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Interpellation d’auteurs de troubles à l’ordre public et de caillassage à Tsararano

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Le 09 mars vers 2h15, un barrage enflammé tenu par plusieurs individus est signalé sur la route nationale 2 par les policiers municipaux au niveau du terrain de football de Tsararano. À leur arrivée sur les lieux, les militaires engagés de la brigade de Dembéni et de l’escadron 25/3 Cherbourg sont la cible de jets de projectiles, dont certains atteignent leurs véhicules sans faire de blessé. Ripostant par un tir de lanceur de balles de défense (LBD), ils mettent en fuite les mis en cause.

Vers 6h et bénéficiant de l’implication de la police municipale, les gendarmes de la brigade de Dembéni ont procédé aux interpellations des quatre mis en cause, tous primo-délinquants mineurs, l’un d’eux n’étant âgé que de 13 ans. Tous devront répondre de leur acte devant la justice prochainement.

Démonstration des moyens d’intervention de la gendarmerie aux élus

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Le 8 mars, le colonel Capelle, commandant la gendarmerie de Mayotte, a présenté les moyens du COMGENDYT au député Mansour Kamardine, au sénateur Abdallah Assani, au président du conseil départemental, Ben Issa Ousseni, ainsi qu’aux maires d’Acoua, de Bouéni, de Chiconi, de Dzaoudzi-Labattoir, de Mamoudzou, de Pamandzi et de Sada, en présence du général de corps d’armée (GCA) Descoux, commandant la gendarmerie d’outre-mer.

Après une démonstration dynamique des moyens d’intervention et de maintien de l’ordre, les élus ont reçu une information sur la police scientifique et technique ainsi que sur le fonctionnement du quart opérationnel avant un exposé sur les lignes d’opération mises en place par la gendarmerie pour favoriser la proximité, l’accompagnement et la redevabilité à savoir la généralisation du dispositif de consultation et d’amélioration du service qui repose sur un échange constructif et itératif entre les élus et les responsables locaux de la gendarmerie, la revitalisation des actions de prévention (opération tranquillité vacances, opération tranquillité senior, vidéo-protection), et le déploiement de nouvelles mesures (référent élu, demandes particulières de protection, séminaire sur la gestion des incivilités, applications « Gend élus », « Maire alerte » et « Ma sécurité ».

Ce moment d’échange a été positivement salué par l’ensemble des élus présents qui ont convenu avec les gendarmes que pour conjurer l’insécurité dans le département, une coproduction de sécurité était nécessaire.

Les mots forts du greffier qui a tenté de mettre fin à ses jours

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Le tribunal de Mamoudzou accueille son ministre de tutelle, Éric Dupond-Moretti, ce vendredi, dans un climat tendu.

Alors que le ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti se rend au tribunal judicaire de Mamoudzou ce vendredi après-midi, les magistrats l’attendent de pied ferme. Il y a une semaine exactement, vers 8h30, un greffier de 28 ans arrivé en décembre dernier s’est rendu au Jumbo de Majicavo pour acheter un couteau. Revenu dans sa voiture, il s’est enfoncé la lame dans le ventre. Ses jours ne sont en danger et il s’apprête bientôt à quitter l’île. Mais dans sa lettre révélée ici, il décrit le mal-être d’un tribunal qui doit faire avec les moyens du bord.

« Bonjour Mesdames et Messieurs,

Je me permets de vous écrire ce petit texte, avant mon départ définitif de Mayotte et de cette vie, cela fait quelques mois que je suis arrivé sur cette île. J’étais pourtant volontaire. J’ai vu les primes, les majorations, je me suis dit : « Oh, ça peut être sympathique. » J’avais un peu conscience des difficultés de l’île (précarité, démographie galopante, sous-dotation des services publics, infrastructures des plus limités…..). Mais je n’aurais jamais cru trouver un département français dans un tel état, c’est un peu honteux. Mais bon, nous n’allons pas refaire le monde.

Si j’écris ce texte, c’est plus dans l’espoir (aussi mince soit-il) d’améliorer la condition des futurs greffiers qui vont me suivre, et ceux en poste, ainsi que des contractuels déjà en poste. Par où commencer… ? Allons, faisons une petite liste :

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Le geste du jeune homme de 28 ans traduit les conditions de travail compliquées d’un service de greffe
largement en sous-effectif.

1) Le logement : Vous n’avez pas honte ? Vous envoyez des gens à 9.000 km, à l’autre bout du monde, dans un environnement totalement en pénurie de logement, et vous n’avez rien prévu ? Vraiment ? Même pas un petit quelque chose temporaire d’un mois ou deux ? Il a fallu pleurer auprès du SAR (service administratif régional, ndlr.) pour qu’ils mettent quelques petites chambres d’hôtel pour un jour par-ci, deux jours par-là. Et c’était vraiment en mode : « Tiens, mais c’est vraiment parce que tu as insisté grossièrement, et normalement c’est pour les greffiers placés. Oh, et je tiens à vous rappeler les règles de la correspondance administrative, c’est vraiment honteux Monsieur XXXXX. » Ne vous inquiétez pas, c’est ma dernière « tribune ». Ensuite, je ne serais plus de ce monde. Je me demande qui est indécent dans cette histoire…

2) L’ISG (indemnité de sujétion géographique, la prime versée aux fonctionnaires, ndlr.) et la majoration de salaire : Vous pensez qu’une fois arrivé en janvier le coût de la vie n’augmente pas à nous laisser au salaire de métropole ? Que nous n’avons pas de frais ? Eh bien, si Messieurs. Allez un petit calcul, deux mois en Airbnb (2.000 euros), la voiture mise en conteneur (2.000 euros) pour la faire venir à Mayotte, location d’une voiture en attendant pour aller au travail environ (1.000 euros). Quand vous trouvez finalement un logement, il faut les meubles et autres (environ 1.500 euros), et de multiples frais annexes. Je vous le donne en mille, vous dépassez largement les 10.000 euros, la première fraction de l’ISG ne compense pas du tout. Et heureusement que j’ai eu l’aide de mon père, c’est la seule personne sur qui j’ai pu compter. Le SAR, c’est plutôt : « Va crever mon petit gars, ce n’est pas mon problème. »

3) La sous-dotation du tribunal pour enfant (TPE) : 300.000 habitants officiellement (plutôt 400.000 officieusement), la moitié, ce sont des gamins, une forte précarité. Le résultat, deux cabinets… Je suis radin, mais l’État, c’est un autre calibre… Allez, une petite comparaisons. À Lille (Nord) : 13 cabinets/13 juges/13 greffiers/2 greffiers renforts/8 adjoints administratifs. Mayotte n’a peut-être pas besoin d’autant, mais deux cabinets c’est ridicule et honteux face à la masse.

4) La question des contractuels : Eh oui, vous n’allez pas y échapper. Le TPE, ce sont deux contractuels en mode contrat à durée déterminée (CDD). Vous pensez que le contentieux de masse va s’évaporer sous le soleil, les cocotiers et les bidonvilles ? La réponse est non, mais il faut faire des économies de bout de chandelles. (Ne parlons même pas des CDD renouvelables à l’infini dans d’autres services, hein… Si le ministère de la justice n’est pas capable de respecter le droit du travail, qui le fera ?).

Bref… Je vais arrêter de vous importuner. De toute façon, vous n’en avez rien à faire. L’intérêt général, la « Res publica » (la chose publique en latin, ndlr.), servir la chose publique, ce n’est pas ça le but de la justice et du service public ? Comment y parvenir si tout fonctionne en mode dégradé ? Désolé, je suis pas une pieuvre, j’ai que deux bras et je ne suis pas une machine.

Bon courage, et si le seul moyen de vous faire réagir et d’améliorer les choses ici, c’est un petit suicide altruiste. Eh bien soit, je suis prêt à payer ce modeste prix. Merci Papa et désolé, merci également XXXXX, XXXXX, XXXXX, et XXXXX, vous avez été mon rayon de soleil ici.

XXXXXX, Un greffier fort dépité de la façon dont est traitée Mayotte.« 

Des candidats tous favorables à plus de démocratie directe

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À l’aube de l’élection présidentielle des 10 et 24 avril prochains, Flash Infos et Mayotte Hebdo vous proposent chaque semaine un tour d’horizon des programmes des candidats à l’Élysée. Durant ce mois seront ainsi abordés la représentation nationale et les institutions, l’éducation, l’économie, la sécurité et la santé. Si certains candidats bénéficient de comités de soutien sur Mayotte pour faire campagne, d’autres n’ont pas cette chance. Tour d’horizon de ce qu’ils proposent eux aussi pour réformer nos institutions.

À l’aube d’une élection présidentielle, il est toujours insolite d’avoir des partis qui prônent la suppression de la fonction de président de la République. Pourtant, c’est le cas encore cette année avec Philippe Poutou (Nouveau parti anticapitaliste), qui a obtenu in extremis ses 500 parrainages. Favorable à l’abolition de la constitution de la Vème République, il promet aussi la suppression pure et simple du Sénat. Le candidat du parti communiste, Fabien Roussel, veut aussi changer radicalement le rôle du chef de l’État, qui serait limité “à la représentation” et ne serait plus élu au suffrage universel direct. La mission de nommer le gouvernement reviendrait alors à l’Assemblée nationale.

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Le mode de scrutin pour les législatives est également de plus en plus contesté. Celui à la proportionnelle, où chaque camp aurait des représentants en fonction de son pourcentage de voix, est défendu par Philippe Poutou, Yannick Jadot (Les Verts) et Jean Lassalle (Résistons !). Dans un registre similaire, Anne Hidalgo (Parti socialiste) et Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France) proposent une proportionnelle “à l’allemande”. Une partie des députés serait alors élue selon ce type de scrutin.

Une campagne pour le RIC

Avec la crise des gilets jaunes, il y a un point sur lequel il est difficile de faire l’impasse dorénavant, le référendum d’initiative citoyenne (RIC). Ce processus repose sur une idée simple. À tout moment, sous l’impulsion d’un nombre suffisant de signatures de Français, un référendum serait immédiatement déclenché pour répondre à une question majeure. Beaucoup de candidats cette année y sont favorables. C’est le cas de Nicolas Dupont-Aignan, Jean Lassalle, Fabien Roussel, Yannick Jadot, Anne Hidalgo ou encore Philippe Poutou. Éric Zemmour (Reconquête !) défend aussi l’idée d’un référendum, mais préfère qu’il soit de l’initiative du président de la République.

Enfin, afin de renforcer la confiance envers les élus, plusieurs partis défendent un casier vierge (Debout la France), une interdiction de se présenter si condamnation à la haine raciale ou malversation financière (Parti communiste) ou la révocabilité des élus (Nouveau parti anticapitaliste).

Appliquée depuis 2014, l’interdiction du cumul des mandats n’est pas remise en cause par les candidats, excepté Éric Zemmour. Le candidat d’extrême-droite milite pour le retour des députés-maires, garantie selon lui “d’un ancrage local”. Nathalie Arthaud (Lutte ouvrière), dont le programme est surtout axé sur l’économie, a peu de mesures réformant les institutions, hormis la création des États-Unis socialistes d’Europe, première étape pour arriver “à la disparition des frontières”, l’un de ses objectifs.

 

Marine Le Pen (Rassemblement national)

candidats-favorables-plus-democratie-directeCes dernières années, nous avons constaté que beaucoup de promesses électorales ont été faites, mais peu ont été tenues. Élue présidente de la République, Marine Le Pen introduira pour l’avenir une présidence moins sensible aux campagnes. Elle propose un mandat unique d’une durée de sept ans.

Pour une représentation juste et pluraliste des forces politiques du pays au sein de l’Assemblée nationale, Marine Le Pen agira pour l’introduction d’une dose de proportionnelle en réformant le mode de scrutin des élections législatives, mais avec une prime majoritaire de 30% pour la liste arrivée en tête.

Comme vous le savez, Marine Le Pen a un attachement particulier à la France de l’Outre-mer et à ces Français si éloignés géographiquement de la métropole. Aussi, le projet présidentiel de Marine Le Pen permettra, d’une part, de créer un grand ministère d’État de la France d’Outre-mer et de la politique de la mer. Le rehaussement hiérarchique de ce ministère donnera l’attention et la place méritée dans l’action gouvernementale. Ce ministère animera un comité de pilotage pour poursuivre la départementalisation de Mayotte.

D’autre part, le chef de l’État présidera le Conseil de l’Outre-mer, qui se réunira au moins deux fois par an, pour garantir la parfaite mise en œuvre de la politique menée en faveur de nos compatriotes ultramarins et de leurs territoires.

Enfin, les chiffres nous montrent que la criminalité et la délinquance sont d’abord liées à la submersion de l’immigration clandestine. C’est la raison pour laquelle Marine Le Pen se propose de mettre un terme à l’immigration illégale en soumettant aux Français un référendum sur un projet de loi sur l’immigration qui s’appliquera sur toute la France, y compris en Outre-mer.

Daniel Zaïdani, président du comité de soutien à Mayotte de la candidate Marine Le Pen.

 

Un président sortant encore sans programme

candidats-favorables-plus-democratie-directeÀ un mois de la fin de son mandat, Emmanuel Macron a choisi avec son équipe de ne pas dévoiler l’intégralité de son programme tout de suite. Si des propositions ont été médiatisées ces derniers jours, comme l’annonce du recul de l’âge de la retraite à 65 ans, elles n’arriveront qu’au compte-gouttes. Il n’y a donc pas de mesures annoncées concernant la réforme des institutions.

Cependant, sur les cinq années de son mandat, le président de la République a partiellement respecté son programme de 2017 par rapport à cela. Ce qui pourrait l’inciter à remettre des propositions sur la table. Il avait ainsi émis l’idée de supprimer un quart des départements, en fusionnant parfois les grandes métropoles avec leurs conseils départementaux. La métropole d’Aix-Marseille-Provence en est un exemple. La vive opposition à ce projet a fait qu’il est resté sans suite. Une baisse d’un tiers du nombre de députés et de sénateurs était aussi évoquée à l’époque, avant de passer à moins 25% dans le cadre de la loi de renouveau de la vie démocratique. Retardée par la crise sanitaire, celle-ci n’a jamais vu le jour.

Pendant le mandat d’Emmanuel Macron, les lois pour la confiance dans la vie politique ont été promulguées en septembre 2017. Celles-ci interdisent aux parlementaires ou ministres d’embaucher des membres de leur famille (c’était quelques mois après l’affaire Fillon). De plus, pour éviter les conflits d’intérêts, la possibilité pour un parlementaire d’exercer une activité de conseil à titre individuel est restreinte. Le texte prévoit ainsi que celui qui a commencé une activité de conseil moins de douze mois avant son entrée en fonction ne peut la poursuivre pendant son mandat.

 

Jean-Luc Mélenchon (La France Insoumise/Union populaire)

candidats-favorables-plus-democratie-directeLe constat initial est que la République laïque, démocratique et sociale est devenue une monarchie dans laquelle une personne impose sa vision et son pouvoir au peuple. L’assemblée des députés est devenue une chambre d’enregistrement et l’expression du peuple est réduite uniquement à un droit de vote pendant qu’une caste d’élites s’arroge le droit de décider de tout, imposant sa volonté au peuple.

L’une des mesures phares du programme “Avenir en commun” de l’Union Populaire est l’instauration de la VIème République car nous considérons que la constitution actuelle ne répond plus aux besoins du peuple français. Il découlera de cette nouvelle constitution actée par un référendum une révision totale des institutions. Il s’agira, entre autres, de passer à un régime parlementaire opposé à la concentration du pouvoir dans les mains du président. Elle permettra de donner au peuple un moyen d’action contre les dérives du gouvernement, réaffirmer les trois échelons d’organisation décentralisée (commune, département, région) et mettre fin aux regroupements technocratiques (métropoles, intercommunalités géantes) qui éloignent les citoyens de la prise de décision. Elle rendra effectif le principe de non-cumul de mandats et d’indemnités. Pour le 101ème département français, Mayotte, nous préconisons la suppression de la collectivité unique et son remplacement par deux institutions séparées, l’une départementale et l’autre régionale.

Il est nécessaire de redonner à la République ses lettres de noblesse en réaffirmant la philosophie originelle de la loi de 1905, à savoir que l’État ne reconnaît, ne salarie, ni ne subventionne aucun culte. Ainsi, nous exigeons l’abrogation du concordat d’Alsace-Moselle et des statuts spécifiques d’Outre-mer, l’interdiction de la participation des élus aux cérémonies religieuses au titre de leur fonction, le non financement d’édifices religieux et d’établissements confessionnels, garantir la présence d’une école publique dans chaque commune et l’adoption d’une loi garantissant la liberté d’expression et la probité des médias publics vis-à-vis de l’information.

Comité de soutien mahorais de Jean-Luc Mélenchon

 

Valérie Pécresse (Les Républicains*)

candidats-favorables-plus-democratie-directePlusieurs mesures liées aux institutions figurent déjà sur le site de la candidate des Républicains, Valérie Pécresse. Elle souhaite ainsi mettre en place une conférence sociale annuelle. L’idée est de réunir les syndicats et les entreprises à chaque printemps. Dans le même état d’esprit, elle veut rencontrer, avec le premier ministre, au moins trois fois par an les présidents de région, et au moins une fois par an les présidents de département. Toujours dans ce même schéma, elle compte se rendre annuellement au congrès des maires.

Concernant les pouvoirs exécutifs et législatifs, la candidate de la droite tient un discours à l’opposé de pas mal de ses concurrents. Elle est pour limiter le pouvoir législatif du gouvernement et le pouvoir d’amendement du Parlement aux grands principes.

La présidente de la région Ile-de-France est favorable également à une plus grande autonomie de ce type de collectivité. Si elle est élue, les conseils régionaux pourraient se voir confier une marge de manœuvre concernant Pôle emploi, les missions locales, la rénovation urbaine ou la présidence des agences régionales de santé (ARS). En même temps que ces “super-régions”, Valérie Pécresse souhaite renforcer l’autonomie des collectivités locales en matière de fiscalité et confier aux départements la gestion du secteur médico-social. À plus petite échelle, les mairies pourront conserver la gestion de l’eau et de l’assainissement, des compétences confiées d’habitude aux intercommunalités.

(*) Le comité de soutien mahorais de Valérie Pécresse n’a pu répondre à temps à nos sollicitations. Il devrait le faire pour les prochaines thématiques que nous développerons dans les semaines à venir.

Madi Vita, élu premier président de la conférence régionale du sport

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Jeudi 10 mars 2022 se tenait à la Case Rocher la toute première conférence régionale du sport (CrdS) en Outre-mer. Pour l’occasion, la conseillère en charge des territoires de l’agence nationale du sport, Anne-Lise Titon, s’est rendue dans le 101ème département pour prendre part à l’élection de son président, Madi Vita.

Jeux Olympiques de Paris 2024, Jeux des Îles de l’océan Indien en 2027, le calendrier mahorais des cinq prochaines années s’annonce sportif. En 2018, l’agence nationale du sport voit le jour. Quatre ans plus tard, l’île aux parfums devient le premier territoire ultramarin à installer sa conférence régionale du sport. Un outil qui permet de mettre en œuvre le projet sportif territorial (PST) qui doit être élaboré et adopté par ladite conférence pour une durée maximum de cinq ans.

Objectifs et ligne directrice

madi-vita-elu-premier-president-conference-regionale-sportPrésident du comité régional olympique et sportif (CROS) de Mayotte, Madi Vita revêt aujourd’hui une nouvelle casquette. “Je suis ravi de devenir le président de la conférence régionale du sport sur notre territoire. Nous allons devoir travailler sur un plan commun afin de développer le sport à Mayotte.” Si le département doit se tenir prêt à l’approche des Jeux Olympiques de Paris 2024 et des Jeux des Îles 2027, Madi Vita veut promouvoir l’activité physique dans son ensemble. “Le sport ne se résume pas à la compétition. Il est bien plus noble et véhicule avec lui de nombreuses valeurs.”

Pour démocratiser le sport à Mayotte, la conférence régionale du sport devra choisir des actions clés en lien avec les prérogatives nationales. Parmi elles : le développement du sport pour toutes et tous sur l’ensemble du territoire, mais aussi celui du sport de haut niveau et la professionnalisation du sport, ou encore la construction et l’entretien d’équipements sportifs structurants. Dans le 101ème département, la nouvelle institution sera donc amenée à travailler sur un projet sportif territorial qu’elle devra valider au cours de l’année 2022. Ultérieurement, une conférence des financeurs sera mise en place et permettra de valider les principes de subventionnement des équipements et projets sportifs.

Différentes échelles, un seul but

madi-vita-elu-premier-president-conference-regionale-sport“Notre mission est d’accompagner les acteurs locaux et nationaux”, souligne la conseillère en charge des territoires de l’agence nationale du sport, Anne-Lise Titon. Partout en France, l’objectif est le même : “Expliquer combien l’activité sportive est importante.” Sur le plan social, sanitaire, mais aussi de l’épanouissement personnel, le sport fait du bien. “Aujourd’hui, je suis là pour apporter des conseils sur la manière de travailler et comparer ce qui se fait ailleurs afin d’adapter aux mieux les politiques au territoire”, détaille Anne-Lise Titon. Au-delà de Paris 2024, la conférence régionale du sport espère devenir un acteur structurant pour l’île au lagon, en dynamisant une population jeune en quête de sens.

Protection de l’enfance : « À situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles ! »

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En visite à Mayotte du 9 au 11 mars, la présidente de la convention nationale des associations de protection de l’enfant (Cnape), Josiane Bigot, et la directrice générale, Fabienne Quiriau, reviennent sur les enjeux liés à l’enfance dans le 101e département et mettent les pouvoirs publics devant leurs responsabilités. Entretien.

Flash Infos : Depuis la nomination de Dahalani M’Houmadi comme délégué régional en avril 2021, quelles évolutions avez-vous pu noter ?

Fabienne Quiriau : Avant cette désignation, nous n’avions qu’un seul délégué régional pour l’ensemble des Outre-mer… Il nous semblait plus cohérent de territorialiser notre démarche ! Et il fallait quelqu’un qui sache bien porter nos positions fédérales dans l’océan Indien, sachant la multitude d’associations en exercice. Chacun dans son coin ne peut répondre aux problématiques massives. Il était important de faire émerger un sentiment d’appartenance au même réseau et de pouvoir vérifier que nous partageons les mêmes principes d’actions ainsi que la manière de faire ensemble. Depuis la nomination de Dahalani M’Houmadi, la Cnape a gagné en visibilité car il nous communique très régulièrement les informations à relayer le plus rapidement possible au niveau national. Ne vous méprenez pas, il y a eu un grand pas de fait depuis un an !

FI : Selon vous, quelles sont les faiblesses de la protection de l’enfance à Mayotte ?

Josiane Bigot : La déclinaison de la Cnape se joue autour des droits de l’enfant ! Ici, nous avons été frappées par l’idée que ces [derniers] ne sont pas suffisamment reconnus et appliqués par rapport au territoire national. Exemple avec les problèmes de pauvreté, de précarité, d’éducation, d’accès à la santé et de sécurité : nous ne respectons pas la convention internationale qui stipule que nous devons apporter un cadre de vie et un épanouissement personnel à chaque enfant… Tous ces droits « vitaux » ne peuvent être respectés en raison du contexte social !

Dans ces conditions, il faut trouver le bon équilibre entre la mise en œuvre de dispositifs de droits communs métropolitains et l’adaptation locale. Nous ne pouvons systématiquement transposer des réponses venues de l’Hexagone… Pour cette raison, il faut proposer une solution clé en main, sans pour autant nous éloigner du cadre légal et mettre Mayotte dans un panier à part.

FI : Au cours de votre séjour, vous avez pu rencontrer le préfet, le président du Département, le directeur de la protection judiciaire de la jeunesse…

J.B. : Tous ces interlocuteurs sont une vraie courroie de transmission de ce qu’il se passe ici vis-à-vis des autorités dont ils relèvent et du gouvernement. Encore une fois, il faut avoir pleinement conscience des spécificités locales. Nous notons un réel investissement et une bonne volonté des différentes institutions et du monde associatif. La force d’un territoire comme Mayotte réside dans la proximité entre les partenaires. Proximité qui permet de nourrir des échanges constructifs et de de forger une adaptation des réponses, mais aussi des outils pour monter, ensemble, des projets structurants et aller à la pêche aux financements.

F.Q. : Le contexte tout à fait particulier de Mayotte, à l’instar de la préoccupation d’urgence en termes d’insécurité, se ressent dans tous les échanges. Aucune de nous deux n’est naïve de ce point de vue-là. Certes, la réponse répressive immédiate permet de sécuriser la population et de mettre fin à une spirale dite de délinquance à un instant T, mais elle n’est que partielle par rapport au véritable problème de fond. Nous sommes convaincues qu’il faut penser à toute la chaîne de traitement – aussi bien en termes d’éducation que de santé – le plus tôt possible et à des dispositifs beaucoup plus pérennes.

J.B. : Ce qui fait débat auprès de l’opinion publique, c’est que nos réponses peuvent prendre du temps. Il s’agit d’un processus long, qui demande un investissement massif !

FI : Vous avez également réalisé des visites de terrain, notamment à la Vigie en Petite-Terre, où vous avez pu découvrir la réalité quotidienne des enfants et des familles qui y vivent. Quel constat en avez-vous tiré ?

J.B. : Nous ne pouvons imaginer laisser ces gens vivre dans de telles conditions au sein même de notre république. Nous avons été confrontées à des situations extrêmement émouvantes, racontées avec dignité, nous en sommes encore bouleversées ! Certains jeunes ont en leur possession un cursus scolaire complet, mais il ne peuvent pas s’inscrire à l’université ou trouver un emploi malgré leur titre de séjour en règle. Comment pouvons-nous nous sentir droit dans nos bottes alors que nous laissons au pied de notre porte autant de personnes dans le désarroi ? Heureusement, l’engagement associatif se révèle extraordinaire, avec des bénévoles qui font preuve d’une solidarité magnifique.

F.Q. : À la Vigie, nous sommes dans l’extrême le plus complet. Cela relève, disons les choses, d’actions d’ordre humanitaire ! Tout cela peut créer un sentiment d’impuissance par rapport à la réalité du quotidien… Malgré leurs aspirations, ces jeunes baissent déjà les bras au sujet de leur avenir alors qu’ils n’ont même pas atteint la majorité. C’est terrible. Effectivement, il y a le volet sécuritaire, mais nous devons impérativement tisser ce lien qui doit unir ces enfants, dont nous avons le devoir de protéger, et ces parents. Nous voyons bien le mouvement de solidarité qui se dessine en Ukraine, pourquoi n’arrivons-nous nous pas à susciter le même engouement ici ? C’est la question…

FI : Derrière ces différentes rencontres, l’idée est de pouvoir par la suite sensibiliser les ministères et de rappeler l’état d’urgence à Mayotte. Quelle est la stratégie à adopter pour se faire entendre à Paris ? Et sur quels points comptez-vous insister ?

J.B. : Nous sommes entendus et interrogées sur ces territoires. Cela a été le cas concernant les conséquences de la crise sanitaire dans les Outre-mer. Fabienne adresse régulièrement des courriers aux divers secrétaires d’État. Et cela se traduit quelque fois par des annonces nécessaires, comme vraisemblablement celle de demain [le Garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti, pourrait annoncer la construction d’un centre éducatif fermé ce vendredi 10 mars à l’occasion d’une visite ministérielle, ndlr.]. Nous sommes une fédération d’acteurs de terrain en lien permanent avec les institutions et les financeurs.

F.Q. : Vous savez, les représentants institutionnels se disent troublés par la situation, mais rien ne bouge. Sans donner de leçon, notre rôle consiste à ne jamais oublier ! Nous harcelons les pouvoirs publics et les ministères – de la Santé et de l’Éducation nationale – pour faire prendre en compte ces problématiques qui relèvent de l’État. À eux d’imprimer qu’il ne s’agit pas uniquement d’un effort financier… Non seulement il faut former des professionnels de la petite enfance et autres, mais il faut aussi affirmer les décisions en faveur de Mayotte. À situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles ! En attendant, les tensions s’exacerbent… Même s’ils en sont souvent les auteurs, les enfants sont eux aussi victimes de cette insécurité. Nous essaierons de porter ce discours au cours des prochaines semaines sans êtres misérabilistes ou condescendants. Il appartient aujourd’hui aux décideurs politiques d’apporter de vraies solutions à ce territoire en grande souffrance.

FI : Parmi les leviers existants, il y a la réunification familiale qui pourrait ainsi éviter de laisser des milliers d’enfants sans référence parentale…

J.B. : Nous n’y sommes pas opposées, cela ne nous choque pas. Au contraire, nous sommes convaincues que de nombreux enfants mal lotis seraient prêts à retourner chez eux. Sous réserve qu’il y ait un accompagnement adapté, ce choix du retour doit se faire avec l’engagement que toutes les parties s’y retrouvent. C’est du cas par cas ! La solution pour l’un peut être différente pour l’autre… Une chose est sure, personne ne peut vivre son enfance normalement en imaginant le néant et l’absence d’espoir pour son avenir au bout du tunnel. C’est contraire à ce que nous portons.

Sportif de l’année : Soirée de gala pour sportifs performants

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La 13ème cérémonie des trophées Mayotte Hebdo du Sportif de l’année, c’est ce samedi au lycée des lumières, à partir de 19h en direct sur Mayotte La 1ère télé. Une fois de plus, la Somapresse a décidé de placer le sport et les sportifs mahorais en tête d’affiche.

Mettre en lumière les femmes et les hommes qui bâtissent Mayotte, aller à leur rencontre, s’entretenir avec eux, rédiger leurs portraits, conter leur histoire, retracer leur parcours pour au final comprendre leur ascension et montrer la voie à celles et ceux qui peuvent être en manque d’idées, d’inspiration, de repères : cela fait partie de l’ADN de la Société Mahoraise de Presse (Somapresse).

C’est la ligne éditoriale adoptée à travers ses différents supports médiatiques, depuis sa création en 2000. En 2009, la Somapresse décide d’aller plus loin en récompensant ces modèles de persévérance et de réussite. L’élection du Sportif de l’année voit alors le jour. En 2012, les Trophées Mahorais de l’Entreprise font à leur tour leur apparition : après les sportifs, la Somapresse veut cette fois-ci honorer les acteurs du monde économique et social. En 2017 enfin, la société éditrice de Mayotte Hebdo et Flash Infos crée les Trophées Mahorais de l’Environnement, plaçant ainsi les associations, institutions et autres personnalités œuvrant pour une île plus verte sous les feux des projecteurs.

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Samedi soir au lycée des lumières à Kawéni, la Somapresse perpétue cette tradition en organisant la 13ème cérémonie du Sportif de l’année. Les meilleurs sportifs, les meilleurs entraîneurs, les meilleurs dirigeants, les meilleurs arbitres, les meilleures équipes des années 2020 et 2021 répondront à l’appel. Nommés par les journalistes sportifs et, pour certaines catégories, leurs ligues et comités sportifs, ils assisteront à la cérémonie de remise des trophées avec l’espoir d’être lauréat dans leur catégorie. « L’esprit de compétition n’est jamais très loin lors de cette élection, particulièrement le soir de la cérémonie. Il n’y a qu’un seul trophée pour cinq nommés par catégorie. En bons compétiteurs qu’ils sont, le fameux trophée du Sportif de l’année reste ainsi un titre à aller chercher », contextualise Nassem Zidini, chargé de l’événementiel à la Somapresse.

67 nommés, 14 catégories, 15 trophées dont le prix spécial du jury

sportif-annee-soiree-gala-sportifs-performants« Mais, alors que la notion du fair-play est fondamentale dans le sport, l’élection du Sportif de l’année est sans doute le concours sportif le plus fair-play qu’il m’ait été donné de voir ! Généralement, les lauréats sont salués par une large majorité et les nommés sont bons perdants. Ils sont heureux de figurer parmi les cinq finalistes et passent une belle soirée de sport et de fête sportive. » Pour cette nouvelle élection, la Société Mahoraise de Presse peut compter sur le soutien des partenaires institutionnels, qui forment d’ailleurs le jury de l’élection et sera présent en première ligne le soir de la cérémonie. La Somapresse peut aussi s’appuyer sur partenaires privés, convaincus de l’intérêt d’un tel événement et décidés à apporter leur contribution pour sa bonne tenue.

En tout, 67 nommés dans quatorze catégories différentes seront présents ou représentés samedi soir. Quinze trophées seront remis, en intégrant le prix spécial du jury qui est décernée par les jurés à une personnalité ayant marqué l’histoire du sport mahorais. Jean-Claude Novou, Bahedja Souhaïli, Issouf Saïd, Blaise Henry, Jack Passe, Darouèche Dini ou encore Saïd Houssène Abdourraquib ont, dans les éditions précédentes remporté ce prix spécial. La 13ème cérémonie de remise des trophées Mayotte Hebdo du Sportif de l’année débutera à 20h et sera diffusée en direct sur Mayotte La 1ère télé.

Des olympiades pour sensibiliser les jeunes aux violences sexuelles et sexistes

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Ce jeudi 10 mars, l’association profession sport et loisirs Mayotte organisait sur la plage de Sohoa la deuxième édition des MayOlympiade. Un événement destiné à sensibiliser les sportifs aux violences sexistes, sexuelles et aux discriminations anti LGBT.

La “course aux définitions”, le “relais du consentement”, le “volley judiciaire”, autant d’activités ludiques, sportives et éducatives proposées aux jeunes licenciés de Chiconi. Âgés de 12 à 18 ans, une trentaine d’enfants se sont prêtés au jeu sur le sable de la plage de Sohoa. Consentement, violence, culture du viol… Des thématiques sérieuses que les habitants de la commune du Centre-Ouest ont abordé en se dépensant. “Notre objectif est de sensibiliser les jeunes et de libérer la parole tout en pratiquant une activité sportive”, explique Yasmina Ali, chargée de mission et formatrice sur la lutte contre les violences sexuelles dans le milieu sportif au sein de l’association profession sport et loisirs Mayotte.

Un organisme unique à Mayotte

Depuis le mois de novembre 2020, la structure s’est dotée d’un service de lutte contre les violences sexistes et sexuelles dans le milieu sportif. Un dispositif financé par la délégation régionale académique à la jeunesse, à l’engagement et aux sports (DRAJES), l’agence régionale de la santé (ARS), la direction régionale aux droits des femmes et à l’égalité entre les femmes et les hommes (DRDFE), la politique de la ville et le ministère des Outre-mer.

Seul organisme de ce genre à Mayotte, le service peut compter sur l’engagement de Yasmina Ali et ses collègues qui agissent quotidiennement pour briser le plafond de verre qui pèse sur le milieu du sport. “Mon rôle est de former les personnels de clubs sportifs. Je réalise de la sensibilisation et j’organise des événements pour faire tomber les tabous et libérer la parole des victimes”, détaille la chargée de mission. En lien avec l’association pour la condition féminine et aide aux victimes (ACFAV) et Mlézi Maoré, l’équipe oriente les personnes nécessitant un suivi vers des professionnels compétents. Un travail de coopération et une sensibilisation nécessaire pour lutter contre la banalisation d’actes odieux sur les terrains de sport et partout ailleurs.

Prévention et gestion des déchets à Mayotte : une feuille de route pour les 12 prochaines années

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D’ici le mois de mai, le Département doit approuver son plan régional de prévention et de gestion des déchets. Une feuille de route pour les 12 prochaines années qui induit un état des lieux, des objectifs et des actions pour y parvenir. Cette ambition environnementale passe avant tout par une bonne sensibilisation de la population, possible grâce à une série de réunions publiques organisées la semaine prochaine.

L’insalubrité dans les rues s’affirme dans le paysage quotidien des Mahorais depuis maintenant belle lurette ! Pour faire face à ce fléau, le Département décide de prendre le taureau par les cornes et s’engage dans l’élaboration d’un plan régional de prévention et de gestion des déchets. Une feuille de route qui doit inclure un état des lieux, une prospective, des objectifs, une plannification et un plan d’actions en faveur de l’économie circulaire pour les 12 prochaines années. Si cette compétence n’est pas du ressort du conseil départemental, ce dernier peut coordonner les initiatives des collectivités, des éco-organismes, des associations et des entreprises, mais aussi soutenir les projets. « Nous nous y engageons avec détermination », assure Ali Omar, le vice-président en charge de la transition écologique.

Un engagement plus que nécessaire puisque les enjeux sont immenses sur un territoire où la démographie explose d’une année sur l’autre. Et avec elle, la quantité de déchets produits… Améliorer la collecte et réduire la production apparaissent aujourd’hui comme deux notions primordiales. Premier constat : selon le rapport d’activités du syndicat intercommunal d’élimination et de valorisation des déchets de Mayotte, environ 71.500 tonnes de déchets ménagers et assimilés ont été enfouis sur l’installation de stockage de déchets non dangereux de Dzoumogné en 2019.

Deuxième constat : il devient absolument nécessaire de mettre un coup d’accélérateur sur le tri. Notamment sur les déchets verts qui peuvent devenir du compost, les emballages qui peuvent se recycler ou encore les déchets d’équipements électriques et électroniques qui doivent être pris en charge dans les bonnes filières pour éviter les pollutions.

Pour réussir ce pari de la prochaine décennie, la collectivité prévoit d’organiser cinq réunions publiques (voir encadré) la semaine prochaine dans le but de présenter l’ensemble de sa démarche aux partenaires institutionnels, aux associations environnementales et aux citoyens avertis. Avant de laisser place à l’enquête publique. Une procédure de participation lancée fin mars pour une durée d’un mois qui permet au public de s’informer sur le projet et de formuler des observations. « Il existe une réelle prise de conscience de la part des collectivités locales mahoraises sur les problématiques environnementales : les intercommunalités se mobilisent (police de l’environnement, service de déchetteries mobiles, sensibilisation des habitants) et chacun doit agir en fonction de ses compétences. C’est un excellent socle pour avancer ensemble », se réjouit Ali Omar. L’affaire de tous en résumé !

Devenez acteurs de cette cause verte

Cinq réunions publiques sont prévues à partir de la semaine prochaine : le lundi 14 mars de 9h à 12h à la maison de jeunes et de la culture de Bouéni, le mardi 15 mars de 9h à 12h à la communauté de communes de Petite-Terre et de 14h à 16h30 à la communauté d’agglomération de Dembéni-Mamoudzou, le mercredi 16 mars de 9h à 12h à la communauté d’agglomération du Nord de Mayotte et le jeudi 17 mars de 9h à 12h à Ouangani.

Comores : Le décès d’une femme enceinte dont le mari refuse une transfusion sanguine met le pays en émoi

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Le médecin a essayé d’expliquer au mari le danger que courrait sa défunte épouse si on ne lui donnait pas le sang dont elle avait besoin. Mais celui-ci  s’y est opposé, alors que la femme qui souffrait d’une anémie sévère avait donné son consentement.  Un drame de plus  qui relance le débat sur la place de la femme dans la société comorienne.

Depuis mercredi, on ne parle de que cette histoire, révélée sur Facebook par le docteur lui-même. Selon le récit du médecin, tout se serait passé il y a quelques jours. Une femme enceinte s’est présentée à l’hôpital, un centre situé au nord de la Grande Comores. Après examens, on constate qu’elle était atteinte d’une anémie sévère, c’est-à-dire un manque de sang ( les globules rouge) et donc nécessitait en urgence une transfusion, sinon le pire pouvait arriver à tout moment.  » J’explique à la patiente le problème. Elle a très bien compris« , a relaté le médecin dans son poste devenu viral. Le problème, la patiente pose une condition : il faut que son mari donne son autorisation. C’est à ce moment-là que les choses vont se compliquer. Puisque celui-ci n’acceptera pas.  » J’appelle le mari et lui explique la situation de sa femme, mais malheureusement, il refuse catégoriquement qu’on lui transfuse. Je tente de les convaincre en montrant à la patiente que c’est sa décision qui compte et non celle de son mari car sa vie en dépendait en vain« , a poursuivi le praticien. Après cet évènement, la patiente rentrera  chez elle. Le lendemain, le pire arriva. Elle succombe avec le fœtus.

Après la publication de l’information, nombreux sont ceux qui veulent accabler le docteur. Selon eux, il aurait dû faire tout pour que la transfusion ait lieu, afin de sauver la vie.

Code de la santé

Au lendemain de la célébration de la journée mondiale des droits des femmes, une telle histoire ne pouvait pas passer  inaperçue. Le sujet divise même l’opinion, bien que certains tentent de faire valoir le code d‘éthique qui régit le corps médical pour disculper le médecin.  » Je pense que le médecin n’a commis aucune faute et a  fait ce qu’il devait faire. La patiente est sortie contre l’avis médical en refusant les soins, étant prévenue de l’issue fatale« , a clarifié, un chirurgien de la place qui a opté pour l’anonymat. Son argumentaire est partagé par de nombreux praticiens comme ce médecin d’origine comorienne qui exerce en France.  » J’ai eu un cas miliaire d’un patient de confession juive, hospitalisé dans notre service qui présentait une anémie sévère. Il a refusé la transfusion car il exigeait le sang d’un juif, il est décédé. Et il n’y a pas eu de poursuites judiciaires« , a-t-il ajouté avant de rappeler que tant que le malade ne montre pas une infirmité mentale et accepte de signer sa décharge (sa sortie contre l’avis du toubib), le médecin est alors exempté de toute responsabilité. Et juridiquement ? A ce propos, Me Abdoulbastoi Moudjahidi pense que le médecin a respecté la volonté du patient qui est libre d’interrompre ou de refuser un traitement, selon le code de la santé. Toutefois, ce texte autorise d’après l’avocat à accomplir les actes « indispensables à sa survie et proportionnés à l’état du malade. Ceux-ci ne sont pas forcément le traitement refusé précisera-t-il. A présent, la question qui revient est  y aura-t-il une enquête ? La ministre comorienne de la Santé, Loub Yacout Zaidou s’est juste feinte  d’un tweet, publié mercredi.  » Ce genre de drame doit interpeller plus d’un. Plus jamais une telle injustice. La femme doit savoir dire non aux caprices d’ancien temps de son époux« , a-t-elle écrit sans annoncer quoique ce soit.

Discrimination

Mais pour une partie de l’opinion, cet acte « ignoble », met en lumière les discriminations que subit la femme comorienne à qui on apprend à se soumettre aux ordres des hommes.  Badiant Halifa Elbeit, fervente défenseure  des droits de la femme, va jusqu’à utiliser le terme de feminicide. D’après elle, la responsabilité de cette tragédie  n’incombe qu’à cette société   » qui éduque les filles à obéir aux maris, et qui de surcroît humilie celles qui divorcent ou qui ne sont pas mariées« . En effet, la regrettée avait expliqué au docteur  qu’elle ne pouvait accepter la transfusion parce que son mari la menaçait de divorcer.  » L’emprise est le signe de violence psychologique, sexuelle. Demandez aux hommes de considérer les femmes comme des êtres humains et non des objets à leur disposition« , réclame Badiant, dans un post publié sur son mur. Car pour elle, « cette femme est morte parce que son mari l’a décidé.

Visite du commandant de la gendarmerie d’Outre-mer pendant quatre jours

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Le général de corps d’armée (GCA) Jean-Marc Descoux, commandant la gendarmerie d’outre-mer, a présidé la cérémonie mensuelle des couleurs du commandement de la gendarmerie de Mayotte. Avec le colonel Olivier Capelle, ils ont procédé à la remise de décorations à cinq militaires ayant fait preuve d’un engagement exceptionnel au cours de leurs missions.

À l’occasion de sa visite qui se déroule du 7 au 12 mars, Jean-Marc DESCOUX se rendra dans toutes les unités du territoire pour échanger avec les personnels sur leur situation humaine et matérielle. Un temps d’échange sera également organisé avec l’autorité administrative et les magistrats du parquet.

De nouvelles évolutions sanitaires en vigueur depuis ce mercredi

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Compte tenu de la fin de l’état d’urgence sanitaire depuis le 2 mars dernier, l’arrêté préfectoral n°2022-CAB-0124 portant sur les mesures relatives à la lutte contre l’épidémie de Covid-19 à Mayotte ne sera pas renouvelé. De ce fait, depuis ce mercredi 9 mars, le département est soumis aux mesures de droit commun. Point de situation des mesures actuelles : reprise des concerts debout dans le respect du protocole sanitaire depuis le 16 février, autorisation de consommer debout dans les bars et les cafés et de diffuser de la musique amplifiée dans l’espace public depuis le 16 février, réouverture des discothèques depuis le 16 février, levée des jauges dans les établissements accueillant du public assis depuis le 16 février.

Concernant le port du masque, il n’est plus obligatoire dans les lieux clos soumis au « pass vaccinal » ainsi que dans les manifestations et événements sportifs depuis le 28 février, mais il reste d’actualité dans les transports et les lieux clos non soumis au « pass vaccinal ».

À partir du 14 mars, l’application du « pass vaccinal » sera suspendue dans tous les endroits où il était exigé (lieux de loisirs et de culture, activités de restauration commerciales…). L’obligation vaccinale qui s’applique aux soignants restera en vigueur. Passé cette date, le « pass sanitaire » restera toutefois en vigueur dans les établissements de santé. Le port du masque ne sera plus obligatoire dans les lieux publics, sauf dans les transports collectifs de voyageurs et dans les établissements de santé.

Une réunion publique avec Éric Ciotti à Bandrélé

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Dans le cadre de l’élection présidentielle des 10 et 24 avril prochains, Éric Ciotti, le député des Alpes-Maritimes et conseiller auprès de la candidate Les Républicains, Valérie Pécresse, sera à Mayotte du 12 au 13 mars 2022. À cette occasion, il participera à une réunion publique organisée par la fédération Les Républicains de Mayotte, qui aura lieu ce samedi à 15h à Bandrélé.

Une création d’artistes organisée par l’association Fikira de Mayotte et d’Ailleurs

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Dans le cadre de la prochaine journée d’études qui aura lieu le mercredi 18 mai prochain, l’association Fikira de Mayotte et d’Ailleurs lance un appel à créations à tous les artistes confirmés ou en herbe du 101ème département, sur la thématique « Quelle est ton histoire avec Mayotte ? Comment ton histoire individuelle s’inscrit dans l’histoire de Mayotte ? ».

Les œuvres des artistes retenus seront exposées à la MJC de M’Gombani le mercredi 18 mai à partir de 16h, avec une exposition en accès libre et gratuit jusqu’à20h. Pour les performances live (maximun 10-15 minutes), chacun doit préciser ses besoins techniques. Les œuvres proposées, qu’elles soient individuelles ou collectives, peuvent être des photographies, des textes (littérature, poésie…), des créations plastiques (peinture, sculpture, collages…), de la musique (soit enregistrement à diffuser le jour J, soit un morceau en live), de la danse (chorégraphies courtes).

Vous pouvez envoyer vos propositions par mail à assofikira@gmail.com ou via messages privés sur le Facebook de l’association Fikira de Mayotte et d’Ailleurs. À votre imagination !

Embarquez pour une campagne océanographique au mois de juillet

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La première édition « École Bleu Outremer : 2022 Cap océan Indien » est programmée en juillet 2022 dans le sud-ouest de la région. Pendant une dizaine de jours, étudiants, scientifiques, artistes et représentants des pays concernés embarqueront sur le Marion Dufresne, célèbre navire d’étude océanographique, pour un périple maritime autour du volcan sous-marin situé au large de Mayotte.

Dans le cadre de cette campagne, le pôle culture du centre universitaire de formation et de recherche s’associe à ce projet et propose un concours de dessin ouvert à tous les étudiants de son établissement. Il s’agit d’illustrer le thème de l’océan, la nécessité de sa préservation, l’engagement pour le maintien de la biodiversité marine et l’outil que constitue un navire océanographique, lieu de vie où se côtoient des scientifiques, mais aussi tous les métiers maritimes techniques et logistiques qui permettent le bon déroulement des campagnes.

Ces thématiques vous inspirent ? Proposez-nous dès maintenant un dessin illustrant le projet ! Si elle est retenue, votre œuvre deviendra l’image fixée sur tous les supports de la campagne de l’École Bleu Outremer. Mais surtout, vous gagnerez votre place à bord du bateau Le Marion Dufresne pour participer du 10 au 22 juillet 2022 à la campagne autour du volcan de Mayotte !

Envoyez vite votre proposition par mail en numérisant votre dessin (couleur ou noir et blanc) à l’adresse pole.culture@univ-mayotte.fr ou bien déposez-le directement au bureau du pôle culture aux heures d’ouverture courantes. Date limite d’envoi : le 25 mars prochain à minuit.

Le Garde des Sceaux en visite de deux jours à Mayotte

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Après de multiples reports, le Garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti, doit finalement poser les pieds dans le 101ème département ce vendredi 11 et ce samedi 12 mars. Dès son arrivée, il se rendra au tribunal judiciaire de Mamoudzou où il rencontrera les personnels de la juridiction et signera la circulaire de politique pénale relative à Mayotte. Direction ensuite les locaux de la protection judiciaire de la jeunesse pour échanger autour de trois thématiques – milieu ouvert, placement et insertion – avec un éducateur de justice de proximité et de la permanence auprès du tribunal, le directeur de la structure d’hébergement, une psychologue, une famille d’accueil, le directeur général de Mlézi Maoré et son adjointe du pôle pénal, le directeur de la structure d’insertion, un professeur technique de l’unité d’insertion, le directeur général des Apprentis d’Auteuil et du responsable Daradja (disposition d’accueil de jour – associatif). Il finira sa visite par le centre pénitentiaire de Majicavo.

La SGTM, un pont économique et social entre les îles de l’archipel depuis 17 ans

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Depuis 2004, la société de gestion et de transport maritime s’affirme comme un acteur incontournable dans l’archipel. Avec le départ de l’historique Maria Galanta vers les eaux africaines et la mise en service récente du Maria-Galanta Express, la compagnie entre dans une nouvelle ère grâce au renouvellement progressif de sa flotte et à l’ouverture prochaine de nouvelles lignes dans la région. Retour sur près de deux décennies avec le PDG Michel Labourdère.

Flash Infos : Dans quelles circonstances vous êtes-vous lancé dans cette aventure en 2004 ?

Michel Labourdère : Nous avons créé la compagnie en février 2004, avec l’ambition de relier les îles entre elles, à un moment où le désenclavement commençait à devenir nécessaire, pour faciliter les déplacements dans l’archipel. Notre première rotation entre Mayotte et Anjouan a ainsi eu lieu le 17 décembre 2005, avec le Maria Galanta.

FI : Quelle a été l’évolution de la société au cours de ces dernières années (nombre de navires, de salariés, de passagers…) ?

M.L : Depuis 2005, notre régularité et notre sérieux nous ont permis de développer notre activité et d’accueillir de nouveaux navires au fil des années, dont le Gombessa (2011), le Citadelle (2012), l’Ylang (2016), le Choungui Express (2017), et plus récemment, le Maria Galanta Express. Cette dynamique nous a permis d’augmenter continuellement le nombre de passagers, qui a dépassé la barre des 100.000 par an, depuis de nombreuses années. Aujourd’hui, SGTM et son réseau représentent une centaine de personnels répartis entre Mayotte, Anjouan et la Grande Comore.

FI : Dans quelles mesures avez-vous été impacté par la crise sanitaire, notamment avec la fermeture des frontières ?

M.L. : La crise sanitaire nous a énormément impacté, comme tous les autres acteurs économiques. Avec la fermeture des frontières, nous avons dû cesser partiellement l’activité. Et même depuis la réouverture, nous rencontrons encore à ce jour de nombreuses difficultés. La principale réside dans les quotas imposés par les autorités dans le sens Anjouan-Mayotte et Grande Comore-Mayotte. Nous sommes limités à 420 passagers par semaine, ce qui nous prive de passagers dans l’autre sens, car les gens hésitent à partir parfois par peur des difficultés au retour.

Cette difficulté s’accentue en haute saison durant laquelle les voyageurs partent en masse, mais ne peuvent pas toujours revenir à la date souhaitée. C’est une situation que nous subissons et que les clients nous attribuent, bien qu’indépendante de notre volonté.

Par ailleurs, comme pour tous les transporteurs, nous avons dû nous impliquer d’une manière importante pour mettre en œuvre les mesures au sein de la compagnie pour nos personnels et nos passagers, assurer l’information et la communication auprès de nos clients, comme les lieux et planning de dépistage et nous coordonner avec les acteurs en charge du dépistage…

FI : Comment se passe la formation de vos employés ? Est-il relativement facile de trouver du personnel compétent ?

M.L. : Nous avons toujours eu la chance de recruter d’excellents collaborateurs, notamment les marins, qui sont continuellement formés, tous les ans. Nous assurons les entretiens courants de nos navires sous l’œil bienveillant de la classe Bureau Veritas. Notre équipe mobilisée sur cette activité compte des professionnels hautement qualifiés : électriciens, électroniciens, des mécaniciens, du personnel naviguant… Parmi eux, nous comptons de nombreux diplômés de l’école nationale supérieure de la marine marchande. Par ailleurs, nous faisons régulièrement appel aux chantiers navals de la région afin d’assurer les gros travaux en arrêts techniques.

FI : Pour quelles raisons avez-vous décidé de céder le Maria Galanta, qui va démarrer une nouvelle carrière au Gabon, sur une ligne de transport entre Libreville, la capitale, et Port Gentil ?

M.L. : Nous prévoyons de renouveler progressivement notre flotte dans les prochaines années. L’enjeu est de moderniser notre offre pour mieux répondre aux attentes de notre clientèle avec des navires de plus en plus rapides, plus confortables avec de nombreux services à bord. Pour cela, il est nécessaire de nous séparer de certains de nos navires… Le Maria Galanta étant le premier à nous quitter !

FI : En juillet dernier, vous avez réceptionné le Maria-Galanta Express, quelles sont ses caractéristiques et quel est l’intérêt d’un tel investissement évalué à 11 millions d’euros ?

M.L. : Le Maria Galanta Express est le plus long navire de notre flotte, avec 41 mètres. Il est aussi plus large et plus rapide. Au niveau des services et du confort, il apporte des nouveautés avec notamment des fauteuils plus confortables, un bar, un accès à 150 chaînes satellite. Avec Maria Galanta Express, c’est surtout un voyage plus rapide, d’à peine 3h au lieu de 5h30 auparavant pour Mayotte-Anjouan.

L’objectif de cette acquisition est de moderniser notre flotte et fournir de meilleures prestations. Nous souhaitons aussi proposer des tarifs plus attractifs à moyen terme, sous réserve de la levée des mesures Covid, très pénalisantes, et de la baisse du prix du carburant à la pompe.

FI : Au fil des années, vous êtes devenu une figure incontournable à Mayotte et dans l’Union des Comores. Comment définiriez-vous votre mission, en sachant que vous transportez régulièrement et gratuitement des aides humanitaires (envoi de livres pour les écoliers à Anjouan) et que vous raccompagnez les personnes en situation irrégulière interpellées par les forces de l’ordre ?

M.L. : Effectivement, nous assurons un service régulier, un véritable pont économique et social entre les îles voisines. Le fait de transporter des personnes en situation irrégulière pour le compte de l’État est sans rapport avec notre engagement auprès des acteurs associatifs de l’archipel. Cette activité représente seulement 20 à 30% des personnes transportées, suivant les années. À chaque fois que nous le pouvons, nous accompagnons toutes les bonnes initiatives, en particulier celles qui portent un caractère humanitaire.

FI : Comment envisagez-vous l’avenir et quels sont vos projets futurs ?

M.L. : Malgré le contexte difficile que nous connaissons tous, nous envisageons l’avenir avec positivité. De nombreux défis et projets nous attendent comme réussir le renouvellement de la flotte, ouvrir de nouvelles lignes très attendues par la clientèle notamment vers Mohéli (lorsque les infrastructures portuaires le permettront) et pourquoi pas, on nous le demande tellement, la ligne vers Madagascar.

Ces développements nécessitent aussi des avancées sur le plan institutionnel, avec la reconnaissance pleine et entière de la gare maritime internationale de Dzaoudzi par le Département, qui se trouve à ce jour sans gestionnaire ni exploitant.

Six millions d’euros pour un centre dédié à la musique, à la danse et aux arts du cirque

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En s'installant au Paradis des Makis à Iloni il y a un an, l'association Hip Hop Évolution avait déjà l'ambition de s'agrandir.

En marge de son huitième festival, l’association Hip Hop Évolution a présenté ce mercredi le grand projet qu’elle veut réaliser sur deux ans sur son site d’Iloni. Évalué à six millions d’euros, il comprend des résidences d’artistes, des plateaux de répétition et de représentations, une partie restauration, une autre pour l’administration et un village vacances.

Un an après s’être installée sur un ancien complexe touristique, entre Hajangua et Iloni, l’association Hip Hop Évolution continue son envol. Le nom de centre de développement artistique prend d’ailleurs tout son sens tant le lieu devrait s’étendre sur les deux années à venir. La structure, qui salarie six artistes amenés à créer et donner des cours sur l’île, a monté un grand projet à plusieurs volets estimé à six millions d’euros. L’étude de faisabilité, financée par l’État et le conseil départemental de Mayotte, est justement terminée. Elle a été présentée aux partenaires et aux danseurs venus pour le huitième festival, lors de portes ouvertes, mercredi matin.

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Le projet du centre de développement artistique s’ouvre autant à la danse traditionnelle, contemporaine ou urbaine.

Le projet pourrait directement concerner les artistes puisque des résidences artistiques avec l’aide de six logements sont prévues. Deux plateaux artistiques seront au centre de ce projet, dont l’un circulaire pourra être utilisé pour les arts du cirque. “Il y aura aussi une médiathèque avec des livres en rapport avec la musique ou la danse. Elle sera ouverte au travail de recherche des étudiants dans ces domaines”, détaille Sophie Huvet, la directrice de l’association Hip Hop Évolution. Outre une partie administrative, une autre sera consacrée à la restauration. “Elle coupera la partie artistique et le village ACM (accueil collectif de mineurs) en contrebas. Mais les artistes pourront être amenés à faire des ateliers au village.”

Pas que de l’urbain

Le projet doit accueillir autant les artistes que les jeunes habitués ou les écoliers. “On a fait des ateliers avec des jeunes de 15 ans et posé la question de savoir ce qu’ils veulent », récapitule la directrice. “Ce qui n’est pas toujours facile. Ils nous disent tout le temps qu’il n’y a rien. Mais quand on leur demande, ils ne sont pas forcément capables de dire ce dont ils ont besoin.”

La structure n’a pas vocation à accueillir que la musique urbaine ou contemporaine, elle reste ouverte à la musique traditionnelle. “La seule contrainte, c’est que le projet n’est pas destiné à accueillir du grand public”, prévient Sophie Huvet, qui se met à la recherche de financements du projet. Elle le voit davantage comme un lieu dédié à la pratique et à la création dans le domaine de la danse, la musique et les arts du cirque. Un rôle que l’association Hip hop tient depuis maintenant douze ans sur l’île aux parfums.

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Profitant des vacances scolaires, le festival a fait le plein jusqu’à vendredi et samedi, soirées de la Battle of the Year.

 

La Battle of the Year, clou du spectacle du festival

Ce vendredi à Ongojou et samedi à Mamoudzou, le festival Hip Hop Évolution prend fin avec la Battle of The Year, après dix jours d’événements. Vendredi soir, ce sont les qualifications en individuel. Seize garçons s’affrontent pour déterminer qui sera le meilleur “bboy” de Mayotte. Côté filles, elles sont huit à prétendre au titre de meilleure “bgirl”. Le lendemain, au gymnase de Cavani, ce sera le tour des crews de rentrer en piste. Neuf équipes de huit à dix danseurs y prennent part. Les vainqueurs pourront concourir ensuite au Battle of the Year France à Montpellier (Hérault), les 14 et 15 mai.

Ils seront départagés à Mayotte par cinq danseurs renommés. Le Franco-algérien Lilou et le Hollandais Menno font partie par exemple des meilleurs danseurs mondiaux. “Ce sont des athlètes Red Bull”, explique Thomas Raymond, le créateur de Battle of the Year France. “Ils font beaucoup pour le développement du breakdance en Afrique.” Karima, l’une des pionnières du breakdance en France et déjà venue à Mayotte, les accompagne, tout comme le Français Jey et le danseur kényan Drift.

Vendredi 11 mars, à 19h, à la Maison pour tous d’Ongojou. Entrée libre. Samedi 12 mars, à 18h30, au gymnase de Cavani, à Mamoudzou. Tarifs : 10 euros pour les adultes, 5 euros pour les 12-15 ans, gratuit pour les moins de 12 ans.

En Petite-Terre aussi la maison départementale pour les personnes handicapées ouvre ses portes

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Ce mercredi 9 mars avait lieu la signature d’une convention entre la maison départementale pour les personnes handicapées (MDPH) et la Maison France Services de Dzaoudzi-Labattoir. Un document paraphé par le vice-président du Département chargé des solidarités, de l’action sociale et de la santé, Madi Moussa Velou, et le président de la communauté de communes de Petite-Terre, Saïd Omar Oili, qui doit permettre une meilleure prise en charge des personnes en situation de handicap.

“Personne n’est à l’abri du handicap”, affirme le président de la communauté de communes de Petite-Terre, Saïd Omar Oili. En effet, selon l’institut national de la statistique et des études économiques, 2.750.000 personnes souffrent en France d’au moins une limitation fonctionnelle, dont 420.000 qui ont aussi une reconnaissance administrative, 420.000 qui déclarent également un handicap ressenti, et 730.000 qui cumulent les trois formes de handicap. “Du jour au lendemain, tout peut basculer… C’est pourquoi nous prenons l’engagement de prendre en charge chaque personne en difficulté”, explique Saïd Omar Oili. Avec la signature de cette convention, une permanence hebdomadaire de la maison départementale pour les personnes handicapées (MDPH) au sein de la Maison France Services de Dzaoudzi-Labattoir voit le jour.

Accueillir, informer, accompagner

Si les accès à destination des personnes à mobilité réduite se multiplient en Hexagone depuis plusieurs dizaines d’années, beaucoup de citoyens mahorais vivent encore un véritable parcours du combattant. Afin de bénéficier d’un accompagnement et d’aides personnalisées, les Petits-Terriens pourront dorénavant se rendre au guichet de Dzaoudzi-Labattoir à la rencontre du personnel de la MDPH. “Cela va constituer un gros changement”, se réjouit El-Moute Saïd, chargé de mission suivi et projet au sein de la MDPH de Mayotte. “Tous les jeudis, j’assurerai l’accueil des personnes souhaitant déposer un dossier de demande ou de renouvellement de prestations, mais aussi connaître l’avancement de celui-ci”, précise-t-il.

“Avoir une société plus juste”

À Mayotte, l’équipe pluridisciplinaire de la MDPH dispose d’une équipe de trente-cinq agents. Avec un siège à Mamoudzou, la structure bénéficie dès à présent d’une permanence en Petite-Terre et bientôt d’une antenne à Dembéni. “La MDPH Mayotte, c’est 120.000 dossiers, dont 2.000 déposés chaque année, mais ce n’est pas suffisant. Nous devons aller vers nos concitoyens pour leur assurer une prise en charge optimale. Prochainement, une équipe et un bus mobile devraient voir le jour pour accéder aux quartiers les plus reculés de l’île”, détaille Madi Moussa Velou, vice-président en charge des solidarités, de l’action sociale et de la santé au sein du conseil départemental. Un avis partagé par Saïd Omar Oili. “Personne ne doit être exclu. Nous devons avoir une société plus juste. Vivre avec dignité est un droit.” Un partenariat vertueux donc entre le Département et la communauté de commune de Petite-Terre pour un objectif commun : être au plus près de la population.

Les dix recommandations de l’UICN pour lutter contre le trafic d’espèces sauvages

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Du 7 au 11 mars 2022 à Lyon se tient la 74ème session du comité permanent de la convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES). Pour l’occasion, le comité français de l’union internationale pour la conservation de la nature (UICN) propose dix recommandations pour lutter contre le trafic d’espèces sauvages en France.

“Considéré comme la quatrième activité de criminalité transnationale organisée la plus lucrative au monde, le trafic illégal d’espèces animales et végétales apparaît aujourd’hui comme l’une des principales causes de leur disparition”, explique le comité français de l’union internationale pour la conservation de la nature (UICN) dans un communiqué. Estimée entre 7 et 23 milliards de dollars par an selon  les données d’Interpol et du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE), la valeur financière générée par ce trafic mondial est considérable.

Une particularité française

Avec ses douze territoires ultramarins, la France abrite une biodiversité unique au monde. Des Antilles, en passant par le Pacifique et l’océan Indien, les terres françaises abritent pas moins de 1.889 espèces mondialement menacées. À Mayotte, 43% de la flore et 25% des oiseaux nicheurs pourraient bien disparaître. Dugong, crabier blanc, tortue imbriquée… Tous rejoignent peu à peu la liste rouge de l’UICN qui suit l’état de la biodiversité dans le monde.

Mais au pays des 1.200 fromages, on ne se contente pas d’exporter des productions laitières. La France s’impose comme l’un des principaux importateurs de produits issus d’espèces sauvages destinés au marché européen, et l’un des principaux points de sortie pour les exportations vers des pays hors l’Union européenne. “En 2018, les saisies de spécimens CITES au sein de l’UE correspondaient à une valeur marchande de 2.3 millions d’euros, montant faible au regard de la réalité des trafics”, rappelle le comité français de l’UICN.

Dix recommandations, un objectif

Face à ces enjeux de taille, l’UICN a décidé de se retrousser les manches, de proposer des mesures concrètes et d’agir contre les trafics d’animaux sauvages en 2022. Mais alors quels sont ces dix commandements ? “Réhausser les sanctions des délits se rattachant au trafic d’espèces, en les ajustant sur celles prévues en matière de trafic de stupéfiants ou d’armes”, “encourager les procureurs et les juges, lorsque les conditions sont remplies, à requérir et à prononcer des peines complémentaires, et notamment celle de la confiscation des biens ayant servi à commettre l’infraction”, ou encore, “inscrire dans le droit international aérien la responsabilité légale du transporteur pour sa cargaison une fois qu’il a accepté la lettre de transport aérien (LTA) de l’expéditeur ou du passager et procédé à l’embarquement de ses marchandises ou bagages”, telles sont les pistes abordées par l’UICN à l’occasion du 74ème session du comité permanent de la convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES). De plus, Maud Lelièvre, la présidente du comité français de l’UICN, a annoncé le lancement d’une “campagne de communication” afin de sensibiliser les voyageurs aux enjeux et aux conséquences du trafic d’espèces. Un projet lancé cet été et porté par “Air France et le Groupe ADP à destination des passagers”.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes