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L’association des étudiants et des jeunes de Mayotte déploie ses ailes

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À l’occasion de la rentrée universitaire 2022-2023, nous avons rencontré Saïd Mohamadi, le directeur de l’association des étudiants et des jeunes de Mayotte (AEJM). Anciennement association des étudiants du centre universitaire de formation et de recherche, cette structure s’est élargie aux jeunes non-étudiants afin de valoriser le vivre-ensemble. Elle a donc pris, en septembre 2021, le nouveau nom d’AEJM. Au fil des ans, l’association diversifie de plus en plus ses activités et de nouveaux projets vont voir le jour dès cette rentrée 2022-2023.

Ces mercredi 24 et jeudi 25 août, le centre universitaire de formation et de recherche organise une journée et demie d’accueil des nouveaux étudiants. Cette année encore, tout comme l’an dernier d’ailleurs, les responsables de l’association des étudiants et des jeunes de Mayotte s’étonnent de ne pas y être conviés. Elle va pourtant fêter, le 30 septembre prochain, ses neuf ans d’existence dédiée à accompagner les étudiants mahorais. « Avant, nous collaborions pleinement avec le CUFR, je ne comprends pas pourquoi on nous met à l’écart depuis deux ans alors que nous avons pourtant des objectifs communs », regrette Saïd Mohamadi, le directeur de l’AEJM.

Ce dernier dédouane la direction du CUFR avec laquelle elle entretient de bonnes relations et suppose que le point de blocage viendrait plutôt du service de la scolarité. S’il ne connaît pas les raisons exactes de cette rupture et en est réduit à de simples hypothèses, il espère toutefois que les choses prennent prochainement un nouveau tour. « Nous sommes actuellement en phase de discussion avec la direction pour tenter de recréer une collaboration favorable au bien-être des étudiants », affirme-t-il.

AEJM
Les locaux de l’association se situent juste à côté du campus afin de préserver leur indépendance et d’offrir un accès wifi aux étudiants.

Une association pour tous les jeunes de 15 à environ 30 ans

Malgré cette volonté de renouer les ponts avec le CUFR, l’AEJM tient à son indépendance. Ses locaux se trouvent d’ailleurs en dehors du campus et l’association s’est professionnalisée dès 2017. Créée en 2013 par quatre étudiants, dont Saïd Mohamadi et Natacha Assani, l’actuelle responsable du pôle animation et vie étudiante, elle ne s’occupait à l’origine que des étudiants du CUFR. « C’est en voyant que beaucoup d’agressions étaient perpétrées sur les étudiants aux abords du campus que nous avons décidé d’inclure également les jeunes déscolarisés du quartier afin que ces deux populations se rencontrent et apprennent à vivre-ensemble. Pour nous, c’est un moyen de diminuer à la fois les pulsions agressives des jeunes en déshérence, mais aussi la peur des étudiants face à eux », développe Saïd Mohamadi qui, après avoir décroché un Master en ingénierie de projets en métropole, a décidé de reprendre les rênes de l’association. L’AEJM comporte actuellement huit salariés, 43 membres adhérents et 12 bénévoles actifs.

L’idée d’inclure les jeunes en difficulté séduit beaucoup de structures publiques et privées. Ainsi, l’AEJM est financée en grande partie par l’agence régionale de santé, grâce à ses actions en prévention santé, mais aussi par le Département et la préfecture. La prévention santé est en effet l’un des services phare de l’association avec le service animation et vie étudiante. « Nous intervenons désormais auprès des jeunes des quartiers prioritaires de la politique de la ville dans les communes de Dembéni, de Chirongui, de Tsingoni et bientôt de Koungou et de Mamoudzou », révèle le directeur dont « le bébé » a fait bien du chemin depuis 2013. « Nous nous occupons désormais de tous les jeunes de 15 à environ 30 ans qui sollicitent notre aide », précise-t-il. Des activités sportives et de loisir sont également régulièrement mises en place par son service animation.

Améliorer les conditions de la vie étudiante à Mayotte

Malgré cet élargissement du public de l’association, l’amélioration des conditions de vie des étudiants demeurent au cœur des préoccupation de l’AEJM. En 2020, cette dernière a lancé la première Maison des étudiants sur l’île, située à côté du campus où les étudiants peuvent se réunir pour réviser ou demander à être accompagnés sur des projets d’insertion et/ou de formation. Le gros avantage de ce lieu est qu’il leur offre l’accès à un réseau wifi, ce qui n’est pas le cas du CUFR. « Apparemment, les lignes ont été mal tracées lors de la mise en place du haut débit à Mayotte et la zone du CUFR est très mal desservie. Si la direction donnait les accès wifi aux 1.800 étudiants que comptent actuellement le campus, le réseau planterait fatalement », explique le jeune directeur, qui a bien entendu mené son enquête pour comprendre les raisons de ce manquement.

AEJM
Les étudiants se réunissent dans les locaux de l’association pour réviser et bénéficier d’un accompagnement si nécessaire.

Bientôt une carte étudiante adaptée au territoire

En 2023, l’AEJM souhaite ouvrir un service social que son pôle social préfigure déjà à l’heure actuelle. « La crise du Covid a mis à jour beaucoup de problèmes sociaux chez les étudiants », indique Saïd Mohamadi. « Nous parlons beaucoup de l’isolement chez les étudiants mahorais qui étudient hors des frontières de l’île, mais ce problème est présent même ici à Mayotte. Or, peu de personnes sont au courant. Nous avons également remarqué de la prostitution, des problèmes d’alimentation et une difficulté à se loger », poursuit le jeune homme qui constate que ces problèmes récurrents sont un frein à la réussite ou tout simplement à l’épanouissement des étudiants.

Enfin, l’autre grand projet de cette nouvelle année universitaire sera la mise en place de la carte Namine, une carte d’étudiants adaptée au contexte mahorais. « Les étudiants du CUFR ne bénéficient d’aucun avantage particulier avec leur statut d’étudiants, contrairement à ce qui se fait dans les autres départements. Nous avons donc décidé de créer la carte Namine, destinée aux étudiants certes, mais aussi à tous les jeunes inscrits dans des études supérieurs type BTS, stages non rémunérés ou formation professionnelle de plus de six mois », détaille-t-il. Pour ce faire l’AEJM est en train de nouer des partenariats avec des entreprises de loisirs, d’alimentation, de téléphonie et même certaines boîtes de nuit ! « C’est un gros travail car 7.500 jeunes pourraient en être bénéficiaires. Mais nous espérons voir ce projet se concrétiser dès ce mois d’octobre 2022 », s’enthousiasme Saïd Mohamadi, pour qui la qualité de vie des jeunes et des étudiants est une priorité absolue.

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