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Ilot M’Tsamboro : Agriculteurs et autorités se parlent enfin

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Le préfet de Mayotte, Thierry Suquet, est venu saluer les manifestantes, avant le début de la réunion, ce mercredi, à 16h.

Après la réunion publique qui s’est terminée dans la précipitation, le 18 mai (voir Flash Infos du 19 mai), élus de M’tsamboro, habitants et préfecture de Mayotte ont accepté une nouvelle rencontre, ce mercredi. Un ton plus cordial a permis aux opposants du projet prévu sur l’îlot M’Tsamboro d’exposer leurs griefs. Ils ont notamment peur que le territoire de 2 km qu’ils utilisent perde sa vocation agricole. « Il n’en est pas question », leur a rétorqué le préfet Thierry Suquet.

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Devenu porte-parole du collectif, Aboubacar Tanardhu a réafirmé son opposition au projet.

Difficile de se frayer une place dans la petite salle du conseil municipal de M’Tsamboro, mercredi soir, au milieu de la centaine de personnes présentes. Initiée par la municipalité, cette nouvelle réunion avait comme objectif de réduire la défiance envers le projet « Sisiwa Mtsamboro », dont la phase de démolition entamée ces dernières semaines n’est que le point de départ. Le 18 mai dernier, une réunion du même genre avait été écourtée alors que les débats s’avéraient trop houleux. Cette fois-ci, le dialogue s’est fait de manière apaisée. Le maire de M’Tsamboro, Laïtidine Ben Saïd, et le préfet de Mayotte, Thierry Suquet, évoquent l’objectif du projet avant de laisser la place aux questions. Pour rappel, sont initialement prévus un ponton au sud-est de l’île, des farés et des sentiers de randonnée. Côté agriculture, les habitations qui servent aux agriculteurs venant exploiter, ou parfois aux immigrés venus d’Anjouan, ont été récemment démolis. Cependant, les champs exploités depuis des décennies, si ce n’est davantage, resteront aux cultivateurs. Toujours dans ce sens, un hameau ou « tobé » devrait voir le jour « dans un cadre architectural traditionnel et innovant ».

Face au préfet, Aboubacar Tanardhu relaie les doléances de ses collègues. Il demande notamment « l’arrêt immédiat des opérations en cours ». Le cultivateur, qui a repris un terrain familial en 2005, est devenu malgré lui le porte-parole du collectif. « Nous ne pouvons concevoir d’activités autres que l’agriculture. Celles-ci risquent d’empiéter sur les espaces aujourd’hui cultivées », craint-il.  Une demande à laquelle souscrit complètement le préfet. « La vocation première de l’îlot ne changera pas », assène-t-il plusieurs fois. En contrepartie, il demande cependant des changements de pratique. « Vous me parlez des oranges de M’Tsamboro. Leur production est en chute libre. Il faut réduire la culture de bananes », dit-il souhaiter. Dans cette optique, une transition vers davantage de cultures d’agrumes va être mise en place.

Et le représentant du gouvernement français se montre plus ferme sur l’édification d’un ponton. « On en a besoin ! » argue-t-il, promettant que celui-ci ne servira qu’aux forces de l’ordre (gendarmes et future brigade nautique de M’Tsamboro), ainsi qu’au Conservatoire. « Il n’y aura pas de prestataires », prévient-il. Il tente de rassurer en indiquant que les corps-morts prévus seront utilisés uniquement par les pécheurs et les agriculteurs. Des détails qui semblent rassurés les agriculteurs.

Parfois des allures de dialogue de sourds

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Le maire de M’Tsamboro, Laïtidine Ben Saïd, et le préfet de Mayotte ont tenté de calmer les craintes des cultivateurs.

Pourtant, une fois chaque point de vue exposé, un dialogue de sourds s’en suit entre protestataires et autorités, alors que les deux semblent pourtant partager des points communs. « J’ai l’impression de ne pas être compris », répète plusieurs fois le préfet. A sa décharge, il se retrouve vers le milieu de la réunion entouré par des points de vue souvent différents. Des villageois disent ainsi ne pas être opposés à un projet incluant une dimension touristique, à condition que cela reste « à une petite échelle ». Un avis qu’on entend parmi les plus jeunes.

Afin de calmer les débats, le maire de M’Tsamboro dit ne pas exclure des changements dans le projet initial. Il invite le collectif à rejoindre le comité de pilotage. « Les farés, les sentiers, ça peut sauter », estime l’élu, en tendant la main à Aboubacar Tanardhu. L’idée que l’îlot soit géré par la commune, (N.D.L.R. cette mission est assurée par le Conservatoire du littoral et l’association Agir pour le développement intégré du nord de Mayotte) n’est pas non plus écartée. « Si ça peut apaiser la situation », reconnaît-il, avant d’admette qu’il en faudra encore du dialogue pour mettre fin à la peur qu’ont les cultivateurs « de se faire exclure de l’îlot ».

Fatima et Ben, les deux prénoms les plus donnés en 2021

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Ce lundi 20 juin, l’institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) a publié le classement des prénoms en France en 2021 par région. À Mayotte, ce sont Ben (60 fois) et Fatima (29 fois) qui montent sur la première marche du podium.

4 sous-officiers du RSMA en lice pour le challenge « Tenir l’effort avec nos blessés 2022 »

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Romain, Théo, Cédric et Jean-François, quatre sous-officiers du régiment du service militaire adapté de Mayotte se lancent le défi « Tenir l’effort avec nos blessés 2022 » du 23 au 24 juin pour soutenir leurs frères d’armes. Ils aspirent à effectuer la plus grande distance sur un Assault Bike, dans un relais en équipe de quatre pendant 24 heures. Le record à battre est de 816 km, soit Lille-Marseille à vol d’oiseau. Leur objectif est double : se dépasser en relevant ce challenge et récolter des dons pour la cellule d’aide aux blessées de l’Armée de Terre (CABAT). L’évènement sera diffusé en direct sur la plateforme Twitch.

En parallèle, tout le RSMA effectuera un cross régimentaire le vendredi autour de la retenue collinaire afin d’alimenter le compteur d’effort mis en place pour cette occasion, grâce aux #TenirLEffort et #AvecNosBlessés.

Air Austral lance une « offre spéciale étudiants »

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Air Austral veut prendre soin des étudiants qui partent faire leurs études loin de chez eux. Jusqu’au 1er août inclus, la compagnie aérienne propose une offre spéciale remplie de bons plans à tous ceux qui sont âgés entre 18 et 30 ans. Pour en bénéficier, il faut justifier de ce statut en présentant une carte d’étudiant valide, un certificat de scolarité ou une lettre d’admission dans l’optique de jouir d’un tarif exclusif : Réunion – Paris ou Paris – Réunion à partir de 397 euros (aller simple) ou 777 euros (aller-retour) et Mayotte – Paris ou Paris – Mayotte à partir de 417 euros (aller simple) ou 797 euros (aller-retour).

Les passagers membres du programme fidélité MyCapricorne auront la possibilité d’enregistrer gratuitement jusqu’à deux valises de 32kg (contre 23kg en temps normal) chacune pour l’achat d’un billet aller-simple ou aller-retour.

Une campagne de sensibilisation sur l’utilisation des produits phytosanitaires

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En juin 2022, le plan d’action national Écophyto lance la deuxième campagne de sensibilisation phyto-mobile en partenariat avec Mayotte Nature Environnement autour des problématiques liées à l’utilisation des produits phytosanitaires : Les pesticides, où et comment sont-ils détectés ? Quels sont les risques de l’utilisation des produits phytosanitaires pour votre santé et pour l’environnement ? Quelles sont les alternatives aux produits phytosanitaires ? Quels sont les équipements de protection individuelle ?

L’utilisation des produits phytosanitaires s’est intensifiée depuis les années 1930-40 pour permettre la protection des cultures agricoles face aux adventices (herbicides), aux ravageurs (insecticides et acaricides) et aux maladies (fongicides). De nombreuses études ont démontré depuis l’impact de certains de ces produits sur la santé humaine et environnementale. La régulation et la diminution de leur utilisation est donc indispensable.

Ce plan a pour objectif de réduire l’utilisation des pesticides de 50% d’ici 2025. La sensibilisation des agriculteurs et des consommateurs s’inscrit notamment dans le plan régional santé environnement. La déclinaison sur le territoire est basée sur quatre actions phares : l’animation régionale qui appuie la gouvernance régionale du plan et déploie les actions de sensibilisation ; la surveillance biologique du territoire qui vise à améliorer les connaissances sur les ravageurs et les auxiliaires (insectes ou acariens prédateurs des ravageurs) et l’évolution de leur population au cours de l’année (le bulletin de santé du Végétale est publié régulièrement pour tenir informé l’ensemble de la communauté agricole) ; le réseau DEPHY qui regroupe un collectif d’une dizaine agriculteurs travaillant ensemble sur les problématiques de réduction des pesticides et qui met à l’épreuve des techniques innovantes ; le transfert qui invite les agriculteurs à découvrir ou redécouvrir des techniques permettant la réduction des produits phytosanitaires (pose de filet sur les tomates, préparation naturelle peu préoccupante). Des ateliers seront réalisés chez les agriculteurs sur l’ensemble de l’île durant les mois de juillet et d’août en partenariat avec la chambre d’agriculture de pêche et d’aquaculture de Mayotte.

La phyto-mobile compte se rendre dans huit villages du territoire sur quatre dates selon le programme suivant : le 22 juin à Acoua de 9h à 12h et à Bandraboua de 13h à 15h, le 1er juillet à M’tsapéré de 9h à 12h et à Kawéni de 13h à 15h, le 5 juillet à Kani-kéli de 9h à 12h et à Chirongui de 13h à 15h et le 6 juillet à Bandrélé de 9h à 12h et à Hajangua de 13h à 15h. Une seconde campagne sera réalisée dans les 17 communes de l’île au cours du mois de septembre.

Patrimoine : mobilisation des jeunes du programme de réussite éducative de Mamoudzou

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La caisse des écoles de Mamoudzou – établissement public communal présidé par le maire, Ambdilwahedou Soumaïla – met en place des projets à caractère éducatif pour la jeunesse. Ses missions s’articulent autour de l’appui à l’enseignement et à l’éducation des enfants. Elle œuvre depuis près de 13 ans à l’amélioration du cadre de vie des jeunes et s’engage pour valoriser le patrimoine communal à travers le projet « C’est mon patrimoine », soutenu par la direction des affaires culturelles de Mayotte et le conseil départemental.

Afin de transmettre et faire perdurer ce dernier, la caisse des écoles invite les jeunes du programme de réussite éducative à découvrir et à se réapproprier leur patrimoine historique à travers la photographie. Cette activité permet également aux jeunes de bénéficier d’une initiation à la photographie par des photographes professionnels.

Avec cette approche ludique et innovante, les jeunes ont participé à un atelier de journalisme, une visite des archives départementales et une sortie pédagogique à l’ancienne usine sucrière de Soulou.

D’autres sorties et ateliers attendent les jeunes qui présenteront leurs travaux à l’occasion des journées européennes du patrimoine les 17 et 18 septembre prochains. Au programme : découverte de l’ancienne usine sucrière de Miréréni Bé, sorties au Rocher de Dzaoudzi et à la « cheminée Cananga », ateliers d’écritures et théâtre.

Un retard de refueling et un problème technique sèment le chaos chez Air Austral

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Depuis lundi, la compagnie aérienne réunionnaise connaît quelques soucis sur sa ligne Mayotte-Paris. Conséquence, deux avions doivent se poser à quinze minutes d’intervalle ce mercredi matin sur le tarmac du 101ème département. Retour sur 48 heures pour le moins mouvementées au sein de la compagnie aérienne réunionnaise.

Une fois n’est pas coutume, le trafic aérien connaît une zone de turbulence en ce début de semaine ! Tout commence ce lundi avec un vol de jour retardé pour les passagers d’Air Austral. En cause ? Un retard de refueling. « Le camion-citerne est tombé en panne », indique le service communication de la compagnie aérienne réunionnaise. Cet incident nécessite l’utilisation d’un véhicule avitailleur plus petit, et par conséquent, deux ou trois rotations au lieu d’une seule pour ravitailler en kérosène l’appareil avant son décollage.

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Finalement arrivé aux alentours de minuit à Paris, l’avion rencontre un nouveau désagrément… « Lors de l’inspection technique, un problème a été détecté, ce qui a demandé une intervention et un changement de pièce. » Face à ce constat, la société n’a d’autre choix que de décaler son retour vers le 101ème département de 24 heures. De facto, ce report entraîne une réaction en chaîne puisque le vol initial devait par la suite rejoindre La Réunion, ce mardi matin. « Il a dû être effectué en 737 et est parti à 11h50 au lieu de 9h15. »

Deux avions à quinze minutes d’intervalle

Un enchaînement de couacs qui va donner quelques sueurs froides aux personnels de l’aéroport de Mayotte ce mercredi. En effet, deux appareils de la compagnie aérienne doivent se poser à quinze minutes d’intervalle : le 787 et ses 265 passagers à 7h30, puis le 777 et ses 245 voyageurs à 7h45. Une situation pour le moins inédite qui requiert un certain nombre d’ajustements. « C’est compliqué de nous organiser parce qu’en termes de parking-avion, nous n’avons pas prévu d’en avoir deux. Nous devons nous libérer des passerelles et prévenir les douanes pour qu’elles soient présentes en effectif conséquent », explique Olivier Capiaux, le directeur d’EDEIS, l’entreprise gestionnaire. Joint par téléphone, il ne cache pas son agacement au moment d’évoquer ces défaillances chroniques.

Reste que ces deux atterrissages successifs risquent de quelque peu chambouler les festivités habituellement réservées aux arrivants. En plus de la fatigue causée par ce voyage harassant, ces derniers vont devoir subir la grève menée par les chauffeurs de taxis de Petite-Terre… Rejoindre Grande-Terre se résume à un véritable parcours du combattant, quelque soit le moyen de transport emprunté !

« A chaque fois que je viens aux Assises, c’est moi qui prend le plus »

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Cinq hommes d’origine comorienne étaient jugés aux Assises pendant trois jours. Ce mardi soir, quatre d’entre eux dont le multirécidiviste Magnele ont été reconnus coupables de séquestration et de vol avec arme en réunion. Celui-ci a eu lieu à Sada, dans la nuit du 11 au 12 novembre 2018. Ils ont été condamnés à six ans de prison chacun. Le dernier, plus âgé, écope de trois ans pour recel. 

Avec les surnoms donnés et les déclarations des uns et des autres qui se mélangent, il n’était pas évident pour les jurés de la Cour d’assises de déterminer les rôles de chacun. Ce qui est sûr, c’est qu’au minimum trois personnes, voire quatre, sont entrées par effraction dans la maison d’une jeune Sadoise qui vit seule, dans la nuit du 11 au 12 décembre 2018. Alors que la jeune femme était retenue dans sa chambre sous la menace d’un couteau, les cambrioleurs ont emporté tablettes numériques, home cinéma, une enveloppe contenant 1.800 euros en liquide, un téléphone portable et son véhicule. Fardi Madi dit « Badi » et Abdoulanziz Ahamad Saïd Anli surnommé « Magnele », deux des cinq accusés ont reconnu leur participation au vol. Cependant, ils minimisent leur degré d’implication. Aujourd’hui âgé de 27 ans  et habitant Longoni, le premier admet avoir pris les tablettes. Son complice, qui lui reconnaît le vol du téléphone, est davantage connu des institutions judiciaires. Il a déjà été condamné pour vol, et surtout il faisait partie de la bande de coupeurs de route de Tsararano en 2016, à l’époque il n’avait que 16 ans. Les deux n’ont pas hésité à charger Fady « Sera » Attoumane, un coaccusé de 32 ans qui vit à Kahani, le décrivant comme leur chauffeur.

Absents du procès, les deux autres ont été interpellés à bord du véhicule volé la nuit du vol, le 12 novembre 2018 à Kahani, à l’issue d’une course poursuite avec les gendarmes. Décrit comme « un voleur chevronné », Saoufadine « M’Toro » Mohamadi, cinquante ans, est présenté comme le beau-père de Magnele. Il était le chauffeur au moment de l’interpellation, tandis que Kirmini Bastoine « Salaf » Abdou était son passager. Mis hors de cause par les autres, ce dernier a finalement avoué sa présence à Sada. Son couteau a été, en outre, l’arme servant à menacer la jeune femme.

« Comment trouver le sommeil après une nuit pareille ? »

Alors que le procès se termine ce mardi, l’avocat général, Albert Cantinol, rappelle que si la victime n’a pas été frappée, « les conséquences traumatiques sont bien là ». « Comment trouver le sommeil après une nuit pareille ? » fait-il remarquer. Il s’appuie sur les éléments de preuve qui lient les cinq hommes aux faits de cette nuit de novembre 2018. Les analyses ADN à la fois sur les lieux du vol et dans la voiture ont permis plusieurs recoupements. De plus, la victime a reconnu ses agresseurs et le couteau utilisé par Salaf.

Le Ministère public reconnaît toutefois que la qualification de « bande organisée » ne peut pas être retenue, le procès n’ayant pas permis d’établir une hiérarchie au sein des protagonistes. Il a requis « quatre à cinq ans de prison » contre M’Toro, douze ans contre Badi, Salaf et Sera. Il a été plus sévère à l’encontre de Magnele en demandant quinze ans de réclusion.

Ce dernier s’en est plaint d’ailleurs au moment de sa dernière déclaration. « A chaque fois que je viens ici, c’est moi qui prend le plus. On dit que je suis le chef, je ne l’ai jamais été », se défend-il. Quelques minutes plus tôt, son avocate, Maître Elodie Gibello-Autran, était du même avis. « Pourquoi une peine plus importante que les autres ? On voit bien qu’il a eu la volonté de ne pas faire de mal à la victime », s’indigne-t-elle.

Maître Ahmed Idriss, a eu la parole en dernier pour plaider en faveur des deux absents, Salaf et M’Toro. « Je comprends qu’ils soient absents aujourd’hui. Ils ont entendu que Magnele avait pris seize ans de prison au mois de mars. Ils se sont dits qu’ils ne voulaient pas en prendre autant », estime le bâtonnier du barreau de Mayotte. Le chauffeur de la voiture volée justement, M’Toro, a été condamné à trois ans de prison ferme. Six ans ont été décidés pour Salaf, Magnele et Badi. Ils devront indemniser la victime à hauteur de 5.000 euros pour le préjudice matériel, 6.000 euros au titre du préjudice moral et 1.500 euros pour les frais de justice.

Sera, qui est le seul à n’avoir jamais reconnu les faits, a écopé lui aussi de six ans de prison. Toutefois, son passage aux Assises ne se termine pas ce mardi. Il est de retour dès ce mercredi pour répondre d’un vol avec violence ayant entraîné la mort commis à Chiconi en juillet 2018.

Atua Attoumani, première lauréate mahoraise du concours de conseil d’éducation populaire et de jeunesse

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Atua Attoumani est la première lauréate mahoraise du concours de conseiller d’éducation populaire et de jeunesse et occupe aujourd’hui un poste de chargée de mission pour le compte de la délégation régionale académique à la jeunesse, à l’engagement et aux sports. Retour sur un parcours étudiant et professionnel qui pourrait donner quelques idées pour les générations futures.

Lauréate du concours de conseil d’éducation populaire et de jeunesse le 9 juin dernier, Atua Attoumani devient la première mahoraise à le réussir ! Une récompense méritée pour cette jeune femme qui ne cesse de s’ouvrir de nouvelles opportunités. « Aujourd’hui, c’est une fierté pour moi car je n’y croyais pas. Lorsque je me suis retrouvée face à l’épreuve écrite, je m’en sentais incapable », sourit-elle après coup.

Après l’obtention de son baccalauréat en 2016, Atua Attoumani s’envole en métropole pour poursuivre ses études, où elle effectue un DUT gestion des entreprises et des administrations, spécialité gestion et management des organisations. « J’ai ensuite intégré une école de management pour approfondir mes compétences. À la fin de ma licence, j’ai choisi de rentrer sur Mayotte pour prendre une année sabbatique. »

Deux expériences formatrices à l’UFOLEP

Sans emploi, elle décide finalement de postuler pour un service civique à l’union fédérale des œuvres laïques d’éducation physique (UFOLEP). « À l’issue de mon entretien, les choses se sont passées autrement. On m’a proposé un autre poste en tant que chargé de développement que j’ai accepté. » Ses principales missions ? La gestion de projets, l’organisation d’événements, la gestion administrative ainsi que la communication. Avec toujours un objectif en tête : accroître la notoriété de sa fédération via les réseaux sociaux et les médias.

Ambitieuse, Atua Attoumani reprend alors ses études et repart en métropole pour intégrer l’ESAM Lyon où elle entame sa première année de master entrepreneur dirigeant, spécialité management stratégique, en alternance. 2019 signe l’année de son retour sur l’île aux parfums. Pendant un an et demi, elle occupe la fonction de délégué départemental à l’UFOLEP, « ce qui équivaut à directrice d’association », explique-t-elle. Un poste à responsabilité qui lui permet d’échanger avec différents services de l’État et du conseil Départemental, mais aussi de participer au développement de sa structure en déployant des dispositifs sportifs et en appliquant les politiques de la jeunesse.

Responsable européenne internationale à la DRAJES

Aspirant à une vie associative « moins axée sur le sport », Atua Attoumani intègre en 2021 la délégation régionale académique à la jeunesse, à l’engagement et aux sport (DRAJES) en tant que « responsable européenne internationale ». Son rôle : déployer et accompagner les projets de mobilité européenne et internationale. « Je suis également référente de l’engagement au sein des collectivités et je déploie l’information jeunesse. J’ai découvert que toutes ces activités-là ont un gros rôle à jouer sur le déploiement des politiques en faveur de la jeunesse. »

C’est alors qu’un collègue métropolitain et sa supérieure hiérarchique la poussent à passer le concours de CEPJ. « Ils m’ont formé sur mon poste actuel et m’ont préparé à l’examen. Au début, je n’avais pas conscience [des responsabilités que cela allait engendrer et du métier de la fonction publique]. Mais je me suis très vite rendue compte qu’il y avait un réel besoin sur le territoire », conclut Atua Attoumani, fière d’apporter sa pierre à l’édifice dans l’accompagnement de la jeunesse mahoraise.

Un « voyage musical » pour la fête de la musique au collège de M’gombani

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Les classes de l’option musique du collège de M’gombani ont donné un spectacle musical dans leur établissement à l’occasion de la fête de la musique ce mardi 21 juin. De l’Amérique du Sud à l’Afrique, en passant, bien sûr, par le 101ème département, c’est un véritable « voyage musical » que les élèves ont offert aux camarades et professeurs venus les écouter.

Samba, cha-cha-cha, gospel et musiques mahoraises se sont côtoyés au cours de l’heure de spectacle que les élèves de l’option musique du collège de M’gombani ont donné ce mardi 21 juin dans leur établissement scolaire. Aurélien Dupouey-Delezay, le délégué régional académique à l’éducation artistique et culturelle (DRAAC), est venu y assister en personne afin de soutenir les actions culturelles réalisées avec les collégiens. Restituant plusieurs morceaux travaillés avec leurs professeurs de musique à l’occasion de cet évènement, ils s’en sont donnés à cœur joie en chantant et dansant avec un enthousiasme qui faisait plaisir à voir !

L’option musique : une chance pour les jeunes talents de Mamoudzou !

Les collégiens de M’gombani ont la chance de pouvoir choisir l’option musique dès leur entrée en 6ème. « Avec [celle-ci], les élèves ont deux heures de musique par semaine au lieu d’une heure pour les autres. Ils ont aussi quatre heures dispensées par l’association Musique à Mayotte », explique François Balédent, le principal du collège. Les jeunes y apprennent à lire et écrire la musique, mais y découvrent ou redécouvrent aussi les musiques traditionnelles de leur île.

Si les morceaux ont été principalement travaillés par les élèves de cette option (22 collégiens par niveau), les professeurs de musique y ont fait participer l’ensemble des élèves des « classes musiques » afin de conserver l’esprit de groupe. Un bel esprit de convivialité qui a porté ses fruits puisque le spectacle s’est très bien déroulé devant un public d’élèves enjoué !

Coupeurs de routes aux Comores : Une vingtaine de personnes arrêtées

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Pour le moment, huit suspects seulement sont placés en détention provisoire. Parallèlement, la gendarmerie nationale a lancé une opération de lutte contre la délinquance dans certains quartiers de Moroni. 10 personnes en possession de produits stupéfiants sont déjà interpellées, mais aucun fait les reliant aux  coupeurs de routes n’a été établi.   

La traque des coupeurs de routes suit son cours. Ce mardi, sur sa page Facebook, la gendarmerie nationale a annoncé l’arrestation de trois personnes soupçonnées de faire partie de ce réseau de malfaiteurs qui sèment la terreur dans la capitale depuis plus d’une semaine. A l’heure actuelle, près de 20 suspects ont été interpellés. Dans sa publication d’hier, la gendarmerie a rappelé qu’avant son coup de filet du lundi, elle avait déjà réussi à mettre la main sur 8 présumés auteurs. 5 d’entre eux sont depuis le 16 juin placés en mandat de dépôt à la prison de Moroni, pendant que les autres arrêtés dans le cadre d’une commission rogatoire se trouvent en garde à vue dans ses locaux. Cela fait plus d’une semaine que la justice comorienne a ouvert une information judiciaire. Cette mobilisation intervient après le signalement d’actes de banditisme dans certaines zones de la capitale des Comores. Tout a commencé par un témoignage d’un homme qui affirme avoir été attaqué la nuit du 11 juin vers 3h à Zilimadjou, un quartier situé au sud de Moroni. Dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux le lendemain, la victime a déclaré être prise pour cible  par des bandits qui lui avaient barré la route.

60 euros

Certains étaient munis de toute sorte d’armes. Heureusement qu’il avait dans sa poche 60 euros. Ce qui lui a permis d’échapper à ce guet-apens et de rentrer indemne. Sa voiture par contre n’a été épargnée. Si de tels actes suscitent inquiétude et peur, c’est surtout parce qu’on est face à un phénomène nouveau. D’après le procureur de la République, les suspects auraient lâché quelques mots concernant leurs motivations.  » Leur but n’est pas de semer la terreur mais plutôt de dépouiller les passants de leurs objets de valeur ou leur agent. Ceux qui opposent une résistance se font agresser« , a rapporté le procureur Ali Mohamed Djounaid qui « promet qu’il n’y aura pas de tolérance pour les auteurs de ces actes encore moins ceux des autres faits de banditisme similaire ».  Il a ajouté : « Le parquet restera toujours  intransigeant envers les coupables de faits constitutifs de trouble à l’ordre public« .

7 chefs d’inculpation

S’agissant des chefs d’inculpation retenus par le juge d’instruction , ils sont 7 presque du moins pour l’instant : Entrave à la liberté de circulation, menace de mort avec arme blanche, vol à l’arrache et à l’esbroufe, troubles graves à l’ordre public, destruction et dégradation de véhicules, détention , coups et blessures volontaires, association de malfaiteurs. Une source autorisée de la gendarmerie interrogée avant-hier, a indiqué qu’ils avaient arrêté une vingtaine de personnes, dont le présumé cerveau du réseau. Mais seuls 7 avaient été envoyés à la maison d’arrêt de Moroni , tant dis que les autres sont gardés pour le besoin de l’enquête, d’après le lieutenant Zakaria Abdallah, commandant de compagnie de Ngazidja.

Toujours au cours de notre entretien avec le procureur de la République, on a appris que la gendarmerie a interpellé 10 personnes dans deux quartiers différents de Moroni. Elles ont déjà été déférées au parquet. Cela , dans le cadre de la lutte contre le banditisme. Sur place, les forces de l’ordre ont retrouvé presque toutes sortes  de drogue, de la chimique jusqu’à même celles qui nécessitent des injections . « Mais aucun élément ne nous permet de les relier aux coupeurs de routes. A part les produits stupéfiants nous n’avons trouvé aucune arme« , a insisté le chef du parquet, Ali Mohamed Djounaid. Les charges retenues pour ces derniers vont de la détention et consommation de produits stupéfiants à la fornication. Il y avait en effet deux filles avec eux. Depuis l’apparition de ces coupeurs de routes, la psychose a gagné la population. Mais la gendarmerie assure qu’elle veillera à la protection des citoyens et de leurs biens. C’est peut-être pour cette raison que les patrouilles des hommes en treillis se sont multipliées ces derniers temps partout, surtout le soir. Si la rapidité avec laquelle la justice a mis la main sur ces présumés auteurs, fera-t-elle autant pour les juger ?

Course de pneus : impacts sur le stationnement et la circulation

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Cette année, la 38ème édition de la course de pneus aura lieu le samedi 25 juin 2022. Afin de permettre le bon déroulement de la course, un arrêté municipal a été établi afin de réglementer la circulation et le stationnement pendant la durée de l’événement, ainsi que la restriction de vente de boissons alcoolisées à emporter de 7h à 18h30.

Afin de sécuriser le parcours et l’événement, il sera interdit de circuler de 12h à 18h30 sur l’itinéraire du boulevard Mawana-Madi (du rond-point Baobab) jusqu’à la place Zakia Madi (ancien marché). Tous les accès du boulevard Mawana-Madi, les rues et les parkings situés dans l’emprise du parcours seront barrés, à l’exception de la circulation des véhicules de police et des services de secours.

En complément de l’interdiction de circulation, l’arrêté réglemente également le stationnement de tout véhicule à moteur, y compris les deux roues. Du vendredi 24 juin à partir de 15h jusqu’au samedi 25 juin à 19h, il sera interdit de stationner sur les parkings suivants : place Zakia Madi, devant Copemay, Taxis Sud derrière Copemay, du ponton entre le camion blanc et le camion rouge, en face du restaurant 5/5, en face de la MJC de M’Gombani et sur la totalité du parking clôturé à côté du marché. De plus, le stationnement sera interdit sur les tous les abords de la rocade de Mamoudzou jusqu’au rond-point Mahabou.

Ouverture d’un guichet d’information agritouristique au pôle d’excellence rurale de Coconi

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Dans une démarche de promotion du patrimoine agri-culturel, des savoir-faire ancestraux, et d’encouragement des activités du monde agricole orientées tourisme, l’office de tourisme du Centre-Ouest installe au pôle d’excellence rurale de Coconi, le premier guichet d’information agritouristique à destination des agriculteurs, des consommateurs et des visiteurs.

Ce guichet, soutenu par le conseil départemental de Mayotte et l’intercommunalité du Centre-Ouest, a pour mission d’initier, de conseiller et de soutenir les agriculteurs désireux de développer une activité touristique complémentaire à leurs productions agricoles traditionnelles. L’intérêt de ces projets agritouristiques est notamment de favoriser la diversification de leurs revenus et la création de nouvelles expériences touristiques sur le territoire.

Parmi eux figurent l’accueil de visiteurs sur une exploitation, la création de gîtes, de chambres d’hôtes, d’hébergements insolites ou de campings, la vente de produits agroalimentaires, la restauration aux champs (goûter des enfants, voulé traditionnel) et autres loisirs.

Pour en savoir plus, rendez-vous au pôle d’excellence rurale de Coconi, tous les jeudis de 8h30 à 12h ou sur rendez-vous.

Le président du Département félicite les deux nouveaux députés

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Le président du conseil départemental Ben Issa Ousséni réagit à l’élection des nouveaux parlementaires de Mayotte : « Je tiens, au nom de l’ensemble des conseillers départementaux, à saluer comme il se doit et à féliciter les deux députés nouvellement élus, Estelle Youssouffa et Mansour Kamardine. La situation sociale et économique de notre territoire leur laissera peu de répit et les besoins sont importants. Nous aurons à travailler ensemble et à parler d’une seule voix pour faire entendre les attentes des Mahorais. J’ai également une pensée pour les candidats battus, qui ont défendu d’autres projets et dont il faudra tenir compte. L’ampleur de l’abstention qui s’est manifestée à Mayotte doit également nous interroger s’agissant d’un scrutin national, qui a toute son importance localement. Nous ne pouvons nous satisfaire d’un fossé semblant se creuser ici comme ailleurs avec autant de nos concitoyens qui boudent les urnes. C’est en soi un message qui nous interpelle tous et qui nous engage. »

Réunion Graffiti : un appel à projets spécifique aux artistes mahorais

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Réunion Graffiti lance un appel à projets spécifique aux talents mahorais pour la quatrième édition de son festival qui se déroulera du 1er au 16 octobre à Saint-Denis. Pour postuler, il faut être majeur, résider sur l’île aux parfums, remplir le dossier dans son intégralité et avoir un numéro de Siret. Durant la période, il sera demandé de réaliser une fresque sur un mur extérieur de la délégation de Mayotte à La Réunion en collaboration avec des artistes réunionnais afin de symboliser l’amitié entre les deux territoires, mais aussi de participer aux deux jours de workshop (10-11 octobre) et à la Block Party à la Cité des Arts (15-16 octobre). La date limite d’envoi du dossier de candidature est fixée au 30 juin à minuit tandis que la sélection se déroulera du 1er au 10 juillet.

« Le festival Réunion Graffiti a vu le jour en octobre 2019 grâce à la collaboration entre associations locales, artistes nationaux et internationaux, partenaires institutionnels et privés, et au soutien de Jean-Raoul Ismaël, collectionneur d’œuvres d’art contemporain et de street art. Il s’agit d’un événement gratuit où les parents viennent avec leurs enfants et où ils peuvent échanger avec les artistes. Le public est composé d’amateurs, d’initiés et de curieux qui ont simplement envie de découvrir cet art avant tout populaire. L’objectif a toujours été de valoriser La Réunion et d’inviter des artistes internationaux car l’émulation collective stimule la créativité. »

3.001 étrangers en situation irrégulière interpellés depuis le 1er janvier

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Dans la nuit de dimanche à lundi, quatre kwassas transportant au total 47 ressortissants comoriens en situation irrégulière ont été interceptés par les brigades nautique de la police aux frontières et de la gendarmerie. L’une des embarcations a refusé d’obtempérer. La gendarmerie est parvenue à stopper le pilote de la kwassa dans sa fuite. Celui-ci a été placé en garde à vue. Les autres ont été placés en rétention et seront reconduits à la frontière.

Depuis le 1er janvier 2022, 3.001 étrangers en situation irrégulière tentant d’entrer illégalement à Mayotte ont été interpellés par les forces de sécurité intérieure en mer, coordonnées par la marine nationale et appuyées par la surveillance aérienne et 221 kwassas équipés de leurs 278 moteurs ont été détruits.

Réouverture de la pêche aux poulpes

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Depuis le 16 juin, la pêche au poulpe est de nouveau autorisée sur le platier mahorais. Après cette période de répit que la population de l’île leur a accordé depuis le 1er avril, les animaux ont dû bien grandir et se multiplier et peuvent à nouveau être pêchés.

Quelques règles doivent toujours être respectées afin d’éviter l’épuisement de la ressource en poulpe dès les premières grandes marées. En effet, cette activité traditionnelle est règlementée : elle doit être pratiquée à l’aide d’un « pic » en bois ou en bambou, et non à l’aide d’une barre en fer qui risque d’abîmer le corail et l’habitat du poulpe ; le nombre de poulpes autorisé par pêcheur et par jour est de cinq ; afin de permettre aux poulpes de grandir, il est interdit de pêcher les poulpes dont la tête fait moins de dix centimètres ; la vente et l’achat de produits issus de la pêche non professionnelle est interdite.

Pour en savoir un peu plus sur la pratique de la pêche au poulpe et sur la biologie de l’espèce, les agents du Parc naturel marin de Mayotte vont mener des entretiens sur le terrain avec les pratiquants de cette activité. Si vous faites partie des usagers, vous aurez donc l’occasion de les rencontrer en compagnie de jeunes volontaires du service national universel. Cette étude est à but scientifique.

La commission d’urgence foncière tente de mettre de l’ordre dans le chaos foncier de Mayotte

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Bertheline Monteil (à g.) préside la CUF que dirige Ségolène de Bretagne, qui en est donc la représentante légale.

La commission d’urgence foncière a été créée en 2017 pour préfigurer le futur groupement d’intérêt public (GIP) de titrement des terrains. Réellement effective depuis 2019, avec le recrutement de sa directrice Ségolène de Bretagne, elle s’efforce de mettre de l’ordre dans le chaos foncier qui règne sur Mayotte dans le domaine privé. Une tâche dont la complexité est notamment due à un grand nombre de négligences administratives de la part des propriétaires supposés, peu au courant de la législation foncière en vigueur à Mayotte depuis 2008.

La commission d’urgence foncière de Mayotte préfigure le futur groupement d’intérêt public de titrement des terrains. Depuis 2013 en effet, une loi a été votée rendant possible la création d’un GIP dédié au foncier pour chaque Outre-mer. « Car le désordre foncier affecte tous ces territoires », précise Bertheline Monteil, la présidente de la CUF de Mayotte. Actuellement, il existe un groupement d’intérêt public provisoire qui sert de support à cette CUF. L’existence de cette dernière a déjà été prolongée deux fois par l’Assemblée nationale, faute d’empressement des acteurs concernés à mettre en place le GIP définitif dédié au foncier.

Il faut dire que l’ensemble des frais de fonctionnement de la CUF sont à la charge de l’État alors que les frais de fonctionnement du GIP définitif se décomposent entre l’État, le Département, l’association des maires, les notaires et les géomètres experts. Il faut donc que tout ce petit monde accorde ses violons… « Cela devrait se faire dans le courant de l’année 2023, sinon il faudra encore prolonger la durée de vie de la CUF », affirme Bertheline Monteil dont le rôle de présidente est de veiller à ce que sa structure ne soit soumise à aucune pression politique et ne fasse l’objet d’aucun passe-droit. « Si cela se fait, Mayotte sera le premier département à posséder son GIP de titrement. »

La prescription acquisitive est possible depuis 2017

Le groupement d’intérêt public est donc la structure juridique choisie par les législateurs pour résoudre les problèmes de foncier à Mayotte. Créé à l’origine par le monde de la recherche médicale, c’est aujourd’hui une structure juridique très utilisée et règlementé par la loi. En 2016, les sénateurs ont mené une grande campagne d’investigation. À la suite de leur rapport, les parlementaires ont décidé en 2017 que les GIP pourront utiliser la prescription acquisitive pour résoudre les problèmes de foncier sur l’île. Il s’agit d’une loi permettant à quelqu’un qui occupe un terrain depuis au moins 30 ans d’en devenir propriétaire à condition que personne d’autre n’ait revendiqué ce bien. Les GIP pourront émettre un acte de notoriété (et non de propriété car les GIP ne sont pas des tribunaux).

La CUF est chargé de deux grandes missions : dresser l’inventaire des terrains privés du territoire (appartenant à des personnes physiques ou morales) et émettre des actes de notoriété acquisitives. « La moitié de l’île est composée de terrains appartenant au domaine public c’est-à-dire l’État, le Département, les communes et certains syndicats comme le Smiam. Nous nous occupons principalement de l’autre moitié, c’est-à-dire des terrains privés », souligne la directrice, Ségolène de Bretagne, qui précise toutefois que « le désordre foncier à Mayotte affecte les deux domaines ». De 1996 à 2012, une grande opération de régularisation foncière a eu lieu, au cours de laquelle il a été conféré au conseil général le droit de céder ses terrains à des propriétaires privés. « Actuellement le Département peut encore le faire, dans certaines conditions, mais c’est plus difficile. »

D’où vient le désordre foncier dont souffre Mayotte ?

Sur l’île au lagon, beaucoup de gens occupent des terrains sans posséder de titre de propriété. Ce manquement est dû à des négligences administratives de la part des propriétaires supposés, favorisées par le changement de législation foncière en 2008. À partir de 1931 en effet, la législation foncière utilisée pour Madagascar a été appliquée à Mayotte, qui est alors sortie du droit appliqué dans l’Hexagone. « Jusqu’en 1931, les notaires émettaient des actes authentiques. Après cette date, un système de livre foncier a été mis en place. La preuve de propriété consistait donc en un titre administratif émis par le conservateur gérant le livre foncier. On ne demandait donc plus d’actes authentiques (signés par un notaire), mais d’actes sous-seing privés (= sous signature privée directement entre l’acheteur et le vendeur) », déroule Bertheline Monteil.

De 1931 à 2008, les ventes se faisaient donc directement entre le vendeur et l’acheteur qui devait ensuite aller demander une immatriculation après du conservateur du livre foncier. Cette dernière était ensuite publiée dans les journaux comoriens et un bornage était effectué. Si personne ne faisait de recours, un titre administratif était alors émis. « Ces [derniers] étaient plus fort que les actes authentiques, inattaquables et imprescriptibles. En cas de faux et seulement si l’intention de nuire était prouvée, le véritable propriétaire était indemnisé, mais ne pouvait pas récupérer son terrain », détaille la présidente de la CUF. Sur la période en question, pas moins de 17.468 titres administratifs ont été ainsi émis. Tous les terrains dont le pseudo-propriétaire ne possédait pas de titre sont tombés dans le domaine public.

À partir de 2008, Mayotte est entré dans le droit commun en termes de système foncier. Les actes authentiques signés par des notaires ont donc fait leur grand retour. Certains terrains sont passés du domaine public au domaine privé. Le grand problème vient du fait qu’entre 1931 et 2008, les terrains ont souvent changé de propriétaire (par vente ou héritage) et que les nouveaux propriétaires n’ont pas mis leurs titres à jour. « Une croyance erronée selon laquelle les autochtones n’avaient pas besoin de titrer avait malheureusement cours à Mayotte dans ces années-là, ce qui a occasionné les nombreux problèmes de foncier dont souffre l’île aujourd’hui », déplore Bertheline Monteil. « Les possibilités juridiques d’[en] établir [un] n’étaient pas réunies sur l’île », explique la présidente qui admet pourtant que cette « coutume officieuse » a servi de base à la régularisation du domaine public non-titré, entre 1996 et 2012, lors de la grande opération de régularisation foncière.

Le désordre foncier à Mayotte est principalement de deux ordres. Il peut concerner une personne installée légitimement sur un terrain avec l’autorisation de son véritable propriétaire (terrain mis à disposition par la commune ou échangé) sans contestation de qui que se soit, mais qui n’a pas déposé de titre à la conservation de la propriété immobilière. Il n’est donc propriétaire qu’officieusement et non pas légalement. L’autre cas concerne les personnes qui possèdent un acte sous-seing privé, mais qui ne l’ont pas déposé à la CPI avant le 31 décembre 2007. À partir du 1er janvier 2008, l’ancienne loi foncière ayant été abrogée, les gens ne peuvent plus se faire régulariser. « Les actes sous signature privée de l’époque étaient si sommaires qu’il est très difficile actuellement pour un juge de prouver leur authenticité si le bornage n’a pas été fait », précise Ségolène de Bretagne. Le bornage était donc un acte capital. Il assurait l’identification du bien et sa publication dans les journaux en permettait la contestation.

Quelles solutions de régularisation actuellement ?

Le seul moyen de prouver la propriété d’un terrain est donc actuellement de passer devant le juge, avec les difficultés mentionnées ci-dessus, ou d’utiliser la prescription acquisitive à condition d’être en mesure de prouver une occupation du terrain depuis au moins 30 ans. Faute de titre de propriété, le relevé cadastral porte le nom du propriétaire initial, même si un acte sous-seing privé a été émis. Le pseudo-propriétaire ne peut donc pas démontrer qu’il est bien propriétaire du terrain, ce qui s’avère être un frein administratif majeur. L’un des rôles de la CUF est justement de trouver une solution juridique à cet épineux problème. Il est en effet plus que probable que les propriétaires initiaux ayant acquis leur terrain dans les années 30 soient actuellement décédés et la plupart des héritiers n’ont pas mis à jour leurs titres, croyant que cela n’était pas nécessaire. Il arrivait souvent, avant 2008, que les gens achètent des terrains à plusieurs, ce qui complexifie encore davantage la succession. Par ailleurs, beaucoup d’actes de cadis censés régler l’héritage n’ont pas été déposés à la CPI, ils sont donc non recevables. « La question de la régularisation se heurte à tout cela, ce dont les gens ont peu conscience. »

Si la CUF avoue ne pas avoir encore trouvé de solution de régularisation pour les actes sous-seing privé non publiés entre 1931 et 2008, elle travaille toutefois activement sur le sujet. Aujourd’hui, seuls les notaires, les administrations ou les avocats peuvent publier des titres de propriétés pour que les propriétaires soient inscrits à la CPI. « L’un des gros problèmes à Mayotte est que les gens continuent à acheter ou vendre des terrains par actes sous-seings privés. Or ces derniers n’ont une durée légale que de six mois et doivent être convertis en actes authentiques puis déposés à la CPI par le notaire », prévient la directrice de la CUF. Beaucoup d’acheteurs paient des terrains sans savoir qu’ils ne l’achètent pas à son véritable propriétaire et que, de ce fait, ils ne pourront jamais être régularisés sauf si le véritable vendeur est d’accord pour retourner chez le notaire afin de reconnaître qu’il a bien vendu. Il n’est pas rare qu’une personne vende plusieurs fois le même terrain. « Il faut absolument que les Mahorais arrêtent d’acheter des terrains par actes sous-seing privés sans se rendre chez le notaire pour acquérir par acte authentique », conclut Ségolène de Bretagne.

Actuellement les propriétaires privés qui souhaitent tenter une régularisation peuvent prendre rendez-vous avec la CUF afin de les aider à trouver une solution. « Ce n’est pas une obligation, seulement une possibilité. Les personnes doivent remplir un papier officiel mentionnant qu’ils ont sollicité notre aide ! »

Ces grands chantiers qui attendent les députés mahorais

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Qu’ils soient dans la majorité ou dans l’opposition comme Mansour Kamardine, les députés ont cinq ans devant eux pour répondre aux attentes des électeurs. Classée divers droite, Estelle Youssouffa n’a pas encore choisi quel groupe elle souhaite rejoindre.

Les Mahorais ont voté, ce dimanche, et décidé d’envoyer la novice Estelle Youssouffa et l’expérimenté Mansour Kamardine à l’Assemblée nationale. Cet attelage destiné à défendre les intérêts de l’île ne manque pas de sujets pour cette nouvelle législature.

Entre le député Les Républicains (LR) et l’ancienne présentatrice, des idées communes vont leur permettre de se retrouver à l’Assemblée nationale. Sur la convergence des droits, la lutte contre l’immigration clandestine ou la piste longue par exemple, les parlementaires mahorais ont cinq ans pour convaincre les Mahorais qu’ils ont fait le bon choix.

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La composition de l’Assemblée nationale de la XVIe législature de la Cinquième république.

Une loi Mayotte à ressortir du placard

Promise par le président de la République Emmanuel Macron, pour les dix ans de la départementalisation, la loi Mayotte n’a pas encore vu le jour. Sébastien Lecornu, l’ex-ministre des Outre-mer, a décidé de la mettre au placard en mars, voyant une forme de désaveu dans l’avis négatif prononcé par le conseil départemental de Mayotte. Mansour Kamardine, député réélu et conseiller départemental, avait insisté pour que l’avis consultatif soit négatif « en l’état ». Il avait argué que la formule permettrait de garder les négociations ouvertes avec le gouvernement. S’il n’en a rien été, les députés mahorais ont tout intérêt à renouer le dialogue s’ils veulent qu’une loi nécessaire pour accélérer le développement de l’île soit de nouveau sur la table.

Augmenter les moyens contre l’immigration et l’insécurité

Ça a été le thème favori de la campagne d’Estelle Youssouffa et il a été central dans celle de Mansour Kamardine. Sur l’immigration et l’insécurité, les deux députés ont promis de faire pression sur le gouvernement pour que plus de moyens matériels et humains soient alloués à Mayotte. Le Républicain demande ainsi « la construction d’une base de la Marine nationale permettant d’accueillir un patrouilleur outre-mer de nouvelle génération ». Il est favorable également « à la suppression du droit du sol à Mayotte » et « l’assouplissement des procédures de la démolition de l’habitat informel ». Sur ces questions, il y a de grandes chances qu’un front mahorais voit le jour au sein du palais Bourbon.

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Estelle Youssouffa portera la voix des électeurs mahorais pour la première fois.

La convergence des droits sociaux à finaliser

Avec la départementalisation, les Mahorais commencent à obtenir les mêmes droits qu’en métropole (indemnisation du congé paternité dès le 1er juillet, allocations permettant d’accompagner des proches mises en place d’ici la fin de l’année,…). Cependant, tout cela se fait au coup par coup. Tous les candidats aux législatives l’ont bien compris et ont inclus la convergence des droits sociaux dans leurs programmes. Aux deux seuls élus de s’activer maintenant pour que le processus passe à la vitesse supérieure.

La construction de la piste longue

Le serpent de mer a vu ses premières études élaborées il y onze ans maintenant. Que ce soit Estelle Youssouffa ou Mansour Kamardine, les deux poussent pour qu’une piste longue voit le jour à Mayotte. La première demande notamment « un désenclavement par l’aérien ». Au rayon des infrastructures toujours, les deux députés ont promis la construction d’une troisième retenue collinaire. Elle permettrait de réduire les problèmes d’approvisionnement en eau potable que les Mahorais connaissent depuis des années maintenant.

L’implantation du projet gazier

La promesse que Mayotte devienne « la base arrière » du projet Mozambique LNG n’a pas encore vu le jour. Les deux candidats l’ont toutefois défendu à maintes reprises. TotalEnergies doit commencer à extraire du gaz situé au large du Mozambique « en 2026 ». Le conseil départemental s’intéresse de très près au super projet qui pourrait attirer emplois et finances pour les collectivités de l’île aux parfums. Une perspective que les parlementaires auront à cœur de défendre à Paris. Toutefois, selon l’AFP, en fin janvier, le groupe français n’avait pas avancé depuis un an à cause des attaques djihadistes à Palma, près de sa base logistique.

En outre, le développement grâce au projet doit faire la part belle au port de Longoni, dont la délégation de service public (DSP) a été un sujet fréquemment abordé lors de cette élection. Les députés pourraient avoir un avis divergent sur la question. La directrice de Mayotte Channel Gataway, Ida Nel, a soutenu la candidature d’Estelle Youssouffa, tandis que Mansour Kamardine s’est montré favorable à la fin de la DSP qui lie le port à la MCG.

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Élu en 2002 et 2017, Mansour Kamardine entame un troisième mandat après sa victoire, dimanche soir.

 

Estelle Youssouffa progresse de 251% entre les deux tours

C’est l’enseignement de ce second tour des élections législatives. Le nord de Mayotte a massivement porté Estelle Youssouffa à l’Assemblée nationale. Deux tiers des électeurs de la première circonscription (66.6%) l’ont choisi, son nombre de voix augmentant de 251% entre les deux tours. Son opposant, Théophane « Guito » Narayanin, avait peu de chances, même en doublant son nombre de suffrages du dimanche précédent (+109%).

Au sud, le report de voix pour Issa Issa Abdou a été limité. Malgré le soutien de nombreux candidats du premier tour, il n’est pas parvenu à renverser la vapeur (+132% des voix). C’est mieux que Mansour Kamardine (+105%), mais ça reste trop peu pour pouvoir le battre au vu de l’avance prise au premier tour par l’élu des Républicains. Il s’est imposé largement (59.2%), ce dimanche.

Concernant l’abstention, si elle reste élevée, surtout au nord (54.6%), elle est finalement moindre qu’au premier tour dans les deux circonscriptions mahoraises.

Un million d’euros pour accompagner les centres communaux d’action sociale de Mayotte

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Cette convention consiste à décliner les actions et les engagements des partenaires via une coordination plus efficace.

Le Département, représenté par son 7ème vice-président en charge des solidarités, de l’action sociale et de la santé, Madi Moussa Velou, a signé une convention de trois ans avec les centres communaux d’action sociale du territoire. Un partenariat à hauteur d’un million d’euros qui doit permettre de renforcer l’accompagnement des publics les plus fragiles.

« Nous avons attendu ce partenariat ! » C’est un grand ouf de soulagement poussé par Mouslim Abdourahaman, le maire de Bouéni. Avec la signature ce lundi 20 juin d’une convention pluriannuelle entre les centres communaux d’action sociale, le Département et la maison départementale des personnes handicapées (MDPH), « nous allons pouvoir mener plusieurs grosses actions sociales de proximité », se réjouit l’élu.

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Madi Moussa Velou promet le versement des financements d’ici le mois d’août.

C’est en ce sens toute la démarche de la collectivité. « En tant que chef de file de l’action sociale et médico-sociale, nous avons une responsabilité locale et nous devons soutenir les acteurs institutionnels et associatifs », introduit Madi Moussa Velou, le 7ème vice-président. Ce document de cadrage, de travail et de référence entre les signataires doit permettre « une meilleure visibilité quant aux missions déléguées par le conseil départemental », mais aussi « une coordination plus efficace ». « Nous en avons besoin », insiste pour sa part, Madi Madi Souf, le président de l’association des maires, avant de rappeler que l’alignement des minimas sociaux sur la métropole n’est toujours pas d’actualité à Mayotte.

« Conjuguer nos forces à destination des publics fragiles »

D’une durée de trois ans et d’un budget d’un million d’euros, cette convention a pour ambition de d’offrir des moyens financiers inédits. « Le Département a tenu à mettre sur pied ce partenariat qui montre à quel point nous pouvons conjuguer nos forces à destination des publics fragiles », indique Madi Moussa Velou. Mais cela n’empêche pas les centres communaux d’action sociale de postuler aux appels à projets du conseil départemental. D’autant plus que ce dernier vient de valider, quelques heures plus tôt, le fonds de développement social qui dispose d’une enveloppe de 2.7 millions d’euros.

Sans aucun doute, ce rapprochement entre les différentes institutions s’apparente à un tournant dans le domaine social. « Nous avons voulu marquer le coup en vous réunissant ici et en vous disant ô combien le Département sera à vos côtés. »  Et pour montrer son investissement personnel, Madi Moussa Velou promet de verser les financements au plus tard en août dans le but de mettre en cohérence une panoplie d’actions !

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