Des camions de marchandises plus rapides sur la mer que sur la route

Le lundi 26 septembre, le conseil départemental de Mayotte va mettre en place, avec le service des transports maritimes (STM) une simulation, le temps de la matinée, d’un transport de camions par barge entre Dzaoudzi et Longoni. Ce nouveau trajet doit permettre de réduire le temps d’acheminement des marchandises en Petite-Terre et désencombrer le réseau routier et les files d’attente de l’amphidrome.

Le premier test, fin septembre, revêt une importance capitale pour une activité économique mahoraise fortement pénalisée par les problématiques de transport. Et si la solution quand la route est bouchée était de passer par la mer ?

Réduire les temps de trajet

Relier en camion Dzaoudzi en Petite-Terre à Longoni, « ça peut mettre une demi-journée ou une journée », déplore Ali Omar. Le vice-président du Département, en charge de l’administration générale, du transport et de la transition écologique, constate que ce long temps sur la route rend compliqué le transport de matériaux ou de denrées alimentaires. « Il y a régulièrement des avaries. »

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Le temps de trajet estimé est d’une heure et demie. Il pourrait descendre à 45 minutes en fonction de l’amélioration des barges utilisées.

Fort de ce constat, le Petit-Terrien a proposé aux sociétés de transport, ce lundi, de passer directement par la mer grâce à deux barges. Le gain de temps sera important pour la dizaine de poids-lourds (la capacité d’une barge) puisque la durée du voyage se limiterait alors à une heure et dix minutes. « On pourra faire trois ou quatre rotations », estime l’élu, qui y voit un autre avantage. « On va enlever les camions de la route et réduire les files d’attente. »

Deux barges dédiées

Au STM, on se prépare aussi à fournir l’équipement nécessaire. Ses navires, le Safari et le Maorimawa, doivent inaugurer ce dispositif. Celui-ci devrait réellement être mis en place en janvier 2023 et bénéficier de l’arrivée la même année des Chatouilleuse et Imane sur le trajet Dzaoudzi-Mamoudzou. En 2025, deux nouvelles barges déjà commandées et dédiées au transport de marchandises prendront ensuite le relais.

En termes d’infrastructures, les camions bénéficieront d’un quai déjà certifié à Longoni et bien sûr du quai Ballou à Dzaoudzi.

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Ali Omar, vice-président du conseil départemental et élu de Petite-Terre, compte sur ce dispositif pour réduire considérablement les temps d’acheminement de marchandises vers Dzaoudzi.

Un prix inchangé pour l’instant

Alors que le prix d’un ticket poids-lourd varie de 75 à 122 euros en fonction du tonnage, celui-ci va demeurer tel quel dans un premier temps sur ce nouveau trajet. Toutefois, Ali Omar n’exclut pas qu’il grimpe en fonction du prix du carburant. À Longoni, des entreprises comme la Sodifram, IBS ou Colas peuvent être intéressées par le dispositif, affirme le vice-président.

D’abord les marchandises, ensuite les piétons ?

C’est en tout cas le souhait des élus mahorais voulant désengorger Mamoudzou. Vieux serpent de mer du Département, le projet de navettes maritimes n’est pas abandonné. Ali Omar confirme que la collectivité souhaite le développer « d’ici la fin de la mandature » prévue en 2027. Deux millions d’euros ont déjà été dépensés pour faire des études. Les pontons nécessaires, les parkings à proximité ou le type de navires sont autant de questions à régler. Des bateaux transportant « entre 100 et 150 passagers » pourraient assurer la liaison entre Longoni, Mamoudzou ou Iloni donnent comme exemple le vice-président.

 

Le téléphérique, une piste sérieuse du Département

À l’image de villes sud-américaines, Mayotte pourrait voir apparaître de grandes lignes téléphériques permettant de se rendre quartier par quartier en évitant la route. Lors du dernier salon du Gart (Groupement des autorités responsables de transport), le vice-président du conseil départemental a pris fait et cause pour ce moyen de transport « facile et rapide à mettre en place ». « On peut très bien imaginer se rendre des Hauts-Vallons à Mamoudzou pour faire ses courses ou aller travailler par exemple. Ça soulagerait le réseau routier », déclare-t-il, assurant dans le même temps qu’un cahier des charges est déjà en cours d’élaboration.

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