Le forum « Pôle emploi mobilisé pour les jeunes du Sud » se déroulera au centre communal d’action sociale (CCAS) de Bouéni, le 30 novembre, de 8h à 13h. Cet événement, organisé par Pôle emploi Mayotte, va permettre « aux jeunes de 16 à 30 ans accompagnés par Pôle emploi d’être en contact avec les employeurs et les centres de formation », « faire connaître aux jeunes les métiers qui recrutent » et « pour les professionnels répondre à leurs besoins de recrutement et la mise en avant de l’offre de service partenariale ».
Justice : 4.000 euros d’amende pour avoir fait travailler des sans-papiers
Entre le 1er décembre et le 17 juin 2022, le propriétaire d’une boutique de Sada a employé deux femmes en situation irrégulière et sans contrat de travail. « Mon beau père avait une petite boutique de 6 m², on l’a rachetée avec ma femme et on a fait un prêt bancaire pour l’agrandir, mais pour l’instant, on ne gagne pas d’argent », a indiqué le prévenu, à la barre du tribunal correctionnel de Mamoudzou, ce mardi. Arrivée à Mayotte en 2014, l’une de ses employées, diplômée d’un CAP en ventes, aurait travaillé 42 heures par semaine dans la boutique pour 500 euros. La seconde commerçante aurait, quant à elle, bénéficié d’un temps de travail allégé, d’une vingtaine d’heures, pour le même salaire. « J’ai commis cette infraction sans trop savoir, se justifie le prévenu. C’était plus pour aider qu’autre chose », a-t-il déclaré. Pour la substitut du procureur, Cassandre Morvan, « on n’aide pas les gens en les exploitant. La personne qui travaille 42 heures par semaine a accepté ce travail parce qu’elle ne peut rien faire d’autre. Mais pour monsieur, qui travaille dans le social et a un emploi stable, c’est inadmissible ». Elle demandait une amende de 10.000 euros à l’encontre du propriétaire de la boutique qui devra finalement verser 4.000 euros et a dix jours pour faire appel de cette décision.
Peut-on réellement évaluer la population sur Mayotte ?

Juste en-dessous de 300.000 selon l’Insee, « entre 350.000 et 400.000 » dans un rapport de la Chambre régionale des comptes, combien de personnes vivent réellement sur l’île ? Le conseil départemental de Mayotte souhaite qu’un recensement le plus exhaustif possible soit fait en 2023, tandis que l’institut défend sa méthodologie.
« Comment on peut faire des politiques publiques si on ne sait pas combien il y a d’habitants à Mayotte ? ». Ce cri du cœur était poussé par le président du conseil départemental de Mayotte, Ben Issa Ousseni, ce mardi 22 novembre. Voulant se rapprocher de l’Insee (Institut national de la statistique et des études économiques), il espère un nouveau recensement « dès 2023 ». Selon lui, les données de l’Insee, qui estime la population à 299.350 habitants peuvent être mises en doute. Surtout que la Chambre régionale des comptes a publié un rapport en juin tablant plutôt sur un chiffre « entre 350.000 et 400.000 habitants ». Un gouffre et une complexité pour les collectivités qui doivent savoir se doter d’infrastructures en conséquences (écoles, hôpitaux,…).
Muriel Granjon et Loup Wolff, respectivement responsable du recensement à Mayotte et directeur régional de l’Insee, savent bien que leurs études n’échappent pas aux critiques. « On s’attaque au thermomètre plutôt qu’à la maladie », se défend le deuxième. Il rappelle qu’avec une croissance démographique entre 3% et 6% par an, Mayotte « est déjà hors-normes ». Seuls des pays comme « le Niger ou l’Angola » connaissent des situations similaires. Datant de 2017, le dernier recensement exhaustif (où toute la population a été recensée à un instant T) a dénombré 256.500 personnes. Existe-t-il une marge d’erreur ? « Oui, il y en a une », admet le directeur, sans pouvoir la quantifier. « En métropole, on peut s’appuyer sur des données fiscales. Pas ici. » La responsable du recensement complète cependant en rappelant que les agents recenseurs (recrutés par les communes) font bien toutes les habitations, qu’elles soient illégales ou au fin fond de la forêt. Le taux de réponse est d’ailleurs très élevé à Mayotte, contrairement à ce qu’on pourrait croire. « Les personnes en situation irrégulière répondent parce qu’ils comprennent que les données ne sont pas utilisées contre elles. Au contraire. » En cas de non-réponse, les agents font des estimations en fonction de la taille de l’habitation, mais cela reste rare.
Une hypothèse sur les entrées
Et quid de l’immigration dans tout ça ? Elle est prise en compte, mais de manière hypothétique. L’Insee avance le chiffre de « 32.500 entrées » sur le territoire qui s’effectueraient annuellement sur la période 2012-2017. Un chiffre à mettre en parallèle des « 20.000 départs » annuels. « Beaucoup de gens quittent Mayotte, y compris des personnes avec des titres de séjour. Ils vont beaucoup plus en métropole, contrairement à ce que les Réunionnais pensent », constate le directeur à la fois de l’institut sur Mayotte et La Réunion.
L’augmentation de la population est davantage à mettre sur le compte d’une très forte natalité, avec il est vrai « trois bébés sur quatre ayant des parents étrangers ». Si on ajoute à cela, une mortalité plus faible que dans les pays africains, la progression est forcément constante.
Un recensement co-réalisé avec le Département ?
L’Insee n’est pas pour. Elle a entamé l’an dernier un recensement basé sur une nouvelle méthode. Celle-ci cumule le recensement exhaustif dans les communes de moins de 10.000 habitants (il en y a sept) et un autre basé sur des sondages dans les dix grandes communes de Mayotte. « Chaque année, on recense 8% des logements en dur et 20% de ceux en tôles. Au bout de cinq ans, on arrive à 100% des logements en tôles et 40% de ceux en dur », récapitule Muriel Granjon. Avec cette méthode déjà utilisée en métropole, l’Insee pense que le résultat en 2026 (avec les sept « petites » communes et les sondages dans les plus grandes) sera le plus proche de la réalité.
Et le Département pourrait-il être associé à ce travail ? Muriel Granjon rappelle qu’il se fait déjà avec les 17 communes. « Elles utilisent le même outil que nous et expertisent les données qu’on leur envoie », rappelle-t-elle.
La consommation de riz, une donnée fiable ?
Un journal concurrent a choisi d’observer la consommation de riz et son importation pour tenter d’estimer la population sur Mayotte. Le chiffre dépassant les 600.000 habitants était avancé. « Il nous a devancé. On travaille là-dessus aussi », admet Loup Wolff. Toutefois, il indique « que leurs études sont plus poussées » et remet en doute l’utilisation de la consommation annuelle de 31 kilogrammes de riz qui se base sur la moyenne africaine. A Mayotte, celle-ci serait « plus proche des Comores et Madagascar », à savoir « 70kg par an ». Avec 20 266 tonnes de riz importées en 2021, Mayotte serait alors à proximité des 300.000 habitants, comme indiqué par l’Insee.
La filière de la vanille se structure à Mayotte

L’association Saveurs et Senteurs, qui réunit 37 producteurs de vanille, s’est donné pour objectif de relancer la filière à Mayotte en assurant la transformation et la commercialisation de l’orchidée. En quatre ans, elle a fait passer ses quantités de 65 kilos à 1,4 tonne.
« Auparavant, les producteurs n’avaient pas vraiment de débouchés », assure Julie Montet, coordinatrice de Saveurs et Senteurs. L’association née en 2011 réunissait, à ses débuts, les exploitants de vanille pour leur donner plus de poids lors d’événements comme le salon de l’agriculture. Avant de prendre un tournant en 2017. Son objectif : relancer la filière à Mayotte. « A cette époque, de nombreux producteurs mahorais avaient arrêté leur production ou ne produisaient que pour leurs proches », détaille la coordinatrice. Après avoir réalisé un état des lieux de la filière, l’association est allée à la rencontre de ces agriculteurs pour les inciter à lui vendre leurs gousses. En 2018, seulement 65 kilos, émanant de sept exploitations ont été collectés. Une quantité passée à 750 kilos trois ans après et qui a encore doublé en 2022 pour atteindre 1,4 tonne. Aujourd’hui, 37 producteurs vendent leur vanille à Saveurs et Senteurs.

Parmi eux, Daouirou Siaka, installé à Poroani, produit en moyenne 40 kilos d’orchidées. Le producteur, également président de l’association, a relancé sa production il y a deux ans. « C’est un produit qui demande énormément de temps, beaucoup d’entretien et il faut faire la fécondation manuellement. Mais c’est rentable », assure-t-il.
Les prix du marché multipliés par quatre
Pour convaincre les agriculteurs de vendre leur production à l’association, cette dernière a en effet multiplié par quatre les prix du marché. « Alors que le kilo se vendait entre 15 et 20 euros, nous leur avons proposé un prix d’achat de 30 euros, aujourd’hui passé à 60 euros », indique la coordinatrice. Et l’opération serait payante. « L’objectif pour nous est de faire un produit de qualité. » La structure cible donc les marchés haut de gamme, et vend ses produits dans les épiceries fines, à l’aéroport ou dans les commerces de fruits et légumes comme le magasin Baraka frais, à Ouangani. « Nous trouvons facilement des débouchés, nous n’arrivons d’ailleurs pas à satisfaire la demande. L’enjeu pour nous est plutôt de collecter davantage de vanille », insiste Julie Montet.
La filière profite toutefois d’un contexte favorable et devrait voir ses quantités encore augmenter dans les années à venir. « Chaque producteur double sa production chaque année. Ils profitent d’une très bonne floraison », poursuit la salariée de l’association qui prévoit déjà de collecter près de deux tonnes de gousses en 2023.
« Développer la vente en ligne avec la métropole »
Dans les locaux de l’association, situé au sein du pôle d’excellence rurale de Coconi, seuls Julie Montet et un apprenti assurent les différentes étapes de transformation. Une fois la vanille verte collectée, il faut procéder à l’échaudage qui consiste à « plonger les gousses dans l’eau chaude pour stopper leur vieillissement et créer un choc thermique afin d’activer la formation des arômes ». La deuxième étape est l’étuvage qui consiste à enfermer les gousses dans des caissons étanches, pour les déshydrater. Ces dernières sont ensuite séchées au soleil pendant dix à quinze jours, puis durant un à deux mois dans des coffres en bois. « Il faut au minimum huit mois avant de pouvoir les commercialiser », précise la coordinatrice.
Pour continuer à se développer, la structure, qui commence à être à l’étroit dans ses locaux, envisage de déménager d’ici la fin d’année prochaine, dans un local plus grand, toujours sur le site de Coconi. Et espère recruter une personne supplémentaire. « Notre objectif est de réussir à satisfaire la demande locale et à développer la vente en ligne avec la métropole », poursuit la coordinatrice.
Car même si la vanille de Madagascar – beaucoup moins cher – est vendue sur le territoire, les gousses de Mayotte ont rencontré leur public. « Les touristes veulent ramener des produits mahorais », souligne la jeune femme. « Et c’est aussi un cadeau que font les habitants, quand ils vont en métropole par exemple ».
La fête de la Vanille organisée ces samedi et dimanche
Samedi 26 novembre, trente exposants se réuniront à Coconi pour vendre des produits locaux à base de vanille. Des artisans, pâtissiers, glaciers et restaurateurs qui commercialiseront des confitures, des achards ou des jus. « L’idée est de mettre la vanille à l’honneur, sous toutes ses formes », indique Julie Montet, coordinatrice de l’association Saveurs et Senteurs, à l’initiative de cette journée. Des visites du jardin du pôle d’excellence rurale seront également organisées ainsi qu’une conférence sur la vanille de Mayotte et la diversité des vanilles du monde. Le lendemain, dimanche 27 novembre, trois producteurs organiseront des visites de leurs exploitations. Les visiteurs peuvent dès à présent s’inscrire via la page Facebook des Jeunes agriculture de Mayotte.
Samedi 26 et dimanche 27 novembre, de 9 h à 14 h, sur le site du pôle d’excellence rurale de Coconi.
L’humoriste Malalao MC en tournage à Mayotte
De sa participation au « Parlement d’amour des Mahoraises et Mahorais » en 2017, à la production audiovisuelle soutenue sur Facebook et à la création d’une webradio qu’il anime avec brio à Rennes, Rivney Abdou Souffe, est devenu une star accomplie des réseaux sociaux, la « mahorian touch » de la toile mondiale. Avec lui, pas de gaffe au programme, du rire, encore du rire et rien que du rire. Il est actuellement sur l’île pour tourner une série de nouveau sketchs et vidéos sur le « wadaha » tant prisé des femmes mahoraises.
Le jeune humoriste Malalao MC, est de retour sur Mayotte, son île natale, depuis quelques jours. Le fondateur de la webradio, « Radio des îles » (qui émet depuis Rennes dans la région Bretagne) et une star incontournable des réseaux sociaux. Il est venu se ressourcer, se chercher de nouvelles inspirations avant de tourner de nouveaux sketchs qui alimenteront son compte Facebook et enrichiront sa programmation radio. Pour ses milliers de fans et abonnés quotidiens à ses deux supports médiatiques, il y aura au menu des programmes 2023, de la musique mahoraise, des danses féminines (wadaha) et encore plus de sketchs s’inspirant de scènes de vie courante de la société mahoraise en proie à des bouleversements divers, entre tradition et modernité. A seulement 26 ans (et père d’un petit garçon surnommé Junior), « Malalao MC », Rivney Abdou Souffe de son vrai nom, est une célébrité adulée par un public qui traverse les âges, notamment parce que ses sketchs traitent de tous les mots qui frappent la société mahoraise, le mariage traditionnel et ses dérives, la vie de couple (amour, infidélité, joie et peines), la cellule familiale (mésentente entre gendre et beaux parents), les difficultés de la jeunesse, l’immigration, la vie chère, etc…
Natif de Dzaoudzi-Labattoir, il a grandi et passé la majeure partie de sa jeunesse à Bandraboua dans le nord de l’île. Habitué des réseaux sociaux, il découvre en 2017 un concours organisé sur Facebook sous l’appellation de « Parlement d’amour des mahoraises et Mahorais ». Se prenant au jeu, il chanta et, contre toute attente, remporta un grand succès. C’est le tonnerre de félicitations dont il eut droit à cette occasion qui lui donna l’idée de créer sa propre page sur Facebook pour continuer l’aventure. Aujourd’hui, il balaie tous les sujets de la vie, le tout dans une dérision et un rire garanti, tantôt sous forme de conseils et de mise en garde, tantôt sous forme d’épreuves et drames insurmontables ou difficilement incontournables tels que les effets inhérents de l’immigration clandestine à Mayotte pour les candidats aux titres de séjours et à la nationalité française. Comment fait-il pour ne pas être à cours d’idées et de sujets à traiter ? « Je base sur un mélange d’expériences vécues et de fiction, des situations auxquelles j’ai moi-même assisté ou des faits qui me sont rapportés par des personnes tierces, voir même des drames qui ont frappé certains mes fans ou mes auditeurs qui se confient à moi dans le cadre de nombreux échanges à Radio des îles ou textos, justement afin que je puisse les transformer en sketchs instructifs pour d’autres personnes », explique Malalao MC. Très communicatif, la star mahoraise du rire et de la dérision tient à conserver un lien permanent avec ses fans via sa radio qui traite da Mayotte et de la vie des communautés mahoraises en métropole. C’est d’ailleurs cette diaspora qui a choisi, après un concours d’idées, d’attribuer à son support médiatique le nom de « Radio des îles », en clin d’œil à l’archipel mahorais. Il compte à son actif, plus de 100 spots produits par ses propres moyens et diffusés sur la toile. Chauffeur routier de profession, l’humoriste Malalao MC vit pleinement sa passion, sans retenue, à raison de dix vidéos mensuelles qu’il produit tout seul entièrement, indépendamment de commandes spécifiques qui lui sont adressées dans le cadre de mariages ou divers événements festifs dans l’Hexagone comme à Mayotte ou aux Comores voisines où il compte se rendre cette semaine.
Comores : la présidence défend les ministres accusés de tentative de subornation
Parmi les éléments qui circulent, remettant en cause de nombreux ministres du gouvernement comorien, qui auraient tenté d’inciter Bashar Kiwan à accabler Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, figurent des messages échangés avec le porte-parole, Houmed Msaidie. La présidence apporte un démenti précisant par contre que si jamais tout se confirmait, ces démarches n’engageaient pas l’État.
C’est une affaire qui éclabousse les autorités comoriennes. Depuis quelques jours, le gouvernement est au cœur d’une polémique qui sent l’odeur d’un scandale. Ce mercredi, la présidence a tenu à s’exprimer sur le sujet pour la première fois. Et déjà la méthode choisie fait parler. En effet, malgré les accusations graves portées contre des ministres, la présidence de la République s’est juste contentée d’un point de presse pour apporter sa version. Une procédure très prisée par certains conférenciers qui veulent éviter aux journalistes de poser des questions. Dans une succincte déclaration lue devant les médias, le secrétaire général de la présidence, Sounhadj Attoumane, a nié catégoriquement les révélations de l’homme d’affaires franco-syrien Bashar Kiwan. Inculpé dans l’affaire de la citoyenneté économique ayant été dans le passé chargé de récolter des fonds de ce programme, celui-ci affirme avoir été approché par des officiels notamment le ministre des Affaires étrangères, Dhoihir Dhulkamal.
« Des accusations mensongères »
Avec le porte-parole du gouvernement, ils l’auraient incité à témoigner contre Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, dans le procès qui entre dans sa quatrième journée, ce jeudi. « Suite à ces manœuvres lâches venant d’un homme, dont l’intégrité a toujours été remise en cause au niveau international, mais qui est aussi connu pour sa grande capacité à user et abuser de la communication pour arriver à ses fins et notamment séduire et arnaquer, nous apportons un démenti formel à ces accusations mensongères, qui sont dénuées de tout fondement », réagit Beit-Salam, dans le communiqué publié ce 23 novembre. Le secrétaire général de la présidence, invite Bashar à venir répondre aux questions de la cour de la sûreté de l’État qui l’accuse de détournement de deniers publics, faux et usage de faux, abus de fonction, forfaiture. Des charges auxquelles le concerné serait prêt à répondre seulement à distance, selon son avocat. L’apparition de ces images compromettantes et des échanges dévoilés sur les réseaux sociaux fait couler beaucoup d’encre. Pour autant, l’homme d’affaires franco-syrien continue de certifier que tout était vrai (voir Flash Infos du du mercredi 23 novembre 2022). Jusque-là, seul le ministre des Affaires étrangères comorien a fait un commentaire en corroborant l’authenticité de l’image, relayée largement sur Facebook.
« Ils n’engagent pas l’État »
Une déclaration qui atteste au contraire l’existence de contacts. « Si tout se confirmait, que ces personnes ont eu des discussions avec lui, ils n’engageaient pas l’État en tout cas« , a prévenu, Sounhadj Attoumane, lors du point de presse, organisé à la présidence de l’Union des Comores et qui a duré quinze minutes. A entendre cet ancien cacique du parti Juwa, la formation politique de l’ex-président Sambi (il se considère toujours membre alors qu’il a rejoint le pouvoir depuis des années), le gouvernement d’Azali Assoumani ne se reconnaitrait pas dans ces pratiques. Oubliant au passage qu’aucune autorité n’aurait entamé de telles discussions sans l’aval du sommet. Pour Beit-Salam, Bashar Kiwan cherche seulement à se faire une virginité, lui qui a déjà fait de la prison. « Conscient qu’à ce stade du procès, la logique veut que l’on ne rentre pas dans son déroulement ou influe sur le cours des débats, nous nous réservons le droit d’apporter, en temps opportun, les preuves de la démarche inversée initiée par Bashar sans jamais aboutir pour dénoncer ses co-accusés dans l’espoir de bénéficier d’un non-lieu », conclut le communiqué sans annoncer une quelconque plainte. A travers une telle déclaration, il apparaît clairement que les deux parties ont entamé des discussions.
Le procès, lui, entrera dans sa quatrième journée ce jeudi avec les plaidoiries. Les proches d’Abdallah Mohamed Sambi, opposant déclaré d’Azali Assoumani et enfermé chez lui depuis 2018 sans jugement, ont qualifié de mascarade ce procès qui visiblement se clôtura sans le principal inculpé, notamment l’ex-raïs.
Ce mercredi, son fils n’a pas été autorisé à lui rendre visite, alors qu’il détient un permis permanent. Lundi, après une longue attente devant le portail de sa résidence, un seul avocat parmi les cinq a fini par y rentrer. Le verdict pourrait tomber dans les jours qui viennent.
Les candidatures ouvertes pour l’événement européen #YEYS2023
Après deux manifestations virtuelles, la quatorzième édition de «Votre Europe, votre avis!» (YEYS) se tiendra à nouveau en présentiel. Elle a pour thème les «Dialogues avec les jeunes sur la démocratie» et aura lieu les 23 et 24 mars 2023. Étant donné que cette année a été marquée par la crise en Ukraine, des menaces pesant sur les régimes pacifiques et des défis sociétaux et économiques imprévisibles ayant abouti à des changements systémiques, YEYS se concentrera sur la manière de sensibiliser les jeunes aux valeurs démocratiques, tout en encourageant leur esprit critique, leur autonomisation et leur participation. Tout au long de ces deux journées, les élèves prendront part à une série d’ateliers et d’activités interactives pour pouvoir ensuite formuler des recommandations qui seront présentées aux institutions européennes et aux responsables politiques et décideurs européens de haut niveau.
Les inscriptions sont ouvertes à toutes les écoles des États membres de l’Union et des sept pays candidats (Albanie, Moldavie, République de Macédoine du Nord, Monténégro, Serbie, Turquie et Ukraine). Si vous enseignez dans une école secondaire et que vos élèves ont entre 16 et 18 ans, n’hésitez pas à envoyer une candidature pour participer à l’édition 2023 de «Votre Europe, votre avis!». Les écoles souhaitant participer à YEYS 2023 doivent remplir le formulaire de candidature sur le site internet du CESE. Pour chaque pays, une école sera tirée au sort. Les établissements sélectionnés seront invités à choisir trois élèves, de préférence en avant-dernière année du secondaire, qui assisteront et participeront à la manifestation, ainsi qu’un(e) enseignant(e) chargé(e) de les encadrer.
À l’approche de la manifestation, des membres du Comité économique et social européen (Cese) se rendront dans chaque école sélectionnée, afin de préparer les élèves et les enseignants. De la documentation et du matériel pédagogique seront envoyés aux établissements en amont des visites. La date limite pour le dépôt des candidatures est fixée au 30 novembre 2022.
Un marché agricole et artisanal à Mramadoudou, ce samedi
La communauté de communes du Sud et les communes de Bandrélé, Bouéni, Chirongui, et Kani-Kéli, annoncent que le prochain marché agricole et d’artisanat du sud se tiendra le samedi 26 novembre, de 8h à 13h, à Mramadoudou, à côté du gabier (commune de Chirongui). Dans une démarche de valorisation des producteurs et artisans du territoire, les collectivités du Sud organisent des marchés évènementiels. Ces marchés sont co-financés par la CCSud et l’ANCT et organisés de manière collaborative, avec l’intercommunalité et les communes, et grâce aux exposants du sud de Mayotte. Comme à chaque marché, vous trouverez de nombreux exposants et produits locaux ; fruits, légumes, plantes, sel et épices… des produits d’artisanat ; décoration, ustensiles de cuisine, broderies… et des produits de restauration traditionnelle ; plats, jus, gâteaux, achards.
Violences sexuelles : Haki Za Wanatsa dresse le bilan du #wamitoo
Jusqu’à ce samedi, il s’agissait de la cinquième campagne du Collectif Cide (Convention internationale des droits de l’enfant), composé de 28 associations fédérées autour de l’association organisatrice, Haki Za Wanatsa. Une célébration a donc eu lieu, le week-end dernier au lycée des Lumières, à Kawéni. Deux mois de campagne et plus globalement deux ans de mobilisation #wamitoo ont été résumés par la présidente de l’association, Rehema Saindou, et la directrice, Lydia Barneoud. 65 actions de terrain ont été menées en quatre mois (17.000 enfants et parents sensibilisés), mobilisant quatre outils majeurs : une charte signée par l’ensemble des partenaires et leurs équipes, un questionnaire en ligne, la bande dessinée BD « Des cailloux sur la mer » et une vaste campagne graphique et audiovisuelle, composée de 3.000 affiches sur 19 visuels différents, diffusés dans les 34 structures partenaires et l’ensemble des établissements et mairies de l’île, quinze clips vidéos de sensibilisation incluant la participation d’artistes et personnalités locales et internationale, deux appels à projets et quatre temps-forts, dont un colloque transdisciplinaire d’une journée qui fait aujourd’hui référence.
Sur le plan du bilan humain, sanitaire et social, 35% des 700 répondants au questionnaire en migne sur wamitoo.yt disent avoir subi une agression sexuelle, dans la sphère familiale pour près de la moitié des cas, 11% ne savent pas identifier ce qu’ils ont vécu, dont 82% disent n’avoir reçu aucune éducation familiale à la vie affective et sexuelle dans leur enfance, 53% disent ne pas connaitre la loi et 63% de ceux qui pensent la connaître se trompent, notamment en matière de délai de prescription pour porter plainte, 70 % des personnes victimes se confient au moins une fois dans leur vie, elles mettent en moyenne 12 ans à la faire et 40% souffrent d’amnésie traumatique, durant plus de 20 ans pour 1/3 d’entre elles. Mayotte est le deuxième département de France le plus touché par les grossesses précoces et IVG sur mineures (malgré huit cas seulement de grossesses précoces dénombrés par le rectorat cette année…).
Coupures d’eau : des tours d’eau organisés encore dans le nord de Mayotte
La production d’eau potable à Mayotte ne permettant d’alimenter tous les secteurs, des tours d’eau sont de nouveau mis en place par la société Mahoraise des eaux, depuis ce mardi et jusqu’au dimanche 27 novembre. Comme la semaine dernière, les communes de Mamoudzou, Koungou, Petite-Terre, M’tsamboro et une partie de Tsingoni (Combani et Miréréni) sont concernées à raison de deux fois par semaine (voir tableau). La coupure d’eau intervient à 17h, alors que le retour de l’eau est programmé le lendemain à 5h.
Dans la soirée de mardi, la Smae a indiqué qu’une coupure supplémentaire était prévue ce mercredi matin, de 8h à 14h, dans les villages de Tsingoni et Mroualé. « Cette coupure est nécessaire pour réaliser les travaux de raccordement d’un nouveau réseau d’eau potable. La nouvelle conduite rentre dans le cadre des travaux de renforcement de Soulou », précise le délégataire du syndicat des Eaux de Mayotte (ex-Smeam).
Le Medef organise un tournoi de football à Kani-Kéli, ce vendredi
Plutôt habitué au terrain économique, le Medef (Mouvement des entreprises de France) mahorais organise une compétition de football, ce vendredi 25 novembre, au stade de Kani-Kéli, avec l’internat d’excellence. Par l’intermédiaire de cet événement, le syndicat des patrons veut « renforcer le lien école-entreprise », « favoriser la captation des entreprise » et favoriser la captation des jeunes hauts potenteils ». Outre les jeunes sportifs, plusieurs secteurs économiques (BTP, Énergie, Numérique, Immobilier, Transport, Sanitaire et social, Formation, Grande distribution, Agroalimentaire, Services) ou professions (chefs d’entreprise, Gérant d’entreprise, Ingénieur numérique, commercial, administrateur de système, chargé d’affaires, assistant de direction, comptabilité, RH, responsable pédagogique, chargé d’exploitation, …etc) seront représentés.
Rixes violentes à Mayotte : Mansour Kamardine demande un nouveau cadre législatif
Le député mahorais Mansour Kamardine a réagi aux récents événements de Mamoudzou et Majicavo. « Les Mahorais subissent, depuis des années, une montée en puissance de l’insécurité et de la violence, pour la plupart du temps d’origine étrangère. Poussée de violence après poussée, la barbarie s’amplifie, les périodes et les zones de calme disparaissent, laissant place un continuum d’insécurité, tout le temps et partout. Après les rixes, les vengeances, les mutilations et les meurtres ! Après le caillassage des transports scolaires, les agressions à la machette dans les bus ! Après les feux de poubelles, l’agression, le harcèlement et les guet-apens désormais quotidiens contre les forces de l’ordre ! Peu à peu, Mayotte bascule dans la guerre civile ! », juge le représentant de deuxième circonscription de Mayotte.
Satisfait de voir le Raid intervenir, il demande également un nouveau cadre législatif pour le 101ème département. Celui-ci devrait inclure « l’expulsion de tous les ressortissants étrangers fauteurs de troubles à l’ordre public, quel que soit leur âge et leur date d’arrivée à Mayotte », une remise en cause de l’obligation de scolarisation des étrangers en situation irrégulière, « compte-tenu du manque actuel de 800 classes de primaire à Mayotte », et de l’accès gratuit à la santé pour les clandestins. Selon lui, « l’accès au logement social des étrangers délogés de l’habitat illégal est de fait priorisé pour les clandestins, en lieu et place des Mahorais pauvres qui sont majoritaires au sein de la population de l’île (77% sous le seuil de pauvreté) ». Le parlementaire milite également pour « une structure innovante, de type des anciennes classes militaires, pour socialiser et discipliner les jeunes mineurs vivant en bande et terrorisant la population ». Il devrait renouveler ce type de propositions, ce mercredi matin, à l’Assemblée nationale, en commission des lois.
Les Hauts-Vallons et Majicavo touchés à nouveau par des rixes
Le quartier à cheval sur Mamoudzou et Koungou, ainsi que le village de Majicavo-Lamir ont connu un nouvel épisode de violences, ce mardi soir, dans la continuité des affrontements entre bandes de Kawéni et Majicavo. Ver 17h30, un important panache de fumée provoqué par l’incendie de pneus était aperçu sur les hauteurs. Les gendarmes mobiles ont été dépêchés sur les lieux pour permettre aux automobilistes de quitter Mamoudzou en toute sécurité.
Collège de Cavani : le conseil départemental de Mayotte donne son feu vert
Le projet du rectorat de Mayotte était suspendu à la décision du conseil départemental, ce mardi 22 novembre. Celui-ci a approuvé le bail débloquant le foncier nécessaire au collège pouvant accueillir 600 élèves, au grand dam de l’opposition et d’un collectif farouchement opposés à cet établissement.
Il y a eu quelques applaudissements ironiques à l’annonce du résultat du vote, ce mardi matin, dans l’hémicycle Younoussa Bamana, siège du conseil départemental. Réunis en séance publique, les élus devaient se prononcer sur la vente de parcelles de Cavani au rectorat de Mayotte. Ce dernier veut construire un collège aux abords du stade, comme nous l’avait expliqué le recteur Gilles Halbout dans notre édition du 15 novembre 2022. 600 élèves, à la fois du quartier et en section excellence sportive, doivent y suivre leurs cours, dès 2025 si le planning est respecté. Évalué à 25 millions d’euros, cet établissement est de moindre mesure par rapport aux autres collèges de Mamoudzou qui dépassent généralement les 1.500 élèves.
Toutefois, ce projet ne fait pas l’unanimité. Quatre élus d’opposition (deux présents et par deux procurations) ont voté contre, demandant qu’il soit ajourné. Elyassir Manroufou ne s’en cache pas. Ce projet, il s’y opposera de manière forte. Il pose différents problèmes, selon lui, dont sa capacité en premier lieu. « Je connais les besoins de ce secteur et 600 élèves, ce n’est pas assez. Il faut au moins un collège de 1.200 élèves », fait remarquer celui qui défend un autre terrain, sur les hauteurs de Cavani et situé en-dessous du quartier Convalescence. Malgré la promesse du recteur de faire un autre collège dans ce secteur, il n’y croit pas une seconde. « Ce qui tue sur notre territoire, ce sont des fonctionnaires qui décident sans nous », ajoute-il. Il pointe aussi l’aspect sécuritaire avec el mélange d’élèves du quartier et de l’extérieur, tout comme des difficultés d’accès pour les bus. Du même avis, un collectif de riverains s’est même constitué et a recueilli plus de 450 signatures. Quelques membres venus assister à la séance n’ont pas d’ailleurs pas caché leur mécontentement.
« Le monde du sport ne s’y oppose pas »
Autre argument avancé, la présence du collège nuirait à la vocation sportive du lieu. Invités à donner son avis sur les dossiers du Département, les membres du Césem (conseil économique, social et environnemental de Mayotte) ne sont pas non plus enthousiastes à l’idée d’intégrer l’établissement scolaire au paysage. « Le site devait être exclusivement réservé à la réalisation d’équipements sportifs. La concentration de terrains de sport et la diversification des disciplines drainerait beaucoup de jeunes et faciliterait leur encadrement par la mobilisation de nombreux éducateurs. La gestion du domaine sportif de Cavani se trouverait par ailleurs faciliter », note l’instance. En effet, la présence du collège pourrait avoir une incidence sur l’homologation du stade de Cavani et notamment l’accueil de rencontres de Coupe de France ou internationales. Pour être de niveau 2, il faut un accès sécurisé pour les arbitres et les officiels. Mohamed Boinariziki, président de la ligue mahoraise de football, s’est donc exprimé contre, mais ne peut s’opposer à la décision du conseil départemental. Elyassir Manroufou va plus loin en rappelant « l’ambition des Mahorais à accueillir les Jeux des îles 2027 ».
Cet argument est balayé de la main par Ben Issa Ousseni. Le président du conseil départemental souligne qu’il vient de rencontrer justement les représentants des ligues et des comités sportifs pour parler de la candidature mahoraise (voir Flash Infos du 22 novembre 2022) . « Aucun dirigeant ne m’en a parlé. Le monde du sport ne s’y oppose pas », estime-t-il, alors que le Cros (Comité régional olympique et sportif) Mayotte a déjà émis un avis favorable. « Nos enfants méritent de l’excellence », répond le président aux détracteurs du collège de Cavani-stade.
L’espoir des opposants pourrait maintenant venir de la Fédération française de football. Le recteur a prévenu que le projet ne se ferait pas en cas « de points bloquants » aux yeux de la fédération.
Ben Issa Ousseni veut « une police des transports »
« Ces dernières semaines, ces derniers jours ont été marqués par un déchainement de violences de bandes de plus en plus dangereuses. Caillassages quotidiens, règlements de bandes rivales, atteintes aux biens des particuliers ou des entreprises, la liste est trop longue. Nous aimerions pouvoir vous dire aujourd’hui que cela ne se reproduira pas. Mais force est de constater qu’il ne se passe pas un jour sans que le territoire ne soit confronté à l’hyperviolence », reconnaît le président de l’assemblée départementale. Il souhaite « une police des transports ». « Il faut maintenant s’en donner les moyens, avec un calendrier précis et des points d’étapes », martèle-t-il. « J’ai suggéré au préfet de Mayotte de mettre en place, en lien étroit avec les maires, un contrat local de sécurité, qui permet de mutualiser le recours à l’ensemble des forces de sécurité du territoire », ajoute l’élu mahorais, qui partage « sa compassion avec les familles des victimes ».
Deux ans et demi de prison pour violences sur mineurs
Un homme était jugé, ce mardi 22 novembre, au tribunal de Mamoudzou, pour avoir porté des coups sur sa compagne et ses enfants. Un mandat d’arrêt a été décerné pour qu’il purge sa peine dès qu’il sera interpellé. Il est également condamné à verser 8.000 euros aux enfants pour leur préjudice moral.
« En 2020, 102 femmes, 23 hommes et 18 enfants sont morts dans le cadre de violences conjugales à Mayotte. En 2021, les chiffres étaient encore plus impressionnants, avec 143 décès à la suite de violences au sein du couple. » Pour l’avocate Élodie Gibello-Autran, ces données prouvent que le phénomène prend de l’ampleur. C’est pour des faits de violence de ce type que Laidine Lidi-Rafion était jugé devant le tribunal correctionnel de Mamoudzou, ce mardi 22 novembre. L’homme a été condamné à deux ans et demi de prison pour des violences sur deux petites filles de quatre et six ans ; mais également sur sa compagne, mère des deux enfants. « Le prévenu a avoué avoir donné un coup de pied à l’une des enfants. Au motif qu’elle mangeait dans l’assiette de ses sœurs et que cela l’avait énervé », précise Julie Vignard, la présidente du tribunal correctionnel. L’homme aurait également mis un coup de machette sur le bras d’une des fillettes afin de savoir « si sa mère avait commis un adultère ». Cette dernière aurait par ailleurs été violée par son compagnon.
« Quand il était là, on n’avait pas faim »
Mais après avoir porté plainte, la mère de famille aurait changé de discours. « Dans un contexte de misère sociale, un homme en prison a pour conséquence que l’on a plus à manger. Quand les deux fillettes ont été ré-auditionnées, elles sont revenues sur leurs déclarations en disant que leur beau-père ne les tapait pas vraiment, qu’il ne se passait rien. Et elles ont ajouté : « Quand il était là, on n’avait pas faim » », détaille l’avocate des enfants. La mère, qui ne s’est pas constituée partie civile, leur aurait donné la consigne pour que son compagnon sorte de garde à vue et puisse à nouveau amener à manger à la maison.
Selon Cassandre Morvan, substitut du procureur, « les déclarations sont assez confuses dans ce dossier. On sait qu’il n’est pas rare que les victimes de violences reviennent sur leurs dires. Mais le médecin légiste a identifié une estafilade sur le bras de l’enfant qui a reçu un coup de machette et le prévenu a reconnu les faits ». Aucune lésion n’a été constatée sur la fillette de quatre ans, mais le prévenu a concédé « corriger les jeunes filles quand elles n’obéissaient pas ». Les faits de viols sur la mère ont, quant à eux, abouti à un non-lieu.
8.000 euros de préjudice pour les enfants
La substitut du procureur demandait une peine de dix-huit mois d’emprisonnement avec mandat d’arrêt « pour que cette peine puisse être purgée en détention dès l’interpellation de l’auteur des faits ». Le tribunal a finalement décidé de le condamner à trente mois avec mandat d’arrêt. « Nous avons pris en compte la gravité des faits et le fait que le prévenu ne se soit pas présenté », indique la magistrate Julie Vignard. L’homme est également condamné à verser des dommages aux enfants, en réparation de leur préjudice moral. 5.000 euros pour la jeune fille de six ans, blessée à la machette, et 3.000 euros pour sa cadette.
Le meurtrier de Chiconi condamné à 25 ans de réclusion criminelle
Le procès aux Assises du meurtrier de Moussa Marssel a commencé, ce lundi 21 novembre. Le 16 juin 2020, le corps de ce retraité de la fonction publique avait été retrouvé dans le quartier Ourini, à Chiconi. Son visage, écrasé, gisait dans une flaque de sang et de vin, à proximité d’un parpaing ensanglanté. Son meurtrier, en état d’ébriété, l’avait croisé au sein de l’épicerie Le building et avait demandé à la victime de partager l’alcool qu’il venait d’acheter. Ce dernier avait refusé et aurait alors été roué de coups. Ce mardi 22 novembre, l’accusé a été condamné à 25 ans de réclusion criminelle, avec une interdiction définitive du territoire français et l’interdiction de porter ou de détenir une arme soumise à autorisation pour une durée de quinze ans.
Mouvement de grève nationale « contre une justice au rabais »
Il y a un an, les professionnels de justice se sont massivement fait entendre pour dénoncer le dilemme intenable auquel ils sont tous les jours confrontés : « juger vite mais mal, ou juger bien mais dans des délais inacceptables ». Si la mobilisation aura permis une libération de la parole des professionnels et une prise de conscience globale sur l’état de la justice en France, les audiences sont toujours surchargées. Selon les professionnels, des recrutements de magistrats et de fonctionnaires de greffe sont prévus pour 2023, mais ils sont largement insuffisants et aucun plan d’action clair n’a été défini. Ce mardi, l’ensemble des magistrats et des professionnels ont été appelés à se rassembler dans leurs juridictions. Un rassemblement avait lieu au tribunal judiciaire de Paris à midi. Les magistrats de la section du syndicat de la magistrature du tribunal judiciaire de Mamoudzou se sont associé à cette mobilisation. Ils rappellent que la juridiction souffre d’un manque chronique de personnels de greffe et d’interprètes, des locaux exigus et des salles d’audience en nombre insuffisant.
Comores : ces éléments troubles qui discréditent le procès incriminant Sambi

Dans un communiqué dont l’authenticité a été confirmée par son avocat, Bashar Kiwan, hommes d’affaires franco-syrien assigné dans le procès en cours sur la citoyenneté économique, assure que les ministres comoriens avec lesquels il s’est entretenu lui ont promis une grâce s’il témoignait contre Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, opposant déclaré d’Azali Assoumani. Un proche de l’un des ministres aperçus sur les photos confirme une rencontre avec Bashar sans préciser de date.
Voilà des révélations qui risquent d’entacher le procès sur la citoyenneté économique, ouvert lundi à Moroni. Celui-ci s’est poursuivi ce mardi après son ajournement la veille sur décision du président de la cour de sûreté. Le principal homme-clé dans cette affaire, à savoir Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, ne s’est pas rendu devant la cour. Il disait craindre une justice inéquitable. L’ex-président semble avoir eu raison. En effet, l’apparition depuis lundi de photos montrant des ministres du gouvernement d’Azali Assoumani avec Bashar Kiwan, qui a un rôle trouble dans la gestion du programme de la citoyenneté économique, a fait l’effet d’une bombe. Sur les images, on y voit le ministre des Affaires étrangères, Dhoihir Dhulkamal, et Djae Ahamada Chanfi, actuel Garde des sceaux, assis avec le sulfureux homme d’affaires franco-syrien inculpé et qui devait comparaître devant la cour. Approché, le ministre de la Justice n’a pas infirmé ni confirmé. Il a juste dit qu’il préférait s’exprimer seulement à la fin du procès. Le chef de la diplomatie dont l’authenticité de la photo été confirmée par un proche n’a dit aucun mot également. Il faut noter que sa présence sur l’image, lui qui a présidé la commission parlementaire dont le rapport a été à l’origine de l’ouverture du procès, a de quoi interroger.

Rencontre en juillet
Bashar Kiwan, contacté via la messagerie WhatsApp a confirmé avoir eu des discussions avec Dhoulkamal. « Je confirme qu’il a pris contact avec moi. On s’est rencontré à plusieurs reprises. Sur les deux photos, il y en une prise le 12 juillet et une autre le 27 octobre 2022 », a-t-il répondu, confirmant dans la foulée la véracité des échanges qu’il a eus sur WhatsApp avec le porte-parole du gouvernement, Houmed Msaidie. Dans ces messages qui circulent en ligne, le ministre propose à l’homme d’affaires tombé en disgrâce depuis une dizaine d’années de rencontrer le chef de l’État, Azali Assoumani, lors de son passage à Paris, au mois de juillet. Selon toujours les captures d’écran, Msaidie assure à son interlocuteur qu’il sera gracié s’il accepte de donner un témoignage qui enfoncera son ancien ami, l’ex-raïs Sambi. Une offre que Bashar a déclinée selon ses mots. D’après lui, un projet de grâce sur des condamnations prononcées à Moroni à son encontre, ainsi que des anciens directeurs des sociétés qu’il dirigeait au moment où il faisait la pluie et le beau temps dans l’archipel, a été proposé en contrepartie. « Je leur ai dit que j’étais prêt à témoigner afin de faire la lumière sur les contrats signés avec les Émirats, mais je ne peux valider des fausses accusations. Je refuse de valider ce rapport qui est une pure invention, rédigé sans preuves », confie-t-il avant de préciser que cela fait plus de dix ans qu’il n’est plus en contact avec Sambi, encore moins les autres inculpés dans cette affaire dont l’audience suit son cours, malgré le désistement des avocats de l’ancien président.
Plainte à Paris
Ces derniers ont d’ailleurs tenu une conférence de presse dans un hôtel de Moroni, ce mardi, pour apporter des éclaircissements sur les raisons qui ont poussé leur client à ne pas se présenter. La défense a également annoncé qu’elle porterait plainte devant le doyen des juges d’instruction du tribunal de Paris pour tentative de subornation de témoins suite à ces révélations citées précédemment. « Nous exigeons l’arrêt du procès et l’ouverture d’une enquête pour tout clarifier. Notre client doit être remis en liberté », a plaidé, devant la presse, maître Jan Fermon. Son confrère, Me Ahamada Mahamoud donne raison à l’ex-raïs qui, selon lui, est prêt à répondre à la justice dès lors que toutes les règles seront respectées. L’avocat de l’État comorien, Me Sossah, pense en revanche que Sambi aurait dû y rester pour révéler la vérité sur le programme de la citoyenneté même si la cour n’est pas habilitée à le juger. Ce mardi, le conseiller de l’ancien vice-président, Mohamed Ali Soilihi, a quitté le procès.
A la barre, il ne reste plus désormais deux Comoriens parmi les onze qui comparaissent devant la cour de sûreté de l’Etat : Mohamed Bacar Dossar et Nourdine Bourhane. Selon le calendrier qui avait été publié par le parquet, le procès devait prendre fin ce mercredi. Mais au rythme où vont les choses, il pourrait continuer jusqu’au 24 novembre.
Voix des Outre-Mer : Antone Boinali et Lollia Aiiaoui s’envoleront pour l’opéra de Paris
La finale mahoraise du concours Voix des Outre-mer, dont l’objectif est de « rendre visible la richesse et la diversité des Outre-mer, tout en célébrant la musique sous toutes ses formes par la promotion du chant lyrique », se tenait ce samedi 19 novembre. Au total, dix candidats mahorais se sont présentés sur le parvis du cinéma Alpajoe, à Mamoudzou. Antone Boinali et Lollia Aiiaoui sont les deux vainqueurs du concours. Ils participeront à la finale nationale, à l’opéra de Paris, en février 2023.
Les locaux de la PJJ de Mayotte mis à sac

Une violence gratuite qui en amène à une autre, un odieux assassinat en pleine nuit d’un jeune chanteur bourré de talent il y a une semaine dans le quartier Bonovo à Mtsapéré, et voilà que revient, une fois de plus, une fois de trop sans aucun doute, la spirale incontrôlable de la délinquance juvénile qui gangrène la vie sociale à Mayotte. Une fois de plus, l’Etat fait le service minimum pour éteindre l’incendie par l’envoie d’une équipe du RAID, en attendant qu’un autre feu s’allume prochainement. Et pourtant, c’est bien lui que les jeunes ont visé en s’attaquant à l’un de ses symboles, la PJJ à Kawéni.
Dans la journée d’hier, Paris a dépêché à Mayotte le RAID (une unité d’élite de la police nationale) pour essayer de mettre enfin un terme aux violences à répétition qui secouent le département. Alors que les autorités locales dépassées par l’ampleur du phénomène annonçaient l’arrivée prochaine des ces forces spéciales pacificatrices, des jeunes qu’il convient assurément d’identifier, d’appréhender, de juger et condamner avec toute la sévérité de la loi, ont choisi de saluer cette annonce à leur manière, comme un bras d’honneur à l’adresse de l’Etat, en saccageant les locaux de la PJJ dans la nuit. Tout un symbole, sommes-nous hélas contraint d’admettre au regard de ce gravissime acte de vandalisme contre une institution qui pourtant a vocation à apporter une protection juridique à des enfants de leur âge. Un acte sans pareil qui marque un tournant dans ces manifestations de délinquance juvénile qui ne cessent de monter crescendo depuis plusieurs années, apportant chaque semaine son lot de violence, de douleur, de peur mais également de cycles de représailles et contre représailles. Sans que rien ne puisse enfin enrayer cette machine infernale. L’Etat qui doit servir de dernier rempart pour protéger les citoyens de ce territoire face à l’insécurité que l’on ne sait plus qualifier, choisit d’adopter une attitude « Bisounours » alors que le feu consume irrémédiablement la maison Mayotte dans la braise incandescente de la violence gratuite. Au-delà des palabres politiques et des joutes verbales au Parlement, du refus catégorique du gouvernement d’ouvrir les yeux devant cette douloureuse réalité et de considérer qu’à situation exceptionnelle convient un traitement spécifique avec des instruments adéquats, le 101 ème département français coule sous la vague d’une colère juvénile que ni les autorités, ni les familles n’arrivent à canaliser. L’assassinat violent et extrêmement regrettable de ce talentueux jeune chanteur est fait de droit commun qui doit être jugé par les services judiciaires compétents et aucunement être le réceptacle de la manifestation d’un quelconque désire opportun de vengeance d’une bande de voyous.
Besoin urgent de restaurer l’autorité même de l’Etat à Mayotte
Mayotte parent pauvre et déshérité des Outre-mer français continue à s’enfoncer dans la peur chaque jour, devenant de plus en plus inhospitalière et non attrayante pour des investisseurs absolument indispensables pour relancer son économie rudement mise à mal par deux années successives de crise du Covid 19. Aucun fléchissement de ce côté-là et pour longtemps encore, car les crédits à mobiliser pour espérer inverser la tendance ne sont pas pour demain, là où besoin d’un vrai plan Marshall de relance de développement économique il y a, les autorités à Paris préfèrent encore botter en touche, promettant d’apposer du sparadrap sur des plaies pourtant gangrénées. Au regard de ce qui vient de se passer à Kawéni, il y a lieu de s’interroger vraiment sur l’orientation à donner à la gouvernance de ce territoire dans le court et long terme.
En effet, la nécessité d’un plan Marshall ne se fait plus ressentir que pour les seuls secteurs du développement économique, social, culturel et des infrastructures. Il le devient aussi pour la restauration de l’autorité même de l’Etat, car jamais aucun gouvernement à Paris quelque soit sa coloration politique et sa bienveillance à l’égard de Mayotte et de ses habitants n’aura les moyens de placer derrière chaque Mahoraise et Mahorais, un gendarme ou policier armé pour assurer durablement sa sécurité. Faute d’infrastructures dédiées, d’encadrement et de prises en charge avec des objectifs clairement ciblés, les jeunes continuent à transformer les fictions cinématographiques et télévisuelles en réalité sur le terrain confondant gaiement les zones déshérités et les quartiers informels (de Kawéni, Majicavo, Passamainti, Tsoundzou, Koungou, Dzaoudzi-Labattoir et Pamandzi), avec les favelas de Rio de Janeiro ou les banlieues malfamées de New York city. A l’approche des fêtes de fin de d’année, cette résurgence de la violence juvénile en zone urbaine, Grande-Terre comme Petite-Terre est à craindre et à prendre très au sérieux. Depuis une dizaine de jours, elle se manifeste comme de façon synchronisée, dans l’agglomération de Mamoudzou et celle de Petite-Terre, dans un jeu de cache-cache entre force de l’ordre et jeunes délinquants. La violence gratuite est devenue une banalité dans la résolution du moindre conflit, du moindre petit problème. Les cailloux, les parpaings, les chaines et câbles métalliques deviennent pour eux l’unique moyen de se parler, de demander quelque chose, quand ce pas tout bonnement le couteau. Sauf que Mayotte n’est le Brésil, ni les Etats-Unis d’Amérique. Ici nous sommes bien sur le sol français et en France, aucun citoyen n’est « théoriquement » au dessus des lois. A quand donc la fin de ce cauchemar ? Un mouvement de mères d’enfants étrangers nés sur le sol mahorais, respectueux de l’ordre et des lois de la République est en train d’émerger progressivement dans l’objectif d’une descente prochaine dans la rue. Ces mères veulent lancer un appel et demander publiquement aux parents de jeunes délinquants de se désolidariser de leurs progénitures et les signaler, si nécessaire, à la justice pour que la paix revienne sur ce territoire.
La collecte de déchets décalée à cause des affrontements entre bandes
Ce lundi, plusieurs quartiers de Mamoudzou n’ont pas pu faire l’objet d’une collecte habituelle de leurs déchets. « La Cadema informe les usagers que la collecte des déchets ménagers est suspendue [ce lundi] suite au climat d’insécurité qui règne », a annoncé la communauté d’agglomération de Dembéni-Mamoudzou. En effet, les récents affrontements entre bandes de Doujani, Kawéni et de Majicavo ont empêché le passage des camions de ramassage. « L’objectif étant de préserver le matériel, mais surtout la sécurité des agents de collecte », fait remarquer la collectivité pour expliquer sa décision. A la place, la collecte sera effectuée ces mardi matin et mercredi matin, à partir de 7h, dans les villages suivants : Hauts-Vallons, Kawéni, Mamoudzou Centre, Cavani, M’tsapéré, Doujani, Passamaïnty et Vahibé.
Un cinquième forum économique de Mayotte, du 30 novembre au 1er décembre
Dans le cadre de l’accompagnement des entreprises mahoraises dans leur montée en compétences et la promotion de l’attractivité du territoire, l’Agence de développement et d’innovation de Mayotte, en partenariat avec le conseil départemental organise deux événements. Le premier, le 28 novembre, à la médiathèque de Bandrélé, s’intitule « Mayotte, acteur de son développement ». Il s’agit d’une action destinée aux entreprises locales. Un événement qui se réitère chaque année et qui a pour principal objectif de réfléchir sur « le Mayotte de demain ». Durant cette journée, les porteurs de projets pourront rencontrer les structures accompagnatrices, les chambres consulaires, les banques, les intercommunalités les services de l’État ainsi que des artisans de l’interco.
Le 30 novembre et le 1er décembre, ce sera au tour de la cinquième édition du forum économique de Mayotte de se dérouler au cinéma Alpajoe, à Mamoudzou. Pour cette édition 2022, le forum qui a pour habitude d’accueillir chaque année plus de 300 participants, propose de promouvoir l’économie du territoire et de la région à travers une thématique qui met en avant la coopération régionale : « Mayotte, Futur Hub Economique Régional ». L’événement vient présenter les grandes perspectives de développement économique du territoire, de la région et à l’international. Ce forum se construit sur un temps d’échange et de présentation. Des ateliers entre professionnels, structures d’accompagnement, financeurs et intercommunalités seront organisés en marge des deux événements pour promouvoir le développement économique du territoire et l’écosystème régional.