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Bandrélé instaure un couvre-feu à partir du 5 février

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A partir du 5 février, la circulation sera interdite à Bandrélé entre 22h et 4h du matin. Le maire Ali Moussa Moussa Ben a pris un arrêté dans ce sens, afin « d’éradiquer les nombreux faits de vol et de dégradations commis sur les villages de Bandrélé et de Nyambadao », explique la commune. Les secteurs géographiques faisant l’objet d’une interdiction de circuler prévue à l’article 1 du présent arrêté sont les suivants :

-Village de Bandrélé : Au sud du village depuis la descente vers Musicale plage au niveau de l’intersection avec la ruelle Tao Taoujou et au nord du village à la sortie au niveau de l’intersection de la rue Kouyouni.

-Village de Nyambadao : depuis l’entrée nord jusqu’à l’entrée sud du village et l’ensemble des rues du village.

Pour les particuliers, seuls les déplacements liés à des motifs impérieux de santé, d’urgence médicale, ou d’assistance à personne vulnérable ou de force majeure seront tolérés.

Les prix des carburants restent stables en février

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La préfecture de Mayotte a annoncé la révision des prix maximums des produits pétrolier. Ce jeudi 1er février, les prix maximums des produits pétroliers en France demeurent inchangés malgré les fluctuations des cours mondiaux, une réalité attribuée à l’affaiblissement du dollar face à l’euro.

La régulation mensuelle des prix maximums couvre un éventail de produits pétroliers, dont le supercarburant sans plomb (1,76 euro), le gazole routier (1,53 euro) et maritime (1,13 euro). Le pétrole lampant (1,11 euro) et le mélange détaxé (1,21 euro) restent à un niveau presque équivalent, tandis que la bouteille de gaz de douze kilogrammes est au même prix (25 euros).

Aurélien Diouf est le nouveau directeur de cabinet du préfet

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Partie au 1er janvier pour devenir chef de cabinet du ministre Christophe Béchu (Transition écologique et Cohésion des territoires), Marie Grosgeorge laisse sa place à Aurélien Diouf au poste de directeur de cabinet du préfet de Mayotte. Énarque, comme sa prédécesseuse, il était auparavant sous-préfet en Seine-Maritime, en charge de la politique de la ville. Est-ce qu’il travaillera longuement avec Thierry Suquet ? Rien n’est moins sûr, le préfet de Mayotte depuis 2021 est annoncé partant dans les semaines à venir.

Barrages : des conteneurs envoyés dans le lagon

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Ce mardi, une vidéo montrant des conteneurs être mis à l’eau dans le lagon à Bandraboua a circulé sur les réseaux sociaux. Ces conteneurs avaient été utilisés pour former un barrage, et c’est après le démantèlement de celui-ci que des agents de la direction de l’Environnement, de l’Aménagement, du Logement et de la Mer de Mayotte (Dealm) les auraient poussés à la mer. « Mayotte n’est le dépotoir de personne. Quel exemple on montre ? », s’indigne le président de la Fédération mahoraise des associations environnementales (FMAE), Madi Ali, qui rappelle que le lagon nourrit la population et le tourisme. 

Contactée sans succès mardi en début de soirée et ce mercredi matin, la Dealm, apparemment en cellule de crise, n’a pas souhaité s’exprimer sur le sujet par manque de temps : « Allez voir un peu la situation des agents »nous dit-on avant de raccrocher. Certains de ces derniers auraient été pris pour cible depuis le début du mouvement de contestation alors qu’ils s’occupaient de nettoyer les points de barrages. Du côté de l’adjoint à la sécurité de Bandraboua, Daoud Soudjaye, pas beaucoup plus d’informations. On nous confirme néanmoins que les conteneurs vont être retirés du lagon.

L’ex-ministre Philippe Vigier épinglé par Mediapart

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Ministre délégué aux Outremer de juillet 2023 au 11 janvier dernier, Philippe Vigier peine à quitter la rue Oudinot, selon le site d’investigation Mediapart. L’article d’Antton Rouget note que l’élu d’Eure-et-Loir est l’un des rares ministres délégués débarqués pendant le remaniement à conserver un logement de fonction et un véhicule avec chauffeur. Pire, qu’il profite des lieux pour organiser des dîners privés, alors que les autres n’ont plus le droit « d’engager une seule dépense ». Au média, l’ex-ministre s’est défendu en indiquant qu’il rembourserait les repas, tandis que la voiture avec chauffeur lui a permis de se rendre en circonscription où il est difficile d’aller en train. Le cabinet de Gérald Darmanin, son ex-ministre de tutelle, a confirmé que la voiture et l’officier de sécurité lui sont octroyés « dans l’attente d’un nouveau gouvernement ».

Actif à Mayotte sur le sujet de la crise de l’eau, Philippe Vigier a pressé les services de l’État et le syndicat Les Eaux de Mayotte pour engager rapidement les travaux d’investissement. Il est d’ailleurs venu à cinq reprises sur le territoire, dont la dernière fois en compagnie de l’ex-Première ministre, Élisabeth Borne. Toutefois, le ministre a perdu la cote avec les élus ultramarins, ces derniers mois, en confondant le président de la Collectivité territoriale de Martinique (Serge Letchimy) et celui du conseil général de Guadeloupe (Guy Losbar), ou par ses envies d’autres ministères révélées par Politico.

Aujourd’hui, il ne fait guère de doutes qu’un autre le remplacera très bientôt.

La CGT Educ’action Mayotte appelle à rejoindre la grève nationale ce jeudi

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« Aujourd’hui, la colère a pris une autre dimension », assène la CGT Educ’Action dans un nouveau communiqué mercredi, non satisfait de l’attitude du préfet à déclarer que la liberté de circuler est rétablie. Un discours « à mille lieues des attentes de la population et des collèges qui se sont mobilisés aux collèges de Passamaïnty et de Tsingoni ». Le syndicat annonce rejoindre les rangs de la journée de grève nationale prévue jeudi 1er février pour améliorer les conditions de vie, de travail et d’apprentissage à Mayotte. Il appelle tout le personnel de l’éducation nationale à faire grève.

« Toujours dernière des classements, de moins en moins attractive, l’académie de Mayotte reste la moins bien dotée de toutes les académies en investissement par élève », peut-on lire. Le collectif dénonce : des milliers d’élèves non-scolarisés, d’autres en attente de prise en charge adaptée en structure ou en dispositif spécialisé, les manques de postes d’accompagnants type AESH (accompagnants des élèves en situation de handicap), AVS (auxiliaires de vie scolaire) ou encore psychologues, les manques de personnel et de moyens dans les services sociaux et éducatifs et le manque de moyens « criants » humains et matériels « ne permettant pas une prise en charge des jeunes sous mains de Justice à la hauteur des enjeux du département ». Autant « d’injustices » qui « créent des situations de souffrance et de tension ».

« Ouvrir une école aujourd’hui, c’est fermer une prison dans vingt ans », écrit la CGT Éduc’action, soutenue par la CGT PJJ (protection judiciaire de la jeunesse).

Vingt-quatre collégiens de Doujani prêts à chausser les skis

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Dernière réunion au collège de Doujani, ce mercredi après-midi, parents et élèves revoient les derniers détails avec les quatre professeurs-endcadrants.

C’est bientôt l’heure du grand départ pour une poignée d’élèves de troisième du collège Nelson-Mandela. Ce jeudi, ils doivent prendre l’avion pour passer un week-end à Paris. Ensuite, ils passeront une semaine dans les Alpes, où ils s’essaieront pour la première fois aux skis.

« N’oubliez pas de prendre nos numéros de téléphone, c’est super important », lance Lionel Ussereau, professeur d’EPS au collège de Doujani, ce mercredi après-midi. A la veille du grand départ, les élèves et leurs parents ont le droit à une dernière réunion préparatoire. Programme des dix jours, règles de vie pendant le séjour, distribution des premiers vêtements chauds, les derniers détails sont abordés avec les 24 chanceux qui s’envoleront dès ce jeudi. Un ultime point aussi pour atténuer les inquiétudes des parents, qui devront se séparer de leurs progénitures de 14 ou 15 ans jusqu’au dimanche 11 février, date de leur retour. « C’est bien qu’ils sachent avec qui leurs enfants partent », fait remarquer David Guillet-Jones, un autre professeur d’EPS choisi pour encadrer la vingtaine d’adolescents.

Mélinda Soos, professeure d’anglais, est la seule accompagnatrice qui n’a rien à voir avec le sport. « On a eu la bonne surprise d’apprendre qu’elle avait été infirmière et monitrice de ski », note Manon Jouas, qui a eu l’idée du voyage avec Lionel Ussereau pour leur dernière année à Mayotte. Originaires des Alpes, les deux professeurs d’EPS avaient envie de faire découvrir leur région et un sport peu connu à Mayotte, le ski. Au cours de quatre matinées, les élèves sélectionnés à la fois pour leurs aptitudes sportives et la qualité de leurs parcours scolaires apprendront les rudiments avec deux moniteurs ESF (École du ski français). « Je suis forcément un bon skieur », annonce d’emblée Youssouf. Le garçon de 15 ans raconte qu’il a l’habitude de découper des bouteilles en plastique pour s’amuser à dévaler les pentes. Dans leur programme, ils pourront aussi découvrir Paris en visitant le Louvre, la la Tour Eiffel, les Champs-Élysées et l’Arc de Triomphe, samedi. La veille, ils iront au Stade de France et au musée Grévin. A Villard-de-Lans (Isère), ils pourront voir un match de hockey sur glace, faire du patin à glace, de la luge ou de la randonnée en raquette. Une rencontre avec Jordan Broisin, vice-champion du monde de slalom en ski paralympique, est aussi prévue.

Des vêtements issus de dons

« Le froid va nous faire du bien. Ici, il fait beaucoup trop chaud », espère Chaharizide. La collégienne de 14 ans n’est pas la plus sportive, mais a hâte de partir, même s’il faut endurer dix heures de vol. Comme elle, ils sont vingt à n’avoir jamais pris l’avion. Même si les températures seront douces à leur arrivée, des vêtements ont déjà été donnés, ce mercredi. D’autres les attendent à Paris grâce à un partenariat avec le lycée de Saint-Martin de Rennes. Tout l’équipement de ski est prévu dans les Alpes. La structure, qui assure l’hébergement et la restauration dans un chalet, s’est occupée de tout.
Parmi les questions de la réunion, des parents demandent si leurs enfants peuvent ramener des colis. « On n’aura pas le temps de faire les magasins. Ils pourront ramener quelques souvenirs », assure Manon Jouas. Pour les téléphones portables, c’est pareil, l’usage sera limité pour éviter de perdre sa concentration. Si on leur demande ce qu’ils ont prévu de ramener, la plupart répondent : « de la neige ».

« Ce ne sont pas des vacances ! »

Après avoir distribué un livret qu’ils auront à remplir chaque jour, les professeurs le répètent et tiennent à rassurer les parents. « Ce ne sont pas vacances ! », préviennent-ils. Le projet se veut disciplinaire, sa présentation pourra même compter pour l’oral du brevet. Impliqués, les élèves ont aidé au financement du projet en organisant une tombola avec leurs professeurs. Une cagnotte avait également été créée et a permis de récolter 7.000 euros. En tout, le coût du voyage est de 50.000 euros avec des subventions de la Drajes (délégation régionale académique à la jeunesse, à l’engagement et aux sports), l’ANS (Agence nationale du sport), Paris 2024 (qui a envoyé des vêtements) et évidemment le collège.

La principale du collège, Madeleine Najar, a tout de suite été séduite. « Je suis arrivée en septembre au collège et j’ai été évidemment surprise quand j’ai appris que des élèves de Doujani allaient à la neige. J’ai été très enthousiaste quand j’ai vu le projet qui a presque deux ans. Ils font de l’école inclusive avec l’ajout de deux élèves malentendants, de la cohésion sociale. Et Mayotte en a besoin en ce moment », encourage la principale.

A la question de savoir si elle n’est pas inquiète de voir des demandes pour faire du ski dans le cadre du sport scolaire, elle répond en souriant : « Après le golf, ça serait formidable ».

La reprise du travail votée au collège ce mardi

Le personnel du collège de Doujani a voté pour l’arrêt du mouvement social. Il a repris le travail ce mercredi, « dès la deuxième sonnerie de la matinée ». Décision prise en assemblée générale après examen des solutions présentées par le recteur à l’intersyndicale, ce mardi. Cette dernière (FSU et Sgen-CFDT) dit cependant restée vigilante au respect des engagements pris.

Quatre ans de prison ferme pour avoir caillassé la gendarmerie de Sada

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Les gendarmes de Sada ont été la cible, deux soirs de suite, de jets de parpaings ou de cocktail molotov.

Soidiki Mroinkodo figure parmi les auteurs d’un assaut de la brigade de gendarmerie de Sada, mardi soir. Au lendemain des faits, il a écopé de quatre années d’emprisonnement ferme en comparution immédiate.

https://www.mayottehebdo.com/abonnements/flash-infos/

La moitié du camp du stade de Cavani a été démantelée

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Le démantèlement du camp du stade de Cavani à Mamoudzou se poursuit.

Le préfet de Mayotte, Thierry Suquet, s’est rendu au stade de Cavani, à Mamoudzou, ce jeudi matin. Venu pour voir l’avancement du démantèlement du campement qui a commencé il y a une semaine, il a tenu à réaffirmer les objectifs fixés. “La première moitié du camp a été démantelée”, affirme-t-il. “Ce qu’il faut comprendre, c’est que ça ne peut pas se faire en un claquement de doigt, on parle d’hommes, de femmes, d’enfants qui ont le droit au respect.” Ainsi, 200 personnes auraient déjà quitté le stade de Cavani, et la seconde moitié du camp commencera à être détruite dès lundi.

Prefet en visite au camp du stade
Le préfet de Mayotte, Thierry Suquet, échange avec Alain, un des migrants vivant dans le stade.

Les services de l’Etat continuent de proposer des solutions à chaque individu du camp, car à côté de sa démolition, il faut organiser les départs. On nous indique qu’il va y avoir des départs volontaires de personnes qui se disent qu’on leur a menti sur les conditions de vie à Mayotte et qui préfèrent rentrer chez elles, sans pour autant pouvoir nous préciser le nombre de cas concernés. Les déboutés du droit d’asile vont être reconduits de force dans leur pays, et ceux qui doivent être protégés par la France iront dans l’Hexagone. “On doit trouver une solution pour chaque individu”, déclare le préfet de Mayotte.

Comores : La voiture d’un juge de la cour suprême incendiée

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Dans la nuit du 30 au 31 janvier, le véhicule d’un conseiller du Délégué chargé de la défense a également été incendié à Dembeni, sa localité d’origine, située au sud de la Grande Comore. Le parquet de Moroni estime qu’il est trop tôt pour établir un lien entre les deux actes probablement criminels.

Actes isolés ou signe d’un retour de la contestation contre la réélection du président Azali Assoumani ? Après l’incendie du véhicule d’un juge de la haute cour, dans la nuit du mardi, sur l’île d’Anjouan, des questions sur la raison de ces agissements taraudent les esprits. Surtout que depuis le 19 janvier, les heurts qui avaient éclaté dans la capitale de l’Union des Comores ont cessé. La vie a même repris son cours, même si des poches de résistance ont été repérées dans certaines localités où des routes avaient été barrées la veille de la proclamation des résultats définitifs. Mais voilà qu’une semaine après la confirmation par la cour suprême de la victoire d’Azali Assoumani, laquelle n’est toujours pas reconnue par ses adversaires, on apprend que la voiture du président de la section constitutionnelle et électorale, instance qui valide le vote, a été incendiée à Ouani, la ville natale du juge. Pour rappel, c’est ce même magistrat connu sous le nom de Rafiki Mohamed qui a remplacé l’ancienne présidente de la section constitutionnelle et électorale, limogée à la surprise générale à moins de deux semaines du lancement de la campagne pour le double scrutin du 14 janvier dernier.

Le parquet de Mutsamudu, chef-lieu d’Anjouan, n’a pas fait de commentaires. Nous savons seulement qu’au moment des faits, le juge se trouvait à la Grande Comore, où un autre responsable politique a également été victime du même acte.

Deux enquêtes

Selon des informations communiquées par le parquet de Moroni, la voiture de fonction de Mansour Abdallah, conseiller politique du Délégué à la défense, a subi le même sort que celle du président de la section constitutionnelle et électorale. « Je confirme que dans la nuit du 30 au 31 janvier 2024, à Dembeni Mbadjini, sud de la Grande Comore vers 2h à 3 h du matin, une voiture a été est incendiée devant le domicile du propriétaire. Une enquête est ouverte pour retrouver très rapidement les auteurs de cet acte et les traduire devant la justice pour répondre de ces actes », a déclaré, le chef du parquet Ali Mohamed Djounaid. Il ajouté qu’il est encore trop tôt pour affirmer que les deux évènements sont liés. Seules les deux enquêtes ouvertes à Anjouan et à la Grande Comore apporteront des réponses sur les intentions des présumés auteurs a précisé le parquetier.

Dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux hier, en fin d’après-midi, Mansour Abdallah, qui la veille avait juré qu’il était prêt à servir de bouclier pour le régime en place, a lui aussi refusé de désigner des coupables. Il a revanche dénoncé l’acte et s’est montré combatif tout en promettant de continuer d’apporter son soutien au pouvoir d’Azali Assoumani, dont les messages de félicitations affluent encore. « J’étais en train de dormir quand cela s’est produit. Vers 2h du matin, j’ai entendu le bruit du pneu. Je me suis réveillé et j’ai vu que la voiture était en feu. Heureusement que les voisins du quartier et mes beaux-frères sont venus l’éteindre sans qu’il ne fasse des dégâts. La maison n’a pas été touchée », a raconté le conseiller politique du Délégué chargé de la défense. Le feu a consumé le devant du véhicule, notamment le moteur. Les sièges de derrière n’ont cependant pas été endommagés.

Personne n’a revendiqué ces actes. Est-ce le signe d’une reprise des hostilités par les contestataires de la victoire d’Azali Assoumani ? Pendant les heurts nés au lendemain de la proclamation des résultats provisoires, des bâtiments administratifs avaient été incendiés, d’autres vandalisés. Le domicile du ministre des Transports sis à Moroni en fait même partie.

Si le régime enchaîne les fêtes, les cinq candidats de l’opposition silencieux depuis le verdict de la cour suprême ont annoncé des tournées dès demain pour remercier les électeurs comoriens. L’occasion pour eux de rappeler qu’ils rejettent toujours les résultats proclamés le 24 janvier.

Barrages : une « exception » demandée pour les agriculteurs

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Malgré un soutien affiché aux manifestants qui ont érigé des barrages sur les routes de Mayotte en début de semaine dernière, le syndicat des Jeunes Agriculteurs tire la sonnette d’alarme. Les exploitants, déjà touchés de plein fouet par les conséquences de la sécheresse et de la crise sanitaire, ne peuvent plus acheminer la nourriture destinée aux animaux à cause des blocages. L’entretien des terres agricoles est également fortement impacté. « Les agriculteurs sont tout autant confrontés aux problèmes qui sévissent sur l’île dont les conséquences sont néfastes pour tous », fait valoir le syndicat dans un communiqué. En conséquent, afin d’ « éviter la catastrophe des pertes sur le bétail comme sur les fruits et légumes », le syndicat demande « à chacun des habitants de se montrer bienveillant face aux agriculteurs et de leur faciliter les déplacements dans l’île ». Il interpelle directement les « Forces Vives de Mayotte » (ou « le collectif ») et suggère qu’une exception soit faite pour les agriculteurs qui doivent franchir les barrages. Ces derniers pourraient notamment justifier de leur qualité en présentant un numéro de Siret ou un Kbis, propose le syndicat.

Un jobdating organisé le 20 février à Mamoudzou

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Un Youzful Job Dating à Mamoudzou. Mardi 20 février, de 9 heures à midi, les jeunes inscrits sur cette plateforme numérique pourront participer au job dating organisé par la caisse régionale du Crédit Agricole La Réunion et Mayotte en partenariat avec Wisbii. Des entreprises locales de domaines variés seront présentées pendant une quinzaine de minutes avant de passer aux échanges autour de cocktails. À pourvoir par exemple, un poste d’assistant RH ou comptable à Combani, coordinateur pédagogique à Mamoudzou, formateur pour adultes à Dembéni ou encore hôte d’accueil à Mamoudzou… Pour un contrat à durée déterminée mais aussi indéterminé pour certaines de ces offres. Le but de cette rencontre, trouver un emploi dans une « ambiance conviviale », loin des codes des entretiens habituels « source de stress ». L’invitation sera envoyée après validation de l’inscription sur le site (https://job.wiz.bi/d4DPT). Attention, le nombre de places est limité.

Dernier jour pour candidater au concours « Talent de quartier »

Et si vous pouviez gagner une session d’enregistrement professionnelle, la production d’un clip vidéo et de l’aide pour distribuer votre musique ? C’est la récompense réservée au gagnant du concours « Talent du quartier » organisé par le studio 2NZENA Music dont la date limite pour participer est ce mercredi 31 janvier. Pour peut-être devenir l’élu, il faut enregistrer un freestyle d’une à deux minutes, envoyer la vidéo sur les réseaux sociaux en utilisant le #TalentDuQuartier2NZENA. Des offres spéciales pour le studio d’enregistrement seront également accordées aux participants. Pour plus d’informations, contacter music@2nzenastrudio.fr ou le 06 39 07 83 67.

Santé : la journée de dépistage contre le cancer reportée

Initialement prévue le 3 février à Musicale plage, la journée de sensibilisation et d’information contre le cancer est finalement reportée. Le centre de coordination a décidé, au vu de la situation actuelle du territoire, de la programmer à une date ultérieure, pas encore connue. Pour rappel, un camion devait permettre des dépistages en réalisant notamment des palpations et des frottis, des stands devaient être présents pour s’informer, des ateliers ludiques et sportifs devaient avoir lieu ainsi que des moments d’échanges avec des témoignages de personnes passées par cette épreuve.

Crise de l’eau : le réseau en carafe en Petite-Terre et au sud

Des plusieurs perturbations ont eu lieu sur le réseau d’eau, ce mardi, en Petite-terre et la partie sud de Mayotte. Ainsi, les usagers du centre et du sud de Mayotte sont concernés en raison du retard pris dans la réalisation d’une maintenance urgente sur l’usine de l’Ourouvéni à cause des difficultés d’accès sur site du fait des barrages routiers.
Actuellement, la production envisagée est de 4.000 m3/j au lieu des 10.000 m3/j possibles alors que les réservoirs de tête (Chiconi, Ongoujou et Chirongui) sont vides. Sont concernées les communes de Chiconi, Ouangani, Sada, Chirongui, Dembéni, Bandrélé, Bouéni et Kani-Kéli à des degrés divers. De plus, les actions de réamorçage de la distribution étant également freinées par les barrages, la SMAE – Mahoraise des Eaux ne peut pas indiquer une date et heure de retour à la normale.
Les usagers de Petite-Terre sont également concernés par un risque de perturbation de la distribution d’eau en raison d’une casse sur la canalisation qui permet de remplir le réservoir de Pamandzi à partir de l’usine de dessalement. Les travaux de réparation de la conduite endommagée sont en cours.
A Vahibé, c’est l’insécurité qui a empêché les agents de la SMAE de se rendre mardi soir dans le secteur pour effectuer la remise en eau, la société annonçant qu’elle s’effectuerait ce mercredi matin.

Immigration : Gérald Darmanin annonce le repositionnement des radars

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Immigration : Gérald Darmanin annonce le repositionnement des radars

Le député Les Républicains de la deuxième circonscription de Mayotte, Mansour Kamardine, avait interrogé le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin, au sujet de la surveillance des frontières de Mayotte. En guise de réponse, Mansour Kamardine obtient un éclairage et une annonce de la part de la place Beauvau. Dans un courrier daté du 25 janvier, Gérald Darmanin projette une amélioration prochaine du dispositif de détection des kwassas, qui devrait notamment être rendue possible grâce à la prise en compte des « informations fournies par un radar qui serait placé sur l’île d’Anjouan, aux Comores ».
Les postes actuels, quatre radars maritimes installés entre 2006 et 2011, devraient par ailleurs être repositionnés, selon le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer. D’autres moyens techniques de surveillance des frontières maritimes sont à l’étude, notamment des caméras et des drones.

Des conteneurs mis à l’eau par des agents de la DEALM

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Une vidéo a circulé sur les réseaux sociaux montrant des conteneurs être mis à l'eau par les services de l'Etat.

Ce mardi, une vidéo montrant des conteneurs être mis à l’eau dans le lagon à Bandraboua a circulé sur les réseaux sociaux. Ces conteneurs avaient été utilisés pour former un barrage, et c’est après le démantèlement de celui-ci que des agents de la Direction de l’Environnement, de l’Aménagement, du Logement et de la Mer de Mayotte (DEALM) les auraient poussés à la mer. “Mayotte n’est le dépotoir de personne. Quel exemple on montre ?”, s’indigne le président de la Fédération mahoraise des associations environnementales (FMAE), Madi Ali, qui rappelle que le lagon nourrit la population et le tourisme. 

Contactée sans succès mardi en début de soirée et ce mercredi matin, la DEALM, apparemment en cellule de crise, n’a pas souhaité s’exprimer sur le sujet par manque de temps : “Allez voir un peu la situation des agents…”, nous dit-on avant de raccrocher. Certains de ces derniers auraient été pris pour cible depuis le début du mouvement de contestation alors qu’ils s’occupaient de nettoyer les points de barrages. Du côté de l’adjoint à la sécurité de Bandraboua, Daoud Soudjaye, pas beaucoup plus d’informations. On nous confirme néanmoins que les conteneurs vont être retirés du lagon.

Des tensions devant le bureau des étrangers ce mercredi matin

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Le groupe de manifestants est resté pendant plus d'une heure, devant les bureau des étrangers, à la préfecture de Mayotte, à Mamoudzou.

A l’appel des Forces vives de Mayotte, une soixantaine de personnes ont rejoint le centre-ville de Mamoudzou en partant du rond-point de Doujani ce mercredi matin. La première revendication de ce mouvement est le démantèlement du camp de migrants à Cavani (qui se fait de manière progressive), mais les manifestants réclament en plus des mesures fortes pour lutter contre l’immigration clandestine et l’insécurité.

Une fois arrivé à la place Mariage, le groupe est resté devant le bureau des étrangers de la préfecture de Mayotte. Celui-ci est fermé, aujourd’hui, et protégé par un cordon de policiers. Quelques manifestants ont pu passer la première grille, avant d’être repoussés par la police. L’un des fonctionnaires a été chatouillé par des protestataires, mais dans la cohue, il s’est retrouvé projeté à terre.

Vers 11h, le cortège de manifestants est arrivé à la barge, côté Mamoudzou. Alors qu’ils tentaient de forcer l’accès au quai, les manifestants ont été repoussés avec du gaz lacrymogène. Le trafic est suspendu, faute de pouvoir faire descendre les passagers sur le quai.

Dans sa large majorité, ce mouvement est « pacifique », selon les organisateurs. « Il faut laisser le peuple régler les problèmes. Les Mahorais ne sont pas méchants ou violents. On n’est pas là pour faire la guerre, on veut notre tranquillité », résume Saïd, un manifestant.

Le cortège était en partie composé de membres des collectifs mobilisés sur les routes de Mayotte. La réponse des forces de l’ordre aux premiers barrages leur donne du grain à moudre. « Les agriculteurs ont le droit de manifester pacifiquement sans être inquiétés par les forces de l’ordre, pas les Mahorais », estime une jeune femme dans le cortège. « Toute la population de Mayotte défend les intérêts des Mahorais au sein de la France ».

Des barrages à Tsingoni, Chirongui et Chiconi

Sur le reste de l’île, la mobilisation continue également. De nombreux abattis bloquaient les axes de circulation de l’île, mardi soir, confirme la gendarmerie. Celle-ci a engagé des manœuvres pour retirer les obstacles laissés sur la route, sans toutefois que des manifestants se trouvent à proximité. Seuls trois barrages filtrants sont tenus, ce mercredi matin. C’est le cas à l’école de Chirongui, Chiconi et Tsingoni. Les gendarmes y notent « aucune hostilité ».

Une solidarité mahoraise sans faille avec les blocages en Hexagone

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Dans les rangs des agriculteurs mahorais, on affiche une solidarité sans faille à l’égard de ses collègues de métropole, qui enchainent les manifestations et les blocages des axes depuis dix jours. Tous syndicats confondus, les exploitants de l’île confirment la crise qui frappe leur profession. Ils n’arrivent pas à vivre de leur activité, malgré les différences énormes qui existent entre l’Hexagone et Mayotte.

À l’inverse de ce que l’on pourrait croire, le monde agricole mahorais suit de très près le mouvement social qui secoue la métropole depuis plusieurs jours, et les barrages des agriculteurs qui cherchent à se faire entendre du gouvernement de Gabriel Attal. Tous les syndicats agricoles locaux se disent solidaires de leurs collègues de l’Hexagone et partagent les mêmes préoccupations. Et cela, quand bien même la différence des objectifs visés par les uns et les autres en fonction des besoins prioritaires de chaque territoire. Ici, deux syndicats dominent le monde agricole mahorais, le Modev et la Coordination Rurale. La FNSEA, qui a jadis connu son connu ses heures de gloire dans le département, est le troisième. Réservés aux derniers arrivés dans la profession, le syndicat des Jeunes Agriculteurs a toujours su se distinguer des autres.

Une solidarité mahoraise sans faille avec les blocages en Hexagone
Tous autant qu’ils sont, ils partagent une revendication commune à leur secteur d’activité, « l’agriculteur français n’arrive plus à vivre de son activité professionnelle, que ce soit dans l’Hexagone ou dans les Outre-mer ». Selon Ishak Ibrahim, président du syndicat Coordination Rurale, ce premier point est le seul partagé entre les deux communautés d’agriculteurs français. « En dehors de ce problème de revenus, à Mayotte, les choses diffèrent en pouvant également être liées. Très peu d’agriculteurs ici arrivent à tirer un revenu de leurs activités. Un nombre très large est contraint d’exercer un métier secondaire pour compléter le revenu agricole qui est insuffisant. » Il explique que la deuxième préoccupation des agriculteurs métropolitains concerne les normes européennes applicables à leur profession, une notion qui touche très peu le département de Mayotte dans la mesure où les productions locales n’ont quasiment pas recours à des produits phytopharmaceutiques, à l’exception des producteurs clandestins qui ont parfois recours à de tels produits en dehors de tout contrôle légale. « Les pesticides et autres produits destinés à lutter contre certaines maladies dans l’Hexagone et en Europe ne font pas partie de nos pratiques locales quand bien même les normes administratives établies s’appliquent officiellement au territoire de par son statut de département et région d’outre-mer », a tenu à préciser Ishak Ibrahim. Autre sujet partagé entre les agriculteurs mahorais et leurs homologues métropolitains, l’application de la politique agricole commune (PAC) et des aides conditionnées. À l’inverse de la métropole, elle ne génère pas les mêmes conséquences, bien que son application soit perçue comme discriminatoire à très grande échelle. « Elle porte simplement sur la modique somme de 900 euros à l’hectare cultivé et se décline en deux volets, un pilier d’aide à la production et un second niveau destiné à la transformation de productions locales et à leurs commercialisations. Dans la mesure où il n’existe quasiment pas de filière organisée localement, cette situation n’a aucune répercussion à Mayotte », explique-t-il.

« Une stratégie différente à Mayotte »

À l’un de ses membres qui lui demande pourquoi le monde agricole mahorais ne se joint pas au mouvement de grève nationale comme l’île de La Réunion voisine, Ishak Ibrahim s’est voulu pédagogue, rappelant que le mouvement en cours a pour origine des agriculteurs non syndiqués, « des paysans qui souffrent beaucoup de ne plus être en mesure de vivre de leurs activités professionnelles et qui ont commencé à se révolter ». Il clarifie la situation en expliquant qu’actuellement les syndicats ne se trouvent mêlés à cette grève que simplement parce qu’ils ont vocation à servir d’intermédiaires et d’interlocuteurs avec les pouvoirs publics dans les négociations. Il accuse la FNSA, syndicat agricole majoritaire en métropole, d’être partiellement responsable des difficultés actuelles du monde rural français par sa proximité avec le pouvoir et qui chercherait une porte de sortie honorable en s’impliquant dans une tentative de sortie de crise avec le gouvernement. À son militant agricole mahorais, Ishak Ibrahim détaille : « Ici à Mayotte, la Coordination Rurale entend recourir à une stratégie différente de celle de la métropole pour mener le combat. La propriété locale reste le développement de nos filières, l’accompagnement du Département-Région et la formation. Malheureusement, cette institution dont notre profession a tant besoin n’existe pas à Mayotte ».
Il s’est montré des plus remontés contre la Capam (Chambre d’agriculture, de la pêche Mayotte) dans sa forme juridique actuelle et appelle à son évolution vers une chambre d’agriculture classique, dénuées de particularismes et spécificités locales, dans le but de permettre aux agriculteurs mahorais d’avancer dans le même sens que leurs collègues de métropole et des autres territoires ultramarins. Dans la même lancée que d’autres agriculteurs mahorais rencontrés par Flash Infos ces jours derniers, Ishak Ibrahim se dit « solidaire des grévistes mahorais à l’origine de nombreux barrages sur les axes routiers de l’île, au nom de la liberté à défendre les droits légitimes du peuple ».

« L’agriculteur est un producteur et non un administratif »

Ancien président de la Capam, Dani Salim fait part de sa solidarité avec les agriculteurs de métropole. Pour lui, quelque soient les latitudes où l’on se trouve en France, la profession est en crise à telle point qu’elle ne nourrit plus ceux qui la pratique. « Il faut savoir que la moyenne nationale donne deux agriculteurs suicidés par jour à cause de la Politique agricole commune (PAC) et des innombrables règlementations qui en découlent. Un agriculteur est un producteur et non un administratif. Il lui suffit de rater une case dans les documents pour que Bruxelles l’accuse de fraude et le sanctionne de fortes amendes. Et lorsqu’il se met aux normes, il se retrouve surendetté sans autre porte de sortie que le suicide. » Il se félicite qu’il en soit différemment à Mayotte, les banques locales refusant de surcroît à accompagner les projets de développement agricole même à minima. Même son de cloche chez d’autres acteurs de la profession qui estiment leur salut dans l’écart important entre le peu de matériel et d’espaces cultivables qu’ils ont avec les charges supportées par leurs homologues de l’Hexagone. « Ici, on ne peut pas parler d’agriculture sur des standards identiques à ceux de nos collègues de métropole », fait remarquer Johnny Souffou Hédja, un apiculteur très connu de Mamoudzou. « Heureusement pour nous, nous n’avons pas à investir dans des équipements identiques, ni à réaliser les mêmes proportions d’investissements et d’acquittement de charges. Sur la totalité des personnes qui se déclarent officiellement agriculteurs à Mayotte, une dizaine seulement arrivent à vivre du produit de leurs activités. Tout le reste est obligé d’avoir une activité annexe pour générer les moyens suffisants pour rémunérer leurs ouvriers agricoles. »
Il défend le mouvement entamé par ses collègues métropolitains au motif que les charges qu’ils supportent sont disproportionnées par rapport à d’autres agriculteurs de l’Union européenne (Allemagne, Roumanie, etc…). Il fustige le comportement du département de Mayotte qui ne tire pas selon lui les enseignements de la crise actuelle en mer Rouge et des conséquences économiques catastrophiques qu’elles impliquent pour l’économie mahoraise. « Le Département ne pense pas à l’avenir de l’agriculture locale, alors que les prix et la disponibilité des produits alimentaires vont être de plus en plus compliqués. Les délais d’acheminement ne feront que se prolonger sans cesse et les 300 hectares de terrain qu’il a acquis à Madagascar pour produire « je ne sais quoi par je ne sais qui » ne serviront à rien du tout, et aucunement pour nourrir les Mahorais. »
Il constate le très faible niveau d’investissement européen dans l’agriculture mahoraise et émet le souhait de voir le département-région, principal propriétaire foncier à Mayotte, céder enfin du terrain agricole aux jeunes producteurs locaux et à soutenir financièrement le développement de leurs exploitations.

Barrages : quand le préfet durcit le ton, les maires aussi

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Barrages : quand le préfet durcit le ton, les maires aussi

L’association des maires de Mayotte, récent destinataire d’un courrier du préfet de Mayotte défendant son bilan en matière de sécurité, a décidé de répondre, ce lundi. Son président, Madi Madi Souf, invite l’État à aller plus loin dans sa lutte contre l’immigration clandestine, notamment celle venue du continent africain. Appelant le préfet à « comprendre la souffrance des Mahorais » et alors qu’une manifestation est prévue ce mercredi à Mamoudzou (voir encadré), il juge que « la lutte contre l’insécurité n’est pas sous contrôle ».

Par courriers interposés, le ton monte entre le préfet de Mayotte, Thierry Suquet, et le président de l’association des maires de Mayotte, Madi Madi Souf, qui appelle « les parties à renouer le dialogue » au sujet des blocages qui émaillent l’actualité. « L’envoi massif des forces de l’ordre pour démanteler les points de blocages n’a fait que renforcer le mouvement et radicaliser les positions. L’État doit, à l’image de la grève des agriculteurs français, comprendre la souffrance des Mahorais. C’est une souffrance légitime », estime-t-il.
Après un premier aller-retour postal, au cours duquel le préfet a eu l’occasion de dresser un bilan sécuritaire de Mayotte, le représentant des maires déplore le manque de coercition de la part de la préfecture concernant « la problématique de l’immigration africaine et [les] inquiétudes qu’elle suscite au sein des élus et de la population ». « Ces migrants doivent être interceptés et refoulés en dehors des eaux territoriales de Mayotte qui n’est pas, comme vous le savez, en capacité d’accueillir sur son sol toutes ces personnes au risque de déstabiliser encore plus un territoire déjà fortement soumis à l’immigration comorienne et malgache », quémande celui qui est aussi maire de Pamandzi.
Madi Madi Souf appelle aussi à « renforcer » et « accélérer le travail diplomatique » afin d’activer la solidarité nationale et, par la même occasion, de rapatrier les migrants et de les « répartir dans l’espace Hexagonal ». Le représentant des maires mahorais illustre son propos avec des chiffres, notamment ceux des atteintes aux biens et aux personnes récemment divulgués par le parquet de Mamoudzou : « la lutte contre l’insécurité n’est pas sous contrôle […] et l’engorgement de la prison de Majicavo qui atteint un taux d’occupation de près de 300% ne permet pas des réponses judiciaires à la hauteur des actes délictueux et criminels ». Et de conclure que « la situation actuelle de blocage de l’île » est une conséquence de « l’exaspération de la population par rapport à l’immigration massive et incontrôlée et au sentiment d’abandon par l’État face à la recrudescence des actes de violence ».

Les barges stoppées pendant une heure

La direction des transports maritimes (DTM, ex-STM) a autorisé la reprise des navettes de barges entre la Petite-Terre et la Grande-Terre, vers 10h15, mardi matin. Comme lundi, les rotations ont été interrompues à partir de 9 h par des manifestants qui ont envahi les embarcadères de Mamoudzou. Selon le Directeur de la DTM, Saïd Moussa Kassim, les gendarmes sont intervenus à la demande du préfet de Mayotte pour libérer les accès des gares maritimes de Mamoudzou. Une action qui a permis une reprise immédiate des navettes entre les îles principales de l’archipel mahorais.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes