« C’est la semaine des essais à quais et en mer pour l’amphidrome Chatouilleuse », a annoncé le CNOI (chantier naval de l’océan Indien), ce vendredi 10 mars. La société basée à Port-Louis, la capitale de Maurice, a pu faire ses essais devant les Affaires maritimes, le Bureau Veritas Group, le STM – Département de Mayotte, « accompagné de CONEXNAV pour l’assistance à maîtrise d’ouvrage », et l’architecte naval ShipST. Le navire doit rejoindre la flotte du STM, cette année, en compagnie d’Imane, pour assurer la liaison Dzaoudi-Mamoudzou. Cela pourrait libérer deux amphidromes pour assurer une nouvelle ligne réservée aux camions et voulue par le Département, entre Longoni et Dzaoudzi.
Miss Mayotte : un retour et un nouveau concours prévu le 30 août

Après une année d’absence, Mayotte fait son retour dans l’aventure du concours Miss France ! Ce vendredi 10 mars, lors d’une conférence de presse tenue à Mamoudzou, le comité Miss Mayotte a présenté officiellement son nouveau délégué régional, Benucci Attoumani, ainsi que la nouvelle équipe qui l’entoure.

L’an passé, l’élection de Miss France avait eu lieu sans ambassadrice aux couleurs de Mayotte. En effet, le comité mahorais ne disposait plus de délégué régional au moment de l’élection, une absence mal vécue pour beaucoup de Mahorais. Cette année, Mayotte marque donc son grand retour avec une nouvelle équipe, un nouveau comité et un nouveau délégué régional, Benucci Attoumani, nommé à ce poste en janvier dernier.
Valoriser l’image de la femme mahoraise
Ce comité mahorais, reparti de zéro et structuré en association, comptabilise douze membres (voir encadré). Maintenant que l’équipe est constituée, un nouveau défi attend dorénavant l’association, celui de réussir ce retour. « Nous souhaitons redorer l’image du comité, valoriser l’image de la femme mahoraise au niveau régional, national et international », explique le délégué. Un avis partagé par les membres de l’équipe, qui souhaitent unanimement mettre en valeur la femme mahoraise, sa beauté, mais aussi promouvoir le territoire. Yasmine Saïd, la directrice du comité, ajoute qu’« il existe différentes manières de sublimer notre belle île ainsi que ses habitantes et le concours Miss Mayotte en fait partie ». Pour le délégué régional, ce projet est possible grâce « à une équipe de bénévoles qui a su convaincre que le territoire de Mayotte, sa culture et ses traditions doivent être représentés au sein de l’organisation Miss France ».
L’engouement et la motivation du comité sont déjà présents. « Toutes et tous, nous avons un point commun : l’amour de Mayotte », affirme la directrice. Mais, la transformation de cette dynamique en une belle réussite pour Mayotte « a besoin de l’engagement et du soutien de tous les acteurs locaux et de la population », lance Benucci Attoumani. Une recherche de partenaires institutionnels, privés et du tissu associatif va donc débuter pour le nouveau comité.
Un objectif de dix candidates
Dans le passé, l’élection de Miss Mayotte a connu des difficultés à trouver et recruter des candidates. Cette année, cinq castings seront mis en place dès le mois de mai. « Nous avons prévu des castings à travers tout Mayotte et un à La Réunion », ajoute le délégué régional. Pour cette élection 2023, le comité ambitionne d’atteindre a minima dix candidates. Deux chaperonnes ont été incluses au sein des effectifs, qui seront « dédiées aux candidates et à leur accompagnement », notifie la directrice. Après cette étape de casting, une révélation des candidates officielles aura lieu au courant du mois de juillet. La date de l’élection, pour connaitre la nouvelle femme qui remportera la couronne de Miss Mayotte 2023 est quant à elle, d’ores et déjà fixée au 30 août.
Douze membres au sein du comité Miss Mayotte
Les membres du comité Miss Mayotte pour Miss France sont Yasmine Saïd (directrice du comité), Esdine Saidali (secrétariat et administratif), Myriam Cassim (expert métier), Ilona Youssouffa (community manager), Yolande Bebe (assistante à la gestion de projet et organisation), Fédoussia Anli Hely (chargée de communication), Sophiate Itibar (chargée de partenariats), Fahegui Thany (chaperonne), Anis Chebani (activité, événements et direction artistique), Rehmina Jagger (chaperonne), Chimelle Kizomba (chargée achats, logistique et prestataires), Anouar Mlambeou (consultant artistique).
Le derby petit-terrien a tenu toutes ses promesses !
Les demi-finales de play-offs du championnat pré-national masculin de basketball ont commencé ce week-end. Nous étions à Pamandzi, où le Vautour Club de Labattoir s’est imposé 60 à 57 contre les Rapides Éclairs, au terme d’un match aller intense !
Huit minutes à jouer dans le troisième quart-temps… Lens Faycol Aboudou (n°10) remonte le terrain, trouve Fahad Ben Issouffi (n°24) dans le coin droit, démarqué. Shoot à 3 points : « swiiish ! », le ballon rentre sans même toucher l’anneau. Vautour : 45, Rapides Éclairs : 29. Dans les gradins, les visiteurs exultent. Les supporters locaux, eux, tirent un peu la tronche. Il faut dire que depuis le début de cette demi-finale aller du championnat de basket, l’équipe de Pamandzi boit la tasse. Pire encore, en première mi-temps, les Rapides Éclairs n’ont pas planté un pion pendant près de dix minutes… Et pourtant : en quelques actions successives bien menées, les joueurs des Rapides Éclairs sortent la tête de l’eau, portés par Chambani Said Ali Youssouf (n°8) et Kemal Kaambi (n°10), qui inscrivent 17 points à eux seuls dans le troisième quart-temps. Le public pamandzien y croit de nouveau, et il s’en faut de peu pour que le terrain ne soit pas envahi lorsque Youssouf capte un très bon rebond offensif et marque le panier qui ramène Rapides Éclairs à une petite unité de Vautour (49-50). Les compteurs sont – presque – remis à zéro.
26 % de réussite aux lancers-francs
Le quatrième période est une bataille féroce. Pamandzi repasse devant quelques instants, mais notre Sportif de l’année 2022, Rifki Saïd, scelle la victoire pour les siens. Il calque d’abord un dunk monumental qui relance Vautour en début de quart-temps, puis en convertissant deux lancers-francs importants en toute fin de rencontre. C’est d’ailleurs sur cette ligne que s’est sans doute jouée la victoire. Les joueurs des Rapides Éclairs n’ont marqué que 5 de leurs 19 tirs de pénalité au cours de la rencontre (26,3%). Dans la dernière minute de jeu et menés 57-60, le meneur Soihiboudine Boinariziki (n°7) obtient même les trois lancers-francs qui auraient permis à son équipe de recoller au score, et d’arracher une prolongation… mais n’en convertit aucun. Score final 57-60. « Il faudra qu’on s’applique plus sur nos tirs au match retour », concède-t-il en fin de rencontre, précisant que Rapides Éclairs devra « s’appuyer sur [sa] défense » pour espérer inverser la tendance la semaine prochaine au gymnase de Labattoir.
De son côté, le coach de Vautour, Houdi Djadair, est ravi de la performance de ses joueurs. « Ce n’était pas un match facile. On a bien entamé la rencontre et respecté notre plan de jeu. On a déjoué en fin de troisième quart-temps, mais on a su garder notre calme dans les moments importants. »
Les stats des joueurs
Rapides Éclairs de Pamandzi : 57
- 6 – Kalidi Moussa Ali (0 pt)
- 7 – Soihiboudine Boinariziki (12 pts)
- 8 – Chambani Said Ali Youssouf (22 pts)
- 9 – Niasse Said Houssein (3 pts)
- 10 – Kemal Kaambi (17 pts)
- 11 – Hismann Ali (3 pts)
- 12 – Faikal Ali (0 pt)
- 13 – Amirridjal Oumar (0 pt)
- 14 – Mohamed Moindjie (0 pt)
- 15 – Hakime Miradji Abdou (0 pt)
Vautour Club de Labattoir : 60
- 5 – Omar Youssouf (2 pts)
- 6 – Soilihih Antoy-Iahi Soilihi (9 pts)
- 7 – Charafou Saïd (0 pt)
- 8 – Rifki Saïd (5 pts)
- 9 – El-Soidik Houmadi (3 pts)
- 10 – Lens Faycol Aboudou (18 pts)
- 18 – Ahamadi Hamza (6 pts)
- 23 – Faïr Amir (0 pt)
- 24 – Fahad Ben Issouffi (13 pts)
- 30 – Nayade Ahamadi (4 pts)
Les résultats du week-end
Également pour le compte des demi-finales aller des playoffs du championnat pré-national masculin, le Basket club de M’tsapéré (BCM) s’est imposé 79 à 60 contre l’Étoile bleue de Kaweni.
Les mêmes demi-finales se jouaient aussi chez les femmes : le Golden Force de Chiconi s’est lourdement incliné contre le Fuz’Ellipse de Cavani (28-89), tandis que les joueuses du BCM l’ont emporté contre le Magic de Passaimaïnty (54-63).
Bientôt des éco-gardes veilleront sur la forêt mahoraise

La réserve naturelle nationale des forêts de Mayotte créée, il faut désormais organiser la gestion des 2.808 hectares de forêts répartis uniquement sur Grande-Terre. Ce vendredi 10 mars, il a été décidé tout d’abord de recruter huit agents capables de faire régner l’ordre sur les crêtes et les sommets mahorais.

A quoi va servir cette réserve ?
L’augmentation de la population à Mayotte n’est pas sans incidence sur les ressources de l’île. Les forêts, par exemple, sont menacés par l’habitat et surtout la formation de champs agricoles illégaux. L’État a donc décidé de créer une zone davantage protégée, en s’inspirant ce qui se fait déjà en Guyane. « Des grands moyens ont été mis pour lutter contre l’orpaillage illégal (N.D.L.R. la recherche et l’extraction d’or dans les rivières). Ça a bien marché. Maintenant, les orpailleurs n’osent plus rentrer dans les réserves », indique Jérôme Josserand. Le directeur adjoint de la Dealm (direction de l’environnement, l’aménagement, du logement et de la mer) est à la manœuvre pour la tenue du comité consultatif de gestion organisé ce vendredi 10 mars, au Pôle d’excellence rural de Coconi. Pour gérer la réserve, le Département de Mayotte, la préfecture et l’Office nationale des forêts y ont acté la création du GIP de la réserve naturelle nationale des forêts de Mayotte (voir encadré).
Comment la zone a été délimitée ?
Celle-ci ne concerne que Grande-Terre et s’étend sur six secteurs. Le total représente 2.808 hectares de forêts publiques (départementales et domaniales). Elles s’étendent sur les crêtes et six sommets de l’île. Petite-Terre et l’îlot M’tsamboro sont exclues de la réserve, le Conservatoire national gardant la main dessus. Toutefois, selon Jérôme Josserand, le périmètre pourrait s’agrandir en fonction des besoins en conservation. Il évoque notamment Saziley dont la couverture végétale est déjà bien dégradée.
A quoi serviront les éco-gardes ?
La première mission dévolue à la nouvelle structure est de faire régner l’ordre, notamment le code de l’environnement. Armés, les futurs huit éco-gardes (ils seront recrutés d’ici la fin de l’année) patrouilleront dans le domaine délimité de la RNN. « Ils auront un profil plutôt d’anciens policiers », prévient le directeur adjoint de la Dealm. Ils coordonneront également des actions avec les brigades de l’environnement qui se créent peu à peu sur le territoire.
Qui fait normalement la police sur les hauteurs ?
Les forces de l’ordre et les agents de l’Office nationale des forêts remplissent habituellement cette mission. Mais les deuxièmes ne sont pas armés et ne peuvent pas faire grand-chose s’ils tombent sur un groupe de personnes hostiles dans la forêt. Les premières interviennent par intermittence dans les massifs mahorais, comme cela a été le cas en novembre à Combani et Kahani. Ce jour-là, plusieurs services dédiés avaient fait une opération commune. Deux pompes pour puiser l’eau dans les rivières ont été saisies à cette occasion.
Au-delà de la sécurité, le GIP aura-t-il d’autres missions ?
Oui, l’aspect scientifique sera prépondérant. Une étude devra être menée pour faire un état des lieux des forêts mahoraises et bien entendu comment les conserver. Il y a 300 à 400 espèces végétales ou d’oiseaux (dont certaines endémiques de l’archipel comorien) par hectare au cœur de cette réserve. L’enjeu est également primordial pour l’eau, les massifs forestiers permettant de capter la ressource et d’alimenter les ruisseaux.
Encore un GIP ?
Le groupement d’intérêt public est une structure regroupant des partenaires publics, voire privés, pour assurer des missions particulières. A Mayotte, le plus connu est sans doute le GIP L’Europe à Mayotte. Chargé d’accompagner les porteurs de projets éligibles à l’attribution de fonds européens, il a gagné en popularité ces derniers mois avec la révélation de conflits internes et des bisbilles entre cogestionnaires. Le conseil départemental de Mayotte avait d’ailleurs boycotté l’assemblée générale entérinant le départ du directeur Ali Soula. Alors, est-ce que refaire un nouveau GIP avec les mêmes acteurs est une bonne idée ? « Si les statuts sont clairs, il n’y a pas de problèmes », estime Bibi Chanfi, qui a été élue présidente, ce vendredi. A voir donc, espérons que celui-ci connaîtra meilleur sort.
«Il est très peu probable que les déficits soient comblés»
Le prolongement des coupures d’eau sur le rythme de deux fois par semaine est devenu nécessaire au regard du déficit pluviométrique que connaît Mayotte. Météo-France, dans un bulletin datant de ce jeudi 9 mars, constate que la saison des pluies n’a jamais vraiment commencé.
« Le département de Mayotte a connu une fin 2022 particulièrement sèche avec des déficits pluviométriques importants. Le début de l’année 2023 s’inscrit dans la continuité de cette tendance », explique en introduction Météo-France dans son bulletin, ce jeudi. Mayotte a soif et devrait continuer à tirer la langue. Après une bonne saison des pluies 2021-2022, celle-ci enregistre un déficit que l’île n’a pas connu depuis 1997. L’anomalie de précipitations (la différence par rapport à la moyenne sur les cinquante dernières années) atteint les -400 millimètres de pluie sur le secteur Dzoumogné-Combani où se trouvent les deux retenues collinaires, c’est pire qu’en 2017 (environ -200 mm). Chaque mois depuis septembre 2022, le quota habituel n’a jamais été atteint. Le déficit est même particulièrement important en octobre (-58%), novembre (-48%) et janvier (-40%). Et les prévisions ne sont pas optimistes. Si la pluie est bien prévue sur le reste du mois de mars, « il est très peu probable que les déficits soient comblés avant l’entrée en saison sèche ».

Un nord assoiffé
La situation n’est pas exactement la même partout sur le territoire. Si le manque d’eau est général, tout le monde n’est pas logé à la même enseigne. Vers le mont Combani, on s’en sort le mieux avec 80% de ce que la zone reçoit en eau de pluie habituellement. A Mamoudzou, Ouangani ou Kani-Kéli, les précipitations représentent les trois-quarts de la normale. Petite-Terre (66% de la normale) et Bandrélé (66%) sont dans le rouge (voir carte), mais c’est surtout le nord de Mayotte (55%) qui a soif.
Et c’est un gros problème, car ce dernier territoire connu pour être le plus humide accueille pourtant la retenue collinaire de Dzoumogné, l’un des deux grands réservoirs alimentant l’île en eau. En février, le comité de suivi de la ressource en eau à Mayotte notait d’ailleurs que le bassin était rempli à 25% seulement (voir encadré). Les deux députés de Mayotte, Mansour Kamardine et Estelle Youssouffa, qui continuent de sensibiliser la métropole sur le manque d’eau sur le territoire, ont sonné dernièrement l’alarme. C’était le cas en janvier pour le premier et encore tout récemment pour la parlementaire du nord.
Dominique Faure, ministre déléguée du Collectivités territoriales et de la Ruralité, a promis à la députée que « le gouvernement se tient prêt à agir et réagir, en lien avec les acteurs locaux, en cas de sécheresse importante ».
Pas d’ouverture de robinet prévue
L’an dernier, les coupures d’eau étaient passées à une par semaine à la mi-février. Puis, elles n’étaient plus nécessaires quelques semaines après. Ce scénario fait rêver aujourd’hui, mais il risque de ne pas se réaliser avant un moment. La dernière décision du comité de suivi de la ressource en eau à Mayotte (Météo-France, le syndicat Les eaux de Mayotte, SMAE, Dealm, ARS, préfecture de Mayotte), en février, a été de maintenir « unanimement » les deux tours hebdomadaires et la sécheresse actuelle n’incite pas à l’optimisme.
Délégation de Mayotte à Paris : un café sur l’accompagnement de personnes vulnérables
À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, Fatima Tricoire, entrepreneuse et coach en développement personnel et professionnel, sera avec son association Maison du Second souffle samedi 18 mars, à 14h, à la Délégation de Mayotte à Paris pour partager leurs combats.
« Après avoir mené un long combat pour retrouver la santé, … de nouvelles épreuves l’attendent. Parmi elles : la réintégration en société. Le retour du salarié à son poste après une longue absence fait partie de ces épreuves. De sa vulnérabilité, elle va en faire une force motrice. Après la maladie… comment, alors que tout a changé, retrouver le chemin de l’engagement et de l’épanouissement professionnels ? » Fatima expliquera comment elle a fait pour faire sauter tous ses verrous puis, prendre sa vie en main. Elle nous partagera les leçons qu’elle a tirées de ses expériences douloureuses : de la malédiction à la bénédiction. De ses rencontres avec des hommes de pouvoir, des dirigeants, des entreprises du CAC 40 qui vont lui faire confiance. Pour participer au café, il faut s’inscrire sur forms.office.com/r/ngWfLKazfs
Agence française de développement lance son dispositif « Initiatives OSC »
L’Agence française de développement (AFD) apporte son soutien aux organisations de la société civile (OSC) à travers le dispositif « Initiatives OSC ». Dans l’Hexagone comme dans les Outre-mer, ce dispositif vise à cofinancer des projets de solidarité internationale, d’éducation au développement durable ou de structuration du milieu associatif. Afin de présenter plus en détail ce dispositif, Nicolas Le Guen, responsable des partenariats avec les OSC au siège de l’AFD, a rencontré plusieurs responsables associatifs mahorais (actifs, notamment, dans les domaines de la protection de l’environnement et de l’action sociale) les 6, 7 et 8 mars.
Doté d’une enveloppe annuelle mise à disposition par le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, le dispositif a consacré 139 millions d’euros par an au cofinancement de 145 projets, principalement dans les pays bénéficiaires de l’aide publique au développement (« projets terrain »). 26 dossiers pour des projets dits « d’intérêt général » (se déployant principalement sur le sol français) ont été acceptés et cofinancés à hauteur de 13 millions d’euros. Parce que ce dispositif est encore méconnu dans les outre-mer et afin de révéler le potentiel des OSC ultramarines en matière d’éducation citoyenne et de solidarité internationale, Nicolas Le Guen, responsable des partenariats avec la société civile, a effectué une mission à Mayotte pour y présenter le dispositif et rencontrer les acteurs du tissu associatif et les relais institutionnels. Le prochain appel à manifestation d’intentions sera publié par l’AFD dans le courant du mois de mars. Les OSC volontaires seront invitées à déposer une requête de financement pour l’année à venir. Transmettre les valeurs de solidarité et de citoyenneté, favoriser les rencontres et les échanges à travers le monde, promouvoir l’exercice d’une citoyenneté active, déconstruire les préjugés ou proposer des parcours d’engagement individuels ou collectifs sont autant d’objectifs soutenus par l’AFD. Plus d’informations sur : www.afd.fr/fr/organisations-de-la-societe-civile
GIP L’Europe à Mayotte : reprise des ateliers, ce vendredi
Alors que la grève du GIP L’Europe à Mayotte a pris fin il y a une semaine, la structure qui accompagne les porteurs de projet pouvant bénéficier de fonds européens organise de nouveau ses ateliers d’information. Ce vendredi, à partir de 9h, dans les locaux au siège de Tsingoni, une nouvelle séquence sera consacrée à la présentation du programme opérationnel Feder 2021/2027.
Chiconi organise la quatrième édition du Festival des Arts poétiques
Du 15 au 18 mars, se déroulera la quatrième édition de Reska ni kalamu, le Festival des Arts poétiques de Chiconi. Au programme de ces quatre jours, des rencontres poétiques, musicales et culturelles sur le thème du rêve. Cet événement est organisé par la ville et la bibliothèque de Chiconi. De nombreux ateliers auront lieu tout au long de la semaine, avec des intervenants tels que Pedro Kouyate, Colo Assani, la compagnie Herecumbe, la compagnie Lada Tou, William Hountondji et Judith Gueyfier. Cet événement est parrainé par Nassuf Djailani, écrivain et directeur de publication de la revue littéraire des éditions Project’Îles.
Crise de l’eau : le gouvernement répond aussi à Mansour Kamardine
En même temps que la ministre déléguée Dominique Faure réagissait à la députée Estelle Youssouffa sur la thématique de l’eau, ce mardi, le gouvernement répondait à une question de Mansour Kamardine via le Journal officiel. Le 24 janvier, l’élu de la deuxième circonscription de Mayotte avait demandé « de garantir l’appui ferme de l’État à la déclaration d’utilité publique concernant la troisième retenue collinaire de Mayotte ». En effet, le projet de retenue d’Ourovéni prévu pour 2032, à Ouangani, est toujours bloqué par le foncier. Des propriétaires ne souhaitent pas vendre leurs terrains. Une DUP pourrait enclencher des expropriations, mais le syndicat des Eaux de Mayotte espère toujours des arrangements et laisse donc le temps aux négociations. Une situation qui exaspère le parlementaire, qui pointe également « l’augmentation inexistante des capacités de production de l’usine de dessalement de Petite-Terre ». « L’État porte une lourde responsabilité dans cette situation pour trois raisons. En premier lieu, l’échec de la lutte contre l’immigration clandestine, domaine régalien s’il en est, conduit à ce que le nombre d’habitants consommant de l’eau est environ 50 % supérieur à ce qu’il devrait être si les frontières étaient maîtrisées à Mayotte, ce qui bien évidemment contribue fortement à la situation de pénurie de l’eau dans le 101e département. De plus, l’État a très fortement contraint les responsables locaux de l’eau à confier directement à un prestataire privé (N.D.L.R. la société mahoraise des eaux, une filiale de Vinci) l’augmentation de la production issue d’eau de mer alors que ce dernier n’en avait pas les capacités techniques », constate le député. La troisième raison évoquée est donc le retard pris pour la construction de la troisième retenue à cause « d’entraves administratives » qui « a fait perdre cinq ans, au minimum, au projet ».
Le gouvernement, dans sa réponse, admet que le syndicat mixte, « malgré l’accompagnement important mis en place par les services de l’État dans le cadre du plan eau DOM (PEDOM), continue de rencontrer des difficultés pour assurer ses missions ». Il fait le même constat d’un besoin en eau toujours plus grand. « Chaque année, la consommation croît de l’ordre de 1.500m3 par jour. » Il rappelle que des moyens financiers ont été fléchés, mais que « les capacités d’exécution du syndicat restent faibles (36,4 millions d’euros depuis 2016 dans le cadre du PEDOM et 2,3 millions dans le cadre du Plan de relance) ». Comme indiqué plus haut, il indique que la DUP de la retenue collinaire relève de « la responsabilité du syndicat en application du code d’expropriation » et que le lieu de l’usine potable adjacente n’est pas toujours pas décidé. Le gouvernement pointe aussi les manquements du délégataire et révèle que la convention de délégation de service public eau potable arrivant à terme au 31 décembre 2026, « le choix du mode de gestion de l’eau potable sera donc revu par le syndicat en toute liberté ». « Enfin, concernant la pression sur la ressource en eau due aux étrangers en situation irrégulière, des pistes comme l’instauration de bornes d’accès payantes, relevant de la mobilisation des élus, permettront d’améliorer progressivement la maîtrise de la consommation de cette ressource », promet-il.
Mediapart dévoile un rapport alarmant sur Mayotte
Nos confrères Fabrice Arfi et Nejma Brahim du site d’investigation Mediapart ont publié un article, ce jeudi 9 mars, sur un rapport ministériel datant de janvier 2022 et jamais révélé. « Précarité galopante », « une politique migratoire contre-productive », « une situation sanitaire alarmante et des violences partout prégnantes », « le tout face à des réponses publiques largement sous-dimensionnées », les mots employés sont sans appel, mais pas surprenant au vu de la réalité du territoire. Que ce soit dans les domaines de la santé, le logement, la sécurité, l’éducation, l’enfance ou dans les tribunaux, le retard par rapport à la métropole est criant, est-il détaillé dans ce texte écrit par une mission spéciale composée des inspections générales de six ministères (intérieur, justice, affaires sociales, finances, éducation et affaires étrangères). Ce qui n’est pas de l’inédit. Ce qui l’est un peu plus en revanche, c’est que « selon les informations de Mediapart, le ministère de l’Intérieur (N.D.L.R. auquel l’Outre-mer n’était pas encore rattaché) a pesé de tout son poids pour que le rapport ne soit pas rendu public ». « Sollicités, les services du ministre n’ont souhaité faire « aucun commentaire » », précisent d’ailleurs les journalistes. Ces derniers n’hésitent pas d’ailleurs à tacler le ministre souvent présent à Mayotte, Gérald Darmanin, en écrivant que « ses seules mesures sécuritaires vont, de toute évidence, avoir du mal à régler la faillite généralisée ».
« Nous ne pouvons plus subir cet ensauvagement urbain ! »

Plus de 300 personnes ont participé, ce jeudi 9 mars, aux Assises de la reconquête foncière, initiées par la ville de Mamoudzou, et organisées avec le concours de la préfecture, du conseil départemental, de la Cadéma (Communauté d’agglomération Dembeni-Mamoudzou), de la Commission d’urgence foncière (Cuf) et de l’association des maires de Mayotte. Les participants se sont réunis en quatre ateliers thématiques, pour discuter et faire émerger des idées et solutions concrètes pour mieux maîtriser et planifier l’espace à Mayotte.
« Les autorités ont perdu le contrôle des terrains ! » La phrase, prononcée en toute innocence par une lycéenne, membre du « conseil municipal des jeunes » de Mamoudzou, a fait sourire l’assemblée réunie dans la salle du cinéma Alpa Joe, ce jeudi 9 mars, dans le cadre des Assises de la reconquête foncière (voir encadré), bien forcée d’en constater la justesse. Plus tôt dans la matinée, le maire de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaïla, l’exprimait en d’autres termes. « Notre territoire s’est métamorphosé sous nos yeux », constatait-il, debout derrière son pupitre, pour introduire les travaux du jour. « Nous avons vu nos villages s’étendre, parfois de façon anarchique, et des bidonvilles pulluler dans nos communes », raconte-t-il, précisant qu’en 2020, 13 % de son territoire communal était recouvert par les bidonvilles, soit près de la moitié des zones construites. « Nous ne pouvons plus subir cet ensauvagement urbain ! Ce développement au détriment des règles d’urbanisme et parfois sous couvert du droit coutumier, a déjà trop dégradé notre patrimoine naturel et nos conditions de vie… Ces assises sont un outil nécessaire pour qu’ensemble, nous partagions une vision commune sur le foncier. Ces ateliers doivent servir d’incubateurs d’idées et de propositions ! » Le cadre est planté. Gouverner, c’est prévoir : il s’agit donc de discuter, de débattre, et de planter les graines qui, en germant, devront garantir la pleine maîtrise du foncier à Mayotte, condition sine qua non d’un « aménagement territorial durable ». « Avec du foncier, nous construisons les hôpitaux. Avec du foncier, nous construisons les routes ! », argue Madi Madi Souf, président de l’association des maires de Mayotte (AMM976), pragmatique.
Régulariser plus vite
Chaque atelier permettait d’approfondir une thématique. Ainsi, le premier faisait la part belle à l’accélération de la régularisation du foncier. « Beaucoup de Mahorais ne savent pas à quelle porte cogner pour effectuer les démarches de régularisation de leurs terrains ! », interpelle Salim M’Déré, premier vice-président du conseil départemental chargé de l’aménagement, et rapporteur du premier atelier du jour, copiloté par Ségolène de Bretagne, directrice de la Cuf. Les travaux des participants ont ainsi mis en exergue le manque de connaissances – voire la méfiance – de la population vis-à-vis des mécanismes de régularisation foncière. Solution proposée ? Un guichet unique, potentiellement numérique, pour centraliser les demandes, clarifier et fluidifier les procédures.
Dans le deuxième atelier sur le relogement, « les constats sont simples », prône Psylvia Dewas, chargée de la résorption de l’habitat illégal et de la construction de logements sociaux à la préfecture de Mayotte, et désignée pour restituer les travaux de l’atelier. « Nous manquons de places d’hébergement, et il y a urgence ! » L’objectif est clair : en renforçant l’offre d’hébergement et de relogement, le foncier doit pouvoir être libéré plus rapidement. Les intervenants rapportent également la nécessité de reloger les ménages in situ. « Le premier argument de ceux qui refusent l’offre de relogement est le risque de déscolarisation de leurs enfants. Un ménage de Doujani qui se voit proposer un logement à Longoni préférera reconstruire une case en tôle 50 mètres plus loin pour que les enfants restent dans la même école », rapporte Elise Guilloux, de l’Établissement public foncier et d’aménagement de Mayotte (Epfam). Par ailleurs, la mobilisation des logements vacants, en incitant les communes à conventionner dans le parc privé, a été présentée comme une potentielle solution pour répondre aux besoins les plus pressants.
Une police de l’urbanisme ?
« De plus en plus de personnes construisent sur le terrain d’autrui, sans permis, ou construisent quelque chose de différent de ce pourquoi le permis leur a été accordé ! », renseigne El Mahaboubi Omar, directeur général adjoint au développement urbain et à la stratégie territoriale de la ville de Mamoudzou, rapporteur de l’atelier consacré aux règles de l’urbanisme. « Pour autant, l’ensemble des communes sont dotées d’un PLU (plan local d’urbanisme, NDLR). Il s’agit de mettre en application la réglementation existante ! », appuie-t-il. Parmi les idées proposées : une police de l’urbanisme donc, mais aussi une campagne de communication à l’échelle de l’île sur les règles de l’urbanisme, ou encore un accompagnement financier pour inciter la population à les respecter.
Enfin, et de l’aveu de son rapporteur, Mohamed Moindjié, directeur général des services de l’AMM976, l’atelier 4 « aurait pu durer des heures ! » Quelques chiffres, glanés par le cabinet de conseil Inovista, brossent le tableau : l’immobilier d’entreprise représente aujourd’hui 250.000 m² à l’échelle de Mayotte, soit moins d’1m² par habitant, contre 4m²/habitant à la Réunion, et 7m²/habitant à Bordeaux. D’ici 2032, 1,5 millions de m² seront nécessaires pour combler les besoins en foncier destiné aux sociétés. Mais où donc installer les entreprises mahoraises ? Pour Hindou Madi Souf, ingénieure responsable du service maîtrise d’ouvrage de la Chambre de commerce et d’industrie de Mayotte (CCIM) – que nous avions interrogée en amont de ces assises – les acteurs économiques ont une place à se faire sur les terrains dits « bidonvilisés ». « Plusieurs d’entre nous sont réticents à se poser sur ce genre de foncier. L’idée est de pouvoir intéresser les porteurs de projets et leur rendre ces terrains accessibles rapidement », avance-t-elle. Les questions des loyers, des prix de ventes, de la concentration des activités à Mamoudzou, ou encore de la cherté de logistique à Mayotte ont aussi été largement discutées.
L’ensemble des travaux de ces Assises de la reconquête foncière feront l’objet d’une synthèse, et donneront corps dans les prochaines semaines à un « plan d’action clair qui permettra de reconquérir le foncier de notre territoire », conclut le maire de Mamoudzou. « On l’a vu, le sujet nous préoccupe depuis 1996 (N.D.L.R. première politique de régularisation foncière à Mayotte, consistant à reconnaître l’occupation coutumière des terres, et mise en œuvre par le CNASEA – Centre national pour l’aménagement des structures des exploitations agricoles). Chacun travaillait dans son coin, maintenant toutes les institutions vont travailler ensemble, et c’est la première satisfaction de cette journée ». Un premier bilan pourra être tiré les 3, 4 et 5 juillet prochain au Forum de la ville mahoraise durable, annoncé par Yves-Michel Daunar, le directeur général de l’Epfam, et au cours duquel le sujet du foncier sera, sans nul doute, une nouvelle fois au centre des échanges.
Collectivités et préfecture main dans la main
L’événement, initié par la municipalité de Mamoudzou, était organisé conjointement avec la préfecture, le Conseil départemental, la Cadema (Communauté d’agglomération Dembeni-Mamoudzou), la Commission d’urgence foncière (Cuf) et l’AMM976. Quatre ateliers thématiques participatifs se sont déroulés simultanément dans la matinée, réunissant chacun un large panel d’institutionnels et de professionnels de terrain directement concernés par les problématiques traitées.
L’intercommunalité du sud de Mayotte mise sur son agence spécialisée

Ce jeudi matin, la communauté de communes du sud de Mayotte (CCSud) a organisé, à Bouéni, un séminaire de préfiguration de l’agence intercommunale de développement économique du sud. Une matinée de travail qui a réuni l’intercommunalité et les partenaires du projet, pour présenter et échanger autour des contours de la création de la structure.
En avril 2021, le conseil communautaire de l’intercommunalité du sud avait validé la préfiguration de l’agence intercommunale de développement économique du sud de Mayotte (Aides). Ce jeudi, les différents points attenants à sa création ont été présenté aux partenaires du projet par la communauté de communes, aux côtés de Gérard Lombardi, expert du CNER (Fédération des agences d’attractivité, de développement et d’innovation) qui intervient sur l’accompagnement à la création de l’agence. Géographiquement, le sud de Mayotte est l’un des territoires les plus éloignés du chef-lieu de l’île. « Vous réunir ici, c’est source d’espoir ! », lance Mouslim Abdourahaman, maire de Bouéni et premier vice-président de l’intercommunalité.
Un guichet unique au service de la population
Les missions de l’agence intercommunale de développement économique du sud se déclinent sous trois axes, celui de l’entrepreneuriat, de l’employabilité et de l’attractivité du territoire. En plus d’avoir des missions bien précises et de répondre à des objectifs quantifiables, « une agence va être capable de répondre plus rapidement aux besoins », explique Gérard Lombardi. Ce projet a pour vocation d’accompagner les porteurs de projets économiques ou sociaux souhaitant s’installer sur le territoire de l’intercommunalité. « Notre agence se veut être un guichet unique, qui a pour ambition de fédérer l’ensemble des organismes, mais en aucun cas de remplacer les services existants », annonce Ali Moussa Moussa Ben, président de la communauté de communes.
Au cours de sa présentation, la chargée de mission de la CCSud, Kaouthara Abdou Soilihi, est revenue sur les problématiques qui sont à l’origine de ce projet. En effet, la création de l’agence est partie de plusieurs constats, dont celui de l’absence de données unifiées, avec « des données volatiles et des données pas assez complètes », explique-t-elle. A cela, s’ajoute le faible taux d’emploi sur le bassin du sud et un travail sur l’attractivité du territoire à réaliser. L’idée de l’agence est de créer un outil de proximité au service de la population et permettant la promotion économique de son territoire. « C’est avant tout une porte d’entrée des porteurs de projets et chefs d’entreprises, des administrations et des administrés du sud, mais aussi des acteurs économiques », ajoute la chargée de mission. D’après Gérard Lombardi, cette agence sera vraiment le produit de la réalité économique du territoire, « en passant d’une économie informelle, à une économie plus formelle ».
Le séminaire avait pour objectif de faire un point sur la mise en œuvre de l’agence, mais « à ce stade, rien n’est définitif, ce sont des projections », rappelle Charaffoudine Ramadani Toto, directeur général des services de la communauté de communes. Afin de se mettre en œuvre, l’agence a réuni autour de la table tous les acteurs du territoire, pour développer un projet partenarial. Pour Ali Moussa Moussa Ben, cette étape est « fondamentale avant la création officielle de cette agence, dont vous n’êtes pas seulement les partenaires, mais aussi les acteurs. En effet, l’agence ne peut pas exister sans les acteurs du territoire ».
Une association ou un GIP ?
Plusieurs points restent à configurer, entre autres celui des statuts de ce projet. Deux seraient envisageables et couramment utilisés pour des agences de développement économique, celui de l’association ou du groupement d’intérêt public (GIP). « Les grands principes, c’est d’avoir une structure légère et réactive, partenariale entre le secteur public et le secteur privé », affirme l’expert du CNER. Aussi, une équipe propre à l’agence sera constituée. Pour l’expert, une attention particulière doit être portée au choix des profils, car « l’équipe sera l’une des clés du succès de l’agence ». En conclusion de cette matinée de travail, Ali Moussa Moussa Ben affirme que « ce n’est qu’un début, le travail n’est pas terminé ». L’ambition de l’intercommunalité est de réussir à passer en délibération la création de l’agence en avril, pour espérer un début de fonctionnement d’ici 2024.
Les cocos et bacocos mis à l’honneur à Chiconi, ce week-end

Ce vendredi 10 et samedi 11 mars, la Fédération mahoraise des associations des personnes âgées et des retraités (Fmapar) organise la troisième édition du salon des cocos et bacocos à Chiconi. Cette année, l’accent sera mis sur l’habitat. La manifestation s’articulera autour de table rondes, d’animations, mais surtout d’échanges et de rencontres.
Pendant deux jours, les personnes âgées seront mises à l’honneur à Chiconi. Ce salon permettra de donner la parole à ce public, souvent oublié. Dans un premier temps, le vendredi 10 mars sera consacré à des tables rondes portant sur l’habitat pour les personnes âgées en perte d’autonomie ou non. Le premier axe qui sera développé portera sur les personnes âgées sur le territoire mahorais. Pour mieux comprendre les attentes des seniors, l’accent sera mis sur les différents types de logement et les situations d’habitat auxquels ils peuvent être confrontés. Afin de mieux comprendre la problématique de l’habitat, cette table ronde abordera également les besoins des aînés, situés entre tradition et modernité.
Quelles sont les politiques d’amélioration de l’habitat pour les personnes âgées ? Telle est la question à laquelle tenteront de répondre les intervenants à la deuxième table ronde. Dispositifs et outils existants, financements alloués ou encore critères d’éligibilité des bénéficiaires, sont les thèmes que soulèveront les orateurs. A Mayotte, l’habitat chez les personnes âgées est un sujet vaste et complexe. Dans l’objectif de mieux comprendre la réalité du terrain, la troisième table-ronde évoquera les besoins et les difficultés rencontrés, notamment au travers de remontées issues du terrain. Une dernière table ronde portera sur le thème du vieillissement à Mayotte et les perspectives d’évolution, avec une approche des constructions innovantes et des normes techniques des habitats pour les seniors.
Ce salon, organisé par la Fmapar, en partenariat avec le conseil départemental, l’agence régionale de santé (ARS), la mairie de Chiconi et Soliha Mayotte, aura lieu également le samedi 11 mars, avec un deuxième temps fort, place Sicotram. Une journée pour et avec les aînés où seront présentés les danses et chants culturels et cultuels traditionnels comme le maoulida shengué, le débaan, le m’biwi ou encore le chigoma. Un coin jeux de société sera mis en place, aux côtés d’un espace bien-être et d’estime de soi. La journée sera ponctuée de moments de démonstrations et d’atelier de fabrication et de confection d’objets et produits locaux. Ce salon permettra de créer deux jours riches en rencontres avec les seniors. Le salon se clôturera avec un fitness géant, de quoi terminer la troisième édition sur une note sportive et festive.
Deux jours de salon sur le thème de l’habitat
Vendredi 10 mars, le salon débutera par des discours officiels et la présentation du salon dès 8h. Au programme de la première journée :
- 9h : première table ronde portant sur le thème « les personnes âgées sur le territoire mahorais »,
- 9h30 : deuxième table ronde sur « quelles politiques d’amélioration de l’habitat pour les personnes âgées ? »
- 10h : temps d’échanges
- 10h15 : troisième rencontre, « les besoins et les difficultés rencontrés »
- 11h15 : témoignage du public et temps d’échanges
- 11h45 : dernière table ronde avec pour sujet « répondre au vieillissement à Mayotte : quelles perspectives ? »
Le samedi 11 mars, de 7h à 13h, les visiteurs pourront aller à la découverte des différents stands installés place Sicotram. A 14h, se tiendra un fitness géant et la clôture de cette édition se fera à 15h.
L’hôtel Ibis à Pamandzi officiellement inauguré ce vendredi

Le gérant Zavar Akbaraly et le directeur William Labatut vont accueillir, ce vendredi soir, à 18h, plus de 300 personnes à l’occasion de l’inauguration officielle de l’hôtel Ibis Styles Mayotte Aéroport, à Pamandzi. En marge de cet événement, les deux dirigeants de l’établissement situé en face de l’aérogare Marcel-Henry ont accepté de répondre à trois questions.
Flash Infos : Pourquoi une inauguration officielle ce vendredi, alors que l’hôtel est opérationnel depuis plusieurs mois déjà ?
William Labatut : La partie hébergement est opérationnelle depuis septembre 2022, tandis que le restaurant n’a reçu la validation de la commission d’hygiène et sécurité que seulement en janvier 2023. Il nous a fallu un certain temps pour tout mettre en place, ce qui explique que nous nous ouvrons au grand public que maintenant, d’où cette cérémonie d’inauguration prévue pour ce vendredi soir. Bien entendu, notre activité est celle d’un établissement qui vient d’ouvrir, il monte crescendo. Il se constitue à 50 % d’usagers de l’aéroport et 50 % de la population locale. Il se répartit entre une clientèle d’affaires et de loisirs. L’ouverture du restaurant nous apporte une clientèle nouvelle. Avec ses 82 chambres (dont deux suites), notre établissement se présente comme une nouvelle offre hôtelière dans le département, avec une vue panoramique exceptionnelle, qui allie calme et sécurité dans un écrin de verdure sans pareil.
F.I. : Ce projet a pris quelque peu de retard, mais les travaux ont été plutôt rapides. Êtes-vous satisfait du résultat final ?
Azavar Akbaraly : Je ne vais pas retracer toute la genèse du projet, je retiens seulement 2016, année où nous sommes venus à Mayotte en équipe pour voir la configuration du site. L’architecte nous a réalisé un travail remarquable, un bâtiment biologique, des chambres complètement insonorisées, vous n’entendrez aucun des bruits extérieurs, un jardin intérieur, l’unique hôtel panoramique de ce type dans le département, une vue à couper le souffle sur le lagon, une piscine débordante à l’entrée du lunch, le tout dans un écrin de verdure qui surplombe la mer. Le bâtiment a emprunté certains traits à l’aérogare, il est totalement respectueux de l’environnement et n’a nécessité aucun abattage des vieux arbres alentours. Nous y avons adjoint un restaurant panoramique hors du bâtiment principal pour ne pas occasionner de gêne aux clients. Nous sommes satisfaits du travail de l’architecte qui a su mettre le curseur au bon endroit pour satisfaire les attentes de notre clientèle sans pour autant aller vers trop de luxe et du déraisonnable.
F.I. : Comment voyez-vous les perspectives pour l’Ibis Styles Mayotte Aéroport ?
W.L. : Nous sommes très fiers d’avoir créé plus de 35 emplois, avec une valeur ajoutée à travers des formations dispensées en jumelage avec nos équipes de l’île sœur de La Réunion. Notre personnel travaille dans un cadre idéal et cela se ressent dans le service y compris au niveau du restaurant. Nous attendons une clientèle locale à la recherche d’un lieu de détente, d’une cuisine de qualité et désireuse de passer une nuit tranquille dans un cadre magnifique et un climat doux de bord de mer.
Une affaire de voiture qui embarrasse à la mairie de Dembéni
Pièce importante de l’équipe de Moudjibou Saïdi au cours des élections municipales de Dembéni, Mohamadi « Bango » Saïdali est amer. Une histoire de voiture louée le temps de la campagne lui est retombée dessus. Elle lui a même coûté son poste, le maire l’accusant d’escroquerie et de mensonges.

« Monsieur Mohamadi Saïdali ne respecte ni la déontologie, ni les principes de la fonction publique et transgresse la loi et le règlement intérieur de la collectivité. Il donne une mauvaise image de la fonction publique et de la mairie de Dembéni », conclut le rapport envoyé au centre de gestion, le 21 juin 2022. Le constat dressé par Moudjibou Saïdi, le maire de Dembéni, est sévère. Surtout, il n’est pas du tout du goût de l’intéressé. Mohamadi Saïdali, plus connu sous le surnom de « Bango », n’a pourtant pas ménagé ses efforts pour faire élire l’équipe du maire actuel en 2020 (qui s’est imposé au second tour de 70 voix seulement). Son activisme a même poussé l’équipe de campagne à lui fournir « une voiture louée par un entrepreneur local ». Une mise à disposition que réfute le maire. « Il a loué la voiture de sa propre volonté », avance plutôt celui-ci. Interrogé sur la location d’au moins trois autres véhicules pendant cette campagne, il assure : « Au nom de mon seigneur, je n’ai pas connaissance de ces éléments ». Ce qui est certain, c’est que le véhicule en question va causer la rancœur du maire et la perte d’emploi de « Bango » en ce mois de février 2023.
Celui-ci ne s’attendait pourtant pas à pareille chute quand il a rejoint en 2020 l’équipe de militants dirigée par Rachadi « Marius » Saindou, alors directeur de campagne du futur maire. Le petit bonhomme très actif s’investit pleinement dans cette campagne. Et celle-ci est anormalement longue à cause du coronavirus, puisque le premier tour a lieu en mars 2020 et le second en juillet. Le contretemps est vite oublié, la victoire est au bout. Et même si elle est étriquée, « Bango » savoure. « J’ai même pleuré le jour où l’on a gagné », raconte celui qui était alors artisan. Les relations amicales avec le nouvel édile sont alors au beau fixe et celui-ci vient le chercher pour qu’il devienne agent de surveillance de la voie publique (ASVP) de Dembéni, au début de l’année 2021.
1.300 euros donnés par le maire
C’est bien plus tard dans l’année que tout va changer. La voiture, récupérée dans des conditions rocambolesques en juillet 2020 (le loueur a utilisé les doubles pour la reprendre sans prévenir), n’a jamais été payée. La société basée à Poroani réclame son dû. « La gendarmerie m’appelle pour me dire que le loueur veut porter plainte contre ce monsieur. Je le convoque et je lui demande pourquoi il ne paye pas », rapporte le maire. Voulant « l’aider », il lui donne 1.300 euros pour effacer sa dette. « Je l’ai aidé de manière sociale », argue l’élu. « Mais ces 1.300, il les a consommés. » L’employé rétorque que l’argent était pour un dédommagement après la campagne, pas pour la voiture. Et s’il admet ne pas vouloir payer la location au départ, car ce n’était pas prévu selon lui, un accord est toutefois trouvé. Il accepte de rembourser en échelonnant la somme en quatre fois (trois fois 500 euros et une dernière fois 621 euros en avril 2022). Le conflit d’ordre financier terminé, celui entre l’agent et son employeur ne prend pas fin au contraire. Un rapport de Moudjibou Saïdi, datant du 21 juin 2022, explique : « Par son comportement, Monsieur Mohamadi Saïdali, ne respecte pas la tenue d’ASVP qu’il porte, nuit à l’image de la collectivité et celui de son autorité territoriale ». Au téléphone, il réitère : « Il ne respecte pas sa hiérarchie. Il ne mérite pas d’être un fonctionnaire ». Joignant la parole aux actes, il refuse la titularisation de l’employé (il était stagiaire depuis 2021) qui passe, en plus, aux services techniques. Ces décisions, « Bango » ne les accepte pas. Il rappelle que dans un premier rapport de novembre 2021, son supérieur écrit qu’hormis cette affaire de voiture, « sur le plan professionnel, il n’y a rien à reprocher à cet agent ».
« Son CDD l’attend à la mairie »
L’avis de la hiérarchie est à l’opposer de ce que défend le maire. L’édile revient, par exemple, sur un événement de 2008 où « Bango » était accusé d’avoir dérobé l’argent de la régie municipale. « Ce n’est pas vrai. J’ai été entendu par les gendarmes, mais c’était quelqu’un d’Ongojou », rappelle l’intéressé. Il ne se reconnaît pas non plus de cette histoire de vols réguliers dans les vestiaires alors qu’il travaille dans la police municipale ou le fait que ses ex-salariés lui courent après pour des impayés. « C’est du n’importe quoi ! » Le centre de gestion de Mayotte, la structure gérant les ressources humaines des collectivités, a été amené à intervenir dans cette affaire. Commission administrative paritaire et conseil de discipline ont pris le parti du salarié. La première a émis « un avis défavorable concernant la demande de refus de titularisation ». Le conseil de discipline estime que « les faits ne présentaient pas un caractère suffisant de vraisemblance et de gravité pour justifier la mesure d’exclusion définitive de fonction ».
Les deux décisions n’ont pas changé grand-chose au final. Un arrêté notifié le 26 janvier 2023 indique « qu’il est mis fin au stage de Monsieur Mohamadi Saïdali en qualité d’adjoint technique territorial à compter du 4 février 2022 (sic) ». Refusant son licenciement, l’ex-employé municipal compte désormais saisir la justice pour le contester. Il dit ne pas vouloir de la main tendue du maire qui propose un nouveau CDD d’un an et a envoyé plusieurs personnes chez « Bango » pour le convaincre. « Son CDD l’attend à la mairie », fait-il remarquer.
« C’est ensemble que nous pourrons faire changer les choses »

Chaque année, le 8 mars célèbre la journée internationale des droits des femmes. Ce mercredi, divers événements avaient lieu à Mayotte pour mettre en valeur les femmes. « C’est ensemble que nous pourrons faire changer les choses », a rappelé Taslima Soulaimana, lors de son discours d’ouverture à l’événement « Village de la Femme Mahoraise », organisé par la communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou (Cadéma). Retour en images sur plusieurs actions en Grande-Terre et Petite-Terre marquantes de la journée.
Une forte hausse du niveau de formation des jeunes femmes
A l’occasion de la journée internationale des droits des femme, l’Insee (Institut national de la statistique et des études économiques) publie les principales caractéristiques de la situation des femmes à Mayotte. Et le point le plus positif à relever est la forte hausse du niveau de formation des jeunes femmes nées sur le territoire. Les filles ont de meilleurs résultats à l’école que les garçons, avec un taux de réussite au baccalauréat plus élevé. Elles sont aussi plus nombreuses au centre universitaire de Mayotte et à bénéficier du Passeport mobilité-études pour partir étudier ailleurs en France. Cependant, l’emploi féminin est encore rare à Mayotte. En 2019, seules 27 % des femmes en âge de travailler résidant dans le 101e département disposent d’un emploi. Il est deux fois plus faible que celui des femmes vivant dans l’Hexagone. Par ailleurs, les femmes continuent à accéder moins souvent que les hommes aux fonctions de cadres. En 2017, 1.700 femmes étaient aux postes de cadre à Mayotte (représentant 36 % des cadres).
Hazi, un premier agrégateur d’offres d’emploi à Mayotte
A tout juste 23 et 24 ans, Saïda Boitcha et Moulaïli Saïdi ont lancé Hazi, une application mobile gratuite qui rassemble l’ensemble des offres d’emploi proposées à Mayotte. Alors qu’après ses études, Saïda galère à trouver un job à Mayotte, les deux amis se lancent – forts de leurs parcours académiques dans le domaine de l’informatique et du digital – dans le développement de cet outil destiné à aider les chercheurs d’emploi mahorais dans leurs démarches. Entretien.

Flash Infos : Comment fonctionne l’application ?
Moulaïli Saïdi : L’application marche un peu comme le site de Pôle Emploi. Toutes les offres apparaissent par défaut, et l’on peut les faire défiler en « scrollant ». Une barre de recherche permet de filtrer les offres par mots-clés : métier, localisation, etc. Nous avons fait le choix de simplifier au maximum l’interface. Un système de favoris permet à l’utilisateur de mettre de côté les offres jugées intéressantes. Lorsque l’on clique sur l’offre, les détails apparaissent, et on peut la repartager à un proche via n’importe quel réseau social. Le bouton « Postuler » nous redirige vers le site partenaire où se trouve l’offre. On peut également répondre à certaines offres directement sur Hazi, avec son nom, prénom et CV.
F.I. : A partir de quand est née l’outil ?
M.S. : L’idée est venue en août dernier. Ma collègue – Saïda Boitcha – et moi-même cherchions un emploi. Elle, qui venait de finir ses études et cherchait un job à Mayotte, s’est lancée dans un véritable parcours du combattant. Nous avons pris conscience du peu d’offres d’emploi à Mayotte qui apparaissent sur internet – même sur Pôle Emploi ou Indeed. En parallèle, on s’est rendu compte que pas mal de sites d’associations partagent des offres, mais avec assez peu de visibilité. On s’est dit que le plus simple serait de créer une plateforme qui les rassemblerait toutes ! C’est presque parti d’une blague… on a créé ça pour ma collègue qui galérait ! Ça devait lui servir à elle, et finalement on s’est dit que ce serait intéressant de l’ouvrir à tous… Que si elle avait été confrontée à cette difficulté dans sa recherche d’emploi à Mayotte, tout le monde devait l’être ! Elle a donc pris en charge le côté design graphique.
F.I. : Quels ont été les principaux défis que vous avez rencontrés lors de la création et du développement de Hazi ?
M.S. : De base, moi, je fais du développement web : je crée des sites, mais pas des applications ! J’ai dû apprendre sur le tas. Une fois le développement fini, le gros défi était de convaincre les associations et entreprises de nous donner un accès à leur base de données. En effet, avec le RGPD (N.D.L.R. règlement général sur la protection des données) de l’Europe, nous n’avons pas le droit de prendre les données des gens comme ça ! Il nous fallait automatiquement l’aval de l’association ou de l’entreprise concernée. Elles n’étaient pas particulièrement réticentes, mais ne comprenaient pas forcément la chose. Nous avons dû faire un gros travail pour expliquer notre démarche, et la façon dont nous allions exploiter les données.
F.I. : Comment avez-vous financé son développement ?
M.S. : Nous sommes partis la fleur au fusil ! Pas de financement, rien du tout. On fait ça sur notre temps libre, le week-end. La partie développement n’était pas un problème, de par mes études. Le gros souci, c’est le volet marketing – réussir à faire connaître notre appli. La publicité sur les réseaux coûte très cher, et nous voyons que nous arrivons aux limites de ce que nous pouvons faire sans financement. Par ailleurs, et c’était très important pour nous, l’application est totalement gratuite.
F.I. : En quoi votre parcours académique vous a aidé ?
M.S. : Le fait d’être en master d’informatique m’a aidé dans le sens où ce sont des études où l’on apprend beaucoup, et où – surtout – on apprend à apprendre ! Dans ce domaine, les connaissances deviennent très vite obsolètes, donc on se doit de rester à la page. Par exemple, on ne se focalise pas sur un seul langage informatique : on va parfois nous demander de créer trois fois la même appli avec des langages différents ! Tout cela pour nous faire prendre conscience que ce qui compte, c’est notre manière de penser et notre capacité à résoudre des problèmes.
F.I. : Combien comptez-vous d’utilisateurs à ce jour ?
M.S. : Nous avons quotidiennement 150 utilisateurs environ. On observe quelque chose d’intéressant : pas mal de personnes installent Hazi, trouvent du travail et désinstallent l’application. Nous avons de bons retours de la part d’utilisateurs qui ont trouvé un job grâce à elle.
F.I. : De quelle manière comptez-vous améliorer l’expérience utilisateur à l’avenir ? Quels sont les projets ou fonctionnalités que vous prévoyez d’intégrer à l’application ?
M.S. : On travaille sur une fonctionnalité permettant à l’utilisateur de créer son CV directement dans l’application, à partir de « templates » prédéfinis, avec ensuite la possibilité de l’exporter. Deuxièmement, aujourd’hui, nous ne sommes qu’un agrégateur. Nous voulons travailler là-dessus et, d’ici la fin d’année, donner la possibilité aux employeurs de poster des offres directement sur Hazi.
Les lycéens sans-papiers manifestent pour continuer leurs études
En marge des célébrations de la journée des droits des femmes et du mouvement de grève, un petit groupe de lycéens s’est réuni à Mamoudzou, ce mardi. Nés à Mayotte mais n’ayant pas la nationalité française, ils réclament depuis plusieurs mois des titres de séjour leur permettant de continuer leurs études dans le supérieur. « Certains ont eu le bac mention très bien. Malheureusement, ils ne peuvent rien faire. On leur dit d’aller récupérer un passeport aux Comores alors qu’ils ne connaissent pas ce pays », déplore Echati Ali, élève de terminale à Kahani. À l’aide de plusieurs enseignants, les lycéens ont d’ailleurs créé une association, « JAM NEFPE », pour les jeunes nés en France de parents étrangers. Ils attendent désormais d’être reçus par la préfecture de Mayotte pour défendre leur cause. Consciente de la difficulté d’obtenir un rendez-vous, Echati ne se voit pas quitter la France : « Faire de la sixième à la terminale pour finir dehors, c’est dur ».
Comores : La loi excluant les binationaux de la présidentielle promulguée
La chambre constitutionnelle a rejeté une requête, introduite début février par le parti d’opposition Orange, qui avait contesté de nombreux articles de la loi sur l’élection présidentielle. L’un d’eux notamment proclame l’interdiction frappant les citoyens détenteurs de plusieurs nationalités de briguer la magistrature suprême.
Les prétendants sont déjà avertis. Aucun Comorien binational ne pourra se présenter à la prochaine élection présidentielle de 2024. Malgré les critiques nées après son adoption, fin décembre, la nouvelle loi sur l’élection du président de l’Union des Comores, a été promulguée ce lundi 6 mars. Les quelques amendements apportés par les députés, réunis en session extraordinaire, mercredi dernier, ne concernaient pas les principales dispositions dénoncées par l’opposition. Seuls quelques travaux de reformulations d’articles ont été constatés. La cour suprême, qui vérifie si les lois votées sont conformes à la constitution, avait exigé la correction de certains articles : 6, 7, 12, 17 et 20. Globalement, les modifications n’ont pas touché les principaux points à l’origine des différentes controverses ayant occupé le débat politique au cours de ces trois derniers mois. C’est le cas par exemple de l’article 7, gardé en tant que tel. Celui-ci stipule noir sur blanc que le Comorien candidat à l’élection présidentielle, titulaire d’une ou plusieurs autres nationalités autre que la nationalité comorienne, est tenu de renoncer définitivement à sa ou ses autres nationalités étrangères, dans les formes et conditions de la législation des états étrangers dont il a acquis la nationalité.
L’idée des parrainages validée
L’article 8 également décrié, n’a connu aucun changement. Cette disposition impose aux candidats souhaitant briguer la magistrature suprême le recueillement de 3.000 signatures d’électeurs repartis sur le territoire national, au risque d’être recalé. Saisie par le parti Orange, la chambre constitutionnelle de la cour suprême s’est donc prononcée le 15 février. La haute cour a ainsi jugé irrecevable la requête. Le parti de l’ancien ministre de l’intérieur, Mohamed Daoudou, considérait inconstitutionnels certains articles de la loi sur la présidentielle. Sur la liste, ils avaient cité l’article excluant les binationaux et celui relatif aux parrainages. « Ce système de parrainage tel qu’il y est proposé est contraire au principe de la continuité du territoire et à la disposition constitutionnelle qui stipule que tout citoyen doit pouvoir participer librement et de plein droit à la vie politique nationale sans restriction. En général, le parrainage se fait sur le plan national, la nation étant unie et indivisible », pouvait-on lire sur la saisine du parti Orange, qui avait aussi attaqué l’article 12 de la loi. Ce dernier, portait sur le versement d’une attestation prouvant la renonciation de la nationalité étrangère. Mais ces arguments auront servi à rien puisque la haute cour n’a pas étudié la requête. Pour justifier l’irrecevabilité, la chambre constitutionnelle de la cour suprême, a invoqué un défaut de qualité. Seul le président de l’assemblée est habilité à demander la constitutionnalité des lois organiques. Après l’adoption de la loi, elle est transmise dans les huit jours suivant son vote. En effet la nouvelle constitution de 2018 a supprimé la possibilité de tout citoyen de saisir la haute cour. Un recul démocratique de taille, notait un juriste de la place. L’ancienne loi fondamentale n’avait pas verrouillé la saisine de la cour constitutionnelle, liquidée par un décret en 2018, après le transfert de ses compétences vers la cour suprême, dont les membres sont tous nommés par Azali Assoumani. Dans son article 36, l’ancienne constitution stipulait que « tout citoyen peut saisir la cour sur la constitutionnalité des lois, soit directement, soit par la procédure d’exception d’inconstitutionnalité dans une affaire qui le concerne devant une juridiction de l’Union des Comores ou des îles ».
Les ministres binationaux pas concernés
Depuis que la proposition a été transmise à l’assemblée par le ministère de l’intérieure, la loi sur l’élection du président de l’Union des Comores est sous le feu des critiques pour deux raisons principales : l’exclusion des binationaux et l’instauration du système de parrainage. Lors de la cérémonie des vœux de Nouvel an de la presse, Azali Assoumani, élu le 18 février à la tête de l’Union Africaine, disait assumer cette nouvelle règle du jeu. Ses ministres ont toujours mis l’accent sur la nécessité de protéger une fonction aussi importante comme la magistrature suprême contre les conflits d’intérêts au cas où le président serait binational. Un raisonnement balayé par une partie de l’opinion et autres politiques qui rappellent la nuance entourant la loi. Le texte autorise en fait les binationaux à devenir ministres, gouverneurs, en gros à occuper tous les postes stratégiques qui puissent exister. Comme si ces fonctions ne présentaient aucun risque d’intelligence avec des puissances étrangères. L’opposition aime enfin rappeler que ceux qui ont dirigé les Comores depuis son indépendance jusqu’à nos jours ne possédaient pas d’autres citoyenneté, excepté un. Pourtant le pays est sous-développé.
Le front commun des forces vives contre la dictature estime simplement que le locataire de Beit-Salam cherchait un moyen de barrer la route à tous les potentiels adversaires binationaux. D’autant plus qu’une élection est prévue en 2024/