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Pour le second centre hospitalier à Combani, « on sera à vos côtés »

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Le deuxième jour de François Braun, le ministre de la Santé et de la Prévention, à Mayotte a comporté trois séquences. La deuxième était à Combani, ce mercredi, à 9h. Elle concernait les projets médicaux sur le territoire, dont celui du second hôpital qui sera implanté dans le village du centre.

Pas de grandes annonces, le ministre de la Santé et de la Prévention ne fait pas le tour de l’océan Indien pour y révolutionner les pratiques de médecine. François Braun, qui visitait Mayotte ces mardi et mercredi, était davantage intéressé pour prendre le pouls du territoire et y suivre les projets. L’un des plus importants d’entre eux, le second hôpital de Combani, lui était d’ailleurs présenté dans le village même, ce mercredi matin. Olivier Brahic, le directeur de l’Agence régionale de santé, Jean-Mathieu Defour, le directeur du centre hospitalier de Mayotte (CHM), et le médecin Pierre Menard, conseiller médical à la direction du CHM, ont dévoilé les coulisses du projet dont les tvaux commenceront en 2025. « On a réfléchi en parcours de soin », évoque ainsi ce dernier. « Il faut accompagner le patient de la ville vers l’hôpital, et réciproquement. Parmi les points-clés, il faut maintenir un établissement hospitalier public unique. C’est une force du CHM pour le territoire et il faut qu’il reste en l’état. Développer une offre hospitalière complète et ainsi permettre aux Mahorais de se soigner à Mayotte. Répondre à la forte prise en charge mère et enfant, mais aussi prendre en considération l’explosion des besoins de prise en charge de l’hypertension, du diabète, des maladies chroniques et dégénératives. »

Le médecin émet quelques idées dans l’ère du temps, comme le renforcement de l’attractivité des soignants, mais aussi celui de la formation. « Ce projet est envisageable qu’en respectant des prérequis. J’en citerai deux, l’aménagement du territoire et une politique de ressources humaines volontariste. Il faudrait au moins cent étudiants-infirmiers par promotion, le développement de formations soignantes spécialisées. Peut-être une première année de médecine sur le territoire et pourquoi pas l’universitarisation de certains services », propose-t-il.

La question du foncier à régler

« Le second hôpital se fera à Combani, il n’y a aucun doute là-dessus. On sera à vos côtés », a prévenu le ministre, coupant court aux rumeurs de communes ayant plus de terrains disponibles ou moins congestionnées. Ces dernières étaient nourries par les difficultés d’acquérir du foncier sur Combani. « La préfecture coordonne les réflexions autour de ce foncier, autour de tout ce qui va y avoir autour de l’hôpital, des soignants, des problématiques de circulation routière, à voir avec la mairie ou le conseil départemental. Je crois qu’il y a une mobilisation de tous autour du même projet. C’est ça que je trouve extrêmement intéressant », indique François Braun. La mairie de Tsingoni, engagée dans cette même réflexion, a d’ailleurs voulu rassurer les représentants de l’État en rappelant que des logements sont actuellement en construction et qu’un contournement de Combani est prévu avec le l’aide du Département.
En tout cas, la commune de Tsingoni ne doit pas ménager ses efforts si elle veut un jour voir ce second hôpital tracer sa route jusqu’à Combani.

 

Deux questions à… François Braun

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François Braun est ministre de la Santé et de la Prévention depuis juin 2022.

Flash Infos : Vous avez annoncé au CHM que vous étiez « à leurs côtés », comment vous l’êtes justement ?
François Braun : Je crois qu’il y a un message qui est fort, qui est porté par les équipes médicales et paramédicales de Mayotte, c’est de donner envie aux gens de venir à Mayotte. C’est sur la base de beaux projets comme celui du CHM, sur la base aussi de ressources, de rémunérations en tout cas équivalentes au reste de la métropole ou comparables à celles de La Réunion. On doit aussi favoriser les formations des jeunes sur Mayotte, en augmentant les places en école d’infirmières, avec l’aide du Département. Je crois qu’on a le terreau ici qui est vraiment bien pour mener à bien tous ces projets. Enfin, tout ne va pas se faire en deux minutes, vous comprenez bien. La construction de l’hôpital, par exemple, commencera à l’horizon 2025.
F.I. : En termes de temps, au vu de la démographie de l’île, est-ce que ce sera assez pour demain ?
F.B. : Si vous êtes Nostradamus, je prends des projections. Je crois qu’il y a une étude, en tout cas sérieuse qui est faite aussi. Je voyais ce matin avec le représentant de Santé publique France. Il y a une étude faite sur les projections, sur les besoins. C’est un secret pour personne, la santé de la femme, la périnatalité, les enfants sont des sujets très importants sur l’île. Ce qui est en opposition avec la métropole où l’on travaille plutôt sur les personnes âgées, les Ehpad. Mais c’est aussi pour ça que je viens voir la situation sur le terrain. Selon les territoires, il y a des différences.

Lancement de la vaste opération de vaccination dans les écoles

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François Braun, a assisté ce mercredi matin, à Labattoir, au lancement d’une campagne de vaccination de plusieurs mois dans les écoles primaires et les collèges mahorais.

De passage à Mayotte pour 48 heures, le ministre de la Santé et de la Prévention, François Braun, a officialisé mercredi matin, à Labattoir, une campagne de vaccination de plusieurs mois dans les écoles primaires et les collèges. La diphtérie et le tétanos auraient refait surface dans l’île aux parfums.

Visite au pas de course pour François Braun, le ministre de la Santé et de la Prévention, qui a démarré le deuxième jour de sa visite à Mayotte par un déplacement très matinal dans un groupement scolaire de Dzaoudzi-Labattoir. Accompagné du préfet de Mayotte, du recteur de l’académie de Mayotte et du maire de Dzaoudzi, Saïd Omar Oili, il a assisté au lancement (par l’ARS Mayotte) d’une campagne de rattrapage (DTPC) au sein de l’école primaire Mohamed Houmadi Kichou. Cette séquence marque le point de départ d’une très grande opération de vaccination qui va s’échelonner tout au long de l’année scolaire sous la direction du docteur Maxime Jean. Celui-ci explique que le taux de couverture vaccinal (DTPC) est très mauvais sur l’île où des cas de diphtérie, de tétanos et d’autres maladies du même type ont été constatés au cours des derniers mois, « d’où l’urgence de restaurer rapidement un taux vaccinal satisfaisant pour le territoire et ses habitants ».

Une campagne qui mobilise beaucoup de personnes, y compris des réservistes de Santé Publique France, avec une vaccination proposée à tous les enfants scolarisés en primaire et au collège depuis l’âge de 6 ans, sous réserve d’un accord parental. Pour l’ARS Mayotte, il était indispensable de s’assurer que le protocole rédigé en vue de cette campagne vaccinale est réalisable et l’opération d’hier matin avait juste pour but d’éprouver le protocole en question. Désormais, elle peut se généraliser sur le reste du territoire.
Autre personnel mobilisé en vue de cette campagne vaccinale, les 46 agents de médiation de l’association « Mlézi Maoré ». Ils interviennent sur le terrain, dans les quartiers, deux semaines avant une opération pour avoir une emprise qui leur permet de faciliter le travail aux médecins et infirmiers. Très mobiles, ces équipes se chargent d’apporter l’information nécessaire à la population, de vérifier en amont toutes les données et documents relatifs aux individus à vacciner. Elles travaillent régulièrement avec l’ARS Mayotte sur différentes opérations thématiques en fonction des besoins exprimés.

Le rectorat poursuit sa volonté de faire de l’éducation aux médias

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Les élèves ayant participé au lancement de la webradio au sein du lycée de Dembéni ont retranscrit leur expérience dans le numéro 6 du Chab. Ce mercredi 30 novembre, ils présentaient leur contribution.

A l’occasion du lancement du sixième numéro du Chab, magazine alimenté par les élèves mahorais, le rectorat de Mayotte a signé une nouvelle convention de partenariat avec la Somapresse (éditrice de Flash Infos et Mayotte hebdo), à son initiative. L’objectif : assurer le lancement des prochains numéros pour permettre aux élèves qui le souhaitent de prendre la parole et de traiter des sujets qui leur tiennent à cœur.

« On ne nous donne pas souvent la parole. Personnellement, participer à l’écriture du Chab m’a permis de m’émanciper, j’ai toujours eu peur de m’exprimer parce que j’étais jugé avant même de parler. A Mayotte, on parle souvent de la jeunesse sans nous demander ce que l’on ressent, comment on voit les choses. Puisqu’on m’a donné la parole, je l’ai prise. » C’est en ces termes qu’un des élèves du lycée de Dembéni a retranscrit sa participation au sixième numéro du Chab. Dans ce magazine, il revient sur son expérience au sein de la webradio 101, lancé le 17 octobre au sein de son établissement. Le magazine, alimenté uniquement par des élèves, rapporte en effet les initiatives des établissements mahorais et traite de sujets qui leur tiennent à cœur. Véronique Hummel, professeur au sein du lycée du Nord, a notamment accompagné une de ses élèves qui souhaitait proposer des recettes françaises et mahoraises et aborder les différences de ces deux cuisines. « C’est une élève très timide mais c’est la seule qui voulait travailler sur ce projet. Cela permet d’inciter d’autres à participer », estime la professeure.

« Créer des journaux scolaires, des webradios, des webtv »

Ce mercredi 30 novembre, était donc l’occasion de présenter le nouveau numéro du magazine, avec ses contributeurs. Un rendez-vous au sein du collège de Chiconi qui a également permis au rectorat et à la Somapresse (la société qui édite Flash Infos et Mayotte Hebdo) de signer une nouvelle convention de partenariat, permettant d’assurer le lancement des futurs numéros. « Depuis le mois de janvier 2022, nous sommes dans une démarche de généralisation d’éducation aux médias et à l’information. L’objectif principal est de créer des journaux scolaires, des webradios ou des webtv », souligne Éric Micaelli, coordinateur du centre pour l’éducation aux médias et à l’information (Clemi), qui forme notamment des enseignants sur ces thématiques.
Et si le rectorat veut faire de l’éducation aux médias « une priorité », c’est parce que « l’information n’est plus descendante comme elle l’était avant », estime Gilles Halbout, le recteur, qui souligne la prolifération de fausses informations et leurs conséquences, notamment sur les résultats électoraux ou dans un contexte de pandémie. Pour lui, l’enjeu est de faire des élèves mahorais des « citoyens éclairés ». Et « une bonne manière d’être éduqué aux médias est de participer », souligne-t-il.

« Plus de 50 % de Mahorais ont moins de 18 ans »

Créé il y a quinze ans par la Somapresse avant d’être arrêté quelques années plus tard, le Chab a pu être relancé en janvier 2019 grâce au soutien du rectorat. « A sa création, nous sommes partis d’un constat simple », souligne Laurent Canavate, directeur de la Somapresse. « Il y a plus de 50 % de Mahorais de moins de 18 ans et nous les voyons très peu, nous ne savons pas ce qu’ils pensent et comment ils voient Mayotte. C’est pour leur donner la parole que nous avons lancé ce support. »
Distribué dans les CDI, les collèges et les lycées, le Chab s’accompagne depuis peu d’un site web. Et le rectorat entend aller encore plus loin. « J’attends beaucoup de ce que vous allez nous dire et nous apporter », a lancé son chef aux élèves présents pour le lancement du nouveau magazine. Car « si le territoire est en retard sur de nombreux sujets », il estime qu’il peut être en avance grâce à sa proportion de jeunes « ayant des envies et des idées ». « Nous pouvons financer certains de vos projets, nous vous aiderons à aller au bout. On attend que vous nous suggériez des choses. »

Lutte contre le VIH : « certains n’ont jamais fait de tests médicaux »

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Le docteur Mohamadou Niang, chef du service des maladies infectieuses et tropicales au CHM, entouré de Pauline Focant et Marie-Eve Tremblay, infirmières au service des consultations externes.

Le 1er décembre est traditionnellement la journée mondiale de lutte contre le Sida (dernier stade du VIH, le virus de l’immunodéficience humaine). A Mayotte, les cas sont davantage connus grâce au dépistage, « mais il y a encore des améliorations à faire ».

La circulation du VIH est-elle de plus en plus importante sur l’île ?
« On a 400 patients en file active. Depuis 2019, l’année où je suis arrivé, j’ai vu une augmentation. Cette année par exemple, on a 80 nouveaux dépistés. Une vingtaine l’étaient déjà avant d’arriver à Mayotte », comptabilise le docteur Mohamadou Niang, chef du service des maladies infectieuses et tropicales au centre hospitalier de Mayotte (CHM). Celui-ci y voit « trop de comportements à risques et un manque d’éducation sexuelle. La notion de tourisme sexuel est également importante ». Et même si l’augmentation des cas est liée à un meilleur dépistage, « il y a encore des améliorations à faire », nuance Marie-Eve Tremblay. Infirmière du service de consultations externes du VIH, elle veille avec Pauline Focant au suivi des patients porteurs du VIH.

Les communautés sont-elles différemment touchées ?
Les deux infirmières évaluent à 30% de Malgaches environ la part de patients sur Mayotte. Le virus étant particulièrement actif en Afrique, les populations comoriennes ou d’Afrique de l’Est sont également touchées. « 70% des patients ont besoin d’une régularisation. Il y a un gros travail social, c’est une partie prenante de la prise en charge », concède Pauline Focant. Les travailleuses du sexe est un public particulièrement surveillé. Le chef du service et les infirmières déplorent que les malades ne se font connaître au dernier stade de l’infection au VIH, celui du Sida.

Quels sont les freins au dépistage ?
C’est un problème sur l’île, la prévention y est plus difficile à effectuer qu’en métropole, même si des associations comme Narike M’sada œuvrent localement pour ça. « On a beaucoup de dépistage en cas de grossesse », relève Marie-Eve Tremblay. En effet, les femmes enceintes étant obligées de faire des contrôles, c’est ce public qui est plus facilement suivi. Car, a contrario, les hommes n’ont pas assez le réflexe du dépistage et peuvent très bien avoir le VIH sans le savoir. « Certains n’ont jamais fait de tests médicaux », fulmine le médecin, alors qu’il préconise un dépistage « tous les trois ans ». Autre frein, à Mayotte, les tests sont généralement plus chers qu’en métropole. Et « quand vous rentrez dans une pharmacie, il faut le demander aux pharmaciens. En métropole, on peut acheter un test directement dans les rayons », ajoute l’infectiologue.

Est-ce qu’on peut se soigner à Mayotte ?
C’est la particularité du VIH, les patients peuvent tout à fait vivre normalement avec le virus. Un traitement sous forme de trithérapie avec un comprimé par jour est souvent administré. En cas de détérioration de l’état d’un patient, il peut bénéficier « d’une prise en charge pluridisciplinaire » rapidement sur place. Ce mardi, par exemple, trois personnes étaient hospitalisées au CHM. « On est entre 85% et 90% des personnes porteuses du virus, mais qui ne le transmettent plus. L’Organisation mondiale de la santé a fixé un objectif de 95% en 2030 », font valoir le médecin et les deux infirmières.

« Mayotte la frileuse, c’est du passé ! »

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Joséphine Andriamamonjiarison, présidente de Cap Business Océan Indien (à gauche), insiste sur la pleine intégration des acteurs privés dans le décollage du hub.

La première journée du cinquième forum économique de Mayotte s’est tenue, ce mercredi 30 novembre, au cinéma Alpajoe à Mamoudzou, avec comme trame générale l’idée de propulser Mayotte au rang de « hub économique régional ». Représentants étatiques, institutionnels et chefs d’entreprises de la région ont pu échanger sur les stratégies à mettre en place pour faire de notre département – petit morceau d’Europe dans le canal du Mozambique – un carrefour économique à l’interface de l’Afrique de l’Est et de l’océan Indien.

« Mayotte la frileuse, c’est du passé ! Nous devons faire de ce territoire une locomotive du développement dans la région ! », s’exclame Mohamed Ali Hamid, président de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Mayotte. « C’est par l’économie que nous résoudrons nos problèmes, et que nous réussirons notre intégration. » Le ton est donné ! Ce mercredi, dans la salle du cinéma Alpajoe, Mayotte n’est pas examinée sous le prisme habituel du « département français » mais comme le futur fer de lance de l’économie régionale.
Premier constat partagé par l’ensemble des intervenants : le potentiel mahorais est indéniable. La situation géographique est idéale – un pied en Afrique de l’Est, l’autre dans l’océan Indien – et le statut d’unique région ultrapériphérique (RUP) de l’Union européenne dans le canal du Mozambique donne à Mayotte un poids politique certain. « Mayotte est un hub naturel, qu’il faut désormais structurer », lance Zamimou Ahamadi, qui intervient en sa qualité de présidente de l’Agence de développement et d’innovation de Mayotte (Adim).
Et l’exemple donné par la délégation des Canaries, représentée sur l’estrade par l’économiste et ancien membre du gouvernement, Luis Padilla Macabeo, fait rêver : 1.000 vols hebdomadaires y drainent, entre autres, quinze millions de touristes par an – et les retombées économiques qui vont avec ! Ensemble de territoires insulaires dispersés à quelques dizaines de kilomètres des côtes africaines (de l’ouest en l’occurrence) et bénéficiant d’un climat tropical et ensoleillé toute l’année, les Canaries sont se constituées en hub dans leur région respective en tablant sur deux axes : le tourisme et une fiscalité avantageuse, explique l’Espagnol. De quoi donner des pistes de réflexion à l’ensemble des acteurs mahorais présents dans l’assemblée.

Des freins à lever

Toutefois, pour faire pleinement valoir son rôle de hub, Mayotte doit lever un certain nombre de verrous, qui limitent aujourd’hui la coopération économique régionale. La libre circulation des personnes – et donc des compétences – a ainsi cristallisé les échanges. « C’est quand même dommage que Mayotte ne puisse profiter pleinement de la main d’œuvre qualifiée disponible dans la région, et notamment à Madagascar ! », plaide Augustin Andriamananoro, directeur en charge des projets présidentiels, qui regrette la difficulté d’obtention de visas pour ses concitoyens malgaches. Dans le public, Théophane « Guito » Narayanin, le patron d’IBS, abonde : « Nous Français, entrons à Madagascar ou aux Comores comme dans un moulin ! Combien de mes collaborateurs malgaches ou comoriens ont été bloqués et n’ont pu venir à Mayotte ? ».

« La question des déplacements est critique pour l’attractivité du territoire », admet Bibi Chanfi, vice-présidente du conseil départemental. Pour devenir hub économique, l’île doit donc se placer comme un carrefour maritime et aérien incontournable dans la région. Dans l’assemblée, plusieurs chefs d’entreprise font état de leur souhait qu’une ligne directe Dzaoudzi – Tananarive voit le jour. De son côté, Mohamed Ali Hamid certifie que « l’agenda de la compagnie maritime régionale s’accélère ! ».
La problématique des transports, et de leur importance dans le décollage d’un hub, sera abordée plus en détails ce jeudi, en ouverture de la deuxième journée de ce forum économique, à partir de 9h (voir le programme ci-contre). Pour rappel, tous les échanges peuvent être suivis en direct sur la page Facebook de l’Adim (facebook.com/AdimMayotte).

 

De la viande malgache dans nos assiettes « d’ici 2024 »

Siti Frahati Said Hachim, cheffe de service agriculture, pêche et programmation au conseil départemental l’a affirmé : le Département travaille au retour de l’agrément permettant d’importer la viande bovine malgache. « D’ici fin 2023, début 2024, on retrouvera la viande malgache dans nos assiettes ! » En effet, les normes européennes, auxquelles Mayotte doit se plier étant donné son statut de RUP, limitent certaines importations. Le laboratoire d’analyses départemental « multilab » de Dembéni, dont la mise en service est prévue à l’horizon 2025 se positionne donc comme une infrastructure clé pour faciliter les échanges à l’échelle régionale ; les entreprises de l’océan Indien pourront y faire appel pour mettre leurs produits en conformité avec les normes européennes.

 

Le programme de ce jeudi au forum économique

9h – 10h55, au cinéma Alpajoe : Le Hub de Mayotte en pratique : port et aéroport, au cœur de l’ambition de Mayotte hub régional (Quelle politique de transport aérien pour favoriser le développement de Mayotte dans la région ? Le transport maritime, enjeu de désenclavement du territoire et de coopération régionale)

11h30 – 12h55 : Les autres ingrédients de la formation d’un hub (l’emploi et la formation : enjeux majeurs pour relever les défis du développement de Mayotte, Mayotte vers une indépendance énergétique)

14h00 – 15h00 : Développement des filières économiques avec une perspective d’industrialisation

15h15 – 16h15 : L’innovation, accélérateur de l’attractivité et du développement économique (les infrastructures : plateformes de l’innovation dans la région (Data center, PER, technopole), l’innovation dans la région et la valorisation de la biodiversité mahoraise)

17h – 18h30 : Discours de clôture

Coupures d’eau : le centre et le sud de Mayotte également concernés

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Alors que le nord de Mayotte s’est habitué ces dernières semaines aux tours d’eau, le reste de l’île était plutôt épargnée. Ce n’est plus le cas, ce mardi soir, puisque les communes de Sada, Ouangani, Chiconi, Dembéni, Bandrélé, Kani-Kéli, Chirongui et Bouéni connaissent une interruption de l’alimentation en eau, depuis 18h. La société Mahoraise des eaux (SMAE) confirme que « que les niveaux des réservoirs de tête dans le centre et le sud sont trop bas pour assurer une distribution normale. Ceci nous oblige à faire une coupure, aujourd’hui à partir de 18h, pour permettre le remplissage de ces réservoirs ».

Caribus : la déviation de Passamaïnty provoque d’importants bouchons

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Mise en place avec un peu de retard, ce mardi 29 novembre, la déviation de Passamaïnty a entraîné de grandes difficultés de circulation toute la journée. Celle-ci, qui doit durer deux mois, est pourtant nécessaire puisqu’elle permet à la Cadéma (communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou) de couper la route entre le rond-point du cimetière de Passamaïnty et celui à l’entrée du bourg. Ce tronçon doit, en effet, comporter « des trottoirs plus larges pour les piétons et une piste cyclable ». A quelques mètres, le projet de pôle d’échange multimodal servira à la future ligne de bus ralliant Passamaïnty au rond-pont Baobab, qui est prévue fin 2023.

Le Raid est intervenu ces derniers jours à Vahibé

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Actuellement sur Mayotte, une équipe du Raid est en soutien des policiers de Mamoudzou, depuis le mardi 22 novembre. Alors que la situation s’est apaisée dans les villages de Doujani et Kawéni, la dizaine d’hommes (relevée par une autre équipe ce mardi, voir photo) de cette unité d’élite de la police procède à des opérations dans la plus grande commune de Mayotte. Ils sont notamment intervenus à Vahibé, ces derniers jours. « Ils sont allés récupérer des individus identifiés », confirme la police. Ces derniers sont suspectés d’être des coupeurs de routes liés à des barrages et au racket d’automobilistes, le 28 octobre dernier. Deux ont été interpellés dans la nuit de dimanche à lundi. Cependant, une nouvelle opération de ce genre, ce lundi, a fait « chou blanc ». Les emplacements ciblés n’ont, cette fois-ci, rien donné et « 150 jeunes armés de barres de fer » ont caillassé les policiers locaux et l’équipe du Raid.

Bus attaqué à Majicavo : deux auteurs présumés interpellés

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Le mercredi 16 novembre, vers 13h30, un bus a violemment été attaqué au niveau de la prison de Majicavo-Koropa. Montés à bord du véhicule, des jeunes du village ont porté des coups de machette et de couteau à des adolescents de Kawéni qui rentraient chez eux. Quatre élèves avaient été blessés et un cinquième en état de choc avait été pris en charge par les pompiers. Le chauffeur de bus avait eu les mains tailladées par des éclats de bouteille. Selon la gendarmerie, « l’enquête menée par les gendarmes de la brigade de Koungou a conduit à l’interpellation par l’antenne GIGN (groupe d’intervention de la gendarmerie nationale) de Mayotte, appuyée par le Psig (peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie) de Koungou, des deux principaux instigateurs et auteurs des faits ». Les deux ont été appréhendés le week-end dernier. Une information judiciaire étant ouverte, d’autres interpellations pourraient avoir lieu prochainement.

Aménagement du cimetière musulman de Majicavo-Koropa

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amenagement-du-cimetiere-musulman-de-majicavo-koropaLa commune de Koungou a entamé des travaux de quatre mois au cimetière de Majicavo-Koropa. Ils sont nécessaires pour sécuriser le périmètre, améliorer son accès, mais aussi pour augmenter la capacité du cimetière, compte tenu des contraintes de foncier du village. Sont donc prévus, la création d’une plateforme sur l’emplacement du cimetière existant, la réalisation d’allée piétonne, l’installation de mobilier urbain, la réalisation d’un local technique et de son raccordement, mais aussi toute la signalisation, l’aménagement paysager et la mise en place d’un réseau d’éclairage solaire autonome. Lieu de mémoire et de recueillement où la symbolique est forte, le cimetière est un espace singulier. Ainsi, outre la nécessité de sécuriser le lieu, l’objectif est de proposer un espace de recueillement aménagé pour les habitants de la commune. L’accessibilité sera facilitée avec la création d’une liaison piétonne depuis la sortie de la RN1. Le lieu sera sécurisé avec la mise en œuvre d’une entrée unique, la réalisation d’un mur de soutènement et d’un mur de clôture en béton.

Quant à l’aménagement, il sera en cohérence avec les orientations du PLU de la commune, pensé pour une bonne gestion des eaux pluviales et une minimisation des risques d’inondations. Les aires destinées aux futures sépultures seront engazonnées. Les plantations d’essences locales et d’entretien facile pourront utilement offrir un embellissement des lieux. La concrétisation de ce projet se fera en plusieurs phases. La première phase a débuté et la durée des travaux est estimée à quatre mois. Elle comprend la création d’un mur de protection du cimetière, la sécurisation des fondations du murs de protection avec de l’enrochement et la réalisation d’un remblai en terre et la pose de garde-corps. Le montant du projet global est 1.949.397 euros. Un diagnostic des autres cimetières sera réalisé dans les prochains mois afin de les sécuriser et de les aménager à leur tour, et ce, selon un plan pluriannuel.

François Braun : « il faut donner les moyens aux professionnels de travailler »

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Le ministre de la Santé et de la Prévention a visité le centre hospitalier de Mayotte, ce mardi 29 novembre. L’occasion de confirmer la création d’un second hôpital sur l’île et sa volonté d’attirer plus de professionnels de santé. Ce mercredi matin, il enchaîne les visites à Dzaoudzi, Combani et Hamjago.

Une deuxième journée de visites ce mercredi 30 novembre

Après s’être rendu à La Réunion, le ministre des Solidarités et de la Santé est arrivé à Mayotte pour deux journées sur le territoire. Ce mercredi 30 novembre, il se rendra au sein de l’école élémentaire Mohamed Houmadi Kichou, à Dzaoudzi, pour suivre la campagne de rattrapage vaccinal. Il assistera ensuite à la présentation des projets d’investissements du CHM à Combani, puis inaugurera un nouveau centre de santé ophtalmologique situé à Hamjago.

Le Conservatoire du littoral entame « un plan de reconquête du littoral »

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Le Conservatoire du littoral a donné son accord pour la réfection du parking d’accès au Dziani.

Ce mardi 29 novembre, dans les locaux la communauté de communes de Petite-terre, l’antenne de Mayotte du Conservatoire du littoral a réuni gestionnaires, institutions et associations pour dresser le bilan 2022 de la gestion des sites littoraux de la Petite-terre. Après une matinée de présentation des résultats et projets à venir, une visite de terrain s’est déroulée sur le site de la Vasière des Badamiers, dans l’après-midi. Bacar Mdallah, chargé d’aménagement et de gestion de l’antenne de Mayotte, nous éclaire sur le rôle du Conservatoire du littoral, et sur les défis auxquels fait face le littoral de l’île.

Flash Infos : Comment se traduit le travail du Conservatoire du littoral à Mayotte ?

Bacar Mdallah : Ici à Mayotte, on a des réseaux de sites. C’est-à-dire plusieurs sites en un. Par exemple, sous la dénomination « cratères de Petite-terre », on regroupe le lac Dziani, les plages de Moya 1 et 2 et le versant littoral de la crête de la Vigie. En tout, cela représente une vingtaine de sites, pour un total de 2.700 hectares. Parmi ces sites, on trouve les îlots, une majorité des mangroves de l’île et des étendues de terres. Le Conservatoire a également la compétence pour intervenir sur les lacs, à l’image du lac Karihani. L’objectif du Conservatoire est avant tout la préservation de l’espace naturel littoral, et d’en permettre l’accès à la population lorsque cela est possible. Notre devise, c’est : « le littoral pour tous, et pour toujours ! ». Pour cela, on confie nos sites à des gestionnaires – en l’occurrence le conseil départemental et les communautés de communes – qui sont garants de leur entretien et de leur valorisation.

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Sous l’œil de Bacar Mdallah (deuxième en partant de la droite), gestionnaires et associations échangent sur les actions menées cette année en Petite-Terre.

F.I. : Vous dressez aujourd’hui le bilan des actions menées cette année en Petite-terre. Quelles sont vos principales satisfactions ?

B.M. : La principale satisfaction qui se dégage de cette réunion, c’est l’engagement des structures, collectivités et associations en faveur de la préservation des sites. Leur présence est importante car ces sites ont un fort potentiel pour le développement touristique de l’île.

La deuxième grande satisfaction concerne les actions de sensibilisation effectuées auprès de la population par nos gestionnaires. Ces sites ont une grande valeur – écologique comme paysagère – et il est important de bien faire connaître les règlementations qui leur sont propres. On essaye également de travailler avec les gestionnaires pour développer des actions de restauration. On retient par exemple la réfection du parking d’accès au Dziani, et de la piste de Moya par la communauté de communes de Petite-Terre (CCPT), accompagnée de la remise en état des canalisations d’eau qui alimentent la maison des gardes (N.D.L.R. du conseil départemental, en charge de la surveillance des tortues). Toutes ces actions permettent un meilleur accès aux sites par le public.

F.I. : Quels sont les grands défis auxquels fait face le littoral mahorais ?

B.M. : Le principal défi, c’est l’activité de l’homme en général… à commencer par le développement urbain. Notre but, c’est de faire ce qu’on appelle de la coupure d’urbanisme, c’est à dire garder des espaces naturels pour éviter qu’ils ne soient construits. Nous devons faire face à l’occupation illégale de nos terrains. En 2021, un agent a été spécifiquement embauché pour recenser ces occupations, dans le cadre d’un « plan de reconquête du littoral ». Au total, 115 occupations ou groupes d’occupations ont été dénombrées. Beaucoup sont de nature agricole. L’agriculture n’est pas forcément incompatible avec la préservation des espaces, mais dans ce cas nous devons pouvoir engager un travail de régularisation et de contrôle de cette activité sur nos sites. On observe aussi des bâtis d’habitations, dont au moins une centaine d’habitats insalubres. Des processus seront engagés pour enlever ces constructions. Le littoral mahorais se confronte également à la problématique des déchets. D’une part, en saison des pluies, tous les déchets des zones urbaines sont drainés sur le littoral. D’autre part, nous constatons de nombreux dépôts sauvages. Enfin, vient la question du réchauffement climatique. L’eau grignote le littoral : on observe une forte érosion du trait de côte. Au Conservatoire, on a un outil qui nous permet de suivre et d’évaluer l’impact de ce recul de trait de côte sur nos terrains. C’est quelque chose que nous surveillons attentivement.

Le Conservatoire du littoral, qu’est-ce que c’est ?

Créé en 1975, le Conservatoire du littoral est un établissement public dont la mission est d’acquérir des parcelles du littoral dégradées ou menacées par l’urbanisation, pour en faire des sites « restaurés, aménagés et accueillants dans le respect des équilibres naturels ». Le Conservatoire est propriétaire des sites qu’il acquiert, mais il les confie à des gestionnaires – collectivités et associations – qui sont spécifiquement chargés de les entretenir et de les valoriser. A l’échelle nationale, 213.500 hectares de parcelles sont sous la coupe du Conservatoire du littoral, dont un tiers en outre-mer. A Mayotte, ce chiffre est de 2.700 hectares répartis en une vingtaine de sites dont les cratères de Petite-Terre, la Vasière des Badamiers, les pointes et plages de Saziley-Charifou, l’îlot Mtsamboro, l’îlot Bandrélé, la baie de Dzoumogné-Longoni, le lac Karihani et la prairie humide de Malamani.

 

Un projet Moya 2023

Plages à fort potentiel touristique, et privilégiées par les tortues pour la ponte de leurs œufs, Moya 1 et 2 traduisent parfaitement les problématiques auxquelles fait face le littoral mahorais. Les questions de l’accueil du public et de la préservation de l’environnement y sont entremêlées. Le conseil départemental et la communauté de communes de Petite-Terre (CCPT), gestionnaires du site des « cratères de Petite-terre » dont font partie les plages de Moya, ont annoncé plusieurs projets spécifiques qui pourraient être mis en place dès l’année prochaine. Le conseil départemental prévoit ainsi la rénovation des escaliers et de la maison des gardes, la dotation de leurs agents de surveillance de monoculaires à vision thermique, et leur formation au comptage des traces de tortues sur tablette dans un but de cartographie des zones de ponte. La CCPT, a quant à elle annoncé vouloir mettre en place un système de vidéosurveillance au niveau de la barrière et du parking, pour lutter contre les dépôts sauvages de déchets.

Faux en écriture au port de Longoni : le procès en diffamation dans l’impasse

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Les inimités sur le port de Longoni se traduisent par des plaintes entre les acteurs. Ce mardi, c’était celle de Mayotte Channel Gateway (MCG) contre l’Union maritime de Mayotte qui était étudiée.

Les dissensions entre les acteurs du port sont connues et débouchent ces derniers temps sur des actions en justice. Ce mardi 29 novembre, le tribunal correctionnel de Mamoudzou devait se prononcer sur des faits supposés de diffamation de la part de l’Union maritime de Mayotte, et son président Norbert Martinez, à l’encontre de Mayotte Channel Gateway (MCG), le délégataire du port de Mayotte. Ils concernent un arrêté du conseil départemental sur les tarifs du port présenté comme « faux » par l’Union.

Est-ce que l’arrêté du conseil départemental du 28 avril 2016 fixant les tarifs pratiqués sur le port de Mayotte est un faux ? C’est la question qui revient sans cesse du côté de Longoni depuis plusieurs mois. La copie brandie par Mayotte Channel Gateway, le délégataire choisi par le conseil départemental, ne souffre d’aucune contestation d’un côté. De l’autre, l’Union maritime de Mayotte, une association d’acteurs du secteur portuaire, estime que c’est le cas. Le 16 mai 2022, son président, Norbert Martinez, a dit d’ailleurs dans une émission de Mayotte la 1ère qu’il s’agit « d’un faux ». Ces propos ont été également repris dans un communiqué de l’Union datant du même jour. Cette affirmation, Ida Nel et sa société MCG ne souhaitent pas la laisser passer. Ce mardi matin donc, les juges du tribunal correctionnel de Mamoudzou devaient statuer si c’est ou non de la diffamation. Car l’Union maritime et Norbert Martinez avancent l’idée que grâce à ce document, MCG peut pratiquer « des tarifs exorbitants » sur le port. Pire, s’il s’agit d’un faux, cela pourrait même remettre en cause le contrat de concession qui lie le Département à MCG. L’avocat de l’association, maître Michaël Chehab, rappelle que l’arrêté initial n’a jamais été trouvé et que la signature sur la copie du président du conseil départemental de l’époque (Soibahadine Ibrahim Ramadani) n’est pas authentique, examen graphologique à l’appui.

Une enquête au point mort

Ce qui aurait pu aider les juges, c’est de savoir si les faits dénoncés par l’Union sont vrais. Cependant, malgré deux plaintes déposées les 29 mars 2021 et 7 avril 2022, l’enquête confiée à la gendarmerie n’est pas vue comme une priorité et a très peu avancé. Un seul enquêteur serait dessus et il est occupé sur d’autres affaires, concède le Parquet. Avec peu d’éléments à sa disposition, le tribunal tendait plutôt vers l’idée d’un sursis, en dépit des protestations des avocats de la MCG. « Le tribunal est amené à statuer sur des allégations qui portent atteinte à l’honneur », défend maître Fatima Ousseni, arguant qu’en attendant, « la plainte n’est pas un permis de diffamer ». Les deux avocats du délégataire ont également mis en doute la première expertise graphologique de l’arrêté en joignant au dossier l’avis d’une graphologue expliquant qu’il était difficile d’authentifier une copie. Maître Michaël Chehab a répliqué « qu’il n’y a pas d’original. Et je rappelle que ce n’est pas nous qui avons fait la demande d’expertise. C’est celle du Département qui montre qu’il s’agit d’un faux ».

Après un long moment pour délibérer, les juges ont préféré fixer une nouvelle audience au 21 février 2023, pour donner à l’enquête pénale le temps d’avancer.

 

Le procès du maire de Tsingoni renvoyé

Parmi les affaires de ce mardi 29 novembre, au tribunal correctionnel de Mamoudzou, figurait celle du maire de Tsingoni, Mohamed Bacar. L’élu est prévenu dans une histoire d’attribution de marchés publics et de prise illégale d’intérêts. La dernière remonte à 2021 et concerne des terrains communaux attribués à des proches du maire. Ses avocats ayant reçu la copie du dossier un mois et six jours après l’arrivée de leur demande au tribunal (alors qu’il faut moins d’un mois), les juges ont accepté que le procès soit renvoyé. Celui-ci se déroulera au mois de mars 2023.

Coopération économique : et si Mayotte se positionnait en leader régional ?

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Mayotte peut être un moteur économique régional, comme le 30 juin dernier, lors des Ateliers de la coopération organisés à Mamoudzou.

En réponse aux événements violents de ces derniers jours, Alain Kamal Martial prône la mobilisation d’hommes et de femmes sérieux pour relancer l’économie et le développement de Mayotte à travers un dialogue constructif avec l’État. Selon lui, les maux dont notre île souffre actuellement sont ceux du tiers monde, en contradiction totale avec le statut de ce territoire au sein de la France et de l’Union européenne. Le projet « Canal de Mozambique » est l’une des clés à sa disposition pour impulser un nouveau souffle de modernité dans le département.

Alain Kamal Martial sera l’un des intervenants, ce matin, au cinquième forum économique de Mayotte organisée par l’Adim (Agence de développement et d’innovation de Mayotte) à Mamoudzou, ces mercredi 30 novembre et jeudi 1er décembre, sous l’intitulé « Mayotte, futur hub régional ». Il est revenu du Mozambique, lundi, où il était en déplacement dans le cadre des relations internationales de la Chambre de commerce et d’industrie de Mayotte (CCI). Outre des représentants de cette chambre consulaire, la délégation comprenait aussi des investisseurs francophones et d’autres personnes qui s’intéressent à la zone. L’auteur mahorais a fait une intervention sur l’histoire de notre île, en particulier sur son positionnement géographique et géostratégique dans les échanges commerciaux depuis plusieurs siècles, entre l’Afrique, l’Europe et l’Asie. Une position de passage obligé sur le commerce international qui selon lui, demeure inchangée de nos jours, bien qu’elle impose un important investissement humain de la part des Mahoraises et des Mahorais. « Les statuts de département d’Outre-mer et de région ultrapériphérique de l’Union européenne offrent des opportunités énormes à notre île en matière de développement et d’échanges économiques régionaux. Au lieu de battre le rappel pour avancer et de faire bouger les lignes de concert avec l’État, certains vont à Paris pour ne parler que de violence et faire peur à tout le monde, aux investisseurs dont nous avons grand besoin ».

A l’écrivain de faire remarquer que la pauvreté et la violence sont des maux caractéristiques du tiers monde et qu’ils ne peuvent être éradiqués que par le travail et le développement économique du territoire. Il estime que, pour se faire, le département a besoin d’axer son discours sur une autre chose que la violence servie au monde entier à travers les interventions télévisées. Il interroge aussi les différents centres décisionnels locaux, « combien de temps et jusqu’où allons-nous encore continuer sur cette trajectoire ? » Autre remarque que fait Alain Kamal Martial, rien de conséquent n’a été construit dans cette île depuis 2011, alors que dans le département voisin de La Réunion des infrastructures importantes et innovantes ont été réalisés avec le concours de l’État et de l’Europe.

« Se mettre au travail et arrêter de se lamenter »

Selon lui, l’axe routier Mamoudzou-Dembéni est une occasion pour Mayotte de se projeter dans une ère nouvelle de modernité à travers des infrastructures remarquables, notamment des ponts et des voies aériennes qui ne permettraient plus aux coupeurs de routes de sévir. « Nous nous accrochons à des petites choses, nous continuions à revendiquer les mêmes choses comme du temps de nos parents alors même que nous les disposons déjà. Que faisons-nous de tous ces moyens financiers mis à disposition par l’Europe ? Comment procéder pour moderniser l’héritage laissé par nos anciens durant les cinquante prochaines années ?» ajoute-t-il.

Le 6 décembre, le jeune auteur est appelé à intervenir à Paris, dans le cadre d’une rencontre des Outre-mer, pour expliquer comment la culture, le patrimoine, le contexte géographique et géopolitique de Mayotte peuvent être un atout pour elle, un vecteur de développement économique, un tremplin pour la France et l’Union européenne dans le canal du Mozambique. Il entend mettre l’accès sur le fait que notre île peut ne plus être une charge, un poids financier pour la métropole, mais à l’inverse une solution durable et une force de propositions pour son propre développement qui fera la promotion de la France dans son environnement naturel et régional. Pour Alain Kamal Martial, les Mahorais doivent arrêter de se lamenter et consacrer leurs efforts à positionner leur île en qualité de leader en s’appuyant sur sa stratégie Intereg (financé par l’Europe) validée par l’État, sous l’appellation de  Canal de Mozambique. « Mayotte est la seule à avoir et à s’autoriser une telle ambition de développement interinsulaire, insulaire et côtière », souligne l’écrivain. Il fait valoir le fait que le statut régional européen de Mayotte doit lui permettre de capitaliser tous les atouts connexes et inverser le concept actuel d’importations de la métropole vers Mayotte pour arriver à exporter les produits provenant du canal en direction de Paris et de l’Europe après transformation et labellisation sur le territoire où ils y favoriseront une création de richesse. La loi Létchimi contiendrait également des dispositions pouvant favoriser Mayotte dans une démarche de transformation de produits issus des pays tiers du bassin régional, notamment en matière de respect des normes européens, mais également lui permettre de devenir fournisseur de produits européens pour les pays d’Afrique de l’Est. « Pour que cela soit, et pour pouvoir exploiter tous ces outils à notre disposition, il faut des hommes et des femmes déterminés », prévient l’auteur.

 

Le programme du cinquième forum économique

Ce mercredi, à 8h30 : accueil des participants au cinéma Alpajoe. 9h15 : discours d’ouverture. 9h40 : Mayotte, futur hub économique régional, présentation des orientations du FEM 22. 9h45 : Penser le hub de Mayotte, penser Mayotte dans sa région. 12h30 : conclusions des échanges de la première matinée. 14h : les outils de financement pour le développement économique de Mayotte et sa région. 15h : les projets clés de la région. 18h : dîner officiel.

Ce jeudi, à 8h30 : réception + petit déjeuner au cinéma Alpajoe 9h : le hub de Mayotte en pratique : port et aéroport, au cœur de l’ambition de Mayotte hub régional. 11 h : les autres ingrédients de la formation d’un hub. 14h : l’autonomie alimentaire (harmonisation des normes, agroalimentaire, multilab) avec une structuration des besoins, moyens, vecteurs. 15h15 : l’innovation catalyseur de l’attractivité et du développement économique. 17h : discours de clôture et cocktail de fermeture. 19 h : soirée de clôture.

Air Austral change de terminal à Roissy

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A partir du 5 décembre, Air Austral transfère ses activités dans un autre terminal de l’aéroport de Paris-Charles-de-Gaulle.

Les travaux à l’aéroport de Paris-Charles-de-Gaulle ne sont pas sans conséquences pour les compagnies y travaillant. La Réunionnaise Air Austral, par exemple, rejoint le Terminal 2B à partir de ce samedi 5 décembre, et ce, pour une durée d’un an et demi.

Un jeu de chaises musicales s’opère à Paris-Charles-de-Gaulle. « En raison de nombreux travaux prévus prochainement sur la plateforme aéroportuaire de Paris Charles de Gaulle, le Groupe Aéroport de Paris (ADP) a informé la compagnie Air Austral devoir transférer temporairement ses activités pour les vols au départ et à l’arrivée », explique la compagnie. Celle-ci quitte ainsi le Terminal 2C pour rejoindre le Terminal 2B récemment rénové, à compter du samedi 5 décembre. Pendant au moins 18 mois, les enregistrements des vols vers l’océan Indien au départ de Paris CDG se feront au niveau de la zone B1 du Terminal 2B, tandis que les arrivées s’effectueront au même terminal. « Le comptoir de réservation Air Austral sera positionné à proximité des comptoirs d’enregistrement. Le temps de trajet entre le Terminal 2B et la Gare SNCF est d’environ dix minutes à pied. La zone de contrôles (PIF et PAF) se situent à la jonction entre le terminal T2B et le terminal T2D », détaille Air Asutral.

« En cas Les passagers des classes Confort et Club Austral, ainsi que les passagers MyCapricorne éligibles, auront accès au salon Extime lounge. Air Austral souhaite par ailleurs indiquer à sa clientèle que ce salon se situe après le contrôle des bagages à main (PIF) dans la zone commerciale juste en sortie du duty free mais avant le poste de contrôle des passeports (PAF) », ajoute la compagnie. Les passagers à la fois du salon et ceux souhaitant profiter de la zone commerciale et du duty free du Terminal 2B devront, donc avant leur embarquement, passer le poste de contrôle des passeports (PAF). « Il est ainsi important de prévoir le temps nécessaire au passage des formalités avant leur embarquement », prévient Air Austral.

Le Raid est intervenu ces derniers jours à Vahibé

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Une dizaine d'hommes du Raid sont mobilisés pour ramener le calme dans les rues de Mamoudzou.

Actuellement sur Mayotte, une équipe du Raid est en soutien des policiers de Mamoudzou, depuis le mardi 22 novembre. Alors que la situation s’est apaisée dans les villages de Doujani et Kawéni, la dizaine d’hommes (relevée par une autre équipe ce mardi) de cette unité d’élite de la police procède à des opérations dans la plus grande commune de Mayotte. Ils sont notamment intervenus à Vahibé, ces derniers jours. « Ils sont allés récupérer des individus identifiés », confirme la police. Ces derniers sont suspectés d’être des coupeurs de routes liés à des barrages et au racket d’automobilistes, le 28 octobre dernier.

Deux ont été interpellés dans la nuit de dimanche à lundi. Cependant, une nouvelle opération de ce genre, ce lundi, a fait « chou blanc ». Les emplacements ciblés n’ont, cette fois-ci, rien donné et « 150 jeunes armés de barres de fer » ont caillassé les policiers locaux et l’équipe du Raid.

Violences à Mayotte : « une faiblesse chronique de la réponse publique aux grandes difficultés »

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Trois structures liées à l’enfance ont souhaité réagir après les violents affrontements de ces dernières semaines. La Cnape (Convention nationale des associations de protection de l’Enfant), le Groupe SOS Jeunesse (dont fait partie Mlezi Maore) et l’Uniops déplorent que « le département de Mayotte connaisse, depuis plusieurs jours, une explosion de violences d’une rare intensité qui insécurise la population mahoraise. Les jeunes sont le plus souvent les victimes collatérales de règlements de compte brutaux commis par d’autres jeunes sans repères autres que ceux qu’ils se sont donnés. Il faut rappeler que Mayotte est le département le plus jeune de France : selon l’Insee, un Mahorais sur deux a moins de 17 ans. Ce climat d’insécurité est la conséquence d’une faiblesse chronique de la réponse publique aux grandes difficultés que connait le département. Aujourd’hui, malgré la mobilisation sans relâche des associations dont nous sommes les porte-voix, encore trop de mineurs présents sur le territoire mahorais demeurent livrés à eux-mêmes, déscolarisés, parfois jamais scolarisés et écartés, faute de moyens, de mesures efficaces de prévention et de protection de l’enfance. La réponse sécuritaire, nécessaire pour rétablir le calme à très court terme, ne constitue qu’un fragile couvercle sur des problèmes sociaux qui demeurent incandescents, si elle n’est pas accompagnée d’une prise de conscience immédiate des pouvoirs publics de l’ampleur des enjeux et des moyens qu’il est plus qu’urgent de déployer. Aujourd’hui, les trois quarts de la population vit sous le seuil de pauvreté et la moitié vit avec moins de 260 euros par mois. […] Aujourd’hui, nous appelons au retour au calme à Mayotte. Nous saluons l’engagement et la vitalité exceptionnels des associations présentes sur l’île, innovantes et impliquées au quotidien pour contribuer à faire de Mayotte un département français « à part entière et non entièrement à part », pour reprendre le mot d’Aimé Césaire. Nous leur apportons notre plein soutien face aux événements traumatiques qu’ont vécus les enfants et les jeunes ces derniers jours, et qu’elles vont prendre en charge, en plus de leurs missions habituelles. Nous appelons les pouvoirs publics à déclencher en urgence des moyens financiers et humains absolument nécessaires pour apaiser durablement les tensions sur le territoire. Les associations en relais des pouvoirs publics portent des réponses qui peuvent être mobilisées rapidement. Une solution globale pour Mayotte, pérenne dans ses objectifs et ses moyens, permettraient que les profiteurs de haine ne l’emportent pas au détriment de l’ensemble de la population, en particulier des plus fragiles. S’il convient de mieux contrôler les flux de populations inhérents à l’extrême pauvreté de l’archipel des Comores, il ne faut pas pour autant négliger les politiques d’intégration, de développement économique et social et de protection des enfants dont le territoire a cruellement besoin ».

800 visiteurs au forum de l’emploi du CCAS de Chirongui

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Ce jeudi 24 novembre, le CCAS de Chirongui a organisé un forum de l’insertion professionnelle au plateau de Poroani. Ce forum avait deux objectifs principaux qui ont été pleinement remplis, rapprocher les acteurs de l’emploi et de l’insertion professionnelle des demandeuses et demandeurs d’emploi de la commune et faire la promotion de la structure d’insertion par l’activité économique (SIAE), porté par le CCAS de Chirongui, ses trois ateliers chantiers d’insertion (ACI) et ses actions.

En effet, le forum a accueilli près de 800 visiteurs dont 600 demandeuses et demandeurs d’emploi. 25 structures d’accompagnement à l’emploi et à l’insertion ont tenu des stands d’information et d’orientation. De son côté, le CCAS de Chirongui a tenu trois stands présentant sa SIAE. Créée en 2016, la SIAE de Chirongui porte trois ACI dans les domaines de l’aide à domicile, petit bâti et paysage, valorisation du patrimoine. C’est une journée ouverte au public et nous attendons aussi les élèves, tout niveau confondu, de Petite-Terre.

Une journée de l’environnement en Petite-Terre, ce mercredi

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La communauté de communes de Petite-Terre organise une journée de sensibilisation sur la préservation de l’environnement, ce mercredi 30 novembre, de 8h à 16h, dans la cour de la mairie de Dzaoudzi-Labattoir. Outre la collectivité accueillante, l’Apavam (Association pour la valorisation des plantes alimentaires et médicinales de Mayotte), la MNE (Mayotte nature environnement) et le Sidevam (Syndicat intercommunal d’élimination et de valorisation des déchets de Mayotte) participeront à l’événement.

Grande mosquée de Mamoudzou : près de 56.940 euros récoltés

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Le samedi 26 novembre, sur le parvis de la MJC de Mamoudzou à M’gombani, l’association Masdjid El Djoumoi de Mamoudzou a organisé une levée de fonds. Cette journée spéciale proposait aux invités et visiteurs, des animations culturelles, religieuses et des stands de vente de jus et d’aliments du terroir, mais une projection et explications sur le projet de la construction de l’Espace de témoignage et de découverte de la culture musulmane de Mayotte. Le projet concerne la construction d’une grande mosquée. A l’issue de cette journée du Majliss dédié à l’appel aux dons et après comptage sur place en présence de tous pour une meilleure transparence, le bilan des fonds collectés est de 56.940 euros (enveloppes dons, CB, chèques, vente plats traditionnels). « Un résultat très satisfaisant et très encourageant pour la suite de la campagne de collectes de dons. Ainsi l’association Masdjid El Djoumoi de Mamoudzou, par la voix de son président Saïdi Yahaya Radjabou, tient à remercier chaleureusement l’ensemble des généreux donateurs. Et qu’Allah accepte leurs douwas et leurs sadaka. Il remercie également les femmes de Mamoudzou et d’ailleurs, qui se sont mobilisées pour préparer les plats traditionnels et les mets d’exception, dont les ventes ont contribué grandement à ce beau résultat. De plus, il remercie tout particulièrement toutes les équipes de projet, de logistique, de coordination, de communication et des autres associations qui s’étaient mobilisées depuis des semaines voire des mois, ainsi que tous les partenaires privés, pour travailler collectivement afin de faire de ce premier évènement une belle réussite, qui en appellera d’autres à venir par cette union, cette cohésion et cet élan de solidarité », tient à indiquer l’association. Pour toute demande d’enveloppes à dons ou de RIB, veuillez vous adresser à l’équipe de la coordination : Aress Saïd Ali (0639944521) ou Ali Djaé Mgomri (0639106858).

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes