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Les chiffres qui rendent le confinement compliqué à Mayotte

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Entre la polémique sur la qualité des repas livrés aux confinés du RSMA, et la mise à l’arrêt d’une partie importante de son activité à cause du confinement, l’entreprise de restauration collective est sur tous les fronts. Mais face à ces multiples coups durs, son directeur, Gilles Rouinvy, ne baisse pas les bras et répond aux critiques. Entretien.

Rachat de Vindemia par GBH : la grande distribution de Mayotte face à la menace d’une concentration inédite

Réunion au sommet ce lundi, entre les différents acteurs économiques et politiques du 101ème département, alors que le rachat de Vindemia, filiale de Casino, par GBH, qui détient 11 magasins Carrefour, doit avoir lieu le 1er juillet. Pour l’instant, ni l’Autorité de la Concurrence, ni le Conseil d’État ne se sont prononcés contre l’opération. Mais après La Réunion, c’est au tour des acteurs mahorais de s’inquiéter de ses conséquences pour la vie économique locale.

Grand mariage / Manzaraka : l’entraide encore privilégiée pour le financement

Le manzaraka, ou grand mariage, est un passage obligatoire pour tout Mahorais souhaitant s'inscrire dans la tradition. Cette cérémonie peut facilement rassembler plus de 300 personnes : colliers de fleurs, mbiwi, mais surtout liasses de billets. Le manzaraka a un coût ! Alors, comment est-il financé ? 

 

Les poissonneries mahoraises ont le bec dans l’eau

À Mayotte, la préfecture a autorisé le maintien des activités de pêche. Une bonne nouvelle pour le secteur, qui se retrouve maintenant confronté à un problème de stockages des produits frais. Les poissonneries et les coopératives sont aujourd’hui les premières à faire les frais du manque de structures adaptées. 

On le sait, le confinement à Mayotte est rendu d’autant plus difficile qu’une grosse partie de la population vit dans des habitations insalubres, dénuées du confort élémentaire. Dans une publication diffusée hier, l’Insee rappelle quelques chiffres parlants. Résumé point par point.

Des gestes barrières difficiles à appliquer

“Se laver les mains très régulièrement peut poser des difficultés à de nombreux habitants”, constate l’Insee. Et pour cause : “en 2017, 81.000 personnes ne disposent pas d’eau à l’intérieur de leur logement, soit un habitant sur trois. L’eau manque ainsi dans 29 % des logements mahorais soit deux fois plus qu’en Guyane. Respecter une distanciation sociale est également difficile à mettre en œuvre compte tenu de la forte densité de population : en 2017, avec 690 habitants au km2, Mayotte n’est devancée que par Paris et cinq autres départements d’Île-de-France. Cette situation est due notamment aux deux communes de Petite-Terre, Dzaoudzi et Pamandzi, dont la densité de population avoisine 2.700 habitants au km2.”

Un confinement parfois impossible

Dans des logements précaires et suroccupés, rester chez soi peut s’avérer difficile. Le constat de l’Institut est appuyé par des chiffres : “Près de 40 % de la population mahoraise vit dans une construction fragile (maisons en tôle, bois, végétal ou terre). Dans ces logements, l’accès à l’eau est encore moindre (56 % des logements n’en disposent pas). L’électricité reste absente dans 21 % de ces logements. Dans ces maisons, le sol est le plus souvent en terre battue ou simplement recouvert d’un tapis ou lino. Dans les logements en dur, la situation est meilleure, mais reste néanmoins très éloignée des standards nationaux : 12 % n’ont pas d’eau par exemple.

De plus, les habitants vivent souvent nombreux dans de petits logements. Près de la moitié d’entre eux ne comptent qu’une ou deux pièces (47 % contre 19 % en métropole). Pourtant, les ménages mahorais comptent un nombre bien plus élevé de personnes. De fait, les logements sont très souvent suroccupés : en 2017, plus de la moitié des logements de l’île sont suroccupés, soit onze fois plus qu’au niveau national (56 % contre 5 %). Et 30 % de la population vit au sein d’un ménage de 4 personnes dans un logement d’une ou deux pièces : cette situation est marginale en métropole (0,5 %). Les situations de suroccupation sont particulièrement aiguës dans les villages situés dans les communes de Mamoudzou, Koungou, Dembéni et à Dzaoudzi sur Petite-Terre. Ils rassemblent en effet une forte densité de population associée à une forte concentration de maisons en tôle.

De fait, un tiers des ménages mahorais jugent insuffisantes ou très insuffisantes leurs conditions de logement, soit cinq fois plus qu’au niveau national. Parmi les défauts les plus souvent mis en avant figurent la taille du logement”

Un niveau d’équipement moindre

C’est une évidence, le niveau d’équipement des ménages rend plus ou moins facile le confinement. Le bât blesse ici : “Du fait d’un niveau de vie nettement plus faible et de conditions de logement dégradées par rapport aux autres territoires français, les ménages mahorais possèdent moins souvent des équipements électroménagers courants (réfrigérateur, plaque de cuisson ou cuisinière, téléviseur et lave-linge) ou numériques (ordinateurs portables, tablettes, etc.). En revanche, ils possèdent aussi souvent un téléphone portable, et plus souvent un congélateur indépendant. Les habitants des logements en dur possèdent quant à eux, dans un cas sur cinq, une climatisation à l’intérieur du logement.”

Un accès au haut débit en retrait

Alors que les établissements scolaires sont fermés jusqu’à nouvel ordre et que le télétravail est mis en avant pour tenir un minimum l’économie, “la fracture numérique est très marquée à Mayotte. En 2018, seuls 17 % des ménages disposent d’un abonnement internet haut débit à leur domicile, soit quatre fois moins qu’en métropole. L’écart est particulièrement élevé pour les moins aisés. Ainsi, les 20 % les plus pauvres à Mayotte sont très marginalement équipés (3 %), soit 20 fois moins que les moins aisés de métropole (59 %) ; ce rapport est de 1 à 2 pour les 20 % les plus aisés (39 % contre 80 %). Ces conditions d’équipement rendent difficiles le suivi d’une scolarité à distance pour les jeunes concernés. De plus, rares sont les parents ayant l’instruction suffisante pour porter appui à leurs enfants dans cette situation particulière : 70 % des enfants mineurs ont des parents sans diplôme (11 % en métropole).”

Un tiers des personnes âgées vivent seules

Autre remarque de l’Insee : les personnes âgées, qui nécessitent une attention particulière dans le cadre du développement de la pandémie. L’institut note : “Mayotte est un territoire jeune où la moitié de la population a moins de 18 ans. Les personnes âgées sont peu nombreuses : ainsi, seules 2.350 personnes de 75 ans ou plus résident à Mayotte. Elles représentent seulement 0,9 % de la population mahoraise. Cependant, 30 % d’entre elles vivent seules.”

 

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