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Jean-François Carenco : « Il faut remettre l’Outre-mer au milieu du village »

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Auditionné par la délégation sénatoriale aux Outre-mer, ce jeudi 6 octobre, le ministre délégué en charge des Outre-mer, Jean-François Carenco, est revenu sur sa feuille de route en vue de la réunion interministérielle annoncée par la Première ministre d’ici à six mois à la suite de la rencontre avec les élus ultramarins à l’Élysée le 7 septembre dernier.

Pendant près de deux heures, les membres de la délégation sénatoriale aux Outre-mer ont pu interroger, ce jeudi 6 octobre, le ministre délégué en charge des Outre-mer, Jean-François Carenco, sur leurs préoccupations. Avec son franc-parler, le haut-fonctionnaire n’a éludé aucune question.

Sur le rattachement du ministère à l’Intérieur.

Par décret relatif du 4 juillet dernier relatif à la composition du gouvernement, le ministère des Outre-mer est rattaché à celui de l’Intérieur. « Ce n’est pas une quelconque punition et une relégation ! Tous ceux qui disent ça racontent des sornettes », a tout d’abord insisté celui qui est sous l’autorité de Gérald Darmanin.

« Pour remettre les Outre-mer au troisième rang protocolaire dans le gouvernement, pour gagner les arbitrages, pour établir nos DROM-COM dans le périmètre ministériel des collectivités, de la citoyenneté, de l’ordre public, de la sécurité intérieure, de la liberté publique, de l’administration territoriale de l’État, de l’immigration, de l’asile et de l’intégration, c’est ce qu’il fallait faire. Pour remettre les Outre-mer sur un pied d’égalité avec les autres régions de l’Hexagone, cet attelage me semble efficace. »

Sur sa feuille de route.

Sa mission comprend ni plus ni moins cinq priorités. La première : répondre concrètement aux préoccupations quotidiennes – la vie chère, l’eau, les déchets, la continuité territoriale, le logement, la santé – des citoyens. « Sans réponses à [celles-ci], c’est la cohésion sociétale qui est en risque. » Selon lui, il est indispensable de mener un certain nombre d’actions concrètes en liaison avec tous les ministères.

La seconde : renforcer l’ambition républicaine « pour, par et grâce aux habitants des territoires ultramarins ». Cela sous-entend des efforts sur la sécurité, l’immigration, la formation et l’éducation. « Quatre sujets extrêmement lourds ! »

La troisième : favoriser la création de valeurs dans différents domaines, à savoir la culture, la transformation des modèles économiques, le renforcement de la production agricole locale, la transition énergétique, de nouveaux contrats de plan des investissements nécessaires « qui se chiffrent dans mon esprit à 30 milliards d’euros ». « Mettons-les par écrit et on pourra avancer. »

La quatrième : agir pour l’adaptation, la différenciation et la responsabilisation des acteurs. « Il faut que chaque texte prévoie un alinéa d’adaptation possible. C’est comme cela que l’on progressera », a-t-il insisté avant de renvoyer la balle dans le camp des sénateurs : « C’est aux législateurs que vous êtes de le faire ! »

La cinquième : encourager l’insertion et le rayonnement européen et international des territoires dans leurs bassins géographiques respectifs. « L’Europe, c’est notre famille, même quand on est à Maripasoula (Guyane). Les Outre-mer ne sont pas une charge, mais une chance pour la France. »

Sur les besoins d’évolution institutionnelle.

Tous les chantiers précédemment cités doivent aboutir à une réunion interministérielle annoncée par la Première ministre, Élisabeth Borne, d’ici à six mois. « À l’issue de ce travail, il sera possible d’évaluer les besoins d’évolution institutionnelle, pas pour satisfaire je ne sais quelle idée, mais pour permettre un développement économique ambitieux et un rayonnement plus efficace », a annoncé Jean-François Carenco.

Un débat ô combien délicat dans ces territoires ultramarins… « Je ne me sens pas soumis à l’opinion publique. Je ne crois pas aux indignations numériques. Je ne me fie pas aux débats des chaînes d’infos. Je crois en la démocratie représentative, c’est-à-dire le dialogue entre le gouvernement et les parlementaires. »

Sur l’éventuelle suppression de l’octroi de mer.

Pour le ministre en charge des Outre-mer, « ce sont des réformes éventuelles qu’il faut prendre avec une grande prudence ». En effet, le supprimer entraînerait une baisse significative des recettes pour les départements et les régions, mais aussi pour les communes. Or, cette taxe « est un outil économique et écologique majeur ».

Un véritable casse-tête chinois en soi. Pour autant, le gouvernement envisage une réflexion collective, d’où sa présence sur la table des négociations. Néanmoins, Jean-François Carenco a tenté de rassurer son auditoire du jour : « Aller trop vite en la matière nous assure que nous ferons des bêtises. » Statut-quo pour le moment donc.

Sur la politique énergétique.

Le conflit entre la Russie et l’Ukraine n’est pas sans conséquence d’un point de vue énergétique, surtout à l’approche de la fin de l’année et de l’arrivée des températures hivernales en métropole. « En Outre-mer, on ne manque pas d’énergie, ce n’est pas comme en France hexagonale. »

Sur ce sujet, l’ancien directeur de cabinet du ministre de l’Écologie, Jean-Louis Borloo, n’a pas souhaité couper la poire en deux. S’il est d’accord avec l’idée que les territoires ultramarins « peuvent être des laboratoires » concernant le développement des énergies renouvelables (photovoltaïque, éolien, panneau solaire à hydrogène, etc.), Jean-François Carenco s’est montré favorable « à l’existence de moyens de production lourds (bioliquide, gaz) destinés à ne servir qu’en cas d’incidents ».

Sur la vie chère.

Le ministre chargé des Outre-mer n’a pas mâché ses mots sur ce point. « Il n’y a pas de croissance exponentielle des prix, elle est même en légère diminution. » À ses yeux, il s’agit simplement d’une « vision journalistico-médiatique ». « Halte aux mensonges, les mots ont un sens. Ce sont des carabistouilles. »

Concernant l’inflation actuelle, il a précisé qu’elle se situait plus ou moins au même niveau sur le territoire national. Seule différence : elle touche « une population qui a niveau de vie beaucoup plus faible ». « Pour qu’il y ait des salaires ultramarins décents, la seule solution est la création de valeurs, d’emplois et d’un tissu économique encore largement insuffisant. » Plus facile à dire qu’à faire…

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