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L’escroquerie aux billets d’avion profitait aux policiers

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Rapt de Petite-Terre : après l’appel devant la chambre de l’instruction, case prison et « tournure politique »

Rendue ce jeudi en appel devant la chambre d’instruction de La Réunion, la décision de placer les quatre hommes mis en cause dans l’affaire du rapt de Petite-Terre n’est pas sans soulever de questions selon leur avocat. Me Nadjim Ahamada dénonce notamment une violation des droits de la défense et une motivation politique à l’endroit des divers collectifs contre l’insécurité qui affichent un soutien farouche à ses clients.

Quatre hommes ont été relaxés, ce mardi midi, par le tribunal correctionnel de Mamoudzou. Si les témoignages et les écoutes téléphoniques ont montré qu’un réseau existait bel et bien pour obtenir frauduleusement des réservations de vols aériens, le manque de preuves matérielles fournies par Air Austral a souri aux prévenus dont l’un était policier à Mayotte.

Le système bien rodé a profité à plusieurs policiers sur l’île et leurs familles pendant quelques années. Ce mardi midi, quatre hommes étaient jugés par le tribunal correctionnel de Mamoudzou. Deux étaient présents. L’un était policier à Mamoudzou, un autre est banquier. Un troisième est entendu depuis la prison de Draguignan, tandis que le quatrième ne s’est tout simplement pas présenté. Ils sont tous les quatre impliqués dans un réseau d’achats de billets d’avion à partir de « cartes bancaires volées » ou de numéros récupérés « sur le darkweb ». Le premier, qui est dorénavant en région parisienne, faisait profiter ses collègues ou des agents administratifs (au moins une dizaine) de billets « à prix cassés ». Alors qu’il dit avoir fait cela pour « rendre service », il se fait reprendre par Chantal Combeau, la présidente du tribunal correctionnel. « Vous touchiez 20% de commission, je n’appelle pas ça rendre service », précise-t-elle. D’« au moins 2019 » à décembre 2021, les réservations à moitié prix, il les demandait à un homme d’origine camerounaise aujourd’hui incarcéré à Draguignan (Var). Celui-ci dit n’être qu’« un intermédiaire », mais admet le caractère frauduleux du système. Selon la représentante du ministère public, Delphine Mousny, il serait davantage « la tête du réseau ». Quant à l’employé d’American express, son rôle était d’encaisser l’argent des chèques que lui donnait le policier. La somme de 4.300 euros a ainsi transité par son compte. « Je n’ai jamais gagné d’argent et je n’ai jamais voyagé sur Air Austral », se défend cet homme à la carrure imposante. Air Austral peut-être pas, mais le mystère demeure pour ses voyages en Colombie ou en Roumanie. Est-ce que le système a pu s’appliquer à d’autres compagnies ? « On peut tout à fait acheter des billets à moitié prix sur des sites proposant des réductions », a plaidé son avocat.

La partie civile pas représentée

La partie civile et victime du réseau, la compagnie aérienne Air Austral, a brillé par son absence. Pire, les pièces fournies durant l’enquête ont été loin d’aider les juges. L’annexe 1 est une liste de tous les impayés d’Air Austral sur la période concernée, soit 280.000 euros. Impossible de savoir pour les policiers et le tribunal qui a pu se servir des nombreux numéros de cartes bancaires. Une autre annexe devait détailler les billets d’avion concernant l’affaire. Problème, ni le tribunal ni les avocats n’ont reçu le moindre document. Les témoignages des policiers bénéficiaires, les aveux des personnes concernées et même les écoutes téléphoniques ont beau révélé le système, dans une affaire d’escroquerie, il est impératif de savoir quelles sommes ont été subtilisées. Le tribunal correctionnel a donc décidé la relaxe pour les quatre prévenus, ne pouvant « caractériser » précisément les faits.

Le Parquet, qui avait plaidé trois ans de prison pour celui déjà incarcéré et deux ans de prison avec sursis pour ceux présents à l’audience, peut toujours faire appel. « Je vais y réfléchir », reconnaît Delphine Mousny.

Quatre ans de prison pour avoir dépouillé un groupe qui faisait un voulé

Trois prisonniers ont été extraits de la prison de Majicavo, ce mardi matin, pour une affaire datant du samedi 5 mai 2018. Ce jour-là, quatre amis, trois hommes et une femme enceinte, ont été attaqués alors qu’ils faisaient un voulé sur une petite plage à proximité de la pointe de Kani-Kéli. Au moins neuf ou dix personnes armées de couteaux, bâtons et machettes ont entouré le groupe qui avait pourtant l’habitude de se rendre sur cette plage. Portables, montres, parfums et clés de voitures ont été emportés sous la menace par les jeunes hommes dont quatre étaient sur le banc des prévenus, ce mardi matin. L’un d’eux a même frappé l’une des victimes à la tête avec le manche d’une machette. Originaires de Comores, ils reconnaissent les faits, mais les minimisent. Ce qui a le don d’agacer la présidente du tribunal correctionnel. « Je ne sais pas combien on était », raconte le chef. « C’est dire à quel point vous étiez nombreux », lui répond la juge du tac au tac.

Les quatre présents ne sont pas en récidive, mais d’autres condamnations pour des faits postérieurs à ceux de la plage de Kani-Kéli ont considérablement alourdis le casier de trois d’entre eux. Le chef de la bande, Idriss Boura, a été condamné à douze ans de prison pour des vols avec violences par exemple. Celui-ci, Mouedine Houmadi Souf, Fakidine Nassur et Saddame Madjane reçoivent tous les quatre une peine de quatre ans de prison ferme comme le demandait la substitute du procureur (ce dernier, comparaissant libre et ayant fait trois ans en détention provisoire, fera quelques mois de plus).  Quant aux victimes, qui seront indemnisés au titre de leurs préjudices matériels et moraux, elles disent « ne plus aller à la plage » depuis les faits.

Journée chargée au tribunal judiciaire

Les comparutions sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRC) n’ont pas arrêté ce mardi, au tribunal judiciaire. Ce dispositif permet à un juge de décider rapidement de la sanction à adopter pour une personne qui a avoué son délit aux enquêteurs, quelques heures après les faits. Interpellés la veille, deux passeurs de kwassas ont ainsi été condamnés à six mois de prison ferme. Ils seront renvoyés ensuite aux Comores une fois leurs peines effectuées. Le procureur de la République, Yann Le Bris, rappelle que la prison ferme est désormais la norme pour des passeurs primo-délinquants. Dans le cadre également d’une CRC, un homme a écopé de six mois de prison avec sursis pour des violences conjugales. Une autre affaire impliquant deux hommes était jugée en fin de matinée. Il s’agit d’une affaire concernant un client du Barfly, à Mamoudzou, qui a été dépouillé sous la menace d’une arme à la sortie de l’établissement. Outre son téléphone, les voleurs se sont carrément rendus chez la victime pour lui subtiliser son ordinateur portable. Le procureur a requis douze mois de prison, dont six avec sursis, contre les prévenus.

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