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Un an pour régulariser l’activité des vendeurs à la sauvette de Kawéni

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De nombreux vendeurs à la sauvette exercent leurs commerces illégalement dans les rues de Mamoudzou. Pour y remédier, la Ville entend en accompagner une partie, d’abord à Kawéni, afin qu’ils passent d’une activité informelle à une entreprise légale.

90 VENDEURS À LA SAUVETTE

Ce jeudi, à la Maison de la Jeunesse et de la Culture (MJC) de Kawéni, dans la commune de Mamoudzou, ils sont une quarantaine de vendeurs à la sauvette. Ces derniers exercent leur commerce informel dans ce quartier et font partie des 90 identifiés dans le village par la mairie, dont la troisième adjointe au maire, Nourainya Loutoufi, précise bien qu’il s’agit de marchands français ou ayant un titre de séjour. Ce n’est qu’une infime poignée de ces contrevenants à la loi qui est présente ce jour, selon elle. Ils seraient en effet plusieurs centaines exerçant leur activité illégalement dans les rues de la ville. De son côté, Jacques Launay indique que ce manque de régularisation vient souvent de lacunes de connaissances des démarches à entreprendre. Ce dernier travaillait anciennement à la direction des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi (Dieccte, désormais direction de l’économie de l’emploi du travail et des solidarités – Deets).

UN ACCOMPAGNEMENT VERS LA FORMALITÉ

« N’ayez pas peur, aujourd’hui, on n’est pas là pour vous mettre la pression. On veut vous aider », rassure Essobiyou Djafalo, directeur Attractivité et études statistiques à la Ville de Mamoudzou, face aux marchands illégaux. Pendant un an, Jacques Launay, aujourd’hui retraité, va accompagner les 90 vendeurs de Kawéni vers la formalité : « Le but est que vous soyez en règle vis-à-vis de vos obligations en tant que commerçant ». Immatriculation de l’entreprise à la Chambre de métiers et de l’artisanat (CMA) et à la Chambre de commerce et d’industrie (CCI), mise en place de la traçabilité des produits pour qu’ils soient reconnus propres à la consommation, établissement d’une comptabilité… « Je vais mettre à votre disposition des outils pour vous accompagner en ce sens », assure l’expert en la matière au public en train de l’écouter. Ce dernier estime qu’il serait intellectuellement impossible de sanctionner des personnes qui ne connaissent pas l’ensemble de ces démarches avant de les y avoir formées. D’où cette logique d’accompagnement. Un emplacement spécifique, à proximité du Service départemental d’incendie et de secours (Sdis) de Kawéni, va leur être réservé pour qu’ils puissent vendre leurs produits légalement.

DES AVANTAGES ÉCONOMIQUES

« On veut qu’ils vivent pleinement de leurs savoir-faire et que leur activité puisse se développer », insiste Nourainya Loutoufi. Ramener ces commerces informels dans le droit chemin va aussi permettre de générer des recettes avec les cotisations sociales et fiscales, même si Jacques Launay estime que le chiffre d’affaires de ces auto-entreprises ne sera sans doute pas colossal. Il faut donc s’attendre à des recettes en adéquation. « L’important, c’est que ces personnes puissent vivre pleinement de leur activité sans avoir de problème. Ce sont souvent des mères qui ont des enfants à nourrir », indique Essobiyou Djafalo. De son côté, l’ancien employé de la Dieccte espère que tout ce dispositif permettra un développement de leurs commerces, et il imagine déjà la possibilité de les aider à se réunir en coopérative.

MOINS DE CLÉMENCE À PARTIR DU 30 AVRIL

« On veut leur éviter d’avoir des problèmes », alerte celui qui a longtemps travaillé à l’inspection du travail. Car en effet, lorsque quelqu’un vend sans autorisation sur le bord des routes, il encourt plusieurs sanctions, notamment pour occupation illégale du domaine public et travail dissimulé. Le total des différentes amendes peut être particulièrement salé et le vendeur à la sauvette s’expose également à une confiscation de toute sa marchandise. Mais grâce à cet accompagnement, cette situation ne devrait pas arriver. C’est pour cela qu’à partir du 30 avril, estimant qu’à cette date la plupart des commerçants devraient avoir fait les démarches nécessaires pour pouvoir vendre dans l’espace dédié à côté du Sdis de Kawéni, la mairie compte faire intervenir la police municipale auprès de ceux qui continueraient à vendre sur le bord des routes.

UNE EXPÉRIENCE VOUÉE À S’ÉTENDRE

Un dispositif de suivi similaire a été expérimenté une première fois à Tsoundzou 1 sur l’année 2021-2022. « Cela a bien marché. Les seules personnes qui ne sont pas allées jusqu’au bout de l’accompagnement sont les vendeurs qui ont perdu leur titre de séjour entre-temps », relate Essobiyou Djafalo. En effet, ne pouvant travailler, ceux en situation irrégulière sur le territoire sont exclus du dispositif de régularisation. Si ce jeudi, l’opération a été lancée pour les marchands de Kawéni, la mairie de Mamoudzou compte bien en faire de même dans d’autres villages, notamment Cavani et M’tsapéré.

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