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09/04/2010 – Tribune libre

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Quand la population mahoraise prépare la riposte

Sur les réseaux sociaux ou dans la rue, formellement ou spontanément, les initiatives se multiplient pour répondre à la délinquance qui flambe à nouveau sur l’île aux parfums. Au risque, parfois, de voir l’exaspération prendre le pas sur la loi. 

Mayotte : une naissance dont ils se souviendront

Une naissance dans la rue, ce n’est pas si courant. C’est pourtant ce qu’ont vécu Jonathan et Mouna, lundi 18 mai, date à laquelle Sarah, leur petite fille, a décidé d’arriver. Un évènement auquel ont participé quelques passants, sur les lieux par hasard. Et quand s’improvise une chaîne de soutien, cela donne une belle histoire. Récit. 

Attaquée de toutes parts à Mayotte, Panima tente de riposter

Entre la polémique sur la qualité des repas livrés aux confinés du RSMA, et la mise à l’arrêt d’une partie importante de son activité à cause du confinement, l’entreprise de restauration collective est sur tous les fronts. Mais face à ces multiples coups durs, son directeur, Gilles Rouinvy, ne baisse pas les bras et répond aux critiques. Entretien.

Les chiffres qui rendent le confinement compliqué à Mayotte

On le sait, le confinement à Mayotte est rendu d’autant plus difficile qu’une grosse partie de la population vit dans des habitations insalubres, dénuées du confort élémentaire. Dans une publication diffusée hier, l’Insee rappelle quelques chiffres parlants. Résumé point par point.

 

 

 

{xtypo_dropcap}C{/xtypo_dropcap}ertes, la tendance dans les quatre îles pousse à une certaine lecture subjective, déformée et orientée des faits historiques, débouchant ainsi, comme autant de fleuves, sur un océan de contrevérités, et autres galéjades; mais, il est temps d’avoir le courage de voir plus loin. Pour tout ce qui relève de l’histoire scientifique, je conseillerai aux uns et aux autres de consulter Faurec, Flobert et Martin, qui, à mon humble avis, restent jusqu’aujourd’hui les seuls qui ont réussi à dépoussiérer l’histoire de l’archipel, et à l’en débarrasser des oripeaux des fantasmes et des légendes véhiculés dans l’unique but d’inoculer le virus de la haine de l’autre.

La logique incohérente qui prévaut dans nos îles a toujours été de mettre l’accent sur ce qui nous différencie, au lieu de chercher à valoriser ce qui nous unit et pourrait nous rendre plus forts. Il est vrai que le constat est clair : il est question de vérités sociologiques et non de fatalismes insulaires. Il est également question de réalités économiques et non de prédispositions insulo-génétiques.

Il n’est pas besoin d’être prophète pour savoir que des pesanteurs sociales, nocives – héritage nauséabond du féodalisme ancestral – ont fait qu’il existe une propension, à la limite ontologique, dans nos îles, et surtout très accentuée dans les îles indépendantes, à une certaine "atomisation sociétale". Une sorte de micro, voire ultra-micro-identité clanique, fondée sur une hiérarchie fantasmée, à commencer par les familles jusqu’aux villages.

L’avènement de la République aurait pu corriger ces archaïsmes, au lieu de les perpétuer, malheureusement ceux qui avaient eu en charge la destinée de cette jeune République des Comores ont perverti les valeurs républicaines. Aujourd’hui, cette République est moribonde et les politiques véreux de la RFIC hier, et de l’Union des Comores aujourd’hui, ont provoqué cette faillite, en s’enrichissant abusivement au détriment de la population.

Aujourd’hui, un ancien ministre a été reconnu coupable par la justice comorienne d’un détournement d’environ 2 milliards fc (4 millions d’euros); or, pour la petite comparaison, la construction d’un hôpital standard s’élèverait autour d’un million d’euros, celle d’une école de six classes, moins de 100.000 euros… et ils sont nombreux ces ministres et grands patrons de sociétés d’Etat, qui sont en vérité les premiers responsables de ces départs forcés en kwassa-kwassa et de l’appauvrissement généralisé de la population.

En Grande Comore (Ngazidja), 37% de la population vivent au-dessous du seuil de la pauvreté, tandis qu’à Anjouan (Ndzouani) il culmine autour de 60%. Le Nyumakélé, à Anjouan, est l’une des régions les plus pauvres, les plus dépourvues et les plus oubliées du pays. J’aurais vécu dans cette région, j’aurais peut-être fait partie des candidats à la traversée en kwassa…

Cela étant, et pour ma part, j’estime qu’il est certes intéressant de regarder de temps en temps dans le rétroviseur de l’histoire pour, d’une part savoir ce qui s’est réellement passé, et d’une autre permettre de reconnaître, avec lucidité, les erreurs commises, afin de mieux s’armer pour la suite. Toutefois, il ne sert plus à rien de ressasser et de continuer à ruminer sur le passé, pendant que la maison, pour reprendre l’autre, est menacée d’incendie.

Nous faisons partie d’une génération qui n’a pas connu la période coloniale. Quand on a "ouvert les yeux", Mayotte était de facto politiquement et juridiquement déjà détachée des autres îles de l’archipel, réunies au sein d’une République souveraine. Il ne me sert plus à grand-chose aujourd’hui de savoir ce qui s’est passé, il y a cinquante ans, or il m’importe au plus haut degré de savoir ce qui va se passer dans les cinquante prochaines années dans notre archipel.

Que nous le voulions ou non, nous partageons le même espace, nous sommes confrontés autant aux mêmes risques climatiques, qu’aux mêmes enjeux économiques régionaux, voire internationaux. Nous vivons sous les mêmes menaces : tsunami, piraterie, déversement de déchets toxiques, les espèces menacées, l’énergie, la crise alimentaire, l’eau… Notre archipel se trouve au milieu de puissances émergeantes qui vont conditionner le nouvel ordre international : Chine, Inde, Afrique du Sud. Notre objectif serait de réfléchir ensemble à des stratégies communes visant à faire face à tout cela; notre premier souci devrait être notre positionnement stratégique au sein de la COI.

Nous avons le pouvoir de créer un nouvel environnement propice à la redéfinition d’un meilleur vivre ensemble dans cet archipel. J’invite les intellectuels, les cadres et éventuellement les élus de chacune de nos îles à avoir l’audace d’imaginer une nouvelle plateforme de vie commune, si tant est que la nécessité et la volonté de vivre ensemble a été bien comprise. Le courage pour un avenir gagnant, et la volonté pour un développement intelligent.

Au risque de choquer certains esprits rétrogrades, tenants d’une idéologie insulariste aveugle, il nous faut aujourd’hui déplacer les lignes, jeter les bases d’un vrai débat, visant à décomplexer les rapports entre nos îles, dans le respect de la légitimité du choix de chacune d’entre elles. Je pense à une sorte de Grenelle, pour reprendre l’autre, de l’archipel, en vue de réfléchir à un avenir durable des îles.

En faisant abstraction des deux Etats qui se disputent la souveraineté de l’île, les leaders d’opinion et autres responsables respectifs clairement désignés de Mayotte, d’Anjouan, de Mohéli et de la Grande Comore, devraient se retrouver autour d’une table en vue d’élaborer un livre blanc portant sur le renforcement des échanges commerciaux, économiques, culturels et scientifiques entre les quatre îles, ainsi que sur leur développement. Il y va du bien-être des populations de nos régions.

 

Sast,

écrivain

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1086

Le journal des jeunes

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