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Comores : De l’or dissimulé dans des bagages saisi à l’aéroport de Hahaya

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Les deux passagers s’apprêtaient à prendre un vol d’Ethipian Airlines avec le précieux métal vers une destination qui n’a pas encore été dévoilée. Ils sont depuis jeudi placés  en garde à vue à la gendarmerie de Moroni. A l’heure actuelle, rien n’indique que les deux hommes entretenaient des liens avec l’autre réseau de trafiquants d’or démantelé en décembre dernier.

Encore de l’or intercepté à l’aéroport international de Hahaya. Jeudi, les services douaniers épaulés par la police ont interpellé deux hommes qui étaient sur le point de quitter le pays  avec en leur possession une petite quantité d’or. On parle de 3kg selon les informations relayées par le média en ligne CMM dans sa dépêche  publiée sur sa page Facebook, vendredi, 24 juin. Les deux passagers avaient caché leur pactole dans une micro-onde, dissimulée dans les bagages. Ce qui constitue un délit selon le code comorien des douanes  lequel réprime toute exportation de métaux précieux sans déclaration. Très méticuleux comme on le constate dans les photos publiées sur internet, les propriétaires avaient fait preuve d’une ingéniosité hors norme en démontant la micro-onde pour dissimuler l’or.  Mais bien renseignés, les services des douanes travaillant à l’aéroport sont parvenus à intercepter l’or.  » Des passagers ont été interpellés par les douanes et la police au départ d’un vol d’Ethiopian Airlines  de ce 23 juin et leurs bagages sont saisis« , a répondu le lendemain le directeur général de l’aéroport, Maamoune Chakira. Ce dernier n’a pas rajouté d’autres détails.

Des indiens

Les deux individus de nationalité indienne [ ils résident aux Comores ] sont entre les mains de la gendarmerie pour répondre aux questions des enquêteurs.

Placés en garde à vue, ils avaient d’abord été conduits au commissariat central  de police de Moroni, avant d’être transférés à la Gendarmerie  nationale, d’après le Lieutenant Zakaria Abdallah, commandant de compagnie de Ngazidja.  » On poursuit l’enquête. Ils seront par la suite déférés au parquet« , a-t-il poursuivi. Aucune information sur leur destination encore moins sur la provenance de l’or n’a par contre filtré. Mais, tout porte à croire que les deux passagers comptaient s’envoler pour Dubaï abord d’un vol d’Ethiopian Airlines.  » Depuis le mois de mai jusqu’à leur arrestation, les deux hommes auraient  fait plus de trois voyages entre Moroni et Dubaï« , a glissé une source. Ce sont donc ces allers-retours qui ont attiré l’attention des autorités. S’agit-il d’un réseau bien organisé ou pas ? Il est trop tôt pour répondre. Aucun lien en tout cas  n’a été établi avec le groupe de trafiquants propriétaires de l’or saisi à l’aéroport le 28 décembre  2021. Deux malgaches et un comorien avaient été arrêtés ce jour-là avec en leur possession des lingots d’or évalués  à 50kg. Un jet privé les attendait sur le tarmac de Hahaya et était prêt à décoller.

Information judiciaire

On se rappelle du bruit que cette affaire avait suscité. L’Etat malgache qui estimait que cet or provenait de son sous-sol avait dépêché son ministre de la Justice de l’époque à Moroni pour demander l’extradition de ses deux ressortissants impliqués. Une requête à laquelle le gouvernement comorien a  accédé. Quant aux 28 lingots d’or, ils n’ont jamais été restitués. Les autorités malgaches n’ont jamais réussi à prouver que le métal leur appartenait. Quant aux 9 présumés membres comoriens du réseau, ils sont placés en mandat de dépôt et se trouvent depuis le mois de janvier dernier à la prison de Moroni. Parmi eux, l’ex directeur général de l’aéroport Yasser Ali Assoumani et Farid Abodo, douanier et également fils du procureur général près de la cour suprême. Les chefs d’inculpation qui les visent avec leurs complices dont des agents aéroportuaires  vont de participation à un groupe criminel organisé jusqu’à abus d’autorité mais pas que.  Pour le métal jaune saisi jeudi dernier, faudra attendre que le parquet ouvre une information avant de connaitre les charges qui seront retenues.

Un homme d’une quarantaine d’années décède au centre de rétention administrative

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Un homme, né dans les années 70, s’est présenté au centre territorial de la police aux frontières ce lundi 20 juin aux alentours de 20h pour un départ volontaire vers Anjouan. Placé au centre de rétention administrative en vue d’une expulsion le lendemain, il a fait l’objet d’un malaise à 23h30. Un agent a alors immédiatement appelé le 15 avant de tenter un massage cardiaque. Sur place dix minutes plus tard, le Samu a également essayé de le réanimer. En vain. Il a été conclu que son décès était d’origine naturelle. « Il n’y a pas eu d’état de violence parmi les détenus », confirme Nathalie Gimonet, la sous-préfète en charge de la lutte contre l’immigration clandestine. « Il devait visiblement s’agir d’une personne malade. » Aucun obstacle médico-légal n’a été posé à la suite de cet événement. Depuis, le corps a été restitué à la famille et inhumé à Mayotte.

« Enquête de séroprévalence à SARS-CoV-2 à Mayotte : 7 habitants sur 10 de Mayotte ont été atteints par le Covid-19 »

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Fin 2021, l’agence régionale de santé de Mayotte, en partenariat avec la plateforme MODCOV19 et l’ORS, a lancé une enquête de séroprévalence afin d’identifier l’ampleur de l’épidémie de Covid-19 sur le territoire. L’enquête explore de nombreuses thématiques comme le taux d’infection, le taux d’immunité temporaire, les freins au dépistage et à la vaccination.

À la date du 21 octobre dernier, 71% de la population de six ans ou plus habitant à Mayotte a été touchée par le Covid-19. Le virus a atteint toutes les classes d’âge et toutes les catégories de la population. Les plus jeunes représentent le profil pour lequel un déficit important de diagnostic peut être mesuré avec un taux d’un cas détecté pour 85 à 114 non détectés chez les 6-9 ans et 29 à 37 non détectés chez les 10-14 ans. Le milieu scolaire est le principal lieu déclaré de la transmission du virus pour les enfants, tout comme le milieu professionnel pour les adultes.

Début 2021 représente la période où Mayotte a été la plus touchée et concentrant la majorité des contaminations par le Covid-19 : les modèles de la plateforme MODCOV19 estiment alors un taux d’infection de 33% en fin 2020. En dépit d’un respect important des mesures barrières au début de l’année 2021 – neuf habitants sur dix déclarent les appliquer souvent voire quotidiennement – ce taux chute nettement à six habitants sur dix au moment de l’enquête. Le Covid-19 est une maladie moins prise au sérieux par les plus jeunes : la moitié estime qu’il s’agit d’une maladie très grave. Ils sont trois individus de 75 ans ou plus sur quatre à avoir le même ressenti.

Toutes choses égales par ailleurs, les profils de population qui sont les plus à risque de l’infection au Covid-19 sont les plus jeunes et les individus vivant en grande précarité. Assez logiquement, les habitants ne respectant pas « globalement » les mesures préventives sont les plus vulnérables face à l’infection. La mesure qui ressort avec les meilleurs effets protecteurs est le port du masque. Enfin, neuf individus sur dix présentent des anticorps spécifiques de l‘immunité contre le Covid-19, justifiant l’absence de rebond épidémique observée suite à l’arrivée.

Vers un partenariat entre le Département de Mayotte et la Région Réunion

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Le président du conseil départemental de Mayotte Ben Issa Ousseni est actuellement à la Réunion, pour une série de rencontres avec ses principaux homologues locaux. Ce mercredi 22 juin, le chef de l’exécutif de Mayotte a rencontré la présidente de la région Huguette Bello, accompagnée du conseiller régional, Wilfrid Bertile, et entourée de membres des deux administrations. « D’abord, nous nous félicitons de notre partenariat, et insistons sur la nécessité de plus travailler ensemble à l‘avenir. Je vous invite au passage à vous rendre à Mayotte, que ce soit à la faveur d’un évènement que nous organisons, comme le forum économique, ou pour une visite protocolaire à votre convenance », a indiqué le président, s’adressant à son homologue. « L’un des objectifs que nous recherchons également est notamment d’envisager une convention de partenariat cadre entre le conseil départemental de Mayotte et la Région Réunion d’ici au plus tard la fin de cette année 2022. »

Plusieurs dossiers importants ont été abordés : questions de l’aérien, de la coopération régionale, des Jeux des Îles 2027 pour lesquels le département candidate… Une réunion de travail s’est ensuite tenue au terme de cet entretien, en présence des membres des deux directions générales, avec pour but le renforcement de la coopération entre les administrations, et la réponse aux attentes des usagers comme enjeu numéro un. Accompagnement des jeunes, coopération régionale, gestion des fonds, performance et efficacité ou encore rôle de la délégation de Mayotte à La Réunion ont été au cœur de ce temps de travail, qui prolongera un partenariat déjà actif.

Aménagement : rencontre productive entre le conseil départemental et le conseil d’État

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À l’issue d’une vingtaine de réunions entre le conseil départemental, la direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement, la mission d’appui du ministère de la Transition écologique, une délégation d’élus départementaux composée du 1er vice-président, Salime Mdéré, et de la conseillère départementale de Dzaoudzi-Labattoir, Maymounati Moussa Ahamadi, est allée rencontrer Hélène Vestur, pré-rapporteur en charge du schéma d’aménagement régional au conseil d’État.

L’objectif consistait à essentiellement à effectuer un bilan d’étape mais surtout un point sur des éléments de blocage impactant l’avancement des travaux du SAR entamé depuis 2018. « Anticiper le processus de validation du SAR pour faire aboutir son écriture d’ici décembre prochain », telle est l’ambition que porte le 1er vice-président. La pré-rapporteur a confirmé son souhait de le faire aboutir au plus tôt, rassurant ainsi les élus de la collectivité. Le calendrier de reprise des travaux à travers deux séquences d’ateliers du SAR est dressé. Les premiers ateliers s’étaleront les 5, 6, 7 et 8 juillet au centre universitaire de formation et de recherche (CUFR) de Dembéni avec les élus locaux, notamment les établissements publics de coopération intercommunale dans le cadre de l’élaboration de leur plan local d’urbanisme intercommunal respectifs. « Je formule le souhait que nos élus locaux s’approprient ce SAR qui permet l’aboutissement rapide de leurs projets de développement », a indiqué le 1er vice-président, s’agissant d’un véritable document de planification pour Mayotte.

Mise en place d’une classe de la défense et de sécurité globale

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Le 22 juin, le général Olivier Capelle, le commandant la gendarmerie de Mayotte, a signé avec ses partenaires du rectorat et de l’institut des hautes études de défense nationale (IHEDN), le protocole de partenariat pour la mise en place d’une classe de la défense et de sécurité globale (CDSG), option gendarmerie nationale, dès la prochaine rentrée scolaire et au lycée de Sada.

Cette CDSG qui concernera les élèves de terminale « métiers de la sécurité » permettra aux intéressés de découvrir les professions au sein de la gendarmerie pour une orientation éclairée de cette voie professionnelle. Le cas échéant et pour ceux qui rempliront les conditions d’aptitude, l’accès à la classe préparatoire intégrée de Mayotte (post Bac) leur sera facilité pour leur permettre de disposer des outils nécessaires à la réussite du concours de sous-officier de la gendarmerie.

Une journée de la sécurité intérieure pour les jeunes volontaires du service national universel

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Ce mardi 21 juin, le service territorial du recrutement et de la formation de la police nationale de Mayotte, en partenariat avec la Croix Rouge française, organisait une journée de la sécurité intérieure dans la cadre du séjour de cohésion des jeunes volontaires du service national universel (SNU). Sur le site du parc Mahabou, à Mamoudzou, près de 70 jeunes ont pu suivre une formation aux gestes qui sauvent et à la recherche de personne disparue avec l’utilisation de carte et boussole.

Sécurité routière : 77 infractions sur les 403 contrôles effectués

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Le 22 juin à partir de 16h, une opération coordonnée de sécurité routière a été effectuée en différents points du département et a mobilisé 61 militaires de la gendarmerie et 27 policiers municipaux. Constater les infractions génératrices d’accident et lutter contre les comportements à risque était l’objectif visé. Accompagnée du général Olivier Capelle, le commandant la gendarmerie de Mayotte, Marie Grosgeorge, la directrice de cabinet du préfet, s’est rendue sur les lieux pour témoigner de son soutien aux équipes engagées. Sur les 403 contrôles effectués, 77 infractions ont été relevées, dont six en lien avec l’immigration irrégulière.

Transition énergétique : bientôt un projet de solaire flottant ?

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Le programme du sénateur Thani a été riche en évènements importants pour Mayotte cette semaine. Outre sa rencontre ce mardi 21 juin avec Yaël Braun-Pivet, la nouvelle ministre des Outre-mer, il a également reçu deux porteurs d’un projet de production d’énergie renouvelable et a assisté à la reprise des travaux à la commission des finances. Interview.

Flash Info : Sur les réseaux sociaux, vous avez montré votre enthousiasme vis-à-vis d’un projet de « solaire flottant » dans le lagon. Pouvez-vous en dire davantage à ce sujet ?

Thani Mohamed Soilihi : Il s’agit d’un projet porté par Jean-Michel Dumay, un membre de TPA (Total Professeurs Associés), et Bastien Cabrol, consultant chez Explore-conseil. C’était la deuxième fois que je les rencontrais pour évoquer leur projet qui me semble extrêmement intéressant pour produire de l’électricité via l’énergie solaire à Mayotte. Actuellement, 95% de l’électricité produite est issue des énergies fossiles, ce qui a un impact fort sur l’environnement. Ce projet consisterait à installer des panneaux solaires sur le lagon. Ils seraient posés sur le même genre de matériaux que ceux utilisés pour les pontons et le tout serait fixé dans le sol avec des blocs de béton. Mais les créateurs du projet pourront mieux vous expliquer l’aspect technique des choses.

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Ce qui compte pour moi est que cette installation permettrait de couvrir 30% des besoins énergétiques du 101ème département en occupant seulement 0.01% de la surface du lagon, soit trois fois moins que pour la piste longue, par exemple. Outre l’énergie produite, ce projet faciliterait aussi la désalinisation de l’eau de mer et pourrait être bénéfique pour une éventuelle reprise des activités d’aquaculture. Il ne souffrirait en outre d’aucun problème de financement puisque c’est le genre de projet volontiers financé par l’Europe. C’est toutefois au conseil départemental de délibérer pour initier une future étude de faisabilité.

FI : Vous avez rencontré la nouvelle ministre des Outre-mer ce mardi. Qu’est-il ressorti de cette entrevue ?

T.M.S. : Oui, à chaque remaniement, je m’efforce de rencontrer les acteurs qui auront du poids pour Mayotte et Yaël Braun-Pivet en fait évidemment partie. C’est quelqu’un avec qui j’ai déjà eu l’occasion de travailler de nombreuses fois au cours de ma carrière et je suis très optimiste sur le fait qu’elle s’occupe sérieusement des grandes problématiques de Mayotte. Nous avons évoqué les grandes difficultés du territoire, à savoir la sécurité et l’immigration clandestine, les ressources en eau, l’assainissement et le développement économique. Yaël Braun-Pivet est non seulement très travailleuse, cela va de soi, mais elle a aussi le don de savoir « arrondir les angles » quand il le faut. Pour moi, c’est le genre de personne qu’il fallait pour Mayotte.

FI : La commission des finances s’est réunie cette semaine pour dresser les conclusions de leur contrôle budgétaire relatif au fond exceptionnel d’investissement outre-mer. Pouvez-vous nous en parler ?

T.M.S. : Le FEI a notamment servi à Mayotte pour financer les infrastructures publiques dont notre île a grand besoin. La commission des finances s’est réunie cette semaine pour décider de la reconduction ou non du programme, car ce dernier arrive à son terme. J’y étais invité en tant que rapporteur pour avis des crédits de la mission outre-mer de la commission des lois. Sa conclusion a été que le programme devait être reconduit, mais qu’il fallait revoir sa gouvernance. Le rapport intégral sera bientôt mis sur le site du Sénat.

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Au cœur du tribunal, un lieu est dédié uniquement aux victimes

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Adel Mohamed reçoit les victimes dans un bureau au rez-de-chaussée du tribunal judiciaire.

Créé le 1er juillet 2020, le bureau d’aide aux victimes (Bav) composé de deux juristes s’est peu à peu fondu dans le décor du tribunal judiciaire de Mamoudzou. Une nécessité tant les démarches peuvent être compliquées pour des familles qui arrivent souvent aux procès sans avocats.

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Lors des procès, les victimes sont souvent envoyées au Bav pour faire leur demande de partie civile.

Le local n’est pas le plus aisé à trouver. Au rez-de-chaussée du tribunal judiciaire, au détour d’un couloir, le petit bureau aux stores baissées est discret. C’est là qu’Adel Mohamed ou Adidja Mouta Bacar reçoivent quotidiennement les victimes. Comme ce mercredi matin, où entre la session d’assises qui vient de débuter et les affaires du tribunal correctionnel, les rendez-vous s’enchaînent. Après avoir vu déjà six personnes depuis 8h, Adel rencontre une jeune mère de famille qui tient son bébé contre elle. En situation irrégulière, elle a vu un groupe d’hommes pénétrés chez elle, à Chirongui, le 6 mars 2021. Ils avaient cassé la plupart de ses biens. « Il faut des factures pour que les juges puissent décider le montant du préjudice », indique le juriste, à travers la vitre transparente installée pendant la crise sanitaire. Son interlocutrice acquiesce, mais ne peut fournir de justificatifs. Ce sera donc aux juges, au cours de la même matinée, de déterminer le chiffre adéquat. « Je vous donne mon numéro de téléphone. Je vous appelle demain pour vous dire ce qui sera décidée », conclut-il. Dans « cette interface entre le tribunal et les victimes », Adel est le premier occupant du bureau d’aide aux victimes (Bav), depuis son ouverture en juillet 2020. Un poste polyvalent où il doit aider les plaignants dans les démarches, leur expliquer le jargon juridique et les contacter afin de s’assurer qu’ils ont bien un avocat le jour-J. Par contre, il ne peut pas donner de conseils, afin de ne pas interférer avec la profession d’avocat.

Des procédures à régler continuellement

La victime suivante est un jeune homme de Tsoundzou. Le 9 février, il était déjà venu au tribunal dans le cadre d’une comparution immédiate. Ses deux agresseurs ont été condamnés à deux ans de prison et sa demande d’indemnisation à hauteur de 3.000 euros avait été acceptée. Si la comparution permet un jugement beaucoup plus rapide, elle laisse peu de temps aux justiciables de trouver un avocat. « Il en a appelé un, mais il ne pouvait pas le prendre », se désole Adel, qui voit quotidiennement à quel point le manque d’avocats pénalise l’île. Pour qu’il puisse être indemnisé, le jeune homme doit se plier à un courrier du bureau d’aide juridictionnelle qui exige, trois mois après le procès, qu’un certificat de présence soit délivré. Ne parlant pas le français, il converse en shimaoré avec Adel. Quand les victimes parlent kibushi, c’est Adidja qui a l’habitude de prendre le relais. Le garçon glisse le précieux document dans son sac et repart.

Une autre femme d’origine malgache rentre dans la pièce. Cette habitante de Labattoir a vu les relations avec son mari se détériorer au point qu’elle garde ses trois enfants sans qu’un centime d’allocations ne lui parvienne. Une tentative de médiation devrait être mise en place avec un juge des affaires familiales. « Est-ce qu’il t’a menacé ? Est-ce que tu as peur de lui ? » s’enquiert Adel, pour savoir si une procédure rapide doit être lancée. « Non, pas du tout. Je veux simplement qu’il puisse nourrir ses enfants », rassure-t-elle. « On va te demander des extraits de naissance plus récents, les dernières feuilles d’impôt », prévient alors le juriste. Cette dame sera la dernière qu’il voit passer ce matin. L’audience du tribunal correctionnel dans la pièce d’à côté touchant bientôt à sa fin, le banc des victimes s’est considérablement vidé.

 

« Parfois, ça me frustre »

Le bureau d’aide aux victimes a un statut un peu à part au sein du tribunal. Il s’agit, en effet, d’une antenne d’une association basée à Lille (Nord). Elle remplace l’Acfav (association départementale pour la condition féminine et l’aide aux victimes) qui assurait autrefois des permanences au tribunal.

À Mayotte, les problématiques sont d’autant plus nombreuses au regard des difficultés que la population rencontre. Entre les changements d’adresse ou le manque parfois de communication, il n’est pas rare que les victimes soient absentes lors du procès, même dans des affaires graves. Leur indemnisation est tout aussi compliquée. Pour qu’ils la perçoivent, les plaignants doivent avoir un compte en banque et fournir un relevé d’identité bancaire (Rib). Ce qui n’est pas toujours le cas sur l’île. « Parfois, ça me frustre », admet Adel. « Ils font les démarches et ça bloque à ce niveau-là. » Le Mahorais n’a pourtant pas l’intention de baisser les bras et souhaite que l’équipe s’étoffe à l’avenir d’un psychologue et d’un référent au centre hospitalier de Mayotte pour améliorer encore la prise en charge des victimes.

Une trentaine de jeunes mahorais à bord du Marion Dufresnes II pour une aventure inédite

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Colonie de noddis bruns avec le Marion Dufresne, au large de l'île Tromelin. Crédit : Lucie Pichot.

À bord du plus grand bateau de la flotte océanographique française, 75 étudiants scientifiques, en formation maritime ou en cursus artistique, dont une trentaine de jeunes mahorais, vont vivre une expérience unique d’échange et d’apprentissage autour des enjeux de l’océan de demain. Un projet d’école navire imaginé par l’institut français de recherche pour l’exploitation de la mer et le ministère des Outre-mer.

« C’est une chance inouïe de partir sur le Marion Dufresnes II, le navire le plus convoité des scientifiques. » Fraîchement diplômée d’une licence sciences de la vie au centre universitaire de formation et de recherche de Dembéni, Mouyna Inzoudine ne cache pas sa fierté de pouvoir représenter sa communauté au cours de cette aventure qui s’annonce « inédite ». Un projet d’école flottante imaginé par l’institut français de recherche pour l’exploitation de la mer et le ministère des Outre-mer.

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Appareillage du Marion Dufresne à La Réunion pour la campagne MAYOBS15, octobre 2020. Crédit : REVOSIMA – MAYOBS15 (IFREMER, CNRS, IPGP, BRGM, OVPF, Université de Paris).

À partir du 27 juin, pas moins de 75 étudiants – ultramarins, métropolitains et du bassin de l’océan Indien (Kenya, Tanzanie, Seychelles, Madagascar) – scientifiques, en formation maritime ou en cursus artistique, doivent vivre une campagne océanographique de l’intérieur, aux côtés des chercheurs et de l’équipage chevronnés. Parmi eux, on dénombre une trentaine de Mahorais, issus du CUFR et de l’école d’apprentissage maritime. Cinq d’entre eux participent à la première étape, de La Réunion à Mayotte. Au programme : les explorations du Mont La Pérouse et du Tromelin la Feuillée, une escale à terre sur les Îles Glorieuses pour évoquer les petits écosystèmes et la restauration écologique, et un stop au geyser Zélée.

Puis vient la deuxième étape du 9 au 22 juillet. « C’est une superbe opportunité d’embarquer des jeunes du territoire et de vivre une mission scientifique sur la surveillance du volcan sous-marin », se réjouit Emmanuel Corse, maître de conférences en écologie moléculaire au sein de l’unité Marine biodiversity, exploitation and conservation au CUFR, et aussi responsable de l’école bleue Outre-mer au cours de cette période.

Observations et exploitations

Pour celui qui fait partie des six encadrants originaires du 101ème département, « l’une des fortes attentes se situe au niveau pédagogique puisque nous serons en dehors des murs de l’université ». Ainsi, l’équipe composée de géographes et de biologistes prévoit de faire réaliser aux élèves des observations de mammifères, d’avifaunes et de déchets flottants, mais également de leur faire exploiter la faune associée aux roches remontées dans le cadre des campagnes Mayobs. Sans oublier de les faire travailler sur différentes données biologiques.

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Et surtout, la délégation mahoraise souhaite « profiter de cette pluralité des embarquants pour aborder des thématiques telles que les cultures, les traditions ou encore les enjeux environnementaux ». Intenses sur le papier, ces deux semaines n’effraient absolument pas Mouyna Inzoudine. Bien au contraire ! « Tout cela peut nous ouvrir de nouvelles portes dans le milieu et consolider nos connaissances auprès de scientifiques expérimentés. »

Une fois de retour sur la terre ferme, place à la restitution de cette épopée hors du commun. « Les artistes vont produire des supports artistiques qui serviront lors de différents événements, à l’instar de la Fête de la science », prévient Emmanuel Corse. « Et nous allons demander aux étudiants scientifiques de réaliser une synthèse de leur expérience pour qu’ils puissent ensuite la communiquer dans le primaire et le secondaire à travers par exemple les réseaux d’éducation au développement durable du rectorat. »

 

Sensibiliser les jeunes à la richesse et à l’importance des océans

Pour François Houllier, le président-directeur général de l’institut français de recherche pour l’exploitation de la mer, l’intérêt de cette école bleue Outre-mer est de regrouper « une équipe interdisciplinaire, interprofessionnelle et internationale », mais aussi de sensibiliser « la jeune génération à l’importance de l’océan où elle vit ». Même son de cloche pour Sophie Brocas, la directrice générale des Outre-mer. Pour elle, la surface maritime nationale représente « un potentiel inouï de développement économique et d’emplois pour demain », elle est « une vigie et une arme contre le changement climatique », et surtout « une promesse incroyable de connaissances pour améliorer la santé, les énergies renouvelables et les matériaux ». À travers ce soutien du ministère, l’idée est de réconcilier les jeunes ultramarins, qui ont le dos tourné à la mer, avec leur environnement. Et par la même occasion de susciter des vocations.

Le grand retour de la course de pneus sur route

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Voilà maintenant deux ans que la course de pneus a quasiment disparu du paysage mahorais. Cette année, elle signe son grand retour sur les routes de Mayotte, et plus précisément à Mamoudzou, ce samedi 25 juin. À l’occasion de cette 38ème édition, l’agence Angalia, organisatrice de l’évènement, fait les choses en grand, en collaboration avec la commune chef-lieu. Pas moins de 900 participants se sont en effet inscrits pour vivre ce moment unique. Laurent Mounier, le directeur de l’agence, nous en livre tous les détails.

Mayotte Hebdo : Comment se déroulera cette nouvelle course de pneus ?

Laurent Mounier : Le parcours est simple, il fait 1,850 kilomètre. Le départ se fera au rond-point Baobab, et l’arrivée sur la place Zakia Madi de Mamoudzou. Il y aura des enfants et des adultes. Les garçons partiront à 14h, les filles à 14h30 et les adultes à partir de 15h. Nous avons 300 garçons, 200 filles, et 300 adultes. Pour les adultes nous avons quatre catégories : les hommes, les femmes, les gros pneus, les big mamas. Nous aurons les résultats par catégorie. La remise des prix aura lieu à partir de 17h. Tous les enfants repartiront avec un cadeau. Chaque équipe gagnante de chaque catégorie aura aussi un cadeau offert par Madora.

MH : De quelle manière avez-vous sélectionné les participants ?

L.M. : Les enfants sont sélectionnés sur deux modes. En dehors de Mamoudzou, nous avons organisé avec l’UFOLEP (union française des œuvres laïques d’éducation physique) un championnat par intercommunalité. Il a eu lieu au mois de mai et, à chaque course, nous avons sélectionné les 40 premiers de chaque interco : les 20 premières filles et les 20 premiers garçons. Cela fait 200 enfants. Ensuite, la commune de Mamoudzou organise sa propre sélection. Elle a fait des sélections par village et elle a en tout 300 enfants. Ce qui fait un total de 500 enfants.

Concernant les adultes, ils devaient remplir un bulletin de participation. Il était remis dans une urne en fonction des catégories et nous avons tiré au sort les participants. Je rappelle que l’année dernière, la course a été faite, mais sur le terrain de foot de Baobab, avec seulement les enfants.

MH : Cette année marque donc le grand retour de la course de pneus, depuis le début de la crise sanitaire…

L.M. : Effectivement, c’est le grand retour sur la route et le retour des adultes ! Nous n’avons pas fait de courses depuis 2019 et nous sommes très excités à l’idée de repartir sur la route. Mais nous faisons surtout cela pour le fun et pour maintenir la tradition.

MH : Avez-vous retrouvé l’engouement qu’il y avait autour de l’évènement ?

L.M. : Pour l’instant, les gens sont un peu sceptiques, ils attendent de voir. Mais une chose est sûre, tout le monde est ravi. Je pense qu’il va falloir cette course afin de réinstaller la confiance, pour que l’année prochaine nous soyons sur de bonnes bases.

MH : Selon vous, quelle place la course de pneus a dans la tradition mahoraise ?

L.M. : Je pense que la course de pneus est toujours dans le cœur des Mahorais. Maintenant, il faut la faire vivre parce que nous voyons bien que d’autres sports sont en train de prendre le dessus comme le football ou le basket. Il faut maintenir cette tradition parce que, comme nous le disons si bien ici, c’est la Formule 1 mahoraise. En plus c’est gratuit, tout le monde peut participer. Cela permet de rappeler qu’avant à Mayotte les enfants courraient derrière des pneus. Aujourd’hui, nous sommes plus dans le domaine du folklore. Cependant, je vois lors des championnats que les enfants adorent courir derrière les pneus, même si certains découvrent la course.

MH : Pensez-vous que cet évènement est voué à disparaître avec le temps ?

L.M. : Je n’espère pas ! Nous allons tout faire pour qu’il se maintienne. Je ne crois pas que la course de pneus va disparaître parce que mine de rien, il y a tout de même un certain engouement. Je vois bien que les participants sont motivés. Les associations aussi, beaucoup nous donnent un coup de main pour organiser la course.

MH : Vous avez créé une application mobile de course de pneus il y a deux ans, a-t-elle atteint ses objectifs ?

L.M. : Nous avons fait plus de 30.000 téléchargements en un an et cela va au-delà de nos objectifs. L’avantage avec cette application, c‘est que l’on peut faire de vraies courses de pneus que l’on soit à Mayotte, ou dans n’importe quel endroit de la Terre.

MH : 900 personnes vont participer à cette course, de quelle manière allez-vous assurer la sécurité ?

L.M. : Nous sommes désormais catalogués « grand évènement », cela veut dire que la préfecture doit vérifier que tout est conforme. La police nationale, la gendarmerie et la police municipale de Mamoudzou seront mobilisées afin de sécuriser l’évènement. Le RSMA et le SDIS vont également nous donner un coup de main.

 

Retrouvez l’intégralité du dossier consacré à la course de pneus dans le numéro 1005 de Mayotte Hebdo, à retrouver ici : https://www.mayottehebdo.com/mayotte_hebdo/.

 

La vie n’a jamais été aussi chère à Mayotte

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L’énergie, et notamment les carburants, connaît une augmentation considérable depuis l’an dernier.

Les dernières données de l’Insee, publiées ce mercredi, montrent que les prix de l’alimentation, de tabac, des produits manufacturés et de l’énergie n’ont cessé de grimper. Ce dernier a même progressé de 26.6% en un an. L’ensemble (+6.2% entre mai 2021 et mai 2022) correspond à la plus grande augmentation de tous les territoires français.

Le tarif de l’essence ou du gazole n’est que la pompe qui cache la forêt. Depuis des mois, Mayotte connaît une augmentation générale des prix. Que ce soient l’alimentation, le transport, les produits manufacturés ou l’énergie, les indices donnés par l’Insee (Institut national de la statistique et des études économiques) pointent tous dans la même direction.

Dans l’alimentation, elle note que les hausses plus importantes concernent la viande (+3.1% en un mois), les poissons (+1.2%), les œufs et les produits laitiers (+1.8%). Celle-ci est plus relative pour les produits frais sur un mois (+1%), mais devient plus alarmante quand on la calcule sur un an (+19.6%). Le conseil départemental s’est d’ailleurs saisi du dossier en rencontrant les acteurs de la grande distribution (voir Flash Infos du 10 juin). Tous pointaient un prix du transport qui a explosé à cause de la crise sanitaire.

Et ce ne sont pas les seuls. Les services aussi ont bien augmenté (+5.3% sur un an). Selon l’Insee, cela relève « notamment de la hausse des tarifs du transport aérien ». En effet, l’ajout de nouvelles taxes et la possibilité de voyager à nouveau ont sensiblement eu un effet sur les prix des billets. La restauration, qui paie le coût plus important des denrées, n’y échappe pas non plus (+3.4%).

Le grand bond de la facture énergétique

L’énergie, qui inclut les carburants, est aussi concernée par l’inflation galopante. Elle est même la plus touchée (+26.6% de mai 2021 à mai 2022). L’indice a même fait un véritable bond de janvier à février (120 à 138.1). Ainsi, les Mahorais ont vu le prix de l’essence atteindre désormais 1.80 euros dans les stations-services de l’île. C’est simple, en un an, le prix de l’énergie connaît la plus grosse augmentation des territoires ultramarins. La Guyane (+19%), La Réunion (+23.3%) ou la Martinique (+18.7%) s’en sortent « légèrement » mieux.

À l’échelle nationale, l’inflation vécue à Mayotte est sans commune mesure. « Sur un an, les prix augmentent de 6.2 % à Mayotte, soit la hausse la plus élevée depuis plus de dix ans. C’est un peu plus qu’en France hors Mayotte, où les prix augmentent de 5.2 % en glissement annuel », précise l’étude.

Procès en provisions contre Ab aviation : L’audience renvoyée au 30 juin prochain

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Entre-temps, les trois parties concernées par cette procédure envisagent de saisir le juge de référé pour qu’il décale l’audience jusqu’au 11 août, afin de permettre aux autres acteurs, notamment Fly zanzibar, propriétaire du vol d’Ab aviation et son assureur, Phoenix d’être sur place. Répondront-ils à la plainte ? Telle est la question qui se pose.

Une semaine après la première audience devant le juge de référé, les avocats engagés dans l’assignation en référé pour provisions visant la compagnie Ab aviation doivent encore patienter jusqu’au 30 juin prochain. Ainsi en a décidé le président du tribunal de Moroni, ce jeudi, après avoir reçu toutes les parties. Suite à une plainte déposée le 23 mai par les familles des victimes du crash du vol d’Ab aviation, le juge avait convoqué la compagnie le 16 juin dernier. Également citée en intention forcée, l’Agence nationale pour l’aviation civile et de la météorologie (Anacm) avait dépêché son conseiller, Me Azad Mzé. Mais le magistrat les avaient  invités à y retourner une semaine plus tard, le temps qu’ils échangent leurs conclusions, c’est-à-dire les demandes motivées de chaque partie. Hier, le président du tribunal après une requête introduite par l’avocate d’Ab aviation, Me Foutoum Barwan, a encore  prononcé un renvoi. Mais d’après cette dernière, il se pourrait que l’audience soit finalement décalée jusqu’au 11 août. La raison ? Après son assignation par les proches des victimes qui réclament près d’un million d’euros en guise de provisions, Ab aviation à son tour a saisi Fly zanzibar, la société tanzanienne qui lui avait loué le cessna caravan, abimé le 26 février au large de Moheli, causant la mort de 14 personnes, dont deux membres d’équipage.

Même longueur d’onde

Puisque les provisions en question sont normalement versées par l’assureur, en pareilles circonstances, la compagnie a jugé nécessaire d’assigner en garantie Phoenix, l’entreprise dans laquelle l’aéronef accidenté était assuré par Fly Zanzibar. Vu que ces deux sociétés sont domiciliées en dehors du pays, on leur a accordé un délai de deux mois comme le veut le code de procédure civile. Pour éviter des audiences alors que la procédure est la même Me Foutoum a sollicité qu’au lieu du 30 juin, le procès soit fixé au 11 août prochain. Une doléance qui n’ a rencontré aucune objection de la part des autres confrères d’après elle, faisant allusion aux avocats représentant les familles des proches et l’Anacm.  » Ce jeudi, le juge a vérifié si tout le monde est à jour. Pour la comparution de l’assureur et du propriétaire , moi et le confrère de l’Anacm ne voyons aucun inconvénient », a reconnu l’avocat de la partie civile, Me Said Hassane Said Mohamed qui a précisé que la procédure était dans la phase de mise en état.  » Les plaidoiries, c’est après« , a-t-il complété. Étant tous sur la même longueur en ce qui concerne le report, les trois avocats comptent donc déposer une demande formalisée pour que  le juge pour garde la date du 11 août.

Fin du feuilleton

Au sujet du délai de 2 mois retenu pour chaque assignation en garantie, devant le président du tribunal, Me Foutoum a cité l’article du code de procédure civile qui octroie au juge le droit de le raccourcir. Le fera-t-il ou pas ?  » S’il écourte cela nous aurait arrangé, mais il s’agit d’une prérogative dévolue au juge« , a rappelé l’avocate d’Ab aviation. Elle a précisé enfin que  les plaintes d’assignation de Fly Zanzibar et de Phoenix sont envoyées depuis 15 jours. Ses responsables seront-ils à Moroni ? Seul l’avenir nous le dira. Pour rappel, il y a huit familles qui ont perdu des proches dans le crash du vol d’Ab aviation qui demandent  aujourd’hui près de 505 millions de francs comoriens à la compagnie. Ayad Bourhane, directeur général de la compagnie a toujours assuré que la police d’assurance de l’appareil qu’il exploitait avait pris en charge les passagers, l’avion et même les objets tiers en cas d’accident. Donc l’arrivée de Fly zanzibar et de son assureur pourrait faire avancer cette procédure d’assignation et contribuer à mettre fin à ce feuilleton espère-t-on du côté des familles. Ce qui probablement permettrait ainsi de se pencher sur l’enquête pénale afin de déterminer les causes de l’accident qui a causé la perte de 12 passagers dont les corps n’ont jamais été retrouvés jusqu’à présent.

Aménagement, éducation, social… Les rapports adoptés par le Département

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Une commission permanente s’est tenue ce lundi 20 juin, dans la salle de cinéma Alpa-Joe, sous l’égide du président du conseil départemental, Ben Issa Ousséni, Avant d’entamer la séance, il a tenu à témoigner de sa solidarité à la famille qui a été touchée par un incendie à Handréma. Dans un autre registre, il a félicité les élus députés des deux circonscriptions, Mansour Kamardine et Estelle Youssouffa.

Parmi les 15 rapports à l’ordre du jour et les 6 rapports complémentaires, celui de la commission aménagement du territoire, infrastructures et foncier, est adopté un rapport relatif aux travaux menés dans le cadre du glissement de terrain de Soulou. Concernant la commission formation professionnelle, éducation et insertion, est adopté le projet relatif à l’attribution d’une subvention aux associations des parents d’élèves de lycée pour l’achat des manuels scolaires avec une subvention de 91.054 euros pour le lycée des Lumières et 205.343 pour le lycée de Sada.

Plusieurs rapports sont adoptés pour la commission Solidarité, action sociale et santé, notamment ceux relatifs à l’adoption de l’avenant au protocole de cofinancement du fonds de développement social (FDS) 2022 et à l’aide du Département à la création et du développement des structures intervenant dans le domaine social et médico-social et de l’insertion des publics en situation de précarité.

Est également adopté le rapport relatif à la mise en place de l’aide-ménagère facultative au profit des personnes âgées, des personnes en situation de handicap et des personnes d’au moins 20 ans non porteuse de handicap en perte d’autonomie à la suite d’un accident de la vie courante.

Adoption de conclusions relatives à la stratégie sur les régions ultrapériphériques par le conseil de l’Union européenne

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La commission européenne a publié le 3 mai 2022 son nouveau cadre stratégique vis-à-vis des neuf régions ultrapériphériques. Les conclusions du conseil de ce 21 juin, négociées par la présidence française, confirment une large convergence de vues entre les États membres et la commission européenne au sujet de la stratégie dédiée aux RUP.

Le conseil y salue le renouvellement de la stratégie sur les régions ultrapériphériques et la priorité donnée aux citoyens, à la relance économique et à la croissance durable dans ces territoires.

Certaines avancées demandées par les États membres concernés (France, Espagne, Portugal) et leurs régions ultrapériphériques sont accueillies avec satisfaction par le conseil : la commission s’engage notamment à soutenir les RUP dans leur accès aux programmes et fonds européens par un accompagnement dédié. Elle créée également un fonds d’un million d’euros destinés à financer des projets portés par les jeunes des RUP.

Le conseil encourage la commission à prendre de nouvelles mesures et à renforcer son accompagnement des RUP dans les champs du développement des infrastructures, de l’économie bleue, de la diversification alimentaire, du tourisme, de la biodiversité et de l’emploi des jeunes. Le conseil insiste particulièrement sur le besoin d’assurer une flexibilité pour les RUP dans le domaine des aides d’État, y compris pour les aides aux secteurs agricole et de la pêche, ainsi que pour les aides aux activités purement locales. Il invite la commission à mettre en place un soutien pour le déploiement dans les RUP du paquet climat européen « ajustement à l’objectif 55 », encore en cours de négociation. Le conseil souligne également la nécessité de soutenir le renouvellement de la flotte de pêche dans les RUP. Enfin, il insiste sur l’importance de la mobilité des jeunes, notamment dans leurs bassins régionaux.

Le 1er salon de l’entrepreneuriat organisé par la chambre de commerce et d’industrie

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La chambre de commerce et d’industrie organise le premier salon de l’entrepreneuriat à Mayotte. L’évènement se tient les 24 et 25 juin sur la place de la République à Mamoudzou. Organisé dans le cadre du projet de « structuration des filières économiques », il a pour objectif de favoriser la création, la promotion et les savoir-faire des entreprises mahoraises, mais aussi les rencontres et les échanges avec les différents acteurs, sans oublier d’informer sur l’entrepreneuriat.

À cette occasion sont réunis les principaux acteurs de l’accompagnement à la création et au développement d’entreprise, les partenaires institutionnels et des entreprises de divers secteurs d’activité. Au programme : des conférences, des animations, des jeux concours, des témoignages d’entrepreneurs de talent et un concert de clôture.

Lancement de trois projets d’engagement et de développement de l’emploi et des compétences

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Engagés en faveur de l’emploi et de la formation sur le territoire, AKTO, opérateur de compétences unique à Mayotte, et la direction de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (DEETS) annoncent le lancement de trois projets d’engagement et développement de l’emploi et des compétences (EDEC) au bénéfice des entreprises et des salariés des secteurs de la sécurité privée, du BTP et de l’interprofessionnel. Ce partenariat ambitieux a pour but de favoriser l’accès à la certification par la formation afin de sécuriser les parcours professionnels des Mahorais tout en répondant aux besoins de recrutement des secteurs en tension.

Mayotte est le département français avec la croissance démographique la plus forte et le taux de chômage le plus important. Face à ses défis, les acteurs de la compétence présents sur place doivent créer des offres personnalisées qui s’adaptent aux spécificités d’un territoire en constante évolution. La mise en place progressive du droit commun sur le marché du travail exige également une adaptation des acteurs locaux, particulièrement dans les secteurs en tension comme la sécurité privée.

La mise en place des projets EDEC sur le territoire mahorais s’effectue en plusieurs phases. Tout d’abord, le lancement du projet en avril 2022, qui fera l’objet d’une campagne de communication afin de sensibiliser les entreprises bénéficiaires puis de recueillir leurs besoins en qualifications et compétences. Dans un second temps, un plan de formation des salariés sera engagé jusqu’en août 2023. L’objectif est de favoriser la montée en compétences des salariés, et plus particulièrement de lutter contre l’illettrisme. Il s’agira ainsi de professionnaliser les salariés de trois secteurs cibles (le BTP, la sécurité privée et l’interprofession) et de créer un socle commun de pratiques professionnelles pour concourir au développement des accords de branches. Seront ainsi accompagnés 220 salariés dans le secteur du BTP, 110 dans la sécurité privée et 360 pour les autres secteurs.

Caribus : une visite de chantier pour « donner de la visibilité et de la crédibilité au projet »

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Un peu plus de quatre mois après la pose de la première pierre du terminal sud du projet Caribus, le chantier avance de jour en jour. Ce mercredi 22 juin, une visite à Passamaïnty et à M’Tsapéré a été organisée pour dresser un point d’étape. Les opérations de terrassement et de génie-civil doivent courir jusqu’à l’automne 2023. Entretien avec Damien Rietsch, le directeur régional de Vinci Construction Dom-Tom.

Flash Infos : Ce mercredi matin, le président de la communauté d’agglomération de Dembéni-Mamoudzou, Rachadi Saindou, a organisé une visite de chantier du Caribus, au cours de laquelle vous l’avez personnellement accompagné pour lui exposer l’évolution des travaux. Que représente cette opération de communication à vos yeux ?

Damien Rietsch : C’est important de communiquer parce que c’est à la fois une opération dimensionnante pour le territoire et pour nos sociétés. Il s’agit d’un chantier extrêmement important à l’échelle de Mayotte et de ceux que nous avons l’habitude de gérer. Nous avons chez nous des collaborateurs qui sont très fiers de participer à ce développement structurant. À travers cette visite aujourd’hui, cela donne de la visibilité au projet, mais aussi et surtout de la crédibilité.

FI : Sur le tronçon entre l’entrée de Tsoundzou et le rond-point du Baobab dont vous avez la charge, vous devez réaliser quatre ouvrages d’art. Quelles sont leurs complexités ?

D.R. : Les complexités sont bien évidemment de plusieurs natures. Il y a tout d’abord la géotechnique : vous avez pu apercevoir la machine de pieux au niveau du bâtiment de la Deal (direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement). Comme nous ne sommes pas équipés localement, nous avons dû faire venir du matériel exprès pour effectuer des fondations profondes. Par ailleurs, même si nous ne construisons pas le viaduc de Millau, l’environnement dans lequel nous devons sortir de terre ces ouvrages nous imposent un certain nombre de contraintes, notamment environnementales vis-à-vis des cours d’eau. Forcément, il y a des prescriptions à respecter.

FI : Justement, d’un point de vue environnemental, votre intervention peut interloquer les passants… Comment procédez-vous techniquement pour créer une route sur un cours d’eau ?

D.R. : Le but du jeu consiste à ce qu’il n’y ait pas de déversement de particules fines dans le lagon. Ainsi, nous devons empaqueter le matériau de remblai dans du géotextile pour éviter ces départs… Et bien sûr, nous devons assurer la continuité, c’est-à-dire la transparence hydraulique. Les rivières doivent pouvoir continuer à s’écouler au travers des ouvrages provisoires réalisés au niveau des cours d’eau pour permettre la réalisation des nouveaux ouvrages !

FI : Vous avez annoncé au cours de la visite qu’il restait encore une grosse année de travaux et que vous étiez encore en phase de montée en puissance. À vous entendre, nous ne sommes pas toujours rentrés dans le vif du sujet…

D.R. : Nous sommes encore sur le démarrage pour la simple et bonne raison qu’il y a un certain nombre de procédures, d’études techniques et d’éléments théoriques à faire valider. Donc nous avons débuté le chantier par des travaux de défrichement et de dégagement des emprises. La phase de construction ou de reconstruction débute à peine avec des opérations de terrassement, comme nous pouvons les voir à Passamaïnty. Au niveau des ouvrages, nous avons commencé il y a de cela trois semaines les fondations profondes. Une fois terminées s’engageront d’autres types d’interventions comme le génie-civil.

FI : Comme le rappelaient les élus de la communauté d’agglomération de Dembéni-Mamoudzou, l’intérêt de ce projet repose aussi sur des phases de réaménagement à proximité du tronçon en lui-même…

D.R. : Tout à fait, cela fait partie de l’emprise des travaux qui nous ont été confiés. Exemple : l’ouvrage obsolète de Passamaïnty ne fait pas partie stricto sensu du tracé Caribus, mais sa reconstruction est prise en charge dans le cahier des charges. Le but ? Réaménager, réembellir ou redonner de la fonctionnalité aux espaces contigus au projet.

FI : En termes d’approvisionnement en matériaux, comment avez-vous anticipé pour ne pas subir de retard ?

D.R. : En ce qui concerne le remblai, nous le trouvons directement sur le territoire. Par contre, nous avons commandé à l’extérieur tout un tas de matériel depuis un certain nombre de mois. Quelques-uns ont déjà été reçus et se situent sur le base-vie du terre-plein de M’Tsapéré. Des containers sont également en route et d’autres viendront alimenter le chantier au fur et à mesure. Globalement, nous avons sécurisé 80% de nos approvisionnements le tronçon qui nous occupe.

Pour le syndicat des personnels administratifs et de l’intendance, « il faut un plan d’urgence à Mayotte »

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La délégation nationale en compagnie de Laurence Pollozec, la secrétaire acédémique du bureau local.

Une délégation du bureau national du syndicat A&I-UNSA (syndicat des personnels administratifs et de l’intendance) s’est déplacée à Mayotte du samedi 18 au mercredi 22 juin pour rencontrer le bureau local et ses adhérents. Au cours de leur séjour, les trois secrétaires ont notamment fait le tour des établissements scolaires de l’île présentant le plus de difficultés.

« Nous sommes venus pour nous confronter à la réalité mahoraise et établir un lien entre le bureau local, le bureau national et le cabinet du ministre de l’Éducation nationale à qui nous faisons régulièrement remonter les besoins des personnels », déclare Jean-Paul Lopez, le secrétaire national vie syndicale et formation, venu sur le territoire en compagnie de Dominique Chassagne, le secrétaire national fonction publique, revendications corporatives et personnels de catégorie A et Jean-Marc Bœuf, le secrétaire général. Les trois membres du bureau ont tenté d’analyser les besoins spécifiques de Mayotte. Représentant les personnels administratifs et de l’intendance de l’union nationale des syndicats autonomes (UNSA), A&I est le syndicat le plus nombreux au sein de l’Éducation nationale. Il s’occupe également des personnels de la fonction publique travaillant dans les secteurs de la jeunesse, des sports et de l’enseignement supérieur. « Nous sommes la 3ème fédération syndicale de la fonction publique. »

Accueillie par Laurence Pollozec, la secrétaire académique du bureau de Mayotte, la délégation s’est rendue, au cours de son séjour, dans les établissements scolaires de Koungou, de Dzoumogné, de M’tsangamoudji et de Kahani. Autant de collèges et de lycées bien connus sur l’île pour avoir souffert ces dernières années de gros problèmes d’insécurité. À ces visites se sont ajoutées des échanges avec la direction de Sada, qui souffre d’un sérieux problème de manque de personnel administratif. Au cours de cette tournée, la délégation a vérifié que les indemnisations prévues étaient bien effectives. « Elles se mettent en place progressivement à Mayotte », ont pu constater les trois membres du bureau national qui ont également recueilli les témoignages et noté les besoins de leurs camarades mahorais.

« Un plan d’urgence est nécessaire à Mayotte »

Et leur conclusion est unanime : il faut que l’Éducation nationale, et donc l’État, mette en place un « plan d’urgence » pour Mayotte. « Ce territoire est très particulier, il n’est comparable à aucun autre. Il faut donc mettre en œuvre des mesures spécifiques pour renforcer son attractivité et faire cesser le turn-over incessant qui nuit au bon fonctionnement des établissements scolaires », déclare notamment Jean-Paul Lopez. Ses collègues et lui reconnaissent volontiers que les besoins spécifiques de Mayotte sont difficiles à faire valoir au national car l’île est considérée au niveau ministériel comme un « territoire périphérique », assez éloignée des priorités de l’Hexagone.

En se rendant sur place, et c’était l’objectif visé, la délégation a pu se rendre compte des graves problèmes dont souffrent les personnels administratifs et de l’intendance. Outre l’insécurité au sein des établissements, la profession souffre d’un manque de bureaux engendrant une promiscuité dérangeante et d’un sous-effectif générant un épuisement des personnels. « Il y a également le problème de l’acclimatation pour ceux qui viennent de métropole », précise-t-elle qui préconise davantage de recrutement en local. Le problème est que les fonctionnaires locaux sont souvent recrutés en classe B et C alors que les collèges et les lycées nécessitent également des fonctionnaires de classe A. « Le résultat est que les personnels de classe B sont amenés à effectuer des tâches réservées normalement aux personnels de classe A, sans recevoir ni le salaire ni la reconnaissance qui va avec », explique Laurence Pollozec qui souligne aussi que « l’Éducation nationale agrandit les établissements sans changer les effectifs ». Autant de problèmes que la délégation a évoqué avec le recteur Gilles Halbout et son directeur des ressources humaines lors de sa visite. Un bilan sera remonté au cabinet du ministre afin d’essayer de trouver des solutions. « Ici, on est sur une situation explosive », s’inquiète Dominique Chassagne qui martèle la nécessité de ce fameux « plan d’urgence pour Mayotte ».

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