Le matin du 2 août 2017, un camion transportant un conteneur a perdu son chargement sur la route à Bouyouni. Celui-ci a atterri sur une voiture conduite par une femme , décédée sur le coup. Sa soeur sur le siège passager, ses quatre neveux et nièces et son fils de un an à l’arrière sont blessés légèrement. Près de quatre ans et demi après, le tribunal de Mamoudzou a rendu son délibéré, ce mardi. Le chauffeur du poids-lourd est relaxé, celui-ci ayant suffisamment démontré qu’il avait bien vérifié les fixations de son véhicule. En revanche, la société de transports qui l’embauchait a été reconnue coupable d’homicide involontaire par personne morale, de blessures involontaires et mise en danger d’autrui. Aux yeux du tribunal, le manque d’entretien du véhicule a ainsi provoqué l’accident de 2017. Le transporteur a été condamné à verser 100.000 euros d’amende, dont 50.000 euros avec sursis. Parmi les parties civiles, deux d’entre elles percevront chacune 10.000 euros pour le préjudice subi et 2.500 euros pour les frais de justice.
Henry Masson, président de la Cimade : « Ce n’est pas parce que nous contestons un arrêté que nous sommes pour les bidonvilles »
En déplacement à Mayotte du lundi 7 au jeudi 10 mars, le président de la Cimade, Henry Masson, revient pour Flash Infos sur le blocage du bâtiment de l’équipe locale depuis près de trois mois, mais aussi sur ses échanges avec les manifestants et le préfet de Mayotte, Thierry Suquet. Peu importe l’avenir et les décisions, l’association compte bien continuer ses missions.
Flash Infos : L’action en justice menée en amont de l’opération de décasage dans le quartier dit « La Pompa » à Combani prévue initialement le 30 novembre dernier a provoqué le blocage de votre local par une partie de la population depuis le 13 décembre. Quel sentiment vous prédomine face à cette action ?
Henry Masson : C’est la stupéfaction et la grande colère ! La stupéfaction parce que je n’ai jamais été confronté à des situations de ce type depuis ma prise de fonction il y a deux ans. La colère parce que nous pouvons avoir des désaccords, mais ces derniers ne peuvent s’exprimer de cette façon… Mon premier geste lors de mon arrivée ce lundi a été de me rendre sur place. Voir des banderoles avec des mots injurieux comme « escrocs » ou « trafic humain » alors que nous sommes un mouvement qui défend la dignité humaine m’a tout simplement créé un haut-le-cœur !
FI : Depuis plus de deux mois, l’association continue tant bien que mal son accompagnement au quotidien. Comment procédez-vous pour que vos missions ne soient pas perturbées ?
H. M. : N’imaginons pas que nous pouvons accepter cela… Malgré le blocage, nous avons tenu à continuer nos activités, même si c’est très difficile. Nous nous sommes appuyés sur le tissu associatif et nos partenariats pour réaliser des permanences délocalisées. Nous avons également poursuivi nos interventions dans les établissements scolaires pour sensibiliser les lycéens ainsi que notre volet formation auprès de partenaires associatif et institutionnel sur le droit des séjours. Toutefois, nous travaillons dans des conditions très précaires qui ralentissent nos actions…
FI : Dès votre arrivée, vous êtes rentré en contact avec les manifestants. Que leur avez-vous dit et comment vous y êtes-vous pris pour leur faire comprendre l’intérêt de votre travail ?
H. M. : Je me suis retrouvé face à huit personnes, dont deux semblaient avoir un rôle important. Je leur ai répété ce que le groupe local a déjà eu l’occasion de leur dire : il est nécessaire que nous puissions échanger et confronter nos points de vue, même si nous ne nous attendons pas à nous convaincre mutuellement !
Alors oui, il y a un temps pour la confrontation d’idées, mais à un moment, il faut aussi nous asseoir autour d’une table. C’est la proposition que j’ai faite lorsque je me suis retrouvé face à ces dames hier [ce lundi 7 mars]. Elles m’ont indiqué qu’elles y réfléchiraient… Si elles acceptent, j’entendrai et j’écouterai la position de la partie adverse. Ce temps d’écoute est fondamental car je souhaite qu’il débouche sur le retour dans nos locaux. Si ce n’est pas le cas, nous utiliserons tous les procédés possibles dans un état de droit pour y parvenir.
FI : Vous n’avez pas attendu de rencontrer les manifestants pour prendre le taureau par les cornes puisque diverses actions juridiques ont déjà été engagées…
H. M. : Il y a eu des dépôts de plainte au nom de la Cimade, mais aussi au nom d’une salariée qui a vécu très brutalement cette journée de la mi-décembre. Nous les suivrons toutes avec la plus grande attention ! J’ai d’ailleurs réécrit depuis au procureur de la République, que je n’ai pas souhaité rencontrer car je suis très attaché à la séparation des pouvoirs. Je tiens à rajouter que je suis en train de déposer une plainte contre Madame Marine Le Pen qui avait accusé de manière diffamatoire la Cimade à la suite de sa venue en fin d’année dernière.
FI : Depuis le 24 novembre 2018, la loi portant sur l’évolution du logement, de l’aménagement et du numérique (Elan) permet au représentant de l’État à Mayotte d’ordonner par arrêté aux occupants de locaux illégaux et indignes d’évacuer les lieux afin de lutter contre l’habitat insalubre. Ce mercredi, vous allez notamment rencontrer le préfet, que vous assignez régulièrement en justice face à l’absence de propositions de relogement ou d’hébergement adaptées aux familles en amont de la publication de l’arrêté, ce qui est contraire aux dispositions de l’article 197 de la loi Elan…
H. M. : À chaque fois que je me déplace dans une région, j’essaie de rencontrer les préfets ou les secrétaires généraux car ils sont en charge de beaucoup de dossiers par rapport aux personnes étrangères. Comprenez bien que je ne peux vous livrer l’ordre du jour. Mais bien évidemment, vous devinez qu’il y aura au programme l’accès à nos locaux et les conséquences de la décision du tribunal administratif à l’occasion du recours. J’ai entendu ici ou là que nous serions pour le maintien de bidonvilles… Évidemment que non ! C’est une telle bêtise de sortir ce genre d’arguments. Toutefois, il y existe une vie sociale que nous ne pouvons pas nier. Nous ne pouvons pas dire à toutes les familles qui en ont tissées de partir du jour au lendemain à l’autre bout de l’île. Cela doit se faire en concertation avec les associations et dans le cadre d’un hébergement permanent qui permet une scolarisation correcte des enfants car ces décasages mettent fin à celle qui existait jusqu’alors. Encore une fois, ce n’est pas parce que nous contestons un arrêté que nous sommes pour les bidonvilles… C’est scandaleux de faire ce rapprochement ! Cela ne sert en aucun cas les personnes que nous accompagnons, qui soit dit en passant ne sont pas forcément étrangères puisque nous défendons aussi l’ensemble des Mahorais.
FI : Entre les invectives d’un côté et l’inertie des autorités de l’autre, comment votre équipe locale fait-elle pour garder le cap et le moral ?
H. M. : C’est très dur pour l’équipe locale, il faut en être conscient ! Et je tâcherai de rapporter la situation au siège dès mon retour ce vendredi. Mais il faut savoir une chose : plus on frappera sur la Cimade, plus nous continuerons ! Cela fait 80 ans que l’association existe et nous nous sommes toujours battus dans des circonstances difficiles. Ici, il s’agit d’un combat noble à l’égard des personnes étrangères et mahoraises. J’ai entendu dire qu’il fallait que nous partions… Eh bien, je tiens à vous dire que nous ne baisserons pas les bras et que nous resterons coûte que coûte. Nous avons reçu le soutien de plusieurs associations reconnues publiquement ainsi que d’une vingtaine de parlementaires. Nous avons des réserves de courage personnel très très fortes !
« La voix des jasmins – Chemins de femmes », la bande dessinée qui donne la parole aux Mahoraises
À l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, mardi 8 mars, a eu lieu la présentation de la bande dessinée « La voix des jasmins – Chemins de femmes » au lycée des Lumières de Kawéni. Un projet porté par Taslima Soulaimana, la directrice régionale aux droits des femmes et à l’égalité entre les femmes et les hommes à Mayotte, et écrit par l’auteure mahoraise Charifati Soumaila.
Baraka, Hidaya, Fayida, Zawadi, quatre générations, quatre femmes, quatre histoires. Tout au long de la bande dessinée « La voix des jasmins – Chemins de femmes », les lecteurs apprendront à connaître les personnages féminins, leurs aventures et avec elles, l’évolution de la condition des Mahoraises. “Nous nous sommes rendu compte que beaucoup de thématiques liées aux droits des femmes ont du mal à être abordées. Cet ouvrage nous permet alors de rendre accessible à toutes et à tous les questions relatives à l’égalité hommes-femmes”, explique Taslima Soulaimana, la directrice régionale aux droits des femmes et à l’égalité entre les femmes et les hommes à Mayotte. Contactée par les éditions du Signe, la successeur de Moinaecha Noera Mohamed n’a pas hésité un instant et s’est entourée d’artistes talentueuses pour mener à bien ce projet.
La femme fleur
Alors que l’ylang-ylang est partout dans la culture mahoraise, Charifati Soumaila, auteur de l’album, défend le choix de ce titre au doux parfum. « Discret dans sa représentation, le jasmin a une présence forte à Mayotte et une odeur appréciée. C’est tout naturellement qu’il est associé à la femme et a toute sa place dans cette bande dessinée », précise l’écrivaine. À ses côtés, des dessinatrices venues de l’hémisphère nord ont mis en bulles l’histoire des personnages mahorais. Après neuf mois de travail acharné, la précieuse bande dessinée voit enfin le jour. “Ce livre permet de lutter contre les préjugés et d’apporter une touche d’espoir, montrer aux jeunes mahoraises que tout est possible, que les seules limites sont celles qu’elles s’imposent”, s’exclame Zouhouria Mouayad Ben, quatrième vice-présidente au sein du conseil départemental.
Une journée bien remplie
Pendant près de trois heures, les interventions en l’honneur des femmes et de leurs droits se sont succédé au sein de l’amphithéâtre du lycée des Lumières. Après les discours officiels des institutions et des associations de l’île, c’est la jeunesse qui s’est hissée sur l’estrade. Pour donner vie aux personnages, les CM2 et collégiens de Kawéni ont mis en scène deux passages de la bande dessinée. Grâce à eux, les êtres de papier ont pu prendre forme et donner aux spectateurs un avant-goût de ce que « La voix des jasmins – Chemins de femmes » a à offrir. Une représentation pleine de sens, de rires et d’émotions qui a charmé le public. Enfin, pour clôturer cette matinée haute en couleur, de jeunes danseuses venues de Ambato ont rejoint la scène pour apporter musicalité et douceur à cet événement.
Violences conjuguales : “Il va me tuer à sa sortie de garde-à-vue”
Journée internationale des droits des femmes, ce mardi 8 mars, le tribunal correctionnel de Mamoudzou a dû juger deux affaires où les victimes se sont retrouvées face à leurs ex-compagnons. Dans la première, il s’agissait d’une jeune homme de Dembéni finalement condamné à 18 mois de prison pour avoir frappé sa compagne et un ami à elle. Pour l’autre, c’est une séparation compliquée dans laquelle la jeune femme n’a pas pu caractériser le harcèlement de l’ex-compagnon.
L’attitude d’El Hadj Mahamoud au tribunal de Mamoudzou, ses antécédents judiciaires et les faits rapportés laissent peu de place au doute. Le garçon de 21 ans avait peu de chance d’échapper à la prison. Ce mardi matin, il cherche encore du regard sa victime alors qu’elle se cache la tête sous un vêtement. Ce n’était pas vraiment l’amour fou entre les deux, dont l’écart d’âge est de sept ans. Mutique lors de l’audience, la jeune fille avoue aux policiers municipaux de Dembéni “qu’elle avait peur de lui”. “S’il va en garde-à-vue, il va me tuer à la sortie”, s’inquiète-elle. Déjà condamné pour avoir porté un coup de couteau à un homme et pour des violences en réunion, le prévenu peut s’avérer violent, surtout quand il se retrouve ivre. C’était le cas ce 29 décembre. Un litre de rhum blanc alors qu’il est seul, un autre de vodka en compagnie d’un ami ensuite, il boit dans “des proportions hallucinantes” relève la présidente du tribunal, Chantal Combeau. Se réfugiant plusieurs fois derrière cette consommation et celle du bangué, il exaspère les juges qui lui rappellent que l’alcool aurait pu être retenu comme une circonstance aggravante pour les coups portés sur sa copine et l’un de ses copains.
Une marque toujours visible sur la lèvre
Cette nuit-là, le groupe d’amis du jeune homme et celui de sa copine traînent ensemble dans Dembéni. Les deux “amoureux” se disputent. Pour elle, le sujet de la discorde est l’ancienne copine d’El Hadj Mahamoud. Lui dit se souvenir “qu’elle a insulté [sa] mère”. Il lui met “deux ou trois gifles”. Un ami de la jeune fille de quinze ans tente de la défendre. Ils se battent. Énervé, le jeune homme détache sa banane et porte un coup violent à sa copine au niveau du visage, occasionnant des blessures à la lèvre et sous l’œil droit. “Sans faire exprès” selon lui… Les traces de ce coup laissent pourtant une marque toujours visible sur la lèvre de la lycéenne.
Pour l’avocate de Mlezi Maoré qui représente la jeune fille, maître Élodie Gibello-Autran, celle-ci “est tétanisée”. “Rien ne justifie ces violences”, déplore-t-elle avant de demander une condamnation et 2.500 euros d’amende. Pour ce 8 mars, journée des droits des femmes, le substitut du procureur Tarik Belamri, évoque un cas ici de “virilité toxique”. Il rappelle “qu’au-delà de la violence, ce qu’on ne voit jamais, ce sont les conséquences psychiques des coups”. Et “qu’être un homme, c’est d’abord assumer ses actes”. Il demande trois ans de prison ferme et une interdiction de porter une arme de 15 ans. Le tribunal de Mamoudzou condamne finalement El Hadj Mahamoud à 18 mois de prison ferme avec mandat de dépôt, une interdiction de porter une arme pendant cinq ans et à verser 2.500 euros de préjudice à son ex-copine.
Relaxé dans une affaire de harcèlement
Le cas suivant, ce même jour, voit aussi aux prises un homme avec son ex-compagne. Cette fois, pas de coups portés, la jeune femme avoue à la barre avoir souffert de la violence verbale de son ex-compagnon de 20 ans son aîné pendant leurs six ans de relation. Mais sans pouvoir fournir la preuve matérielle comme un message de téléphone, il est difficile pour elle de montrer une relation toxique. Seuls les faits compris entre septembre et décembre 2021, pendant leur « séparation compliquée », lui apportent un peu de crédit. Insultant envers la femme et son nouveau compagnon, l’homme se rend jusque sur le lieu de travail de son ex-compagne, le 28 décembre 2021, pour essayer de lui parler. Et malgré la main courante déposée contre lui, le couple l’aperçoit au pied de leur immeuble, le soir-même. “J’ai un ami qui habite pas loin”, tente-il de justifier, ce mardi. Devant l’impossibilité de caractériser le harcèlement, le tribunal correctionnel de Mamoudzou décide de relaxer l’ex-compagnon, mais en lui signifiant de ne plus entrer en contact avec son ex-conjointe et sans oublier de qualifier ses agissements “d’inadmissibles”.
Sécurité : Le Tamani, nouvel équipier de la société nationale de sauvetage en mer de Mayotte
Vendredi dernier, la société nationale de sauvetage en mer de Mayotte (SNSM) a baptisé son nouveau bateau, le Tamani. Un outil indispensable pour les bénévoles de la structure qui œuvrent au quotidien pour la sécurité des usagers du lagon.
Neuf mètres de long, une vitesse de 45 nœuds, 80 centimères de tirant d’eau, le Tamani est la Rolls-Royce du sauvetage en mer. Mis en service en juillet dernier, le navire n’attendait plus que le baptême du prêtre et du cadi le 4 mars 2022 pour voguer au secours des naufragés du lagon. “Depuis le début d’année, nous avons déjà réalisé 22 opérations de sauvetage”, affirme le président de la société nationale de sauvetage en mer de Mayotte (SNSM), Frédéric Niewiadomski.
Pour venir en aide aux usagers de l’océan Indien, une quarantaine de bénévoles œuvrent au quotidien dans un rayon de 40 kilomètres autour de l’île aux parfums. Infirmiers, matelots, plongeurs… Toutes les spécialités sont les bienvenues à bord et tout le monde peut se former selon ses envies. Seul prérequis : savoir nager. “Grâce à la SNSM, les bénévoles peuvent obtenir leur permis bateau, leurs brevets de secourisme ou encore de plongée afin de pouvoir mettre à profit leurs compétences au cours des interventions” , détaille l’ancien marin.
Le sauvetage, une vie, une passion
“La SNSM, c’est avant tout une envie d’aider les autres, de porter secours. Un mélange de sensibilité, de force et de conviction.” Pour Frédéric Niewiadomski, cette vocation ne date pas d’hier. Président de la SNSM de Mayotte depuis six ans et bénévole depuis plus de 15 ans, le maître de port a plusieurs cordes à son arc. Après 25 années dans l’armée, l’ancien marin affirme que le sauvetage fait partie intégrante de son quotidien. “Lorsque je partais en mission de soutien aux ressortissants français, c’était déjà une forme de sauvetage humanitaire. C’est sûrement ça qui m’a donné envie de poursuivre dans le sauvetage en mer après avoir quitté l’armée”, rembobine-t-il.
Que ce soit pour prêter main forte ou apporter un soutien financier, la SNSM ne peut assurer la sûreté des eaux du lagon sans l’appui des habitants de l’île. “Nous sommes tous bénévoles et passionnés. À l’avenir, nous espérons que davantage d’acteurs puissent nous soutenir et peut-être nous permettre un jour de créer une seconde base dans l’Ouest de l’île pour réduire les temps d’intervention et sauver des vies”, explique Frédéric Niewiadomski. “Un homme à la mer n’a pas de couleur, pas de religion. La SNSM intervient sous les ordres du CROS de La Réunion et a pour seul objectif la sécurité de tous.”
Tout comprendre sur les contrats d’apprentissage dans les structures sportives
En août dernier, l’association réunionnaise AP RUN, centre de formation et d’apprentissage (CFA) des métiers du sport, de l’animation et du tourisme sportif, et le comité régional olympique et sportif de Mayotte ont conclu une convention de partenariat.
À termes, l’accompagnement d’AP RUN permettra au CROS d’acquérir à son tour le statut de CFA et de devenir le premier CFA des métiers du sport. En attendant, le CROS dispose du statut d’unité de formation par apprentissage (UFA) et travaille en collaboration avec AP RUN pour développer les métiers du sport et de l’animation sur le territoire.
Cet objectif se décline en plusieurs actions, parmi lesquelles la mise en place d’un contrat d’apprentissage. Il repose sur trois acteurs aux responsabilités bien établies : l’employeur (entreprises, ligues, comités, clubs…), l’alternant et l’organisme de formation. Dans ce cadre, et pour redynamiser les structures, le gouvernement a lancé le 1er juillet 2020 un plan de relance de l’apprentissage. Celui-ci court jusqu’au 30 juin 2022 et permet aux employeurs de bénéficier d’aides exceptionnelles en intégrant dans leur équipe un apprenti en formation dans les métiers du sport et de l’animation.
Concrètement, comment ça marche ? Quels sont les intérêts d’un tel dispositif ? Quelles sont les aides dont peuvent bénéficier les structures ? Quels sont les avantages de l’employeur ? Quels sont les avantages de l’apprenant ? C’est tout l’intérêt du déplacement à Mayotte de Virginie Cretual et d’Amandine Droz, respectivement responsable de formations et responsable de formations adjointe d’AP RUN. Les deux formatrices mèneront une information collective le vendredi 11 mars 2022, de 8h à 13h au siège du CROS, et répondront à l’ensemble des interrogations des associations sportives locales concernant ce dispositif. À l’issue de cette information collective, les structures auront toutes les clés en mains pour lancer un projet d’emploi sportif et envisager un meilleur développement de leurs activités.
Renforcement des aides financières pour les étudiants ultramarins
À compter de l’année universitaire 2022-2023, le soutien financier sera renforcé pour les étudiants en mobilité de longue distance, en particulier les étudiants ultramarins, confrontés à des coûts de transport particulièrement élevés et contraints de rester, durant une plus longue période, éloignés de leur foyer familial.
Dans le cadre de l’examen du droit à bourses sur critères sociaux, des points de charge sont attribués pour majorer les plafonds de revenus déterminant l’éligibilité. Actuellement, jusqu’à deux points de charges peuvent être attribués pour étudiants réalisant leurs études à plus de 250 kilomètres de leur foyer.
À partir la rentrée prochaine, seront attribués trois points de charges (au total) pour une mobilité entre 3.500 et 13.000 kilomètres (notamment pour les étudiants de La Réunion, de Mayotte, de la Guyane, de la Martinique, et de la Guadeloupe en mobilité dans l’hexagone) et quatre points (au total) pour une mobilité à partir de 13.000 kilomètres (notamment pour les étudiants de la Nouvelle-Calédonie et de la Polynésie française en mobilité dans l’hexagone),
L’attribution de ces points de charges permettra de majorer le montant des bourses de nombreux étudiants en mobilité déjà boursiers, mais aussi de rendre éligibles aux bourses de nouveaux étudiants. Pour ces derniers, le gain de pouvoir d’achat sera particulièrement élevé avec l’exonération de la contribution de vie étudiante et de campus (actuellement de 92 euros) et des droits d’inscription (de l’ordre de 200 euros en moyenne) ainsi que l’accès au tarif à un euro du repas dans les restaurants universitaires et à des aides connexes aux bourses (aides au mérite, à la mobilité Master, à la mobilité internationale).
Cette mesure s’ajoute aux dispositifs déjà consacrés aux étudiants ultramarins en mobilité dans l’Hexagone : aide à la mobilité « master » de 1.000 euros, aide à la mobilité « Parcoursup » de 500 euros, aide exceptionnelle de 200 euros durant le premier confinement…
Bilan mitigé pour les filets de captation de déchets du Parc naturel marin
Posé au mois de janvier, le filet de captation de déchets de Pamandzi coule des jours heureux. Son homologue de Koungou quant à lui, a récemment ployé sous le poids des détritus. Suite à de fortes précipitations, de la terre, des déchets et des encombrants sont venus obstruer partiellement le cours d’eau et mettre à mal le filet désigné par Pollustock. Si les habitants sont coutumiers des crues de la rivière, le dispositif n’a pas arrangé la situation. “Nous sommes en phase de test”, rappelle Fanny Cautain, chargée de communication au Parc naturel marin de Mayotte. “Le filet nécessite des améliorations et les équipes de Pollustock travaillent actuellement sur un modèle plus adapté à notre situation.”
En effet, suite au dernier relevé du filet par Enzo Recyclage, certaines mailles de celui-ci se sont déchirées. Dès la fin de la saison des pluies, le Parc naturel marin devrait dresser un premier bilan de cette expérimentation. “L’objectif est de faire le point sur les avantages et inconvénients de cet outil et apprendre à l’utiliser au mieux pour pourvoir par la suite installer d’autres filets sur l’île. Nous continuons à collecter des données à chaque relève du filet de Pamandzi. Celles-ci nous permettent de rendre visible la quantité de détritus, mais aussi de sédiments qui terminent leur course dans le lagon.”
Six randonnées découvertes pour la journée internationale des forêts
Depuis 2011, des manifestations sont organisées partout dans le monde à l’occasion de la journée internationale des forêts, le 21 mars. Ainsi, l’office national des forêts et le service des ressources forestières du conseil départemental, en partenariat avec le groupe d’études et de protection des oiseaux de Mayotte, le conservatoire botanique national de Mascarin et les Naturalistes, proposent un panel de randonnées découvertes en forêts domaniales et départementales le samedi 19 et le dimanche 20 mars.
Au programme : la boucle de Dapani, la boucle de Voundzé, la boucle de Choungui, le Mont Bénara, la forêt de Sohoa et la forêt de Majimbini. À cette occasion, les randonneurs pourront découvrir les forêts publiques mahoraises ainsi que les actions de gestion en faveur de la protection et la restauration des milieux forestiers. Gratuites, les sorties sont toutes sur réservations obligatoires. Il suffit de contacter le 06.39.99.42.95 ou le 02.69.64.98.50. Il est conseillé de munir de chaussures de marche, d’un pantalon long, d’anti-moustiques, d’un chapeau, de crème solaire, d’eau et d’une collation.
Le Raid à Mayotte : un bilan mitigé selon les syndicats
Alors que le Raid (pour Recherche, assistance, intervention et dissuasion) a quitté Mayotte, ce lundi, les syndicats de police sont sceptiques sur les effets d’une intervention aussi limitée dans le temps et pendant les vacances scolaires. S’ils constatent un retour de la peur du policier cette semaine, ils réclament des renforts et un équipement semblable à leurs collègues venus les aider.
Devant une hausse des faits de violence depuis le début d’année et suivant la demande à la fois des habitants, du préfet de Mayotte Thierry Suquet et des élus locaux, des renforts de gendarmerie et du Raid sont arrivés il y a une dizaine de jours. Si les premiers devraient rester à Mayotte encore quelques semaines, l’unité de police composée d’une douzaine d’hommes a vu sa mission prendre fin ce week-end. Les syndicats de police présents à Mayotte dressent un bilan mitigé de leur action sur le terrain. “Désoeuvrés”, “pas forcément utiles en ce moment”, les syndicalistes constatent que l’apport du Raid a eu des limites. En cause, selon eux, une présence qui n’était pas forcément nécessaire pendant les vacances scolaires, période jugée plus calme pour les forces de l’ordre. Même le syndicat Alliance, qui avait réclamé l’intervention de cette unité spécialisée dans les émeutes et la guérilla urbaine, concède que la ou les dernières semaines de vacances auraient été plus judicieuses pour soutenir les policiers locaux. Bacar Attoumani rappelle que son syndicat avait cependant fait la demande de renforts “pour réduire le volume de blessés” parmi ses collègues. Et contrairement aux autres syndicats, celui-ci demande “une antenne permanente du Raid ou de la BRI (Brigade de recherche et d’intervention)” sur Mayotte.
Des moyens similaires au Raid réclamés par les policiers de Mamoudzou
Tous s’accordent pour dire que les interventions du Raid ont plusieurs aspects bénéfiques. Ils citent en exemple leur première fois à Tsoundzou pour mettre fin à des barrages. “En temps normal, un caillassage peut durer une, voire des heures. Là, avec l’intervention du Raid, les jeunes ont rapidement disparu”, explique Bacar Attoumani. Avec ses collègues, ils y voient surtout “une question de moyens”. Équipés d’armes capables de lancer des projectiles sur une plus grande portée et munis de drones, les membres du Raid disposent d’un arsenal plus propice au maintien de l’ordre estime leurs collègues locaux. Le calme revenu à Tsoundzou ce soir-là et dans les jours suivants en serait la preuve. “Nous, on envoie des gaz lacrymogènes pour faire reculer les jeunes. Si on avait des moyens similaires, on pourrait se recentrer sur des interpellations”, estime Aldric Jamey, du syndicat Alternative police. Tous demandent ainsi un équipement similaire pour les policiers de Mamoudzou, en ajoutant bien sûr des formations pour l’utiliser. Il faudrait cependant que la réglementation soit modifiée, les syndicats poussant en ce sens les parlementaires locaux et la préfecture de Mayotte.
Les syndicalistes interrogés réclament également des renforts pour assurer leur mission de maintien de l’ordre, notamment pour la brigade anti-criminalité (Bac) ou la compagnie d’intervention (CI). “Il faudrait au moins doubler leurs effectifs”, détaille Aldric Jamey.
Avec le départ du Raid, il s’inquiète à l’approche de la fin des vacances. “Maintenant qu’ils sont partis, on va assister à un retour à la normale”, prédit le représentant d’Alternative police.
Les projets pour une vanille française fleurissent à Paris
En marge du salon international de l’agriculture, les acteurs de la vanille française se sont réunis pour penser ensemble l’avenir de leur filière. Une idée ? Se fédérer et porter leur voix au niveau national, en créant une fédération des vanilles françaises.
Mayotte, Tahiti, La Réunion, la Guadeloupe, la Guyane… Autant de territoires français producteurs de vanille. En 2020, l’association Saveurs et Senteurs de Mayotte avait été conviée à la première conférence des vanilles françaises organisée au ministère des Outre-mer. Réunis par Fausto Bouchereau, grand passionné de l’or noir et créateur du site de vente en ligne de vanille, Mohea, les vaniliculteurs ont pu se retrouver pour une nouvelle édition en 2022. “Nous étions tous ravis de nous rencontrer en 2020, mais nous étions frustrés de ne pas pouvoir collaborer davantage”, affirme Julie Moutet, coordinatrice de l’association Saveurs et Senteurs de Mayotte. Pour continuer à faire germer ensemble des projets d’envergure, les professionnels du secteur ont alors décidé de s’associer et de créer la fédération des vanilles françaises.
Un secteur concurrentiel
Si Madagascar assure environ 80% de la production mondiale de vanille, les millésimes français n’ont rien à envier à leur concurrente. Arômes complexes, terroir et savoir-faire, les vanilles ultramarines constituent un patrimoine riche qui mérite d’être valorisé. “Nous avons décidé de laisser de côté la compétition entre nos vanilles et de promouvoir la vanille française en acceptant leurs différences mais aussi leur complémentarité”, se réjouit Julie Moutet. Sous le signe de l’entraide, la fédération des vanilles françaises devrait permettre aux petits et grands producteurs de partager leurs problématiques et de porter leur voix au niveau national.
Des projets communs
Disséminées aux quatre coins du globe, les structures souhaitent organiser chaque année des rencontres au sein des départements et territoires ultramarins qui produisent la précieuse épice. “Nous avons émis une volonté de travailler ensemble dans un secteur où la coopération est trop souvent délaissée au profit d’enjeux financiers”, explique l’ingénieure agronome. Soutenus par Marjorie Duroi, chargée de mission au bureau des politiques agricoles, rurales et maritimes au ministère des Outre-mer, les vaniliculteurs espèrent pouvoir valoriser leur travail et pourquoi pas labelliser les vanilles françaises. “Nous souhaitons intégrer tous les DOMs et les TOMs. L’objectif est d’avoir une voix par territoire et une présidence tournante chaque année”, détaille la coordinatrice. Soucieux de créer un espace de discussion accessible et ouvert à tous les Ultramarins, les acteurs de la vanille veulent voir naître leur prochaine association au cours de l’année 2022. Un premier trimestre riche en saveurs et en projets pour la vanille donc et une fierté pour l’équipe mahoraise toujours sur son petit nuage à la suite de sa récompense au concours général agricole.
Associatif : Tanafou Souhoua lutte contre les vols avec violences sur la plage de Sohoa
À l’initiative d’Alain Soulaimana, une association pour lutter contre les vols avec violences sur la plage de Sohoa a vu le jour fin février. Depuis, une cinquantaine de membres font des rondes pendant plusieurs heures le week-end afin de dissuader les « voyous » qui auraient la mauvaise idée de voler ou d’agresser les promeneurs et les nageurs.
Bonne nouvelle pour les amoureux de la plage de Sohoa ! Depuis deux week-ends, l’association Tanafou Souhoua organise des missions de surveillance sur ce lieu emblématique de l’île. L’objectif ? Lutter contre les vols avec violences qui y sévissent, notamment vers le côté nord. « Je suis parti d’un simple constat : le nombre de plaintes déposées », rembobine Alain Soulaimana, policier au commissariat de Mamoudzou, à l’initiative de ce projet. « Ce n’est pas normal que des gens se fassent rackettés ou agressés par des individus à visage découvert, en plein jour… »
Début décembre, le quadragénaire décide de partager ses ambitions avec le collectif des jeunes de Sohoa, ainsi qu’avec la police municipale de Chiconi et la brigade territoriale autonome de Sada. « La gendarmerie a salué mon initiative et a fait part du danger existant dans ce coin. Tous m’ont ensuite encouragé dans ma démarche. » Rapidement, les réunions s’enchaînent pour évoquer les différentes actions à mettre en place et pour élire le bureau de l’association.
« Nous sillonnons le terrain »
Forte d’un contingent composé d’une cinquantaine de membres, la structure procède à des rondes sur la plage les samedis et dimanches. Un premier groupe se charge de balayer le périmètre de 13h à 15h30, tandis qu’un second prend le relais jusqu’à 18h. « Tout dépend de la disponibilité des uns et des autres, mais dans tous les cas, nous sillonnons le terrain et ses alentours », précise Alain Soulaimana.
Et visiblement, cette nouvelle présence semble déjà porter ses fruits dans la mesure où l’association n’a toujours pas noté d’incivilités, à part un chien qui ne portait pas de muselière. Ce qui a valu une remontrance cordiale à son maître. « Les jeunes doivent attendre que nous partions pour aller faire leur bordel », suppose-t-il, puisque deux actes de violences ont été recensés quelques minutes après leur départ les 27 février et 6 mars.
« Notre seule arme, ce sont les articles de loi »
Et en cas de confrontation avec un groupe malveillant, les directives sont claires. « Nous ne prendrons pas le risque de subir un coup de machette », insiste le fonctionnaire de police. « Si la sensibilisation ne fonctionne pas, si nous n’arrivons pas à les calmer, nous appelons automatiquement la gendarmerie. » Dans un but bien précis : faciliter l’identification visuelle et nominative des assaillants. « Notre seule arme, ce sont les articles de loi. Nous devons apporter notre pierre à l’édifice dans le cadre des enquêtes. » Face aux premiers retours encourageants du dispositif, Alain Soulaimana invite la population à suivre cet exemple. « La plage de Sohoa est ouverte à tout le monde. Tous ceux qui veulent venir nous prêter mains fortes sont les bienvenus. »
Signature des premiers contrats d’engagement jeune
Le mercredi 2 mars a eu lieu au siège de Pôle emploi le lancement du contrat d’engagement jeune (CEJ) sur le territoire de Mayotte et la signature de ces premiers contrats.
Organisé conjointement par Pôle emploi et la mission locale de Mayotte (MLM), en présence du secrétaire général adjoint de la préfecture, du directeur de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités, du directeur régional de Pôle emploi, et de la présidente de la mission locale, l’événement a donné lieu à dix signatures (cinq de Pôle emploi et cinq de la MLM).
Le contrat d’engagement jeune est un parcours entièrement personnalisé, qui peut durer jusqu’à 12 mois en fonction du profil, pour aider le jeune à définir son projet professionnel et à trouver un emploi. Quand le jeune signe un contrat, il peut bénéficier d’un accompagnement par un conseiller dédié qui le suit tout au long de son parcours et jusqu’à ce qu’il trouve un emploi, d’un programme intensif de 15 à 20 heures par semaine, composé de différents types d’activités, d’une allocation pouvant aller jusqu’à 285 euros par mois en fonction de ses ressources et sous condition qu’il respecte ses engagements. Ainsi, il peut préparer son avenir et mettre toutes les chances de son côté pour définir et bâtir son projet professionnel, mettre en valeur ses talents et ses compétences, découvrir le monde professionnel et comprendre son fonctionnement et ses codes, trouver les bons contacts pour accéder plus facilement et plus rapidement un emploi.
Pôle Emploi ou la Mission Locale la plus proche accueille le jeune, et, en fonction de son profil, de ses compétences et de ses envies, celui-ci aura accès à des ateliers collectifs avec d’autres jeunes pour partager des expériences, à des stages en immersions en entreprise pour découvrir différents métiers, à une formation pour accéder à un métier qui lui plaît, à une mission d’utilité sociale, par exemple grâce au service civique, pour s’enrichir grâce à l’engagement citoyen, à une entrée en prépa-apprentissage pour pouvoir postuler ensuite à un apprentissage, à un suivi d’un programme extérieur (une formation dans une école de la 2ème chance, un Epide, etc.), à des aides pour faciliter son quotidien, à une application lui permettra de suivre l’évolution de son projet et de tenir ses engagements.
Un jeune peut en bénéficier s’il a plus de 16 ans et moins de 26 ans (moins de 30 ans pour les jeunes en situation de handicap), est sans emploi durable (CDI ou CDD longue durée), ni formation, n’a pas de projet professionnel défini, peut faire face à des difficultés matérielles et financières, et est prêt à s’engager à suivre le programme. L’allocation est calculée en fonction de l’âge, des ressources, du statut (détaché fiscalement ou rattaché à un foyer aux revenus modestes) et du respect de ses engagements.
Les projets professionnels des premiers jeunes bénéficiaires, en majorité des femmes, concernaient le médico-social, l’hôtellerie-restauration, le commerce, la comptabilité et la sécurité. Ces choix sont d’autant plus intéressants qu’ils coïncident, d’une part, avec les actions engagées par les différents partenaires sur les métiers en tension sur le territoire dans les secteurs du social, du médico-social et du sanitaire et, d’autre part, avec les EDEC signés dans les secteurs de la sécurité et du service aux entreprises. Les objectifs pour Mayotte sont de 1.007 CEJ pour la MLM et 240 CEJ pour le Pôle emploi.
Un pacte pour faciliter l’émergence et la visibilité d’artistes ultramarins
Sébastien Lecornu, ministre des Outre-mer, et Roselyne Bachelot-Narquin, ministre de la Culture, ont signé, avec plusieurs directrices et directeurs de lieux ou de réseaux culturels emblématiques, un pacte pour faciliter l’émergence et la visibilité d’artistes ultramarins.
Ce pacte a pour objectif d’accompagner les artistes ultramarins et d’assurer leur rayonnement au niveau national et dans chacune des zones régionales ultramarines, avec notamment le financement de 20 résidences d’artistes ultramarins dans l’Hexagone et en Outre-mer ; un soutien à la formation des étudiants et jeunes artistes ultramarins ; le financement de 1.000 voyages aller/retour d’artistes ultramarins et d’associations culturelles ultramarines chaque année vers l’Hexagone ; la contribution à la réalisation de 40 documentaires, films de fiction ou séries destinés aux chaînes de télévision et aux plateformes numériques ; l’amélioration des conditions d’accès au dispositif « 1% artistique ».
Comprenant dix mesures, ce pacte pour les artistes ultramarins offre un panel d’outils renforcés pour les artistes et professionnels de la culture. La dynamique engagée permettra de donner une place jusqu’alors inédite à la culture et aux artistes ultramarins dans les 21 lieux et réseaux culturels signataires et partenaires du pacte : musées, conservatoires et médias nationaux.
Des groupes de travail, associant les professionnels de la culture, leurs organisations représentatives, les collectivités territoriales et les services de l’État, permettront de définir, avant la fin 2022, des actions destinées à structurer les filières artistiques des Outre-mer.
Augmentation indemnitaire des greffiers et des directeurs des services de greffe
Le garde des Sceaux, ministre de la Justice, a obtenu une mesure de revalorisation indemnitaire inédite d’un montant de 21.15 millions d’euros pour les greffiers et les directeurs des services de greffe judiciaires permettant une juste et nécessaire majoration de leur rémunération.
Les greffiers et les directeurs de greffe bénéficieront de cette revalorisation indemnitaire dès juin 2022 pour une enveloppe de 12.37 millions d’euros au titre de l’année 2022.
Cette augmentation se traduira par une augmentation individuelle mensuelle de 125 euros brut pour les greffiers (soit un montant annuel de 1.500 euros). Cette augmentation individuelle mensuelle sera en moyenne de 200 euros brut pour les directeurs des services de greffe (soit un montant annuel moyen de 2.400 euros).
Elle s’inscrit dans la continuité des efforts engagés par le ministère de la Justice en 2021 par l’allocation d’une enveloppe de 5.7 millions d’euros au bénéfice des greffiers et directeurs des services de greffe judiciaires et la revalorisation indemnitaire au bénéfice des corps communs dans les juridictions de près de 11 millions d’euros en 2021 et 2022.
Deux individus interpellés par les équipes de la BAC et du RAID
Le 2 mars dernier, au petit matin, la brigade anti-criminalité, renforcée par les effectifs du RAID, a interpellé, successivement deux individus recherchés dans plusieurs affaires, en cours d’investigations, au sein du service territorial de la police judiciaire. C’est ainsi que le travail de synthèse et d’analyse des enquêteurs de la police nationale de Mayotte, sur quelques semaines, a permis d’identifier sur plusieurs dossiers de violences avec arme et en réunion (30 jours d’ITTP), de dégradations et de destructions de biens, un certain nombre de mis en cause. L’excellent travail de collaboration entre les policiers de voie publique et les enquêteurs a permis leur identification et leur localisation dans des différents quartiers de Mamoudzou. Conduits, sans délai, devant les enquêteurs de la police judiciaire, ils devront répondre des faits qui leur sont reprochés.
Violences entre Miréréni et Combani : deux personnes incarcérées
Le 28 décembre 2021 vers 20h30, dans un contexte d’affrontements inter-villageois entre Miréréni et Combani, un homme est agressé par plusieurs individus qui lui assènent des coups à la tête et au visage, l’un d’eux n’hésitant pas à utiliser un chevron pour ces faits. Grièvement blessée sans que son pronostic vital ne soit engagé, la victime est évacuée au centre hospitalier de Mayotte où elle est restée dans le coma durant plusieurs jours. Exposée aux conséquences neurologiques, elle bénéficie d’une incapacité totale de travail (ITT) de 90 jours. L’enquête effectuée, de fil en aiguille et avec la formidable implication de certains habitants, a permis d’identifier trois mis en cause, dont un mineur, qui ont été interpellés le 28 février 2022. À l’issue de leur garde à vue, ils ont été jugés en comparution immédiate. Le mineur a fait l’objet d’une mesure de contrôle judiciaire dans l’attente de son jugement tandis que les deux majeurs ont été condamnés à cinq ans de prison ferme avant d’être immédiatement incarcérés à la maison d’arrêt de Majicavo.
Emmanuel Macron et Valérie Pécresse font le plein de signatures

La phase des 500 parrainages passée, on connaîtra ce lundi après-midi les candidats qui peuvent se présenter au premier tour de l’élection présidentielle prévu le 10 avril prochain. Ils devraient être une douzaine si Philippe Poutou (proche des 500 signatures la semaine dernière) arrive à se qualifier. À Mayotte, cette course aux signatures a semblé avant tout profiter à Valérie Pécresse (Les Républicains) et Emmanuel Macron (La République en marche). S’ils ne valent pas toujours soutien, on le rappelle, on a fait le tour des choix de vos élus.
On peut déjà noter que parmi les maires mahorais, on assiste pratiquement à un plébiscite pour Emmanuel Macron. Sur les treize qui ont choisi de parrainer un candidat pour l’élection présidentielle avant vendredi, onze ont préféré l’actuel président de la République. C’est l’un des enseignements de la liste annoncée par le conseil constitutionnel, lundi, trois jours après la clôture de ce processus si particulier. Et même si un parrainage ne vaut pas soutien, il est facile de deviner qu’avoir un bon réseau d’élus locaux peut s’avérer efficace. C’est en tout cas le sentiment que peuvent partager par La République en Marche (LREM) et Les Républicains (LR).
Avant l’annonce finale, aujourd’hui, le président sortant est arrivé premier en termes de parrainages mahorais avec plus d’une vingtaine de signatures, dont la moitié provient des premiers magistrats. Ceux de Dembéni, Chirongui, M’Tsamboro, Pamandzi, Bandrélé ou Bouéni figurent ainsi sur la liste. Président de la communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou (Cadema), Rachadi Saindou en fait partie également. Trois parlementaires s’y ajoutent, les sénateurs Hassan Abdallah et Thani Mohamed-Soilihi, tout comme la députée Ramlati Ali. Les deux derniers ont d’ailleurs affiché leurs parrainages sur les réseaux sociaux. Sept conseillers départementaux ont aussi porté leurs choix sur le candidat sortant. À noter toutefois qu’il y a autant d’élus de l’opposition et de la majorité départementale.

Dans cette assemblée justement, qui comprend plusieurs élus LR ou proches de la droite, les soutiens de Valérie Pécresse demeurent plus nombreux, avec huit signataires. Lui aussi conseiller départemental, Mansour Kamardine a apporté son soutien à la candidate LR en tant que député. Enfin, seuls deux maires, Saïd Maanrinfa Ibrahima et Bacar Mohamed, respectivement élus LR à M’Tsangamouji et Tsingoni, ont fait le choix de l’actuelle présidente de l’Île-de-France.
Des miettes pour Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon

Hors candidats LR et LREM, il y a peu de signatures pour les autres. Preuve qu’il est toujours aussi compliqué de convaincre les élus locaux d’adouber quelqu’un quand on est loin de la métropole. Marine Le Pen, pour le Rassemblement national (RN), a obtenu seulement deux signatures d’élus au conseil départemental. On compte notamment Daniel Zaïdani. L’ancien président du conseil général est devenu l’un de ses plus fervents soutiens sur l’île, intervenant régulièrement pour la défendre et étant même invité à s’exprimer pendant un grand congrès du RN à Reims (Marne), le 5 février dernier. La deuxième est Nadjima Saïd, représentante du canton de Bandraboua. « Par ces temps difficiles, il convient de souligner la maturité politique de notre jeune élue qui a su faire preuve d’écoute et d’empathie pour la population mahoraise », a d’ailleurs indiqué son aîné pour la remercier.
Ancien candidat à la mairie de Mamoudzou et lui aussi conseiller départemental, Elyassim Manroufou est le seul à avoir apporté un parrainage à la gauche, en l’occurrence Jean-Luc Mélenchon, le candidat de la France Insoumise (LFI). Il prévient toutefois : « Ce parrainage ne veut pas forcément dire que je vais battre le pavé pour LFI. » Il y voit plutôt une promesse tenue « à des amis très engagés et conquis par les idées de la France Insoumise, qui m’ont apportés leurs soutiens quand j’en avais besoin ». Pour les autres candidats, la course n’a même pas eu lieu, preuve que le réseau d’élus mahorais reste l’apanage que de quelques-uns.
Candidats qualifiés : Emmanuel Macron (LREM), Valérie Pécresse (LR), Fabien Roussel (Parti communiste), Anne Hidalgo (Parti socialiste), Jean-Luc Mélenchon (LFI), Yannick Jadot (Les Verts), Eric Zemmour (Reconquête !), Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France), Marine Le Pen (RN), Jean Lassalle (Résistons!), Nathalie Arthaud (Lutte ouvrière) et Philippe Poutou (Nouveau parti anticapitaliste, la confirmation de sa candidature doit tomber aujourd’hui).
Élection présidentielle : Mayotte à droite toute

Depuis vingt ans, on observe sur le territoire mahorais, devenu département en 2011, une droitisation politique à chaque nouvelle élection présidentielle. Ce scrutin, qui n’attire pas les foules (voir graphique), montre que les aspirations de la population mahoraise sont de plus en plus en adéquation avec les idées développées par la droite, voire l’extrême-droite, à savoir la sécurité et le contrôle de l’immigration.
En développant les thèmes de la sécurité et de l’immigration, c’est tout naturellement que la principale formation politique de droite, Les Républicains, réalise des bons scores sur l’île aux parfums. Il suffit d’un exemple, alors que François Hollande était élu président de la République en 2012, Mayotte préférait Nicolas Sarkozy au premier tour (48.7%), comme au deuxième (50.9%). Avec pratiquement 51.9% de votants pour le second, la participation d’ailleurs n’a jamais été aussi grande ce jour-là pour une élection présidentielle à Mayotte. Le candidat de « La France forte » surfait il est vrai sur la départementalisation de l’île obtenue un an avant. Même chose pour François Fillon, en 2017. Empêtré dans les affaires en métropole, il n’a pas passé le premier tour alors qu’il comptabilisait 32.6% des voix à Mayotte.
Des électeurs du Rassemblement national dix fois plus nombreux entre 2012 et 2017
Au Rassemblement national aussi, les résultats sont assez révélateurs de cette droitisation. Il y a dix ans, alors sous la bannière du Front national, Marine Le Pen ne rassemblait que 2.8% des voix au premier tour, soit 996 votants. Cinq après, en 2017, elle en compte près de dix fois plus (9.008, soit 27.2%).
La gauche, a contrario, est de moins en moins présente. En vingt ans, elle n’est arrivée qu’une seule fois en tête. Ségolène Royal, alors candidate socialiste en 2007, avait obtenu 60% des voix au second tour, face à Nicolas Sarkozy. Depuis, les candidats de gauche plafonnent souvent, sauf exception pour Jean-Luc Mélenchon, qui connaît une progression manifeste sur les deux dernières élections (8.4% en 2017 contre 2.6% en 2012).
Emmanuel Macron, le président sortant, semblait souffrir d’un déficit de popularité ici en 2017. Au premier tour, il était arrivé quatrième avec 19.2%. Et son score lors du deuxième scrutin (57%) était moins élevé qu’à l’échelle nationale (66%). À voir comment les Mahorais le perçoivent aujourd’hui à l’épreuve du pouvoir.
La mosquée du vendredi de M’Tsapéré victime de vol
Le jour de Miradji, mardi dernier, une table de mixage a été subtilisée pendant la nuit à la mosquée de M’Tsapéré. Habituellement fermé et peu sujet aux vols, le lieu de prière a été visité pendant la nuit. Une solution temporaire a été trouvée pour la prière du vendredi.
Ce jeudi, soit la veille de la prière du vendredi, une nouvelle table de mixage a été installée dans l’armoire de la salle de prière de la mosquée de M’Tsapéré. Malimou Athoumani la ferme avec sa clé désormais. Le gardien des lieux ne veut plus se faire avoir. “En sept ans, je n’ai jamais vu ça”, constate le vieil homme. Mercredi, vers 3h, c’est lui qui a constaté le vol. Chargé de l’appel à la prière, il est toujours le premier à arriver à la mosquée. Pareil pour le soir, c’est lui qui d’habitude descend de Bonovo pour fermer l’enceinte. Mais pour le jour de l’ascension du prophète, “je me suis endormi vers 18h. Des groupes de prière étaient présents ce soir-là. Et personne n’a pensé à fermer. Le ou les voleurs n’ont donc eu aucun mal à entrer. Pareille pour l’armoire, celle-ci est fermée, mais pas sous clé pour des raisons pratiques”, reconnaît le gardien, Malimou Athoumani.
Outre la table de mixage, un amplificateur a également été dérobé. “Mais le voleur l’a laissé tomber. Comme il est cassé, il l’a laissé sur place”, indique Abdourahamne Faouzi, l’un des imams de la mosquée. Évaluant le préjudice à 600 euros pour la table et 1.200 euros pour l’ampli, le religieux a une pensée pour les fidèles. “C’est gênant. Je pense aux personnes qui sont chez elles et attendent le muezzin pour leurs prières”, se désole-t-il.
Du matériel prêté en attendant
La mosquée ne portera pas plainte contre “cet opportuniste”. Elle cherche d’abord s’assurer que les appels à la prière puissent continuer. « On trouvera une solution. Ce n’est pas la première fois », dit l’imam avec optimisme. Celui-ci a réussi à se faire prêter du matériel au moins pour ce vendredi et le week-end. Une autre partie du matériel, dont les microphones n’ont pas été volés. Et la nouvelle des mésaventures de la mosquée a poussé d’autres fidèles à faire preuve de solidarité.
Cambriolage également des locaux de l’Acfav à Cavani

Dans la nuit de jeudi à vendredi, vers 2h30, un groupe d’individus est rentré une douzaine de minutes dans un bâtiment de l’Acfav (association pour la condition féminine et aide aux victimes) à Cavani. Après avoir passé une porte en fer située à l’arrière du local, ils ont pénétré par une fenêtre, déclenchant l’alarme. À plusieurs, ils ont fouillé les trois étages, mais peu de choses ont été volées toutefois. Quelques ordinateurs et des téléphones portables manquent à l’appel, ainsi que des ventilateurs et des sacs de riz servant aux colis alimentaires. Une enquête est en cours confirme la police.