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Un jeune homme de 28 ans tué à Bouyouni

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Selon nos confrères de Mayotte la 1ère, un homme de 28 ans a été blessé à plusieurs reprises à l’arme blanche, ce vendredi, à Bouyouni. Malgré sa prise en charge par les secours, il serait décédé à l’hôpital. Ce même jour, des rixes ont eu lieu dans les villages voisins de Bouyouni et Longoni.

Encore quelques jours pour le concours « Selfise ton préservatif »

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Et si la sensibilisation pouvait être un jeu ? L’Association des étudiants et des jeunes de Mayotte (AEJM) propose de participer à la sixième édition d’un concours original dont le concept est : se prendre en photo, en selfie, avec un préservatif emballé. Sans oublier d’y ajouter une petite phrase de prévention.

« Selfise ton préservatif » a débuté le 1er décembre et se clôturera le 12 février. Il vise à sensibiliser le jeune public de 17 à 15 ans à la santé sexuelle et à la prévention des infections sexuellement transmissibles (IST).

Pour participer, envoyez cette photo par mail à secretaire@aejm ou via les réseaux sociaux de l’AEJM. Vous gagnerez peut-être, en récompense, un vol aller-retour Mayotte-Réunion ou encore un téléphone portable. Et surtout, grâce au préservatif, la réduction de risques pour votre santé.

Journée portes ouvertes à l’Institut des études en santé

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Avis à tous les élèves de terminale, les étudiants en réorientation, les demandeurs d’emploi et les personnes en reconversion professionnelle, l’Institut des études en santé ouvre ses portes vendredi 23 février. Les places sont limitées. Une inscription par mail est obligatoire à secretariaties@chmayotte.fr

L’institut, en tant que service du centre hospitalier de Mayotte, forme de futurs infirmiers, aides-soignants, auxiliaires de puériculture… Les stages cliniques se font à Mayotte, l’île de la Réunion et en métropole.

Kick-boxing : Maxime Rochefeuille devient champion de France

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Combattant du Maore boxing, le club de kick-boxing de Majicavo-Lamir, Maxime Rochefeuille est devenu champion de France de low-kick, ce week-end, à Bondy (Seine-Saint-Denis). Le Réunionnais, qui exerce la profession de policier à Mayotte, s’impose en finale contre Clément Cariou en catégorie moins de 86 kilogrammes.

Koungou : la campagne de subventions s’arrête le 9 février

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La commune de Koungou a officiellement amorcé sa campagne de subventions destinées aux associations locales. Depuis le 5 janvier, les associations intéressées peuvent soumettre leurs demandes de financement à contact@koungou.fr (mettre en objet « demande de subvention »). Il est recommandé d’utiliser le CERFA numéro 12156*06. Les demandent seront acceptées, jusqu’au vendredi 9 février. Il est à noter qu’une demande distincte est requise pour chaque type de financement.

Les critères d’éligibilité comprennent l’enregistrement en préfecture en tant qu’association loi 1901, une existence et activité d’au moins un an, un numéro de Siret, et un lien avec la commune de Koungou. Il est souligné que les associations à vocation politique ou religieuse, ainsi que celles ayant causé des troubles de l’ordre public, ne sont pas éligibles.

La commune peut également fournir des aides en nature tout au long de l’année, telles que des locaux, du matériel et des aides logistiques, en fonction de ses disponibilités.

Pêche illégale : une centaine de poulpes et de poissons saisis

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Le mercredi 31 janvier, un contrôle mené par les Affaires maritimes avait comme objectif de lutter contre les pratiques de pêche illégales et protéger l’environnement dans le lagon. En seulement deux heures, ils ont constaté de nombreuses infractions graves, comme la pêche au filet et au poulpe avec des pieux en métal. Ils ont même saisi une centaine de poulpes et de poissons. « L’intégralité des matériels et engins de pêche ayant permis ces captures ont également été appréhendés et les personnes en situation irrégulière ont été interpellées et reconduites vers leur pays d’origine », indique la préfecture de Mayotte. Ces pratiques illicites mettent en danger la biodiversité du lagon et les contrevenants risquent de lourdes sanctions pénales.

Mansour Kamardine « salue » les condamnations pour « violences »

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Le député de la deuxième circonscription de Mayotte félicite la « célérité » et la « fermeté » de la justice, après la condamnation d’un jeune homme poursuivi pour avoir caillassé la brigade de gendarmerie de Sada à quatre années de prison ferme. Le parlementaire se réjouit du placement sous les verrous de deux autres émeutiers, également condamnés, ce mercredi 31 janvier.

« Je formule le vœu qu’il en sera de même sur l’ensemble des communes et des villages de Mayotte et que les délinquants, lorsqu’ils sont de nationalité étrangère, seront définitivement renvoyés dans leur pays à l’issue de leur peine de prison. »

Rappelant le caractère prémédité de cet « assaut » ayant visé la brigade de gendarmerie de Sada, commune où il est né, Mansour Kamardine appelle aussi les services d’enquête à « remonter les filières qui organisent délibérément le chaos à Mayotte ».

« On ne quittera pas les rues tant qu’on ne nous répondra pas »

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Les Forces vives, rassemblant différents collectifs, étaient présentes dans l’enceinte du terrain de football de Tsingoni, ce dimanche.

Ce dimanche 4 février, un congrès a rassemblé plus de mille membres de collectifs, élus et membres de la population civile au terrain de football de Tsingoni. Plusieurs ont pris la parole pour dénoncer l’insécurité et l’inaction de l’État, et demander à ce que des mesures soient prises immédiatement. Sans quoi, les barrages ne s’arrêteront pas.

Un millier de personnes au moins étaient réunies dans l’enceinte du terrain de football de Tsingoni, ce dimanche 4 février. Élus mahorais, collectifs et membres de la population civile se sont rassemblés pour un congrès public sur les problématiques de l’insécurité et de l’immigration clandestine. L’objectif ? Trouver des solutions vers une sortie de la crise que traverse le 101ème département français. « Le maire de Mamoudzou (N.D.L.R. Ambdilwahedou Soumaïla) a fermé sa mairie avec ses élus et son personnel pour aller s’implanter devant le stade de Cavani pendant deux semaines. Le président de la République et son gouvernement sont restés muets. C’est inadmissible d’ignorer des élus de la République. Au nom du peuple mahorais, on leur dit : “ça suffit” », clame Badirou Abdou, membre des Forces vives de Tsingoni, depuis l’estrade placée sur le terrain pour l’occasion.
« C’est un symbole fort pour le gouvernement qu’élus et collectifs soient réunis ici », déclare Zaïdou Bamana, actif au sein des collectifs. Il nous indique qu’un document a été acté vendredi, entre élus, syndicats, Forces vives et collectifs pour demander au gouvernement plusieurs mesures, dont trois majeures qui doivent ressortir : que tous les habitants du camp du stade de Cavani soient envoyés soit dans l’Hexagone soit dans leur pays d’origine, l’état d’urgence sécuritaire et l’abolition du titre de séjour territorialisé, le titre qui empêche à son détenteur de se rendre dans un autre département français. « C’est non négociable », ajoute-t-il, comme tous ceux qui évoquent ce dernier point ce jour-là. « C’est une exception de nature coloniale. On tue Mayotte pour préserver La Réunion et la métropole ? Qui accepterait ça ? »

« Nous voulons que les résultats soient visibles »

Au même moment, les interventions au microphone continuent. « Les promesses que le président Macron a faites lors de ses visites n’ont pas été tenues. Les Mahorais n’oublient pas. Nous voulons que les résultats soient visibles. Nous voulons la fin du titre de séjour territorialisé et qu’on ne puisse plus demander l’asile à Mayotte », déclare Safina Soula, présidente du collectif citoyens de Mayotte 2018.

Le président du conseil départemental, Ben Issa Ousseni, a clôturé les discours, rappelant qu’il avait envoyé son directeur de cabinet et sa directrice générale des services à Paris depuis le début du mouvement afin de maintenir le dialogue et permettre une sortie de crise par le haut. « Nous vivons un moment historique et symbolique qui restera gravé dans nos mémoires, comme le 2 novembre 1958, lorsque les défenseurs de Mayotte française se sont réunis à Tsoundzou », dresse-t-il comme comparaison pour décrire le congrès de ce dimanche. « Mayotte la Française, Mayotte l’Européenne doit être libérée de la délinquance qui dicte ses lois à la République. »

Le maire de Tsingoni, Issilamou Hamada, était évidemment présent à cet événement qui se tenait sur le terrain de football de sa commune. « Le gouvernement doit comprendre que nous, en tant qu’élus, nous sommes là pour la population. Nous ne pouvons pas laisser tomber le mouvement, nous devons montrer à la population qu’elle peut compter sur nous », confie le maire de Tsingoni dans le public, pour justifier l’importance de ce congrès.

« Le mépris envers les élus mahorais, c’est fini »

Une fois qu’il est descendu de l’estrade, nous retrouvons Badirou Abdou. Le responsable jeunesse de Tsingoni se félicite du message fort envoyé par cet événement, à savoir celui d’une population mahoraise unie. « Mais le message le plus important que nous voulons transmettre au président de la République, au Premier ministre et au futur ministre délégué aux Outre-mer, c’est que le mépris envers les élus mahorais de la part de la République, c’est fini », insiste-t-il, dénonçant la sourde oreille de l’État vis-à-vis des interpellations des élus. « Aussi, l’apartheid législatif, c’est fini. Dès qu’il y a une nouvelle loi, c’est toujours ‘’sauf Mayotte’’. On paye au même niveau que les autres départements et on n’a pas les mêmes avantages. Ça doit changer tout de suite », réclame-t-il.

Le ton est donné à l’issue du congrès : tant qu’il n’y aura pas de réaction du gouvernement, l’île restera bloquée. Et, évidemment, pour les collectifs, le préfet de Mayotte, Thierry Suquet, n’est plus l’interlocuteur avec qui ils souhaitent échanger. Pour le représentant des Forces vives de Tsingoni, hors de question de répéter les manifestations de 2011 et de 2018 : « Cette fois-ci, on a un échéancier et on est catégorique. On ne quittera pas les rues tant qu’on ne nous répondra pas. On n’a pas le droit de perdre cette fois-ci. »

Chacun espère que les voix ont été entendues, comme Saïd*, présent dans le public : « Ça fait des années qu’on dit les choses, et à chaque fois, on est déçus. Là, on espère que cet événement sera le dernier nécessaire. »

*nom d’emprunt

Zone d’activité des Badamiers : Le foncier non sécurisé retarde le projet

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La zone d’activité économique des Badamiers doit voir le jour en 2025, mais les tractations autour du foncier risquent de retarder le projet.

Annoncé pour un démarrage officiel en 2025, le projet d’une zone d’activité économique aux Badamiers, sur la commune de Dzaoudzi-Labattoir, connaît quelques fausses notes pour le moment. Le délai pourrait ne pas être tenu à moins d’un changement de stratégie et d’approche en direction des occupants du foncier nécessaire.

L’ancien président de l’intercommunalité de Petite-Terre, Saïd Omar Oili, devenu sénateur depuis septembre 2023, a été le premier à faire sien ce projet. D’autres entités n’hésitent pas à revendiquer la paternité de cette zone d’activité au point de donner aux non avertis l’impression « d’un grand bazar ». Pour plus de clarté, il faut distinguer le conseil départemental de Mayotte, la commune de Dzaoudzi-Labattoir via l’intercommunalité à laquelle elle appartient, la communauté de communes de Petite-Terre, et l’Établissement public foncier d’aménagement de Mayotte (Epfam). La première apporte le rêve, les deux autres, le nerf de la guerre au moyen de capitaux et de foncier. L’enveloppe globale pour cette ZAE est fixée à 35 millions d’euros (acquisitions foncières, travaux de voirie, eau et électrification).

Les différents partenaires ne sont pas pour rien dans la disparité d’informations fournies par les uns et les autres. Il y a encore quelques jours, le nouveau président de l’intercommunalité de Petite-Terre, Archadi Abassi, s’est fait prendre à partie dans la cour de son institution par des propriétaires fonciers et des occupants coutumiers des Badamiers. Un capharnaüm que Nadhirou Madi, chargé de développement à la communauté de communes de Petite-Terre (CCPT) explique par « un grand turnover dans la gestion de ce dossier à tel point qu’il est passé successivement sous plusieurs mains ». Il admet aussi l’existence d’autres difficultés non-négligeables, notamment d’ordre juridique et réglementaire qui font que « la CCPT ne dispose pas de tous les leviers nécessaires pour mener seul à bien ce projet d’utilité publique qui nécessitait un appel à manifestation ». C’est dans cette optique que l’intercommunalité a dû faire appel à cet établissement public pour négocier avec les propriétaires des parcelles visées par le projet de zone d’activités économiques. « Il est le seul à disposer d’une compétence en la matière sur le territoire, capable de nous faciliter l’aménagement du périmètre et arrêter l’installation des opérateurs économiques », rajoute le chargé de développement.

Un imbroglio juridique et administratif

Alors quel est le rôle du département de Mayotte dans cette affaire ? « En sa qualité de principal propriétaire foncier de l’île, le Département se trouve le gestionnaire d’un bon nombre de parcelles qui ne lui appartiennent pas à proprement parler », explique un technicien habilité au service foncier département à Mamoudzou. « Il faut distinguer son foncier propre de ce que nous appelons communément les occupations coutumières. Il s’agit de fonciers occupés par de nombreuses familles de plusieurs générations, mais non officiellement titrés. En pareilles circonstances, la collectivité ne peut pas les spolier. En plus, il est le seul à connaître l’identité de ces occupants coutumiers ou leur ayant droit », poursuit notre interlocuteur.

Le CD serait porteur de projets sur cette ZAE dont il serait contributeur financier. Sur le papier, il y a une nuance de taille, le Département ne financerait que les voiries et un projet de dépôt de bus qu’il détiendrait à 100 %. C’est aussi la collectivité qui doit délier la bourse pour financer les voiries.

À tort ou à raison, l’intercommunalité de Petite-Terre a commis l’erreur de minimiser une réalité du terrain qui constitue aujourd’hui, l’une des difficultés majeures auxquelles se trouve confronter le projet de ZAE des Badamiers. Entre diverses indivisions des parcelles, officiellement appartenant à X, mais revendiquées par Y ou occupées par Z depuis des lustres au point qu’ils sont juridiquement non expulsables, l’imbroglio est énorme ! Il est difficile à croire que les trois différents intervenants officiels dans ce dossier réussissent à démêler totalement ces nœuds pour s’assurer un coup d’envoi de ce projet en 2025.

Fort de sa posture de maître d’ouvrage, l’Epfam, qui a déjà eu l’opportunité à certaines tribunes d’annoncer un avancement certain de ce projet, a une approche qui ne tient pas compte des paramètres politiques et sociétaux. Son rythme de croisière diverge de celui du conseil départemental et de la commune de Dzaoudzi-Labattoir. Il met en avant le carnet de chèques et la menace d’un couperet juridique via une déclaration d’utilité publique (DUP), omettant une réalité locale en Petite-Terre, mais aussi sur le reste du territoire.

Vingt porteurs de projets seulement

En effet, selon la taille des parcelles et le nombre de prétendants à leur propriété, les réactions diffèrent aux Badamiers. Une réalité admise aujourd’hui par les services de l’intercommunalité de Petite-Terre. « Au fur et à mesure de l’avancement de ce projet, certaines complexités font jour. Les élus s’aperçoivent que beaucoup d’aspects restent encore non maîtrisés et qu’ils évolueront dans le temps. Ils font face à une multitude d’incompréhensions et d’informations divergentes », reconnaît le chargé du développement de la CCPT.

Il ne fait pas l’ombre d’un doute que ce dossier souffre dès le départ d’une grande carence en communication, en particulier en direction du premier public concerné, les propriétaires réels ou supposés comme tel du foncier des Badamiers. Une certaine précipitation est à constater, avant même les procédures d’acquisition n’aient pas abouti, l’Epfam a lancé un appel à manifestation qui est pratiquement passée inaperçue. L’intercommunalité indique que seulement une vingtaine de porteurs de projets a candidaté et les signaux d’alarme n’auraient retenti qu’à l’approche de la date de clôture de cette procédure. « Une réunion est programmée pour le mois de mars pour examiner tout cela et décider des projets qui pourront bénéficier d’un emplacement dans cette ZAE. Il n’est pas exclu qu’une nouvelle approche puisse être adoptée pour faciliter les négociations avec les propriétaires fonciers. »

Quoi qu’il en soit, le dépouillement des différentes candidatures, le mois prochain, permettra à l’intercommunalité de Petite-Terre de connaître l’ensemble des projets présentés pour pouvoir déterminer un espace dédié et les y installer.

Comores : Le pays déclare le choléra, deux victimes déjà enregistrées

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Six voyageurs venus de la Tanzanie fin janvier, abord d’un bateau ont été testés positifs. Pour le moment, les autorités ont confirmé deux décès liés à la pandémie qui, depuis 2007, n’était pas détectée dans l’Union. Cinq passagers sont introuvables.

Une affaire de séquestration se termine au tribunal

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Quatre hommes, originaires de Dapani, au sud de Mayotte, sont accusés d’avoir séquestré et violenté un jeune adolescent du village voisin de M’tsamoudou. Ils ont été placés en détention provisoire dans l’attente de leur jugement prévu le 26 février. 

Quatre individus originaires de Bandrélé ont comparu devant le tribunal de Mamoudzou, vendredi. Ils sont accusés d’avoir commis un acte d’une violence inouïe en enlevant et séquestrant violemment un adolescent de 15 ans et demi, originaire de M’tsamoudou, entre le 29 et le 30 janvier. Le quatuor a demandé un délai, accordé de droit, pour préparer sa défense, prolongeant ainsi le suspense jusqu’au 26 février.
L’affaire a éclaté lorsqu’un jeune adolescent a été enlevé sous la menace d’une machette. Les accusés l’auraient ligoté, enfermé dans le coffre d’un véhicule, et lui ont infligé des coups de poing et de machette avant de le déposer près de son village. Les motivations exactes des accusés demeurent floues, mais selon les informations fournies par le substitut du procureur, Paul-François Thibault, ils auraient agi par vengeance, notamment dans le cadre d’un conflit inter-villageois entre Dapani, d’où ils sont originaires, et M’tsamoudou.

Beaucoup à perdre

Le substitut du procureur et l’avocate s’accordent sur le fait que les prévenus « ont beaucoup à perdre ». En effet, les profils des accusés ajoutent une dimension particulière à cette affaire. Le premier, en service militaire à Istres, était en vacances sur l’île et devait retourner en métropole, le dimanche 4 février. Le deuxième, médiateur social, a suivi une formation de peintre au régiment de service militaire adapté (RSMA). Les deux autres sont agent de sécurité ou passer par un centre de formation militaire. Ils sont considérés comme « unis par une communauté d’intérêt », selon le substitut du procureur.

Ils ont été placés en détention provisoire, à l’encontre des réquisitions du parquet qui préconisait un contrôle judiciaire strict en l’attente de l’audience prévue le 26 février. Cette mesure vise à éviter toute pression sur la victime, le témoin et leur famille.

Des trafiquants de résine de cannabis à la barre

Deux trafiquants présumés, impliqués à des degrés différents dans un réseau qui revendait de la résine de cannabis sur l’île, ont aussi demandé le renvoi de leur audience afin de préparer leur défense devant le tribunal correctionnel de Mamoudzou, vendredi 2 février. C’est une enquête menée par la police judiciaire du chef-lieu qui a conduit à leur interpellation, le 15 janvier. Au moins quatre strates différentes ont été identifiées au sein de l’organisation, selon le parquet. Le plus jeune des deux prévenus, un mécanicien installé à Marseille et fiancé à une jeune femme de Labattoir, serait la tête de réseau. Le second, un père de famille âgé d’une soixantaine d’années, aurait joué un « simple » rôle d’intermédiaire. Raison pour laquelle le tribunal a décidé de le placer sous contrôle judiciaire en attente du procès prévu le 1er mars. La tête de réseau présumée est de son côté maintenue en détention provisoire. L’homme est actuellement détenu pour une autre cause, dans le cadre d’une information judiciaire ouverte pour violences volontaires. Il est convoqué le 7 février pour ces faits.

Carte postale du jour : Les tenues de ski récupérées, place au ski ce lundi

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Après la visite de Paris, les 24 membres de la classe de neige du collège de Doujani sont bien arrivés dans les Alpes, à Villard-de-Lans (Isère), ce dimanche. « Nous n’avons pas encore pu toucher la neige puisque nous avons ramené le soleil et la chaleur de Mayotte. Les tenues de ski ont été récupérées. Nous sommes prêts pour skier demain ! » préviennent les élèves de troisième, accompagnés de leurs quatre professeurs.

En effet, ils chausseront les skis pour la première fois, ce lundi matin. Pendant cinq jours, ils alterneront entre les pistes et la visite de la région.

Le personnel du collège de M’gombani lance « un appel à l’aide »

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Durant les caillassages de jeudi matin, quelques jeunes à l'extérieur à l'établissement ont pu rentrer. Le personnel demande la sécurisation des accès.

Après des rixes devant l’établissement, le collège du quartier de M’gombani, à Mamoudzou, a fermé ses portes dans la foulée, jeudi et vendredi. Une partie de son personnel a écrit un courrier sous forme d’appel à l’aide à sa direction, le rectorat, la préfecture de Mayotte et sa ministre de tutelle, Amélie Oudéa-Castéra. Au lycée Bamana, les cours ont été suspendus, vendredi après-midi et samedi.

« Mesdames et Monsieur les principaux du collège Halidi-Sélémani, Monsieur le recteur de l’académie de Mayotte, Monsieur le préfet de Mayotte, Madame la ministre de l’Éducation nationale,

Nous vivons à Mayotte et nous travaillons au collège Halidi-Sélémani de M’gombani, à Mamoudzou, depuis quelques mois ou plusieurs années. Nous connaissions les problématiques locales, la pauvreté, les agressions dont nous avons parfois été victimes, le manque d’eau, l’accès aux soins, … Mais nous vivions.

Depuis quelques temps, une boule au ventre s’est installée en chacun de nous. Nous avons peur sur le chemin du travail, nous ne nous sentons pas en sécurité, et ça ne se limite pas à une sensation, c’est factuel, nous ne sommes pas en sécurité. Combien de nos collègues ont été agressés ? Combien de nos élèves courent pour rejoindre le collège sans heurts ? Combien de parents ont peur pour leurs enfants dès qu’ils sont hors de la maison ? Notre vie est rythmée par « les boums » des forces de l’ordre qui dispersent seulement pour un temps les problèmes.

« Que l’État prenne ses responsabilités face au chaos »

Dernièrement, les barrages de grévistes se sont installés, paralysant l’île, comme un cri d’alarme, sommant l’État de faire quelque chose. Les revendications, l’organisation et la manière de faire sont désordonnées, mais c’est un symptôme du mal qui s’est installé. Nous sommes fonctionnaires de l’État et nous attendons, nous aussi, que celui-ci prenne ses responsabilités face au chaos que nous traversons.

– Nous voulons pouvoir être en paix dans notre département quand nous allons travailler ou quand nous nous déplaçons à titre privé.

– Nous voulons la sécurité pour les élèves et l’ensemble du personnel au sein de l’établissement.

– Nous voulons des conditions de travail décentes.

– Nous voulons l’égalité des chances pleine et réelle pour nos élèves.

– Nous voulons l’empathie et le respect de notre libre-arbitre de la part de notre hiérarchie, à l’échelle locale comme nationale, quand nous traversons des situations anormales plutôt que des discours intrusifs et moralisateurs.

– Nous voulons l’assurance de rentrer chez nous après le travail en sécurité avec les moyens de transports prévus.

– Nous voulons pouvoir nous consacrer pleinement à nos missions sur notre temps de travail.

– Nous voulons une vie digne et paisible pour tous les habitants de Mayotte.

– Nous ne voulons plus être résilients.

– Nous ne voulons plus être courageux d’aller travailler.

Dans l’espoir que vous saurez entendre notre appel, veuillez agréer, Mesdames, Messieurs, nos respectueuses salutations. »

Des personnels du collège de M’gombani

Le lycée Younoussa-Bamana fermé lui aussi

Jeudi matin également, d’autres caillassages ont eu lieu, devant le lycée Younoussa-Bamana. L’ouverture tardive de ce dernier a accentué les tensions entre des groupes d’élèves de différents quartiers, notamment de ceux des villages de M’tsapéré et Cavani. Contrairement au collège M’gombani, l’établissement est demeuré ouvert pendant la journée de jeudi. Sauf qu’entre le mouvement de grève nationale et les barrages, peu d’adultes étaient présents pour prendre en charge les 2.700 élèves, suscitant la peur d’un retour des affrontements.

Le conseil de la vie lycéenne (CVL, les représentants des élèves) a fait passer le message à ses camarades, jeudi soir, de ne pas se rendre au lycée vendredi, « s’ils jugent que leur vie est en danger ». Une recommandation similaire a été passée de la part de la direction au personnel. Finalement, la fermeture du lycée a été décidée, vendredi midi, et a été étendue au samedi. Ce lundi, une assemblée générale devrait se tenir à la demande du CVL.

Un congrès public organisé ce dimanche à Tsingoni avec les élus

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Les élus invitent la population à une réunion, ce dimanche, pour trouver des solutions sur les sujets de l'insécurité et l'immigration.

Alors que les élus mahorais sont de plus en plus appelés à réagir à la crise que traverse Mayotte, ces derniers convient la population à un congrès public, dimanche matin, à Tsingoni, pour échanger autour des problématiques que traverse l’île et s’unir afin de trouver des solutions.

Les élus départementaux ont rencontré les collectifs, ce vendredi matin, à 9 heures, à la MJC de M’roalé, dans la commune de Tsingoni, afin de poursuivre le dialogue vers une sortie de crise. « C’était surtout pour rappeler aux uns et aux autres qu’on est tous dans le même bateau et qu’il y a besoin d’avoir cette solidarité entre le politique et le Mahorais qui se bat tous les jours sur les barrages pour faire avancer la situation à Mayotte de manière favorable et lutter contre l’insécurité », indique Hidaya Chakrina, chargée de communication pour le conseil départemental de Mayotte.

À l’issue de cette rencontre, la collectivité a annoncé la tenue d’un congrès ouvert à tous sur le terrain de football de Tsingoni, ce dimanche 4 février, à 9 heures. Chacun est invité à venir afin d’échanger sur les questions de l’insécurité et de l’immigration clandestine. Les barrages devraient normalement être ouverts pour permettre à la population de s’y rendre.

Les élus mobilisés

Ce jeudi, les différents élus et forces vives du territoire s’étaient réunis, à l’invitation du président du conseil départemental, Ben Issa Ousséni, pour la deuxième réunion de la task force (force opérationnelle en anglais), dans l’hémicycle Younoussa Bamana, à Mamoudzou. Cette rencontre a permis des échanges autour de la poursuite du démantèlement du camp des migrants du stade de Cavani. Il a également été rappelé qu’il était nécessaire d’inviter la population à ne pas faire d’amalgame entre des citoyens français d’origine étrangère et des personnes en situation irrégulière.

Le but de cette réunion était avant tout de permettre le dialogue afin de trouver des solutions à une sortie de crise. La tenue d’un congrès a également été annoncée « pour mieux faire face à la montée inquiétante de la violence et à l’intensification de l’immigration clandestine à Mayotte, en particulier en cette période de crise sociale et sécuritaire qui paralyse l’île », peut-on lire dans un communiqué du conseil départemental.

Dix-neuf propositions ont été présentées, amendées et seront entérinées lors du congrès de ce dimanche.

Marine Gachet

Sada : Mansour Kamardine « salue » les condamnations pour « violences »

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Mansour Kamardine, député de la 2e circonscription de Mayotte, appelle aussi à "remonter les filières qui organisent délibérément le chaos".

Le député de la 2e circonscription de Mayotte félicite la « célérité » et la « fermeté » de la justice, après la condamnation d’un jeune homme poursuivi pour avoir caillassé la brigade de gendarmerie de Sada à quatre ans de prison ferme. Le parlementaire se réjouit du placement sous les verrous de deux autres émeutiers, également condamnés mercredi 31 janvier. « Je formule le vœu qu’il en sera de même sur l’ensemble des communes et des villages de Mayotte et que les délinquants, lorsqu’ils sont de nationalité étrangère, seront définitivement renvoyés dans leur pays à l’issue de leur peine de prison. » Rappelant le caractère prémédité de cet « assaut » ayant visé la brigade de gendarmerie de Sada, commune où il est né, Mansour Kamardine appelle aussi les services d’enquête à « remonter les filières qui organisent délibérément le chaos à Mayotte ».

« Il a failli mourir sur le champ de l’éducation »

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Dans une vidéo diffusée sur le net, Gérard Rouvera apparaît ensanglanté, le visage maculé. Il rapporte avoir été agressé par des jeunes à la pointe de Koungou, lundi, au retour du lycée de Dzoumogné. Son collègue, Patrick Dedieu, témoigne à sa place, avec son autorisation.

« Il s’est vu mourir. » Patrick Dedieu, professeur au lycée de Dzoumogné, sera notre seul témoin de ce qu’a vécu son « collègue ami », Gérard Rouvera, blessé lundi. Depuis son agression par des jeunes à la pointe de Koungou, « tout près de chez lui », ils échangent par téléphone. Selon le premier, « il ne veut pas en parler, il est trop fatigué. »

Dans une vidéo partagée sur les réseaux sociaux, l’homme de 62 ans apparaît en sang, complètement hagard, en train de se faire soigner, « certainement chez un membre de sa famille », juste après l’agression. Patrick Dedieu l’a visionnée mardi. « Ça fait trois ans que l’on discute tous les jours, on boit le café ensemble. Je ne l’ai pas reconnu. Ce n’est pas le même visage. » C’est un collègue qui informe qu’une attestation d’arrêt de travail a été envoyée à la direction du lycée au nom de Gérard Rouvera. Concertés, Patrick Dedieu parle en son nom pour retracer cet événement. Pour lui, « Gérard a failli mourir sur le champ de l’éducation. »

Ce professeur d’histoire, géographie et de français rentrait du lycée, lundi, dans l’après-midi, quand sa voiture a commencé à être entourée par des jeunes à un barrage. Gérard Rouvera reçoit des coups sur la tête. « Ils l’ont massacré. » Il n’a pas de souvenirs de ce qu’il s’est passé ensuite, ni comment il est rentré. « Je pense qu’on l’a déposé. » Il ne serait pris en charge par les secours que trois ou quatre heures après pour être conduit au centre hospitalier de Mayotte (CHM). Le crâne est fracturé. Un muscle du bras est coupé. Le blessé rentre chez lui le soir-même et a déposé une plainte en gendarmerie. « Mais il n’a aucune information sur son état de santé, ce qu’il doit faire. » C’est son frère médecin en métropole qui le conseille. La compression au crâne l’empêcherait de prendre l’avion pour être évacué.

« C’est sidérant parce que ce sont des jeunes qu’on côtoie »

« Là, c’est en train de retomber. Il se sent désemparé et souffre certainement d’un syndrome post-traumatique, comme on n’en parle pas assez chez les enseignants. Ça fait quinze ans qu’il vit ici, il aime vraiment Mayotte. Il ne me l’a pas dit comme ça mais je pense qu’il va partir », raconte Patrick Dedieu à qui cette histoire fait penser à d’autres récits de collègues partis du jour au lendemain après avoir dû se calfeutrer sous des tables de classes avec des élèves ou subi une agression, un billet d’avion vers la métropole. Il a notamment le souvenir d’un enseignant de la trentaine d’années, agressé, mâchoire cassée. « Ce sont des séquelles que l’on garde à vie. »

« Depuis six ans, il y a eu au moins cinq enseignants agressés, rien que pour ce lycée », indique-t-il. « C’est sidérant parce que ce sont des jeunes qu’on côtoie quotidiennement. On ne sait pas si on va en voir le bout. » Il regrette le manque de psychologues mais aussi de consignes de la part du rectorat. Même si, rappelle-t-il, la direction n’oblige aucun enseignant à se rendre au travail, où le lycée ne compterait qu’environ 20 élèves par jour sur les 700 scolarisés et où des professeurs, bloqués par les barrages, ne seraient pas revenus depuis deux mois. « La semaine dernière, des élèves trouvaient encore le moyen de venir en traversant à pied les barrages et en sautant de taxis en taxis, mais ils ne prennent plus le risque. »

« À quoi ça sert ? », s’interroge-t-il. Dans un groupe WhatsApp qui regroupe plusieurs enseignants partagés entre « le découragement, la sidération et la colère », la décision est prise, qu’au retour au lycée, il y ait une discussion autour des évacuations. Mais aussi sur quoi faire lorsqu’il y a des barrages. « Lorsque l’établissement est ouvert, des enseignants essaient quand même de venir pour voir s’il y a des élèves. Il faudrait dire que c’est trop dangereux. »

Crise de l’eau : la réouverture du réseau reporté à Bouyouni

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En raison de mauvaises conditions de sécurité pour accéder aux ouvrages, la société mahoraise des eaux (SMAE) n’a pas pu rouvrir les vannes dans le village de Bouyouni, ce jeudi 1er février. La réouverture du service d’eau dans le cadre des tours d’eau a été reportée à ce vendredi.

« Il faut changer les règles migratoires à Mayotte »

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A nos confrères du journal Le Point, ce jeudi, Gérald Darmanin a rappelé les problèmes liés à l’immigration sur le territoire mahorais, notamment la saturation des services publics. « Il faut changer les règles migratoires », reconnaît-il. Il ajoute aux enjeux, la départementalisation qui n’est pas aboutie et le transport à adapter grâce à une plus grande utilisation du lagon. Il promet « un projet de loi fort » aux Mahorais.

Les Forces vives condamnent les barrages clandestins

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Ce 1er février, les forces vives de Mayotte ont sonné l’alarme sur la situation de plus en plus préoccupante liée à la montée de l’insécurité dans l’île. Elles ont déclaré dans un communiqué que « des délinquants ont créé leurs propres barrages, profitant de la situation actuelle pour racketter la population ». Ça a été notamment le cas à Passamaïnty, Tsararano ou Koungou.

Afin de clarifier la situation, les Forces vives ont pris l’initiative de publier la liste des barrages tenus par le mouvement. Les points de blocage signalés sont au nord sont Mtsahara, Bandraboua, Dzoumogné, Kangani, Koungou et Mtsangamouji. Pour le centre de l’île : Combani, Tsingoni, Miréréni, Passamainty, Coconi, Tsararano et Chiconi. Bandrélé et Chirongui sont les seuls du sud de Mayotte.

La tension a atteint un point critique à la suite de la tentative du préfet de Mayotte, Thierry Suquet, d’ouvrir les barrages tenus par les collectifs et des riverains regroupés sous le nom des Forces vives de Mayotte. Le vendredi 26 janvier, le préfet de Mayotte a émis un appel pressant en faveur de la levée immédiate des barrages, tout en exprimant le désir d’une collaboration du collectif des citoyens de Mayotte 2018. Ce n’est toujours pas le cas, plusieurs axes routiers étant bloqués. Face à cette situation, les Forces vives appellent à la vigilance et à l’unité pour faire face aux défis croissants liés à l’insécurité.

Hippocampus : le spectacle de samedi annulé

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L’association Hippocampus, qui organise des événements culturels dans l’enceinte de l’Université de Mayotte, indique que le spectacle de conte prévu samedi après-midi est annulé « au vu des événements en cours qui rendent la circulation dans l’île problématique ». Il sera reporté à une date ultérieure. « Nous nous retrouverons bientôt quand tout sera rentré dans l’ordre », ajoute l’association, avant d’annoncer une surprise pour le 30 mars.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes