Le bureau des admissions de l’hôpital bloqué à nouveau

Plusieurs sites du centre hospitalier de Mayotte (CHM) ont été entravés, ce mardi, par des membres des collectifs locaux favorables à l’opération Wuambushu. La direction n’a pas voulu faire de déclarations, mais des soignants appellent à « sanctuariser » leurs établissements. 

Le fonctionnement du centre hospitalier de Mayotte a été perturbé, ce mardi. Des groupes de personnes affiliées aux collectifs citoyens locaux ont investi plusieurs lieux, à commencer par l’hôpital de Mamoudzou où le bureau des admissions a été bloqué plusieurs heures. Sur place, des effectifs de la police nationale ont été dépêchés « pour éviter des affrontements entre usagers et membres des collectifs », indiquent les forces de l’ordre. Les urgences n’ont toutefois pas été concernées par les blocages. Le CHM n’a pas souhaité commenter les événements, mais a bien confirmé la fermeture forcée de son bureau des entrées, ainsi que de ses dispensaires de Bouéni et de Mramadoudou, sur la commune de Chirongui, où aucune consultation n’a été pratiquée ce mardi.

Jacaranda toujours fermé

Le centre Jacaranda est lui aussi toujours fermé, bloqué depuis jeudi dernier. « Azali assume ton indépendance et ta population », ou encore « Stop aux titres de séjour territorialisés » lit-on sur des banderoles accrochées autour de l’espace d’attente attenant au centre de soins. Car là est le motif de ces blocages, destinés à faire pression sur la communauté comorienne, que les collectifs accusent d’accaparer l’offre de soins publique de l’île. « Ces hôpitaux-là ne soignent pas les Mahorais ! », argue Safina Soula, la porte-parole du Collectif des citoyens de Mayotte 2018, précisant que le blocage a vocation à dénoncer le refus des autorités comoriennes à accueillir les personnes expulsées dans le cadre de l’opération Wuambushu. La porte-parole annonce que les blocages initiés ce mardi devraient se poursuivre, voire s’étendre à d’autres établissements.

Des soignants ont déclaré avoir alerté, ce mardi, le préfet de Mayotte, le directeur de l’Agence régionale de santé (ARS) et le directeur du CHM sur cette situation de « non-respect du droit des patients, d’entrave à l’accès aux soins ou de rupture de prise en charge sanitaire », précisant que des signalements ont été effectués auprès de l’ARS. « Nous souhaitons simplement exercer notre rôle de soignants dans nos structures respectives, qu’il s’agit aujourd’hui de sanctuariser », précisent-ils sous couvert d’anonymat. 

Interrogé vendredi dernier sur le blocage du centre Jacaranda, le préfet de Mayotte Thierry Suquet a estimé « qu’on verra avec le temps comment ça va se passer ».

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