Le Joli mois de l’Europe est un moment dédié à la célébration de l’Union européenne et de ses États membres. Il est observé en mai de chaque année, en hommage à la déclaration dite Schuman du 9 mai 1950. C’est cette déclaration qui acte, en effet, la naissance de l’union Européenne (UE). Le mois de l’Europe marque l’occasion pour les citoyens européens de se familiariser avec l’UE et ses réalisations, ainsi que de réfléchir aux défis à venir. C’est aussi une occasion pour l’UE et ses institutions de communiquer avec les citoyens et de promouvoir la compréhension et la coopération entre les pays membres. Durant ce mois, des événements sont organisés dans toute l’Europe, tels que des expositions, des conférences, des concerts et des festivals, qui mettent en valeur la diversité et la richesse culturelle de l’UE.
C’est dans cette logique que le Conseil départemental de Mayotte, autorité de gestion pour la première fois sur cette programmation 2021-2027, propose ou s’associe à des actions autour de ce joli mois de l’Europe. La participation à des matinées d’information en partenariat avec le GIP où le Conseil départemental informera le public du lancement du Programme opérationnel Interreg Canal du Mozambique le mercredi 10 mai à la Communauté de communes du Sud de Bandrélé, le mercredi 17 mai à Mtsamboro, le mercredi 24 mai à la Communauté de communautés de Petite Terre, le mercredi 31 mai à l’hémicycle Younoussa Bamana de Mamoudzou. Un quizz est prévu sur les réseaux sociaux et à la radio en partenariat avec les médias avec des lots à gagner.
« Ce que nous voulons faire, malgré ce contexte compliqué, c’est expliquer à nos concitoyens que l’Europe, qui leur parait souvent lointaine, elle est dans leur vie de tous les jours, parce qu’elle finance et soutien des projets ou des infrastructures comme les deux nouveaux amphidromes par exemple », souligne la vice-présidente Zamimou Ahamadi, qui souhaite « notamment s’adresser aux plus jeunes sur ce sujet important ».
Bacar Mohammed, ici lors de la visite du ministre de la Santé François Braun en novembre 2022, a été condamné par le tribunal correctionnel de Mamoudzou pour prise illégale d’intérêts.
Le tribunal correctionnel de Mamoudzou a rendu, ce mardi matin, sa décision concernant deux faits reprochés à Bacar Mohamed. Il a été condamné à douze mois de prison avec sursis, 15.000 d’euros d’amende et une peine d’inéligibilité de trois ans avec exécution provisoire pour prise illégale d’intérêts. Il a été relaxé pour atteinte à la liberté d’accès aux marchés publics.
Au cours de l’audience du 28 mars, le président départemental du parti Les Républicains a dû s’expliquer à la fois sur des contrats passés avec des entrepreneurs locaux qui ne respectaient pas les règles des marchés publics et la vente de terrains à des proches, notamment sa fille, à des prix très avantageux (trois euros le mètre carré). Ce dernier point, qui constitue une prise d’illégale d’intérêts, a fait l’objet d’une délibération du conseil municipal, le 16 mai 2020. Le terrain nu de 1.160 m2 situé entre la bibliothèque de Mroalé et la route départementale a été vendu à quatre acheteurs. Le prix fixé à trois euros par mètre carré donne un total de 3.480 euros. Dénonçant une cabale politique d’une élue d’opposition, le maire avait justifié ce tarif préférentiel en rappelant qu’il était appliqué à Tsingoni depuis la régularisation foncière de propriétaires déjà installés. Mais ici, il s’agissait d’acquisition et non de régularisation. Le conseil municipal, devant le tollé généré, a fait annuler en février 2022 la délibération.
« Le maire décidait seul »
Pour les marchés, c’est la chambre régionale des comptes (CRC), qui se penche régulièrement sur les finances des collectivités, qui avait décelé un problème. En effet, plusieurs marchés ont été découpés selon la technique du « saucissonnage ». C’est-à dire que les prestations étaient séparées les unes des autres pour que le montant total n’atteigne pas les plafonds nécessitant une procédure plus stricte de mise en concurrence. Par exemple, la rénovation de l’école de la mosquée du vendredi de Tsingoni en 2016 a fait l’objet de deux factures distinctes (58.000 euros pour l’extérieur, 66.700 euros pour l’intérieur). Mises ensemble (124.700 euros), elles dépassaient le plafond de 90.000 qui nécessite de passer par le bulletin officiel des marchés publics et des annonces légales. Pareil pour des travaux réalisés sur les différents terrains de football de la commune. La société chargée des travaux a établi un montant pour chaque site. Autre problème et non des moindres, s’il y a eu une mise en concurrence pour ces marchés, il n’y en a plus aucune trace à la mairie. La CRC a été incapable de trouver les devis. Le maire avait affirmé, le 28 mars, qu’il y avait des problèmes d’archivage à la mairie, mais que des progrès avaient été faits depuis. Il s’était également pris à son ancien adjoint, le jugeant responsable des irrégularités. Pourtant, l’une des employés communaux avait chargé le maire, au cours des auditions, en affirmant que le maire « décidait seul ».
Pour prise illégale d’intérêts, celui qui est maire de Tsingoni depuis 2014 et actuel candidat aux élections sénatoriales a été condamné à douze mois de prison avec sursis, une peine d’inéligibilité de trois ans et 15.000 euros d’amende. La vice-procureure, Delphine Moncuit, avait demandé une peine d’inégibilité de cinq ans avec exécution provisoire, ainsi que vingt-quatre mois de prison avec un sursis simple et 7.000 euros d’amende.
Deux entrepreneurs mahorais, le gérant d’une entreprise de peinture à Tsingoni et un spécialiste de l’équipement sportif du nord de Mayotte, ont été également condamnés pour avoir profité des marchés irréguliers.
Bacar Mohamed réagit à sa condamnation
Le désormais ex-maire de Tsingoni a pris acte de la décision du tribunal. Il la trouve « sévère eu égard aux griefs qui [lui] sont reprochés ». « Je fais remarquer qu’on ne me reproche ni un enrichissement personnel ni une rétrocommission quelconque », poursuit-il. Sans évoquer la prise d’illégale d’intérêts (la vente de terrains à sa fille), il dit « continuer toujours à nier avec vigueur » le délit de favoritisme.
Sur la suite, « il appartient maintenant à mon successeur de maintenir l’unité que j’ai mise en place depuis 2014 au sein de la majorité municipale actuelle, et ce jusqu’à la fin de la mandature en cours ». Même s’il peut toujours faire appel (cela ne suspend pas la décision), il remercie sa majorité, les agents municipaux et les habitants de sa commune de leur confiance.
« De toute évidence, face à ce procès purement politique, je ne me laisserai pas facilement abattre et me réserve le droit, en concertation avec mon avocat, de faire appel pour laver mon honneur », prévient-il.
Un jeune homme de 20 ans a été reconnu coupable de violences aggravées, ce mardi 9 mai, par le tribunal correctionnel de Mamoudzou. Il a presque sectionné la main d’un autre jeune avec un sabre, à Kawéni. Cette blessure a nécessité 60 jours d’ITT. Il a été condamné par le tribunal à 18 mois de prison, avec une interdiction de porter une arme pendant cinq ans.
« Je ne peux plus attraper un stylo ou une fourchette. Même écrire me fait mal. » Le 17 novembre 2020, la vie de la victime a définitivement changé. Sa main a été presque sectionnée par un coup de sabre, les médecins ont recommandé 60 jours d’interruption temporaire de travail (ITT), sous réserve de cicatrisation de la plaie. Le prévenu âgé de 20 ans n’en est pas à son coup d’essai. Il a déjà été condamné plusieurs fois pour des faits similaires. Les deux jeunes hommes se connaissent apparemment depuis le lycée. D’abord amis, ils se sont disputés pour un « regard bizarre » ou des menaces. Depuis, les deux ont intégré des bandes rivales et cultivent toujours cette haine vis-à-vis de l’autre.
Pourtant, le 17 novembre 2020, le prévenu a eu d’ailleurs un emploi du temps chargé. Dans l’après-midi, il s’est attaqué, avec un sabre et deux complices, à une entreprise de Kawéni. Ils sont repartis avec des ordinateurs portables et un téléphone (il a été condamné en 2020 à deux ans de prison pour ça). Puis quelques heures plus tard, il a croisé le chemin de la victime, en sortant de son banga, soûl. L’agresseur s’est plaint des chiens de la victime. Il lui aurait ensuite donné un coup de bouteille cassée. Néanmoins, le jeune homme réfute à la barre du tribunal correctionnel, ce mardi, en affirmant qu’il buvait dans une canette. Son ancienne petite-amie a, en tout cas, confirmé sa version. Les choses sont allées ensuite plus loin, puisqu’il a sorti son sabre et attaqué la victime, lui sectionnant plusieurs tendons au niveau du poignet. « Je n’avais pas de sabre. Lui, par contre, avait une machette », se défend encore le prévenu. Au cours de l’altercation, la victime a réussi à prendre la fuite et a récupéré le sabre tombé. Le voyant ensanglanté, sa sœur a appelé direct les secours. Une bande arrive et fracasse la maison, ils blessent les habitants et cassent la porte. Ils sont là pour reprendre le sabre. Le père de la victime, lui tend à travers ce qu’il reste de la porte. Les secours évacuent la victime.
Une blessure handicapante
Interrogé sur les séquelles de sa blessure, la victime témoigne : « Je peux conduire, mais je ne peux plus attraper un stylo, ou une fourchette. Même écrire me fait mal ». Se pose aussi la question de savoir s’il va pouvoir retravailler après son incarcération. Le prévenu nie avoir blessé le jeune homme. « Je ne me souviens pas qu’il ait eu du sang » déclare-t-il. La juge, surprise de sa réponse, demande alors : « Comment n’avez-vous pas vu s’il y avait du sang ? ». Pour se défendre, puisqu’il n’a pas d’avocat, il affirme vouloir participer à l’éducation de son enfant à naître et espère donc ne pas recevoir une peine trop lourde.
Il a été reconnu coupable par le tribunal et condamné à 18 mois de prison ferme, soit au-delà de l’année de prison ferme requise par le Parquet. Il a également une interdiction de porter une arme pendant cinq ans. En l’absence d’avocat de la partie civile et de l’expertise d’un médecin, une audience sur les intérêts civils sera tenue pour évaluer le préjudice physique subi par la victime elle aussi en prison.
Houssamoudine Abdallah, le maire de Sada, est président du Sidevam976 depuis octobre 2020.
Les travaux qui viennent de débuter dans le sud de Mayotte annoncent la création de la première déchetterie sur l’île. Houssamoudine Abdallah, le président du Sidevam, y voit un moyen de valoriser les déchets sur l’île et compte sur le succès des déchetteries mobiles pour continuer dans cette voie.
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Le Sidevam976 assure la collecte des déchets sur toute l’île, exceptée la communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou.
Les camions-poubelles sont souvent abîmés par des déchets qui ne devraient pas se retrouver dans les poubelles, comme l’électroménager.
Flash Infos : Quel bilan tirez-vous de vos premières années de mandat à la tête du Sidevam ?
Houssamoudi Abdallah : Dans les premières semaines qui ont suivi mon arrivée (octobre 2020), on a eu un mouvement de grève. Il y avait une perte de confiance de la part des agents, des élus et des partenaires dans le fonctionnement du Sidevam. La première chose était de la restaurer. Donc on a engagé des études, sur l’optimisation de la collecte, sur l’organisation de l’administration et sur les finances. Concernant la deuxième, nous avons recruté des cadres avec un nouvel organigramme. On a un directeur de la collecte, un autre de la communication, des ambassadeurs qui font de la sensibilisation, un nouveau directeur général des services (il n’y en avait pas depuis des années). Par la suite, on a mis des responsables de secteurs. Depuis quelques mois, on a des compétences au Sidevam pour qu’on puisse réaliser nos missions convenablement. Le service de la performance, par exemple, nous permet de contrôler la délégation de service public. On connaît le tonnage chaque jour, ce qui se passe sur le terrain avec des informations qui remontent via des messages Whatsapp. Le problème reste les pannes de camions. On manque encore de moyens. Pour l’optimisation de la collecte, il faut un aménagement des points de collecte. Le bureau d’études mandaté en a répertorié 2.300 sur Mayotte [hors communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou, qui est la seule intercommunalité à ne pas avoir déléguer son ramassage au Sidevam]. On pourra y trouver des bacs métalliques, des citernes enterrées ou des quais rampants. On est en train de finaliser ça avec les mairies et on espère lancer le marché d’ici septembre. Autre point soulevé par le rapport, le nombre de bacs nécessaires. Il en faudrait 20.000. On en a déjà acheté 5.000 et on a déjà vu le résultat avec une augmentation du tonnage.
H.A. : La direction n’a jamais été saisie de ça, ce n’était pas notre gestion. Je dirais même que nous ne sommes pas au courant des suites de l’enquête. Donc pour nous, ça ne nous a jamais concerné.
F.I. : A quels projets voulez-vous vous atteler dorénavant ?
H.A. : On a déjà des projets réalisés. On a 5.000 bacs, pour les 15.000 autres, le marché est clôturé, on espère les avoir d’ici la fin de l’année. Concernant les déchetteries, on avait lancé une programmation de huit déchetteries. On se heurte aux problèmes de foncier. Mais on ne voulait pas attendre, on a donc lancé les déchetteries mobiles il y a sept ou huit mois. On a nos bennes déposées dans les intercommunalités tous les samedis. On permet ainsi aux usagers d’amener leurs encombrants, leurs ferrailles, leurs déchets verts, l’électroménager. C’était timide au départ. Mais le message est passé grâce à l’aide des intercommunalités, nos bennes sont pleines à chaque fois. On a remarqué aussi qu’on nous demandait beaucoup d’efforts. On a donc lancé le service Allo Urahafu avec un numéro (06 39 27 44 44) pour prendre rendez-vous. En organisant le passage des camions, on atteint maintenant les dix tonnes à chaque fois.
F.I. : Justement, la première déchetterie de l’île est en construction à Malamani, sur la commune de Chirongui. Qu’est-ce que cela va permettre ?
H.A. : Tout est acté, les travaux ont commencé la semaine dernière et leur fin est prévue à la fin de l’année. Avec la préparation des équipes, elle devrait ouvrir début 2024.C’est ungrand ouf, parce que ça fait un moment qu’on y travaille, on attend ça avec impatience. C’est une première pour Mayotte ! On pourra sensibiliser sur son fonctionnement, que ça puisse rentrer dans les mœurs. Car on demande des efforts à tout le monde, mais tant qu’on n’a pas l’équipement, les gens n’en voient pas l’intérêt. Il s’agira d’une déchetterie ouverte aux Mahorais, mais je vois mal les habitants du nord descendre pour ça. Par contre, on pourra ramener des déchetteries mobiles du sud pour les concentrer dans le nord. Toutefois, comme le sud est attractif le week-end, le site sera ouvert tous les jours. Il sera même gratuit dans un premier temps pour les professionnels pour qu’ils prennent l’habitude d’y déposer leurs gravats. La déchetterie fixe permettra beaucoup plus de flux que les mobiles.
F.I. : Et qu’en est-il des suivantes ?
H.A. : On a déjà le foncier à Bandrélé. On est pour l’instant bloqué par une voisine et un problème de voirie, on est en négociation, mais ça pourrait ensuite commencer rapidement. Longoni sera le troisième village doté d’une déchetterie. Il manque juste l’attribution du foncier par le conseil départemental. Une commission est prévue en mai.
F.I. : Le syndicat rencontre encore des problèmes avec ses camions trop souvent immobilisés. Est-ce que des nouveaux véhicules sont prévus ?
H.A. : On vient de signer une convention avec l’Europe. Dans l’étude sur la collecte, il ressort que le Sidevam est sous-doté. On a des pannes qui sont dues aux incivilités, parce que souvent on retrouve dans les bacs de l’électroménager ou des pièces métalliques qui abîment nos camions. Chaque semaine, on a deux ou trois camions en panne sur une flotte de 24. Pour assurer convenablement, il faut quasiment le double. On est obligé de faire appel à des camions de location. On espère, si la commande arrive d’ici la fin de l’année (N.D.L.R. qui inclut quatre camions-grues et d’une dizaine de camions-poubelles), changer de visage. Là, on pourra remplir pleinement nos missions. On sait que les semaines où nous n’avons pas de pannes, les maires ne nous appellent pas.
F.I. : Outre les déchetteries, d’autres sites du Sidevam feront-ils l’objet de travaux ?
H.A. : Le pôle logistiquesera ici, à Dzoumogné. C’est le garage. Les agents travaillent actuellement à même le sol, sous la pluie et le soleil. On a mis un chapiteau pour les protéger. Le premier objectif est donc d’avoir un garage pour réparer ou entretenir nos camions. On a aussi l’ambition de spécialiser nos sites, puisqu’aujourd’hui, nous travaillons dans les anciens locaux des syndicats avant la fusion. On ne fait que rajouter des modulaires en fonction des besoins. On aimerait avoir un siège officiel au milieu de l’île pour être à équidistance de tous les secteurs, donc le positionner à Combani ou Kahani. On aimerait un centre technique mutualisé avec la mairie de Mamoudzou pour en faire la vitrine sur la valorisation des déchets et faire un pôle gestion de déchets et un centre technique en Petite-Terre. Cela permettra de faire barger les déchets verts. Cela entraînera un changement profond avec une feuille de route. Dans le sud, on aura aussi un point logistique.
F.I. : Le site d’enfouissement se remplit plus vite que prévu. Quelle sera la suite ?
H.A. : La solution aujourd’hui est d’éviter que ça se remplisse aussi vite. Ce sont les déchetteries fixes ou mobiles, pour qu’on puisse éviter que les encombrants et les déchets verts aillent à la l’ISDND (Installation de stockage de déchets non dangereux) dont la saturation est prévue en 2030. Nous sommes en train de réfléchir à un projet d’envergure, un centre de tri et d’incinération d’ici sept ou huit ans. Le prochain contrat de délégation de service public (DSP) devra intégrer sa création. C’est minimum 100 millions d’euros. On veut réduire l’enfouissement, qui est presque de 100% ici.
F.I. : Le meilleur moyen de ne pas avoir à traiter les déchets, c’est de ne pas en produire. Y a-t-il un plan au Sidevam pour les réduire justement ?
H.A. : On essaye de trouver des solutions immédiates. On lance un projet sur les composts collectifs.On a fait également des expérimentationsdans deux manzarakas à Sada.On a récolté 500 kilogrammes rien qu’avec les emballages.
F.I. : La réglementation sur les déchets, d’abord en métropole, va se faire de plus en plus stricte. A quels défis vous attendez-vous ?
H.A. : On est plein dedans avec l’Ademe. Dans le cadre du PLPDMA (programme local de prévention des déchets ménagers et assimilés), on a onze axes à réaliser, dont le respect de la règlementation. On y trouve aussi la réduction du gaspillage. On a aussi un projet local, le projet « Douka », qui nous semble adapter au niveau local. Les épiceries, sous la forme de conventions, pourraient recueillir des bouteilles plastiques. Vous amenez, par exemple, dix kilos d’emballages, et en contrepartie, tu prends des couches dans les rayons.
Le centre Jacaranda, au cœur de Mamoudzou, est fermé depuis jeudi dernier.
Plusieurs sites du centre hospitalier de Mayotte (CHM) ont été entravés, ce mardi, par des membres des collectifs locaux favorables à l’opération Wuambushu. La direction n’a pas voulu faire de déclarations, mais des soignants appellent à « sanctuariser » leurs établissements.
Le fonctionnement du centre hospitalier de Mayotte a été perturbé, ce mardi. Des groupes de personnes affiliées aux collectifs citoyens locaux ont investi plusieurs lieux, à commencer par l’hôpital de Mamoudzou où le bureau des admissions a été bloqué plusieurs heures. Sur place, des effectifs de la police nationale ont été dépêchés « pour éviter des affrontements entre usagers et membres des collectifs », indiquent les forces de l’ordre. Les urgences n’ont toutefois pas été concernées par les blocages. Le CHM n’a pas souhaité commenter les événements, mais a bien confirmé la fermeture forcée de son bureau des entrées, ainsi que de ses dispensaires de Bouéni et de Mramadoudou, sur la commune de Chirongui, où aucune consultation n’a été pratiquée ce mardi.
Jacaranda toujours fermé
Le centre Jacaranda est lui aussi toujours fermé, bloqué depuis jeudi dernier. « Azali assume ton indépendance et ta population », ou encore « Stop aux titres de séjour territorialisés » lit-on sur des banderoles accrochées autour de l’espace d’attente attenant au centre de soins. Car là est le motif de ces blocages, destinés à faire pression sur la communauté comorienne, que les collectifs accusent d’accaparer l’offre de soins publique de l’île. « Ces hôpitaux-là ne soignent pas les Mahorais ! », argue Safina Soula, la porte-parole du Collectif des citoyens de Mayotte 2018, précisant que le blocage a vocation à dénoncer le refus des autorités comoriennes à accueillir les personnes expulsées dans le cadre de l’opération Wuambushu. La porte-parole annonce que les blocages initiés ce mardi devraient se poursuivre, voire s’étendre à d’autres établissements.
Des soignants ont déclaré avoir alerté, ce mardi, le préfet de Mayotte, le directeur de l’Agence régionale de santé (ARS) et le directeur du CHM sur cette situation de « non-respect du droit des patients, d’entrave à l’accès aux soins ou de rupture de prise en charge sanitaire », précisant que des signalements ont été effectués auprès de l’ARS. « Nous souhaitons simplement exercer notre rôle de soignants dans nos structures respectives, qu’il s’agit aujourd’hui de sanctuariser », précisent-ils sous couvert d’anonymat.
Un groupe d’élèves explore un tombant en « PMTG » (palmes-masque-tuba-gilet).
Soixante collégiens de Pamandzi et de Labattoir ont sillonné le littoral mahorais dans le cadre d’un programme de sciences participatives sur la pollution plastique : une façon de s’ouvrir sur le lagon et de favoriser la coopération entre élèves des deux communes. Portée par deux enseignants, cette expédition scientifique scolaire a été retenue pour représenter Mayotte à la Journée nationale de l’innovation de l’Éducation nationale, le 17 mai prochain, à Grenoble (Isère).
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Le protocole expérimental consiste à récolter les déchets sur une bande de plage de 50 mètres.
Les déchets sont ensuite triés et répertoriés pour alimenter les banques de données de la fondation Tara.
Les soixante élèves impliqués dans le projet ont embarqué sur le catamaran Mayotte Explo.
École en mer pour les élèves.
Deux semaines durant, le catamaran Mayotte Explo – habitué aux sorties touristiques sur le lagon – a revêtu des airs de Marion Dufresne, embarquant à son bord soixante jeunes scientifiques en herbe. Par petits groupes, les élèves de quatrième des classes « Lagon » du collège Zena M’Déré de Pamandzi et « Environnement » du collège Boueni Mtiti de Labattoir se sont relayés sur le bateau pour mener une série d’observations scientifiques sur la pollution plastique tout autour de l’île. « Nous avons adhéré au programme Plastique à la loupe de la fondation Tara », renseigne Julie Frances, l’enseignante en sciences et vie de la terre à Labattoir qui a monté le projet aux côtés de Cyril Imbert, qui lui est professeur d’éducation physique et sportive à Pamandzi. « Les élèves avaient un protocole expérimental à respecter, consistant à prélever les déchets sur une zone donnée de chaque plage pour en dresser un tableau de la pollution à l’instant T. Une fiche est remplie et les données sont ensuite remontées auprès de la fondation », détaille-t-elle.
Deux jours et une nuit en mer par élève
L’expédition aura permis à chaque élève de passer deux jours et une nuit sur le navire en itinérance sur le lagon, qui a successivement fait escale à Saziley, M’zouazia, M’tsamboro et Handrema. « Cela nous a permis de prendre ce temps d’observation qui est très important en sciences. On a vu une raie-manta, des dauphins… On a récolté du plancton que l’on a pu observer au microscope », raconte Julie Frances. « Quand il fallait repartir, c’était un peu la soupe à la grimace chez les élèves », ajoute en riant Cyril Imbert. « L’une de nos grandes satisfactions, c’est qu’absolument 100 % des élèves ont participé à l’activité PMTG (palmes-masque-tuba-gilet, NDLR). Tous ont mis la tête sous l’eau, et ont pu admirer poissons et coraux », précise le prof d’EPS. « Alors que quand on regarde les chiffres du savoir-nager (l’attestation scolaire de maîtrise du milieu aquatique, NDLR) à l’échelle de l’île, ou même au niveau national, on est bien loin de ces 100 % », ajoute-t-il. « Ce que l’on retient aussi, c’est l’entente entre les élèves des deux établissements, alors que ce n’était pas gagné d’avance. Des amitiés se sont nouées et presque tous les groupes ont demandé qu’on refasse quelque chose tous ensemble en fin d’année », se réjouit Julie Frances.
Des perspectives professionnelles sur le lagon
L’expédition – cofinancée par le Parc marin et la cité éducative de Petite-Terre – s’inscrit plus largement dans une volonté des deux établissements de s’ouvrir sur la mer. A Pamandzi, par exemple, le cursus « Lagon » s’intègre dès la cinquième et vise à « offrir des perspectives professionnelles en lien avec la mer », indique Cyril Imbert. « Les élèves passent une après-midi sur le lagon tous les quinze jours, avec une activité différente à chaque trimestre : PMTG, kayak, paddle… L’idée c’est qu’ils puissent passer des diplômes qui leur permettent de s’insérer dans ce milieu par la suite ».
Les élèves de troisième volontaires peuvent ainsi passer le brevet d’initiation à la mer (BIMer), un diplôme de découverte de la culture maritime et des métiers de la mer mis en place par le gouvernement en 2020.
Une future expédition à Mohéli
Les élèves se destinant à passer le BIMer auront d’ailleurs peut-être la chance de participer à une expédition plus exceptionnelle encore. En octobre prochain, Julie Frances et Cyril Imbert veulent amener un groupe à Mohéli (Comores) : un périple de dix jours, toujours dans le cadre de l’opération « Plastique à la loupe ». « Nous appliquerons le même protocole expérimental à différents endroits de l’île », précise l’enseignante de SVT. Pour l’heure, Julie Frances et Cyril Imbert se déplaceront à Grenoble (Isère) le 17 mai prochain, dans le cadre de la Journée nationale de l’innovation organisée par le ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, et pour laquelle leur projet d’expédition scientifique scolaire a été sélectionné pour représenter Mayotte.
Dans sa lettre d’information mensuelle, l’Union départementale des associations familiales de Mayotte (Udaf) retrace ses actions entreprises par au cours de ce mois d’avril. L’association a organisé deux événements ce mois-ci. Un atelier de sensibilisation à la violence sexuelle était lancé le 19 avril à la MJC de Vahibé. Portant sur la contraception et les grossesses précoces, une sage-femme est venue présenter les moyens de contraception, où les participants peuvent les trouver et a répondu aux questions.
Du côté associatif, l’association Autisme Mayotte organisait un événement ce 2 avril à la MJC de M’gombani. Le président de l’Udaf, Nizary Ali, a pris la parole sur l’évolution de cette association. Le 11 avril a eu lieu la présentation des Journées Nationales d’Actions contre l’Illettrisme à la MJC de Combani. Les actions auront lieu du 10 au 15 septembre. Le thème de cette année est « L’illettrisme, en parler pour avancer ». Enfin, le 14 avril s’est déroulé un colloque au collège de Kwalé. Il portait sur l’autisme et l’école inclusive à Mayotte.
L’association Made in Mayotte organise la troisième édition du Fêti Djema Maman à l’occasion de la fête des Mères. L’évènement se tiendra dans le hall du Comité du Tourisme à Mamoudzou, du 17 au 31 mai. Une boutique éphémère sera ouverte pendant quinze jours. Y seront présentés, des produits du terroir local, de la poterie, de la céramique, du textile et su prêt à porter, ainsi que des bijoux, des cosmétiques et des objets en bois. Les enfants pourront participer à des ateliers créatifs, pour fabriquer des cadeaux à l’attention de leur mère. Les participants pourront trouver des ateliers bien-être, pour se faire masser et de quoi se faire poser du henné. Pour plus de sécurité, l’évènement se déroulera en intérieur et plusieurs équipes de personnel resteront à disposition du public.
La communauté d’agglomération de Dembéni – Mamoudzou informe ses habitants que la collecte des déchets ménagers de la Cadéma nord et centre sera effectuée de nuit de 18h00 à minuit. Les usagerssont également invités à consulter le site cadema.yt pour retrouver toutes les informations pratiques et les plannings de collectes.
Les enquêteurs du service territorial de la police judiciaire ont démantelé le week-end dernier une filière d’aide à l’immigration clandestine. Les trois mis en cause fournissaient des packages complets aux ressortissants comoriens en situation irrégulière comprenant une traversée d’Anjouan à Mayotte et de faux titres de séjour. Plus d’un millier de personnes ont ainsi profité de ces prestations facturées 2.500 euros par bénéficiaire.
Les trois hommes ont par ailleurs escroqué 100.000 euros à un chef d’entreprise mahorais avec des faux billets de banque. Déférés, ils ont été condamnés à douze mois de prison ferme et à une interdiction du territoire de français.
Le mercredi 3 mai, les policiers du service territorial de la sécurité publique ont contrôlé à Vahibé, deux individus alors qu’ils circulaient à bord d’un véhicule anormalement chargé. Ce contrôle a permis de découvrir que ces deux hommes étaient en situation irrégulière, mais également qu’ils avaient en leur possession 10 bidons de type jerrican remplis de gasoil. Par ailleurs, ils étaient en possession du kit complet de siphonnage, le passager ayant à ses pieds un tuyau de près d’1m50 de longueur, imbibé de carburant. Spontanément, ils ont reconnu que ces bidons provenaient d’un vol de carburant de près de 254 litres, sur un chantier des Hauts-Vallons. Autre fait, le conducteur s’avérait être dépourvu de permis de conduire. Conduits devant les enquêteurs de la Police judiciaire, ils ont été placés en garde à vue et devront s’expliquer sur l’ensemble de ces faits.
La police nationale de Mayotte rappelle être très vigilante sur la détention et l’emploi des jerricans de carburant, à la suite de la diffusion de l’arrêté préfectoral N°2023-CAB-0362 portant interdiction de la vente et du transport de carburant sous forme conditionnée dans le département de Mayotte.
En marge de la sécurisation des quartiers effectuée quotidiennement, les forces de l’ordre de la direction territoriale de la police nationale (DTPN) de Mayotte, ont procédé à plusieurs interpellations, à savoir de deux individus pour des vols dans des véhicules à Convalescence, d’un pour un vol par escalade à Kawéni d’un autre place mariage pour des vols dans divers véhicules et d’un cinquième pour usage illégal de la profession de Taxi.En parallèle, les policiers de la DTPN de Mayotte ont procédé à l’interpellation de trois mineurs impliqués dans les épisodes de violences urbaines de Doujani, commises la semaine passée. Ceux-ci avaient, entre autres, dérobé, à un jeune, son téléphone portable flambant neuf. Ainsi, depuis le début de l’opération, 34 personnes ont été placées en garde à vue pour des faits en relation directe avec des épisodes de violences urbaines.
Les élèves entrant dans l’enseignement supérieur ou qui poursuivent leurs études pour l’année universitaire 2023-2024 et qui souhaitent bénéficier d’une bourse et/ou d’un logement en résidence universitaire peuvent constituer leur dossier social étudiant (DSE) avant le 31 mai 2023.
Pour s’assurer une rentrée universitaire sereine, les lycéens et les étudiants doivent constituer un DSE, en ligne uniquement sur messervices.etudiant.gouv.fr.
Le dossier social étudiant doit être saisi avant d’avoir finalisé l’inscription dans un établissement d’enseignement. Sans dossier complet avant la date limite (avec toutes les pièces justificatives), la demande sera considérée comme hors délais et traité plus tardivement. Face à l’ampleur de la précarité étudiante, le Gouvernement a annoncé, dans un communiqué publié le 29 mars 2023, des mesures visant à augmenter le nombre de boursiers en permettant à 35 000 étudiants supplémentaires d’être éligibles au premier échelon de bourse. De même, afin d’apporter un meilleur soutien à l’ensemble des étudiants boursiers, une revalorisation d’au moins 37€/mois (soit 370€/an) va être mise en place pour toutes les bourses et tous les échelons. Cette aide permettra notamment à des étudiants de basculer à un échelon supérieur en tenant compte de sa situation familiale.
Quels sont les avantages d’un DSE saisi et complet avant le 31 mai ? Si la demande de bourse est acceptée, l’étudiant recevra un avis conditionnel de bourse qui permettra l’exonération du paiement de la Contribution de Vie Etudiante et de Campus (CVEC), d’un montant de 100 euros, ou son remboursement si le paiement est déjà été réalisé, l’exonération des droits d’inscription, d’accéder aux tours de logement dès le mois de juin, la prise en charge du Passeport Mobilité Études auprès deLADOM (si étude en Métropole), d’être éligible au paiement anticipé de la mensualité de septembre dès le mois d’août.
Comment et quand demander un logement ? Du 2 mai au 30 juin, les étudiants pourront formuler plusieurs vœux de logement partout en France. 4 tours d’affectation se succéderont, en raison d’un par semaine, lors desquels chaque étudiant pourra recevoir plusieurs propositions de logement. À partir du 11 juillet, les étudiants internationaux, non boursiers et autres boursiers pourront consulter les offres de logement restant disponibles et en faire la demande.
Soutenir ses membres ainsi que leurs entreprises adhérentes et consolider le tissu économique dans un contexte de relance. C’est dans cette optique que Cap Business Océan Indien a réuni ses membres lors d’une assemblée générale qui s’est tenue le mercredi 26 avril 2023, à l’hôtel Voilà Bagatelle, à l’île Maurice. Lors de cette rencontre, l’association a renouvelé son comité directeur, qui a élu Guillaume Hugnin, président de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Maurice (MCCI) de 2020-2022 et actuel représentant de la MCCI au sein de Cap Business OI, à la présidence de l’association. Il remplace Joséphine Andriamamonjiarison, présidente de la Chambre de Commerce et d’industrie d’Antanarivo (CCIA) de 2016 à 2022 et actuellement élue de la CCIA. Ce comité veillera à la mise en œuvre des différents projets, conformément à la Feuille de route 2021-2026 de l’association.
Tous les six territoires, dont sont issus les membres de Cap Business OI, sont représentés au sein du comité directeur. Les nouveaux membres sont : président : Monsieur Guillaume Hugnin, Chambre de commerce et d’industrie de Maurice – MCCI, vice-Président : Monsieur Chamsouddine Ahmed, Union des Chambres de Commerce et d’industrie des Comores – UCCIA, secrétaire : Monsieur RivoRakotondrasanjy, Chambre de commerce et d’industrie d’Antananarivo – CCIA, trésorier : Madame Marie-Nadine Angélie, Chambre de commerce et d’industrie de La Réunion – CCIR, assistant- secrétaire : Monsieur Bourahima Ali Ousseni, Chambre de commerce et d’industrie de Mayotte – CCIM, assistant-trésorier : Monsieur Oliver Rony Bastienne, Chambre de commerce et d’industrie des Seychelles – SCCI.
Pour faciliter l’organisation du quatorzième forum économique des îles de l’océan Indien (FEIOI) qui se tiendra à Mayotte en novembre 2023 et avancer sur la coopération régionale dans le domaine de la formation professionnelle, deux représentants des partenaires associés participeront également aux travaux du comité directeur : ZamimouAhamadi , Agence de développement et d’innovation de Mayotte – Adim, Bernard Picardo – Chambre des métiers et de l’artisanat de La Réunion.
Nos confrères de Mayotte la 1ère rapporte que deux noyades sont intervenues au cours de ce week-end. Dimanche soir, un jeune homme de 18 ans a été retrouvé mort sur la plage de M’zouzia, vers 20h30. Quelques heures plus tôt, il était porté disparu alors qu’il se baignait à la plage Mastara pendant un voulé. Deux jours plus tôt, à Bandrélé, c’est cette fois un petit garçon de 4 ans qui a trouvé la mort dans une mangrove. Toujours selon la chaîne de télévision, il a échappé à la vigilance de sa grand–mère, alors que la marée était haute. Il a été retrouvé par son oncle et les secours en début de soirée, mais les premiers soins n’ont pas permis de le sauver.
Le procureur de la République, Yann Le Bris, a communiqué sur l’arrestation de deux personnes « qui fournissait des documents français falsifiés dans le but de permettre à des personnes en situation administrative irrégulière de se rendre en France continentale ». L’enquête réalisée par la brigade mobile de recherches de la police de Mamoudzou entre le mois de janvier et le 2 mai a mis à jour ce réseau.
Ce vendredi 5 mai, dans le cadre d’une comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité, « les deux déferrés étaient reconnus coupable des faits d’aide à l’entrée, à la circulation ou au séjour irréguliers d’un étranger en France et faux dans un document administratif ». Ils écopent d’une peine de douze mois de prison dont six mois avec sursis, ainsi que de trois ans d’interdiction du territoire français. Ils sont placés sous mandat de dépôt.
Les Mahorais sont plus que jamais déterminés à soutenir l’opération Wuambushu, quoi qu’il en coûte. Une façon de contrer ceux qui s’y opposent, à l’image des Comoriens et de certaines organisations internationales. Et tous les moyens sont bons pour prendre le dessus face au lobby voisin.
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Samedi29 avril 2023. De nombreuses personnes affluent vers la place de la République à Mamoudzou. Les femmes sont vêtues de leurs salouvas à l’effigie de la chatouilleuse Zena M’déré. Ce même tissu tutoie les drapeaux français et européen, comme pour prouver une énième fois l’appartenance de Mayotte à la France. Le lieu est rapidement bondé de monde. Près de 3000 personnes, selon la préfecture. Les femmes composent la très grande majorité du public. Cette mobilisation est la deuxième en moins d’une semaine, et elle réunit encore plus de monde que la précédente. Les habitants issus des quatre coins de l’île se sont retrouvés dans la commune chef-lieu afin de parler d’une même voix et faire passer un message : « Oui à Wuambushu ! » Pour certains, leur présence est indispensable, et toutes les générations sont représentées.
« Je viens d’avoir 18 ans et je veux pouvoir vivre ma jeunesse sans me soucier de l’insécurité », confie une jeune femme. « Je suis heureuse de voir autant de monde réuni pour la même cause. C’est important », ajoute celle qui est venue avec plusieurs membres de sa famille, notamment sa tante, Zena. « Il n’y a pas que des Mahorais ici aujourd’hui. Il y a des habitants de l’île avec des origines différentes, et si nous sommes là c’est pour dire que nous aimons Mayotte, mais nous ne pouvons plus vivre dans cette insécurité. » Zena, sa nièce et tous ceux qui se sont déplacés jusqu’à la place de la République demandent au gouvernement de ne pas reculer face à l’Union des Comores, qui entrave le bon déroulement de l’opération Wuambushu. Sur scène, les élus et les représentants des collectifs se succèdent et tous confirment leur soutien à la France, ce pays que le peuple Mahorais a choisi.
Bras de fer entre Mahorais et Comoriens
Les collectifs mahorais n’hésitent pas à aller au front pour défendre les intérêts de Mayotte. Celui des citoyens de Mayotte 2018 est le plus exposé. Ses membres ont empêché le bateau Maria Galanta d’aller à Anjouan tant qu’il n’emmènera pas avec lui les clandestins comoriens. Le navire qui devait transporter des médicaments est donc resté à quai. Le collectif des citoyens de Mayotte 2018 a également manifesté devant le dispensaire Jacaranda situé à Mamoudzou, provoquant sa fermeture temporaire. L’établissement est souvent accusé d’accueillir principalement des personnes d’origine étrangère n’ayant pas les moyens de consulter un médecin libéral.
Les manifestations sont une chose, mais les Mahorais et les Comoriens se font la guerre principalement sur les réseaux sociaux. Chacun y va de son avis sur l’opération et bien au-delà. Les débats sur l’appartenance de Mayotte à la France ou aux Comores est relancé. Des experts en tout genre font leur apparition, créant parfois de la désinformation, des deux côtés.
Toute cette situation provoque de la colère de part et d’autre et incite certains à avoir un comportement ou à tenir des propos inappropriés. Dernier exemple en date, une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux et qui montre une altercation entre plusieurs personnes dans la barge. On y voit un groupe de femmes, s’identifiant comme mahoraises, s’attaquer à une autre femme originaire des Comores. Les images ont choqué les internautes puisque l’on entend l’une des Mahoraises dire à la Comorienne de se jeter à la mer. Le contexte actuel est si pesant que chaque parti est prêt à tout pour faire entendre sa voix.
Conforter la place de Mayotte dans la République
Une partie de la population est inquiète quant à la tournure que prend l’opération Wuambushu. Pour l’instant, face au refus des Comores d’accueillir ses ressortissants, aucun expulsé comorien n’a été renvoyé chez lui. De plus, aucune case en tôle n’a été détruite. Le gouvernement arrivera-t-il à aller jusqu’au bout de son plan ? Rien n’est sûr. Ce qui l’est en revanche, ce sont les Mahorais et leurs élus, déterminés à gagner la guerre d’influence contre les Comoriens. Dans une pétition en ligne, adressée au président de la République Emmanuel Macron, la député Estelle Youssouffa affirme que « nous n’accepterons jamais de coopérer avec les Comores, cet état corrompu, disloqué, l’un des plus instables du monde ».
Elle rappelle que Mayotte est française depuis 1841. « Son appartenance à la République comme 101ème département ancre notre île dans la communauté nationale et ses ressortissants doivent avoir comme tous leurs compatriotes le droit de vivre en paix et en sécurité. » Un discours souvent relayé par les élus du territoire et autres représentants de la société civile. Désormais, le gouvernement français est attendu au tournant car l’opération Wuambushu va bien au-delà des décasages et des reconduites à la frontière. Sa réussite permettra de conforter la place de Mayotte dans la République française, malgré les incessantes revendications de l’union des Comores.
Retrouvez l’intégralité du dossier consacré à la guerre d’influence sur Wuambushu dans le numéro 1042 de Mayotte Hebdo, disponible gratuitement ici : https://www.mayottehebdo.com/mayotte_hebdo/
Azali Assoumani, le président comorien, se dit ouvert au dialogue tout en refusant que les expulsions liées à l’opération Wuambushu reprennent.
Le président de l’Union des Comores pourraitrencontrer Emmanuel Macron, cette semaine. Dimanche 7 mai, sur le plateau de France 24, il a notamment évoqué l’opération actuellement menée à Mayotte pour à la fois expulser massivement des personnes en situation illégale et démolir des bidonvilles.
« C’est une crise, oui, mais pas grave. La France et les Comores ont toujours de bonnes relations »,répond AzaliAssoumani aux journalistes de France 24, dimanche soir, ajoutant « nonobstant le problème de Mayotte ». Alors qu’il y a réitéré l’idée que les Comores soient formées de quatre îles (Grande Comore, Anjouan, Mohéli et Mayotte), faisant fi des référendums des années 70,le président de l’Union des Comores est revenu sur la crise diplomatique entre son pays et la France. Pour rappel, les Comores refusent d’accueillir ses ressortissants en situation irrégulière appréhendés dans le cadre de l’opération Wuambushu depuis son début officiel, le lundi 24 avril.« Les refoulés », comme les autorités comoriennes les désignent, ne peuvent rentrer à Anjouan ou en Grande Comore sans présenter des papiers d’identité ou dans le cas des récentes procédures en lien avec Wuambushu. L’accord signé en 2019 dans le cadre de la coopération régionale avait pourtant entériné ces renvois. Seulement voilà, inquiète qu’une instabilité politique naisse d’un trop grand nombre de retours et reprenant la posture habituelle d’une Mayotte comorienne, l’Union dit désormais : « non ! » aux reconduites. Son président demande d’ailleurs« une pause dans cette opération ».« Je ne vais pas accepter que les Comoriens de trois îles qui sont là-bas soient acceptés[aux Comores] contre de l’argent. Néanmoins, on est prêt à discuter dans le cadre des relations entre la France et les Comores », argue celui qui semble privilégier le dialogue, laissant le plus souvent les diatribes les plus critiques aux membres de son gouvernement.
« Je ne cède pas aux chantages »
Le journaliste Marc Perelman rappelle qu’en 2018 un gel des visas pour les Comoriens avait déjà eu lieu pendant la dernière crise diplomatique. « Je souris parce que pour moi, ça me mal qu’on fasse du chantage. Ce n’est pas à la mesure d’un pays comme la France. Elle l’a déjà fait et ça n’a pas donné de bons résultats. Je ne cède pas aux chantages », estime-t-il, avant de demander à nouveau « à s’asseoir et discuter ».Il dit avoir échangé avec le président Emmanuel Macron par deux fois. « Toutes les caméras se tournent vers Mayotte pour dire qu’on expulse les Comoriens. Je lui ai dit : « ça, monsieur le président, je ne suis pas d’accord » », raconte celui qui est désormais président de l’Union africaine. Il confirme « l’hypothèse » qu’il rencontre prochainement le chef de l’État français. Il évoque également des rencontres entre les différents ministères des deux pays pour trouver une solution, « pas que l’Intérieur ».
Alors que la préfecture de Mayotte se trouve toujours embêtée pour procéder à l’éloignement des Comoriens en situation irrégulière qu’elle appréhende chaque jour (voir par ailleurs), l’homme d’État refuse de voir l’immigration comme un moyen de pression. « Je n’ai pas compris la question. Quel chantage ? Les passeurs qui laissent les gens aller à Mayotte, ce n’est pas moi, ce sont des gens qui laissent les gens aller et gardent l’argent pour ça », défend-il. « Moi, au contraire, j’ai tout fait pour empêcher les Comoriens d’aller mourir en mer. »
Toujours dans la même veine, il ne voit pas pourquoi les Comores sont tenues responsables de l’insécurité persistante chez son voisin mahorais. « La France gère Mayotte depuis 47 ans, donc elle est responsable, pour ne pas dire coupable. Si on parle de délinquance, de n’importe quoi, je n’y suis pour rien »,soutient-il.
Le championnat de football mahorais reprend le week-end des 20 et 21 mai. Ici, le Rosador de Passamaïnty contre les Diables noirs de Combani, au cours de la finale de Coupe de France Régionale en octobre 2022.
Les représentants des clubs mahorais, réunis ce dimanche 7 mai, au conseil départemental, avaient beaucoup de choses à dire lors de l’assemblée générale de la ligue. Le récent doublement des frais d’arbitrage a mis notamment le feu aux poudres.
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La tension est vite montée lors de l’assemblée générale de la ligue, ce dimanche 7 mai. Les présidents de club ont été furieux de voir un doublement des frais d’arbitrage pour la saison à venir.
Aurélien Timba Elombo, le directeur général de la ligue, intervient pour calmer les débats.
« Je me souviens qu’il y a quelques mois, il y avait un élan de solidarité du football mahorais », semble regretter Aurélien Timba Elombo. Le directeur général de la ligue mahoraise de football tente à de multiples reprises de calmer les esprits, ce dimanche 7 mai. C’est presque perdu tant les dirigeants des clubs semblent déterminer à dire leurs quatre vérités. La journée n’avait pourtant pas si mal commencé. Le premier vice-président du conseil départemental, Salime Mdéré, a tenté de rassurer les clubs touchés par l’arrêt des subventions dues « aux difficultés[financières] que nous rencontrons ».Il a promis des « efforts au-delà des moyens habituels » dès que les Jeux des Iles de l’océan Indien seront passés. Il a aussi rappelé que des travaux interviendront dans les trois stades départementaux, Cavani (en vue d’accueillir des rencontres de Coupe de France), Coconi et Pamandzi, ainsi que les constructions de deux autres, à Kani-Bé et dans le nord de Grande-Terre. En outre, le Département souhaite la réalisation de vestiaires modulaires pour les équipes de « Régionale 1 et Régionale 2 »dans un premier temps. Autre bonne nouvelle, la ligue présente de bons résultats financiers, malgré des créances persistantes des clubs. La commissaire aux comptes a d’ailleurs validé les comptes 2021, ce qu’elle avait refusé de faire l’an dernier.
500 euros par week-end
La question des finances a été très longuement évoquée, surtout avec l’augmentation significative des frais d’arbitrage. La saison dernière, un collectif d’arbitres avait menacé de faire grève pour qu’ils soient réhaussés, se disant touchés par l’inflation. Ce que la ligue a consenti à faire, en les doublant. Pour une rencontre de Régionale 1 par exemple, l’arbitre central devra être indemnisé 80 euros et les assistants 60 euros. Cette hausse a créé un tollé parmi les dirigeants qui la soutenaient certes, mais espéraient qu’elle le serait « de façon progressive ». Nombre d’entre eux ont émis l’hypothèse que « ça allait tuer le football mahorais ». Un président d’un club en Régionale 4 affirme « qu’il ne voyait pas comment il allait payer 500 euros par week-end » en comptant toutes les rencontres. La réponse d’un membre du collectif d’arbitres n’a pas apaisé leur colère, au contraire. « Quand je vois que des clubs ont dix mutés [un joueur qui passe d’un club à l’autre] en début de saison. Vous êtes censés former des joueurs, pas les acheter ! », indique le représentant du collectif, trouvant « l’augmentation légitime ». Cette sortie provoque un brouhaha dans la salle. Les présidents des clubs de Régionale 1 s’offusquent des propos qui les attaquent directement. Du côté des autres dirigeants, on entend : « ce n’est pas le cas de tout le monde ! ».La solution pourrait venir d’une proposition faire par le directeur de la ligue. Celle-ci impliquerait la ligue, le collectif des arbitres et une délégation de présidents de club.
Et il n’y a pas que les frais d’arbitrage qui entraîne l’ire de l’assemblée. Les clubs doivent respecter un certain quota de licenciés arbitres. Sauf que celui-ci est parfois difficile à atteindre. Djamaldine « Djamal » Ali, coach des Diables noirs de Combani, se plaint d’une règle trop contraignante. « On doit les licencier avant le 15 mars sinon ils ne sont pas comptabilisés pour la saison en cours, alors qu’elle ne débute pas avant fin mai », déplore-t-il. Le président de la commission régionale des arbitres, Mohamed Ahamada Tostao, rappelle que l’assemblée des présidents peut demander à changer les délais s’ils le souhaitent. Il précise que cette date concerne les renouvellements, mais que les nouveaux arbitres en formation peuvent être inscrits jusqu’à la fin du mois de juillet.
La saison de football reprend ses droits le week-end des vendredi 19 (entreprises), samedi 20 (seniors masculins) et dimanche 21 mai (seniors féminines et jeunes) pour tous les championnats. Il sera précédé, le samedi 13 mai, de la Supercoupe de Mayotte (seniors masculins et féminines, entreprises, à Sada.
Un stage qui fait polémique
Le premier sujet qui a provoqué la colère des clubs, ce n’était pas l’arbitrage, mais un récent stage de préparation de la sélection de Mayotte à quelques mois des Jeux des Iles de l’océan Indien à Madagascar. Djadid Abdourraquib, le président du Football club M’tsapéré, a déploré que les joueurs soient envoyés à Madagascar « pour ne rien faire ». Les présidents de club en veulent pour preuve les rares entraînements sur un terrain en travaux. L’adjoint du sélectionneur, présent dans la salle, a vu rouge, estimant que « la préparation était digne ».La ligue n’a pas fait de commentaires au sujet de ce stage subventionné par le conseil départemental. Elle a simplement rappelé qu’il s’agissait du « choix du sélectionneur ».
Le docteur Martine Eutrope, médecin généraliste, et Émeric Blanchin, consultant en transformation digitale, ont animé une conférence sur la e-santé et son avenir au centre universitaire de Dembéni.
A travers le monde, en France et à Mayotte, la e-santé se développe de manière exponentielle et prend plusieurs formes. Ce mariage, entre la santé et le numérique, était le thème de la conférence tenue par le docteur Martine Eutrope et Émeric Blanchin, ce vendredi, à l’amphithéâtre du centre universitaire de formation et de recherche de Dembéni.
A Mayotte, le paysage numérique a évolué et la téléconsultation est réalisable dans onze sites.
Organisée par le pôle culture du centre universitaire de formation et de recherches (Cufr) de Mayotte,la conférence sur le thème de la e-santéétait animée par le Dr Martine Eutrope, médecin généraliste et à l’origine de la création et du développement de l’association de télémédecine « Entre pour votre santé » et par Émeric Blanchin, consultant en transformation digitale. Il a également accompagné l’association dans la mise en place des solutions techniques liées à la gestion des données. Durant plus d’une heure, la conférence a permis de retracer l’histoire de la médecine à la lumière du développement de l’informatique, mais aussi d’aborder les inconvénients et les limites du système. « Ce mariage entre l’informatique et la médecine est l’avenir », lance en ouverture le docteur Martine Eutrope.
Le numérique influence le domaine de la santé
Depuis 2004,d’après la Commission européenne, la e-santé est définie comme l’application des technologies de l’information et de la communication à l’ensemble des activités en rapport avec la santé. « Cela concerne les domaines de la télémédecine, la prévention, le maintien à domicile ou encore le suivi d’une maladie chronique à distance », ajoute-t-elle. Pour le docteur Eutrope, le numérique « influence fortement le domaine de la santé », bouleversant la recherche médicale tout autant que l’organisation des soins. « La télémédecine offre des possibilités de soins à distance et regroupe cinq catégories d’actes médicaux : la téléconsultation, la télé expertise, la télésurveillance, la téléassistance et la régulation médicale », argumente Émeric Blanchin.
Au milieu des années 80, l’informatique arrive dans les hôpitaux. C’est dix ans plus tard que les cabinets libéraux commenceront à s’informatiser et, en 2011 « plus le choix, ils sont vivement incités à télétransmettre les feuilles de soins et obligent ainsi les plus réfractaires au changement à s’équiper de l’outil informatique », note le consultant. D’après une étude, en 2015, 81 % des médecins étaient convaincus des bienfaits de la e-santé pour la qualité des soins. « C’est vrai que ça a changé la vie desmédecins, surtout par rapport au dossier patient », confie la médecin. Elle ajoute qu’internet leur a apporté « une aide à la prescription, une aide au diagnostic, le recueil des données et les dossiers patients ».
Un fort changement en 2015 et 2020
Cependant, depuis 2015, la situation est positivement changée avec la mutation des générations. « On s’aperçoit que la e-santé apparait de plus en plus comme la solution pertinente pour répondre aux défis que doivent relever les systèmes de santé », concède la médecin. Pour cette dernière, il est « possible d’envisager, surtout à Mayotte, une économie de santé substantielle, moins de transport en ambulance et moins d’Evasan ». Mais c’est en 2020, lors de la pandémie de Covid-19, que la e-santé connait sa progression la plus notable qui « nous a permis de voir comment on pouvait pallier ce manque de médecins et répondre à la demande de la population », justifie la conférencière. En effet, la crise sanitaire a offert une poussée d’accélération au secteur face à des enjeux nécessitant plus que jamais des solutions digitales.
A ce jour, les outils mis à disposition des professionnels de santé et donc de la population « sont la mise en pratique d’une des branches de la e-santé et nous sommes convaincus que les objets connectés d’aide au diagnostic doivent être utilisés avec la maitrise du protocole médical », explique Emeric Blanchin. Pour les conférenciers, une téléconsultation augmentée, grâce aux objets connectés, « se doit d’être pratiqué par des assistants de téléconsultation formés ».
« Mieux répondre aux besoins de la population »
En 2018, l’association de télémédecine « Ensemble pour votre santé » a été créée. Depuis, ce sont onze sites de téléconsultations qui ont été déployés sur le territoire. A Mayotte, avec les problématiques d’accès aux bidonvilles, les flux de circulation sur les axes routiers, il est compliquéà des médecins de faire des visites à domicile. C’est là qu’intervient la e-santé. Le docteur Eutrope explique qu’«un infirmier libéral formé peut aller au domicile du patient avec une mallette de télémédecine et de mon côté, je pratique ma consultation à distance. J’ai beaucoup pratiqué cette solution pendant la pandémie ». Actuellement, l’association travaille sur la labélisation d’un centre de e-santé à Hamjago. « C’est en train de se déployer, pour que le plus grand nombre y est accès et pour ainsi, mieux répondre aux besoins de la population », remarque la médecin. L’histoire de la santé ne cesse donc de se construire chaque jour, « mais nous sommes déjà assurés qu’à partir de 2030, les années seront marquées par une plus forte démocratisation de la e-santé. Nous irons alors vers une médecine à plus forte valeur ajoutée », expose le consultant. Au fil des décennies, l’informatique a révolutionné la pratique médicale, la e-santé est désormais le présent, mais aussi l’avenir.