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La collaboration entre les différents acteurs de l’éducation prônée aux Assises de la parentalité

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Parents ou acteurs de l’éducation, l’amphithéâtre de Dembeni était plein pour assister aux Assises de la parentalité, sujet particulièrement sensible à Mayotte !

Les Assises de la parentalité se sont déroulées du 23 au 25 mai dernier au centre universitaire de formation et de recherche de Dembéni. Organisées par les Céméa de Mayotte (centres d’entraînement aux méthodes d’éducation actives), elles ont notamment eu pour but de restituer les ateliers menés depuis plusieurs années avec les parents pour redéfinir judicieusement leur rôle.

« Parents démissionnaires », « perte des repères culturels », « absence fréquente des pères », « parents renvoyés aux Comores » : les hypothèses vont bon train depuis plusieurs années pour expliquer la hausse alarmante des actes de délinquance juvéniles sur le territoire. Face à cette situation en réalité multi-causale, les Céméa de Mayotte (centres d’entraînement aux méthodes d’éducation actives) se sont mobilisées pour redéfinir le rôle de parent et le réinventer en fonction de l’évolution de la société mahoraise afin d’éviter que tant d’enfants ne sortent désormais « du droit chemin ».

Cette association éducative complémentaire de l’enseignement public (reconnue d’utilité publique depuis 1966) a donc convié tous les parents qui le souhaitaient à assister à des ateliers sur le sujet de la parentalité depuis plusieurs années dans différents endroits de Mayotte. Les grandes idées qui en ont émergé ont été synthétisées par des bénévoles de l’association et Archimède Saïd Ravoay, ancien président des Céméa, toujours très engagé sur la question de l’éducation, a pris l’initiative d’organiser des Assises de la parentalité du 23 au 25 mai au centre universitaire de formation et de recherche de Dembéni afin de les restituer. Les parents et autres acteurs de l’éducation, venus en grand nombre pour y assister, ont également eu la chance d’entendre une conférence de Philippe Meirieu intitulée « Que peuvent les adultes face aux problèmes de violences chez les enfants et les adolescents ? ». L’opinion de ce pédagogue reconnu a donc pu apporter une vision plus « scientifique » et ainsi compléter et enrichir les idées des parents.

La collaboration et la solidarité : deux valeurs phares pour bien éduquer les enfants

Contrairement au discours sécuritaire que l’on entend beaucoup à Mayotte, les idées des parents ayant assisté aux ateliers prônaient davantage la collaboration et la solidarité. « Il n’est pas normal que les gendarmes accueillent nos enfants à la sortie des établissements scolaires », a-t-on notamment pu entendre dans la bouche de certains parents visiblement offusqués par cette situation. De même, nombreux se sont dit choqués par l’emploi fréquent du terme de « parents démissionnaires ». « La plupart sont très engagés, ils ont compris leur responsabilité, mais se retrouvent dépassés par le comportement de leurs enfants », a insisté Archimède Saïd Ravoay. « Ils ont donc besoin d’être accompagnés par les institutions. Il faut engager la responsabilité des mairies pour créer des lieux de rencontre, des centres de loisirs », a-t-il donné comme proposition de solution.

L’extrême précarité et les reconduites fréquentes à la frontière de parents sont également l’une des explications de ce trouble du rôle parental à Mayotte. Face à cette situation, beaucoup d’entre eux revendiquent la co-construction et militent pour intégrer les parents des quartiers informels à leur réflexion. « S’ils sont poursuivis par la PAF (police aux frontières) aux abords des écoles maternelles, comment peuvent-ils éduquer correctement leurs enfants ? », s’est interrogé Archimède Saïd Ravoay qui estime qu’il faut au contraire « aller vers ces parents car c’est en les chassant de la sorte que leurs enfants risquent de devenir délinquants ».

Le problème de la perte des repères culturels s’est évidemment également posé. Naviguant entre une éducation parentale mahoraise musulmane et une éducation scolaire venue de l’Hexagone basée sur le principe de laïcité, les enfants ont souvent du mal à s’y retrouver. Des valeurs parfois opposées leur sont en effet données et un « conflit d’autorité » peut naître. Pour éviter cela, le pédagogue Philippe Meirieu a proposé qu’une collaboration active s’engage entre les différents éducateurs de l’enfant. « La solution doit venir d’une solidarité et d’une estime mutuelle entre ces différentes instances éducatives. Les communautarismes ne créent que des conflits », a-t-il déclaré. Il est vrai que dans le contexte de mondialisation, il est de toute façon impossible que les enfants ne reçoivent pas les influences venues d’autres cultures. Pour résumer, si les parents tiennent à ce que leurs enfants continuent de recevoir une éducation ancrée dans leurs traditions phares, celles-ci doivent être ouvertes et se combiner de la manière la plus harmonieuse possible avec les influences venues d’ailleurs auxquels leurs progénitures n’échapperont pas de toute façon.

Archimède Saïd Ravoay s’est montré très optimiste à l’issue de ces Assises. « Il nous faut encore quatre ans pour avoir une bonne évaluation du problème et continuer à trouver des solutions. Mais je suis certain que ce problème de délinquance juvénile massif finira par s’arrêter sur l’île », a-t-il conclu.

Ylang-ylang, une identité mahoraise

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Anwar Soumaila Moeva, agriculteur propriétaire du Jardin d’imany et président du syndicat des Jeunes agriculteurs de Mayotte.

En plein cœur de la commune de Tsingoni, Anwar Soumaila Moeva, ouvre chaque semaine les portes de son exploitation au grand public. Jardin mahorais mais surtout production d’ylang, sous la canopée, les terres familiales et les essences qu’on y trouve font rêver les néophytes.

Ouvrez grand votre nez et vos oreilles et que la visite commence ! “Guerlain a été durant de nombreuses années l’un des principaux acteurs de la filière ylang à Mayotte.” Au détour d’un petit déjeuner local et de saison, les visiteurs du jour découvrent le contexte historique dans lequel s’est développée la culture d’ylang-ylang à Mayotte. Avec plus de 1.100 hectares de plants à son apogée, la filière a connu ses heures de gloire. Malheureusement, à la suite du départ du célèbre parfumeur, la fleur dorée est tombée en désuétude. “Nous avons un terroir exceptionnel sur l’île, mais sans acheteurs pour leur huile essentielle, les agriculteurs se sont rapidement retrouvé le bec dans l’eau”, explique le Anwar Soumaila Moeva, agriculteur et propriétaire du Jardin d’Imany.

Un contexte économique délétère

Main d’œuvre devenue trop élevée, distillateurs peu scrupuleux produisant des huiles frelatées… Les célèbres parfumeurs de Grasse et de Paris tournent le dos à celle que Guerlain baptisera l’île aux parfums. Sans revenus et tiraillés par la faim, les producteurs doivent trouver des solutions pour subsister. Ils choisissent alors la culture de bananes et de maniocs, qui remplissent leur ventre et leur porte-monnaie. Résultat : bien loin des années 1980-2000, réelle eldorado de la coqueluche des parfumeurs, en 2022, la filière ylang essaie de se structurer et se stabiliser à 200 hectares et à quatre tonnes de production annuelle. “Nous ne devons pas aller vers la quantité, mais plutôt proposer aux acheteurs partis se fournir aux Comores, une production française d’excellente qualité”, détaille le président du Syndicat des Jeunes agriculteurs de Mayotte. Convertie en structure agrotouristique, l’exploitation du Mahorais continue de faire vivre ce précieux patrimoine.

Mais alors l’ylang qu’est-ce que c’est ?

En forme d’étoiles, composée de sépales, et de six pétales, l’ylang se reconnaît par sa couleur vert-jaune et son fort parfum. “Lorsque la fleur est prête à être récoltée, on voit des taches rouges apparaître au centre de celle-ci”, confie le propriétaire des jardins d’Imany, la précieuse plante entre les mains. Taille, entretien, récolte la culture d’ylang-ylang demande beaucoup de travail. Les branches des arbres qui peuvent vivre centenaires doivent être rabattues régulièrement pour augmenter la qualité et la quantité de la production.

Avec pas moins de 400 arbres et 200 kg de fleurs par hectare, le produit de la récolte sera par la suite distillé au moyen d’un alambic pour en extraire la précieuse huile essentielle. De juin à août, les curieux peuvent venir profiter du spectacle de la floraison et son odeur enivrante. Une expérience Made in Mayotte, qui grâce aux jardins d’Imany et ses salariés, redonnera à ce patrimoine unique ses lettres de noblesse.

Les financements de l’État en Outre-mer : Mayotte, le petit dernier de la classe

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La Cour des comptes a publié ce mardi 24 mai un rapport intitulé « Les financements de l’État en Outre-mer ». Dans le document de 109 pages, il est notamment question de la sous-exécution des crédits d’investissement du contrat de convergence et de transformation à Mayotte, ainsi que de la plateforme d’ingénierie territoriale afin de disposer d’une structure intégrée pour accompagner la collectivité dans l’élaboration, le financement et le suivi des projets.

Avec 1.4 milliard d’euros sur la période 2019-2022, Mayotte est le territoire qui bénéficie du niveau de crédits contractualisés le plus élevé parmi tous les contrats de convergence et transformation paraphés le 8 juillet 2019 entre le gouvernement et les collectivités ultramarines. Si cette somme pousse alors à l’optimisme au moment de la signature, le rêve éveillé tourne vite au vinaigre à en croire le rapport de la Cour des comptes publié ce mardi 24 mai intitulé « Les financements de l’État en Outre-mer ». « Avec seulement 14.9% d’autorisation d’engagement effectivement engagées et un taux de couverture des engagements qui peine à atteindre 17% », le 101ème département affiche le taux d’exécution des CCT le plus faible… Pis encore, le taux de consommation des crédits de paiement ne s’élève qu’à 2.5% !

Quelles raisons expliquent des pourcentages aussi peu élevés ? La réussite du pilotage des CCT dépend de la bonne collaboration entre les services de l’État et les collectivités territoriales, et nécessite aussi un dialogue resserré entre la direction générale des Outre-mer et les services des ministères partenaires, comme le stipule les Sages. « Or, aucune réunion de coordination et de pilotage des CCT n’a été organisée sur la période, permettant d’identifier les retards ou les éventuels surcoûts, qui aurait permis d’ajuster les financements en les adaptant aux capacités des territoires à amorcer les projets. » Dans ce contexte, « compte tenu des échéances électorales, la DGOM estime plus prudent d’envisager une prolongation des CCT actuels pour une durée d’au moins un an ». À savoir jusqu’en 2023, et ainsi d’allouer une tranche budgétaire annuelle supplémentaire en fonction des négociations avec le conseil départemental pour le cas de Mayotte.

Une plateforme d’appui aux collectivités méconnue et sous-dimensionnée

Par ailleurs, la Cour des compte pointe du doigt « un accompagnement diversifié mais peu organisé de l’État ne palliant que partiellement le manque d’ingénierie dans les territoires ». Si l’île aux parfums bénéficie sur le papier d’une plateforme d’appui aux collectivités territoriale depuis 2019 dans le but de disposer d’une structure intégrée pour les accompagner dans l’élaboration, le financement et le suivi de leurs projets, la réalité du terrain est tout autre. « Les six agents dédiés ne sont pas en capacité de le faire pour 17 communes (malgré un portefeuille de communes assignés à chaque chargé de projets). » Pour couronner le tout, la rotation importante des équipes se traduit par des vacances de postes… Et cette installation est restée plutôt confidentielle : elle n’est identifiable ni dans l’organigramme ni sur le portail de la préfecture !

Enfin, le projet de loi relatif au développement accéléré de Mayotte, rejeté en janvier dernier par les élus locaux, prévoyait la création d’un établissement public de délégation de maîtrise d’ouvrage sur le territoire mahorais. D’autant plus qu’une quelconque coordination de ses missions avec ladite plateforme citée précédemment ou l’agence du centre d’études et d’expertises sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (Cerema) n’a à ce stade toujours pas été étudiés. À titre d’exemple, la ville de Mamoudzou ignorait encore il y a peu le possible recours à cette dernière structure pour l’appuyer dans son projet de réfection et de construction d’infrastructures routières.

En conclusion, « les plans thématiques ultramarins pour le logement, l’enseignement scolaire ou la santé, ou ceux en faveur de certains territoires, comme Mayotte, tendent de fait à supplanter toute stratégie d’ensemble, alors que l’objet initial du document de politique transversale était de favoriser l’efficience de l’action de l’État par la coordination de ses financement ». Dit cela, la Cour des comptes estime qu’une amélioration du cadre budgétaire de présentation et d’exécution des dépenses de la Nation permettrait de lui donner de meilleures chances pour répondre au défi de la convergence… Inchallah !

Djamaldine Ali : “Entraîner Combani, c’est un beau défi”

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Djamaldine Ali a pris le poste de coach des Diables noirs de Combani, après une saison exceptionnelle avec les Jumeaux de M’Zouazia.

Parmi les principaux mouvements de l’intersaison, le coach du champion en titre M’Zouazia a rejoint les Diables noirs de Combani, une équipe qui s’est maintenue à la dernière journée. Rencontre avec l’entraîneur avant de retrouver la compétition contre l’AS Rosador, ce samedi. 

Flash Infos : Pourquoi avoir choisi de partir de l’AS Jumeaux de M’Zouazia, le champion de Mayotte et auteur d’un excellent parcours en Coupe de France ?

Djamaldine Ali : Ça correspond à ce que je fais ces dernières années. Je reste rarement plus de deux ans ou trois ans dans un club. Dans le cas de M’Zouazia, avant la fin de la saison, je savais que je ne pouvais pas continuer. Il y avait des raisons familiales. J’habite à Koungou, j’ai deux petites filles et une femme qui ne peut pas s’endormir tant que je ne suis pas rentré à la maison.

FI : Mais après cette saison exceptionnelle, il y avait la possibilité de défendre le titre…

D.A. : Comme tu l’as dit, j’ai déjà tout gagné. M’Zouazia est une grosse équipe avec de très bons joueurs, comme Ben Djadid Dina ou Antoissi. Ils peuvent faire gagner l’équipe à eux seuls. Mais c’est beaucoup de management, alors que je suis plutôt un éducateur.

FI : D’autres équipes vous ont sollicité. Pourquoi avoir choisi une équipe qui joue le maintien ?

D.A. : C’est vrai, des équipes comme Kawéni ou Dzoumogné me voulaient. Ma priorité était de rester en Régionale 1 (N.D.L.R. le Foudre 2000 de Dzoumogné est en R2). Combani, c’est un beau défi. Je côtoie un dirigeant du club et en mangeant régulièrement avec lui, il me disait : « j’ai recruté untel ou untel ». Ça m’a intéressé et j’ai finalement accepté. L’objectif est de se maintenir tranquillement. On verra ensuite.

FI : En changeant d’équipe, est-ce que des joueurs vous suivent ?

D.A. : Non, non, surtout les joueurs de M’Zouzia. Ils préfèrent rester dans le sud. Le recrutement est ambitieux ici, avec un effectif changé à 40% et des joueurs qui viennent de Bandraboua ou Pamandzi. Mais ce n’est pas de mon fait. Ce sont les dirigeants qui s’en sont occupés.

FI : Comment voyez-vous le niveau de l’équipe ?

D.A. : Tactiquement, ce n’est pas encore ça. Mais il y a de la qualité technique, des talents comme le buteur Marius ou Lastik. Ça me plaît vraiment. On vient de faire un stage dans le sud pour renforcer la cohésion d’équipe, avec un match contre Bouéni. On a déjà vu des changements.

FI : Impatient de commencer ?

D.A. : Bien sûr. On est prêt !

 

C’est l’heure de la reprise pour les douze équipes de Régionale 1*

Ce samedi, à 15h, les douze formations de la Régionale 1 sont de retour sur le terrain. Selon Djamaldine Ali, le grand favori reste son ancienne équipe des Jumeaux. Le FC M’Tsapéré, l’un des meilleurs clubs de l’île, est “dans la reconstruction cette année”. Cette saison, amputée de la Coupe de Mayotte, se termine le 17 décembre et voit trois clubs rejoindre la division, les Abeilles de M’Tsamboro, le FC Bandrélé et l’AJ Kani-Kéli. Les rencontres de cette première journée : AJ Kani-Kéli-AS Bandraboua, USCP Anteou-AS Sada, FC M’Tsapéré-Tchanga SC, Diables noirs-AS Rosador, ASC Kawéni-FC Bandrélé et Jumeaux de M’Zouazia-ASC Abeilles.

Côté féminines, le calendrier de Régionale 1 est légèrement plus réduit. La saison débutera le dimanche 5 juin (à 15h30) et se terminera le 11 décembre.

*Retrouvez chaque vendredi les résultats et le calendrier du championnat de Mayotte dans votre Mayotte Hebdo.

Toutes les informations à connaître sur vos candidats aux élections législatives

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Le ministère de l’Intérieur a publié ce mardi 24 mai la liste des candidats officiels enregistrés en préfecture pour le 1er tour des élections législatives du 12 juin 2022. Découvrez sans plus attendre leurs noms et leurs binômes, leurs orientations politiques, leurs professions…

La bataille sera rude, tant les choix sont nombreux. En effet, la 1ère circonscription comptabilise dix candidats, contre onze dans la 2ème circonscription. Les députés sortants, Ramlati Ali et Mansour Kamardine, se représentent tous les deux. Si certains d’entre eux sont des dinosaures de la politique, à l’instar de Mohamed Moindjié (ancien élu à la mairie de Mamoudzou) et Issa Issa Abdou (ancien vice-président en charge de la santé au Département), d’autres sont novices en la matière, comme le métropolitain Antoine Autan.

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Inauguration des locaux du conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement

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Vendredi matin a eu lieu l’inauguration des locaux du conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement (CUAE) à Dembéni. La structure est présidée par Salime Mdéré, 1er vice-président du conseil départemental, pour un mandat de trois ans. Houzainoudine Moustoifa (Pamandzi) en est le vice-président et Ali Abdou, adjoint au maire de Tsingoni, le trésorier. Ce nouveau bureau a pris ses fonctions depuis le 25 août dernier, à la suite d’une réunion des membres du conseil d’administration.

La création du CAUE date du 13 janvier 2021, date à laquelle Mayotte se dotait d’une structure de conseil, d’éducation, de sensibilisation et de formation au bénéfice des acteurs locaux et du public mahorais, après un premier contact en août 2019 établi entre le ministère de la transition écologique et les élus pour engager une réflexion pour ce faire.

Le CAUE est une structure associative régie par le décret de la loi de 1977 sur l’architecture. Il est destiné à intervenir gratuitement auprès des particuliers et des collectivités porteuses de projet de construction pour les accompagner avec des conseils et des informations. Il les oriente sur la manière de construire par rapport aux réglementations à respecter sur le territoire ainsi que sur l’élaboration du plan local d’urbanisme de l’habitat.

Lors de cette cérémonie inaugurale, le constat est clair que les enjeux sont de taille : dans un premier temps, Mayotte est le plus jeune département français où plus de la moitié de la population a moins de 18 ans et les questions de logement et d’environnement y sont centrales ; ensuite la lutte contre l’insalubrité et l’amélioration des conditions de vie des habitants, l’amélioration de l’organisation urbaine et des modes de déplacement… Les défis sont ainsi nombreux à relever. D’ailleurs le président Salime Mdéré n’a pas omis pas de rappeler qu’« il y a beaucoup à faire et ces nouveaux locaux que nous inaugurons nous permettent désormais de travailler dans d’excellentes conditions au service des Mahorais, avec la volonté de traduire notre projet pour Mayotte de façon concrète et visible ».

Sortie de la 132éme promotion de policiers adjoints STRF Mayotte

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Ce vendredi 20 mai, le directeur territorial adjoint de la police nationale, le commissaire divisionnaire Fabrice Guinard-Cordroch, présidait la sortie de la 132éme promotion des policiers adjoints issus du service territorial du recrutement et de la formation de Kawéni. Pendant pratiquement trois mois, dix élèves ont suivi une formation qui les amènera, pour neuf d’entre eux à être incorporés en service actif à la sécurité publique et à la police aux frontières très prochainement. Le nouveau patron du STPAF qui officie en tant que directeur adjoint en l’absence de Laurent Simonin, leur a souhaité une belle carrière dans l’institution « police », et a chaleureusement félicité le major de cette promotion, une des deux jeunes filles présentes.

Élections législatives : Mayotte la 1ère lance aussi sa campagne

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Pour cet évènement politique majeur, la rédaction de Mayotte la 1ère propose une offre éditoriale transversale sur les trois supports. Portraits des candidats, enjeux électoraux et analyses sont déclinés en radio, télévision et sur les supports numériques depuis ce lundi 23 mai.

Au programme, les trois émissions phares de la rédaction de Mayotte la 1ère à suivre en direct radio, télé et Internet : Zakwéli, Place Publique et Kala Oi Dala. Retrouvez sur la toile toute l’actualité des législatives ainsi que la carte interactive activée depuis le 20 mai, date de la déclaration officielle de candidatures à la préfecture, pour connaître les candidats dans chaque circonscription

Suala « Moi Député », sera également au rendez-vous de ces législatives. Il s’agit d’un entretien d’une minute réalisée par la cellule numérique. Une rubrique qui permettra aux électeurs de chaque circonscription d’en savoir davantage sur les projets et les priorités de ceux qui veulent les représenter à l’Assemblée nationale.

L’actualité de ces élections sera bien évidement reprise dans les journaux radio, télé et Internet. On retrouvera les modules tels que « L’écho de campagne » signé Bruno Minas ainsi que l’édito présenté par Ali Chamsudine. « Il était une date » sera la rubrique consacrée à l’historique des élections législatives depuis leur existence à Mayotte.

Une page spéciale « Élections législatives » sera consacrée dans les JT de 13h et de 19h. Dans la page spéciale de l’édition du soir, retrouvez les reportages sur l’actualité de la campagne des législatives, la minute des législatives « Ceci a été dit », dans le rétro, le module « Législatives, mode d’emploi ».

Un nouveau centre d’examen au code de la route à Chirongui

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Dekra, situé au 11 rue du lycée à Chirongui, a ouvert une salle d’examen au code de la route pour les épreuves auto (ETG) et moto (ETM). Afin d’offrir plus de disponibilité, de proximité aux candidats et plus de flexibilité aux auto-écoles, le centre d’examen propose sept sessions par jour du lundi au samedi pouvant accueillir jusqu’à quatre participants.

Inscription rapide sur les sites Internet et mobile (le-code-dekra.fr) ou par téléphone au 06.68.78.95.80, mais aussi le jour même en prenant rendez-vous en centre, sous réserve de disponibilité. Examen sur tablette individuelle, résultat instantané et réinscription dans la foulée en cas d’échec. Annulation sans frais jusqu’à la veille de l’examen. Tarif fixe de 30 euros.

Dekra est une entreprise fortement engagée dans le domaine de la sécurité routière depuis près d’un siècle. « Nous œuvrons au fil des années à proposer toujours plus de services autour de la mobilité. L’examen du code de la route « Code by Dekra » s’inscrit donc logiquement dans cet ensemble de services déployés au profit d’une meilleure prévention routière », souligne Karine Bonnet, la directrice générale Dekra Automotive SAS. « En augmentant le maillage de notre présence sur le territoire, nous facilitons le passage du code aux candidats qui trouvent plus facilement un centre à proximité de leur domicile. »

Le permis de conduire est un passeport indispensable pour l’emploi. Pour réduire le délai d’obtention de celui-ci, l’État a confié la surveillance de l’examen du code à des prestataires agréés. Le service ouvert aux candidats libres et aux auto-écoles depuis mai 2017 s’appuie sur la richesse du maillage territorial du réseau en France, avec les centres de contrôle technique du réseau Dekra Automotive.

Reprise du marché agricole et d’artisanat à M’ramadoudou

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Au nom de la municipalité, Bihaki Daouda, le maire de Chirongui, et la communauté de communes du Sud informent que le « marché agricole et d’artisanat » tournant est de retour sur le territoire. Celui-ci se tiendra le samedi 28 mai de 8h à 13h à M’ramadoudou à côté du GAB de la BFC situé près du « marché textile ». Cet événement est organisé avec le soutien de la politique de la ville (État) et de la CCSUD.

Une opération ville propre à Bandrélé

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Le maire de Bandrélé, Ali Moussa Moussa Ben, convie l’ensemble de la population de la commune à une opération de nettoyage de tous les villages, ce samedi 28 mai. Points de rendez-vous à partir de 7h : Hamouro (marché), Nyambadao (MJC), Bandrélé (mairie), Bambo (école élémentaire), Mtsamoudou (protection maternelle et infantile), Dapani (école primaire). Pour toute information complémentaire, contacter le service politique de la ville au 06.39.29.99.58.

Une femme décédée dans un accident de voiture à Bandrélé

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Ce mardi matin à 4h30, un grave accident de la route a eu lieu entre Bandrélé et Nyambadao impliquant une voiture et un scooter. L’hélicoptère du centre hospitalier de Mayotte s’est déplacé en urgence pour venir en aide à la jeune femme, âgée de 25 ans et sage-femme de profession selon nos informations, conduisant le 2 roues, mais malheureusement en vain. Elle est décédée des suites de ses blessures. La gendarmerie n’a pas pu nous donner davantage de détails sur les circonstances exactes de l’accident.

La Cimade annule sa procédure judiciaire entamée contre le Collectif des Citoyens

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Le procès à l’encontre de trois membres du Collectif des Citoyens poursuivi par la Cimade, qui devait avoir lieu ce mardi 24 mai, a finalement été annulé. Les manifestants qui bloquaient l’accès aux locaux depuis le mois de décembre 2021 ayant finalement libéré les lieux, l’association n’a pas jugé utile de poursuivre cette action en justice. Toutefois, plusieurs plaintes pour diffamation ayant été déposées, d’autres procédures judiciaires devraient suivre.

Depuis une semaine, la Cimade a pu reprendre possession de ses locaux ainsi qu’une activité normale. Raison pour laquelle elle n’a pas jugé utile de poursuivre l’action en justice intentée contre trois membres du Collectif des Citoyens, qui devait se tenir ce mardi 24 mai. Cette procédure judiciaire avait en effet pour but de les empêcher de bloquer les bureaux, mais aussi de s‘en approcher.

Cela faisait cinq mois que les manifestants du Collectif des Citoyens campaient devant la Cimade. À l’aide de banderoles vindicatives, ceux-ci s’en prenaient alors directement aux missions liées à l’association d’aide à l’accès aux droits (informer les étrangers en situation régulière ou irrégulière sur leurs droits et faciliter l’obtention de leurs titres de séjour) et l’accusaient par la même occasion de favoriser l’immigration clandestine. Dans le climat de tension extrême lié à cette problématique à Mayotte, les actions de la Cimade sont ainsi vécues comme un appel d’air par une partie de la population. Des positions difficilement compatibles et des discours diamétralement opposées à l’origine de ce blocage interminable.

Un dialogue impossible

Si cette dissension entre la Cimade et le Collectif existe depuis plusieurs années (une situation similaire s’était déjà produite en 2018), les échanges se sont largement envenimés au mois de décembre 2021 quand l’association a contesté deux décasages prévus par le préfet. « Nous condamnons bien entendu l’habitat indigne, mais la loi stipule qu’on ne peut pas expulser des gens sans solution de relogement », rappelle Mathilde Detrez, chargée de projet régional au sein de l’association. C’est à la suite de cette affaire que le Collectif des Citoyens a décidé de prendre des mesures beaucoup plus drastiques !

Selon Safina Soula, la présidente, il est inadmissible de réfuter des décisions prises par le délégué du gouvernement, visant selon elle à atténuer l’immigration clandestine à Mayotte. « Les gens de la Cimade ne se rendent pas compte des réalités du territoire. Ils veulent par exemple faire scolariser tous les enfants alors qu’il n’y a tout simplement plus de places dans les écoles ! », affirme-t-elle. Sans compter que pour le Collectif des Citoyens, l’insécurité et la violence subies sur l’île aux parfums sont largement liées à cette immigration clandestine massive. « Ils n’ont pas conscience de ce que nous vivons au quotidien ! », martèle la présidente du collectif.

Pour tenter de renouer le dialogue, Henry Masson, le président national de la Cimade, a fait le déplacement jusqu’à Mayotte au mois de mars dernier. En vain… Les pourparlers se sont soldés par un échec. Si les manifestants ont finalement quitté les lieux la semaine dernière, Safina Soula affirme que le combat du Collectif contre l’association d’aide à l’accès aux droits est loin d’être terminé. « Pour nous, l’affaire ne fait que commencer », martèle-t-elle. Les deux parties risquent d’ailleurs de se retrouver sur les bancs du tribunal dans un avenir plus ou moins proche en raison de plusieurs plaintes déposées pour diffamation.

Une boutique pédagogique pour former les futurs professionnels de la vente à Sada

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Jean-Pierre Redjekra, le proviseur du lycée de Sada, utilisant un vélo-mixeur destiné à faire des smoothies prêté par le Cros de Mayotte à l’établissement à l’occasion de l’inauguration de la boutique pédagogique.

Premier dispositif de cette envergure à Mayotte, la boutique pédagogique du lycée de Sada a ouvert ses portes salle B210, ce mardi 24 mai 2022. Un espace de vente fictif de 120 mètres carrés destiné aux élèves de baccalauréat professionnel et BTS spécialisés dans la vente.

Caisse enregistreuse, rayons, supports de communication ou encore promotions… La boutique pédagogique du lycée de Sada a tout d’une véritable échoppe. Entre les murs du petit magasin qui propose vêtements, cosmétiques ou encore boissons, un mot revient dans la bouche de tous : la fierté.

“Nous sommes fiers de ce projet et du résultat”, lâchent d’une seule et même voix Nayda, Chanyda, Kamaria, toutes trois élèves en classe de première. Un sentiment partagé par le chef d’établissement, Jean-Pierre Redjekra, qui ne tarie pas d’éloge sur ce nouvel outil pédagogique inauguré au sein du lycée ce mardi 24 mai. “Ce dispositif répond à un besoin, celui de développer l’apprentissage sur un plateau technique et d’améliorer la formation”, affirme le proviseur. Ambitieux, il espère que les professionnels en herbe pourront dans un avenir proche être les premiers candidats aux postes que proposera le centre commercial Ylang Ylang de Combani, mais aussi postuler où bon leur semble, à Mayotte, à La Réunion ou encore en métropole.

Un projet aux multiples objectifs

En participant à des ateliers grandeur nature dans leur boutique pédagogique, les élèves apprendront à mobiliser diverses compétences. Gérer l’accueil, la relation client, le suivi des ventes ou encore prospecter et valoriser l’offre commerciale, autant d’aptitudes qui pourront être mobilisées entre les murs de la salle B210. “La boutique pédagogique est un outil de travail qui nous permettra de nous préparer au mieux au travail en entreprise”, explique Ouzayir, élève en première année de BTS management commercial opérationnel (MCO) en alternance à la Maison des livres.

Avant même son ouverture, le dispositif s’est avéré être un très bon exercice pratique. “Les élèves ont déjà réalisé des cartes de visite, appris comment faire du marchandisage et créé des supports de communication”, détaille Mélissa Lebon, professeur d’économie gestion. Dès la rentrée, l’échoppe fera partie intégrante des cours et pourra également être utilisée pour les examens.

Développer la pratique

S’il existe déjà dans de nombreux établissements de petites boutiques pédagogiques, un dispositif d’une telle ampleur constitue une première à Mayotte. “Le système de magasin pédagogique est un appui non négligeable à la théorie. Une clé essentielle dans la formation, qui va permettre de faire de la simulation quand on ne peut pas confronter les élèves à une pratique réelle”, témoigne Marie-Isabelle Grondin, inspectrice à l’économie gestion et responsable de ces filières au sein de l’académie de Mayotte. Pour un coût total de 41.000 euros, financé par le GRETA-CFA sur des fonds du conseil départemental, le projet profitera à pas moins de 600 élèves de l’établissement. Une réalisation sensée qui permettra au lycée de Sada de continuer de rayonner sur l’Ouest de l’île.

Débat télévisé : une question de légitimité …

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Dans le cadre des élections législatives 2022, la télévision publique organise ses traditionnels débats permettant aux différents candidats en lice de défendre leurs programmes respectifs auprès des Mahoraises et Mahorais. Tous deux candidats dans la circonscription 1, l’activiste et consultante Estelle Youssouffa et l’entrepreneur Théophane Narayanin se sont énergiquement affrontés ce mardi 24 mai, dans une ambiance survoltée, assistés de leurs suppléants respectifs, Said Kaambi et Cris Kordjee. En un mot, la société civile face au monde économique.

Les téléspectateurs et auditeurs de Mayotte la 1ère s’attendaient à un échange moins passionné tant les participants à ce débat se connaissent bien pour avoir, ensemble, pris part à des combats communs au profit de la population locale, notamment à l’occasion de la crise sanitaire du Covid-19. Il n’en a rien été ! Et au final, les protagonistes de ce bras de fer ont laissé le public sur sa faim s’agissant des ambitions qui les mènent à cette élection.

Première intervenant, Estelle Youssouffa a expliqué son engagement dans la conquête de l’un des deux fauteuils de député de Mayotte comme un autre moyen de porter (au plus haut niveau) les revendications du mouvement de 2018, demeurées inaudibles faute d’avoir été relayés par les politiques qui ont vu en ses porteurs « des représentants illégitimes ». Elle a poursuivi qu’elle espérait aller à l’Assemblée nationale (avec son suppléant) porter « l’intérêt général des Mahoraises et des Mahorais, les combats sociaux de l’île, le combat contre l’insécurité et l’immigration clandestine, la quête d’un droit commun réel avec un accès aux droits et de la prospérité ». Invité à se prononcer sur la candidature de cette dernière, son vis-à-vis, Théophane Narayanin, un tantinet provocateur, a introduit son propos : « C’est comme dans les hôpitaux, plus on est fou, plus on rigole. »

Estimant que cette candidature était une chance dans la mesure où ils ont eu l’occasion de mener quelques batailles ensemble, il a tenu à préciser que tous les candidats à ce scrutin ne devaient souffrir d’aucune proscription. Il a défendu le choix de sa candidature par le fait « qu’on ne peut plus aujourd’hui procéder par procuration », soulignant qu’il a développé des affaires à Mayotte depuis 27 ans faisant le bonheur de 360 familles (comprendre 360 employés à plein temps) et 60 sous-traitants. Il a ajouté qu’il ne faisait plus confiance aux hommes politiques locaux qu’il rend responsable de la catastrophe économique dans laquelle est plongée l’île, avec des entreprises qui cumulent jusqu’à quatre années de retard dans le paiement de leurs factures de travaux (publics), et de l’argent qui ne circulent pas, mettant quiconque au défi de lui prouver le contraire. En guise de réplique, Estelle Youssouffa lui a assaini le premier coup, se déclarant « consternée par la candidature de Guito (surnom donné à Théophane Narayanin, ndlr.) », laquelle reflèterait « le conflit d’intérêt » et ne se justifiant que par la défense de « ses intérêts personnels ».

Conflit d’intérêt entre Mayotte et La Réunion ?

Et à l’ancienne journaliste « d’Al-Jazzira » – aujourd’hui consultante – de monter au créneau, en déniant au patron de la société « IBS », la légitimité de porter les aspirations de la population mahoraise au Palais Bourbon. Elle a vite fait de qualifier son challengeur de « défendeur des intérêts réunionnais » parce que récemment élu à la CCI de La Réunion et s’est interrogée sur ce « qu’il venait faire à Mayotte sur le champ politique ». De nouveau, elle a dénié à Théophane Narayanin, la légitimité de sa candidature : « Le député de Mayotte doit servir les intérêts de Mayotte, on ne peut servir deux maîtres à la fois. Guito c’est d’abord IBS, ensuite La Réunion, et peu après Mayotte. » Et de poursuivre dans son invective sur le fait que le plus important à ses yeux dans cette affaire est de savoir lequel des candidats allait le mieux servir les intérêts du territoire.

debat-televise-question-legitimiteAinsi, le décor du débat s’est ainsi définitivement trouvé planté, les attaques sont devenues de plus en plus personnalisées sur des sujets ciblés : l’aérien, le port de Longoni, l’essor économique. Invitée à conclure sa lancée par la présentatrice de l’émission, Estelle Youssouffa demande à Théophane Narayanin d’expliquer comment il comptait défendre les droits sociaux des salariés en étant un patron qui recrute… Les répliques ont fusé de tous parts, sur le même ton, aussi bien du côté des suppléants (qui s’exprimaient également en shimaoré) que des auditeurs qui ont réagi par des appels téléphoniques.

La passion l’a emporté sur la raison et voilà que ce qui se présentait comme un débat prometteur – tant sur le plan des sujets à abordés que des réponses – est devenu une cacophonie indescriptible. Pour sa défense, Théophane Narayanin a qualifié Estelle Youssouffa de jeune « irrespectueuse » de ses ainés, faisant remarquer au passage qu’elle pouvait être sa fille (au niveau de l’âge). De son côté, Said Kambi a attaqué la suppléante de Guito, Cris Kordjee, sur le projet de la compagnie aérienne « Zéna » dont elle assurait l’évolution et devant concurrencer dans l’avenir la compagnie réunionnaise Air Austral. La réponse de la bergère au berger ne s’est naturellement pas fait attendre. La fin du débat a été inaudible et ce fut, non sans peine, que la présentatrice de l’émission réussit à sonner la fin de la récréation, chacun des deux camps n’ayant que quelques minutes pour conclure rapidement.

Diabète : « Si une personne est petite et en surpoids, il y a déjà un facteur de risques. »

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Infirmier libéral en temps normal, Saïd Abdillahi réalise ces consultations à titre bénévole.

Ce mardi 24 mai se déroulait une matinée de sensibilisation sur la thématique du diabète. Organisée par le centre communal d’action sociale de la ville de Mamoudzou, elle avait pour objectif de dépister gratuitement les habitants et de les orienter en cas de test positif. Une action menée à la suite de la signature du contrat local de santé avec l’agence régionale de santé.

Mardi. 10h. Nassibou pénètre un peu par hasard à l’intérieur de la MJC de Mamoudzou où le centre communal d’action sociale et la municipalité organisent des ateliers sur la thématique du diabète. « Je n’étais même pas au courant, j’ai vu des gens sortir et je me suis dit « pourquoi pas ! » », confie l’homme de 47 ans dans la file d’attente. Au bout de quelques minutes, Saïd Abdillahi le reçoit derrière un paravent pour débuter la consultation.

Après la pesée et la mesure du tour de taille, vient la lecture du taux de glycémie. « Sachez que ce test-là est à titre indicatif. Ce n’est pas parce que vous avez un taux de glucose dans le sang de plus de 1.26 gramme par litre que vous êtes forcément diabétique », le prévient l’infirmier libéral. En effet, il suffit d’avoir mangé du mataba, riche en lait de coco, la veille au soir ou d’avoir ingurgité une boisson sucrée le matin même pour fausser le résultat. Raison pour laquelle le professionnel de santé préfère suivre son instinct : « Si une personne est petite et en surpoids, il y a déjà ce que l’on appelle un facteur de risques. »

Une action en lien avec le plan local de santé

Cette journée rentre dans le cadre du plan local de santé signé entre la ville chef-lieu et l’agence régionale de santé en novembre dernier. « Nous avons commencé nos actions durant le Ramadan et nous les déroulons jusqu’à la fin de l’année pour aborder le tabac, l’alcool, la santé mentale », précise Taandhuma Ahmed, la responsable du service jeunesse à la mairie de Mamoudzou, qui espère à travers ces différentes rencontres recueillir des éléments chiffrés et des statistiques proches de la réalité.

En plus de deux stands de dépistage, les curieux peuvent prendre également part à une activité autour de l’alimentation animée par le Rédiab Ylang 976. « Notre idée est de sensibiliser la population, aussi bien les jeunes que les personnes âgées », poursuit Hanifa Saïd, l’une des agentes de développement local au CCAS. « Tout le monde ne sait pas équilibrer ses repas. » Encore faut-il que les habitants fassent acte de présence pour entendre les précieux conseils culinaires… Si des médiateurs sanitaires sillonnent les rues le jour J pour rameuter du public, « les gens ont toujours d’autres priorités », regrette-t-elle. Pourtant, ce dépistage gratuit peut permettre d’anticiper une aggravation de l’état de santé de la population. Mais aussi de sensibiliser sur des actions simples telles que l’hygiène alimentaire, l’activité physique, ou encore la réduction du stress !

Et en cas de résultat « positif », Saïd Abdillahi envoie le patient chez son médecin traitant ou à l’hôpital pour réaliser une prise de sang, qui « détermine alors la mesure exacte de l’hémoglobine glyquée ». À l’instar de Nassibou qui a de la famille diabétique et qui se doutait bien avant de mettre un pied dans la MJC que ce serait la recommandation finale de cet examen express.

Ikibal Boinali, un Mahorais à Wall Street

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Pour peu qu’ils s’envolent de l’île, les Mahoraises et Mahorais semblent n’avoir aucune limite. L’un des plus beaux exemples de cette réussite est Ikibal Boinali, auditeur senior chez KPMG, l’un des quatre grands groupes mondiaux d’audit et de conseil. Depuis quelques mois, le jeune homme fréquente même la branche new-yorkaise de la multinationale. Rencontre avec un talent de la finance qui exporte Mayotte à Manhattan. Un portrait à retrouver dans le numéro 1.000 de Mayotte Hebdo.

ikibal-boinali-mahorais-wall-street« On est jeunes et ambitieux, parfois vicieux », rappait le groupe 113 sur Les Princes de la ville. Point de vice néanmoins chez Ikibal Boinali, qui a choisi de conquérir rien de moins que le plus fameux quartier d’affaires du monde, Wall Street, à New York. Les pieds sur terre, le jeune homme débute le récit de sa vie, qui s’écrit pourtant bien vite hors de Mayotte. Alors qu’il n’a que trois ans, en effet, sa famille s’envole pour l’hexagone, et plus précisément pour Lyon, la ville des Canuts. Ikibal a cependant d’autres ambitions que de devenir ouvrier. Après avoir obtenu un bac scientifique, il a « tout de suite envie de faire ses études dans le domaine de la finance », et doit donc viser une école de commerce. « J’ai toujours été fasciné par ce domaine, puisque je considère que la finance de haute voltige est un secteur clé de l’économie », continue-t-il. « L’aspect gestion des chiffres m’a toujours attiré, ayant un profil scientifique. J’ai aussi une appétence pour le prévisionnel. »

Déterminé, Ikibal Boinali n’a justement que faire du déterminisme social, et ses parents, employé dans une entreprise de transports en commun et mère au foyer, le voient décrocher une bourse d’études qui lui permet d’intégrer l’IDRAC Lyon, une grande école de commerce habituellement coûteuse. « Ce ne sont pas des études accessibles à tout le monde, je peux dire que j’ai bénéficié des opportunités qu’offre l’égalité des chances », reconnaît-t-il, lucide. Sans jamais se reposer sur ses lauriers, le jeune homme obtient son master au sein du prestigieux programme grandes écoles, et se spécialise en finance et en audit. « J’ai toujours fait ma carrière en essayant de viser l’excellence, de poursuivre mes rêves et d’aller le plus loin possible », affirme Ikibal, avec, toujours en tête, l’idée de montrer aux Mahorais qu’avec la valeur travail, « il n’y a aucune auto-discrimination à subir, il ne faut pas s’imposer de barrières ».

« Les Mahorais sont aussi amenés à aller à l’étranger et réussir »

ikibal-boinali-mahorais-wall-streetCet état d’esprit l’amène à intégrer dès l’obtention de son master, en 2018, KPMG, l’un des « Big Four » de l’audit et du conseil avec Deloitte, Ernst & Young et PwC. « Cette réussite fait ma fierté personnelle mais aussi celle de ma famille, leur fait voir d’autres perspectives », déclare-t-il. « Tout est possible. Les Mahorais sont aussi amenés à aller à l’étranger et réussir. » Au sein d’une multinationale de la finance telle que celle-ci, les opportunités sont légion, et Ikibal Boinali s’exporte rapidement à l’étranger, chez KPMG Luxembourg. « C’est une très grande place financière européenne, qui réunit des banques et des fonds d’investissement », explique-t-il. Le jeune homme, dans le petit pays, en profite pour se spécialiser dans l’audit, le commissariat aux comptes et le conseil auprès de fonds de private equity.

Encore une fois, le Luxembourg n’est qu’une étape. Il y a quelques mois, le Mahorais est envoyé de manière permanente dans la filiale new-yorkaise de son entreprise, à Wall Street. « C’était clairement l’un de mes rêves », se félicite-t-il. « En tant qu’étudiant en finances, New York est la plus grande place du monde, je ne m’y imaginais pas, et Wall Street nous a tous inspirés, à travers les films que nous regardions. J’ai sauté le pas pour me lancer dans l’aventure new-yorkaise. » Et cette dernière l’impressionne, entre la hauteur des nombreux gratte-ciels et la vie culturelle de Big Apple, « enrichissement au quotidien ». Son quotidien à Manhattan ne lui laisse cependant que peu de temps pour les visites.

Mayotte – N.Y, promesse d’un aller-retour

ikibal-boinali-mahorais-wall-streetAuditeur senior, Ikibal est « in charge » de mener à bien les travaux, de leur suivi et des relations clientèle. Ses tâches réunissent revues comptables, inspections, et vérifications de la conformité et de la justesse des résultats financiers des entreprises clientes du groupe. Toujours spécialisé dans les fonds d’investissement, il enchaîne les réunions avec les clients et des équipes d’une dizaine de collaborateurs. Grossièrement, « c’est énormément d’Excel ». À New York, le jeune homme s’y plaît bien : « J’ai eu la chance d’être très bien intégré ici, les Américains ont une culture bien plus chaleureuse que les Français. L’intégration d’un expatrié se fait bien plus rapidement puisque les rapports hiérarchiques sont plus directs, on n’a pas cette notion de vouvoiement, et il y a une très grande proximité avec la hiérarchie la plus haute, ce qui est excellent pour travailler dans des conditions saines. » Il essaie même de parler fièrement de Mayotte à ses collègues, qui ne connaissent pas le territoire.

C’est un fait, l’île au lagon n’est jamais loin dans l’esprit d’Ikibal Boinali, qui pourrait pourtant viser les plus hautes places de la finance mondiale. « J’ai accompli mon rêve d’enfant, j’ai la sensation d’avoir atteint mes objectifs », explique-t-il. « Dans une ville comme New York, tout va très vite. Je peux faire une carrière dans l’audit et devenir associé du cabinet, j’ai accès aux plus grandes banques mondiales telles que JP Morgan ou Goldman Sachs, ou encore aux organisations internationales telles que le FMI. Il n’y a jamais de limite. » Néanmoins, « l’avenir s’inscrit définitivement à Mayotte » pour le néo-new-yorkais. Il veut en effet revenir à tout prix, même si ce ne sera pas dans le secteur de la finance. « J’aurai d’autres opportunités sur le territoire », annonce-t-il, pensant à des postes de direction, à l’entrepreneuriat… Ou à la politique.

« C’est vrai qu’en tant que Mahorais, je me sens investi d’une responsabilité vis-à-vis du futur de notre île, sur tous les aspects économiques, commerciaux et politiques », déclare Ikibal. « Je suis sensible à la cause politique, et conscient que mon profil peut m’amener à contribuer du mieux que je peux à l’industrie, au commerce, à l’agriculture… Je n’exclus pas de m’impliquer dans ce domaine également. » L’essentiel n’est pas là, mais dans le fait que les jeunes talents mahorais reviennent développer leur territoire, qui en a bien besoin. Ce dernier, dans quelques années, pourra déjà compter sur Ikibal Boinali, prêt à quitter les plus grandes places financières du monde pour lui. « J’ai toujours eu cette idée, faire les études les plus prestigieuses possibles pour revenir développer Mayotte », conclut-il, avant de retrouver ses bureaux, perchés au milieu du ciel de Manhattan, d’où un certain lagon semble bien visible…

Élection du bureau des Jeunes Républicains de Mayotte

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Les Jeunes Républicains de Mayotte se sont réunis en assemblée générale ce dimanche 22 mai à Dembéni pour l’installation de leur premier bureau politique. Les membres de cette instance sont Saïd Mohamadi (président), Habibou Salim (vice-président), Djawadou Ben Antoyissa (secrétaire) et Abdourahamane Batrolo (chargé de mobilisation). Ils ont été élus pour un mandat de deux ans renouvelables.

Marie Grosgeorge en visite au commandement de la gendarmerie

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Le 19 mai dernier, Marie Grosgeorge, la directrice de cabinet du préfet, est venue en visite au commandement de la gendarmerie de Mayotte afin de se faire présenter les dispositifs d’accompagnement mis en œuvre au profit de la jeunesse au travers de l’association des cadets citoyens de la gendarmerie. Après avoir été accueillie par le colonel Olivier Casties, commandant en second de la gendarmerie de Mayotte, elle a été reçue par le capitaine Ahamada Hambaly, président de l’association, qui lui a évoqué les modalités dans lesquelles le parcours des cadets était effectué.

Ensuite, il lui a été exposé la manière dont les autres dispositifs, à savoir le service national universel (SNU), la classe de la défense et la classe préparatoire intégrée (CPI976) s’imbriquaient pour constituer une prise en charge globale des jeunes de 16 à 25 ans à raison d’une centaine par an.

Convaincue de l’intérêt de ces dispositifs qui permettent de lutter contre la délinquance juvénile en contribuant à l’insertion professionnelle ou scolaire à près de 95%, Marie Grosgeorge a dit sa volonté de les soutenir pour les rendre pérennes.

Gestion des déchets dans les territoires ultramarins : la délégation sénatoriale aux Outre-mer se penche sur le dossier

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La délégation sénatoriale aux Outre-mer consacre son prochain rapport d’information à la gestion des déchets dans les territoires ultramarins. Gisèle Jourda (Socialiste, Écologiste et Républicain – Aude) et Viviane Malet (Les Républicains – La Réunion) en ont été désignées co-rapporteures. Comme l’a souligné son président Stéphane Artano (Rassemblement Démocratique et Social Européen – Saint Pierre–et–Miquelon), la collecte et le traitement des déchets sont, au même titre que l’accès à l’eau ou l’assainissement, un service public de base indissociable de la qualité de vie et de la santé publique. La délégation procédera à l’évaluation d’une politique publique confrontée à de profondes transformations pour être au rendez-vous des objectifs du « zéro déchet » et de l’économie circulaire.

Placées au premier rang des priorités du nouveau quinquennat, les problématiques environnementales revêtent en Outre-mer une acuité particulière. Décharges sauvages, pollution des littoraux, tri sélectif insuffisant y témoignent d’une situation préoccupante. Les perturbations du commerce maritime mondial liées à la crise sanitaire ont encore accru l’extrême difficulté d’exporter les déchets, notamment les plus dangereux. Conséquence : les stocks s’accumulent dans certains territoires où le manque d’investissements dans des infrastructures, pourtant essentielles, s’ajoute souvent aux problèmes de gouvernance et de répartition des compétences. Ces enjeux se trouvent aussi amplifiés par divers facteurs locaux comme la densité de population, l’habitat informel, l’isolement géographique, la nature du relief ou encore la rareté du foncier.

La délégation sénatoriale aux outre-mer a débuté ses auditions le 19 mai en entendant la direction générale des Outre-mer (DGOM), la direction générale de la prévention des risques (DGPR) et l’ADEME, l’un des acteurs majeurs de ce secteur. Ce premier cycle d’auditions se poursuivra jusqu’à l’été. Outre des tables rondes géographiques en visioconférence, deux déplacements sont prévus, le premier à La Réunion et à Mayotte fin juin, le second à Saint–Pierre–et–Miquelon mi–septembre.

Les conclusions de ce rapport d’information seront présentées en novembre prochain.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes