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« Les bateaux de l’espoir » remporte le prix du livre d’histoires des Outre-mer

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Le 14 mai dernier, le jury du prix du livre d’histoire des Outre-mer s’est réuni afin de délibérer autour d’une pré-sélection de sept ouvrages qui signalent tous la vivacité et la qualité de l’édition française. Les votes ont rapidement mis en lumière la publication de l’historien Éric Jennings, professeur à l’université de Toronto. « Les bateaux de l’espoir » aborde le départ de presque 5.000 hommes, femmes et enfants qui, en une année et demie à partir de mai-juin 1940, quittent Marseille pour les Antilles. Juifs, républicains espagnols ou antinazis, les visages anonymes se mêlent à d’autres plus connus tels le cinéaste Jacques Remy ou la romancière Anna Seghers. L’historien transforme le récit d’une fuite en un examen des rencontres entre plusieurs mondes, les liens créés et les peurs ou craintes qui en naissent.

Le jury a relevé un sujet parfaitement original, des chapitres audacieux et fondamentaux (négritude et surréalisme). Sous la plume de l’auteur, les Outre-mer sont traitées dans une vision centrale et non marginale de l’histoire.

Randonnée d’ascension du Mont Bénara par la forêt domaniale de Voundzé

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Depuis 1972, l’organisation des Nations Unies promeut la préservation de l’environnement le 5 juin. Partout dans le monde, des manifestations mettent en avant la protection et l’amélioration de l’environnement en vue d’approfondir la prise de conscience des problématiques environnementales.

À Mayotte, l’office national des forêts propose dans le cadre de la journée mondiale de l’environnement 2022 une randonnée guidée d’ascension du Mont Bénara par la forêt domaniale de Voundzé le samedi 4 juin. Difficulté : intermédiaire. Durée : 4h30. Le rendez-vous est fixé au début de la piste forestière de Mavingoni.

À cette occasion, les randonneurs pourront découvrir les forêts publiques mahoraises ainsi que les actions de gestion en faveur de la protection et la restauration des milieux forestiers. Les réservations sont obligatoires et sont gratuites. Attention, les places sont limitées.

Recommandations : se munir de chaussures de marche, d’un pantalon long, d’anti-moustiques, d’un chapeau, de crème solaire, d’eau et d’une collation.

La 7ème édition du Kariboom : « Un festival totalement inédit ! »

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Après une dernière édition en 2019, le festival Kariboom signe son grand retour les 4 et 5 juin prochains à M’Tsangabeach, dans la commune de Sada. Organisatrice de l’événement, l’association Atomix promet une révolution musicale et artistique, mais aussi de grandes nouveautés. Entretien avec le président, Jean-Philippe Moya.

Flash Infos : Après deux années d’absence, le festival Kariboom revient pour une 7ème édition les 4 et 5 juin prochains. Dans quel état d’esprit vous trouvez-vous à moins d’une semaine de l’événement ?

Jean-Philippe Moya : Effectivement, 2020 et 2021 ont été annulés à cause de la pandémie… Pourtant, nous avions prévu de faire venir des artistes belges et métropolitains. Nous étions sur les rails !

À la différence des précédentes éditions qui se déroulaient seulement sur une après-midi et une nuit, l’édition de cette année se tient sur deux jours. Nous avons mobilisé davantage de moyens techniques et humains, notamment en termes de bénévoles qui sont au nombre de 70. Raison pour laquelle, cela aurait été dommageable de ne pas exploiter et optimiser tous nos efforts dans l’organisation d’un « grand » festival sur l’ensemble d’un week-end ! Cette date des 4 et 5 juin est tombée sous le sens dès le mois d’octobre. Pour ce grand retour, nous avons voulu faire venir un gros plateau d’artistes : à titre d’exemple, nous payons plus de 14 billets d’avion.

À l’approche de l’échéance, c’est un mélange d’excitation, bien évidemment, mais aussi de stress parce que l’événement prend une tout autre ampleur au niveau organisationnel. Heureusement, nous pouvons compter sur une équipe soudée et efficace avec différents postes stratégiques (logistique, administration, décoration, etc.) pour se dispatcher les tâches. Nous sommes prêts !

FI : À la lecture de votre programmation, nous avons le sentiment qu’il s’agit d’une petite entreprise familiale… Comment vous organisez-vous en termes de préparatif au cours des mois précédents ?

J-P. M. : Au départ, ce sont surtout des entrevues en comité restreint entre les membres du bureau directeur… Un noyau dur de six personnes avec lequel nous commençons par choisir une date et réfléchir à la ligne artistique. Au bout de quelques mois de préparation, nous élargissons ce cercle en intégrant un staff composé d’une vingtaine de fidèles à Atomix qui prennent des responsabilités en amont. Puis nous continuons à procéder aux réajustements. Et au fur et à mesure que l’événement approche, nous peaufinons les derniers détails à raison d’une réunion hebdomadaire, voire tous les trois jours…

FI : L’ADN du Kariboom, c’est aussi l’aspect familial. De nombreuses animations se déroulent les journées pour que les parents puissent en profiter avec leurs enfants. En quoi ce volet-là est-il si important à vos yeux ?

J-P. M. : Historiquement, Atomix était une association d’art circassien. Puis la musique s’est greffée à partir de 2017. Dès le début, nous avons voulu associer les animations pour enfants afin de démocratiser l’accès à la musique électronique et de nous ouvrir au public familial et mahorais.

Le samedi après-midi reste consacré aux ateliers d’initiation aux percussions et aux instruments de la fanfare, de jonglage et de DJ ainsi qu’aux spectacles de danse africaine, de tissu aérien, de breakdance, de capoeira… L’idée aussi est de promouvoir des artistes locaux avec une musique plus éclectique. Une autre que ce que nous proposons. Ce moment plus « calme » permet aux visiteurs de venir s’amuser même s’ils n’apprécient pas forcément la Bass Music. Après, si derrière nous arrivons à les sensibiliser, c’est jackpot !

FI : Effectivement, dès la tombée de la nuit, la musique plus « engagée », marque de fabrique d’Atomix, fait son entrée sur scène. En tant que DJ, que pouvez-vous nous dire sur les artistes présents cette année ? Sur quels critères reposent vos choix de sélection ?

J-P. M. : La ligne directrice artistique reste l’électronique, et plus spécialement la bass house, la drum’n’bass, ou encore la techno, représenté par BADJOKES, Vici, BRK, Bellecour, Crystal Distorsion… Nous avons contacté leurs boîtes de production dès novembre 2021. Tous nos guest internationaux ont accepté de diviser par deux leur cachet par rapport à ce qu’ils touchent habituellement en métropole. Nous avons réussi à vendre la destination « Mayotte » avec des sorties en mer, des immersions avec les tortues, un hébergement paradisiaque avec piscine… Nous avons joué sur cette corde sensible !

Vous avez, dans ce milieu, le bouche à oreille fonctionne à merveille. Hélas, nous n’avons pas pu forcément répondre positivement à toutes les sollicitations, mais nous les gardons sous le coude pour les prochaines éditions. Aujourd’hui, plein de monde veut venir jouer ici !

FI : Quelles sont les nouveautés pour cette 7ème édition ? Aussi bien en termes de scénographie que d’activités ?

J-P. M. : C’est la toute première fois que nous aurons trois scènes en simultanée. La première spécifique pour le reggae, active de 14h au petit matin, s’appelle Doujah Sound, la seconde réservée à notre sound system (NeoM42, JP, Lili, Tchang Lanone) et la troisième, la main stage de huit mètres de haut et douze mètres de large, avec un effort non négligeable sur la décoration. Nous aurons une canopée avec un arbre artificiel de vingt mètres de diamètre en lycra tendu… Pour cela, trois techniciens du festival Hadra, la référence européenne sur ce type de structure, vient spécialement pour l’occasion avec leur matériel ! Ils vont même nous faire des formations sous forme de workshop pour renforcer les compétences de notre équipe déco.

En ce qui concerne les nouveautés du côté des activités, nous aurons deux châteaux gonflables en accès libre ainsi que des initiations à la voile grâce à un partenariat avec May Voile.

FI : Alors que le rendez-vous approche à grand pas, de quelle manière vous projetez-vous sur 2023 ?

J-P. M. :  Nous allons déjà voir si nous serons capables de tenir la route sur les deux jours. Si tout se passe comme prévu, nous en reparlerons dès le lendemain ! D’ici là, nous sommes focus à 100% sur la 7ème édition. Nous serrons les fesses (rires) !

FI : Pour le mot de la fin, que diriez-vous à ceux qui n’ont pas encore pris leur place ?

J-P. M. : Que cela va être un festival totalement inédit sur la durée et sur l’ambiance pendant 48 heures ! Les festivaliers auront la possibilité de camper sur site avec des douches et des sanitaires. Le site est immense donc le but est de pouvoir profiter de toutes les animations qu’elles soient musicales, artistiques ou visuelles. Notre jauge est à 1.000 personnes, voilà pourquoi les gens doivent prendre leur place maintenant… Alors n’attendez plus !

Bibliothèque de Cavani : où en sont les travaux ?

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Un espace extérieur est en construction pour accueillir prochainement des conférences et spectacles.

Voici plus d’un an et demi que la direction du livre et de la lecture publique, plus communément appelée « bibliothèque de Cavani » a fermé ses portes pour travaux. Intrigués par la longueur de ces derniers, Flash Infos s’est rendu sur les lieux pour comprendre ce qui retardait tant la réouverture de l’un des rares havres de culture de Mayotte.

C’est fin 2020 que la bibliothèque de Cavani a fermé ses portes. Construit il y a environ 20 ans, alors que Mayotte n’était pas encore département, le bâtiment ne répondait pas du tout aux normes de construction en vigueur en France. En proie à des infiltrations d’eau menaçant des circuits électriques vétustes, il était urgent de le rénover. Le conseil départemental a pensé que cette interruption obligatoire serait également l’occasion de moderniser les lieux afin d’en faire un espace numérique. Pour cela, il a investi 660.000 euros.

Une bibliothèque moderne et accueillante

Toutes les salles ont été intégralement refaites et la climatisation a été installée afin d’accueillir le public dans les meilleures conditions possibles. L’espace numérique a été agrandi et largement modernisé pour en faire une véritable salle multimédias. L’ambition de la collectivité est de rapprocher en termes de services des bibliothèques de l’Hexagone. Un espace extérieur a été ajouté pour accueillir des conférences, des séminaires et des spectacles en tout genre qui seront par ailleurs relayés en ligne. L’objectif est de faire de la bibliothèque un lieu de culture de proximité et de rencontres. La diffusion de films et l’organisation d’expositions seront également au programme de cette nouvelle bibliothèque.

Pour l’instant, les employés de la structure sont en train de trier et de plastifier les livres, dont un grand nombre sont encore dans leurs cartons. Le mobilier a été commandé, mais la livraison tarde à arriver. La connexion Internet est toutefois déjà opérationnelle, les bureaux des agents entièrement rénovés, repeints et munis de nouveaux équipements. Au vu de l’avancée du chantier, les responsables de la bibliothèque espèrent que cette dernière pourra rouvrir d’ici la fin de l’année 2022.

Un quartier en projet

Cette rénovation s’inscrit dans le programme « quartier en projet » du Département. Outre l’amélioration des services à la population, un gros travail a également été consenti avec les associations afin d’intégrer les jeunes à la vie du quartier. Le parvis de la bibliothèque était en effet souvent squatté par des bandes mal intentionnées. Selon les responsables, la situation se serait nettement améliorée, en tout cas en journée. Pour le moment, les horaires d’ouverture n’ont pas encore été choisis, mais les agents continuent de bûcher pour que tout soit prêt le jour de la réouverture. De nouveaux postes ont été créés pour améliorer la communication avec le public et faire en sorte qu’il soit au courant des évènements prochainement proposés.

La marque Marcel Séjour officiellement lancée jeudi soir

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Les m’biwis ont résonné ce jeudi soir à La Croisette pour fêter dignement le lancement de la marque Marcel Séjour.

Près d’un an après la signature du contrat liant l’artiste Marcel Séjour au commerçant Marcel Rinaldy, la marque utilisant le nom du célèbre artiste de l’île a été officiellement lancée jeudi 26 mai dernier. Un cocktail pour fêter l’évènement a été organisé au restaurant La Croisette en présence de nombreux officiels.

Qui à Mayotte ne connaît pas les œuvres de l’artiste peintre Marcel Séjour ? Ses tableaux représentant avec justesse et talent la réalité mahoraise ornent les murs de nombreux bâtiments publics et des expositions étaient régulièrement organisées lors de son passage de 30 ans sur l’île aux parfums. Reparti dans sa Vendée natale depuis près d’un an, il est spécialement revenu sur sa terre d’adoption pour le lancement de sa marque. Un événement au cours duquel Marcel Séjour a confié que Mayotte lui manquait et qu’il envisageait de revenir y vivre six mois par an. Une bonne nouvelle pour les afficionados de l’artiste !

Une marque née de la rencontre entre deux Marcel

C’est il y a quatre ans que Marcel Rinaldy, président du groupe 3M, a eu l’idée de commercialiser des reproductions de l’artiste sur divers objets de la vie quotidienne. « Les tableaux de Marcel ont un fort potentiel commercial, ils donnent à voir une belle identité de Mayotte et le coup de crayon est remarquable ! », estime le chef d’entreprise. « J’ai dû mûrir le projet et surtout [le] convaincre, lui amener ma vision de commerçant. » Challenge officiellement réussi depuis ce jeudi 26 mai ! « Je suis content, car les produits dérivés permettent d’assurer la réputation de Mayotte à l’extérieur et pour moi, c’est un début de retraite », assure l’artiste.

Mugs, éventails, parapluies, livres de coloriage ou toile… Les tableaux de Marcel Séjour sont désormais imprimés sur différents types de produits dérivés. Une « vente-test » a été faite à la boutique de souvenirs de l’aéroport (Safara) et c’est à la suite de ce succès que Marcel Rinaldy est passé à la vitesse supérieure. La Maison des Livres sera peut-être un autre lieu où trouver les objets portant la marque Marcel Séjour (le contrat est en cours de discussion), mais le président du groupe 3M cherche d’autres distributeurs afin d’étendre le plus possible ses lieux de vente. In fine, il a le projet d’ouvrir une boutique Marcel Séjour à Mayotte. Les produits seront également distribués en ligne via un site Internet qui ouvrira d’ici un mois. « J’aimerais que chaque foyer mahorais puisse posséder une image de Marcel Séjour représentant un petit morceau de Mayotte », déclare le commerçant qui, par ailleurs, vise également le national, voire l’international.

Une fabrication en local d’ici deux ans

Si les objets sont pour le moment fabriqués en Chine pour les grandes séries et à Loudéac pour les petites, Marcel Rinaldy a pour ambition de les fabriquer en local d’ici un délai de deux ans. « L’idée est d’installer un atelier de marquage et d’impression à Mayotte », prévient-il. Une idée qui contribuerait à enrichir l’économie mahoraise.

Le cahier de coloriage Marcel Séjour est également vu comme un outil pédagogique pour les élèves. Une version au dessin simplifié a été créé à cet effet, bien qu’une version avec la reproduction fidèle des tableaux soit également disponible. Marcel Rinaldy et Marcel Séjour ont signé une convention avec le rectorat pour que ces supports soient largement diffusés dans les écoles. Une victoire pour l’artiste qui confie être de plus en plus attiré par l’enseignement. « À présent, j’ai envie de transmettre ce que j’ai appris et notamment la technique du dessin à l’ombre », affirme-t-il. Ses cours de dessin seront organisés sous la forme de masterclass. Toutefois, pour le moment, l’artiste prépare une grande exposition qui aura lieu à la Maison de Mayotte à Paris en 2025. Une véritable consécration pour ce peintre autodidacte qui a voué quasi toute sa carrière à représenter l’île aux parfums sous toutes ses coutures !

« Marraine et moi » : un dispositif 100% féminin lancé ce vendredi

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Oudjerebou, couveuse d’entreprises de Mayotte, encourage de jeunes entreprises ou porteuses de projet à se développer par un concept de « marrainage ». Ce réseau 100 % féminin favorise l’égalité des chances grâce à un accompagnement. Ces néo cheffes d’entreprise sont guidées par des personnes expérimentées, dans le but d’accroître leur ascension.

Lancée officiellement en 2021, « Marraine et moi » regroupe des femmes d’entreprises. Plus particulièrement  des cadres expérimentés qui marrainent des porteuses de projet et des jeunes créatrices d’entreprises de moins de trois ans. « Ces porteuses de projet vont être marrainées, accompagnées pendant douze mois et aiguillées pour pouvoir se développer personnellement et professionnellement. Elles apprendront notamment comment se positionner par rapport à leurs collègues au travail, comment se défendre en entreprise ou comment lancer leur activité », détaille Mariama Ibouroi Mze, la chargée de communication, dans les locaux de la couveuse à Cavani Sud.

Si beaucoup prennent goût à l’entreprenariat, la pérennité sur le marché est importante. Pour ce faire, les jeunes cheffes d’entreprises sont orientées sur comment avancer malgré les obstacles qui peuvent surgir. En effet, « l’idée du réseau a été développée dans un premier temps par ‘’entreprendre au féminin’’, une association qui n’existe plus. Elle avait pour projet de parrainer les lycéens par des cheffes d’entreprises ou des cadres. Par la suite, elle a demandé main forte à Oudjerebou », avance la chargée de communication.

Trouvant l’idée intéressante, la couveuse a décidé d’implanter le dispositif en interne. « Nous avions des femmes porteuses de projet qui rencontraient des difficultés.  Nous avons donc sollicité des marraines cheffes d’entreprises encore en activité, qui sont passées par différentes étapes pour les aider, en partageant leurs expériences et leurs expertises », affirme-t-elle.

Dans ses premiers pas au sein de la couveuse, « Marraine et moi » attribuait à chaque filleule une marraine. Cependant, cela n’a pas très bien fonctionné. « Les filleules avaient peur de contacter leur marraine attitrée, de peur de déranger la cheffe d’entreprise. Il a donc été nécessaire de relancer le concept et de faire en sorte qu’une filleule n’ait pas une seule marraine mais plusieurs. Dans le but d’élargir les contacts et qu’ils puissent prendre attache avec la marraine à tout moment », déclare la membre de la couveuse.

Le 3 juin sera lancé officiellement « Marraine et moi » en réunissant les marraines, les filleules ainsi que les partenaires pour faire connaître les deux premiers groupes constitués. « Nous allons avant cet événement rencontrer les filleuls et recueillir leurs besoins afin de prévoir ce que nous pourrons mettre en place dans le but de les aider et vice-versa pour les marraines », souligne Kalathoumi Attoumani, la responsable.

« Pas de profil type » pour intégrer le réseau 100% féminin

Jusqu’à vendredi, le réseau incluant différentes structures telles que la BGE (boutique de gestion pour entreprendre), Créa Pépite, la Cress (chambre régionale de l’économie sociale et solidaire) et Pôle emploi, est en plein recrutement de marraines et de filleules. Quatre structures, en plus d’Oudjerebou, qui souhaitent résoudre la même problématique. « À nous cinq, nous nous sommes réunis pour aider ces femmes à se développer et à dépasser ces trois années de création d’entreprise et au-delà de ça, à se créer un réseau », souligne Mariama Ibouroi Mze.

La notion de groupe pour ces organisations accompagnatrices est très importante dans la mesure où le choix des marraines nécessite l’accord de chacune. Dans le cadre du recrutement, la marraine doit être disponible et ne doit en aucun cas lors de son intégration à « Marraine et moi » mettre en évidence toute forme de position politique. Pour cela, une charte est signée avant l’intégration. « Il n’y a pas de profil type. On a des commerçantes, des avocates… »

Travailler en réseau est essentiel pour le cheminement d’une entreprise. L’isolement des femmes entrepreneurs est très répandu pour la simple et bonne raison que le réseau de femmes d’affaires à Mayotte est très restreint ou n’existe quasiment pas.  « Un tel réseau à Mayotte est très difficile à constituer, du fait que les femmes ne se font pas confiance entre elles. C’est sûrement dû à la mentalité mahoraise mais pas que. Voilà pourquoi, nous visons particulièrement les femmes. En revanche, chez les hommes, constituer un réseau est quelque chose d’assez naturel », évoque-t-elle avec beaucoup de regrets. Actuellement, « Marraine et moi » regroupe 50 membres, mais Oudjerebou souhaite au fil du temps devenir un gros réseau au niveau départemental.

Une rencontre, un échange

Pour que ces femmes se côtoient, « Marraine et moi » envisage d’organiser des échanges deux fois par mois. « Pour obliger les groupes à se rencontrer le plus possible et à créer des connexions. Cela va d’autant plus servir aux femmes porteuses de projet mais également aux femmes entrepreneurs expérimentées », annonce la communicante. En effet, ces évènements seront sous forme de masterclass, de workshop, d’ateliers de formation et également de visites d’entreprises. Ainsi, est prévu de travailler avec des acteurs tels que des psychologues du travail ainsi que des journalistes.

Rencontres interrégionales et internationales de diffusion artistique à Chirongui

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Pour la toute première fois sur le territoire, le pôle culturel de Chirongui, en partenariat avec l’office national de la diffusion artistique et les membres du collectif Les Arts Confondus de Mayotte, participe à l’accueil des rencontres interrégionales et internationales de diffusion artistique (RIDA) 2022.

Au programme ce dimanche 29 mai : à 14h avec le spectacle « (Un) bateau Ivre », de la compagnie LadaTou. Théâtre, chant, musique et conte avec Guylaine Cosseron, Bruno Noël, Loutouffi Bouchourane et Anssafi Madi Vitta. D’après le poème d’Arthur Rimbaud « Le Bateau ivre » ; et à 16h le spectacle « En Finir avec Bob » de la Compagnie Stratagème. « Combo a décidé d’en finir ce soir. Ce jeune homme de 35 ans vient crier son irrésistible envie d’en finir avec Bob ! Bob le malfrat, le truand, l’usurpateur, celui qui répand la terreur… Combo veut mettre fin à cette violence légitime afin de libérer les siens et de rendre un peu d’humanité. » Entrée libre sur réservation : https://yurplan.com/event/UN-BATEAU-IVRE/85008 et https://yurplan.com/event/Cie-Stratageme-En-finir-avec-Bob/85010.

Ambdilwahedou Soumaïla en voyage à Dakar

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Son excellence le ministre de la culture et de la communication du Sénégal, Abdoulaye Diop, a reçu le maire Ambdilwahedou Soumaïla ce mercredi. Le premier magistrat de Mamoudzou a profité de cette rencontre pour présenter au ministre l’importance de développer l’excellence culturelle et d’utiliser la culture comme vecteur d’internationalisation et a expliqué que « le développement de la culture est une chance que nous devons donner à la jeunesse de nos territoires ».

Le Ministre a rappelé que la biennale des arts de Dakar qui se tient du 19 mai au 21 juin, dont le ministère est co-organisateur, est la 3ème plus grande biennale au classement mondial. Il a notamment souligné l’importance de la culture comme premier pôle d’exportation au Sénégal, symbole de générosité pour rapprocher les communautés. Cette vision politique fait écho à la volonté du maire d’organiser une journée du vivre ensemble afin de rassembler les communautés vivant à Mamoudzou sous le signe du partage.

Tous les projets de coopération qui découleront de ces rencontres permettront de créer des opportunités pour exporter la culture mahoraise et nous enrichir de celle des autres. À l’occasion de cette rencontre, le ministre, également maire de Sedhiou, a proposé à son homologue Ambdilwahedou Soumaïla de jumeler Mamoudzou à Sedhiou et développer la coopération entre les deux villes.

54 cas de fièvre typhoïde confirmés en 2022

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Entre le 1er janvier et le 25 mai 2022, 54 cas de fièvre typhoïde confirmés par hémoculture et/ou coproculture ont été signalés par le laboratoire du centre hospitalier de Mayotte au service de veille et de sécurité sanitaire de l’agence régionale de santé, soit en cinq mois, 15 cas de plus par rapport à la moyenne annuelle de 39 cas enregistrée au cours des six dernières années (de 2016 à 2021). Aucun cas de fièvre paratyphoïde n’a été identifié. Plus de la moitié des cas (36) sont survenus au cours de la dernière semaine d’avril et du mois mai (semaines 17 à 20).

La commune de Koungou concentre toujours le plus grand nombre de cas de fièvre typhoïde déclarés chaque année (sauf en 2020). Prés de la moitié des cas déclarés en 2022 résidaient dans la commune de Koungou (27) où plusieurs cas sporadiques ont été identifiés. Les investigations sont en cours afin identifier des possibles clusters. La seconde commune la plus touchée est Dzaoudzi-Labattoir en Petite-Terre avec 14 cas (26%).

La fièvre typhoïde est causée par la bactérie Salmonella enterica sérotype Typhi, et les fièvres paratyphoïdes, sont liées aux sérotypes Paratyphus A, B ou C. La transmission est dite féco-orale, soit directe par ingestion des bactéries provenant des selles d’individus contaminés, soit le plus souvent indirecte par ingestion d’eau ou d’aliments souillés. La fièvre typhoïde est une maladie endémique à Mayotte, avec environ une quarantaine de cas en moyenne par an.

La durée d’incubation est le plus souvent de sept à quatorze jours, mais peut varier de trois jours à un mois. Les fièvres typhoïdes et paratyphoïdes se manifestent classiquement par une fièvre prolongée, des maux de tête, une anorexie, une splénomégalie, une éruption, une somnolence (voire une obnubilation), des diarrhées ou plus fréquemment une constipation chez les adultes. Le retard de prise en charge adaptée est à l’origine de formes sévères.

La présidence paritaire et la direction générale d’AKTO en déplacement à Mayotte

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François Duclos, représentant du collège salarié du bureau pour la présidence de l’opérateur de compétence AKTO, et Laurent Barthélémy, vice-président, ainsi que Valérie Sort, directrice générale, viennent à la rencontre des équipes d’AKTO à Mayotte du 30 mai au 1er juin. Au programme : échange avec El-Yamine Zakouana, directeur régional d’AKTO, et son équipe, installation du conseil d’orientation paritaire, rencontres avec les prescripteurs de l’emploi sur place, dont Pôle emploi, et le régiment du service militaire adapté (RSMA). Ils se rendront également dans le centre de formation d’apprentis (CFA) historique de l’île aux parfums afin d’y visiter les plateaux techniques et d’échanger sur les réalités du terrain. Enfin, une rencontre est prévue avec la préfecture et la direction de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (DEETS), pour évoquer la mise en place des trois projets d’engagement et développement de l’emploi et des compétences (EDEC) lancés au bénéfice des entreprises et des salariés des secteurs de la sécurité privée, du BTP et de l’interprofessionnel et avec le conseil départemental pour partager les enjeux du territoire et signer une convention de partenariat pour le développement de l’apprentissage à Mayotte.

À Mayotte, AKTO accompagne 1.300 entreprises tous secteurs confondus, employant près de 60.000 salariés. Acteur-clé du développement de la formation et de l’emploi du territoire, AKTO a pour mission d’y développer la qualification et l’emploi notamment grâce à l’alternance, avec 542 contrats signés en 2021, parmi lesquels une majorité de contrats d’apprentissage (349). L’an dernier, plus de 1.000 stagiaires ont été formés dans le cadre du plan de développement des compétences et des cofinancements. L’OPCO contribue également à sécuriser l’emploi des salariés en poste avec la réalisation de diagnostics externes, afin d’identifier les besoins en compétences dans chaque secteur stratégique. Enfin, AKTO attache une attention particulière à accompagner les publics spécifiques, notamment les personnes en situation de handicap, d’illettrisme ou les publics éloignés de l’emploi.

Inauguration des locaux du conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement

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Vendredi matin dernier a eu lieu l’inauguration des locaux du conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement (CUAE) à Dembéni. La structure est présidée par Salime Mdéré, 1er vice-président du conseil départemental, pour un mandat de trois ans. Houzainoudine Moustoifa (Pamandzi) en est le vice-président et Ali Abdou, adjoint au maire de Tsingoni, le trésorier. Ce nouveau bureau a pris ses fonctions depuis le 25 août dernier, à la suite d’une réunion des membres du conseil d’administration.

La création du CAUE date du 13 janvier 2021, date à laquelle Mayotte se dotait d’une structure de conseil, d’éducation, de sensibilisation et de formation au bénéfice des acteurs locaux et du public mahorais, après un premier contact en août 2019 établi entre le ministère de la transition écologique et les élus pour engager une réflexion pour ce faire.

Le CAUE est une structure associative régie par le décret de la loi de 1977 sur l’architecture. Il est destiné à intervenir gratuitement auprès des particuliers et des collectivités porteuses de projet de construction pour les accompagner avec des conseils et des informations. Il les oriente sur la manière de construire par rapport aux réglementations à respecter sur le territoire ainsi que sur l’élaboration du plan local d’urbanisme de l’habitat.

Lors de cette cérémonie inaugurale, le constat est clair que les enjeux sont de taille : dans un premier temps, Mayotte est le plus jeune département français où plus de la moitié de la population a moins de 18 ans et les questions de logement et d’environnement y sont centrales ; ensuite la lutte contre l’insalubrité et l’amélioration des conditions de vie des habitants, l’amélioration de l’organisation urbaine et des modes de déplacement… Les défis sont ainsi nombreux à relever. D’ailleurs le président Salime Mdéré n’a pas omis pas de rappeler qu’« il y a beaucoup à faire et ces nouveaux locaux que nous inaugurons nous permettent désormais de travailler dans d’excellentes conditions au service des Mahorais, avec la volonté de traduire notre projet pour Mayotte de façon concrète et visible ».

La collaboration entre les différents acteurs de l’éducation prônée aux Assises de la parentalité

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Parents ou acteurs de l’éducation, l’amphithéâtre de Dembeni était plein pour assister aux Assises de la parentalité, sujet particulièrement sensible à Mayotte !

Les Assises de la parentalité se sont déroulées du 23 au 25 mai dernier au centre universitaire de formation et de recherche de Dembéni. Organisées par les Céméa de Mayotte (centres d’entraînement aux méthodes d’éducation actives), elles ont notamment eu pour but de restituer les ateliers menés depuis plusieurs années avec les parents pour redéfinir judicieusement leur rôle.

« Parents démissionnaires », « perte des repères culturels », « absence fréquente des pères », « parents renvoyés aux Comores » : les hypothèses vont bon train depuis plusieurs années pour expliquer la hausse alarmante des actes de délinquance juvéniles sur le territoire. Face à cette situation en réalité multi-causale, les Céméa de Mayotte (centres d’entraînement aux méthodes d’éducation actives) se sont mobilisées pour redéfinir le rôle de parent et le réinventer en fonction de l’évolution de la société mahoraise afin d’éviter que tant d’enfants ne sortent désormais « du droit chemin ».

Cette association éducative complémentaire de l’enseignement public (reconnue d’utilité publique depuis 1966) a donc convié tous les parents qui le souhaitaient à assister à des ateliers sur le sujet de la parentalité depuis plusieurs années dans différents endroits de Mayotte. Les grandes idées qui en ont émergé ont été synthétisées par des bénévoles de l’association et Archimède Saïd Ravoay, ancien président des Céméa, toujours très engagé sur la question de l’éducation, a pris l’initiative d’organiser des Assises de la parentalité du 23 au 25 mai au centre universitaire de formation et de recherche de Dembéni afin de les restituer. Les parents et autres acteurs de l’éducation, venus en grand nombre pour y assister, ont également eu la chance d’entendre une conférence de Philippe Meirieu intitulée « Que peuvent les adultes face aux problèmes de violences chez les enfants et les adolescents ? ». L’opinion de ce pédagogue reconnu a donc pu apporter une vision plus « scientifique » et ainsi compléter et enrichir les idées des parents.

La collaboration et la solidarité : deux valeurs phares pour bien éduquer les enfants

Contrairement au discours sécuritaire que l’on entend beaucoup à Mayotte, les idées des parents ayant assisté aux ateliers prônaient davantage la collaboration et la solidarité. « Il n’est pas normal que les gendarmes accueillent nos enfants à la sortie des établissements scolaires », a-t-on notamment pu entendre dans la bouche de certains parents visiblement offusqués par cette situation. De même, nombreux se sont dit choqués par l’emploi fréquent du terme de « parents démissionnaires ». « La plupart sont très engagés, ils ont compris leur responsabilité, mais se retrouvent dépassés par le comportement de leurs enfants », a insisté Archimède Saïd Ravoay. « Ils ont donc besoin d’être accompagnés par les institutions. Il faut engager la responsabilité des mairies pour créer des lieux de rencontre, des centres de loisirs », a-t-il donné comme proposition de solution.

L’extrême précarité et les reconduites fréquentes à la frontière de parents sont également l’une des explications de ce trouble du rôle parental à Mayotte. Face à cette situation, beaucoup d’entre eux revendiquent la co-construction et militent pour intégrer les parents des quartiers informels à leur réflexion. « S’ils sont poursuivis par la PAF (police aux frontières) aux abords des écoles maternelles, comment peuvent-ils éduquer correctement leurs enfants ? », s’est interrogé Archimède Saïd Ravoay qui estime qu’il faut au contraire « aller vers ces parents car c’est en les chassant de la sorte que leurs enfants risquent de devenir délinquants ».

Le problème de la perte des repères culturels s’est évidemment également posé. Naviguant entre une éducation parentale mahoraise musulmane et une éducation scolaire venue de l’Hexagone basée sur le principe de laïcité, les enfants ont souvent du mal à s’y retrouver. Des valeurs parfois opposées leur sont en effet données et un « conflit d’autorité » peut naître. Pour éviter cela, le pédagogue Philippe Meirieu a proposé qu’une collaboration active s’engage entre les différents éducateurs de l’enfant. « La solution doit venir d’une solidarité et d’une estime mutuelle entre ces différentes instances éducatives. Les communautarismes ne créent que des conflits », a-t-il déclaré. Il est vrai que dans le contexte de mondialisation, il est de toute façon impossible que les enfants ne reçoivent pas les influences venues d’autres cultures. Pour résumer, si les parents tiennent à ce que leurs enfants continuent de recevoir une éducation ancrée dans leurs traditions phares, celles-ci doivent être ouvertes et se combiner de la manière la plus harmonieuse possible avec les influences venues d’ailleurs auxquels leurs progénitures n’échapperont pas de toute façon.

Archimède Saïd Ravoay s’est montré très optimiste à l’issue de ces Assises. « Il nous faut encore quatre ans pour avoir une bonne évaluation du problème et continuer à trouver des solutions. Mais je suis certain que ce problème de délinquance juvénile massif finira par s’arrêter sur l’île », a-t-il conclu.

Ylang-ylang, une identité mahoraise

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Anwar Soumaila Moeva, agriculteur propriétaire du Jardin d’imany et président du syndicat des Jeunes agriculteurs de Mayotte.

En plein cœur de la commune de Tsingoni, Anwar Soumaila Moeva, ouvre chaque semaine les portes de son exploitation au grand public. Jardin mahorais mais surtout production d’ylang, sous la canopée, les terres familiales et les essences qu’on y trouve font rêver les néophytes.

Ouvrez grand votre nez et vos oreilles et que la visite commence ! “Guerlain a été durant de nombreuses années l’un des principaux acteurs de la filière ylang à Mayotte.” Au détour d’un petit déjeuner local et de saison, les visiteurs du jour découvrent le contexte historique dans lequel s’est développée la culture d’ylang-ylang à Mayotte. Avec plus de 1.100 hectares de plants à son apogée, la filière a connu ses heures de gloire. Malheureusement, à la suite du départ du célèbre parfumeur, la fleur dorée est tombée en désuétude. “Nous avons un terroir exceptionnel sur l’île, mais sans acheteurs pour leur huile essentielle, les agriculteurs se sont rapidement retrouvé le bec dans l’eau”, explique le Anwar Soumaila Moeva, agriculteur et propriétaire du Jardin d’Imany.

Un contexte économique délétère

Main d’œuvre devenue trop élevée, distillateurs peu scrupuleux produisant des huiles frelatées… Les célèbres parfumeurs de Grasse et de Paris tournent le dos à celle que Guerlain baptisera l’île aux parfums. Sans revenus et tiraillés par la faim, les producteurs doivent trouver des solutions pour subsister. Ils choisissent alors la culture de bananes et de maniocs, qui remplissent leur ventre et leur porte-monnaie. Résultat : bien loin des années 1980-2000, réelle eldorado de la coqueluche des parfumeurs, en 2022, la filière ylang essaie de se structurer et se stabiliser à 200 hectares et à quatre tonnes de production annuelle. “Nous ne devons pas aller vers la quantité, mais plutôt proposer aux acheteurs partis se fournir aux Comores, une production française d’excellente qualité”, détaille le président du Syndicat des Jeunes agriculteurs de Mayotte. Convertie en structure agrotouristique, l’exploitation du Mahorais continue de faire vivre ce précieux patrimoine.

Mais alors l’ylang qu’est-ce que c’est ?

En forme d’étoiles, composée de sépales, et de six pétales, l’ylang se reconnaît par sa couleur vert-jaune et son fort parfum. “Lorsque la fleur est prête à être récoltée, on voit des taches rouges apparaître au centre de celle-ci”, confie le propriétaire des jardins d’Imany, la précieuse plante entre les mains. Taille, entretien, récolte la culture d’ylang-ylang demande beaucoup de travail. Les branches des arbres qui peuvent vivre centenaires doivent être rabattues régulièrement pour augmenter la qualité et la quantité de la production.

Avec pas moins de 400 arbres et 200 kg de fleurs par hectare, le produit de la récolte sera par la suite distillé au moyen d’un alambic pour en extraire la précieuse huile essentielle. De juin à août, les curieux peuvent venir profiter du spectacle de la floraison et son odeur enivrante. Une expérience Made in Mayotte, qui grâce aux jardins d’Imany et ses salariés, redonnera à ce patrimoine unique ses lettres de noblesse.

Les financements de l’État en Outre-mer : Mayotte, le petit dernier de la classe

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La Cour des comptes a publié ce mardi 24 mai un rapport intitulé « Les financements de l’État en Outre-mer ». Dans le document de 109 pages, il est notamment question de la sous-exécution des crédits d’investissement du contrat de convergence et de transformation à Mayotte, ainsi que de la plateforme d’ingénierie territoriale afin de disposer d’une structure intégrée pour accompagner la collectivité dans l’élaboration, le financement et le suivi des projets.

Avec 1.4 milliard d’euros sur la période 2019-2022, Mayotte est le territoire qui bénéficie du niveau de crédits contractualisés le plus élevé parmi tous les contrats de convergence et transformation paraphés le 8 juillet 2019 entre le gouvernement et les collectivités ultramarines. Si cette somme pousse alors à l’optimisme au moment de la signature, le rêve éveillé tourne vite au vinaigre à en croire le rapport de la Cour des comptes publié ce mardi 24 mai intitulé « Les financements de l’État en Outre-mer ». « Avec seulement 14.9% d’autorisation d’engagement effectivement engagées et un taux de couverture des engagements qui peine à atteindre 17% », le 101ème département affiche le taux d’exécution des CCT le plus faible… Pis encore, le taux de consommation des crédits de paiement ne s’élève qu’à 2.5% !

Quelles raisons expliquent des pourcentages aussi peu élevés ? La réussite du pilotage des CCT dépend de la bonne collaboration entre les services de l’État et les collectivités territoriales, et nécessite aussi un dialogue resserré entre la direction générale des Outre-mer et les services des ministères partenaires, comme le stipule les Sages. « Or, aucune réunion de coordination et de pilotage des CCT n’a été organisée sur la période, permettant d’identifier les retards ou les éventuels surcoûts, qui aurait permis d’ajuster les financements en les adaptant aux capacités des territoires à amorcer les projets. » Dans ce contexte, « compte tenu des échéances électorales, la DGOM estime plus prudent d’envisager une prolongation des CCT actuels pour une durée d’au moins un an ». À savoir jusqu’en 2023, et ainsi d’allouer une tranche budgétaire annuelle supplémentaire en fonction des négociations avec le conseil départemental pour le cas de Mayotte.

Une plateforme d’appui aux collectivités méconnue et sous-dimensionnée

Par ailleurs, la Cour des compte pointe du doigt « un accompagnement diversifié mais peu organisé de l’État ne palliant que partiellement le manque d’ingénierie dans les territoires ». Si l’île aux parfums bénéficie sur le papier d’une plateforme d’appui aux collectivités territoriale depuis 2019 dans le but de disposer d’une structure intégrée pour les accompagner dans l’élaboration, le financement et le suivi de leurs projets, la réalité du terrain est tout autre. « Les six agents dédiés ne sont pas en capacité de le faire pour 17 communes (malgré un portefeuille de communes assignés à chaque chargé de projets). » Pour couronner le tout, la rotation importante des équipes se traduit par des vacances de postes… Et cette installation est restée plutôt confidentielle : elle n’est identifiable ni dans l’organigramme ni sur le portail de la préfecture !

Enfin, le projet de loi relatif au développement accéléré de Mayotte, rejeté en janvier dernier par les élus locaux, prévoyait la création d’un établissement public de délégation de maîtrise d’ouvrage sur le territoire mahorais. D’autant plus qu’une quelconque coordination de ses missions avec ladite plateforme citée précédemment ou l’agence du centre d’études et d’expertises sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (Cerema) n’a à ce stade toujours pas été étudiés. À titre d’exemple, la ville de Mamoudzou ignorait encore il y a peu le possible recours à cette dernière structure pour l’appuyer dans son projet de réfection et de construction d’infrastructures routières.

En conclusion, « les plans thématiques ultramarins pour le logement, l’enseignement scolaire ou la santé, ou ceux en faveur de certains territoires, comme Mayotte, tendent de fait à supplanter toute stratégie d’ensemble, alors que l’objet initial du document de politique transversale était de favoriser l’efficience de l’action de l’État par la coordination de ses financement ». Dit cela, la Cour des comptes estime qu’une amélioration du cadre budgétaire de présentation et d’exécution des dépenses de la Nation permettrait de lui donner de meilleures chances pour répondre au défi de la convergence… Inchallah !

Djamaldine Ali : “Entraîner Combani, c’est un beau défi”

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Djamaldine Ali a pris le poste de coach des Diables noirs de Combani, après une saison exceptionnelle avec les Jumeaux de M’Zouazia.

Parmi les principaux mouvements de l’intersaison, le coach du champion en titre M’Zouazia a rejoint les Diables noirs de Combani, une équipe qui s’est maintenue à la dernière journée. Rencontre avec l’entraîneur avant de retrouver la compétition contre l’AS Rosador, ce samedi. 

Flash Infos : Pourquoi avoir choisi de partir de l’AS Jumeaux de M’Zouazia, le champion de Mayotte et auteur d’un excellent parcours en Coupe de France ?

Djamaldine Ali : Ça correspond à ce que je fais ces dernières années. Je reste rarement plus de deux ans ou trois ans dans un club. Dans le cas de M’Zouazia, avant la fin de la saison, je savais que je ne pouvais pas continuer. Il y avait des raisons familiales. J’habite à Koungou, j’ai deux petites filles et une femme qui ne peut pas s’endormir tant que je ne suis pas rentré à la maison.

FI : Mais après cette saison exceptionnelle, il y avait la possibilité de défendre le titre…

D.A. : Comme tu l’as dit, j’ai déjà tout gagné. M’Zouazia est une grosse équipe avec de très bons joueurs, comme Ben Djadid Dina ou Antoissi. Ils peuvent faire gagner l’équipe à eux seuls. Mais c’est beaucoup de management, alors que je suis plutôt un éducateur.

FI : D’autres équipes vous ont sollicité. Pourquoi avoir choisi une équipe qui joue le maintien ?

D.A. : C’est vrai, des équipes comme Kawéni ou Dzoumogné me voulaient. Ma priorité était de rester en Régionale 1 (N.D.L.R. le Foudre 2000 de Dzoumogné est en R2). Combani, c’est un beau défi. Je côtoie un dirigeant du club et en mangeant régulièrement avec lui, il me disait : « j’ai recruté untel ou untel ». Ça m’a intéressé et j’ai finalement accepté. L’objectif est de se maintenir tranquillement. On verra ensuite.

FI : En changeant d’équipe, est-ce que des joueurs vous suivent ?

D.A. : Non, non, surtout les joueurs de M’Zouzia. Ils préfèrent rester dans le sud. Le recrutement est ambitieux ici, avec un effectif changé à 40% et des joueurs qui viennent de Bandraboua ou Pamandzi. Mais ce n’est pas de mon fait. Ce sont les dirigeants qui s’en sont occupés.

FI : Comment voyez-vous le niveau de l’équipe ?

D.A. : Tactiquement, ce n’est pas encore ça. Mais il y a de la qualité technique, des talents comme le buteur Marius ou Lastik. Ça me plaît vraiment. On vient de faire un stage dans le sud pour renforcer la cohésion d’équipe, avec un match contre Bouéni. On a déjà vu des changements.

FI : Impatient de commencer ?

D.A. : Bien sûr. On est prêt !

 

C’est l’heure de la reprise pour les douze équipes de Régionale 1*

Ce samedi, à 15h, les douze formations de la Régionale 1 sont de retour sur le terrain. Selon Djamaldine Ali, le grand favori reste son ancienne équipe des Jumeaux. Le FC M’Tsapéré, l’un des meilleurs clubs de l’île, est “dans la reconstruction cette année”. Cette saison, amputée de la Coupe de Mayotte, se termine le 17 décembre et voit trois clubs rejoindre la division, les Abeilles de M’Tsamboro, le FC Bandrélé et l’AJ Kani-Kéli. Les rencontres de cette première journée : AJ Kani-Kéli-AS Bandraboua, USCP Anteou-AS Sada, FC M’Tsapéré-Tchanga SC, Diables noirs-AS Rosador, ASC Kawéni-FC Bandrélé et Jumeaux de M’Zouazia-ASC Abeilles.

Côté féminines, le calendrier de Régionale 1 est légèrement plus réduit. La saison débutera le dimanche 5 juin (à 15h30) et se terminera le 11 décembre.

*Retrouvez chaque vendredi les résultats et le calendrier du championnat de Mayotte dans votre Mayotte Hebdo.

Toutes les informations à connaître sur vos candidats aux élections législatives

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Le ministère de l’Intérieur a publié ce mardi 24 mai la liste des candidats officiels enregistrés en préfecture pour le 1er tour des élections législatives du 12 juin 2022. Découvrez sans plus attendre leurs noms et leurs binômes, leurs orientations politiques, leurs professions…

La bataille sera rude, tant les choix sont nombreux. En effet, la 1ère circonscription comptabilise dix candidats, contre onze dans la 2ème circonscription. Les députés sortants, Ramlati Ali et Mansour Kamardine, se représentent tous les deux. Si certains d’entre eux sont des dinosaures de la politique, à l’instar de Mohamed Moindjié (ancien élu à la mairie de Mamoudzou) et Issa Issa Abdou (ancien vice-président en charge de la santé au Département), d’autres sont novices en la matière, comme le métropolitain Antoine Autan.

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Inauguration des locaux du conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement

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Vendredi matin a eu lieu l’inauguration des locaux du conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement (CUAE) à Dembéni. La structure est présidée par Salime Mdéré, 1er vice-président du conseil départemental, pour un mandat de trois ans. Houzainoudine Moustoifa (Pamandzi) en est le vice-président et Ali Abdou, adjoint au maire de Tsingoni, le trésorier. Ce nouveau bureau a pris ses fonctions depuis le 25 août dernier, à la suite d’une réunion des membres du conseil d’administration.

La création du CAUE date du 13 janvier 2021, date à laquelle Mayotte se dotait d’une structure de conseil, d’éducation, de sensibilisation et de formation au bénéfice des acteurs locaux et du public mahorais, après un premier contact en août 2019 établi entre le ministère de la transition écologique et les élus pour engager une réflexion pour ce faire.

Le CAUE est une structure associative régie par le décret de la loi de 1977 sur l’architecture. Il est destiné à intervenir gratuitement auprès des particuliers et des collectivités porteuses de projet de construction pour les accompagner avec des conseils et des informations. Il les oriente sur la manière de construire par rapport aux réglementations à respecter sur le territoire ainsi que sur l’élaboration du plan local d’urbanisme de l’habitat.

Lors de cette cérémonie inaugurale, le constat est clair que les enjeux sont de taille : dans un premier temps, Mayotte est le plus jeune département français où plus de la moitié de la population a moins de 18 ans et les questions de logement et d’environnement y sont centrales ; ensuite la lutte contre l’insalubrité et l’amélioration des conditions de vie des habitants, l’amélioration de l’organisation urbaine et des modes de déplacement… Les défis sont ainsi nombreux à relever. D’ailleurs le président Salime Mdéré n’a pas omis pas de rappeler qu’« il y a beaucoup à faire et ces nouveaux locaux que nous inaugurons nous permettent désormais de travailler dans d’excellentes conditions au service des Mahorais, avec la volonté de traduire notre projet pour Mayotte de façon concrète et visible ».

Sortie de la 132éme promotion de policiers adjoints STRF Mayotte

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Ce vendredi 20 mai, le directeur territorial adjoint de la police nationale, le commissaire divisionnaire Fabrice Guinard-Cordroch, présidait la sortie de la 132éme promotion des policiers adjoints issus du service territorial du recrutement et de la formation de Kawéni. Pendant pratiquement trois mois, dix élèves ont suivi une formation qui les amènera, pour neuf d’entre eux à être incorporés en service actif à la sécurité publique et à la police aux frontières très prochainement. Le nouveau patron du STPAF qui officie en tant que directeur adjoint en l’absence de Laurent Simonin, leur a souhaité une belle carrière dans l’institution « police », et a chaleureusement félicité le major de cette promotion, une des deux jeunes filles présentes.

Élections législatives : Mayotte la 1ère lance aussi sa campagne

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Pour cet évènement politique majeur, la rédaction de Mayotte la 1ère propose une offre éditoriale transversale sur les trois supports. Portraits des candidats, enjeux électoraux et analyses sont déclinés en radio, télévision et sur les supports numériques depuis ce lundi 23 mai.

Au programme, les trois émissions phares de la rédaction de Mayotte la 1ère à suivre en direct radio, télé et Internet : Zakwéli, Place Publique et Kala Oi Dala. Retrouvez sur la toile toute l’actualité des législatives ainsi que la carte interactive activée depuis le 20 mai, date de la déclaration officielle de candidatures à la préfecture, pour connaître les candidats dans chaque circonscription

Suala « Moi Député », sera également au rendez-vous de ces législatives. Il s’agit d’un entretien d’une minute réalisée par la cellule numérique. Une rubrique qui permettra aux électeurs de chaque circonscription d’en savoir davantage sur les projets et les priorités de ceux qui veulent les représenter à l’Assemblée nationale.

L’actualité de ces élections sera bien évidement reprise dans les journaux radio, télé et Internet. On retrouvera les modules tels que « L’écho de campagne » signé Bruno Minas ainsi que l’édito présenté par Ali Chamsudine. « Il était une date » sera la rubrique consacrée à l’historique des élections législatives depuis leur existence à Mayotte.

Une page spéciale « Élections législatives » sera consacrée dans les JT de 13h et de 19h. Dans la page spéciale de l’édition du soir, retrouvez les reportages sur l’actualité de la campagne des législatives, la minute des législatives « Ceci a été dit », dans le rétro, le module « Législatives, mode d’emploi ».

Un nouveau centre d’examen au code de la route à Chirongui

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Dekra, situé au 11 rue du lycée à Chirongui, a ouvert une salle d’examen au code de la route pour les épreuves auto (ETG) et moto (ETM). Afin d’offrir plus de disponibilité, de proximité aux candidats et plus de flexibilité aux auto-écoles, le centre d’examen propose sept sessions par jour du lundi au samedi pouvant accueillir jusqu’à quatre participants.

Inscription rapide sur les sites Internet et mobile (le-code-dekra.fr) ou par téléphone au 06.68.78.95.80, mais aussi le jour même en prenant rendez-vous en centre, sous réserve de disponibilité. Examen sur tablette individuelle, résultat instantané et réinscription dans la foulée en cas d’échec. Annulation sans frais jusqu’à la veille de l’examen. Tarif fixe de 30 euros.

Dekra est une entreprise fortement engagée dans le domaine de la sécurité routière depuis près d’un siècle. « Nous œuvrons au fil des années à proposer toujours plus de services autour de la mobilité. L’examen du code de la route « Code by Dekra » s’inscrit donc logiquement dans cet ensemble de services déployés au profit d’une meilleure prévention routière », souligne Karine Bonnet, la directrice générale Dekra Automotive SAS. « En augmentant le maillage de notre présence sur le territoire, nous facilitons le passage du code aux candidats qui trouvent plus facilement un centre à proximité de leur domicile. »

Le permis de conduire est un passeport indispensable pour l’emploi. Pour réduire le délai d’obtention de celui-ci, l’État a confié la surveillance de l’examen du code à des prestataires agréés. Le service ouvert aux candidats libres et aux auto-écoles depuis mai 2017 s’appuie sur la richesse du maillage territorial du réseau en France, avec les centres de contrôle technique du réseau Dekra Automotive.

Le flash infos du jour

Flash infos Mayotte du Lundi 19 mai 2025
Lundi 19 mai 2025

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Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes