par Météo-France pour risque de submersion.

La douleur de la famille est immense, et c’est toute la communauté qui se sent touchée. Ce lieu de détente et de loisirs s’est transformé en théâtre de désolation, laissant un vide et une tristesse profonds.

À travers ce drame, la prudence s’impose : la mer, si belle et attirante, reste imprévisible et dangereuse. La rédaction adresse ses condoléances attristées à la famille et partage la peine de tous ceux qui ont été touchés par cette perte tragique.

Clôture du Cercle d’échanges Octobre Rose 2025 : 3M place le dialogue et la prévention au cœur de la santé publique

Clôture du Cercle d’échanges Octobre Rose 2025 : 3M place le dialogue et la prévention au cœur de la santé publique

Ce samedi 18 octobre, le Groupe 3M a clôturé la deuxième édition du Cercle d’échanges octobre Rose, organisé à Madora Carrefour, confirmant son engagement fort en faveur de la prévention et de la santé publique à Mayotte. L’événement a réuni professionnels de santé, associations, personnalités locales et citoyens engagés, tous rassemblés autour d’un objectif commun : transformer la parole en levier d’action.

Placée sous le thème « Au-delà du ruban : transformer l’épreuve en force », cette édition a permis d’aborder sans tabou les réalités du dépistage et de l’accompagnement des femmes touchées par le cancer du sein, tout en valorisant les parcours de résilience et les initiatives locales.

Le temps fort de la journée fut l’intervention du Professeur Alain Toledano, oncologue et président de l’Institut Rafaël à Paris, référence internationale en médecine intégrative. Il a rappelé l’importance d’une prise en charge globale du patient, intégrant soutien psychologique, nutrition, activité physique et accompagnement social. Son message, salué par l’ensemble des participants, a résonné comme un appel à replacer l’humain au cœur du soin : « Soigner, c’est avant tout écouter, comprendre et accompagner la personne dans toutes ses dimensions. »

Au-delà des échanges scientifiques, les témoignages de femmes, de soignants et d’entrepreneurs ont mis en lumière la solidarité et la force du collectif dans la lutte contre le cancer du sein à Mayotte.

En initiant cette démarche, le Groupe 3M confirme sa volonté d’aller au-delà de son rôle économique pour agir en tant qu’acteur du bien commun, mobilisant ses enseignes, ses collaborateurs et ses partenaires au service de la prévention et de la sensibilisation.

Désormais bien ancré dans le paysage local, le Cercle d’échanges Octobre Rose s’impose comme un rendez-vous citoyen incontournable, où la parole, la science et l’expérience se rejoignent pour bâtir une culture de la prévention et de la santé durable.
Le Groupe 3M remercie chaleureusement l’ensemble des intervenants, participants et médias pour leur implication, et réaffirme son engagement à poursuivre cette dynamique de solidarité tout au long de l’année.

Tsingoni : le maire et deux élus renvoyés devant la justice

Tsingoni : le maire et deux élus renvoyés devant la justice
© Salimini

L’enquête ouverte sur la gestion municipale de Tsingoni connaît un tournant judiciaire. Ce vendredi 17 octobre 2025, le procureur de la République de Mamoudzou, Guillaume Dupont, a annoncé que le maire de Tsingoni, deux élus et trois cadres municipaux comparaîtront le 14 avril 2026 devant le tribunal correctionnel pour répondre de délits financiers présumés.

Au total, dix personnes avaient été placées en garde à vue dans cette affaire : trois élus, un directeur général des services, un directeur technique, un fonctionnaire, un cadre des bâtiments et travaux publics, un assistant de direction et un contrôleur de gestion…

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Menace hybride russe aux frontières de Mayotte : une réalité à ne pas sous-estimer

Menace hybride russe aux frontières de Mayotte : une réalité à ne pas sous-estimer

À la lumière des récents événements sociopolitiques à Madagascar, qui ont vu la déchéance du pouvoir d’Andry Rajoelina – l’ancien chef de l’État désormais en fuite aux Émirats arabes unis – , tous les regards se tournent désormais vers les Comores d’Azali Assoumani. D’aucuns se demandent si ce régime, qui vient de s’acoquiner avec la Russie de Vladimir Poutine, ne vivrait pas ses derniers jours. Et si sa chute n’annonçait pas un nouveau chaos dans une société mise à genoux par cinquante ans de dictature et de gabegie non assumées.

La Russie constitue une menace hybride – bien réelle – aux frontières de Mayotte. Ce n’est ni un fantasme, ni le scénario d’un film de science-fiction tout droit sorti d’Hollywood. C’est la conséquence de la cupidité immodérée du…

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À Mayotte, un coup de pouce de l’OFB pour préserver l’environnement

À Mayotte, un coup de pouce de l’OFB pour préserver l’environnement
Mayotte contribuera à former les agents du GRPFOI (Groupe de Recherche sur les Petits Mammifères de l’Océan Indien)

Dans le cadre du programme « Terres et Mers Ultramarines », financé par l’OFB (Office Français de la Biodiversité), 32 projets ont été retenus en Outre-mer. À Mayotte, des initiatives environnementales bénéficieront d’une enveloppe de 52 000 euros pour préserver la biodiversité terrestre et marine, durement éprouvée par les cyclones et la pression humaine.

Sous le soleil de l’océan Indien, Mayotte abrite une biodiversité unique : mangroves, forêts tropicales, récifs coralliens et lagon classé parmi les plus beaux du monde. Mais cette richesse naturelle reste fragile, menacée par le changement climatique, la pollution et les catastrophes naturelles, comme le cyclone Chido, qui a frappé l’île hippocampe en décembre 2024.

C’est dans ce contexte que l’OFB a dévoilé les…

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Disparition de Madi Youssoufa, Mayotte perd un pionnier et une mémoire vivante de son histoire

Disparition de Madi Youssoufa, Mayotte perd un pionnier et une mémoire vivante de son histoire

C’est une page de l’histoire de Mayotte qui se tourne. Madi Youssoufa, né le 30 août 1930, s’est éteint le lundi 6 octobre  à Madagascar, à Majungua, où il a été inhumé. La nouvelle de son décès a plongé l’île dans une profonde émotion. Figure emblématique, homme de devoir et de conviction, il fut non seulement l’un des tout premiers fonctionnaires de Mayotte, mais aussi le tout premier gendarme mahorais, un titre qui résume à lui seul la portée de son parcours exceptionnel.

À une époque où Mayotte n’était encore qu’à ses balbutiements administratifs, Madi Youssoufa a participé, aux côtés d’autres grandes figures telles que Georges Nahouda, à la mise en place des premières structures administratives du territoire. Dans un contexte de transition, marqué par les bouleversements politiques et identitaires de l’après-colonisation, il a su apporter rigueur, loyauté et discernement à une île en quête de repères.

Son engagement au service de l’État français et de Mayotte a contribué à façonner les fondations d’une gouvernance locale solide, fondée sur le respect, la responsabilité et la dignité.

Un trait d’union entre les Comores et Mayotte

Homme de dialogue, Madi Youssoufa a incarné un pont entre les Comores et Mayotte, deux terres sœurs liées par l’histoire, la langue et les familles. Au moment crucial du détachement de Mayotte de l’ensemble comorien, il a accompagné cette période avec sagesse, évitant les clivages et prônant l’unité dans la diversité.

Son rôle, souvent discret, fut pourtant essentiel : il représentait cette génération de Mahorais qui, avec courage, ont accepté d’assumer la complexité de l’histoire pour préserver la paix et l’avenir de leur île.

Au fil des décennies, Madi Youssoufa était devenu une véritable mémoire vivante. Connaisseur des lignages, des coutumes et des familles, il était l’un des derniers témoins directs de la construction de la société mahoraise moderne. Son regard, empreint de bienveillance, éclairait ceux qui cherchaient à comprendre d’où venait Mayotte et comment elle s’était bâtie, entre tradition et modernité.

Nombreux sont ceux – jeunes, chercheurs, élus ou simples citoyens – qui venaient l’écouter raconter l’histoire des Sorodas, des clans et des villages. Son savoir, transmis avec humilité, restera une source précieuse pour les générations futures.

Un homme de devoir et d’humilité

Dans le silence et la discrétion qui le caractérisaient, Madi Youssoufa a consacré toute sa vie à servir. Après sa carrière dans la gendarmerie, il n’a jamais cessé de conseiller, d’éclairer, de témoigner. Son autorité naturelle n’était pas celle des grades ou des titres, mais celle du respect, de la sagesse et de l’expérience.

Il était ce que l’on appelle à Mayotte un mzee –  un ancien, un sage – dont la parole apaisait et guidait. Ses proches, ses amis, ses anciens collègues, tous évoquent un homme profondément humain, attaché à la vérité et à la justice, animé par une foi inébranlable en l’avenir de son île.

Aujourd’hui, Mayotte perd un bâtisseur et un repère moral. Mais son héritage, lui, demeure. L’exemple de Madi Youssoufa nous rappelle qu’une société se construit sur la mémoire, le respect des anciens et la fidélité à ses racines.

À travers sa vie, c’est tout un pan de l’histoire mahoraise qui continue de vivre : celle des débuts modestes, des efforts collectifs et du courage tranquille de ceux qui ont cru en Mayotte avant qu’elle ne devienne ce qu’elle est aujourd’hui.

Alors que sa dépouille repose en terre malgache, Mayotte, elle, garde son souvenir vivant.

Que son nom reste à jamais gravé dans la mémoire de l’île, et que les jeunes générations se souviennent que, bien avant les institutions modernes, il y eut des hommes et des femmes comme Madi Youssoufa , des pionniers, des gardiens, des bâtisseurs.

Madi Youssoufa était également le voisin de votre journal à Cavani M’tsapéré depuis sa création en mars 2000. Nous garderons de lui un voisin discret et respectueux.

L’équipe de la Somapresse s’associe à la douleur de sa famille et adresse ses sincères condoléances.

Quelle réalité sociale mahoraise en santé mentale ?

Quelle réalité sociale mahoraise en santé mentale ?

Tout observateur occidental découvrant Mayotte est surtout saisi par l’africanité et le caractère musulman de la quasi-totalité de la population de l’île. Malgré cette volonté mahoraise de demeurer française, Mayotte reste une île attachée à des valeurs forgées par l’histoire, héritées du brassage culturel avec les autres peuples de la région avec qui les Mahorais partagent certaines origines de peuplement et des langues mais aussi, la même religion. Les deux semaines d’information sur la santé mentale, organisée dans le 101° département de France, du 6 au 19 octobre 2025, fournissent, l’occasion d’interroger les pratiques thérapeutiques traditionnelles et toujours d’actualité pour l’essentiel qui visent à corriger l’apparition de certains troubles mentaux et à réintégrer socialement le malade mental. Rappelons ici que la Grande Cause Nationale 2025, est dédiée à la santé mentale.

Comprendre pour mieux agir

La relative méconnaissance de la société mahoraise par ceux qui portent la responsabilité principale (services déconcentrés de l’Etat et collectivités territoriales) dans son développement est un fait très remarquable et constant depuis que Mayotte est sous administration directe de la France. L’effort de compréhension préalable des éléments fondamentaux de la vie sociale mahoraise, afin de mieux définir des interventions adaptées n’est plus à démontrer. Rappelons ici que même si les valeurs modernes qui éclairent l’actuel effort de transposition à Mayotte de la législation française sont presque opposées à celles de la société traditionnelle mahoraise, cette dernière est encore…

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Fermeture temporaire de la salle de lecture des Archives départementales de Mayotte

Les Archives départementales de Mayotte informent le public que leur salle de lecture est temporairement fermée jusqu’à nouvel ordre. Cette décision fait suite aux importants dégâts provoqués par le passage du cyclone Chido en décembre 2024, qui a affecté une partie des locaux.

Malgré cette fermeture, les équipes des Archives demeurent pleinement mobilisées pour garantir la continuité du service public. Elles continuent de traiter les demandes administratives urgentes, notamment celles liées à la justification de droits (pensions, naturalisations, successions, etc.), et poursuivent leurs missions essentielles de conservation, de classement et de numérisation des fonds.

Un livre sur la MDPH

Un livre sur la MDPH

Insya Daoudou, ancien agent de la Maison Des Personnes Handicapées (MDPH), a décidé de consacrer un ouvrage à ce service dont la reprise en main en 2023 par Madi Vélou (conseiller départemental de Ouangani), sous délégation de Ben Issa Ousséni le Président du Conseil départemental de Mayotte, avait donné lieu à de grandes tumultes au sein du personnel. Intitulé « Quand le politique te tient », cet essai sur le handicap à Mayotte sera disponible sur l’île le samedi 1 er novembre 2025. Sa sortie officielle est fixée au pôle culturel de Chirongui de 8h à 12 h. Un extrait de ce livre explique que le handicap touche une proportion importante de la population sur le territoire, soit 22 000 individus environ.  Un prix sera décerné à Insya Daoudou, ce même samedi dans la matinée, entre 9 h et 12 h.

Un livre sur la MDPH

Un nouveau DGS attendu au département

Un nouveau DGS attendu au département

Un nouveau DGS serait attendu au département dans les jours à avenir pour remplacer Mme Ayache partie de Mayotte depuis l’année dernière. Dans les couloirs du CDM, un nom est avancé pour ce poste, celui de François Ravier. Des sources bien informées font état d’une prise de fonctions le 1er novembre 2025, alors que d’autres indiquent que l’affaire ne serait pas totalement bouclée, l’intéressé n’ayant pas donné son accord ferme pour venir s’installer à Mayotte.

Passam’ en rose contre le cancer ! 🎗️

Passam’ en rose contre le cancer !

Le quartier de Passamainty se mobilise ce samedi 18 octobre pour la lutte contre le cancer du sein avec l’événement « Passam’ en rose », une course d’obstacles placée sous le signe de la solidarité et de la prévention.

De 8h à 15h, sur le parking Cadema, participants et familles sont invités à bouger pour la cause : échauffement fitness, courses d’obstacles à 8h30 et 10h30, stands de sensibilisation et dépistage, sans oublier des animations pour enfants et une petite restauration sur place.

Gratuit et ouvert à tous, l’événement, organisé avec les associations de Passamainty, vise à rappeler que la lutte contre le cancer du sein passe aussi par l’information, la prévention et l’action collective.

Passam’ en rose contre le cancer !

SFR se lance aussi dans la fibre

SFR se lance aussi dans la fibre

Après avoir déployé la 5G en juin dernier, SFR poursuit son engagement pour le développement numérique de l’île en lançant la fibre optique.

Les communes de Koungou et Pamandzi sont les premières à en bénéficier, avant Combani, Mamoudzou centre et Majicavo. Avec des débits pouvant atteindre jusqu’à 8 Gb/s, cette nouvelle offre promet une connexion plus rapide et stable, à des tarifs compétitifs.

« Le numérique est un levier essentiel pour le développement économique et social de Mayotte », souligne Yves Gauvin, Directeur général adjoint de SFR Mayotte, qui affirme vouloir rendre le très haut débit accessible à tous les Mahorais.

Vacances scolaires sous haute tension à Mayotte

Vacances scolaires sous haute tension à Mayotte
Des initiatives citoyennes mises en place pour lutter contre la délinquance juvénile à Mangajou

Ces derniers jours, plusieurs quartiers de Mayotte ont été le théâtre de violents débordements. En cause, le même profil : des jeunes livrés à eux-mêmes en période de vacances scolaires. Si les forces de l’ordre se sont montrées efficaces et que les citoyens se mobilisent, les solutions restent insuffisantes pour lutter contre la délinquance juvénile et proposer à ces jeunes un cadre sécuritaire pour eux comme pour les habitants.

Le week-end du 11 et 12 octobre a lancé le top départ des vacances scolaires. Un week-end qui s’est avéré chargé pour les forces de l’ordre. Samedi 11 octobre. À proximité d’un lycée à Chirongui, des jets de pierre fusent entre des jeunes. Les gendarmes se rendent sur place pour maîtriser la situation mais trop tard. Un élève est blessé à la mâchoire et doit être pris en charge par les secours. Plus tard dans la soirée, une patrouille de la gendarmerie est caillassée aux abords du rond-point de la route nationale 3…

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Une journée à la cité scolaire de Bandrélé

Une journée à la cité scolaire de Bandrélé
Les élèves en récréation patientent avant le début des cours.

Le jour se lève à peine, la cité scolaire de Bandrélé s’éveille. Il est 5h45. Des silhouettes d’adolescents descendent des bus, cartables au dos, paupières encore lourdes. Certains se sont levés à 4 heures du matin à Dembeni ou Mtsamoudou pour être là à temps. À 6h30, les grilles vertes s’ouvrent : un flot de jeunes envahit la cour. Carnet de correspondance à la main, ils saluent le CPE d’un signe de tête avant de filer s’abriter sous les auvents.

À 7h30, une douce sonnerie retentit. Dans la cour, les classes se forment deux par deux. Les professeurs guident leurs rangs jusqu’aux salles. « Je suis polygame : marié à un collège et à un lycée », plaisante le proviseur Jean-Jacques Ewane. La cité scolaire de Bandrélé, c’est 2 000 élèves réunis sur…

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« Préparer l’adulte de demain » – une journée avec M. Bouasla, CPE

« Préparer l’adulte de demain » - une journée avec M. Bouasla, CPE
M. Bouasla, vérifie les carnets de correspondance à l’entrée du collège

Il est 6 h 30, la grille du collège de Bandrélé vient de s’ouvrir et déjà, les premiers élèves franchissent le portail. Dans la lumière orangée du matin, M. Bouasla est là, il vérifie un à un les carnets de correspondance des élèves qui entrent dans l’établissement. Les couvre-chefs disparaissent aussitôt dans les sacs : chacun connaît la règle, forgée après des bagarres pour une simple casquette transformée en trophée de village. Le CPE scrute, échange un mot, demande aux filles de réajuster les châles. Rien ne lui échappe. Ce rituel d’entrée, banal en apparence, dit tout de son rôle : poser le cadre, assurer la sécurité, préparer les conditions pour que la journée commence sans heurts.

Un peu plus tard, il accompagne une mère et son fils vers son bureau. Le garçon est convoqué pour absentéisme. Ici, joindre les parents n’est jamais simple : numéros de téléphone qui changent tous les deux mois, appels qui ne passent pas dans certains villages, familles sans papier qui refusent de…

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Mme Hornez, directrice déléguée aux multiples facettes

Mme Hornez, directrice déléguée aux multiples facettes
Mme Hornez vérifie les stocks pour les cours de cuisine

Dans la cour du lycée polyvalent de Bandrélé, son pas est rapide et assuré. Baskets aux pieds « Je ne pourrais pas venir sans », confie-t-elle avec un sourire. Il faut dire que ses journées ressemblent à un marathon. Directrice déléguée aux formations professionnelles et technologiques, elle gère tout à la fois : les stocks de denrées alimentaires, les produits de beauté pour l’esthétique, l’organisation des ateliers, les projets pédagogiques et, parfois même les démarches administratives de ses élèves.

Pour que les élèves puissent travailler dans des conditions optimales, rien n’est laissé au hasard. Mme Hornez veille aux stocks, des denrées alimentaires pour la restauration aux produits de beauté pour l’esthétique. « Je dois être sûre qu’ils aient tout sous la main pour leurs TP. On achète en gros, c’est parfois difficile de…

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Un besoin urgent de réorganiser le fonctionnement du CCAS

Un besoin urgent de réorganiser le fonctionnement du CCAS

Il sort du silence et répond à ses détracteurs. Le maire de Pamandzi, Madi Madi Souf, se défend des accusations portées contre lui ces dernières semaines concernant le fonctionnement du Centre communal d’action sociale (CCAS) et la nomination de nouveaux responsables à sa tête. Il invoque un besoin urgent de réorganisation de cette institution ainsi qu’une remise en conformité de certaines délibérations mal rédigées.

« Le maire est président d’office du Centre communal d’action sociale. Il peut ou non déléguer cette mission et sa signature à un élu tiers, en toute transparence, dès lors qu’il existe une relation de confiance entre eux. Mais il peut aussi…

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Un plan de prévention des addictions dans le Grand Nord de Mayotte

Un plan de prévention des addictions dans le Grand Nord de Mayotte
La Communauté d’Agglomération du Grand Nord de Mayotte (CAGNM) et ses partenaires se mobilisent pour prévenir les conduites addictives chez les jeunes du territoire.

Le 16 octobre, dans la salle de délibération de la Communauté d’Agglomération du Grand Nord à Bouyouni, la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (MILDECA) présente un plan de prévention des addictions. Le projet est mis en place par la Communauté d’Agglomération du Grand Nord de Mayotte (CAGNM) avec le soutien des associations locales. Il bénéficie d’un financement de 400 000 euros sur quatre ans et cible principalement les jeunes et les populations vulnérables.

Une situation territoriale préoccupante

Le Grand Nord de Mayotte est la deuxième agglomération de l’île, avec une population estimée à 103 000 habitants répartie sur quatre communes. Les conduites addictives posent des problèmes de santé, de sécurité et de tranquillité publique. Selon l’Observatoire régional de la santé de l’océan Indien (ORS Océan Indien, 2020), 12 % des habitants de 15 à 69 ans consomment…

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Comores : la nationalité interdite aux épouses non-musulmanes

Comores : la nationalité interdite aux épouses non-musulmanes

Une note circulaire qui vient d’être attaquée devant le tribunal administratif, exige que les femmes mariées à des comoriens se convertissent à la religion musulmane avant de prétendre obtenir la citoyenneté, qui pourtant leur été acquise, dès la célébration du mariage.

Presque sept mois après sa signature, la note circulaire de l’ancien ministre de la justice, Said Omar Houmadi portant destinée à encadrer les procédures d’acquisition de la nationalité fait l’objet d’un recours en annulation. C’est l’avocat, Maitre Djamal el-dine Bacar qui a…

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Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes