Accueil Blog Page 387

Dahalani M’Houmadi : « Mlézi Maore restera ma plus belle expérience professionnelle »

-
dahalani-mhoumadi-mlezi-maore-belle-experience-professionnelle

Après trois ans de bons et loyaux services, le directeur général de Mlézi Maore, Dahalani M’Houmadi s’apprête à quitter ses fonctions. Un départ qui arrive alors que l’association vient de fêter, le mardi 28 juin, sa vingtième bougie. Retour sur son engagement et ses ambitions pour la structure, mais aussi sur les difficultés rencontrées et sur la suite de sa carrière professionnelle.

C’est le cœur lourd, mais le sentiment du devoir accompli que Dahalani M’Houmadi, le directeur général de Mlézi Maore, annonce quitter ses fonctions à la fin du mois. Non sans une pointe d’émotion, il laisse derrière lui une association qui vient de souffler sa vingtième bougie ! « Elle a démarré à deux-trois… Aujourd’hui, elle compte plus de 650 salariés ! Cela montre bien l’engagement, l’investissement et l’implication d’hommes et de femmes dans la lutte contre toutes les formes d’exclusion », félicite Dahalani M’Houmadi, avant d’adresser un hommage particulier au sénateur Thani, « qui a ouvert le bal », et à Roukia Lahadj, « qui a pris le relais et qui a poursuivi le dynamisme enclenché » pour continuer à œuvrer dans tous les domaines, que ce soit la jeunesse, le handicap, les solidarités, l’insertion, ou encore l’accès aux soins.

Si le chemin parcouru est sans aucun doute flatteur, Dahalani M’Houmadi ne se cache pas derrière   ces bons résultats. À l’instar de nombreuses organisations privées et publiques, Mlézi Maore souffre d’un déficit de recrutement afin de faire tourner sa soixantaine d’établissements et de services. « Nous avons plus d’une centaine de postes à pourvoir. » Notamment dans le domaine médical (des médecins, des généralistes, des spécialistes) et dans le paramédical (des infirmiers, des psychologues, des psychomotriciens). Plus étonnant, le secteur social et éducatif (éducateurs spécialisés, assistants sociaux) subit le même sort, « ce qui n’était pas le cas il y a encore quelques années ».

La formation : un travail de longue haleine

Le défaut de la formation locale reste le gros point noir aux yeux de celui qui est encore directeur de Mlézi Maore pour quelques semaines. « La plupart des salariés diplômés arrivent de l’extérieur : de métropole, de la Nouvelle-Calédonie, de Belgique, de la Suisse… » S’ils apportent leurs expertises et leurs expériences, leur présence sur le territoire se limite malheureusement en moyenne à deux ans. « Quand ils partent, nous nous retrouvons avec des trous dans la raquette si nous n’avons pas anticipé ! » Face à ce constat, Dahalani M’Houmadi insiste sur la formation des locaux dans tous les métiers éducatifs et paramédicaux. Malgré la crise de la vocation, en raison de conditions de travail difficiles et d’un salaire relativement peu élevé, les Mahorais « ont envie de bosser dans notre secteur », assure-t-il. Toutefois, il faut savoir prendre son mal en patience puisque cela prend entre un et trois ans pour les rendre opérationnels. « Nos partenaires financiers et nos autorités de tutelle deviennent de plus en plus exigeantes et elles ont raison ! »

Pour remédier à cette problématique sur le long terme, Mlézi Maore travaille en étroite collaboration avec l’antenne mahoraise de l’institut régional du travail social de La Réunion. Actuellement, l’association compte une promotion de dix salariés pour devenir chef de service et une autre du même nombre, en alternance, pour sortir des conseillers en économie sociale et familiale. « Il en faudrait cinquante », admet Dahalani M’Houmadi, conscient que les besoins sont supérieurs. « Il faut donc démultiplier ce travail engagé. » Parmi les pistes engagées, il retient la solution du distanciel pour aller « chercher la compétence là où elle se trouve tout en restant sur place ».

Trois grandes réussites

La professionnalisation des salariés est sans aucun doute la grande fierté du directeur sortant, qui en a fait partir dix sur des formations d’encadrement, qui en a accompagnés quarante sur des fonctions éducatives via la validation des acquis de l’expérience et qui a démarré des formations qualifiantes en apprentissage pour une vingtaine d’autres. « Ça c’est fort car cela nous permet de préparer l’avenir ! » L’autre belle réussite de Dahalani M’Houmadi est l’ouverture du pôle insertion et vie sociale, car il a permis d’ouvrir l’école de la deuxième chance, l’auto-école sociale et solidaire, en attendant le garage solidaire au mois de septembre, mais aussi de lancer de nouveaux chantiers d’insertion comme le maraîchage. « Cela permet à des personnes éloignées de l’emploi d’avoir accès à une rémunération et d’aboutir par la suite à un emploi pérenne. » Pour terminer, la plateforme de soutien à la vie associative permet d’épauler les petites structures locales à monter en compétences dans leurs domaines de prédilection, tels que la culture, la jeunesse, la parentalité, le sport. « Nous ne pouvons pas tout faire tout seul. Nous avons tendance à dire qu’il faudrait dix Mlézi Maore à Mayotte… C’est une première réponse ! »

« Je regarde Mayotte dans une partie centrale de ma tête »

Ne lui reste plus qu’à passer la main, après trois années de bons et loyaux services. « Je suis venu dans un environnement que je ne connaissais pas personnellement, c’était un super challenge et une très belle maison. Ici, nous avons les moyens de nos ambitions », résume celui qui se réjouit d’avoir pu contribuer au développement du 101ème département. Désormais, Dahalani M’Houmadi se projette vers la métropole où il rejoint l’administration, toujours « au service de l’intérêt général ». Un nouveau défi personnel pour savoir s’il se sent capable de se remettre en question. Pour autant, il ne compte pas balayer d’un revers de la main « ma plus belle expérience professionnelle ». Au contraire : « Je garde Mayotte dans une partie centrale de ma tête et dans ma tête. Je serai un défenseur de ses intérêts et un ambassadeur de toutes les pépites du territoire, que ce soit ici ou à l’extérieur. » Bon vent et marahaba !

Ben Issa Ousseni garde le cap

-
ben-issa-ousseni-garde-le-cap

Déjà présent au sein de la précédente mandature, Ben Issa Ousseni est, depuis un an, le nouveau président du Département de Mayotte. Conscient du caractère de plus en plus urgent des projets à mener pour la population du 101ème département français, le conseiller départemental de Tsingoni garde la tête froide, les pieds sur terre, et la main besogneuse.

Flash Infos : Voilà un an que la nouvelle mandature a été élue au sein du conseil départemental. Quel bilan tirez-vous de cette première année passée à sa présidence ?

Ben Issa Ousseni : Je crois pouvoir dire que nous n’avons pas chômé. Refonte des délégations, des commissions thématiques, protocole d’accord partenarial sur les transports, mise en place de visites cantonales, création du premier lieu d’accueil enfant-parent… Ce sont quelques-unes des premières mesures que nous avons prises. Nous avons adopté à l’unanimité notre projet pour Mayotte avec plusieurs mesures phares qui vont de la gratuité de la barge piétonne que nous mettrons en place, d’une aide aux communes pérennisée et renforcée au développement significatif des modes de transports. Nous voulons également porter à 20% du territoire la place de la forêt et des zones naturelles préservées.

FI : La mandature précédente (2015-2021), emmenée par Soibahadine Ibrahim Ramadani, n’a pas su mener à bien de nombreux « grands projets » considérés comme essentiels pour la vie quotidienne des Mahoraises et Mahorais, certains d’entre eux datant de plusieurs décennies. Quelles premières pierres de ces chantiers la majorité a-t-elle déjà posé, ou s’apprête-t-elle à poser ?

B.I.O. : Je suis moi-même issu de la majorité précédente et, même si nous incarnons un large renouvellement, je ne critiquerai pas le travail considérable qui a été accompli sous la mandature précédente et auquel j’ai contribué dans le domaine économique. Pour autant, nous comptons essayer de mener à bien des chantiers emblématiques comme le bassin olympique de Kawéni, le centre de formation des sportifs de haut niveau à Chirongui, pour n’en citer que quelques-uns pour les Jeux des Îles 2027, mais aussi et surtout pour la pratique du sport au quotidien. Nous aurons bien sûr besoin d’un signal fort du gouvernement et de l’État pour y parvenir. En termes de méthode, comme nous le faisons pour le stade de Cavani, nous multiplions les réunions avec les entreprises et les acteurs du chantier pour créer les conditions d’y parvenir dans les délais.

FI : Lors de la campagne pour les élections législatives, de nombreux candidats ont réclamé le statut de Département – Région pour Mayotte. Est-ce l’un de vos souhaits, et comment comptez-vous vous y prendre pour gagner ce nouveau statut ?

B.I.O. : Bien sûr, il figure clairement dans notre projet de mandature. Cet objectif vise à réellement hisser notre collectivité à son niveau réel de responsabilité pour la construction de notre territoire en infrastructures et équipements indispensables à son plein essor. Il y aura incontestablement du lobbying à opérer auprès du nouveau gouvernement pour atteindre cet objectif qui nous mette à niveau pour demain.

FI : On observe justement, après les campagnes présidentielle et législative, une défiance de la population de l’île vis-à-vis de la majorité et des élus locaux. Comment, à votre échelle, pouvez-vous ramener de la confiance chez ces Mahoraises et Mahorais ?

B.I.O. : Cette défiance n’est pas propre à Mayotte, loin s’en faut, même si sur notre île, les élections locales passionnent la population. La confiance repose, à mon avis, sur deux facteurs clés : être capable de dire ce que nous ferons, et surtout de faire ce que nous disons. Tenir nos engagements dans la mesure de nos moyens. Et parler, à l’échelle des élus de Mayotte, d’une seule et même voix. C’est une attente forte de nos concitoyens au-delà des appartenances politiques. Agir ensemble pour Mayotte.

FI : Pour agir ensemble, il faut compter sur les élus de l’opposition. Comment jugez-vous leur travail au sein des assemblées ?

B.I.O. : Notre projet pour Mayotte a été, je le disais, adopté à l’unanimité. C’est l’illustration que, lorsqu’on parle d’un plan d’action, d’un programme pour la population, nous sommes capables de nous rassembler. Parce qu’il en va de l’intérêt général pour Mayotte et sa population. Je pense qu’il est sain, dans une démocratie, qu’il y ait une majorité et une opposition. Mais personne ne se plaindra que nous travaillions en bonne intelligence sur des projets qui vont, me semble-t-il, dans le bon sens.

FI : Il vous reste six ans à la tête du Département. Quelles sont les lignes directrices de la majorité pour la suite de ce mandat ?

B.I.O. : Nos orientations sont claires : réduire progressivement les embouteillages en combinant des mesures immédiates, de moyen et de long terme, pouvoir s’appuyer sur le futur schéma d’aménagement régional pour en faire un outil partagé de développement du territoire, contribuer à la coproduction de sécurité pour tous en proposant un véritable pacte collectif, entre l’État, les collectivités, la justice et l’éducation, avec des engagements réciproques, ou encore simplifier le parcours de l’usager, faire de l’économie bleue un levier solide de la croissance économique de notre territoire. Nous souhaitons aussi renforcer la culture de la connaissance : publications, archives départementales, salons et manifestations figurent également parmi nos engagements clés pour la population.

Gestion des déchets : Les sénatrices effarées par la situation à Mayotte

-
gestion-dechets-senatrices-effarees-situation-mayotte

En visite sénatoriale à Mayotte, Viviane Malet (élue de La Réunion) et Gisèle Jourda (Aude) planchent sur un rapport qui concerne la gestion des déchets dans les territoires ultramarins. Avec l’association Nayma, elles ont visité un chantier de ramassage dans la mangrove de Majicavo-Koropa et constaté l’ampleur du travail à réaliser dans le quartier Massimoni, vendredi après-midi.

« Je suis émue et surtout consternée. Je pense à l’avenir de ces jeunes qui sont là. » Vendredi après-midi, sur les hauteurs de Majicavo-Koropa, la sénatrice de l’Aude, Gisèle Jourda, peine à y croire. Une vallée remplie de déchets de toutes sortes et de carcasses de voitures traverse le quartier Massimoni. Le lieu a vu sa démographie explosée ces dix dernières années, sans que les aménagements ou la collecte de déchets ne soient réfléchis en conséquence. Résultat, quand la nuit tombe, les détritus continuent de s’accumuler sur des terrains ou dans les cours d’eau utilisés autant pour laver les véhicules ou le linge, que pour la cuisine. Les enfants qui y jouent n’y font même plus attention.

Venue déjà trois fois à Mayotte, la Réunionnaise Viviane Malet semble effarée, mais moins surprise par l’insalubrité. Les déchets en Outre-mer, sujet du rapport préparé par les deux femmes, elle connaît. Elle y a été confrontée en tant qu’élue sur son île, tandis que sa collègue de sénatrice beaucoup moins. « Je comprends les cris de désespoir des sénateurs Thani Mohamed Soilihi et Hassani Abdallah [N.D.L.R. elle siège au Sénat à côté du deuxième]. Ça m’amène à vouloir davantage les aider. C’est une question de salut public », estime la parlementaire à l’accent languedocien, smartphone à la main pour ramener un maximum d’images. Roukia Lahadj et Emmanuelle Martin, les directrice et vice-présidente de l’assocation Nayma, leur indiquent que le quartier devrait faire l’objet d’un futur chantier de collecte des déchets.

« On est la génération qui prend les choses en main »

Quelques minutes plus tôt, les deux sénatrices étaient pourtant plus enjouées sur le sable de la mangrove de Majicavo. Autour d’eux, une foule de jeunes visages, des salariés de Nayma, ramasse les morceaux de tissus coincés dans les racines. « Vous les recrutez comment ? » s’enquiert la sénatrice réunionnaise. « Pôle emploi, Croix rouge, mission locale », énumère Emmanuelle Martin, tandis que les sacs poubelles s’entassent peu à peu. Sur ce lieu nettoyé pourtant trois fois par semaine, près de 1.000 sacs de 100 litres ont été ramassés récemment en une seule journée. Malgré le retour à chaque fois des déchets via la rivière, la marée ou même par des dépôts sauvages, les salariés en insertion continuent leurs efforts comme si tout était normal. « On est la génération du plastique », s’excuse Viviane Malet, en tenant un sachet de lessive fréquemment retrouvé sur place. « On est la génération qui prend les choses en main », lui répond une jeune femme de 18 ans.

La sénatrice lui sourit. Pour que ces interlocuteurs comprennent le rôle de sa venue, elle leur explique le rôle du Sénat. « Mais le compte-rendu qu’on doit réaliser, c’est vous qui allez nous le donner. Parce que c’est vous les acteurs », conclut-elle en guise de motivation. « Ce que vous faites, vous le faites en adhésion avec les jeunes de l’Hexagone qui nettoient aussi les rivières. Vous n’êtes pas une particularité, vous êtes universels », renchérit sa consœur. Ne reste pas à les oublier au moment de faire le rapport au Sénat. Le lagon, les rivières, les mangroves et les forêts de l’île en ont cruellement besoin.

Une convention pour rapprocher les jeunes de Koungou du RSMA

-
convention-rapprocher-jeunes-koungou-rsma

Une convention de partenariat signée ce vendredi 1er juillet entre la mairie de Koungou et le régiment du service militaire adapté (RSMA) a pour ambition d’ouvrir une permanence mensuelle afin de permettre aux jeunes de la commune d’effectuer leurs démarches plus facilement. Un rapprochement qui devrait se généraliser à l’ensemble de l’île.

« Cette convention a tout son sens ! » Passé par les rangs du régiment du service militaire adapté aux débuts des années 2000, le maire de Koungou, Assani Saindou Bamcolo, a conscience de l’importance de bénéficier d’une telle structure sur le territoire, d’où sa satisfaction de parapher un tel document de partenariat ce vendredi 1er juillet. « Nous avons la volonté de nous ouvrir et d’aller vers les communes. Vous êtes les premiers à faire cette démarche, c’est assez emblématique dans la mesure où vous avez le plus important vivier de jeunes », renchérit le chef de bataillon Michaël, directeur des opérations.

Cette signature a pour ambition notamment d’ouvrir une permanence mensuelle au sein de la ville. Une aubaine sachant la distance entre Koungou et Combani, le lieu de villégiature du RSMA. « Certains intéressés n’ont pas les moyens de s’y rendre », confie le premier magistrat, qui se souvient avoir dû, à plusieurs reprises, emprunter personnellement le véhicule du centre communal d’action sociale (CCAS) pour les y conduire en temps et en heure.

« On peut atteindre de beaux postes »

Organisme d’insertion socio-professionnelle, le RSMA propose chaque année aux jeunes mahorais âgés de 18 à 25 ans environ 800 places au sein de ses 21 filières de formations, pour une durée de six à dix mois. « Cette expérience est un rattrapage de la vie », évoque en toute connaissance de cause Assani Saindou Bamcolo. « En passant par chez nous, on peut atteindre de beaux postes », répond le chef de bataillon Michaël. Un clin d’œil directement adressé au maire.

Ce rapprochement géographique doit également apporter une fluidité dans le traitement des dossiers, mais aussi « générer une habitude administrative auprès des jeunes » ! Et par la même occasion éviter une lassitude et une perte d’énergie inutile qui peuvent tout simplement aboutir à un abandon en plein milieu de la procédure. « En deux ou trois semaines, ils peuvent être retenus s’ils apportent toutes les pièces justificatives. »

Avec cette nouvelle permanence, les candidats potentiels se mettent toutes les chances de leurs côtés. « Je les appelle à répondre et à réaliser cette immersion très enrichissante. Je dois aussi transmettre le message que le RSMA est une réussite ! », insiste Assani Saindou Bamcolo. Et pourquoi pas donner quelques idées aux autres collectivités locales du département… C’est en tout cas le souhait du directeur des opérations. « J’espère que vous serez un exemple pour les autres maires afin que Mayotte y gagne à terme », conclut-il, impatient de voir cette convention faire ses preuves.

Inauguration de la première borne SMAE à Kawéni

-
inauguration-premiere-borne-smae-kaweni

Ce jeudi a eu lieu l’inauguration de la toute première borne de paiement de la société mahoraise des eaux à Kawéni au sein même de l’enseigne. Une initiative qui va permettre de faciliter le paiement des factures des usagers et de réduire la file d’attente.

Après des années de bagne pour régler ses factures au guichet, la société mahoraise des eaux vient enfin d’installer, jeudi dernier, la première borne de paiement. Dès à présent, les usagers peuvent se rendre sur place pour un paiement rapide. Projet datant de 2020, il a été repris il y a cinq mois par Mlamani Enrchidine, responsable service client. « Nous avons plus de 5.000 usagers qui viennent au siège payer leurs factures et ils subissent une attente interminable. La nouvelle borne va permettre de réduire une grosse affluence. » Un service disponible sept jours sur sept de 6h à 19h ainsi que les jours fériés.

Une interface EDM et SMAE en cours

Seule borne SMAE implantée sur le territoire, ce n’est que le début d’un développement numérique qui ne peut qu’être bénéfique pour les employés de l’entreprise ainsi que pour ses clients.  « Nous sommes sur une phase test. S’il s’avère que c’est concluant, nous avons le projet de mutualiser cela avec EDM qui a déjà installé plusieurs bornes sur l’ensemble du territoire », révèle-t-il. Une initiative qui va permettre aux usagers de se familiariser avec un outil numérique en toute autonomie et de payer à la fois leurs factures d’électricité, mais également d’eau.

Les pratiques culturelles questionnées par l’Insee

-
pratiques-culturelles-questionnees-insee
Loup Wolff, le directeur interrégional de l’Insee La Réunion-Mayotte.

Une étude sur les pratiques culturelles à Mayotte vient d’être rendue publique ce vendredi 1er juillet à 11h. Réalisée en 2019, elle est le fruit d’un partenariat entre l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), la direction des affaires culturelles (DAC) et le Département des études, de la prospective, des statistiques et de la documentation (Deps-Doc) du ministère de la Culture. Elle met en évidence des pratiques culturelles différentes de celles de la métropole, mais non moins riches. Explications.

Si l’étude des pratiques culturelles a déjà été réalisée dans l’Hexagone, elle a été déclinée en 2019 pour la première fois dans les Outre-mer. Il s’agit donc d’une étude inédite pour Mayotte dont les résultats n’ont été dévoilés que vendredi dernier à cause d’un retard dû à la crise sanitaire. L’Institut national de la statistique et des études économiques a fait appel à un prestataire privé qui a envoyé des enquêteurs sur le terrain afin de présenter le long questionnaire élaboré avec ses partenaires.

pratiques-culturelles-questionnees-insee
Amandine Longuet, la chargée d’études Deps-Doc.

2.000 coordonnées GPS ont été tirés au sort et 1.200 personnes habitant ces lieux ont accepté d’y répondre. « Cette sélection aléatoire nous a permis d’avoir un échantillon riche. Toutefois, nous vérifions que le hasard n’ait pas tapé à chaque fois dans les mêmes catégories socio-culturelles, d’âge ou de sexe. Quand c’est le cas, nous rééquilibrons avec des poids », confie Loup Wolff, le directeur interrégional de la zone océan Indien de l’Insee qui précise que, cette fois-ci, aucun rééquilibrage n’a été nécessaire car « l’échantillon était très représentatif ».

55% seulement des personnes vivant à Mayotte maîtrisent le français

Le premier grand thème du questionnaire concernait les langues parlées sur le territoire. 81% des personnes vivant à Mayotte sont locuteur d’au moins l’une des deux langues régionales que sont le shimaore et le kiboushi, contre 94% pour les natifs de Mayotte. Fait plus étonnant, seules 55% des personnes vivant sur le territoire affirment maîtriser le français. Ce pourcentage se justifie par la forte proportion de personnes nées à l’étranger et n’ayant pas eu la chance d’être scolarisés dans de bonne condition même une fois établis sur l’île aux parfums. Ce taux grimpe jusqu’à 75% pour les Mahorais nés sur le territoire. Les 25% restants symbolisent la faible scolarisation des personnes nées avant les années 80.

54% des habitants de Mayotte déclarent lire des livres

54% des habitants de Mayotte précisent avoir lu au moins un livre au cours de l’année 2019. C’est moins qu’en métropole (70%), mais plus qu’à La Réunion (42%). Cela s’explique par un fort taux de lectures religieuses en alphabet arabe. « Les statistiques autour de l’illettrisme se font toujours pour l’alphabet latin, mais certains habitants de Mayotte savent davantage lire l’alphabet arabe appris dans les écoles coraniques », indique le directeur de l’Insee. L’étude démontre en effet qu’un lecteur sur deux lisait des livres religieux à Mayotte.

6% des habitants de Mayotte ont une pratique théâtrale et/ou de danse

Malgré l’absence de théâtre sur le territoire, 6% des Mahorais s’adonnent toutefois à cet art pris au sens large. Il peut s’agir de troupes de théâtre amateur, très actives, ou de théâtre populaire local (le halé halélé). La danse a également été mise dans cette catégorie et, comme les danses populaires sont très prisées sur l’île au lagon, cette pratique a augmenté le taux. Les agents de l’Insee ont qualifié ce dernier « d’élevé » quand on le compare à ceux des personnes pratiquant ces arts en métropole ou à La Réunion.

33% des habitants écoutent de la musique quotidiennement

Seules 33% des habitants de Mayotte écoutent de la musique au quotidien contre 65% en métropole. Les goûts sont tournés vers les musiques de l’océan Indien (53%), les musiques traditionnelles (56%), les chansons de variété française (43%) et les musiques du monde (43%). Par ailleurs, les enquêteurs ont constaté le même phénomène qu’en métropole : le temps d’écoute de musique diminue avec l’âge.

28% écoutent quotidiennement la radio et 54% la télé

Le taux d’écoute de la radio est de la télé est bien moindre qu’en métropole : 28% et 54% à Mayotte contre 60% et 78% dans l’hexagone. Le temps d’heures d’écoute par jour est également bien inférieur et davantage de personnes à Mayotte déclarent préférer s’informer via les réseaux sociaux. Les goûts des Mahorais en matière de télé portent davantage sur les films et les séries indiennes que sur les émissions d’information.

Pour en savoir plus, le lecteur peut consulter la publication n°33 en ligne sur le site de l’Insee.

Onze élèves du collège K2 en immersion au commissariat de Mamoudzou

-

Une visite de 11 élèves de 3ème, en option classes défense et sécurité globales du collège K2 de Mamoudzou s’est déroulée le mardi 28 juin à 8h30, au siège de la direction territoriale de la police nationale. Cette rencontre visait à rencontrer le commissaire, Sébastien Halm, chef de la sécurité publique, et à découvrir les différentes unités de ce service, la police secours et la compagnie d’intervention.

Les collégiens, très attentifs et curieux, avaient préparé des questions à l’intention des policiers rencontrés. L’échange a été riche et prometteur. Cette année encore, il est à rappeler que les élèves de la CDSG se sont honorablement distingués puisqu’ils ont été remarqués lors du challenge rallye jeunes citoyens qui a eu lieu une semaine en avril dernier à La Réunion, réunissant une douzaine de collèges et lycées réunionnais et trois collèges de Mayotte (Dembéni, Petite-Terre, Kawéni 2). K2 et Boueni M’Titi ont remportés en équipe le deuxième prix général (première participation des Mahorais à un challenge qui en est à sa 6ème édition, le prix de la Légion d’honneur et le prix des Terres Australes et Antarctiques Françaises.

Fonds exceptionnel d’investissement Outre-mer : des dysfonctionnements persistants

-

En octobre 2016, la commission des finances du Sénat avait publié un rapport sur le fonds exceptionnel d’investissement Outre-mer (FEI), qui formulait dix recommandations. Cinq ans après, Georges Patient et Teva Rohfritsch, rapporteurs spéciaux, ont souhaité réaliser leur suivi, mais également analyser l’évolution du FEI sur la période 2016-2022.

Si cinq des dix recommandations formulées par les sénateurs ont été mises en œuvre et une est devenue sans objet, force est de constater que des dysfonctionnements importants persistent.

Ainsi, le FEI présente une importante sous consommation qui s’explique en large partie par la pratique de redéploiements, quasi systématiques à compter de 2019, pour financer des opérations d’investissement ne relevant pas de son domaine ou des dépenses supplémentaires apparues en cours de gestion, faisant du fonds une variable d’ajustement lors des arbitrages ministériels. Ces redéploiements ont été rendus possibles par des sous programmations en début de gestion alors même que les élus font part régulièrement de projets éligibles et prioritaires non retenus pour un financement par le fonds.

Par ailleurs, les critères de sélection demeurent peu transparents et les décisions de rejet ne sont ni notifiées ni expliquées aux collectivités territoriales. Le calendrier de sélection, très contraint, ne leur laisse pas le temps nécessaire à une préparation optimale des dossiers qu’elles souhaitent déposer. Dans ce contexte, les rapporteurs spéciaux formulent 11 nouvelles recommandations.

Des améliorations sont donc possibles et souhaitables pour que le FEI, outil indispensable, soit à la hauteur des enjeux et des besoins d’investissement considérables des territoires d’Outre-mer. Les rapporteurs saluent cependant la tenue de l’engagement du gouvernement d’allouer 500 millions d’euros au fonds durant le précédent quinquennat. Ce niveau de crédits, historiquement élevé, a permis de financer de nombreux projets utiles aux territoires et aux citoyens ultramarins.

Urbanisme : les habitants du Grand Nord invités à donner leur avis

-

Dans le cadre de sa compétence « Aménagement du territoire », la communauté d’agglomération du Grand Nord de Mayotte a souhaité engager une dynamique autour d’un projet de territoire. Le plan local d’urbanisme intercommunal – habitat et déplacement en est la traduction. Il viendra se substituer aux documents d’urbanisme actuels et propres à chaque commune dans une démarche globale et fédératrice sur l’ensemble des communes (M’Tsamboro, Bandraboua, Koungou et Acoua).

Élaboré en concertation avec les communes membres, l’ensemble des partenaires et les acteurs du territoire, le PLUi-HD constituera le nouveau document de référence. Il formalisera les règles d’utilisation du sol harmonisées à cette nouvelle échelle et s’attachera à proposer les conditions réglementaires d’un aménagement cohérent et opérationnel en matière de logement, de mobilité, d’environnement, d’étalement urbain, etc.

Le regard des habitants étant indispensable à la démarche, les élus communautaires invitent tous les administrés à venir échanger sur le diagnostic à travers quatre réunions publiques : le vendredi 1er à 15h à la plateforme de l’ancien plateau d’Acoua et à 18h sur la place du marché de Dzoumogné, mais aussi le samedi 2 juillet à 8h30 au foyer des jeunes de M’Tsamboro et à 15h à l’école maraîchers de Koungou.

Un panorama économique et social de la situation des femmes

-

L’institut national de la statistique et des études économiques et la préfecture se sont associés pour dresser un panorama économique et social de la situation des femmes à Mayotte, en comparaison avec celle des femmes vivant dans l’Hexagone.

Ce panorama sera publié le 5 juillet prochain sous la forme d’un dossier de 48 pages. Dans celui-ci, des analyses thématiques décrivent la situation des femmes dans le 101ème département et son évolution en matière de démographie et de situation familiale, de scolarisation et de formation, d’emploi et de santé. Les aspects relatifs aux violences et à l’insécurité qui les touchent font également l’objet d’un chapitre spécifique, de même que les aspects relatifs à la culture et aux loisirs.

La traversée de Koungou en circulation alternée pendant trois mois

-

L’achèvement des travaux de construction du mur de soutènement de la RN1 dans la traversée de Koungou à compter du 11 juillet va nécessiter, pour garantir la sécurité des usagers, une restriction de circulation. Un alternat à feu (ou manuel en tant que de besoin) sera mis en place, en continu (jour et nuit), sur la zone des travaux à partir de cette date pour une durée de trois mois.

Développement de Mayotte : « un défaut d’organisation lié à un défaut de collaboration »

-
developpement-mayotte-defaut-organisation-lie-defaut-collaboration
Pour Nicolas Péhau, le président des chambres régionales des comptes de La Réunion et de Mayotte, « il nous faut des gens bien formés qui veulent rester sur le territoire et qui donnent de la stabilité ».

Le rapport public thématique de la Cour des comptes et de la chambre régionale des comptes sur les plans de développement pour Mayotte a été présenté ce jeudi 30 juin à l’occasion de sa publication. En ligne de mire : les manquements des services de l’État et des collectivités locales qui ne parviennent pas apporter les solutions attendues par les Mahorais sur les plans sociaux, économiques et sociétaux.

« Les institutions locales – la préfecture, le rectorat, le Département – ne sont pas organisées pour jouer un rôle de pilote et mener à bien les projets de développement. » Le constat de Nicolas Péhau, le président des chambres régionales des comptes de La Réunion et Mayotte est implacable au moment d’évoquer, ce jeudi 30 juin, le rapport public thématique sur les plans de développement pour le territoire. L’idée est pourtant de mieux répondre aux défis de la démographie, de la départementalisation et des attentes des Mahorais.

developpement-mayotte-defaut-organisation-lie-defaut-collaboration
Taha Bangui, premier conseiller, s’est longuement attardé sur la situation du Département. Il en a profité pour évoquer le port de Longoni, la politique des ressources humaines et la gestion financière de la collectivité.

Avec une démographie multipliée par 12 en 60 ans (23.300 habitants en 1958, contre 256.518 en 2017), Mayotte recense aujourd’hui la plus forte densité de population de la France d’Outre-mer, en raison à la fois d’une croissance endogène très dynamique et d’une immigration clandestine élevée. Deux indicateurs qui démontrent la pénibilité à maîtriser les chiffres officiels, d’où le « désaccord avec l’État » affiché par la juridiction financière. « Comment peut-on mener une politique publique sans avoir une vision globale ? » s’interroge celui qui est en poste dans l’océan Indien depuis un peu moins d’un an.

Renforcer la lutte contre l’immigration clandestine

Aux yeux des Sages, la maîtrise de l’immigration est un préalable à la stabilisation du cadre socio-économique. « La réorganisation [des moyens] avec l’opération Shikandra a permis d’obtenir de meilleurs résultats », admet Vincent Launay, conseiller référendaire en service extraordinaire à la Cour des Comptes. Même s’il regrette que la lutte contre l’insécurité reste insuffisante. « Nous n’avons pas vu d’amélioration. » Sur ce volet-là, les magistrats proposent quatre recommandations : renforcer la capacité d’interception des kwassas via le prépositionnement d’un navire pivot au nord-ouest de Mayotte ; accentuer la sécurisation des actes relatifs à la police des étrangers ; mieux coordonner la lutte contre l’immigration clandestine par des réunions régulières entre le préfet et les ambassadeurs de France auprès des pays en provenance des immigrés ; associer le délégué du gouvernement au suivi du plan de développement des Comores.

Consolider l’action des pouvoirs publics

Si l’action des pouvoirs publics se concentre essentiellement sur cette thématique, d’autres retards se creusent en parallèle. « Nous sommes loin des standards dans le logement et l’éducation. Les institutions sociales peinent à répondre à la progression démographique », prévient Nicolas Péhau. Pour preuve, il manque 850 salles de classe sur l’ensemble du territoire… Et ce, malgré le déploiement de deux plans d’actions. Le premier dénommé « Mayotte 2025 » et annoncé en 2015, le second intitulé « plan pour l’avenir de Mayotte » et élaboré dans l’urgence en réponse à la crise sociale de 2018. L’un comme l’autre a « manqué de lisibilité et de hiérarchisation des actions ». « Des moyens sont alloués (exemple avec le montant d’1.3 milliard d’euros pour le contrat de convergence et de transformation), mais il y a eu un défaut de suivi alors qu’il faut s’inscrire dans la durée. » Selon le président des deux chambres, il faut « une stratégie partagée et générale avec une gouvernance stable » et « une comitologie pour tenir au courant de [leur] exécution ».

developpement-mayotte-defaut-organisation-lie-defaut-collaboration

Manque de maîtrise d’ouvrage et d’ingénierie

Si la structuration des services publics est effective, à l’image du rectorat et de l’agence régionale de santé de plein exercice depuis le 1er janvier 2020, la partie investissement est plus longue à mettre en œuvre, notamment dans certains domaines clés et structurants. « Quand vous touchez à l’eau et à l’assainissement, cela prend du temps. » Malheureusement, la rotation des cadres au sein des institutions étatiques ne facilite pas la tâche ! Conséquence : « il y a une rapide perte de mémoire de l’action conduite », indique Vincent Launay. Sans compter que « nous manquons de maîtrise d’ouvrage et d’ingénierie », ajoute Nicolas Péhau. « Il y a un besoin de se coordonner entre les différents acteurs et d’élaborer une stratégie commune. Il faut que tout le monde se parle et tire dans le même sens. »

Le Département n’est pas en reste, entre les problèmes de communication avec le délégataire du port de Longoni, la maîtrise houleuse de ses effectifs – « les dépenses de fonctionnement augmentent progressivement », assure Taha Bangui, premier conseiller – et la dépendance vis-à-vis des dotations de l’État. Pis encore, la collectivité affiche toutes les peines du monde pour porter ces projets. « Par rapport à son plan pluriannuel d’investissement d’un milliard d’euros entre 2017 et 2021, seulement 25% de la programmation a été exécuté. » Autant de freins auxquels s’ajoute le désordre foncier qui handicape fortement l’action publique. Son règlement ne progresse guère en dépit de la création en 2017 de l’établissement public foncier et d’aménagement de Mayotte.

En résumé, « il faut modifier le paradigme et changer le logiciel » pour la chambre régionale des comptes, qui a l’idée « d’être un espace un peu critique pour les obliger à réfléchir les uns avec les autres ». Comme ne cesse de le répéter Nicolas Péhau, Mayotte a « un défaut d’organisation lié à un défaut de collaboration ». Ainsi, il pousse tous les acteurs à se mettre en ordre de marche !

 

Six contrôles ouverts par la chambre régionale des comptes

Après avoir connu une activité limitée durant la crise sanitaire, la chambre régionale des comptes reprend son rythme de croisière. Après Bandrélé, la communauté de communes du Centre-Ouest et le syndicat mixte d’eau et d’assainissement de Mayotte depuis le début de l’année, elle prévoit de sortir très prochainement un rapport sur l’intercommunalité de Petite-Terre. « Nous avons actuellement six contrôles ouverts sur le territoire, dont Acoua et Bandraboua », confie Nicolas Péhau. « C’est autant qu’à La Réunion, nous rattrapons notre retard. » Petite particularité mahoraise : les Sages ont bien l’intention de mettre systématiquement l’accent sur les questions scolaires dévolues aux communes, comme les équipements, le périscolaire et la collation.

« Je pense que le regard du monde pourrait se tourner vers Mayotte »

-
regard-monde-pourrait-tourner-vers-mayotte
Augustin Andriamananoro est le directeur général de la présidence de Madagascar en charge des projets présidentiel.

Les relations entre l’île de Madagascar et sa voisine mahoraise continuent de se renforcer avec l’organisation des Ateliers de la coopération, ce jeudi. Une délégation malgache d’une dizaine de personnes était présente, dont le directeur général de la présidence de Madagascar, Augustin Andriamananoro.

Flash Infos : Quelle est la raison de votre présence aujourd’hui ?

Augustin Andriamananoro : Nous avions l’opportunité de poursuivre ce que nous avons initié en 2019 [N.D.L.R. Madagascar a été le premier à signer la charte stratégique de coopération décentralisée et d’action internationale]. Surtout depuis la signature récente des conventions entre les onze régions malgaches et Ben Issa Ousseni, le président du conseil départemental. Nous sommes à la recherche d’une méthodologie pour mettre en place des échanges.

FI : Que peut gagner Madagascar en nouant des relations avec Mayotte ?

A.A. : Il s’agit de constituer une force de frappe à l’échelle de l’océan Indien. Nous avons des opportunités pour aider dans le développement de la fibre optique où nous avons bien commencé. Il y a des partenariats économiques. Nous invitons les Mahorais à investir chez nous, notamment dans le domaine agricole. Cela créera de l’emploi sur l’île.

FI : A contrario, que peut apporter l’île aux parfums à votre pays ?

A.A. : Mayotte à beaucoup à offrir, de par sa situation dans le canal du Mozambique. Je pense que le regard du monde pourrait se tourner vers l’île. Je le rappelle, nous sommes ici aux portes de l’Europe, c’est un département français. Nous parlons de nouvelles routes de la soie, mais Mayotte est à proximité des pays émergents que sont ceux de l’Afrique de l’Est. En 2050, il y aura plus de 800 millions de personnes dans cette région du monde.

FI : L’idée d’assurer une souveraineté alimentaire semble provoquer un intérêt mutuel.

A.A. : Oui, ce n’est pas normal aujourd’hui que les produits soient achetés sur le marché de Rungis, près de Paris, alors qu’ils sont à 300 kilomètres de là, sur les côtes malgaches. Nous avons plus de 500.000 hectares arables, nous faisons du local, des produits bio.

Des premiers ateliers qui en appelleront d’autres

L’évènement de ce jeudi avait pour vocation de réunir tous ceux intéressés par des liens avec Madagascar, à savoir les élus, les partenaires économiques et les associations. Plusieurs tables rondes ont permis d’affiner les échanges en fonction des thèmes, qu’ils soient sportifs, économiques, culturels, sanitaires ou sociaux. Bibi Chanfi, cinquième vice-présidente en charge du développement économique et de la coopération décentralisée, indique : « Le but de cette journée est de donner un cadre à cette coopération initiée par l’ancienne présidence du conseil départemental. Nous devons dorénavant pérenniser les actions. Je pense par exemple à l’autosuffisance alimentaire avec la guerre en Ukraine et l’inflation que les Mahorais connaissent ».

Ces ateliers seront amenés à se reproduire, notamment avec les nouveaux pays rentrant dans cette coopération. C’est le cas du Mozambique, qui a signé une convention avec le conseil départemental de Mayotte le mois dernier. La Tanzanie devrait suivre, affirme la vice-présidente du Département.

Yes Ko Green, premier festival éco-responsable à Mayotte

-
yes-ko-green-premier-festival-eco-responsable-mayotte
Ibrahim Moussa, volontaire en service civique et Ali Zoubeir Ben, médiateur de l'association Yes We Can Nette, à la galerie marchande du Baobab ce mercredi 29 juin pour informer les grands comme les petits du festival Yes Ko Green.

Le premier festival éco-musical gratuit et ouvert à tous est organisé ce samedi 2 juillet de 9h à 19h au M’haju à Bandrélé. Une pléiade d’artistes ainsi que des structures environnementales seront de la partie. Ce mercredi, dans la galerie marchande de Baobab, l’association Yes We Can Nette est partie à la rencontre de la population pour promouvoir l’événement Yes Ko Green.

Premier festival durable sur le territoire Mahorais, le festival Yes Ko Green qui aura lieu ce samedi 2 juillet a pour but de sensibiliser la population mahoraise aux problématiques de notre temps et de notre île. En marge de l’événement, les volontaires en service civique de l’association Yes We Can Nette se sont rendus à la galerie marchande du Baobab afin d’en faire la promotion. Se tenant aux extrémités des escalators, ils ont remis un flyer aux particuliers pour les inciter à prendre part à cette journée. Un mode de communication responsable.

yes-ko-green-premier-festival-eco-responsable-mayotte
Les deux membres de l’association ont distribué des flyers pour informer de l’évènement qui aura lieu ce samedi 2 juillet.

Association éco-solidaire, Yes We Can Nette s’attache depuis 2016 à envoyer des messages fort afin d’encourager la prise de conscience des habitants sur la surconsommation qui est la cause de la production massive de déchets. « Nous sommes là aujourd’hui pour informer les grands comme les petits du festival en mettant en avant une communication dans un objectif de développement durable. C’est le premier festival éco-musical qui réunira différents artistes et associations », déclare Ibrahim Moussa, volontaire en service civique. Grâce aux différentes opérations menées en amont, les organisateurs attendent environ 300 visiteurs.

Un programme riche et convivial

L’objectif de cette journée est de permettre aux uns et aux autres « d’être acteur dans son environnement et de montrer que l’écologie peut rimer avec action dans la joie et la musique ». Le festival proposera 22 stands éco-interactifs, un forum où tout à chacun pourra poser ses questions ainsi que des réalisations de projet en direct. « Beaucoup de personnes à Mayotte ne savent pas ce qu’est l’écologie, voilà pourquoi nous avons décidé d’organiser cet événement », affirme Ali Zoubeir Ben, médiateur de l’association Yes We can nette. Le jour J, Jan Papajan, Sano et Zig Zag, peintres et graffeurs mettront en lumière cette thématique.

 

Un programme bien chargé

Cette fête durable, familiale, ludique et musicale sera très dense avec un programme bien chargé. Quatre espaces sont prévus pour cette journée. La scène sera partagée entre les représentations des artistes Ota, Démo, Hadj MC, Binghi Jéh, Staco, Socla, Nidou, Annice,  Wubani Spirit et les interventions éducatives des associations. Le village sera sous forme de stands participatifs (institutionnels, associatifs et artisanaux). Le forum rassemblera différentes tables rondes et des débats seront ouverts sur la thématique du développement durable avec comme présentateurs Ali Madi et Nailane Attoumane Attibou. La première débutera de 10h30, la seconde à 12h30 et la dernière à 14h45. Et enfin, les actions se déclineront sous plusieurs formats, notamment avec la construction d’un igloo en bambou, la replantation de palétuvier pour reconstruire la mangrove, la confection de pépinière et la présentation de Trash Spotter qui est une application de lutte contre les déchets.

Les séniors à la découverte des archives départementales de Mayotte

-
seniors-decouverte-archives-departementales-mayotte
Mohamed Maliki, directeur adjoint des archives départementales de Mayotte.

Le conseil départemental et le centre communal d’action sociale de Mamoudzou ont organisé ce jeudi 30 juin une visite des archives départementales pour les séniors. Six personnes, âgées d’une soixantaine d’année en moyenne, dont une majorité de femmes, ont été sélectionnées pour cette visite inédite au sein d’une structure qui privilégie d’ordinaire davantage la jeunesse.

« Nous organisons toujours des visites des archives pour les jeunes alors, cette fois, nous nous sommes dit : pourquoi ne pas en organiser aussi pour les personnes âgées ? », dévoile Mohamed Maliki, le directeur adjoint des archives départementales de Mayotte. Epaulées par le centre communal d’action social de Mamoudzou, les responsables des archives ont donc invité cinq femmes et un homme, âgés en moyenne d’une soixantaine d’année, à venir visiter le bâtiment. « Nous leur avons également expliqué nos missions, l’importance des documents conservés et aussi précisé qu’ils pouvaient venir les consulter dès qu’ils le désiraient. »

Une sélection d’archives susceptibles d’intéresser les personnes âgées ont été choisies par les responsables. « Nous leur montrons les archives cadiales écrites en shimaore et transcrites en alphabet arabe ainsi que des documents iconographiques anciens, type cartes postales, dans lesquels ils peuvent retrouver les paysages et les bâtiments qu’ils ont connus autrefois », explique Mohamed Maliki. « Nous allons également leur montrer l’ouvrage qui a servi de base juridique aux différents cadis pour rendre la justice ainsi que « Le traité de Mayotte » dans sa version arabe. Autant de documents qui peuvent parler à ceux qui ont connu l’île autrefois », précise quant à lui, Inssa de Guizijou, historien et archiviste bien connu sur l’île.

Des séniors ravis de l’initiative

« Je suis contente qu’on m’ait fait venir, car j’avais toujours entendu parler des archives départementales, mais je ne savais pas où c’était », confie Chamsia Salim, l’une des rares séniors à parler français. La visite s’est d’ailleurs intégralement déroulée en shimaore afin qu’aucun problème de compréhension ne vienne entraver la découverte des missions de la structure. Chamsia confirme également que les documents montrés le matin-même lui ont permis de replonger avec une certaine nostalgie dans une Mayotte oubliée par la jeunesse, mais toujours présente dans les souvenirs et le cœur de ceux qui l’ont connue autrefois.

Une fête de fin d’année pour faire parler de l’école primaire Doujani 2

-
fete-fin-annee-faire-parler-ecole-primaire-doujani-2
Les élèves ont réalisé des spectacles de danse, théâtre et cirque préparés toute l’année sous l’égide de leurs professeurs.

L’école primaire Doujani 2 a organisé une grande fête de fin d’année ce jeudi 30 juin avec l’ensemble de ses élèves. C’est sous un chapiteau et avec une sonorisation quasi professionnelle que les enfants ont montré leurs spectacles devant une foule de parents fous de joie.

« Nous école est toujours oubliée par les instances qui organisent des évènements. J’avais envie de démontrer aux gens, grâce à ce spectacle, que les enfants de Doujani aussi sont capables de faire de belles choses », déclare Germain Razafindralambo, le directeur de l’école Doujani 2. « Nous ne sommes pas juste une prison de quatre murs, il peut se passer autre chose dans l’école, comme des évènements créatifs qui mènent à une véritable satisfaction des enfants comme des parents », renchérit-il. Et en effet, les parents sont venus en grand nombre pour applaudir leurs enfants qui ont monté des spectacles de danse, de théâtre et même de cirque avec l’aide de leurs enseignants. Sous un beau chapiteau encore jamais vu au sein de cet établissement et sous les décibels d’une sonorisation quasi professionnelle, les 550 élèves de l’école ont montré leurs talents cachés. « Ce spectacle est porteur d’espoir, il démontre que les choses peuvent changer à Doujani », conclut le directeur, enthousiasmé par les performances artistiques des ses protégés.

Covid-19 : l’ARS invite les personnes les plus vulnérables à recevoir leur dose de rappel

-

À Mayotte, le variant Omicron circule de façon exclusive depuis le début d’année 2022. Si la situation épidémiologique reste stable, le caractère très contagieux du sous-variant BA.5 engage à faire preuve d’une extrême vigilance. À la date du 21 juin 2022, 49.7% de la population générale présente un schéma vaccinal complet à deux doses et seulement 15.4% a reçu une dose de rappel. Par ailleurs, les personnes de plus de 60 ans font partie des populations à risques et sont les plus susceptibles de développer des formes graves. À ce jour, 54% de cette tranche d’âge n’a pas encore bénéficié de leur dose de rappel.

Une vaccination ancienne contre le Covid ne garantit pas une immunité suffisante pour se protéger. Alors qu’une reprise épidémique modérée s’amorce en métropole, l’agence régionale de santé de Mayotte appelle les personnes les personnes âgées de plus de 60 ans, celles atteinte d’une pathologie à haut risque sans limite liée à l’âge (Trisomie 21, cancers ou maladies), celles présentant des pathologies facteurs de risque de forme grave (obésité, insuffisance respiratoire, cardiaque ou rénale, hypertension artérielle compliquée, diabète), et celles sévèrement immunodéprimées (VIH, cancer, hémopathie, greffe d’organe) à recevoir leur dose de rappel au plus vite. Celle-ci doit permettre de renforcer la protection contre les formes graves de la maladie et les décès.

La préfecture et l’ARS rappelle que Mayotte a traversé les dernières vagues Covid sans impact majeur sur la santé collective, et ce grâce à la vaccination d’une partie de la population. L’offre vaccinale reste conséquente sur le territoire et de nombreux centres de vaccination sont accessibles tous les jours.

Combinés à la vaccination, les gestes barrières sont des outils préventifs nécessaires dans cette lutte contre le virus. Et ce, plus particulièrement à l’approche des vacances scolaires, période pendant laquelle les échanges sont plus importants. Des gestes simples permettent de préserver votre santé et celle de votre entourage : lavez-vous les mains très régulièrement (avec de l’eau et du savon, ou du gel hydro-alcoolique) ; toussez ou éternuez dans votre coude ou dans un mouchoir ; saluez sans vous serrer la main, évitez les embrassades ; gardez une distance sociale et portez un masque, notamment en présence de personnes à risques.

Le CCAS de Dembéni parrainé avec celui de Saumur

-

Moudjibou Saidi, le maire de Dembéni, accompagné de deux de ses adjointes, Sitirati Mroudjae et Roukia Madi, a reçu ce lundi 27 juin Astrid Lelièvre, vice-président du centre communal d’action sociale SFR de Saumur et Carole Guiberteau, responsable du pôle action sociale de Saumur, en présence de Jean-René Boye, le directeur général des services de Dembéni et Ernestine Bakobog, représentante de l’union départementale des affaires familiales.

Dans le cadre du dispositif Design’ Palas porté par l’union nationale des CCAS financé par l’Europe, une action de parrainage a été mis en place entre les deux communes. La délégation métropolitaine s’est rendue à Mayotte pour mieux comprendre le texte local et mettre en place les outils adaptés pour mieux accompagner les bénéficiaires mahorais.

« Je suis très satisfaite de ce dispositif qui nous permettra non seulement d’échanger avec nos homologues en métropole dans l’optique de l’amélioration de l’accueil de nos publics, mais aussi d’offrir à notre personnel d’acquérir des connaissances qui leur permettront de proposer un service de qualité à la population de Dembéni. C’est à cela que se définit mon engagement pour un mandat de proximité », a affirmé Sitirati Mroudjae, également vice-président du CCAS de la ville.

Notification du marché pour la cuisine centrale de Kawéni

-

Après plus de neuf mois de travail, trois rendus graphiques et deux films différents, GTA Mayotte, mandataire du groupement AMA/EGIS OI/BE CLIC/ JNC SUD/ ACOUSTB/AFC/C&M/SOWATT/BIOCLIMATIF a été déclaré lauréat du marché global de performance le 24 mars dernier pour la construction de la cuisine centrale (8.500 repas jour), associée à plusieurs cuisines satellites et réfectoires à Kawéni. Un marché notifié le 29 juin. Il s’agit ici d’un projet de 27 millions d’euros en tranche ferme et de plus de 28 millions d’euros avec les tranches opérationnelle pour 4.180 mètres carrés de surfaces utiles.

Première édition des ateliers de la coopération internationale

-

Le conseil départemental organise pour la première fois les ateliers de la coopération internationale, ce jeudi 30 juin au parvis du cinéma Alpa Joe à Mamoudzou. L’événement sera donc axé autour de quatre ateliers, qui auront pour but de co-construire un réseau départemental sur la thématique de la coopération. Ils seront un lieu de partage d’expériences, et ils permettront de mutualiser et optimiser les moyens humains, matériels et financiers pour la mise en place de programmes opérationnels de coopération. L’accueil des participants aura lieu à partir de 8h30. L’ouverture officielle et les ateliers se dérouleront entre 9h et 12h. Une pause déjeuner est prévue avant une restitution des ateliers et une synthèse globale.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes