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Tribune libre : Anchya Bamana : « Mayotte continue de brûler »

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Intitulée « Cri d’alarme », la tribune envoyée ce mercredi par Anchya Bamana s’adresse directement à Gérald Darmanin. L’ancienne maire de Sada et présidente de Maore Solidaire estime que le deuxième volet de Wuambushu, appelé « Mayotte place nette », est une énième « opération de communication », pendant que « les embarcations de fortune continuent à accoster sur les rivages de Mayotte ».

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Ancienne maire de Sada, Anchya Bamana est présidente de Maore Solidaire.

« Monsieur le Ministre,

Depuis une semaine, les évènements que nous vivons à Mayotte nous amènent à sortir du silence et à vous interpeller. Des bus scolaires caillassés à Sada la nuit du samedi 19 avril, des bus caillassés à Koungou ces deux derniers jours entraînant un doit de retrait des conducteurs, des affrontements entre migrants laissés pour compte et délinquants dans le quartier Massimoni à Cavani…tous ces évènements font que le quotidien des Mahorais se suit et se ressemble. Mayotte continue de brûler à l’image des incendies qui ont eu lieu devant le bâtiment de l’association Solidarité Mayotte à Cavani, ces derniers jours.

Nous sommes au regret de constater que les plans successifs de lutte contre l’immigration illégale et l’insécurité mis en place depuis 2016, avec leur opérations corollaires concrètes (Shikandra, Wuambushu), n’ont pas apporté les résultats attendus par les Mahorais pour leur permettre de vivre en paix chez eux. Ces opérations de communication, qui consistent « à produire du chiffre » que le gouvernement sert continuellement à nos compatriotes de l’Hexagone, ont complétement atteint leurs limites. Aujourd’hui, avec l’opération « Mayotte place nette », nous constatons la même démarche de la part de Madame Marie Guévenoux, ministre déléguée aux Outre-mer. Avec ses 250 bidonvilles détruits, 4.000 contrôles, 100 interpellations dont six « chefs de bandes », cinquante armes saisies, 1.700 policiers et gendarmes etc…, la ministre continue à servir le même ballet de chiffres. Pendant ce temps, les embarcations de fortune continuent à accoster sur les rivages de Mayotte dans un contexte plus que préoccupant d’une épidémie de choléra à Anjouan.

L’aide des Affaires étrangères demandée

Monsieur le ministre, à quand la mise en place d’une stratégie globale efficace de lutte contre l’immigration illégale et l’insécurité sur notre territoire ? A quand le déploiement d’un bâtiment de la Marine nationale de manière pérenne au large de nos frontières maritimes, en complément des drones connectés annoncés dans « Mayotte place nette » ? A quand l’implication pleine et entière du ministre des Affaires étrangères pour contraindre le président des Comores à arrêter le départ des kwassas d’Anjouan vers Mayotte ? Nous plaidons pour l’implication concrète et sérieuse des ministres des Affaires étrangères et des Armées à la hauteur des enjeux du fléau migratoire illégal qui asphyxie Mayotte et ses habitants.

Malgré le mouvement social de février dernier qui avait complètement paralysé l’île sur la question du visa territorialisé, nous constatons que la préfecture continue, en toute tranquillité, à servir ces visas aux personnes entrées illégalement sur le territoire. Monsieur le ministre, compte tenue de la grogne qui monte actuellement au sein de la population, nous vous demandons d’interpeller votre collègue des Affaires étrangères pour arrêter l’octroi de ce visa. Nous plaidons pour l’ouverture d’une négociation avec les Etats concernés par cette immigration (Comores, Madagascar, Afriques des Grands lacs) pour que ce visa soit délivré dans les Ambassades de France de ces territoires.

Cavani, « un chaos humanitaire »

Concernant la question des migrants de Cavani, la ministre déléguée aux Outre-mer en visite à Mayotte les 3 et 4 avril derniers, laisse derrière elle un véritable chaos humanitaire ! Nous vous en parlons parce qu’elle n’a pas eu l’opportunité de voir cette misère humaine, les migrants ayant été priés de quitter les lieux lors de son passage à Cavani. La situation plus que préoccupante de ces hommes, femmes et enfants constitue véritablement une honte pour notre République tant sur le volet humain que sanitaire ! Il y a urgence à agir pour redonner les couleurs d’une vie normale aux habitants de Cavani, mais aussi de Mayotte entière…à moins de laisser penser une volonté manifeste du gouvernement de laisser pourrir la situation au point de déclencher une nième crise sociale sur le territoire…

Monsieur le ministre, au-delà des élus, la situation de Mayotte inquiète les responsables politiques que nous sommes. Or, en concertation avec l’association des anciens élus, quand nous interpellons le préfet pour nous intégrer dans les réflexions concernant l’avenir de notre territoire, nous sommes au regret de recevoir cette réponse de sa part, je cite : « les concertations sur le projet de loi Mayotte sont menées dans un cadre défini, et je n’ai pas reçu délégation pour élargir ce cadre à ce stade ». En conséquence, par cette correspondance, nous vous adressons notre demande dans un esprit de démocratie participative que tout citoyen est légitime de réclamer, car soucieux du développement de son territoire.

Enfin, comme bon nombre de Mahorais, nous sommes surpris du report de la date du 22 mai affichée par vos soins le 11 février dernier, pour l’examen des projets de lois Mayotte. Encore une promesse non tenue de la part du gouvernement !

Monsieur le ministre, « Rahachiri Sibabu ya Maore » (nous restons vigilants pour Mayotte) ! »

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